Pour la première
fois au cinéma, PIERRE LAPIN, le petit lapin espiègle et aventureux
qui a captivé plusieurs générations de lecteurs, est le héros
d’une comédie bourrée d’humour et d’action dans laquelle la
querelle qui l’oppose à M. McGregor prend des proportions
inégalées… La guerre des carottes est déclarée !
PIERRE POINTE SES
OREILLES AU CINÉMA
Will Gluck,
coscénariste et réalisateur de la première adaptation
cinématographique des aventures du célébrissime lapin, déclare :
« Mon père me lisait les histoires de Pierre Lapin quand
j’étais enfant, si bien que j’ai toujours eu un attachement
particulier pour le personnage. Lorsque j’ai moi-même eu des
enfants, j’ai naturellement perpétué la tradition. Ce qui me
plaît le plus chez Pierre, c’est son espièglerie, et je me suis
dit qu’il serait intéressant de développer ce trait de
personnalité imaginé par Beatrix Potter dans le cadre d’une
histoire contemporaine. »
Personne n’était
mieux placé que le malicieux James Corden pour prêter sa voix au
personnage principal dans la version originale. L’acteur a été
très touché de se voir confier le rôle du facétieux petit lapin à
la veste bleue. Il déclare : « C’est une histoire
merveilleuse qui doit tout à Beatrix Potter. J’ai été
incroyablement honoré que Will pense à moi pour donner sa voix à
Pierre Lapin. Il était enthousiaste comme un gamin à l’idée que
je l’incarne, mais il a fallu que j’insiste sur le fait que je ne
ferais que lui prêter ma voix ! »
Dans le film, la
guerre que mène Pierre contre le vieux McGregor, le gardien du
potager, connaît un rebondissement majeur lorsque le vieil homme
passe l’arme à gauche – une victoire que Pierre revendique haut
et fort. Mais lorsque son petit-neveu, Thomas McGregor (Domhnall
Gleeson), hérite de la propriété, Pierre réalise que le combat
pour le contrôle du potager et l’affection de la voisine, Béa
(Rose Byrne), ne fait que commencer. Pour l’aider, Pierre fait
appel à sa famille et à ses amis : ses sœurs Flopsaut,
Trotsaut et Queue-de-coton, son cousin Jeannot, l’oie Sophie
Canétang, la grenouille Jérémie Pêche-à-la-Ligne, la hérissonne
Madame Piquedru et bien d’autres personnages tout droit sortis des
contes originaux de l’auteure et illustratrice Beatrix Potter.
Pour la partie
animation de PIERRE LAPIN, Will Gluck et le producteur Zareh
Nalbandian se sont tournés vers Animal Logic, le studio d’animation
et d’effets visuels cofondé par Nalbandian, qui a notamment pris
part à LA GRANDE AVENTURE LEGO et HAPPY FEET. Le réalisateur
déclare : « Nous tenions à utiliser le plus possible de
personnages de Beatrix Potter pour rendre hommage à l’univers
qu’elle a crééTout le monde connaît ses magnifiques aquarelles,
et nous voulions donner l’impression qu’elles avaient pris vie
comme par magie. »
La production
s’est donc inspirée des illustrations originales de l’auteure.
Zareh Nalbandian raconte : « Will et moi sommes allés
consulter les originaux aux archives Beatrix Potter à Londres. C’est
incroyable de voir qu’elle a réalisé ses aquarelles à la taille
à laquelle elles figurent dans les livres ! Toute la difficulté
a consisté à conserver l’intégrité des personnages de ces
minuscules illustrations et à les transporter au XXIe
siècle, en conservant cet esprit que l’on aime tant. Nous avions
l’occasion unique d’accomplir quelque chose qui n’avait encore
jamais été fait. »
Pour restituer
l’esprit des peintures originales, l’équipe a notamment choisi
de faire référence aux illustrations chaque fois que c’était
possible. Will Gluck note : « Notre objectif était de
faire en sorte que Pierre et ses amis ressemblent à de vrais
animaux, mais en reprenant les vêtements et les expressions faciales
des livres. »
Au-delà des
considérations esthétiques, il était primordial que Pierre se
comporte comme ce qu’il est dans les livres : un personnage
qui n’hésite pas à prendre des risques et aime jouer des tours,
mais doté d’un grand cœur.
Le réalisateur
poursuit : « Il est interdit à Pierre de pénétrer dans
le jardin de McGregor car cela a valu à son père de finir en
tourte. Mais il y va quand même, pardi ! C’est dans sa
nature, il n’y a rien à faire face à un entêtement pareil.
Pierre est malicieux, mais il possède également une confiance en
lui inébranlable et croit toujours avoir raison… alors qu’il a
souvent tort ! Il ne doute jamais, si bien qu’il continue à
s’obstiner jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il est allé
trop loin. »
Mais lorsqu’il
est confronté aux conséquences de son entêtement, Pierre révèle
sa vraie nature. Will Gluck raconte : « Il réalise qu’il
doit prendre soin de son cousin et de ses trois sœurs, et que même
s’il ne veut pas l’avouer, Thomas McGregor n’est pas aussi
mauvais que cela. À l’image d’un adolescent, Pierre commence à
se rendre compte que tout n’est pas noir et blanc. »
Conserver ces
éléments de la personnalité de Pierre était extrêmement
important aux yeux des cinéastes, c’est pourquoi tout au long du
projet, ils ont travaillé en étroite collaboration avec les
gardiens de l’héritage de Beatrix Potter : la maison
d’édition Frederick Warne & Co. Ltd., filiale de Penguin
Random House, qui publie les aventures originales de Pierre Lapin
depuis 1902.
Susan Bolsover,
directrice en charge des licenses et des produits dérivés pour
Frederick Warne & Co. Ltd, déclare : « Nous sommes
très enthousiastes à l’idée que Pierre Lapin connaisse de
nouvelles aventures. C’est formidable de pouvoir le faire découvrir
à une toute nouvelle génération de fans sur grand écran !
Nous étions ravis que Will Gluck souhaite rester fidèle aux contes
de Beatrix Potter et en particulier au caractère espiègle et
adorable de Pierre Lapin. »
En effet, grâce
aux bêtises de Pierre – et à celles qu’eux-mêmes commettent –
les enfants apprennent jusqu’où ils
peuvent repousser leurs limites et comment faire face aux
conséquences avec grâce. Susan Bolsover poursuit : « Bien
que l’histoire ait une morale, je ne pense pas que les enfants
aient l’impression de se voir infliger un sermon, et c’est sans
doute pour cela que ça fonctionne si bien. Et entre nous, qui
n’apprécie pas une touche d’espièglerie ? »
Susan Bolsover est
convaincue que PIERRE LAPIN trouvera chez les spectateurs du XXIe
siècle un écho similaire à celui provoqué par le livre chez les
lecteurs de 1902, car les thèmes qu’il aborde et le caractère du
personnage sont intemporels. Elle précise : « Beatrix
Potter est parvenue à toucher les gens avec Pierre Lapin
parce qu’il s’agit d’une histoire drôle et intemporelle qui
captive l’imagination des enfants. Elle était consciente qu’il
fallait se mettre à leur niveau pour s’adresser à eux et elle a
imaginé une histoire qui se déroule dans le monde naturel, un
univers que tous les enfants connaissent, et qui traite de thèmes
universels. »
L’autre moyen
qu’a trouvé la production pour honorer l’héritage de Beatrix
Potter a été de tourner certaines scènes du film dans le Lake
District, cette magnifique région des lacs située au nord-ouest de
l’Angleterre où l’écrivaine a vécu et qui a eu une influence
majeure sur son œuvre. Après son décès en 1943, Beatrix Potter a
légué l’essentiel de ses biens (ses fermes, ses terres, ses
illustrations, ses moutons) au National Trust, organisme qui prend
soin de cet héritage depuis plus de 70 ans.
John Moffat, en
charge des biens de Beatrix Potter pour le National Trust, déclare :
« Beatrix Potter a légué un vaste héritage au National
Trust. S’occuper de sa maison, Hill Top, de ses nombreuses œuvres
originales, de ses fermes et de ses terres constitue une part
importante de notre rôle en tant qu’organisation de conservation.
C’était une femme extraordinaire et nous avons plaisir à partager
son travail et ses contes avec les familles du monde entier qui
viennent nous rendre visite. Nous sommes tous très impatients de
découvrir le film ; nous espérons qu’il fera connaître
Beatrix à un nouveau public et qu’il incitera les spectateurs à
visiter les endroits de la région qui lui ont inspiré ses
classiques. »
Will Gluck
confie : « Il était très important de nous rendre dans
le Lake District car c’est non seulement là que se déroule
l’action du film mais c’est également là où Beatrix Potter a
vécu, qu’elle a écrit ses histoires et réalisé ses aquarelles.
Nous avons fait notre maximum pour créer un monde qui ressemble le
plus possible à celui de ses livres. Nous avons tenu à bâtir
l’univers du film en nous inspirant de tout ce qu’elle a écrit
et peint. »
DANS LE TERRIER ET
AU-DESSUS DU SOL
Le réalisateur
déclare : « La distribution de PIERRE LAPIN est tout
simplement fabuleuse. Nous avons eu beaucoup de chance de rassembler
tous ces acteurs incroyables autour du projet et de pouvoir utiliser
leurs expressions pour créer l’animation. »
PIERRE LAPIN
Pierre est un
jeune lapin au caractère impétueux et espiègle qui a aussi
énormément de cœur. Il vit dans un terrier avec ses sœurs et son
cousin, Jeannot. Bien qu’il se soit fait attraper à plusieurs
reprises, il ne peut s’empêcher de s’introduire dans le potager
du voisin pour chaparder quelques fruits et légumes pour sa famille,
et son audace lui attire souvent des ennuis.
Le héros du film
doit sa voix française à Philippe Lacheau et sa voix
originale à James Corden, qui confère malice et charme au
personnage. Will Gluck commente : « Je rêvais que James
incarne Pierre car nous avons écrit le rôle pour lui. Il possède
le parfait mélange d’exubérance et de douceur, et il est
évidemment hilarant. »
De son personnage,
James Corden dit : « Pierre croit toujours pouvoir en
faire plus que ce qu’on attend de lui. Il est sûr de lui et
déborde d’enthousiasme, c’est le genre de lapin qui au lieu de
dire « Pourquoi ? », dit « Pourquoi pas ? ». »
La productrice
exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Il fallait que le
personnage de Pierre soit intemporel. Nous voulions qu’il soit
doublé par quelqu’un dont la voix donne envie de le suivre dans
n’importe quelle aventure, et c’est le cas de James. Il est
drôle, plein de charme et de malice, tout ce dont nous rêvions pour
Pierre. »
Aux yeux de
l’acteur, le charme du personnage revient exclusivement à Beatrix
Potter : « Pierre peut se permettre toutes ses facéties
parce qu’il est tout simplement adorable. On ne peut s’empêcher
de sourire en le voyant. »
BÉA
La voisine de
McGregor, Béa, a quitté la ville pour s’installer à la campagne
dans l’espoir de devenir peintre, mais elle se sent bien seule. Ses
seuls amis sont de petits lapins. Pierre est son préféré, et il le
lui rend bien.
C’est Rose
Byrne qui interprète le rôle. Elle déclare : « Béa
est têtue et déterminée, mais elle est également tiraillée. Son
talent s’exprime à travers les tableaux animaliers, mais comme
seuls les portraits humains sont dignes à ses yeux d’être
reconnus comme un art majeur, elle ne se considère pas comme une
véritable artiste. Les animaux sont ses amis et sa famille, elle est
un peu un mélange de Blanche Neige et de Jane Goodall ! »
L’actrice
poursuit : « Will voulait réaliser une version très
moderne d’un conte classique, ce qui n’a rien d’évident. Cette
histoire est tellement populaire qu’il fallait faire preuve de
beaucoup de tendresse et de drôlerie, mais j’ai trouvé le concept
vraiment très intéressant. »
Jodi Hildebrand
déclare : « Rose est lumineuse. C’est le genre de
personne que tout le monde apprécie, ce qui était essentiel pour le
film car Pierre, les triplées et Jeannot l’adorent, et Thomas
McGregor tombe amoureux d’elle. Il était donc important que le
public soit convaincu par la force de ces sentiments. »
Pour l’actrice,
toute la difficulté a consisté à donner la réplique à un
personnage principal qui allait être animé et intégré à l’image
après le tournage. Elle explique : « Ces scènes vous
obligent à faire appel à toute votre imagination. Leur tournage est
incroyablement technique ; outre le réalisateur, tous les chefs
de départements (effets visuels, effets spéciaux, département
caméra, département artistique) observent chacun de vos mouvements.
Énormément d’éléments complexes entrent en compte dans
l’interprétation du personnage et dans ses interactions avec ses
partenaires. »
THOMAS McGREGOR
Thomas McGregor a
gravi les échelons au sein du célèbre grand magasin londonien
Harrods et a travaillé assidûment (certains diront
obsessionnellement) pour en obtenir le poste de directeur général
adjoint. Malheureusement, la place a été attribuée à quelqu’un
d’autre, quelqu’un qui ne la mérite pas, c’est pourquoi
lorsqu’il hérite du manoir McGregor (et de son potager), Thomas
envisage de vendre la propriété afin de financer l’ouverture de
sa propre boutique de jouets.
Mais Thomas, qui
aime que tout soit propre et rangé à sa place, est sur le point de
rencontrer son pire ennemi : Pierre. Will Gluck commente :
« Il n’y a pas pire cauchemar pour Thomas qu’un jardin
terreux peuplé de petits lapins qui prennent un malin plaisir à
semer la pagaille dans ses plates-bandes. Ça le met hors de lui. »
Il ajoute :
« Thomas est un peu collet-monté. Alors qu’il vient de se
faire renvoyer malgré un comportement exemplaire, il fait une
rencontre qui va bouleverser sa vie. »
Deux rencontres à
vrai dire : celle de Béa, la douce et généreuse voisine qui
n’est pas insensible à son charme, et celle de Pierre, le lapin
qui met son jardin (et sa vie) sens dessus dessous.
Au début du film,
le personnage est mû par un esprit de revanche. Le réalisateur
explique : « Thomas s’est juré de trouver le moyen de
se venger d’Harrods. Quand il apprend qu’il a hérité d’un
manoir, il décide de le retaper et de le vendre afin de rassembler
les fonds nécessaires à l’ouverture de sa propre boutique de
jouets. » Il n’est donc pas étonnant que lorsque Pierre
commence à semer le chaos dans son potager, Thomas se lance dans une
vendetta hors de toute proportion contre le petit animal.
Si la querelle qui
oppose McGregor et Pierre a initialement pour objet les légumes du
potager, elle prend une tout autre dimension lorsqu’ils entrent en
rivalité pour l’affection de Béa. Jodi Hildebrand déclare :
« Il n’est pas évident d’interpréter à la fois le
méchant de l’histoire et l’objet de l’affection du personnage
féminin principal, mais Domhnall Gleeson est parfait
dans ce rôle parce qu’il peut tout jouer : de l’employé
dévoué à l’amoureux transi, en passant par l’hilarant méchant
prêt à tout pour exterminer la « vermine ». Il sait
vraiment tout faire. »
L’acteur
remarque : « Thomas et Béa sont très différents. Elle
est douce et bienveillante, et bien qu’elle le trouve un peu
étrange, elle ne lui en tient pas rigueur. Toutes les autres femmes
pour qui il a manifesté de l’intérêt ont été rebutées par sa
personnalité un peu rigide, mais Béa semble s’en amuser et
trouver cela adorable, d’autant qu’elle est suffisamment
décontractée pour deux. Lorsqu’il lui dit qu’il aime ses
œuvres, cela la touche profondément. »
Domhnall Gleeson a
été séduit par la manière dont Will Gluck a abordé le caractère
humoristique du personnage. Il explique : « Nous tenions à
ce que le film plaise à tout le monde, mais à aucun moment nous
n’avons consciemment intégré d’éléments spécialement
destinés aux enfants ou aux adultes. Will est parti du principe que
l’humour n’a pas d’âge. »
LE VIEUX McGREGOR
Au début du film,
la vieille querelle qui oppose Pierre à M. McGregor bat son plein.
Tout ce que veulent les lapins, c’est se régaler des abondants
légumes que le vieux bonhomme fait pousser dans son jardin. Et tout
ce que veut le vieil homme, c’est attraper les importuns pour les
cuisiner et en faire des tourtes (comme il l’a fait avec le père
de Pierre).
Sam Neill, qui
incarne le grincheux jardinier, observe avec ironie que les histoires
de Beatrix Potter, qu’il a lues à ses propres enfants, sont
injustement racontées du point de vue des lapins. Il déclare :
« Mettons-nous un peu à la place de McGregor : en quoi
les lapins contribuent-ils au jardin ? Ils ne font que manger et
se reproduire, et ils s’imaginent qu’ils peuvent récolter les
fruits de son labeur ? À ses yeux, ce sont des sauvages qui
vivent de l’autre côté de la barrière, et ce qui se trouve de
l’autre côté de la barrière n’est que chaos. » L’acteur
ajoute avec une pointe d’humour : « McGregor est à
mon sens un homme assiégé, un travailleur acharné et un héros de
notre temps ! »
Bien qu’il n’ait
passé que peu de temps sur le tournage, Sam Neill était aux yeux
des cinéastes et de l’équipe l’incarnation parfaite du grognon
personnage. Lizzy Gardiner, la chef costumière du film, déclare :
« Will tenait à être fidèle aux créations de Beatrix Potter
jusqu’au moindre bouton de chemise. J’ai donc confectionné un
costume rembourré en cachemire et en laine pour rendre Sam plus
corpulent. Mais en raison de la chaleur, il portait également une
combinaison climatisée que nous branchions entre chaque prise pour
le rafraîchir. »
Rose Byrne, la
seule actrice de chair et d’os à qui Sam Neill donne la réplique
dans le film, confie : « Sam est hilarant mais c’est
aussi un grand professionnel. Je pense qu’il s’est bien amusé
sous tout ce maquillage, ces bourrelets et ces drôles de cols.
L’étincelle qu’il avait dans le regard ne trompe pas, il a pris
beaucoup de plaisir à incarner ce personnage. »
FLOPSAUT, TROTSAUT et
QUEUE-DE-COTON
Pierre Lapin,
le premier conte de Beatrix Potter, commence par cette phrase
désormais célèbre : « Il était une fois quatre petits
lapins qui s'appelaient Flopsaut, Trotsaut, Queue-de-coton et
Pierre. »
Les trois sœurs
font en effet autant partie de l’univers de Pierre Lapin que leur
frère aîné. Au début du film, leur mère vient de mourir et
Pierre est bien décidé à se comporter en grand frère responsable
et à s’occuper du trio… C’est du moins son intention.
Will Gluck
explique : « Nous avons imaginé que Pierre avait
l’équivalent d’environ 16 ans en âge humain et que Flopsaut,
Trotsaut et Queue-de-coton étaient des préadolescentes. Bien
que ce soient des triplées, elles sont très différentes. Flopsaut
est nerveuse et s’affole pour un rien, elle manque de confiance en
elle et a du mal à trouver sa place auprès de ses sœurs, en
particulier Trotsaut qui est la plus âgée, la plus autoritaire et
la plus cultivée. Cette dernière aime commander… quand Pierre
n’est pas dans les parages. Queue-de-coton vit quant à elle dans
sa bulle mais se révèle être une redoutable guerrière. Un peu
décalée, elle a tendance à laisser les autres lapins perplexes. »
Margot Robbie, la
voix originale de Flopsaut, déclare : « Flopsaut souffre
du syndrome de l’enfant du milieu. Elle est jalouse de ne pas être
l’aînée et a le sentiment de se faire constamment donner des
ordres par Trotsaut. Véritable boule de nerfs, elle doute parfois
d’elle-même. »
L’affection de
l’actrice pour l’univers de Pierre Lapin remonte à l’enfance.
Elle se souvient : « J’avais un petit service à thé
sur lequel étaient peints Pierre et tous ses amis. Je l’ai
conservé pour pouvoir le donner à mes futurs enfants. Ces
personnages sont intemporels et l’univers dans lequel ils évoluent
est à la fois simple et magique, c’est un véritable plaisir de
s’y plonger. »
À propos de son
personnage, Trotsaut, Elizabeth Debicki déclare : « Plus
qu’autoritaire, je dirais qu’elle est entêtée. C’est une
adorable rebelle haute comme trois pommes qui est intelligente,
fougueuse et mignonne à croquer ! »
L’actrice confie
avoir été honorée de prendre part à un film adapté des contes
intemporels de Beatrix Potter. « Ces histoires ont résisté à
l’épreuve du temps parce que leurs personnages sont adorables,
sincères, attachants, drôles et espiègles. Les enfants ont de tout
temps été capables de s’identifier à eux et ont toujours été
touchés par les thèmes de l’amour, de la famille et du partage
qu’ils véhiculent. »
Daisy Ridley, qui
donne la parole à Queue-de-coton dans la version originale,
déclare : « Queue-de-coton est un électron libre. Elle
est loufoque et toujours fagotée n’importe comment. Les triplées
font partie intégrante du plan de Pierre pour regagner le contrôle
du jardin. Chacun des membres de la fratrie a un rôle essentiel à
jouer. S’ils débordent d’amour les uns pour les autres, cela ne
les empêche pas de se chamailler constamment… ce qui est
hilarant ! »
À l’instar de
ses partenaires, l’actrice a grandi en admirant les créations de
Beatrix Potter. Elle raconte : « Mes sœurs et moi
participions à des stages de violon dans la région des lacs et nous
en profitions tout le temps pour aller au musée Beatrix Potter. »
Nombre des amis de
Pierre font également des apparitions dans le film. Son cousin,
l’adorable et fidèle Jeannot Lapin, est toujours à ses côtés et
tente comme il peut de le raisonner. On croise aussi Johnny
Town-Mouse, un mulot sûr de lui et exagérément fier de sa ville.
Rebondi Cochonnet est snob, tatillon et critique mais il répond
toujours présent lorsqu’il est question de faire la fête. Madame
Piquedru, une hérissonne vieillissante, n’est pas contre le fait
de mettre un peu de piquant dans sa vie. Tommy Brock est un adorable
blaireau loin d’être le plus vif de la bande. Sophie Canétang est
une oie anxieuse de nature qui parvient enfin à se dérider lors
d’une soirée, et Jérémie Pêche-à-la-Ligne une grenouille bien
élevée.
UN MONDE EXTRAORDINAIRE
DEVIENT RÉALITÉ
Will Gluck
déclare : « Je voulais que les spectateurs oublient que
PIERRE LAPIN est un film d’animation. Avec un peu de chance, après
quelques minutes ils se seront habitués au fait que les animaux
parlent et portent des vêtements et seront happés par le réalisme
de l’histoire. »
L’animation du
film a été supervisée par le producteur Zareh Nalbandian et sa
société, Animal Logic, à qui l’on doit la production de succès
tels que LA GRANDE AVENTURE LEGO (et sa suite, LEGO BATMAN, LE FILM)
ainsi que HAPPY FEET. Celui-ci déclare : « Aux yeux de
Will, les personnages d’animation du film sont tout aussi réels
que ceux interprétés par Rose Byrne ou Domhnall Gleeson. La
création de l’animation a soulevé le même genre de questions que
celles que se posent de vrais acteurs : que ressent tel ou tel
personnage et comment l’exprime-t-il ? Il était essentiel que
les personnages puissent exprimer toute la gamme des émotions. Nous
considérons ces animaux comme des personnages à part entière,
c’est pourquoi nos échanges avec Will ont été extrêmement
précis et détaillés. Nos animateurs s’en sont donné à cœur
joie car Will ne leur a mis aucune barrière, mais ça a aussi été
un immense défi. PIERRE LAPIN est sans doute le film le plus
complexe auquel Animal Logic ait pris part. »
Le film met non
seulement en scène des lapins, mais également des cochons, des
blaireaux, des moineaux et bien d’autres animaux. Chacun d’entre
eux possède une peau, un pelage ou un plumage différent, et
certains portent des vêtements qui évoluent tout au long de leurs
aventures. La chef costumière Lizzy Gardiner, à qui l’on doit les
tenues des acteurs humains, a également imaginé les costumes portés
par les animaux en amont du tournage. Elle confie : « Ça
n’a pas été simple car nous tenions à rester fidèles à la
vision de Beatrix Potter tout en la modernisant. Et plus nous
avancions, plus nous réalisions qu’elle avait pris chacune de ses
décisions pour une raison bien précise. »
L’animation a
été réalisée en parallèle du tournage principal. Les monteurs
assemblaient ainsi les scènes pendant la production, et en se basant
sur ces scènes montées, les storyboarders dessinaient les animaux
qui seraient par la suite intégrés à l’image.
De cette manière,
Will Gluck avait une idée de ce que donnerait le résultat final et
des possibilités que lui offrait l’animation. Mais par la même
occasion, il a découvert à quel point cela peut être une
bénédiction ou une malédiction, car l’animation peut être
modifiée à l’infini. Il explique : « C’est quelque
chose qui n’existe pas en prises de vues réelles : une fois
la scène tournée, on ne peut plus rien changer, alors qu’on peut
toujours améliorer l’animation – ce que je ne me suis pas privé
de faire ! Quand les animateurs dormaient, je réécrivais les
scènes. Par chance, ils ont toujours bien accueilli mes
modifications. Plus de 400 personnes ont pris part à PIERRE LAPIN,
chacune travaillant sur sa petite portion du film et développant
d’incroyables idées. C’est cet aspect créatif qui m’a plu le
plus dans ce projet. »
UN FILM QUI FAIT DE
L’EFFET
PIERRE LAPIN ne
manque pas d’action : il met en scène des explosions de
fruits et de légumes, des feux d’artifice, des électrocutions et
des combats acharnés entre humains et lapins.
Will Gluck tenait
à ce que ces scènes se rapprochent davantage de IL FAUT SAUVER LE
SOLDAT RYAN que de BAMBI, c’est pourquoi une collaboration et une
compréhension totales entre le département en charge des effets
spéciaux sur le plateau de tournage et le département en charge des
effets visuels au sein du studio d’animation était essentielle.
La supervision des
effets spéciaux a été confiée à Peter Stubbs et la supervision
des effets visuels à Tom Wood et Will Reichelt.
Peter Stubbs, plus
habitué à superviser les effets spéciaux de films d’action tels
que GHOST RIDER ou de séries télévisées telles que « Band
of Brothers : L’enfer du Pacifique », a été séduit à
l’idée de prendre part à un projet différent. Il déclare :
« J’ai trouvé l’histoire de PIERRE LAPIN drôle et
attendrissante, et elle présentait l’avantage d’être à
l’opposé de ce que je fais habituellement. Will, Tom et moi avons
longuement discuté de ce qui serait réalisé physiquement sur le
tournage et de ce qui serait généré par ordinateur, ainsi que des
responsabilités qui incombaient à chaque équipe pour s’assurer
que le travail des uns et des autres se complète parfaitement. Des
éléments aussi simples que la poussière ou la pluie peuvent en
effet rendre le travail du département des effets visuels très
compliqué. Mon équipe avait donc besoin de savoir où se
situeraient les lapins et les autres animaux dans le cadre, comment
ils se déplaceraient et avec quels éléments ils interagiraient. »
Réaliser
concrètement la vision de Will Gluck pour la bataille dans laquelle
des fruits et légumes explosent a nécessité de nombreux tests. Le
superviseur des effets spéciaux raconte : « Il a fallu
concevoir les petites explosions qui représentent les pétards que
Thomas jette en direction des lapins, lesquels contre-attaquent en
lançant des fruits. Nous avons donc testé beaucoup de matières
organiques… au point que les murs de mon atelier étaient
littéralement tapissés de débris de fruits et légumes ! Nous
avons finalement opté pour des fruits à chair tendre et fabriqué
des pistolets spéciaux pour les faire exploser à l’endroit exact
où nous le souhaitions. »
PIERRE LAPIN est
le premier film alliant prises de vues réelles et animation auquel
Tom Wood prend part. Il déclare : « En lisant le
scénario, j’ai très vite pris conscience que chaque page
apportait son lot de défis, mais c’est précisément ce qui me
motive au quotidien. Ce qui m’a le plus enthousiasmé, c’était
de donner vie au personnage de Pierre Lapin comme on ne l’avait
encore jamais vu au cinéma, c’est-à-dire de manière
photoréaliste. Cela représentait un défi fantastique. »
Tom Wood et Will
Reichelt ont défini les principes de l’univers du film avec Will
Gluck. Les deux hommes avaient beaucoup de questions qui, si elles ne
sont pas abordées dans le film, leur ont permis de déterminer la
manière dont leurs équipes allaient créer et animer les
personnages : comment se fait-il que les animaux parlent ?
S’agit-il d’une règle de base de l’univers du film ? Qui
leur fabrique leurs vêtements ? Comment les lavent-ils ?
Will Reichelt
commente : « Il est essentiel de poser ces questions avant
de pouvoir se concentrer sur les personnages eux-mêmes, leurs
relations et leurs liens avec le monde des humains. »
L’équipe en
charge des effets visuels a été structurée en deux unités.
L’équipe principale, dirigée par Will Reichelt, s’est occupée
de toutes les scènes dans lesquelles les acteurs réels
interagissent avec les personnages en images de synthèse. La
seconde, pilotée par Tom Wood et dirigée par Kelly Baigent, en
charge de l’histoire, s’est concentrée sur les plans et les
séquences dans lesquels apparaissent uniquement des personnages
animés. Deux superviseurs de l’animation d’Animal Logic étaient
présents au quotidien sur le tournage en prises de vues réelles
afin de suivre les opérations et de transmettre les informations
nécessaires à l’équipe.
Will Gluck ne
voulait pas que le film mette en scène deux mondes parallèles,
celui des animaux d’un côté et celui des humains de l’autre,
mais un seul et même univers cohérent. Tom Wood commente :
« Le choix le plus classique aurait été de filmer les lapins
comme des créatures miniatures au ras du sol, avec très peu de
profondeur de champ pour donner l’impression que tout leur semble
démesuré, mais Will avait une tout autre idée en tête. Nous avons
donc fait comme si les lapins étaient juste des gens plus petits.
Leurs conversations fonctionnent ainsi de la même manière que
celles des hommes. »
Pour donner vie
aux personnages, les animateurs ont une fois de plus puisé
l’inspiration dans les illustrations originales de Beatrix Potter.
En dehors du fait que Pierre marche sur deux pattes et porte une
veste bleue, c’est un lapin très réaliste. Tom Wood déclare :
« Pierre se tient droit, il porte une veste et parle, mais
c’est également un vrai lapin ; son jeu d’acteur est donc
complexe, nuancé et anthropomorphique, tout en étant ponctué de
mouvements d’oreilles et de museau typiques de vrais animaux. Il a
également fallu qu’on exprime sur le plan visuel ce que James
Corden communique à travers sa performance vocale, cela passe par
exemple par la création de subtils mouvements de sourcils pour
traduire le sarcasme. Ça a été un équilibre délicat à
trouver. »
Pour les plans qui
mettent en scène humains et personnages d’animation, il était
important que les acteurs puissent interagir avec quelque chose de
palpable plutôt que de s’en remettre uniquement à leur
imagination, et ce pour deux raisons. D’une part parce que c’était
la meilleure manière d’obtenir une interprétation physique
réaliste chez les acteurs, et de l’autre parce que l’équipe en
charge des effets visuels pourrait ainsi utiliser l’image tournée
pour définir la manière dont la lumière tomberait sur les
personnages en images de synthèse.
Tom Wood
commente : « Nous avons fait fabriquer une peluche de très
bonne qualité à l’effigie de Pierre que nous avons pu filmer sous
tous les angles. Nous avons également eu recours aux traditionnelles
balles argentées et grises qui reflètent la lumière et nous
permettent de contrôler l’éclairage et la couleur. »
L’équipe a en outre créé des balles recouvertes de différents
types de pelages et de tissus représentant chacun des personnages
afin de définir la manière dont la lumière et le vent affecterait
chacun d’entre eux.
La terrible scène
dans laquelle le terrier de la famille Lapin est détruit par une
explosion et un arbre s’effondre sur la véranda de Béa est sans
aucun doute celle qui a nécessité la plus importante collaboration
entre les effets spéciaux et visuels. Si l’explosion a été
réalisée sur le tournage, les dégâts causés sur le cottage sont
le fruit de l’alliance entre effets spéciaux physiques et effets
visuels. L’arbre a été fabriqué de manière à pouvoir tomber et
être relevé au gré des prises puis installé par l’équipe en
charge des effets spéciaux sur le lieu de tournage. Il a ensuite été
étoffé par ordinateur en postproduction.
Malgré leur
complexité chorégraphique, ce ne sont pas les scènes d’action
dramatiques comme celle-ci qui ont posé le plus de difficultés à
l’équipe en charge des effets visuels, mais les interactions
étroites entre les acteurs humains et les personnages en images de
synthèse. Will Reichelt explique : « Donner l’impression
que les personnages se touchent nécessite un travail très délicat.
Qu’il s’agisse de leurs mouvements, de la manière dont le pelage
de Pierre réagit lorsque McGregor y enfonce ses doigts et le caresse
dans le sens contraire du poil ou de la manière dont les personnages
se font de l’ombre ou se reflètent l’un sur l’autre, tout cela
demande un travail extrêmement minutieux qui a été réalisé image
par image de manière à rendre les effets visuels imperceptibles. »
MANOIR, COTTAGE ET
PAYSAGES SUBLIMES
Le tournage du
film en décors réels et en studios s’est déroulé entre Londres,
le Lake District, et Sydney en Australie.
Le tournage
australien était prévu en début d’année, pendant l’été
austral. Sydney a offert à l’équipe des paysages particulièrement
verdoyants – comme Centennial Park, l’un des premiers espaces
verts créés par l’homme en Australie, réalisé par des
jardiniers britanniques et planté d’arbres anglais – où
installer le manoir de Thomas McGregor et le cottage de Béa.
Will Gluck
déclare : « Nous avons créé un univers qui, nous
l’espérons, ressemble exactement à celui des livres de Beatrix
Potter. Chaque détail a été minutieusement étudié, adapté au
monde réel de la manière la plus fidèle possible et enfin,
fabriqué. »
Roger Ford, à qui
l’on doit les univers visuels des franchises BABE et NARNIA ainsi
que du PETER PAN de P.J. Hogan, a été chargé de créer les décors
du film. Sa première mission a consisté à concevoir et construire
le manoir et le cottage.
Il
raconte : « Nous sommes allés faire des repérages
dans la région des lacs avec plusieurs membres de l’équipe. Le
manoir de McGregor est typique des techniques de construction de la
région tandis que le cottage de Béa est une reproduction de Yew
Tree Farm, la propriété de Beatrix Potter, qui se compose d’un
bâtiment en stuc blanc surmonté d’un toit en ardoise. »
Ces deux bâtiments
ont été construits en bois et contreplaqué puis recouvert de toile
de jute. La maçonnerie de pierre et la toiture ont ensuite été
réalisées en plâtre. Pour le cottage de Béa, Will Gluck et Roger
Ford ont cependant pris une décision inhabituelle : construire
à la fois l’intérieur et l’extérieur de la maison. S’il est
souvent plus facile d’ériger une construction vide pour les plans
extérieurs puis de tourner les scènes d’intérieur en studio, les
besoins particuliers du cottage de Bea nécessitaient la révision de
cette règle établie.
Le chef décorateur
précise : « L’essentiel de l’action se déroule
dans la véranda de Béa, dont les parois de verre donnent sur le
manoir McGregor et le potager. Il m’a semblé que construire
l’intérieur de la maisonnette en studio et essayer de reproduire
la vue depuis la verrière de manière convaincante serait difficile.
La solution qui s’est imposée à nous a été d’allier
l’intérieur à l’extérieur, de manière à ce que la caméra
puisse filmer le manoir depuis le jardin d’hiver de Bea. »
Pour protéger ses
intérieurs, le cottage a dû être parfaitement étanchéifié. En
effet, pendant le tournage, la chaleur étouffante (jusqu’à 37°)
pouvait laisser la place à des pluies torrentielles en l’espace de
quelques minutes seulement.
L’échelle des
animaux a également affecté certains éléments des décors qui
n’auraient en d’autres circonstances pas nécessité d’attention
particulière. Roger Ford explique : « Il n’est
habituellement pas nécessaire de penser à l’apparence des
essieux d’un utilitaire, mais dans PIERRE LAPIN, chaque élément
du châssis se devait d’être parfait car les personnages, et donc
la caméra, allaient se retrouver dessous. Il a donc fallu que nous
examinions chaque détail avec la plus grande minutie. »
Le chef décorateur
a trouvé un artiste capable de réaliser les tableaux de Béa dans
le style de Beatrix Potter, mais dans des dimensions plus grandes. Il
commente : « Les tableaux de Beatrix étaient minuscules,
comme on peut le voir dans un musée du Lake District qui rassemble
certains de ses originaux. Nous avons opté pour de plus grandes
peintures de manière à ce qu’on les voie bien à l’écran, mais
elles sont très similaires aux originaux de Beatrix Potter sur le
plan stylistique. »
L’autre décor
clé du film est évidement le jardin de McGregor. Will Gluck
raconte : « Le potager est le paradis des lapins car il
contient tout ce dont ils peuvent rêver. Après avoir goûté à ses
délices, il leur est impossible de s’en passer… même si l’accès
leur en est interdit. »
Le producteur
Zareh Nalbandian ajoute : « Il fallait qu’on montre le
jardin du point de vue de Pierre : luxuriant et paradisiaque. Il
ne peut s’empêcher de retourner au potager, ce qui lui attire
encore et toujours des ennuis. »
Le potager a été
créé par l’équipe de Roger Ford et Jack Elliott, le paysagiste
du film qui a été chargé de cultiver 22 variétés différentes de
fruits et légumes.
Avant que la
moindre graine ne soit semée, les cinéastes se sont assurés que le
jardin répondrait à tous leurs besoins. Roger Ford se souvient :
« Will était préoccupé par sa taille : serait-il
suffisamment grand ? Nous avons donc délimité une parcelle de
même dimension sur le sol du studio. Il voulait également savoir
quelle hauteur atteindraient les plantations, tant pour des raisons
logistiques que pour leur impact visuel, c’est pourquoi nous avons
installé des structures pour simuler la taille des plants. Le
directeur de la photographie, Peter Menzies, Jr., s’est alors
inquiété qu’il ne soit pas suffisamment large pour les séquences
de course-poursuite, nous avons alors augmenté ses dimensions.
Finalement, nous avons atteint un résultat qui satisfaisait tout le
monde. »
Chaque variété
de plante du jardin devait pouvoir pousser dans le Lake District. En
dehors de cela, l’équipe a eu carte blanche. Le scénario
contenait quelques gags spécifiques faisant référence à un fruit
ou un légume particulier, les autres ont été choisis sur un
critère de couleur.
À partir de ces
éléments, Jack Elliott a dû trouver le moyen de créer un potager
à l’état stationnaire, car si l’action du film ne se déroule
que sur une ou deux semaines, le tournage, lui, a duré huit
semaines. Le jardinier déclare : « Nous avons mis les
légumes en scène. Nous avons tout fait pousser en pot de manière à
pouvoir les remplacer facilement. Nous avons utilisé de l’engrais
liquide pour faire en sorte qu’ils soient prêts à temps et avons
été très attentifs à la météo. »
Jack Elliott a
également surdimensionné certaines plantes. Huit plants de tomates
ont ainsi été rassemblés pour n’en former qu’un. La floraison
tardive des tournesols a quant à elle nécessité l’utilisation de
plantes artificielles, progressivement remplacées par les vraies
fleurs au fur et à mesure de leur éclosion.
Roger Ford a été
très impressionné par les équipes en charge des décors et du
jardin. Il déclare : « Je me demandais comment nous
allions pouvoir créer des toits en ardoise, ce qui n’a rien
d’évident, et si le potager serait prêt en temps et en heure…
Cela m’empêchait de dormir la nuit ! Mais les équipes en
charge des plâtres, de la construction, de la peinture et des
espaces verts ont été remarquables. Malgré la chaleur accablante,
les fuites, le vent et la pluie, tout le monde a fait un travail
fabuleux. »
La productrice
exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Se rendre sur le
tournage et pouvoir voir et toucher les décors après avoir étudié
des dessins et des photos de manoirs et de jardins anglais pendant
des mois dans nos bureaux de Los Angeles a été une expérience
incroyable. Je n’avais jamais vu de décors aussi beaux, c’était
tout ce que nous avions imaginé, et c’était très triste de
songer qu’ils seraient plus tard démolis. »
PIERRE LAPIN INVESTIT
HARRODS
PIERRE LAPIN fait
partie des très rares films pour lesquels Harrods, le célèbre
grand magasin londonien situé dans le quartier de Knightsbridge, a
ouvert ses portes à une équipe de cinéma.
Harrods est un
lieu très fréquenté qui accueille quotidiennement des milliers de
visiteurs ; tourner un film de l’ampleur de PIERRE LAPIN au
sein de ce bâtiment historique tenait donc de l’exploit.
Le grand magasin
emploie plus de 7 500 personnes et vend des jouets à l’effigie
des personnages créés par Beatrix Potter depuis au moins 1910.
L’auteure, qui résidait dans le quartier de Knightsbridge, fait
référence à Harrods dans le journal intime qu’elle tenait à 17
ans.
Jodi Hildebrand
déclare : « McGregor travaille dans un lieu emblématique
de l’effervescence urbaine, à des millions d’années-lumière de
l’endroit où vit Pierre. Harrods est un lieu emblématique
intimement lié à Beatrix Potter et à son univers, c’était
l’endroit idéal pour nous et nous étions ravis que la direction
accepte de nous accueillir, ils ont fait tout leur possible pour nous
aider. Nous avons tourné les plans extérieurs en journée et les
séquences à l’intérieur de nuit, après la fermeture du magasin.
Ce furent des nuits longues et éprouvantes mais c’était un réel
plaisir de tourner dans un lieu aussi incroyable. »
La sécurité
était maximale, de 21 heures à 9 heures le lendemain matin, les
portes étaient fermées pendant que l’équipe travaillait. Ce sont
les employés des divers départements – du rayon jouets aux
ingénieurs du magasin en passant par le personnel de la cafétéria
qui a ouvert son restaurant pour les quelque 100 membres de l’équipe
du film – qui ont rendu ce tournage possible.
LES CASCADES
Tandis que la
chorégraphie des cascades animalières a été minutieusement
réalisée sur ordinateur par les animateurs d’Animal Logic, les
cascades humaines reposaient presque uniquement sur les épaules d’un
acteur : Domhnall Gleeson dans le rôle de Thomas McGregor.
Lawrence Woodward,
coordinateur des cascades, et Ben Smith-Petersen, la doublure
cascades de Domhnall Gleeson, ont passé deux semaines à répéter
avec l’acteur. Chaque jour, ce dernier développait un peu plus son
combat rapproché avec Pierre Lapin. À l’image d’une
chorégraphie de danse, Domhnall Gleeson devait se souvenir
précisément de ses pas, mais également de ceux de son partenaire
car pendant le tournage, le lapin serait un ennemi invisible.
Lawrence Woodward
déclare : « Domhnall arrivait toujours préparé. Il
continuait à travailler chaque nouveau mouvement, aussi minime
soit-il, en dehors des répétitions, ce qui nous a beaucoup facilité
la tâche. »
L’acteur a
réalisé ses propres cascades et les scènes les plus physiques du
film à chaque fois que cela était possible. Le coordinateur des
cascades se souvient : « Nous avons développé beaucoup
de stratagèmes pour le tournage. Nous avions notamment des petits
bâtons bleus avec lesquels on interagissait avec lui ainsi que des
cascadeurs en combinaison bleue qui le touchaient. Occasionnellement,
nous lui lancions même un lapin bleu pour susciter une réaction
authentique. »
Domhnall Gleeson
confie : « Je ne suis pas cascadeur, alors jouer la scène
en rythme et me faire attaquer par un lapin invisible n’a pas été
évident, mais je me suis bien amusé ! L’équipe de
cascadeurs, dirigée par Lawrence et Ben, était formidable. Will
aime changer des choses à la dernière minute, il a donc fallu qu’on
soit réactifs, mais je trouve que le résultat est encore plus
amusant et burlesque que ce que nous avions imaginé initialement, et
c’est tout ce qui m’importait. »