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vendredi 24 août 2018

THE LITTLE STRANGER


Au cinéma le 26 septembre 2018 

Le long-métrage ROOM (nommé aux Oscars) de Lenny Abrahamson m'avait énormément plus (pour rappel mon avis est ici), aussi je suis très curieuse de découvrir son nouveau film. En plus, j'apprécie beaucoup le travail de Domhnall Gleeson et de Will Poulter qui sont au casting.

Un film de Lenny Abrahamson
Avec Domhnall Gleeson, Oliver Zetterstrom, Ruth Wilson, Charlotte Rampling, Liv Hill et Will Poulter

D'après le best-seller de Sarah Waters


Résumé : fils d’une modeste domestique, le docteur Faraday s’est construit une existence tranquille et respectable en devenant médecin de campagne. En 1947, lors d’un été particulièrement long et chaud, il est appelé au chevet d’une patiente à Hundreds Hall, où sa mère fut employée autrefois. Le domaine, qui appartient depuis plus de deux siècles à la famille Ayres, est aujourd’hui en piteux état, et ses habitants – la mère, son fils et sa fille – sont hantés par quelque chose de bien plus effrayant encore que le déclin de leurs finances. Faraday ne s’imagine pas à quel point le destin de cette famille et le sien sont liés, ni ce que cela a de terrifiant…

Bande annonce (VOSTFR)


Quelques photos du films





Copyright photos @ Pathé Distribution

  
#TheLittleStranger

samedi 7 avril 2018

PIERRE LAPIN


Famille/Aventure/Un film frais et mignon, une bonne surprise

Réalisé par Will Gluck
Avec Domhnall Gleeson, Rose Byrne, Sam Neill, Tom Greaves, Marianne Jean-Baptiste, Deborah Rock...
Avec les voix, en version française, de Philippe Lacheau, Julien Arruti, Élodie Fontan... 

Long-métrage Américain/Britannique/Australien
Titre original : Peter Rabbit 
Durée : 01h30mn
Année de production : 2018
Distributeur : Sony Pictures Releasing France 

A partir de 6 ans

Date de sortie sur nos écrans : 4 avril 2018 


Résumé : Le petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désormais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L'éternelle lutte de Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres !

Bande annonce (VF)


Ce que j'en ai penséPIERRE LAPIN est l'adaptation cinématographique du conte pour enfants éponyme (The Tale of Peter Rabbit en version originale) écrit et illustré par Beatrix Potter en 1902.

Ce film mélange animation et prises de vues réelles et c'est très réussi. Le soin apporté aux effets visuels pour donner vie à la famille de lapins est impressionnant. On tombe tout de suite sous le charme de ces petits protagonistes aux personnalités bien distinctes, qui ne se gênent pas pour faire des bêtises et ne pas se laisser embêter par des règles imposées par les humains. Il y a un côté chenapan qui est rafraîchissant et qui fait plaisir. Dans l'ensemble, le film est frais et plein d'humour, mais en même temps, il sait amener de vrais moments d'émotions, touchants, sur des thématiques qui ne sont pas édulcorées. Il est à ce titre respectueux de l'œuvre originale. Cela explique qu'il ne soit pas conseillé pour de trop petits enfants qui pourraient être peinés par certains aspects de l'histoire.


 




Le travail sur l'intégration visuelle des animaux animés avec les êtres humains est vraiment super. Les interactions fonctionnent pour rendre l'histoire crédible et nous entraîner dans cette aventure, plutôt simple en terme de scénario avec une composition assez classique, mais rondement menée par la réalisation et l'inventivité de Will Gluck. L'attention fournie aux décors rend le cadre de l'histoire impeccable pour que les spectateurs se sentent bien tout de suite dans cette ambiance toute mignonne de campagne anglaise.





Côté acteurs, le résultat est également enthousiasmant. Domhnall Gleeson interprète Thomas McGregor. Son personnage montre plusieurs visages dans ce rôle et l'acteur se débrouille parfaitement pour faire des allers-retours entre le type odieux et le gars sympa tout en restant attachant et amusant. Il forme un duo romantique convaincant avec Rose Byrne qui interprète Béa.



PIERRE LAPIN réserve des surprises. C'est un film parfait pour cette période enfin printanière. Il ravira les enfants qui réclameront un lapin à la sortie (pensez aux peluches) et les parents passeront un bon moment de détente sans enjeux qui leur donnera le sourire. Hop, hop, au ciné !
  

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Pour la première fois au cinéma, PIERRE LAPIN, le petit lapin espiègle et aventureux qui a captivé plusieurs générations de lecteurs, est le héros d’une comédie bourrée d’humour et d’action dans laquelle la querelle qui l’oppose à M. McGregor prend des proportions inégalées… La guerre des carottes est déclarée !

PIERRE POINTE SES OREILLES AU CINÉMA

Will Gluck, coscénariste et réalisateur de la première adaptation cinématographique des aventures du célébrissime lapin, déclare : « Mon père me lisait les histoires de Pierre Lapin quand j’étais enfant, si bien que j’ai toujours eu un attachement particulier pour le personnage. Lorsque j’ai moi-même eu des enfants, j’ai naturellement perpétué la tradition. Ce qui me plaît le plus chez Pierre, c’est son espièglerie, et je me suis dit qu’il serait intéressant de développer ce trait de personnalité imaginé par Beatrix Potter dans le cadre d’une histoire contemporaine. »

Personne n’était mieux placé que le malicieux James Corden pour prêter sa voix au personnage principal dans la version originale. L’acteur a été très touché de se voir confier le rôle du facétieux petit lapin à la veste bleue. Il déclare : « C’est une histoire merveilleuse qui doit tout à Beatrix Potter. J’ai été incroyablement honoré que Will pense à moi pour donner sa voix à Pierre Lapin. Il était enthousiaste comme un gamin à l’idée que je l’incarne, mais il a fallu que j’insiste sur le fait que je ne ferais que lui prêter ma voix ! »

Dans le film, la guerre que mène Pierre contre le vieux McGregor, le gardien du potager, connaît un rebondissement majeur lorsque le vieil homme passe l’arme à gauche – une victoire que Pierre revendique haut et fort. Mais lorsque son petit-neveu, Thomas McGregor (Domhnall Gleeson), hérite de la propriété, Pierre réalise que le combat pour le contrôle du potager et l’affection de la voisine, Béa (Rose Byrne), ne fait que commencer. Pour l’aider, Pierre fait appel à sa famille et à ses amis : ses sœurs Flopsaut, Trotsaut et Queue-de-coton, son cousin Jeannot, l’oie Sophie Canétang, la grenouille Jérémie Pêche-à-la-Ligne, la hérissonne Madame Piquedru et bien d’autres personnages tout droit sortis des contes originaux de l’auteure et illustratrice Beatrix Potter.

Pour la partie animation de PIERRE LAPIN, Will Gluck et le producteur Zareh Nalbandian se sont tournés vers Animal Logic, le studio d’animation et d’effets visuels cofondé par Nalbandian, qui a notamment pris part à LA GRANDE AVENTURE LEGO et HAPPY FEET. Le réalisateur déclare : « Nous tenions à utiliser le plus possible de personnages de Beatrix Potter pour rendre hommage à l’univers qu’elle a crééTout le monde connaît ses magnifiques aquarelles, et nous voulions donner l’impression qu’elles avaient pris vie comme par magie. »

La production s’est donc inspirée des illustrations originales de l’auteure. Zareh Nalbandian raconte : « Will et moi sommes allés consulter les originaux aux archives Beatrix Potter à Londres. C’est incroyable de voir qu’elle a réalisé ses aquarelles à la taille à laquelle elles figurent dans les livres ! Toute la difficulté a consisté à conserver l’intégrité des personnages de ces minuscules illustrations et à les transporter au XXIe siècle, en conservant cet esprit que l’on aime tant. Nous avions l’occasion unique d’accomplir quelque chose qui n’avait encore jamais été fait. »

Pour restituer l’esprit des peintures originales, l’équipe a notamment choisi de faire référence aux illustrations chaque fois que c’était possible. Will Gluck note : « Notre objectif était de faire en sorte que Pierre et ses amis ressemblent à de vrais animaux, mais en reprenant les vêtements et les expressions faciales des livres. »

Au-delà des considérations esthétiques, il était primordial que Pierre se comporte comme ce qu’il est dans les livres : un personnage qui n’hésite pas à prendre des risques et aime jouer des tours, mais doté d’un grand cœur.

Le réalisateur poursuit : « Il est interdit à Pierre de pénétrer dans le jardin de McGregor car cela a valu à son père de finir en tourte. Mais il y va quand même, pardi ! C’est dans sa nature, il n’y a rien à faire face à un entêtement pareil. Pierre est malicieux, mais il possède également une confiance en lui inébranlable et croit toujours avoir raison… alors qu’il a souvent tort ! Il ne doute jamais, si bien qu’il continue à s’obstiner jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il est allé trop loin. »

Mais lorsqu’il est confronté aux conséquences de son entêtement, Pierre révèle sa vraie nature. Will Gluck raconte : « Il réalise qu’il doit prendre soin de son cousin et de ses trois sœurs, et que même s’il ne veut pas l’avouer, Thomas McGregor n’est pas aussi mauvais que cela. À l’image d’un adolescent, Pierre commence à se rendre compte que tout n’est pas noir et blanc. »

Conserver ces éléments de la personnalité de Pierre était extrêmement important aux yeux des cinéastes, c’est pourquoi tout au long du projet, ils ont travaillé en étroite collaboration avec les gardiens de l’héritage de Beatrix Potter : la maison d’édition Frederick Warne & Co. Ltd., filiale de Penguin Random House, qui publie les aventures originales de Pierre Lapin depuis 1902.

Susan Bolsover, directrice en charge des licenses et des produits dérivés pour Frederick Warne & Co. Ltd, déclare : « Nous sommes très enthousiastes à l’idée que Pierre Lapin connaisse de nouvelles aventures. C’est formidable de pouvoir le faire découvrir à une toute nouvelle génération de fans sur grand écran ! Nous étions ravis que Will Gluck souhaite rester fidèle aux contes de Beatrix Potter et en particulier au caractère espiègle et adorable de Pierre Lapin. »

En effet, grâce aux bêtises de Pierre – et à celles qu’eux-mêmes commettent –
les enfants apprennent jusqu’où ils peuvent repousser leurs limites et comment faire face aux conséquences avec grâce. Susan Bolsover poursuit : « Bien que l’histoire ait une morale, je ne pense pas que les enfants aient l’impression de se voir infliger un sermon, et c’est sans doute pour cela que ça fonctionne si bien. Et entre nous, qui n’apprécie pas une touche d’espièglerie ? »

Susan Bolsover est convaincue que PIERRE LAPIN trouvera chez les spectateurs du XXIe siècle un écho similaire à celui provoqué par le livre chez les lecteurs de 1902, car les thèmes qu’il aborde et le caractère du personnage sont intemporels. Elle précise : « Beatrix Potter est parvenue à toucher les gens avec Pierre Lapin parce qu’il s’agit d’une histoire drôle et intemporelle qui captive l’imagination des enfants. Elle était consciente qu’il fallait se mettre à leur niveau pour s’adresser à eux et elle a imaginé une histoire qui se déroule dans le monde naturel, un univers que tous les enfants connaissent, et qui traite de thèmes universels. »

L’autre moyen qu’a trouvé la production pour honorer l’héritage de Beatrix Potter a été de tourner certaines scènes du film dans le Lake District, cette magnifique région des lacs située au nord-ouest de l’Angleterre où l’écrivaine a vécu et qui a eu une influence majeure sur son œuvre. Après son décès en 1943, Beatrix Potter a légué l’essentiel de ses biens (ses fermes, ses terres, ses illustrations, ses moutons) au National Trust, organisme qui prend soin de cet héritage depuis plus de 70 ans.

John Moffat, en charge des biens de Beatrix Potter pour le National Trust, déclare : « Beatrix Potter a légué un vaste héritage au National Trust. S’occuper de sa maison, Hill Top, de ses nombreuses œuvres originales, de ses fermes et de ses terres constitue une part importante de notre rôle en tant qu’organisation de conservation. C’était une femme extraordinaire et nous avons plaisir à partager son travail et ses contes avec les familles du monde entier qui viennent nous rendre visite. Nous sommes tous très impatients de découvrir le film ; nous espérons qu’il fera connaître Beatrix à un nouveau public et qu’il incitera les spectateurs à visiter les endroits de la région qui lui ont inspiré ses classiques. »

Will Gluck confie : « Il était très important de nous rendre dans le Lake District car c’est non seulement là que se déroule l’action du film mais c’est également là où Beatrix Potter a vécu, qu’elle a écrit ses histoires et réalisé ses aquarelles. Nous avons fait notre maximum pour créer un monde qui ressemble le plus possible à celui de ses livres. Nous avons tenu à bâtir l’univers du film en nous inspirant de tout ce qu’elle a écrit et peint. »

DANS LE TERRIER ET AU-DESSUS DU SOL

Le réalisateur déclare : « La distribution de PIERRE LAPIN est tout simplement fabuleuse. Nous avons eu beaucoup de chance de rassembler tous ces acteurs incroyables autour du projet et de pouvoir utiliser leurs expressions pour créer l’animation. »

PIERRE LAPIN

Pierre est un jeune lapin au caractère impétueux et espiègle qui a aussi énormément de cœur. Il vit dans un terrier avec ses sœurs et son cousin, Jeannot. Bien qu’il se soit fait attraper à plusieurs reprises, il ne peut s’empêcher de s’introduire dans le potager du voisin pour chaparder quelques fruits et légumes pour sa famille, et son audace lui attire souvent des ennuis.

Le héros du film doit sa voix française à Philippe Lacheau et sa voix originale à James Corden, qui confère malice et charme au personnage. Will Gluck commente : « Je rêvais que James incarne Pierre car nous avons écrit le rôle pour lui. Il possède le parfait mélange d’exubérance et de douceur, et il est évidemment hilarant. »

De son personnage, James Corden dit : « Pierre croit toujours pouvoir en faire plus que ce qu’on attend de lui. Il est sûr de lui et déborde d’enthousiasme, c’est le genre de lapin qui au lieu de dire « Pourquoi ? », dit « Pourquoi pas ? ». »

La productrice exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Il fallait que le personnage de Pierre soit intemporel. Nous voulions qu’il soit doublé par quelqu’un dont la voix donne envie de le suivre dans n’importe quelle aventure, et c’est le cas de James. Il est drôle, plein de charme et de malice, tout ce dont nous rêvions pour Pierre. »

Aux yeux de l’acteur, le charme du personnage revient exclusivement à Beatrix Potter : « Pierre peut se permettre toutes ses facéties parce qu’il est tout simplement adorable. On ne peut s’empêcher de sourire en le voyant. »

BÉA

La voisine de McGregor, Béa, a quitté la ville pour s’installer à la campagne dans l’espoir de devenir peintre, mais elle se sent bien seule. Ses seuls amis sont de petits lapins. Pierre est son préféré, et il le lui rend bien.

C’est Rose Byrne qui interprète le rôle. Elle déclare : « Béa est têtue et déterminée, mais elle est également tiraillée. Son talent s’exprime à travers les tableaux animaliers, mais comme seuls les portraits humains sont dignes à ses yeux d’être reconnus comme un art majeur, elle ne se considère pas comme une véritable artiste. Les animaux sont ses amis et sa famille, elle est un peu un mélange de Blanche Neige et de Jane Goodall ! »

L’actrice poursuit : « Will voulait réaliser une version très moderne d’un conte classique, ce qui n’a rien d’évident. Cette histoire est tellement populaire qu’il fallait faire preuve de beaucoup de tendresse et de drôlerie, mais j’ai trouvé le concept vraiment très intéressant. »

Jodi Hildebrand déclare : « Rose est lumineuse. C’est le genre de personne que tout le monde apprécie, ce qui était essentiel pour le film car Pierre, les triplées et Jeannot l’adorent, et Thomas McGregor tombe amoureux d’elle. Il était donc important que le public soit convaincu par la force de ces sentiments. »

Pour l’actrice, toute la difficulté a consisté à donner la réplique à un personnage principal qui allait être animé et intégré à l’image après le tournage. Elle explique : « Ces scènes vous obligent à faire appel à toute votre imagination. Leur tournage est incroyablement technique ; outre le réalisateur, tous les chefs de départements (effets visuels, effets spéciaux, département caméra, département artistique) observent chacun de vos mouvements. Énormément d’éléments complexes entrent en compte dans l’interprétation du personnage et dans ses interactions avec ses partenaires. »

THOMAS McGREGOR

Thomas McGregor a gravi les échelons au sein du célèbre grand magasin londonien Harrods et a travaillé assidûment (certains diront obsessionnellement) pour en obtenir le poste de directeur général adjoint. Malheureusement, la place a été attribuée à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne la mérite pas, c’est pourquoi lorsqu’il hérite du manoir McGregor (et de son potager), Thomas envisage de vendre la propriété afin de financer l’ouverture de sa propre boutique de jouets.

Mais Thomas, qui aime que tout soit propre et rangé à sa place, est sur le point de rencontrer son pire ennemi : Pierre. Will Gluck commente : « Il n’y a pas pire cauchemar pour Thomas qu’un jardin terreux peuplé de petits lapins qui prennent un malin plaisir à semer la pagaille dans ses plates-bandes. Ça le met hors de lui. »

Il ajoute : « Thomas est un peu collet-monté. Alors qu’il vient de se faire renvoyer malgré un comportement exemplaire, il fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. »

Deux rencontres à vrai dire : celle de Béa, la douce et généreuse voisine qui n’est pas insensible à son charme, et celle de Pierre, le lapin qui met son jardin (et sa vie) sens dessus dessous.

Au début du film, le personnage est mû par un esprit de revanche. Le réalisateur explique : « Thomas s’est juré de trouver le moyen de se venger d’Harrods. Quand il apprend qu’il a hérité d’un manoir, il décide de le retaper et de le vendre afin de rassembler les fonds nécessaires à l’ouverture de sa propre boutique de jouets. » Il n’est donc pas étonnant que lorsque Pierre commence à semer le chaos dans son potager, Thomas se lance dans une vendetta hors de toute proportion contre le petit animal.

Si la querelle qui oppose McGregor et Pierre a initialement pour objet les légumes du potager, elle prend une tout autre dimension lorsqu’ils entrent en rivalité pour l’affection de Béa. Jodi Hildebrand déclare : « Il n’est pas évident d’interpréter à la fois le méchant de l’histoire et l’objet de l’affection du personnage féminin principal, mais Domhnall Gleeson est parfait dans ce rôle parce qu’il peut tout jouer : de l’employé dévoué à l’amoureux transi, en passant par l’hilarant méchant prêt à tout pour exterminer la « vermine ». Il sait vraiment tout faire. »

L’acteur remarque : « Thomas et Béa sont très différents. Elle est douce et bienveillante, et bien qu’elle le trouve un peu étrange, elle ne lui en tient pas rigueur. Toutes les autres femmes pour qui il a manifesté de l’intérêt ont été rebutées par sa personnalité un peu rigide, mais Béa semble s’en amuser et trouver cela adorable, d’autant qu’elle est suffisamment décontractée pour deux. Lorsqu’il lui dit qu’il aime ses œuvres, cela la touche profondément. »

Domhnall Gleeson a été séduit par la manière dont Will Gluck a abordé le caractère humoristique du personnage. Il explique : « Nous tenions à ce que le film plaise à tout le monde, mais à aucun moment nous n’avons consciemment intégré d’éléments spécialement destinés aux enfants ou aux adultes. Will est parti du principe que l’humour n’a pas d’âge. »

LE VIEUX McGREGOR

Au début du film, la vieille querelle qui oppose Pierre à M. McGregor bat son plein. Tout ce que veulent les lapins, c’est se régaler des abondants légumes que le vieux bonhomme fait pousser dans son jardin. Et tout ce que veut le vieil homme, c’est attraper les importuns pour les cuisiner et en faire des tourtes (comme il l’a fait avec le père de Pierre).

Sam Neill, qui incarne le grincheux jardinier, observe avec ironie que les histoires de Beatrix Potter, qu’il a lues à ses propres enfants, sont injustement racontées du point de vue des lapins. Il déclare : « Mettons-nous un peu à la place de McGregor : en quoi les lapins contribuent-ils au jardin ? Ils ne font que manger et se reproduire, et ils s’imaginent qu’ils peuvent récolter les fruits de son labeur ? À ses yeux, ce sont des sauvages qui vivent de l’autre côté de la barrière, et ce qui se trouve de l’autre côté de la barrière n’est que chaos. » L’acteur ajoute avec une pointe d’humour : « McGregor est à mon sens un homme assiégé, un travailleur acharné et un héros de notre temps ! »

Bien qu’il n’ait passé que peu de temps sur le tournage, Sam Neill était aux yeux des cinéastes et de l’équipe l’incarnation parfaite du grognon personnage. Lizzy Gardiner, la chef costumière du film, déclare : « Will tenait à être fidèle aux créations de Beatrix Potter jusqu’au moindre bouton de chemise. J’ai donc confectionné un costume rembourré en cachemire et en laine pour rendre Sam plus corpulent. Mais en raison de la chaleur, il portait également une combinaison climatisée que nous branchions entre chaque prise pour le rafraîchir. »

Rose Byrne, la seule actrice de chair et d’os à qui Sam Neill donne la réplique dans le film, confie : « Sam est hilarant mais c’est aussi un grand professionnel. Je pense qu’il s’est bien amusé sous tout ce maquillage, ces bourrelets et ces drôles de cols. L’étincelle qu’il avait dans le regard ne trompe pas, il a pris beaucoup de plaisir à incarner ce personnage. »

FLOPSAUT, TROTSAUT et QUEUE-DE-COTON

Pierre Lapin, le premier conte de Beatrix Potter, commence par cette phrase désormais célèbre : « Il était une fois quatre petits lapins qui s'appelaient Flopsaut, Trotsaut, Queue-de-coton et Pierre. »

Les trois sœurs font en effet autant partie de l’univers de Pierre Lapin que leur frère aîné. Au début du film, leur mère vient de mourir et Pierre est bien décidé à se comporter en grand frère responsable et à s’occuper du trio… C’est du moins son intention.

Will Gluck explique : « Nous avons imaginé que Pierre avait l’équivalent d’environ 16 ans en âge humain et que Flopsaut, Trotsaut et Queue-de-coton étaient des préadolescentes. Bien que ce soient des triplées, elles sont très différentes. Flopsaut est nerveuse et s’affole pour un rien, elle manque de confiance en elle et a du mal à trouver sa place auprès de ses sœurs, en particulier Trotsaut qui est la plus âgée, la plus autoritaire et la plus cultivée. Cette dernière aime commander… quand Pierre n’est pas dans les parages. Queue-de-coton vit quant à elle dans sa bulle mais se révèle être une redoutable guerrière. Un peu décalée, elle a tendance à laisser les autres lapins perplexes. »

Margot Robbie, la voix originale de Flopsaut, déclare : « Flopsaut souffre du syndrome de l’enfant du milieu. Elle est jalouse de ne pas être l’aînée et a le sentiment de se faire constamment donner des ordres par Trotsaut. Véritable boule de nerfs, elle doute parfois d’elle-même. »

L’affection de l’actrice pour l’univers de Pierre Lapin remonte à l’enfance. Elle se souvient : « J’avais un petit service à thé sur lequel étaient peints Pierre et tous ses amis. Je l’ai conservé pour pouvoir le donner à mes futurs enfants. Ces personnages sont intemporels et l’univers dans lequel ils évoluent est à la fois simple et magique, c’est un véritable plaisir de s’y plonger. »

À propos de son personnage, Trotsaut, Elizabeth Debicki déclare : « Plus qu’autoritaire, je dirais qu’elle est entêtée. C’est une adorable rebelle haute comme trois pommes qui est intelligente, fougueuse et mignonne à croquer ! »

L’actrice confie avoir été honorée de prendre part à un film adapté des contes intemporels de Beatrix Potter. « Ces histoires ont résisté à l’épreuve du temps parce que leurs personnages sont adorables, sincères, attachants, drôles et espiègles. Les enfants ont de tout temps été capables de s’identifier à eux et ont toujours été touchés par les thèmes de l’amour, de la famille et du partage qu’ils véhiculent. »

Daisy Ridley, qui donne la parole à Queue-de-coton dans la version originale, déclare : « Queue-de-coton est un électron libre. Elle est loufoque et toujours fagotée n’importe comment. Les triplées font partie intégrante du plan de Pierre pour regagner le contrôle du jardin. Chacun des membres de la fratrie a un rôle essentiel à jouer. S’ils débordent d’amour les uns pour les autres, cela ne les empêche pas de se chamailler constamment… ce qui est hilarant ! »

À l’instar de ses partenaires, l’actrice a grandi en admirant les créations de Beatrix Potter. Elle raconte : « Mes sœurs et moi participions à des stages de violon dans la région des lacs et nous en profitions tout le temps pour aller au musée Beatrix Potter. »

Nombre des amis de Pierre font également des apparitions dans le film. Son cousin, l’adorable et fidèle Jeannot Lapin, est toujours à ses côtés et tente comme il peut de le raisonner. On croise aussi Johnny Town-Mouse, un mulot sûr de lui et exagérément fier de sa ville. Rebondi Cochonnet est snob, tatillon et critique mais il répond toujours présent lorsqu’il est question de faire la fête. Madame Piquedru, une hérissonne vieillissante, n’est pas contre le fait de mettre un peu de piquant dans sa vie. Tommy Brock est un adorable blaireau loin d’être le plus vif de la bande. Sophie Canétang est une oie anxieuse de nature qui parvient enfin à se dérider lors d’une soirée, et Jérémie Pêche-à-la-Ligne une grenouille bien élevée.

UN MONDE EXTRAORDINAIRE DEVIENT RÉALITÉ

Will Gluck déclare : « Je voulais que les spectateurs oublient que PIERRE LAPIN est un film d’animation. Avec un peu de chance, après quelques minutes ils se seront habitués au fait que les animaux parlent et portent des vêtements et seront happés par le réalisme de l’histoire. »

L’animation du film a été supervisée par le producteur Zareh Nalbandian et sa société, Animal Logic, à qui l’on doit la production de succès tels que LA GRANDE AVENTURE LEGO (et sa suite, LEGO BATMAN, LE FILM) ainsi que HAPPY FEET. Celui-ci déclare : « Aux yeux de Will, les personnages d’animation du film sont tout aussi réels que ceux interprétés par Rose Byrne ou Domhnall Gleeson. La création de l’animation a soulevé le même genre de questions que celles que se posent de vrais acteurs : que ressent tel ou tel personnage et comment l’exprime-t-il ? Il était essentiel que les personnages puissent exprimer toute la gamme des émotions. Nous considérons ces animaux comme des personnages à part entière, c’est pourquoi nos échanges avec Will ont été extrêmement précis et détaillés. Nos animateurs s’en sont donné à cœur joie car Will ne leur a mis aucune barrière, mais ça a aussi été un immense défi. PIERRE LAPIN est sans doute le film le plus complexe auquel Animal Logic ait pris part. »
Le film met non seulement en scène des lapins, mais également des cochons, des blaireaux, des moineaux et bien d’autres animaux. Chacun d’entre eux possède une peau, un pelage ou un plumage différent, et certains portent des vêtements qui évoluent tout au long de leurs aventures. La chef costumière Lizzy Gardiner, à qui l’on doit les tenues des acteurs humains, a également imaginé les costumes portés par les animaux en amont du tournage. Elle confie : « Ça n’a pas été simple car nous tenions à rester fidèles à la vision de Beatrix Potter tout en la modernisant. Et plus nous avancions, plus nous réalisions qu’elle avait pris chacune de ses décisions pour une raison bien précise. »

L’animation a été réalisée en parallèle du tournage principal. Les monteurs assemblaient ainsi les scènes pendant la production, et en se basant sur ces scènes montées, les storyboarders dessinaient les animaux qui seraient par la suite intégrés à l’image.

De cette manière, Will Gluck avait une idée de ce que donnerait le résultat final et des possibilités que lui offrait l’animation. Mais par la même occasion, il a découvert à quel point cela peut être une bénédiction ou une malédiction, car l’animation peut être modifiée à l’infini. Il explique : « C’est quelque chose qui n’existe pas en prises de vues réelles : une fois la scène tournée, on ne peut plus rien changer, alors qu’on peut toujours améliorer l’animation – ce que je ne me suis pas privé de faire ! Quand les animateurs dormaient, je réécrivais les scènes. Par chance, ils ont toujours bien accueilli mes modifications. Plus de 400 personnes ont pris part à PIERRE LAPIN, chacune travaillant sur sa petite portion du film et développant d’incroyables idées. C’est cet aspect créatif qui m’a plu le plus dans ce projet. »

UN FILM QUI FAIT DE L’EFFET

PIERRE LAPIN ne manque pas d’action : il met en scène des explosions de fruits et de légumes, des feux d’artifice, des électrocutions et des combats acharnés entre humains et lapins.

Will Gluck tenait à ce que ces scènes se rapprochent davantage de IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN que de BAMBI, c’est pourquoi une collaboration et une compréhension totales entre le département en charge des effets spéciaux sur le plateau de tournage et le département en charge des effets visuels au sein du studio d’animation était essentielle.

La supervision des effets spéciaux a été confiée à Peter Stubbs et la supervision des effets visuels à Tom Wood et Will Reichelt.

Peter Stubbs, plus habitué à superviser les effets spéciaux de films d’action tels que GHOST RIDER ou de séries télévisées telles que « Band of Brothers : L’enfer du Pacifique », a été séduit à l’idée de prendre part à un projet différent. Il déclare : « J’ai trouvé l’histoire de PIERRE LAPIN drôle et attendrissante, et elle présentait l’avantage d’être à l’opposé de ce que je fais habituellement. Will, Tom et moi avons longuement discuté de ce qui serait réalisé physiquement sur le tournage et de ce qui serait généré par ordinateur, ainsi que des responsabilités qui incombaient à chaque équipe pour s’assurer que le travail des uns et des autres se complète parfaitement. Des éléments aussi simples que la poussière ou la pluie peuvent en effet rendre le travail du département des effets visuels très compliqué. Mon équipe avait donc besoin de savoir où se situeraient les lapins et les autres animaux dans le cadre, comment ils se déplaceraient et avec quels éléments ils interagiraient. »
Réaliser concrètement la vision de Will Gluck pour la bataille dans laquelle des fruits et légumes explosent a nécessité de nombreux tests. Le superviseur des effets spéciaux raconte : « Il a fallu concevoir les petites explosions qui représentent les pétards que Thomas jette en direction des lapins, lesquels contre-attaquent en lançant des fruits. Nous avons donc testé beaucoup de matières organiques… au point que les murs de mon atelier étaient littéralement tapissés de débris de fruits et légumes ! Nous avons finalement opté pour des fruits à chair tendre et fabriqué des pistolets spéciaux pour les faire exploser à l’endroit exact où nous le souhaitions. »

PIERRE LAPIN est le premier film alliant prises de vues réelles et animation auquel Tom Wood prend part. Il déclare : « En lisant le scénario, j’ai très vite pris conscience que chaque page apportait son lot de défis, mais c’est précisément ce qui me motive au quotidien. Ce qui m’a le plus enthousiasmé, c’était de donner vie au personnage de Pierre Lapin comme on ne l’avait encore jamais vu au cinéma, c’est-à-dire de manière photoréaliste. Cela représentait un défi fantastique. »

Tom Wood et Will Reichelt ont défini les principes de l’univers du film avec Will Gluck. Les deux hommes avaient beaucoup de questions qui, si elles ne sont pas abordées dans le film, leur ont permis de déterminer la manière dont leurs équipes allaient créer et animer les personnages : comment se fait-il que les animaux parlent ? S’agit-il d’une règle de base de l’univers du film ? Qui leur fabrique leurs vêtements ? Comment les lavent-ils ?

Will Reichelt commente : « Il est essentiel de poser ces questions avant de pouvoir se concentrer sur les personnages eux-mêmes, leurs relations et leurs liens avec le monde des humains. »

L’équipe en charge des effets visuels a été structurée en deux unités. L’équipe principale, dirigée par Will Reichelt, s’est occupée de toutes les scènes dans lesquelles les acteurs réels interagissent avec les personnages en images de synthèse. La seconde, pilotée par Tom Wood et dirigée par Kelly Baigent, en charge de l’histoire, s’est concentrée sur les plans et les séquences dans lesquels apparaissent uniquement des personnages animés. Deux superviseurs de l’animation d’Animal Logic étaient présents au quotidien sur le tournage en prises de vues réelles afin de suivre les opérations et de transmettre les informations nécessaires à l’équipe.

Will Gluck ne voulait pas que le film mette en scène deux mondes parallèles, celui des animaux d’un côté et celui des humains de l’autre, mais un seul et même univers cohérent. Tom Wood commente : « Le choix le plus classique aurait été de filmer les lapins comme des créatures miniatures au ras du sol, avec très peu de profondeur de champ pour donner l’impression que tout leur semble démesuré, mais Will avait une tout autre idée en tête. Nous avons donc fait comme si les lapins étaient juste des gens plus petits. Leurs conversations fonctionnent ainsi de la même manière que celles des hommes. »

Pour donner vie aux personnages, les animateurs ont une fois de plus puisé l’inspiration dans les illustrations originales de Beatrix Potter. En dehors du fait que Pierre marche sur deux pattes et porte une veste bleue, c’est un lapin très réaliste. Tom Wood déclare : « Pierre se tient droit, il porte une veste et parle, mais c’est également un vrai lapin ; son jeu d’acteur est donc complexe, nuancé et anthropomorphique, tout en étant ponctué de mouvements d’oreilles et de museau typiques de vrais animaux. Il a également fallu qu’on exprime sur le plan visuel ce que James Corden communique à travers sa performance vocale, cela passe par exemple par la création de subtils mouvements de sourcils pour traduire le sarcasme. Ça a été un équilibre délicat à trouver. »

Pour les plans qui mettent en scène humains et personnages d’animation, il était important que les acteurs puissent interagir avec quelque chose de palpable plutôt que de s’en remettre uniquement à leur imagination, et ce pour deux raisons. D’une part parce que c’était la meilleure manière d’obtenir une interprétation physique réaliste chez les acteurs, et de l’autre parce que l’équipe en charge des effets visuels pourrait ainsi utiliser l’image tournée pour définir la manière dont la lumière tomberait sur les personnages en images de synthèse.

Tom Wood commente : « Nous avons fait fabriquer une peluche de très bonne qualité à l’effigie de Pierre que nous avons pu filmer sous tous les angles. Nous avons également eu recours aux traditionnelles balles argentées et grises qui reflètent la lumière et nous permettent de contrôler l’éclairage et la couleur. » L’équipe a en outre créé des balles recouvertes de différents types de pelages et de tissus représentant chacun des personnages afin de définir la manière dont la lumière et le vent affecterait chacun d’entre eux.

La terrible scène dans laquelle le terrier de la famille Lapin est détruit par une explosion et un arbre s’effondre sur la véranda de Béa est sans aucun doute celle qui a nécessité la plus importante collaboration entre les effets spéciaux et visuels. Si l’explosion a été réalisée sur le tournage, les dégâts causés sur le cottage sont le fruit de l’alliance entre effets spéciaux physiques et effets visuels. L’arbre a été fabriqué de manière à pouvoir tomber et être relevé au gré des prises puis installé par l’équipe en charge des effets spéciaux sur le lieu de tournage. Il a ensuite été étoffé par ordinateur en postproduction.

Malgré leur complexité chorégraphique, ce ne sont pas les scènes d’action dramatiques comme celle-ci qui ont posé le plus de difficultés à l’équipe en charge des effets visuels, mais les interactions étroites entre les acteurs humains et les personnages en images de synthèse. Will Reichelt explique : « Donner l’impression que les personnages se touchent nécessite un travail très délicat. Qu’il s’agisse de leurs mouvements, de la manière dont le pelage de Pierre réagit lorsque McGregor y enfonce ses doigts et le caresse dans le sens contraire du poil ou de la manière dont les personnages se font de l’ombre ou se reflètent l’un sur l’autre, tout cela demande un travail extrêmement minutieux qui a été réalisé image par image de manière à rendre les effets visuels imperceptibles. »

MANOIR, COTTAGE ET PAYSAGES SUBLIMES

Le tournage du film en décors réels et en studios s’est déroulé entre Londres, le Lake District, et Sydney en Australie.

Le tournage australien était prévu en début d’année, pendant l’été austral. Sydney a offert à l’équipe des paysages particulièrement verdoyants – comme Centennial Park, l’un des premiers espaces verts créés par l’homme en Australie, réalisé par des jardiniers britanniques et planté d’arbres anglais – où installer le manoir de Thomas McGregor et le cottage de Béa.

Will Gluck déclare : « Nous avons créé un univers qui, nous l’espérons, ressemble exactement à celui des livres de Beatrix Potter. Chaque détail a été minutieusement étudié, adapté au monde réel de la manière la plus fidèle possible et enfin, fabriqué. »

Roger Ford, à qui l’on doit les univers visuels des franchises BABE et NARNIA ainsi que du PETER PAN de P.J. Hogan, a été chargé de créer les décors du film. Sa première mission a consisté à concevoir et construire le manoir et le cottage.

Il raconte : « Nous sommes allés faire des repérages dans la région des lacs avec plusieurs membres de l’équipe. Le manoir de McGregor est typique des techniques de construction de la région tandis que le cottage de Béa est une reproduction de Yew Tree Farm, la propriété de Beatrix Potter, qui se compose d’un bâtiment en stuc blanc surmonté d’un toit en ardoise. »

Ces deux bâtiments ont été construits en bois et contreplaqué puis recouvert de toile de jute. La maçonnerie de pierre et la toiture ont ensuite été réalisées en plâtre. Pour le cottage de Béa, Will Gluck et Roger Ford ont cependant pris une décision inhabituelle : construire à la fois l’intérieur et l’extérieur de la maison. S’il est souvent plus facile d’ériger une construction vide pour les plans extérieurs puis de tourner les scènes d’intérieur en studio, les besoins particuliers du cottage de Bea nécessitaient la révision de cette règle établie.

Le chef décorateur précise : « L’essentiel de l’action se déroule dans la véranda de Béa, dont les parois de verre donnent sur le manoir McGregor et le potager. Il m’a semblé que construire l’intérieur de la maisonnette en studio et essayer de reproduire la vue depuis la verrière de manière convaincante serait difficile. La solution qui s’est imposée à nous a été d’allier l’intérieur à l’extérieur, de manière à ce que la caméra puisse filmer le manoir depuis le jardin d’hiver de Bea. »

Pour protéger ses intérieurs, le cottage a dû être parfaitement étanchéifié. En effet, pendant le tournage, la chaleur étouffante (jusqu’à 37°) pouvait laisser la place à des pluies torrentielles en l’espace de quelques minutes seulement.

L’échelle des animaux a également affecté certains éléments des décors qui n’auraient en d’autres circonstances pas nécessité d’attention particulière. Roger Ford explique : « Il n’est habituellement pas nécessaire de penser à l’apparence des essieux d’un utilitaire, mais dans PIERRE LAPIN, chaque élément du châssis se devait d’être parfait car les personnages, et donc la caméra, allaient se retrouver dessous. Il a donc fallu que nous examinions chaque détail avec la plus grande minutie. »

Le chef décorateur a trouvé un artiste capable de réaliser les tableaux de Béa dans le style de Beatrix Potter, mais dans des dimensions plus grandes. Il commente : « Les tableaux de Beatrix étaient minuscules, comme on peut le voir dans un musée du Lake District qui rassemble certains de ses originaux. Nous avons opté pour de plus grandes peintures de manière à ce qu’on les voie bien à l’écran, mais elles sont très similaires aux originaux de Beatrix Potter sur le plan stylistique. »

L’autre décor clé du film est évidement le jardin de McGregor. Will Gluck raconte : « Le potager est le paradis des lapins car il contient tout ce dont ils peuvent rêver. Après avoir goûté à ses délices, il leur est impossible de s’en passer… même si l’accès leur en est interdit. »

Le producteur Zareh Nalbandian ajoute : « Il fallait qu’on montre le jardin du point de vue de Pierre : luxuriant et paradisiaque. Il ne peut s’empêcher de retourner au potager, ce qui lui attire encore et toujours des ennuis. »

Le potager a été créé par l’équipe de Roger Ford et Jack Elliott, le paysagiste du film qui a été chargé de cultiver 22 variétés différentes de fruits et légumes.

Avant que la moindre graine ne soit semée, les cinéastes se sont assurés que le jardin répondrait à tous leurs besoins. Roger Ford se souvient : « Will était préoccupé par sa taille : serait-il suffisamment grand ? Nous avons donc délimité une parcelle de même dimension sur le sol du studio. Il voulait également savoir quelle hauteur atteindraient les plantations, tant pour des raisons logistiques que pour leur impact visuel, c’est pourquoi nous avons installé des structures pour simuler la taille des plants. Le directeur de la photographie, Peter Menzies, Jr., s’est alors inquiété qu’il ne soit pas suffisamment large pour les séquences de course-poursuite, nous avons alors augmenté ses dimensions. Finalement, nous avons atteint un résultat qui satisfaisait tout le monde. »

Chaque variété de plante du jardin devait pouvoir pousser dans le Lake District. En dehors de cela, l’équipe a eu carte blanche. Le scénario contenait quelques gags spécifiques faisant référence à un fruit ou un légume particulier, les autres ont été choisis sur un critère de couleur.

À partir de ces éléments, Jack Elliott a dû trouver le moyen de créer un potager à l’état stationnaire, car si l’action du film ne se déroule que sur une ou deux semaines, le tournage, lui, a duré huit semaines. Le jardinier déclare : « Nous avons mis les légumes en scène. Nous avons tout fait pousser en pot de manière à pouvoir les remplacer facilement. Nous avons utilisé de l’engrais liquide pour faire en sorte qu’ils soient prêts à temps et avons été très attentifs à la météo. »

Jack Elliott a également surdimensionné certaines plantes. Huit plants de tomates ont ainsi été rassemblés pour n’en former qu’un. La floraison tardive des tournesols a quant à elle nécessité l’utilisation de plantes artificielles, progressivement remplacées par les vraies fleurs au fur et à mesure de leur éclosion.

Roger Ford a été très impressionné par les équipes en charge des décors et du jardin. Il déclare : « Je me demandais comment nous allions pouvoir créer des toits en ardoise, ce qui n’a rien d’évident, et si le potager serait prêt en temps et en heure… Cela m’empêchait de dormir la nuit ! Mais les équipes en charge des plâtres, de la construction, de la peinture et des espaces verts ont été remarquables. Malgré la chaleur accablante, les fuites, le vent et la pluie, tout le monde a fait un travail fabuleux. »

La productrice exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Se rendre sur le tournage et pouvoir voir et toucher les décors après avoir étudié des dessins et des photos de manoirs et de jardins anglais pendant des mois dans nos bureaux de Los Angeles a été une expérience incroyable. Je n’avais jamais vu de décors aussi beaux, c’était tout ce que nous avions imaginé, et c’était très triste de songer qu’ils seraient plus tard démolis. »

PIERRE LAPIN INVESTIT HARRODS

PIERRE LAPIN fait partie des très rares films pour lesquels Harrods, le célèbre grand magasin londonien situé dans le quartier de Knightsbridge, a ouvert ses portes à une équipe de cinéma.

Harrods est un lieu très fréquenté qui accueille quotidiennement des milliers de visiteurs ; tourner un film de l’ampleur de PIERRE LAPIN au sein de ce bâtiment historique tenait donc de l’exploit.

Le grand magasin emploie plus de 7 500 personnes et vend des jouets à l’effigie des personnages créés par Beatrix Potter depuis au moins 1910. L’auteure, qui résidait dans le quartier de Knightsbridge, fait référence à Harrods dans le journal intime qu’elle tenait à 17 ans.

Jodi Hildebrand déclare : « McGregor travaille dans un lieu emblématique de l’effervescence urbaine, à des millions d’années-lumière de l’endroit où vit Pierre. Harrods est un lieu emblématique intimement lié à Beatrix Potter et à son univers, c’était l’endroit idéal pour nous et nous étions ravis que la direction accepte de nous accueillir, ils ont fait tout leur possible pour nous aider. Nous avons tourné les plans extérieurs en journée et les séquences à l’intérieur de nuit, après la fermeture du magasin. Ce furent des nuits longues et éprouvantes mais c’était un réel plaisir de tourner dans un lieu aussi incroyable. »

La sécurité était maximale, de 21 heures à 9 heures le lendemain matin, les portes étaient fermées pendant que l’équipe travaillait. Ce sont les employés des divers départements – du rayon jouets aux ingénieurs du magasin en passant par le personnel de la cafétéria qui a ouvert son restaurant pour les quelque 100 membres de l’équipe du film – qui ont rendu ce tournage possible.

LES CASCADES

Tandis que la chorégraphie des cascades animalières a été minutieusement réalisée sur ordinateur par les animateurs d’Animal Logic, les cascades humaines reposaient presque uniquement sur les épaules d’un acteur : Domhnall Gleeson dans le rôle de Thomas McGregor.

Lawrence Woodward, coordinateur des cascades, et Ben Smith-Petersen, la doublure cascades de Domhnall Gleeson, ont passé deux semaines à répéter avec l’acteur. Chaque jour, ce dernier développait un peu plus son combat rapproché avec Pierre Lapin. À l’image d’une chorégraphie de danse, Domhnall Gleeson devait se souvenir précisément de ses pas, mais également de ceux de son partenaire car pendant le tournage, le lapin serait un ennemi invisible.

Lawrence Woodward déclare : « Domhnall arrivait toujours préparé. Il continuait à travailler chaque nouveau mouvement, aussi minime soit-il, en dehors des répétitions, ce qui nous a beaucoup facilité la tâche. »

L’acteur a réalisé ses propres cascades et les scènes les plus physiques du film à chaque fois que cela était possible. Le coordinateur des cascades se souvient : « Nous avons développé beaucoup de stratagèmes pour le tournage. Nous avions notamment des petits bâtons bleus avec lesquels on interagissait avec lui ainsi que des cascadeurs en combinaison bleue qui le touchaient. Occasionnellement, nous lui lancions même un lapin bleu pour susciter une réaction authentique. »

Domhnall Gleeson confie : « Je ne suis pas cascadeur, alors jouer la scène en rythme et me faire attaquer par un lapin invisible n’a pas été évident, mais je me suis bien amusé ! L’équipe de cascadeurs, dirigée par Lawrence et Ben, était formidable. Will aime changer des choses à la dernière minute, il a donc fallu qu’on soit réactifs, mais je trouve que le résultat est encore plus amusant et burlesque que ce que nous avions imaginé initialement, et c’est tout ce qui m’importait. »

 
#PierreLapin

Autre post du blog lié à PIERRE LAPIN

vendredi 1 décembre 2017

PIERRE LAPIN


Au cinéma le 4 avril 2018

Cette adaptation des livres jeunesse Pierre Lapin de Beatrix Potter, qui mélange animation et prises de vues réelles, semble très mignonne. De plus, la présence de l'acteur Domhnall Gleeson au casting est une bonne nouvelle.

Un film réalisé par Will Gluck
Avec Domhnall Gleeson, Rose Byrne et Sam Neill
Avec les voix, en version française, de Philippe Lacheau, Julien Arruti et Elodie Fontan


Bande annonce (VF)


 
#PierreLapin

mardi 12 septembre 2017

MOTHER!


Thriller/Passionnant et déstabilisant, ardu sur le fond et la forme

Réalisé par Darren Aronofsky 
Avec Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer, Brian Gleeson, Domhnall Gleeson, Kristen Wiig, Jovan Adepo...

Long-métrage Américain
Durée : 02h02mn
Année de production : 2017
Distributeur : Paramount Pictures France

Interdit aux moins de 12 ans 

Date de sortie sur les écrans américains : 15 septembre 2017
Date de sortie sur nos écrans : 13 septembre 2017 


Résumé : Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité. 

Bande annonce (VOSTFR)


Extrait #1 : Pourquoi tu veux pas d'enfants ? (VOSTFR)


Extrait #2 : Sortez ! (VOSTFR)



SPOT - Silent Review (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : j'ai découvert ce film lors du 43ème Festival du Film Américain de Deauville. Avec MOTHER!, Darren Aronofsky nous propose une véritable expérience cinématographique hors norme, à la fois passionnante et totalement déstabilisante. Voici un film qui peut plonger les spectateurs dans une perplexité absolue.

Darren Aronofsky réalise impeccablement sa gigantesque métaphore. On comprend chaque scène, mais il est extrêmement compliqué de les remettre dans un contexte, car le sujet est abordé sur le thème du fantastique qui flirte avec l'horreur. Certains moments sont vraiment violents et l'interdiction au moins de 12 ans se justifie largement. Avant l'âge adulte, il est peut probable qu'il soit conseillé de voir ce film tant à cause du fond que de la forme. On se retrouve face à un enchaînement de situations inexplicables et ce n'est qu'à la dernière minute que l'on comprend le pourquoi. Encore que... Chaque personne est susceptible de sortir de la séance avec une compréhension différente. Résultat : on adore ou on déteste.

Dans tous les cas, le film intrigue et pique notre curiosité. Le réalisateur veut passer un message, c'est évident, mais il n'est pas simple à saisir. Ce qui est intéressant c'est que rien ne peut préparer à découvrir ce long-métrage, ni la bande-annonce, ni les extraits, ni même les explications du réalisateur. C'est un visionnage qui se vit dans l'interrogation perpétuelle et l'appréciation de la cinématographie proposée. Darren Aronofsky a eu l'opportunité de traiter son sujet à sa façon jusqu'au bout, ce qui est fort appréciable.

Jennifer Lawrence est magnifique et fascinante dans ce rôle vraiment compliqué. Elle lui garde une cohérence dans sa façon d'être à travers les épreuves, les étonnements, les réactions de son personnage.



Face à elle, Javier Bardem est tout aussi intriguant et juste dans son interprétation.


L'ensemble des protagonistes qui interviennent dans cette histoire sont impeccablement interprétés par les acteurs.

MOTHER! surprend, décontenance, étonne et il faut du temps après l'avoir vu pour le comprendre et l'appréhender. Si on apprécie de ne pas tout saisir tout de suite, de rester dans le mystère jusqu'à la toute fin, et d'être poussé dans ses retranchements, alors c'est une expérience à tenter et qui ne décevra pas. 


Autre post du blog lié à MOTHER!

vendredi 8 septembre 2017

BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC


Biopic/Thriller/Policier/Bien mené & bien rythmé, Tom Cruise est très bon, super sympa !

Réalisé par Doug Liman
Avec Tom Cruise, Sarah Wright, Domhnall Gleeson, E. Roger Mitchell, Jesse Plemons, Caleb Landry Jones, Lola Kirke, Alejandro Edda...

Long-métrage Américain
Titre original : American Made 
Durée : 01h55mn
Année de production : 2017
Distributeur : Universal Pictures International France 

Date de sortie sur les écrans américains : 29 septembre 2017
Date de sortie sur nos écrans : 13 septembre 2017


Résumé : Trafiquant. Informateur. Patriote. L’un des hommes les plus fortunés de l’Amérique des années 80 est une personne dont vous n’avez jamais entendu parler. Avec son insolente démarche chaloupée et sa joie de vivre indécrottable, le pilote de la compagnie TWA : Barry Seal (Tom Cruise) faisait figure de héros dans sa petite ville paisible du Sud des États-Unis. À la grande surprise de sa femme Lucy (Sarah Wright Olsen), ce charmant entrepreneur et pilote respecté va devenir un acteur majeur d’un des plus gros scandales de l’histoire contemporaine.

Comment auraient-ils pu s’imaginer que ce qui avait commencé par l’acheminement clandestin de marchandise allait amener Barry à participer à la constitution d’une armée et au fi nancement d’une guerre ? Une fois impliqué dans les agissements douteux d’une division quelque peu obscure du gouvernement – transportant des caisses de fusils d’assaut AK-47 et de la cocaïne par kilos - le crack de l’aviation va se faire une fortune et devenir l’un des éléments-clés de l’affaire Iran-Contra, aussi connue sous le nom d’Irangate.

De la vente d’armes sous couvert de libération d’otages à l’assistance militaire secrète à des barons de la drogue latinoaméricains, Barry Seal devient un héros improbable travaillant à l’encontre du système. Mais, comment parvient-il à dormir sur ses deux oreilles ? Rien n’est illégal tant qu’on est du côté des gentils.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséDoug Liman, le réalisateur, nous propose une version dynamique, colorée et pédagogique de la vie et de l'œuvre de Barry Seal, un trafiquant qui retourne sa veste aussi vite qu'il fait décoller ses avions. Il réussit à rendre le film fluide et clair par l'utilisation de croquis explicatifs, tout en gardant le cap en déployant la chronologie de son scénario, oscillant entre vie privée, accomplissement "professionnel" et Histoire. Il inclut tous ces sujets et nous entraîne dans cette aventure avec intensité et humour. Il nous offre de belles images qui feront plaisir aux amateurs d'aviation sur une bande son entraînante. 

Doug Liman, le réalisateur, sur le tournage du film
L'ensemble fonctionne parfaitement bien, l'ambiance de l'époque est parfaitement retransmise, le rythme ne faillit pas et on a vraiment plaisir à découvrir ce personnage hors du commun. Certes, Barry n'est pas un exemple à suivre, mais on peut dire qu'il a eu une vie bien remplie autant en actions qu'en émotions. Et il l'a vécue à sa façon. Le réalisateur ne moralise pas son scénario et nous laisse faire le bilan par nous-même. 

Tom Cruise trouve en Barry Seal un rôle qui lui sied parfaitement. Il enfile ce costume de tête brûlée, pas mauvais gars dans le fond, mais pas trop regardant non plus sur les implications de ses actes. Il joue avec l'humour du personnage et le rend attachant. On ressent de l'empathie pour lui.




Domhnall Gleeson est lui aussi excellent dans le rôle de l'agent Monty Schafer, qui a du flair et est un bel embobineur carriériste. 



Tout le casting tient parfaitement son rôle, sans aucune fausse note. 





BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC ne ressemble pas aux biopics bancals et souvent ennuyeux. Bien que ce soit son thème, il s'en éloigne pour laisser l'aventure et l'humour prendre leurs envols. Le ton est léger, la forme dynamique et le fond est bien présent. C'est une réussite !

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Sous la forme d’une escapade internationale, BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC raconte les exploits incroyables mais vrais d’un pilote arriviste recruté de manière inattendue par la CIA afin de mener à bien l’une des plus grosses opérations secrètes de l’histoire des États-Unis.

Tom Cruise y retrouve Doug Liman, le réalisateur d’EDGE OF TOMORROW (2014). Il est rejoint par les acteurs Domhnall Gleeson, dans le rôle de l’agent Monty Schafer, contact de Barry au sein de la CIA ; Sarah Wright Olsen, Lucy, la femme de Barry ; E. Roger Mitchell, l’agent spécial du FBI Craig McCall  ; Jesse Plemons, Downing, le shérif de la petite ville de Mena, dans l’Arkansas, qui regarde d’un œil douteux les activités parallèles de Seal ; Lola Kirke, Judy Downing, la femme du shérif ; Alejandro Edda, le narcotrafiquant colombien Jorge Ochoa ; Benito Martinez, James Rangel, à la tête de la DEA, le service fédéral de lutte contre le trafic de stupéfiants ; Mauricio Majía, le célèbre narcoterroriste de Medellín Pablo Escobar ; Caleb Landry Jones, JB, le frère cadet et manipulateur de Lucy, et Jayma Mays, l’avocate Dana Sibota, bien déterminée à mettre Barry derrière les barreaux une bonne fois pour toutes.

Écrit par Gary Spinelli, le film est produit par Brian Grazer d’Imagine Entertainment, récompensé aux Oscars ; Tyler Thompson de Cross Creek Pictures ; Doug Davison de Quadrant Pictures ; Kim Roth, Brian Oliver et Ray Angelic. Doug Liman est assisté par une équipe technique composée du directeur de la photographie César Charlone, du chef décorateur Dan Weil, du chef monteur Andrew Mondshein, de la chef costumière Jenny Gering et du compositeur Christophe Beck. Le film a pour producteurs délégués Paris Latsis, Terry Dougas, Brandt Andersen, Eric Greenfeld, Michael Finley, Michael Bassic et, Ray Chen, et comme co-producteurs délégués Ryan Ahrens et Lauren Selig.

ONLY IN AMERICA : L’ÉLABORATION DU FILM

En 2012, Doug Davison, de la société Quadrant Pictures, était à la recherche de nouvelles idées de films à développer. Il rencontre le scénariste novice Gary Spinelli. Après quelques pitches dont aucun ne semble enthousiasmer le producteur, Spinelli mentionne une dernière idée sur laquelle il travaille alors. Ayant récemment vu ARGO (Ben Affl eck, 2012), il s’était alors penché sur un autre scandale qui avait explosé à la même époque et qui impliquait la CIA. Après quelques recherches sur les acteurs-clés de l’affaire, il découvre alors l’existence de Barry Seal, un personnage fascinant de l’histoire récente des États-Unis, dont le bagou et le zèle avaient marqué tous ceux qui l’avaient rencontré. « Gary a commencé à me décrire en substance l’histoire de Barry et le déroulement de ses aventures. L’homme n’était pas juste un trafiquant, c’était un mari et un père de famille aimant qui menait une double vie », se souvient le producteur. « Le genre d’histoire que j’avais clairement envie de raconter ».

Le scénariste était fasciné par le fait que Seal, de la fin des années 70 jusqu’au milieu des années 80, s’était quotidiennement et impunément livré à des activités tout ce qu’il y a de plus illégales, ce qui semblait impossible de nos jours. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où prône la transparence, nous sommes soumis à un fl ux constant d’informations, et scandales et complots se déroulent en direct. « LES AFFRANCHIS (Martin Scorsese, 1990) est un de mes films préférés. J’étais à la recherche d’une histoire semblable, un détail caché de notre histoire récente, quand je suis tombé sur ce qui allait devenir BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC », se souvient Gary Spinelli. « Des agissements a priori mineurs qui ont participé à des événements majeurs, quand je suis tombé sur l’histoire de Barry Seal, à Mena, dans l’Arkansas ». Six mois durant, producteur et scénariste se sont documentés sur tout ce qui avait trait à Seal. Au cours de leurs recherches, ils ont découvert les multiples facettes de la vie du pilote, ses connexions avec le gouvernement américain et son double jeu avec les Colombiens et le cartel de Medellín. Seal avait eu un rôle déterminant dans le scandale qui allait entacher les deux mandats de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis.

Doug Davison se souvenait de l’affaire Iran-Contra comme d’un épisode confondant et complexe de l’histoire du pays. « Ce qui a retenu mon intérêt dans l’histoire de Barry, c’est qu’il travaillait pour notre gouvernement, l’aidant à financer les efforts militaires des Contras », déclare-t-il. Seal saisissait toutes les opportunités lucratives qui se présentaient à lui, illégales ou non. Il menait une vie trépidante et a, d’une certaine façon, « aidé » le gouvernement à accomplir l’équivoque mission d’armer les guérilleros nicaraguayens contre les sandinistes de Daniel Ortega. En élaborant son scénario, Gary Spinelli a découvert dans ce personnage exalté un protagoniste de cinéma qui, selon les personnes interrogées, s’avérait être une fripouille, un opportuniste, un trafiquant de drogue, un marchand d’armes et un individu complexe gouverné par une multitude de considérations.

Quoi qu’il en soit, Seal se présentait comme un homme avenant, et apparemment assez naïf quant à la portée de ses exploits : il était difficile de ne pas le trouver sympathique. « Une des caractéristiques les plus étonnantes de Barry tient au fait qu’il n’ait jamais blessé ou violenté personne, et qu’il soit devenu l’un des plus importants trafiquants de drogue au monde. Je crois qu’à ce jour, personne ne l’a encore surpassé », commente le scénariste. Les informations réunies, Gary Spinelli prit quelques mois pour retravailler le scénario. Doug Davison le fit alors parvenir à son amie, la productrice Kim Roth, directrice de la production à Imagine Entertainment, qui craqua pour l’histoire et rejoignit au projet, avec son collègue, le producteur de renom Brian Grazer, lui-même fort intrigué par le parcours de Seal. Avec à son actif, une galerie impressionnante de personnages complexes, aux destins hors du commun, d’AMERICAN GANSTER (Ridley Scott, 2007) à 8 MILE (Curtis Hanson, 2002), en passant par UN HOMME D’EXCEPTION (Ron Howard, 2002), Brian Grazer avait trouvé avec Barry Seal son nouvel antihéros.

Pour Kim Roth, Seal l’impressionnait d’abord par son audace et sa truculence : «où qu’il se rende, qui qu’il rencontre, Barry parvenait toujours à convaincre l’assemblée. Garry s’est emparé de cette histoire à la minute où il l’a dénichée sur Internet. Son rôle est inestimable. Il était présent tout au long du tournage, travaillant étroitement avec Tom et Doug, peaufinant chaque détail ». Le Tom et le Doug dont elle parle ne sont autres que la superstar internationale Tom Cruise et le prestigieux réalisateur Doug Liman, qui ont préalablement collaboré sur le film EDGE OF TOMORROW et
qui étaient à la recherche d’un nouveau projet en commun. Quand Brian Grazer leur a envoyé le scénario de BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC, ils ont tout de suite compris qu’ils tenaient une pépite.

Naturellement, le ton de l’histoire fut infl uencé par l’arrivée de l’acteur, du réalisateur et des producteurs. « Nous sommes passés d’un biopic à quelque chose de plus léger et drôle, une tranche de vie durant laquelle les choix de Barry faisaient prendre une certaine tournure aux événements. Tom et Doug étaient le duo idéal pour donner corps à cette histoire », se félicite Doug Davison. Brian Grazer a toujours été supporter des individus qui se rebiffent contre le système et il savait que Doug Liman serait l’homme de la situation pour la production de taille qui se préparait : «le travail de Doug est inclassable. Certains réalisateurs se sont constitué une étroite zone de confort dans laquelle ils évoluent, mais quelque part, Doug me fait penser à Barry : il défie les règles, l’autorité, il prend des risques, et refuse de se répéter. Il ne faisait aucun doute qu’il saurait donner vie au brillant scénario de Gary, et que si nous avions la chance d’obtenir la participation de Tom, BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC serait un film audacieux et original ».

Quant au réalisateur, qui décrit le film comme « un sympathique mensonge tiré d’une histoire vraie », il reconnaît qu’il a toujours apprécié les héros improbables qui opèrent à revers du système. « Barry Seal a entraîné le gouvernement, et notre pays, dans une virée incroyable », s’amuse-t-il à dire. « Son histoire offre tous les éléments nécessaires pour un film qui combine à parts égales, suspense, satire et comédie, et n’a de cesse de nous surprendre ».

Les producteurs découvrirent bientôt qu’ils n’étaient pas les seuls à s’intéresser à la façon dont les opérations secrètes étaient menées à ce niveau de l’état. Le père du réalisateur, Arthur L. Liman s’avère avoir été le principal conseiller de la commission d’enquête que le Sénat a demandé sur les circonstances de l’affaire Iran-Contra. Il a lui-même interrogé le lieutenant-colonel Oliver North lors des audiences donnant d’autant plus de valeur à ce projet pour son fils, qui ne manqua pas de discuter avec lui de l’absurdité des tactiques mises en œuvre par le gouvernement de l’époque. Doug Liman appréciait tout particulièrement le fait que, contrairement à quantité d’autres films qui s’intéressent à des individus dont le gouvernement a usés et abusés, l’histoire de Seal est celle d’un homme « qui a arnaqué la Maison Blanche. Barry est une sorte de zélote qui a croisé la route de certaines figures majeures des années 80, de Ronald Reagan à Manuel Noriega, en passant par Bill Clinton et Oliver North ».

À l’image de la success story américaine par excellence, Seal a été recruté par la CIA pour surveiller les activités communistes en Amérique centrale, et au final, pour livrer des armes aux contrerévolutionnaires nicaraguayens s’opposant au gouvernement sandiniste. Les États-Unis menaient alors deux guerres de front, une contre la drogue et une autre contre le communisme, et Barry Seal était au fait de l’une comme de l’autre. « C’était un véritable opportuniste, avec un avion rentrant à vide », explique Doug Liman. « Si la marchandise devait absolument être livrée le lendemain, et que c’était illégal, Barry était votre homme. Comme il travaillait sous couvert de la CIA, il pouvait entrer et sortir du pays à sa guise. Et comme cela n’avait aucun sens de voler à vide, autant rapporter de la drogue. Il s’est donc retrouvé à travailler parallèlement pour le gouvernement américain et pour les barons colombiens de la drogue, à l’insu de l’un et de l’autre. Il était ainsi doublement de mèche et s’est énormément enrichi. Mais il n’a jamais vraiment agi par cupidité. Son moteur, c’était l’excitation que cela lui procurait, la bravade et le fait de s’en tirer avec un looping ».

L’histoire de Seal est tellement ahurissante qu’elle invite à la comédie et suppose une certaine dose d’ironie. « Doug n’est pas seulement un grand cinéaste et un fin conteur, le contexte politique et historique dans lequel Barry évoluait, l’attirait depuis longtemps. Il a vu dans son histoire la possibilité de raconter nombre d’aventures et d’escapades avec humour, en adoptant le point de vue de l’intéressé », nous confie Kim Roth. Tom Cruise et Doug Liman sont tous deux pilotes. Par analogie peut-être, ils se sont attachés à l’humanité de Barry, qui tente de garder un semblant de vie normale malgré les risques qu’il prend. Barry est très amoureux de sa femme Lucy. Il est prêt à tout pour son bonheur et celui de leurs enfants. Leur couple est gouverné par la passion, et par la raison. Les personnages sont certes inspirés des Seal, comme pour tout film, mais les cinéastes se sont aussi autorisés une certaine licence artistique.

Tom Cruise reconnaît que cette incroyable histoire l’a d’abord intéressé parce qu’il n’avait jamais croisé de personnage comme Seal auparavant. « Mark Twain (l’auteur, entre autres, des Aventures de Tom Sawyer) est l’un de mes romanciers favoris, et j’ai l’impression qu’il a infl uencé l’écriture de Gary. Barry Seal a vécu un moment unique de l’aviation, qu’on ne connaîtra plus. Sa vie est remplie d’aventures inouïes. C’est un personnage qui a fl irté avec l’Histoire ». Mais l’acteur était tout autant intrigué par la nature ambivalente de ce héros improbable que par sa singularité : «Barry était un pilote hors pair et un mari et père de famille aimant. Mais il avait cette soif d’aventures. Il vivait au-dessus des lois, en dépit des règles. Ce n’est plus possible aujourd’hui, tout est contrôlé, institutionnalisé. L’espace aérien est sur-surveillé, scruté au peigne fin. Ce que lui et ses pilotes se sont permis de faire semble dément ».

Et le niveau d’implication de la star et du cinéaste a largement impressionné les producteurs. « Pour les suivre, mieux vaut ne pas être faible de constitution. Ils sont infatigables et tenaces. Leur étique de travail est édifiante », commente Kim Roth. « L’énergie qu’ils déploient est impressionnante », renchérit Doug Davison : « c’est excitant, et ça va très vite. Doug avait annoncé dès le début qu’il voulait que ce tournage soit une véritable aventure pour toute l’équipe. Il a tenu sa promesse ». Durant le tournage en Géorgie, acteur, réalisateur et scénariste partagèrent la même maison, échangeant et affinant leurs idées jusqu’à tard dans la nuit, pour être à nouveau opérationnels le lendemain à l’aube. Selon les mots de Doug Liman, « c’était un camp d’entraînement-atelier de cinéma comme je n’en avais jamais connu auparavant ».

Tyler Thompson de Cross Creek Pictures, et son ex-collègue Brian Oliver, responsables en autres de la mise en œuvre de BLACK SWAN (Darren Aronosfky, 2010), EVEREST (Baltasar Kormákur, 2015) et STRICTLY CRIMINAL (Scott Cooper, 2015), vinrent compléter l’équipe de production. Tyler Thompson, intrigué par l’histoire de cet antihéros de Bâton Rouge, appréciait tout particulièrement l’irrévérence et l’humour que l’équipe créative avait su insuffl er au projet : «Gary et Doug ont formidablement su définir et rendre compte de l’essence de Barry Seal. C’était enthousiasmant et nous avons immédiatement voulu être de la partie. Nous avons des racines en Louisiane, nous connaissons des gens qui ont connu Barry ».

Durant la préparation du film, Kim Roth rencontra Debbie Seal, avec l’espoir annoncé d’obtenir sa bénédiction et d’entendre ses souvenirs et ses réfl exions sur la vie du couple et de leur famille. La veuve de Barry partagea généreusement nombre de photos et de vidéos. Au cours de cette rencontre, il s’avéra évident que Barry était encore et toujours l’homme de sa vie. « Nous avons toujours voulu aborder cette histoire avec respect, en évitant de juger ou de condamner », explique la productrice.

Pour Tom Cruise, ce travail long et passionné n’aurait pas été possible sans l’implication de ses colocataires occasionnels, Gary Spinelli et Doug Liman. « Je ne fais pas juste des films pour faire des films », déclare l’acteur qui a lui-même piloté certains avions du film. « Le cinéma et le fait de raconter des histoires me passionnent. Je veux donner le meilleur de moi-même et m’entourer de gens qui partagent cette passion et cette soif d’essayer, d’explorer ».

AGENTS FÉDÉRAUX ET NARCOTRAFIQUANTS : LE CASTING

Pour incarner Lucy Seal, mariée à une fripouille dont elle était irrémédiablement amoureuse, l’équipe se tourna vers Sarah Wright Olsen qu’on a récemment pu voir dans BLACKOUT TOTAL (Steven Brill, 2014) et la série "Marry Me" (2014-15). Originaire du Kentucky, l’actrice n’eut que peu de difficultés à appréhender son personnage et son accent. « Sarah s’est emparée du rôle. Elle est drôle, généreuse, sincère. Dès les premières répétitions, elle nous a fait rire et pleurer en l’espace d’une scène », se souvient Kim Roth. Connu pour ses personnages féminins bien trempés, le réalisateur déclare : « dans mes films, les femmes ont tendance à être plus fortes que les hommes ».

Dans le cas de Lucy Seal, quand l’histoire commence, elle apparaît de prime abord comme un personnage assez fade, mais au cours des épreuves et des vicissitudes de son mariage avec Barry, la vraie nature de Lucy se révèle et on prend conscience de ce dont elle est capable pour protéger sa famille. Quand Doug Liman rencontra son interprète, il fut immédiatement frappé par ses origines, son entrain et son talent. « Je me suis dit : c’est cette attitude des gens du Sud que je veux voir dans le film, et dans ce personnage.

Sarah donnait la réplique à l’une des plus grandes stars du monde, et dès le début, quand le tempérament de Lucy ne s’est pas encore révélé, elle avait déjà cet aplomb qui correspondait exactement à ce que je cherchais. Elle occupait tout l’écran. C’était incroyable à voir ». Comme on l’a dit précédemment, le couple que formaient les Seal était mu par la passion, et par un sens pratique. Quand les revenus du foyer augmentent soudainement et considérablement, Lucy est immédiatement suspicieuse des activités de Barry et lui demande d’y mettre fin. Pour l’actrice, l’attrait de Lucy tient dans sa pugnacité.

« Barry est dingue de Lucy et elle est le pouls de cette relation. Elle maintient leur famille unie, pour le meilleur et pour le pire ». Ce qui amène l’actrice à l’une de ses scènes préférées, juste après que les Seal aient soudainement eu à déménager de Louisiane en Arkansas au beau milieu de la nuit : «Lucy se retrouve dans une maison vide. Elle est désorientée et contrariée. Elle passe un savon à Barry, ce que toute femme aurait envie de faire à un moment pareil. Puis, ils ont une conversation normale sur les menues choses qu’elle souhaiterait  : une cuisinière, un réfrigérateur, des lits pour les enfants. À ce moment, on comprend qu’elle se fiche des diamants, de l’or et du luxe. Elle veut seulement subvenir aux besoins de ses enfants. C’est un moment clé dans leur relation ».

Domhnall Gleeson qui interprète l’agent de la CIA Monty Schafer, dévoile ici une nouvelle facette de son talent, après ses rôles dans INVINCIBLE (Angelina Jolie, 2014), IL ÉTAIT TEMPS (Richard Curtis, 2013) et EX MACHINA (Alex Garland, 2014). Schafer voit en Barry Seal une chance de promotion, voire plus, et l’utilise autant qu’il le peut. Doug Liman aimait cette idée d’un adversaire puissant et parfaitement inattendu, il voyait dans le jeune irlandais un rival idéal. « Je ne voulais pas tomber dans le cliché de l’agent à la fois référent et rival, entouré d’écrans d’ordinateurs et d’une armada de collègues et de subalternes », commente le réalisateur. « Je me suis dit : et s’il s’agissait d’un employé de la CIA dans un box, prêt à saisir n’importe quelle opportunité et déterminé à ne laisser personne lui barrer la route ? Domhnall est bluffant, de ce box émerge une force avec laquelle il faudra compter ».

Pour se préparer, l’acteur lut plusieurs autobiographies d’anciens agents de la CIA. À propos du scénario, il déclare : «il était très agréable à lire, d’un ton enjoué, avec une histoire totalement délirante et pleine de suspense. Mais l’idée que l’homme est un loup pour l’homme plane sur tout le film. Je pense que c’est une vérité plus répandue qu’on ne veut bien l’admettre, dans la façon dont les pays sont gouvernés et dont le monde fonctionne en général ». Quant à E. Roger Mitchell, qu’on a pu voir dans ALL EYEZ ON ME (Benny Boom, 2017) et EQUALIZER (Antoine Fuqua, 2014), et qui interprète l’agent McCall, du FBI, il nous confie : «Tom et Doug finissent les phrases l’un de l’autre. Ils sont prêts à tout essayer pour trouver le ton juste. La confiance qu’ils se portent mutuellement est palpable ».

Quant à Jesse Plemons, qui joue le shérif de la petite ville de Mena - 900 âmes, il se lie d’amitié avec Barry à son arrivée. Avec l’actrice Lola Kirke qui joue sa femme, ils ont imaginé le passé de leurs personnages, qui pour eux sont ensemble depuis le lycée. L’actrice commente : « l’histoire de Barry se résume à la citation d’Oscar Wilde : "dans ce monde, il n’y a que deux tragédies: l’une consiste à ne pas obtenir ce qu’on désire et l’autre à l’obtenir" ». Dans le rôle de JB, le frère cadet de Lucy Seal, on retrouve l’énigmatique Caleb Landry Jones. JB voit dans les nouvelles opportunités qui s’offrent à son beau-frère, une aubaine pour lui. Pour entrer dans la peau de son personnage qui arbore une coupe mulet de toute beauté, l’acteur s’est plongé dans le rock des années 80, s’inspirant d’Alice Cooper et d’Andrew Dice Clay. Pour sa partenaire de jeu et grande sœur à l’écran : «Caleb à l’art d’être simultanément un ange et un semeur de trouble, comme si un rien pouvait le faire basculer ».

Et pour épauler la distribution principale, on découvre Alejandro Edda, dans le rôle du narcotrafiquant colombien Jorge Ochoa ; Benito Martinez qui interprète James Rangel, à la tête de la DEA ; Mauricio Mejia, en Pablo Escobar, et Jayma Mays, l’avocate Dana Sibota. Ceux qui assistent Barry dans l’acheminement de ses cargaisons incluent Jayson Warner Smith (Bill Cooper), Mark McCullough (Pete), Robert Kinter et Stanton Kowalychk (deux des pilotes Snowbirds de Barry) et Emilio Sierra (Hector).

LE TOURNAGE EN GÉORGIE : LES DÉCORS

BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC suit la famille Seal de la fin des années 70 à 1986, période durant laquelle on voit s’amasser leur fortune. 1981 est une année charnière pour eux, lorsqu’ils doivent lever le camp au milieu de la nuit, déménageant de Bâton Rouge (Louisiane) à Mena (Arkansas), avec l’aide de la CIA qui permet ainsi à Barry de mener ses opérations à l’abri des regards indiscrets des autorités fédérales et de l’état. Avec un mois de temps alloué et une bonne dose de magie cinématographique, le chef décorateur Dan Weil et son équipe transformèrent la petite ville de Ball Ground, dans l’état de Géorgie, en Mena, version 1981. L’équipe du film, comptant plus de 300 personnes, investit Ball Ground cinq semaines durant.

Cette petite communauté de 1900 âmes se situe dans le comté de Cherokee, à une heure de route environ du centre d’Atlanta. Avec la chaîne des Appalaches en toile de fond, l’équipe tourna au centre-ville de Ball Ground, à l’aéroport du comté, et dans une maison située aux alentours, dans la ville de Cumming.

Quand Doug Liman découvrit la rue principale impeccablement préservée de Ball Ground, il comprit que c’était le lieu rêvé pour recréer le Mena de 1981, avec ses magasins d’antiquités et de brocantes et ses quelques cafés parsemés le long de Gilmer Ferry Road. En accord avec les représentants locaux, l’équipe entreprit de transformer la pittoresque rue principale d’un style semi-moderne à un style rétro. Il fallut cinq mois, entre le premier coup de fil aux élus de la ville et le premier coup de manivelle, pour accomplir cette métamorphose.

La population locale ne cacha pas son enthousiasme, fabriquant des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire « Ball Ground : la capitale mondiale du cinéma ». Afin de donner aux rues un aspect vieillot, on saupoudra les trottoirs de sable. Toute la signalétique et les panneaux modernes furent enlevés et remplacés par des équivalents d’époque. Pour les besoins de l’histoire, plusieurs banques durent être recréées, plus rétro les unes que les autres. Weil utilisa des magasins existants, parfois abandonnés et leur offrit un véritable lifting. L’équipe installa aussi 26 cabines téléphoniques dans les rues de la ville pour les coups de fil que Seal ne peut pas passer ou recevoir à la maison. Du temps et de la persévérance furent nécessaires pour trouver ces pièces de mobilier urbain vintage dans un état convenable.

La productrice Kim Roth nous confie : «le vrai Barry Seal se promenait avec un étui d’appareil photo rempli de pièces pour pouvoir passer ses coups de fil ». Pour le bureau du comté de Polk dans lequel travaille le shérif Downing, l’équipe choisit de l’installer dans un mobile home et, comme par miracle, un superbe spécimen, avec marches d’accès et drapeau américain en prime, trônait au beau milieu du centre-ville, près de la voie ferrée. L’intérieur fut doté d’une machine à écrire électrique IBM, d’un transistor Channel Master, de téléphones fixes avec câbles en spirale et d’une grande photo en noir et blanc du centre de Mena dans les années 80.

Non loin du bureau/mobile home du shérif se trouve sa maison, dont l’intérieur est un fl ash-back vers une époque reculée de la technologie où les spectateurs pourront repérer une console de jeux Intellivision, un magnétocassette et un circuit électrique pour enfants Hot Wheels. L’équipe des décors réalisa les devantures de plusieurs des faux magasins et commerces (Royale Global, Royale Sports, Royale Televisions et Royale Liquor) dont Barry se servait pour couvrir ses activités illégales. « Ça ressemble à des peintures de Norman Rockwell. Comment pourrait-on imaginer que des armes et de la drogue transitaient par cette petite ville paisible ? », commente la productrice.

Les atouts supplémentaires de Ball Ground : sa forêt avoisinante, qui servit de doublure pour la petite chaîne de montagnes Ouachita, terrain d’entraînement des Contras, et la proximité de l’aéroport de Cherokee, avec le hangar de Rich Mountain Aviation dans lequel Barry et ses pilotes chargent et déchargent la marchandise en provenance ou à destination de l’Amérique latine. Ce repaire fut doté des attributs de rigueur : billard, fl ipper, baby-foot, jeu Pac-Man, Rubik’s cube, ghetto-blaster et posters de pin-ups au look des années 80. La signalisation de Rich Mountain Aviation est une reproduction de celle aperçue dans un documentaire sur Barry Seal, ces décors et accessoires sympathiques étant en complète contradiction avec la triste nature des activités qui se tramaient dans le hangar, où l’on découvre des fusils d’assaut AK-47 et des kilos de cocaïne.

L’aéroport de Cherokee servit également de doublure à celui de Los Brasiles à Managua (Nicaragua) où furent prises les célèbres photos de surveillance de Jorge Ochoa et Frederico Vaughan avec Seal. La maison des Seal à Mena fut reconstituée à Cumming. D’abord d’un vert terne quand la famille s’y installe, la maison subit d’importantes transformations à mesure que la fortune de Barry s’amoncelle. Au cours d’un long week-end de labeur, l’équipe de Dan Weil transforma les lieux en une demeure rose à moulures blanches, dotée d’un jardin impeccablement entretenu, d’un minigolf, de statues ostentatoires, d’une toiture en terre cuite et d’une écurie pour les animaux des enfants. Avant que Barry Seal ne commence à se faire un maximum d’argent, il vivait avec sa famille dans une modeste maison à Bâton Rouge.

Les scènes d’intérieur et d’extérieur furent tournées dans la petite ville de Roswell, en Géorgie, qui accueillit le premier des 39 jours de tournage dans la région. Rideaux orange, boiseries laquées, papier peint et cheminée en brique constituaient le décor idéal pour accueillir le canapé en cuir et le service de table en plastique blanc, avec dans la chambre du couple, un lit à baldaquin en satin bordeaux, sans oublier le poste de télévision Zenith, le must de l’époque. Le producteur Doug Davison explique ce souci des détails : «il existe une vraie nostalgie pour cette époque. Tous ces objets de la fin des années 70 – début des années 80 nous sont encore familiers, tout en étant totalement déconnectés de notre quotidien actuel ».

Autres lieux de tournage en Géorgie De retour de Ball Ground, le tournage se poursuivit à Atlanta où les bâtiments de l’académie de médecine Georgia Tech servirent de doublure à la Maison Blanche. Le restaurant Evans Fine Foods à Decatur, à 10 km au nord-est d’Atlanta, devint une Waffl e House (Maison de la Gaufre), combiné avec l’extérieur d’une réelle Waffl e House, à Norcross, un peu plus au nord. Le décor de la chambre de motel de Seal fut aménagé au Cheshire Motor Inn, alors que le bar bicentenaire près de l’aéroport est réellement le Havana Club de Piedmont Road, et la bijouterie de Miami, celle de Brown & Co. Jewelers, le long de Peachtree Road, à Atlanta.

L’équipe s’aventura encore à Madison, à quelque 100 kms à l’est d’Atlanta, pour filmer l’intérieur et l’extérieur de son magnifique tribunal, construit en 1905. Quelques scènes de vol furent tournées au musée de la compagnie Delta à Atlanta, qui abrite le seul simulateur de vol accessible au public aux États-Unis et ayant servi à la formation de nombreux pilotes, et notamment à l’intérieur et à l’extérieur d’un DC-10 de 42 ans. Pour les scènes en studio, l’équipe investit l’Atlanta Media complex, dans la région de Norcross. Enfin, plusieurs scènes d’intérieur dans la maison rénovée des Seal, dont celle du matin de Noël, furent filmées dans une maison sur Rembrandt Street, dans le quartier de Buckhead à Atlanta, où réalisateur, scénariste et acteur partageaient aussi leurs quartiers.

DES COUPS DE PIED DANS LA POUSSIÈRE : LES COSTUMES

La chef costumière Jenny Gering, connue pour son travail sur la série située dans les années 80, « The Americans » (2013-16), est allée chercher du côté des vêtements vintage pour constituer la garde-robe de BARRY SEAL : AMERICAN TRAFFIC. À cette époque, quel mec du Sud qui se respecte n’arborait pas un jean bien moulant ? Pas d’exception pour Tom Cruise en Barry Seal, sans oublier la paire de santiags, la veste en cuir à revers et les chemises à boutons-pressions de rigueur. Ajoutez une paire de rouflaquettes et un bip vissé à la ceinture, et le tour est joué.

Quand les revenus de Barry viennent à augmenter considérablement, il demande à sa femme de s’adapter à leur nouveau standing et de revêtir la parure d’une femme aisée, ce à quoi elle s’oppose tant bien que mal. Au début du film, quand on découvre Lucy, elle arbore le style tout ce qu’il y a de plus banal des filles du coin, adoptant petit à petit des tenues plus tape-à-l’œil, avec lunettes de soleil design et bijoux de luxe. Les pilotes, surnommés les Snowbirds, que Barry recrute pour l’aider à acheminer ses cargaisons entre les États-Unis et l’Amérique latine, ressemblent eux aussi à des cowboys, avec quelques attributs de style, comme un boa constrictor, une guitare sèche ou un iguane. « J’ai adoré habiller les Snowbirds », avoue la chef costumière. « Jayson Warner Smith (Bill Cooper) en surfeur, avec mini-short et chemises hawaïennes, me fait penser à l’oncle ou le cousin un peu dingue qu’on a tous dans notre famille, et Mark McCullough (Pete) sait porter une paire de jean Wranglers comme personne !»

L’acteur Domhnall Gleeson s’est aussi aventuré dans plusieurs friperies d’Atlanta. Il y a dégotté quelques pièces rares, dont un blazer bleu qu’il porte dans le film, et que l’équipe des costumes a reproduit à l’identique. « Un grand merci à Jenny et toute son équipe », professe l’acteur. « Avec sa garde-robe changeante, ils ont largement contribué à rendre compte de la versatilité de Schafer ». Mais le personnage de JB reste l’un de ceux que la chef costumière a eu le plus de plaisir à peaufiner, avec ses débardeurs courts, ses jeans coupés et sa coupe nuque longue passablement propre. Elle avoue : «Caleb ressemble à un grand ado efflanqué. Il n’a aucune inhibition : un vrai bonheur pour moi ».

À L’AMÉRICAINE : LES VOITURES ET LES AVIONS

Les voitures La mission de dénicher les voitures d’époque revint au coordinateur des véhicules Tim Woods, qui chercha tous azimuts, dans la région d’Atlanta, comme sur E-Bay ou Craigslist. Naturellement, les belles américains ne devaient avoir subi aucune modification. Un des objets de sa quête : le modèle Trans-Am légendaire, apparu dans le film COURS APRÈS MOI SHÉRIF (Hal Needham, 1977), avec Burt Reynolds. Pour briller à l’écran et permettre aux acteurs de travailler en toute sécurité, ces voitures de 30 ans (et plus) furent repeintes et largement révisées.

Le reste de l’équipe ne put que constater l’excellente remise en état de ces voitures mythiques, dont une Corvette Stingray de 1970 (bleu marine avec intérieurs noirs), un Cadillac Seville de 1982 (deux tons de bleu) que Barry offre à Lucy, et une Mercedes 450 SL de 1984 (crème). Les autres véhicules du film incluent la Ford Pinto de Judy Downing, l’AMC Gremlin verte de JB, le minibus Volkswagen des Snowbirds, la Ford LTD marron de McCall et toutes les voitures de police d’époque. En plus des voitures sélectionnées par Tim Woods, les figurants étaient encouragés à venir avec leurs propres véhicules vintage, et certains de ces bijoux d’un autre temps sont fièrement présentés par leurs propriétaires dans le film.

Les avions Pilotes confirmés et passionnés, Doug Liman et Tom Cruise étaient particulièrement attachés à la place et à l’utilisation des avions dans le film. L’habileté de la star a largement impressionné son réalisateur : «Tom a accompli lui-même toutes les scènes de vol, il a même acheminé un de nos avions jusqu’en Colombie. Ce sont de petits appareils, et on pourrait se dire : tu parles d’un coup ! Mais c’est justement le genre d’avions que Barry pilotait. Il faisait des vols de 10 heures dans de petits coucous. Barry partait avec des réserves de carburant, Tom a lui fait des escales pour se ravitailler. Pas moi, j’ai pris un vol Delta !»

Quant au coordinateur aérien Frederic North, qui a œuvré sur plus d’une centaine de films, il déclare : «c’était une nouvelle expérience pour moi, de travailler avec un acteur principal qui a un tel savoir-faire et une telle passion pour l’aviation. Tom était bien conscient que Barry avait l’habitude de voler à basse altitude, et il était tout à fait prêt à relever le défi ».

Il revenait à Fred North de trouver les différents appareils requis, tous fabriqués entre 1967 et 1975. Dans le film, Tom Cruise pilote ainsi un Aerostar 600 à six places, et un Cassna 414, contenant jusqu’à 8 passagers. Il avait toujours Doug Liman pour co-pilote. Mais la véritable star du film est le Fairchild C-123, surnommé la « grosse dame » et prêté par le musée de l’aviation de Beaver County, en Pennsylvanie. Cet appareil, également surnommé le « cochon du tonnerre », pèse 16 tonnes à vide et peut voler à une vitesse maximale de 367 km/h. Il a été retiré de la circulation en 1981 mais a encore fait des apparitions remarquées au cinéma, déployant ses 33 m d’envergure et ses 24 m de long, notamment dans AIR AMERICA (Roger Spottiswoode, 1990), avec Mel Gibson et Robert Downey, Jr. et dans LES AILES DE L’ENFER (Simon West, 1997), avec Nicholas Cage, John Malkovich et John Cusack. Les avions des Snowbirds sont un monomoteur Piper Comanche, un Beechcraft Bonanza, et un Cessna 150.

Le scénariste rappelle l’importance des avions dans l’histoire : «Barry a fait de nombreuses vidéos amateur. Il y a une multitude de cassettes VHS qui montrent sa famille, mais il a également filmé ses parachutages de drogue, fait des vidéos d’initiation au largage de cocaïne en plein vol, en expliquant la coordination nécessaire avec les personnes au sol ». Pour une scène très risquée, une grue hydraulique fut construite pour soutenir la carlingue du Cessna de Barry et permettre aux Seal de tester le coït en apesanteur.

LES PRISES DE VUES

Producteurs, réalisateur et star avaient été séduits par le travail du chef opérateur César Charlone sur le film de Fernando Meirelles, LA CITÉ DE DIEU (2002). Ils avaient conscience que son style réaliste et cru serait un atout majeur pour leur film. « Une importante partie de l’histoire se déroule en Amérique du Sud et la présence de César s’imposait d’elle-même », commente Doug Davison.

Mais sa consœur Kim Roth reconnaît : «César était un peu notre joker. Aucun de nous n’avait travaillé avec lui, ni ne l’avait rencontré. C’est un magicien qui tourne constamment. Il a largement contribué au rythme et à l’énergie de ce film ». Pour réaliser ce tour de force, et de magie, César Charlone a utilisé les caméras Arri Alexa XT et Alexa M. L’Alexa M est une toute petite tête de caméra reliée à son corps par un câble de 12 m, permettant ainsi une grande liberté de mouvements et une utilisation dans des lieux exigus. Armé de lunettes Cinemizer OLED de Zeiss, le directeur de la photo pouvait vérifier le cadre et l’image sans avoir à s’encombrer d’un moniteur vidéo. En post-production, l’étalonneur apporta une teinte spécifique aux différentes périodes que couvre le film, des débuts de Barry comme criminel à son apothéose.

EN QUÊTE D’AUTHENTICITÉ : LE TOURNAGE EN COLOMBIE

Pour tourner les scènes qui se déroulent en Amérique latine, l’équipe se rendit en Colombie au cours du mois d’août 2015. Tom Cruise, Sarah Wright Olsen, Domhnall Gleeson et Alejandro Edda, qui avaient déjà tous tourné ensemble à Atlanta, étaient du voyage, fl anqués naturellement du réalisateur, du scénariste et des producteurs. Ils furent rejoints sur place par les acteurs colombiens, dont Mauricio Mejía, qui interprète pour la troisième fois de sa carrière, après deux séries colombiennes (« El Chapo », 2017 et « La Viuda Negra », 2014), le célèbre baron de la drogue Pablo Escobar. «Les paysages colombiens sont très variés et nous ont permis d’y tourner des scènes censées se dérouler au Panama, au Nicaragua et au Costa Rica. Nous avons trouvé des pistes d’atterrissage et des environnements qui correspondaient exactement à ceux que nous recherchions pour illustrer ces pays. Nous avons parcouru la Colombie en long en large et en travers à bord d’une armada de petits avions », nous explique Doug Liman.

En ce qui concerne les techniciens, le chef opérateur César Charlone, le chef décorateur Dan Weil, la chef costumière Jenny Gering, ainsi que le chef cascadeur Rob Alonzo, l’accessoiriste Kris Peck et l’ensemblier Rob Mallard rejoignirent l’équipe principale en Colombie. La société de production colombienne Dynamo, dirigée par Andrés Calderón, était en charge de recruter le reste de l’équipe, dont beaucoup de techniciens qui avaient participé aux tournages du film THE 33 (Patricia Riggen, 2015), avec Antonio Banderas, et de la série « Narcos » (2015-18). Les avions jouant un rôle majeur dans la relation de Seal avec l’Amérique latine, le coordinateur aérien Fred North fit venir toute son équipe. Ils étaient ainsi en charge de tous les avions pilotés par Seal et les siens, dont l’Aerostar, ainsi que des hélicoptères utilisés par l’équipe pour les besoins du tournage. Celui-ci se déroula à Medellín, lieu de naissance du célèbre cartel ; à Santa Marta, considérée comme la plus ancienne ville d’Amérique du Sud et située proche du point le plus au nord du continent, sur de la mer des Caraïbes ; dans la petite collectivité rurale d’Orihueca, dans le département de Magdalena, ainsi qu’à Santa Fe de Antioquia. Tom Cruise atterrit à l’aéroport Enrique Olaya Herrera, situé au centre de Medellín, la deuxième plus importante ville de Colombie, à bord de l’Aerostar, à la fin du mois d’août.

Le 24 août, Tom Cruise, Doug Liman, Fred North et son équipe aérienne survolèrent avec ce même appareil la partie du bassin amazonien située en Colombie. Sous la protection de l’armée colombienne et avec Tom Cruise aux manettes, ils furent à même de filmer les somptueux paysages qui entourent la source du fl euve Amazon et la luxuriante jungle avoisinante. La star, son garde du corps et le réalisateur terminèrent leur périple en campant sur place pour la nuit.

Le tournage officiel dans le pays débuta le 26 août, à Medellín, avec la première scène à l’aéroport Enrique Olaya Herrera, pour la première arrivée de Seal en Colombie. Le reste de la journée fut dédié à des prises de vues au Palacio Municipal, le deuxième plus ancien musée du pays, au style art déco, qui abrite de nombreuses œuvres de Fernando Botero. Le bâtiment servit de doublure pour les bureaux de Manuel Noriega, au Panama. La journée suivante, l’équipe se rendit à El Poblado, un quartier huppé de Medellín, avec de superbes vues sur les montagnes avoisinantes. Ils furent à même d’y filmer la maison qui avait appartenu à José Gonzalo Rodríguez Gacha, surnommé « El Mexicano », membre du cartel de Medellín, avec les frères Ochoa et Pablo Escobar.

Dans la Casa Catahuanga, à Llano Grande, à une heure de route au nord de Medellín, et à proximité de l’aéroport international, l’équipe tourna les scènes de la fête organisée par Jorge Ochoa (Alejandro Edda), figurant danse, chant, corrida, crocodile géant et étalons, à l’occasion de l’anniversaire de Seal et pour présenter Lucy à ses amis sud-américains. Plus d’une centaine de figurants furent recrutés pour peupler la fête, dans une ambiance d’excès et de débauche caractéristique du cartel de Medellín, en 1981. Pour la scène dans laquelle Barry est libéré d’une prison colombienne, la décision fut prise de la tourner un samedi au cœur de Medellín, et d’utiliser des vues extérieures du palais de justice. 300 figurants furent cette fois recrutés, et habillés dans le style des années 80, pour la scène où Barry et Schafer traversent la place et s’engouffrent dans un taxi. La production n’ayant pu entièrement fermer le large boulevard qui passe devant le bâtiment, de nombreux Paisas (nom communément utilisé pour désigner les habitants de Medellín) en profitèrent pour regarder le spectacle.

Le 31 août, l’équipe se rendit à Santa Marta, sur la mer de Caraïbes. La ville est aujourd’hui devenue une destination de vacances prisée par les Colombiens. Acteurs et techniciens logeaient dans la banlieue d’El Rodadero où différentes stations balnéaires ont récemment vu le jour. De nombreuses prises de vues furent réalisées dans un climat chaud et humide, à l’aéroport, au centre de la ville, et devant et à l’intérieur du bâtiment de l’administration locale. La maison de bord de mer du gouverneur du département de Magdalena devint l’hacienda de Pablo Escobar, et une piste d’atterrissage située au milieu d’une plantation de bananes près de la ville d’Orihueca servit de doublure pour Haïti et le Nicaragua.

L’équipe passa ensuite trois jours sur une piste d’atterrissage réaménagée qui avait réellement été utilisée par le cartel, à Santa Fe de Antioquia, à 60 km de Medellín. Le gouvernement colombien se montra d’abord réticent à l’idée d’un tournage sur ce site, mais autorisa finalement l’utilisation de la piste. On pourra y voir Tom Cruise atterrir et décoller dans l’Aerostar, et faire des vols de reconnaissance jusqu’au hangar appartenant à Pablo Escobar. Comme pour toute reconstitution d’époque, le superviseur des effets visuels Justin Ball prit une multitude de photos des alentours. Il s’agissait pour lui d’enregistrer le plus d’informations possible pour pouvoir les incorporer ensuite, en post-production.

  
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