
Épouvante-horreur/Thriller/Horrible et fun, un film sympa pour les amateurs du genre
Réalisé par Adam Robitel
Avec Taylor Russell McKenzie, Logan Miller, Deborah Ann Woll, Jay Ellis, Tyler Labine, Nik Dodani, Yorick Van Wageningen...
Long-métrage Américain/Sud-Africain
Titre original : Escape Room
Durée : 01h39mn
Année de production : 2019
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Date de sortie sur les écrans américains : 4 janvier 2019
Date de sortie sur nos écrans : 27 février 2019
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : ESCAPE GAME profite de la notoriété et du succès de ces jeux éponymes qui se pratiquent en groupe et qui consistent à résoudre des énigmes pour tenter de s'échapper d'un endroit dans un temps imparti. Le réalisateur Adam Robitel nous propose ici une version horrifique fort sympathique. On y retrouve tous les éléments propres aux escape games.
Les décors sont soignés et permettent de ressentir l'immersion et le sentiment d'être pris au piège, ainsi que la peur qui s'instille graduellement au cœur de l'action. Il y a de l'inventivité dans les énigmes et les effets sont tout à fait convaincants. Certes, le scénario suit point par point la construction classique des longs-métrages du même genre, il est donc sans surprise par rapport à son déroulement, mais il explique le contexte et le sens des événements. Il se bâtit habilement sur les forces et faiblesses des protagonistes. L'histoire est fluide et le rythme enlevé tout en étant constant.
Copyright photos @ Sony Pictures Releasing France
ESCAPE GAME nous fait rentrer de plein fouet dans les rouages d'un jeu pervers. Le réalisateur nous tient en haleine tout en nous passant un message sur les risques des dérives liées à l'argent et à l'ennui. Ce film est à la fois monstrueux et fun, c'est un divertissement très cool pour les amateurs du genre.
ESCAPE GAME était en compétition au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer 2019.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Vous vous retrouvez dans une pièce
aveugle, munie d'une seule porte fermée à clé. Le fou qui vous y a
enfermé a mis en place une série d’énigmes astucieuses d’une
complexité redoutable, qui doivent être résolues dans le bon ordre
pour vous permettre d’atteindre la clé et vous en sortir indemne.
Pour ajouter encore à la difficulté, il y a un compte à rebours :
vous avez une heure pour surmonter les épreuves et vous échapper…
ou bien il faudra en assumer les conséquences.
Ce qui pourrait ressembler à un film
d’horreur est en fait un divertissement qui connaît un essor
spectaculaire à travers le monde : le phénomène de l’“escape
game”. Avec pour seule arme leur esprit – et les compétences
diverses des autres personnes se trouvant dans la pièce –, les
joueurs doivent déchiffrer des codes, résoudre des énigmes et
ouvrir des cachettes secrètes aussi vite que possible. Chaque pièce
repose sur une intrigue mystérieuse que les joueurs tentent de
décrypter au cours d’une expérience amusante en équipe. Depuis
l’apparition du concept en 2010, les escape game se sont
multipliées à une vitesse phénoménale à travers la planète,
répondant ainsi à un désir bien humain de s’amuser et de fuir la
réalité.
Quand le producteur Ori Marmur s’est
lancé dans un escape game avec sa famille, il y a tout de suite
perçu un potentiel cinématographique. Et comme le concept a été
adopté partout dans le monde, le thème du film pouvait avoir une
portée internationale. “J’ai trouvé que c’était très
immersif et extrêmement drôle, un peu comme un jeu de société
grandeur nature”, raconte Ori Marmur. Le projet semblait s’accorder
naturellement avec le dispositif classique du mystère à huis clos.
Ori Marmur a donc initié le projet avec le producteur Neal H.
Moritz. Très rapidement, ils ont trouvé un moyen de mettre la barre
plus haut et de créer l’escape game par excellence : une pièce
extrêmement complexe et dangereuse qui, une fois le temps écoulé,
destine les joueurs à une mort certaine.
“Quand on est là-dedans, il faut
vraiment faire marcher son cerveau, parce que les personnes qui ont
créé ces pièces veulent tuer leurs occupants les uns après les
autres”, avertit Jay Ellis. “On est sans cesse en train d’essayer
de deviner ce qui ne va pas, de chercher où on peut poser le pied et
de distinguer l'issue vers la sortie des pièges”.
Adam Robitel, qui a précédemment
réalisé le film d’horreur à succès INSIDIOUS : LA DERNIÈRE
CLÉ, s'est vu confier ce nouveau projet. “Les escape games réussis
ont un vrai potentiel cinématographique : quand on va dans un bunker
de la guerre froide, on fouille dans les dossiers de la CIA et là on
appuie sur un bouton et d’un coup un projecteur caché s’allume
diffusant une lumière bleue et révèle une carte”, raconte Adam
Robitel. “Ces pièces ont été bien pensées sur le plan
artistique, et j’ai compris qu’il y avait de quoi faire un film
qui soit séduisant visuellement”.
Selon Ori Marmur, les auteurs ont vu là
un moyen de réaliser un film qui jouerait avec les conventions du
genre, et tiendrait à la fois du thriller psychologique et du cinéma
d’horreur. “C’était l’occasion de tenter une expérience
amusante. C’est un genre dans lequel en général tout se passe la
nuit, et la qualité visuelle n’est pas toujours convaincante. Ça
laisse beaucoup de place à l’imagination”, reconnaît-il. “On
a pris le contrepied de ce dispositif habituel : le film présente
des décors incroyables et des images saisissantes. L’expérience
que propose l’histoire est très proche de celle d’un véritable
escape game. Le public a l’impression d’être en immersion dans
le film et de devoir résoudre les énigmes et les mystères avec les
acteurs”.
LES PERSONNAGES
Dans le film, tous les personnages ont
choisi de participer à l’expérience de l’escape game et sont
amenés à découvrir qu'un mystère les lie les uns aux autres. “Ils
ont tous décidé d’être là, ils n’ont pas été kidnappés ou
forcés à venir”, insiste Ori Marmur. Cependant, rien ne va pas se
passer comme ils l’avaient prévu. “Ils arrivent avec certaines
attentes, mais ils vont vivre une expérience radicalement
différente”.
Au fur et à mesure qu’ils résolvent
les énigmes et décryptent les intrigues de chacune des pièces, ils
commencent à s’apercevoir qu’il existe un mystère beaucoup plus
important à percer : pourquoi ont-ils choisi de venir ici ? On
comprend alors qu’ils ont tous quelque chose en commun. “J’aimais
beaucoup l’idée que des personnes qui ne se connaissent pas soient
réunies et plongées dans cet univers pour des raisons mystérieuses,
et qu’elles se retrouvent à devoir travailler ensemble”,
explique Adam Robitel.
Chacun des personnages a une
trajectoire personnelle et indépendante des autres dans le récit.
C’est pourquoi les auteurs tenaient absolument à engager un groupe
d’acteurs d'horizons très différents. “On voulait réunir des
personnalités fortes et distinctes avec des physiques, des parcours
et des points de vue différents”, affirme la productrice exécutive
Rebecca Rivo.
Il y a d’abord Zoey, jouée par
Taylor Russell. Étudiante en sciences, Zoey est une jeune fille
timide, introvertie et solitaire. Elle a survécu à un crash d’avion
dans lequel sa mère a trouvé la mort. Taylor Russell, que l’on
connaît pour PERDUS DANS L’ESPACE sur Netflix et dans les séries
télévisées STRANGE EMPIRE et FALLING SKIES, était enchantée de
s'embarquer dans l'aventure. “Zoey est extrêmement intelligente
mais elle est très angoissée. Elle essaie de mener sa barque par
elle-même”, raconte Taylor Russell. “Adam est un mordu de cinéma
d'horreur, c’est son genre de prédilection et ça lui réussit
super bien. Il a insufflé une vraie passion dans le travail qui
vient de son amour pour ce genre et c’était un vrai plaisir”.
“C’était important que Zoey
apparaisse comme quelqu’un de vulnérable, mais qu’elle puisse
aussi s’affirmer et se révéler”, précise Adam Robitel. “Taylor
Russell a fait un travail sensationnel. Elle avait tout ce que je
recherchais : elle pouvait incarner un personnage sans défense tout
en faisant ressortir son intelligence hors du commun”.
Ben (Logan Miller) est un jeune homme
paumé qui a adopté un mode de vie autodestructeur pour surmonter le
traumatisme d’avoir été le seul rescapé d’un accident de
voiture épouvantable.
“Ben est un personnage qui a les
pieds sur terre”, estime Logan Miller. “Il a vécu un événement
tragique et à présent il a beaucoup de mal à accepter ce qui s’est
passé. Ses amis sont morts, il n’a plus rien et adopte une
attitude complètement je-m’en-foutiste. Le fait qu’il tente
d'affronter son traumatisme fait de lui un héro improbable”.
Pour se préparer à ce rôle très
physique, Logan Miller explique qu’il s’est entrainé pendant six
mois, mais il aurait pu en partie s’épargner cet effort. “Avec
mon entraineur, on sautait sur des toits, on courait partout, on
poursuivait des voitures, on allait dans des espaces confinés, on se
donnait des coups, on faisait du kung-fu… J’étais dans une forme
olympique et les producteurs m’ont dit : ‘En fait Logan, il va
falloir perdre un peu de muscle parce que tu joues un personnage
complètement à bout’. Du coup j’ai arrêté l’entraînement
et j’ai décidé d’aller me reposer à Cape Town”.
Amanda (Deborah Ann Woll) est une
soldate dans l’infanterie. Elle a été blessée sur le terrain par
un engin explosif improvisé et vit maintenant au quotidien avec ce
traumatisme. Pour incarner cette femme vétéran, Deborah Ann Woll a
mené des recherches sur des forums afin de discuter des troubles du
stress post-traumatique et de la culpabilité du survivant. “C’était
une mine d'informations très utile pour moi”, déclare-telle.
Adam Robitel affirme que, tout comme
Amanda, les autres personnages subissent aussi les conséquences
durables des expériences qu’ils ont vécues. “D’après mes
recherches, la plupart du temps les personnes victimes du stress
post-traumatique n’arrivent pas à tourner la page après
l’incident”, explique le réalisateur. “Ils se rejouent la
scène et cela affecte leur vie. En soumettant ces personnages à
l’épreuve du feu, au sens presque littéral, ils passent de
l’autre côté du miroir pour ainsi dire et deviennent finalement
plus forts”.
Deborah Ann Woll, fan inconditionnelle
d’énigmes et de mots croisés et adepte de Donjons et Dragons,
déclare qu’elle a été intriguée par la relation entre les deux
femmes du groupe : “Dans beaucoup de films de genre, les femmes
s’affrontent entre elles, deviennent malveillantes et rivales,
particulièrement s’il s’agit de garçons. J’ai beaucoup aimé
le fait que dans cette histoire, les femmes sont des alliées : elles
se donnent du courage mutuellement, elles ont une vraie personnalité
et sont hors du commun”.
Jason (Jay Ellis) est cadre dans la
finance, il est à la fois charismatique, compétitif et
egocentrique. Il s’adonne aux plaisirs de la vie les plus raffinés
pour oublier son passé. Jay Ellis décrit son personnage comme étant
à la fois un loup de la finance bourré de charme qui mène une vie
de rêve et un assassin cruel.
Mike (Tyler Labine) est un simple
conducteur de camion originaire de Virginie Occidentale, et il est le
plus âgé du groupe. En tant qu’ancien mineur de charbon, on
pourrait s’attendre à ce qu’il soit habitué aux espaces
confinés, mais c’est loin d’être le cas.
Pour se préparer à son rôle et aux
différents traumatismes auxquels son personnage est confronté dans
chacune des pièces, Tyler Labine a exploré Internet en quête de
“véritables témoignages de personnes qui ont connu ce qu’on
doit faire semblant de vivre dans le film. Qu’est ce qui se passe
quand on est en hypothermie, quand on se fait électrocuter, quand on
est soumis à une chaleur intense ?”
Danny (Nik Dodani) est un jeune geek
amateur d’escape games. L’équipe devra s’appuyer sur ses
compétences et son expertise pour survivre.
Nik Dodani explique que le personnage
lui a semblé très familier. “Je pouvais m’inspirer d’un
certain nombre d’expériences personnelles. J’emmène beaucoup
d’amis participer à des escape games et sur mon dernier projet,
j’ai proposé à tout le groupe d’en faire un pour resserrer les
liens au sein de l’équipe. Dès l’instant où j’ai lu le
scénario, j’ai tout de suite su qui était ce personnage : c’est
moi ! Je ne peux même plus compter dans combien d’escape games je
suis allé. Malheureusement, je n’ai jamais gagné, mais un jour
j’y arriverai”, dit-il.
L’acteur expérimenté Yorick van
Wageningen campe WooTan Yu, le “Maître du Jeu” qui travaille
pour la redoutable Maze Corporation. “Il est le maître du jeu et
il contrôle tout”, raconte Yorick van Wageningen. “Il contrôle
tout ce qui se passe dans chacune des pièces. Il fait le lien entre
tous ceux qui regardent et il intervient quand ça tourne mal”.
“Je ne voulais pas que ce personnage
soit le cliché du méchant au rire diabolique”, déclare Adam
Robitel. “Yorick disait son texte avec élégance et fluidité. Le
résultat donne la chair de poule sans excès”.
LES PIÈCES
Pour créer les inventions du Maître
du Jeu, Adam Robitel a travaillé avec le chef décorateur Edward
Thomas et les autres chefs de poste. Le superviseur des effets
spéciaux Max Poolman raconte que tous ses collègues ont eu la même
réaction en lisant le scénario : “Comment est-ce qu’on va
réussir à faire tout ça ?” Mais comme dans tous les challenges,
les solutions sont apparues d’elles-mêmes petit à petit.
“Pour chacune de ces pièces, nous
avions besoin de la contribution de chacun dès le début, et on a
vécu une expérience incomparable pendant la préparation du film”,
explique la productrice exécutive Rebecca Rivo. “On a organisé
une série de réunions au sommet avant que les décors ne soient
créés : on a réuni autour de la table le réalisateur, le
directeur de la photographie, le chef décorateur, les superviseurs
des effets spéciaux et des effets visuels, et on a pris le scénario
ligne par ligne pour concevoir le décor en équipe”.
Max Poolman explique : “Chaque
département devait mettre sa pièce dans le puzzle qu’est
l’histoire pour que tout fonctionne sans accroc. Avant qu’on
commence à construire les décors, on soumettait donc nos maquettes
3D à Adam, à Ed le chef décorateur, au directeur de la
photographie Marc Spicer et à Grant Hulley en charge des cascades”.
Les décors deviennent des personnages
du film à part entière, selon Edward Thomas. “Toutes les pièces
s’inspirent des personnages qui ont chacun leur passé, et chaque
pièce est dotée d’un pouvoir de destruction unique”,
poursuit-il. “Par exemple, la Salle de billard est la pièce
d’Amanda, la Chambre froide est celle de Danny, la Pièce carrelée
est celle de Mike. Ce qui m’a attiré dans le projet, c’était la
possibilité de créer un film dans lequel chaque décor a sa propre
personnalité et devient presque l'antagoniste principal du film”.
“Les décors ont été conçus avec
un tel talent que quand on est arrivé sur place, on était tous
bouche bée, y compris les techniciens”, raconte Taylor Russell.
“En tant qu’acteur, on passe de nombreuses heures dans ces
pièces, si bien qu'on apprend à connaître intimement l’espace et
les éléments qui le composent. Ils ont vraiment une vie qui leur
est propre”.
Adam Robitel ajoute : “Il n’y a
pour moi aucun autre film dans lequel les décors jouent un rôle
aussi vital. L’idée, c’était que chaque pièce constitue un
nouveau film en soi”.
“Certains films qu’Adam a réalisés
par le passé sont vraiment effrayants. Il sait créer des
atmosphères angoissantes et claustrophobes à l’intérieur même
des pièces”, reconnaît Edward Thomas. “Le film a plusieurs
niveaux de lecture, on a fait beaucoup de recherches pour enrichir
les décors eux-mêmes : la Salle de billard est inspirée d’un
club de billard des années 1950, et la salle du Maître du Jeu vient
d’une bibliothèque de l’ère victorienne. Une des pièces essaie
de vous écraser, une autre de vous brûler vif, une autre encore de
vous noyer… Les pièces ont chacune leur vie propre. On les a
conçues en fonction de la manière dont elles pourraient tuer les
participants, pour insister sur l’idée que ces pièces finissent
vraiment par s'animer”.
Le périple des personnages commence
dans la Salle d’attente. Encore persuadés qu’ils ne font que
participer à un jeu innocent, ce groupe d’étrangers qui partagent
tous un point commun se retrouvent dans cette première salle. Ils
sont loin de se douter qu'en pénétrant dans cette pièce, le jeu a
déjà commencé pour eux.
Adam Robitel a travaillé en étroite
collaboration avec le chef décorateur Edward Thomas mais aussi avec
le directeur de la photographie Marc Spicer pour faire monter la
tension dès le départ. “Au début, la lumière est tamisée, puis
peu à peu les panneaux du plafond s’allument, les colonnes
s’allument, la calandre s’allume, les fenêtres se ferment et
enfin les ventilateurs se déclenchent, de sorte que tout se
métamorphose sous les yeux des spectateurs en l’espace de sept
minutes”, décrit-il. “Les personnages comme les spectateurs sont
immédiatement sous pression ”.
Une fois que la Salle d’attente est
dévorée par les flammes, le groupe s’échappe en rampant dans un
conduit d’aération et arrive par la cheminée dans le Chalet, un
endroit confortable et chaleureux. “Par ce biais, le Maître du Jeu
leur procure un sentiment de sécurité trompeur, avant qu’ils ne
pénètrent dans la Chambre froide, qui est bien sûr une chambre
froide mortelle”, rappelle Edward Thomas.
La Chambre froide, qui a été conçue
pour ressembler à un réfrigérateur géant, s’est révélée être
un défi de taille pour toute l’équipe, y compris les acteurs, les
producteurs et les techniciens.
“En quittant le Chalet où ils
étaient bien au chaud, le groupe se retrouve au cœur du pôle Nord,
sur la glace. Le brouillard est traitre et empêche de voir à plus
de trois mètres. C’est alors que le pire se produit : la glace
commence à céder”, poursuit Edward Thomas.
Pour cette scène, Edward Thomas a dû
construire un décor gigantesque de près de 10 mètres de haut,
composé de panneaux réfrigérants. “Je voulais donner
l’impression que la Maze Corporation avait construit une sorte de
frigo pour que la pièce reste froide”, explique Edward Thomas.
“Puis, Marc Spicer a eu une idée brillante : éclairer la scène
du dessus, comme un éclairage de frigo. De cette façon, le
brouillard était illuminé et devenait d’autant plus dense,
c’était très astucieux”.
Il va sans dire que les acteurs ne
risquaient pas l’hypothermie pendant le tournage, mais il fallait
qu’ils aient l’air transis de froid. Avant le tournage, Adam
Robitel est allé nager avec de Grands requins blancs dans une eau
glaciale pour expérimenter par lui-même les réactions de son corps
soumis à des températures polaires. “Quand on est en hypothermie,
le corps se met à irradier, à convulser et à se tendre”,
témoigne-t-il. “Il fallait que les acteurs aient des réactions
physiques très intenses”.
Pour y parvenir, ils étaient un peu
aidés : “On passait au minimum deux heures dans ce congélateur
géant. La température chute très vite, et l’air froid nous
soufflait dessus”, se souvient Jay Ellis.
Pour créer le sol de glace, les
auteurs ont eu recours une fois de plus à la magie du cinéma :
“Toute l’équipe devait fouler ce sol, si bien qu'il ne pouvait
pas être glissant. En revanche, il fallait qu’il ait l’air
glissant… il fallait donc qu’on entraine les acteurs à se
déplacer comme s’ils étaient sur la glace”, explique le
chef-cascadeur Grant Hulley.
“Le sol était en bois, et donc en
réalité c’était très facile de se déplacer”, confie Nik
Dodani. “Pour mieux ressentir les sensations physiques, on nous a
mis un cuir enduit d’huile sous nos semelles de chaussures, pour
qu’on puisse glisser plus facilement. C’était un vrai défi de
déraper sur le sol dans un brouillard aveuglant, mais ça rendait la
scène très convaincante. J’avais l’impression d’avoir été
transporté dans les Alpes, on était entourés de vrais sapins –
on pouvait même les sentir”. Pour donner au film cette touche
d'authenticité, Edward Thomas et son équipe se sont procurés des
sapins dans un vignoble à proximité de Cape Town.
Le sol de glace devait finir par céder
et exploser, et cette mission incombait au superviseur des effets
spéciaux Max Poolman. “J’ai eu la chance d’avoir Jonathan
Barrass dans mon équipe : il a travaillé pendant des années sur
HARRY POTTER et GAME OF THRONES, ce qui fait de lui un expert de la
glace”, reconnaît Max Poolman. Avec son équipe, ils ont construit
un sol en résine qui a été recouvert de neige par l’équipe
artistique.
Après la Chambre froide, le groupe se
retrouve dans la Salle de billard, inspirée du Palm Springs des
années 1950. Le Maître du Jeu a renversé la pièce et a placé le
groupe sur le plafond, avec les tables, les chaises, le bar et la
table de billard. L’une après l’autre, les dalles du sol tombent
et laissent entrevoir une cage d’ascenseur vertigineuse qui plonge
sur 15 étages. Le seul moyen de sortir pour les personnages consiste
à escalader ces perchoirs improvisés en s’accrochant à ce qu’ils
peuvent.
C’est cette pièce qui a nécessité
le plus grand nombre de jours de tournage. “L’équipe de
construction et l’équipe artistique sont allés dans un niveau de
détail délirant pour donner l’impression que cette pièce est à
l’envers”, déclare Jay Ellis. “Tout était à l’envers,
jusqu’aux verres, au jukebox, aux guitares et tout ce qui était
accroché aux murs”.
“C’était un défi sur le plan
logistique et en plus dès qu’un acteur est à un mètre au-dessus
du sol, il faut l’attacher, ce qui nécessite qu'on efface les
câbles et qu'on ait recours aux effets numériques pour que le
résultat à l'écran soit impeccable ”, précise Adam Robitel.
Pour créer l’expérience
psychologique de la Pièce carrelée, Max Poolman avait pour ambition
de “créer un décor qui puisse se transformer en un espace
confiné. On a choisi une chambre d’Ames, une pièce biscornue dont
les proportions changent selon l’endroit où on se trouve. On l’a
ensuite modifiée avec des moteurs électriques et des régulateurs
de vitesse placés sous le décor. L’effet est perturbant d'emblée
: du sol au plafond en passant par le mobilier, toute la décoration
de la pièce est composée d’empreintes digitales en noir et blanc.
L’éclairage principal vient d’une ampoule qui tourne au-dessus
du plateau hors caméra, tandis que le sol tourne dans la direction
inverse”.
Adam Robitel explique que dans la
Chambre d’hôpital, “on découvre que la Maze Corporation a mené
des recherches approfondies sur ces personnes. Cette pièce est la
plus 'psychologique' de toutes : chacun de ses recoins est conçu
spécialement pour un personnage. On retrouve l’uniforme brûlé et
abîmé d’Amanda, l’étrange peinture abstraite de Jason qui
représente son bateau, le bilan de dioxyde de carbone de Danny, les
objets vietnamiens de Zoey. Chaque pièce a été conçue en fonction
de leur passé. Ils comprennent alors qu’ils ne sont pas arrivés
jusque-là par hasard.
LES CASCADES
Pour se préparer à leurs nombreuses
cascades, les acteurs ont dû participer au camp d’entraînement du
chef-cascadeur Grant Hulley pendant la prépa. Étant donné que les
décors n’avaient pas encore été construits, l’équipe
artistique a construit des formes simples représentant les décors
sur lesquels les acteurs allaient devoir grimper pendant le tournage.
L’entraînement et les essais se déroulaient dans l’entrepôt
des Pyranha Stunts.
“Pendant que les acteurs
s’entraînaient à grimper sur des étagères, il fallait
construire les décors et définir les trajectoires et les étapes de
chaque déplacement pour pouvoir les leur expliquer pendant
l’entraînement : “Le jour du tournage, tu monteras ici, tu
mettras ta main là et ta jambe là, tout en donnant l’impression
que c’est spontané”, explique Adam Robitel. “Cela représente
une difficulté technique : comment faire quelque chose qu’on a
déjà fait trente fois en donnant l’illusion qu’on le fait pour
la première fois ?”. Étant donné le sentiment de claustrophobie,
l’espace confiné et le style de tournage des scènes se déroulant
dans la Salle de billard, il fallait que ce soient les acteurs
eux-mêmes, et pas leurs doublures, qui exécutent la plupart des
cascades et le travail au filin. “Quand on voit Deborah suspendue à
cinq mètres du sol qui saute de l’étagère à la table de
billard, c’est bien elle qui fait tout ça”, affirme Grant
Hulley.
Deborah Ann Woll reconnaît que cette
cascade était le point culminant du tournage pour elle : “J’étais
là en train de sauter au-dessus d’un vide de deux mètres et de me
rattraper à quelque chose à mains nues”, se rappelle-t-elle.
“Bien sûr, j’étais attachée et si j’avais raté le bord,
j’aurais été rattrapée. Mais j’avais quand même les mains
moites et la bouche sèche, j’ai pris une grande respiration et je
me suis jetée à l'eau. Finalement, c’est un passage très
convaincant”.
Logan Miller a vécu d’autres
expériences de cascades : “On me balance dans un compacteur de
déchets depuis le plafond de la bibliothèque du Maître du Jeu, je
tombe dans un trou de glace dans la Chambre froide, et dans la Salle
de billard, on devait s’agripper aux murs”.
Pour préparer sa plus grosse cascade,
Nik Dodani s’est entrainé avec l’équipe de natation des Frog
Squad dans la piscine d’une base militaire. “J’ai appris à
faire de la plongée, je me suis entraîné à me noyer, à hurler, à
respirer sous l’eau”. La scène a entièrement été tournée
dans un vaste réservoir d’eau du studio, sans recours aux effets
numériques.
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