Animation/Famille/Très sympa et rigolo
Réalisé par Conrad Vernon et Greg Tiernan
Avec les voix, en version originale, de Charlize Theron, Oscar Isaac, Chloë Grace Moretz, Finn Wolfhard, Nick Kroll, Bette Midler, Allison Janney...
Avec les voix, en version française, de Kev Adams, Mélanie Bernier, Alessandra Sublet...
Long-métrage Américain
Titre original : The Addams Family
Durée: 01h27mn
Année de production: 2019
Distributeur: Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 11 octobre 2019
Date de sortie sur nos écrans : 4 décembre 2019
Résumé : Les nouvelles aventures de la Famille Addams.
Bande annonce (VOSTFR)
Bande annonce (VF)
Extrait "Générique joué par Max et La Chose" (VF)
Ce que j'en ai pensé : LA FAMILLE ADDAMS est un film d'animation qui s'inspire de l'œuvre de Charles Addams. Les réalisateurs Conrad Vernon & Greg Tiernan nous entraînent dans l’univers délicieusement sombre et politiquement non-correct de cette famille super attachante.
Ils déroulent les événements en faisant vivre les thématiques au gré des rencontres. Sans en avoir l’air, ils traitent beaucoup de sujets très actuels tels que la méconnaissance de l’autre qui mène à la peur, le manque d’esprit critique par rapport aux informations qu’on reçoit, la remise en question des traditions pour les jeunes générations ou encore le besoin de s’intégrer à l’adolescence. Ils apportent beaucoup de détails excellents sur les personnages de la famille Addams, sur leur environnement ainsi que sur leur façon de vivre.
L’animation fournit une personnalité particulière à ce long-métrage. Elle est dynamique et pleine de trouvailles. Les scènes d’action sont bien menées et toujours dans l’esprit décalé propre à ces protagonistes pour qui leurs particularités sont la norme. L’humour fonctionne bien. Seule la méchante n’est pas aussi intéressante qu’on aurait pu l’espérer. On aurait bien voulu que les scénaristes, Pamela Pettler et Matt Lieberman, la fasse sortir plus de l’ordinaire. Elle permet de faire avancer l’intrigue, mais la réussite est plus du côté des scènes familiales de la famille.
Les réalisateurs veillent à la cohérence de ton dans les deux environnements montrés et à ce que l’histoire soit toujours claire.
En version originale, on apprécie la classe de la voix de Charlize Theron qui donne des intonations chics à Morticia Addams. Oscar Isaac apporte ce qu’il faut de douceur et de naïveté pétries de confiance en ses capacités à Gomez Addams. Chloë Grace Moretz permet de surligner le sérieux et la jeunesse de l’excellente Wednesday Addams. Quant à Finn Wolfhard, il met bien en valeur le trublion plein de doute qu'est Pugsley Addams.
Copyright photos @ Universal Pictures International France
LA FAMILLE ADDAMS est un divertissement familial très sympa et rigolo qui permettra aux parents de parler des thématiques abordées avec leurs enfants. On passe un bon moment en compagnie de ces personnages qu’on adore toujours retrouver et qui nous donnent envie de claquer des doigts sur un air de musique bien connu.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
ÉPOUVANTABLES, DINGUES, BIZARRES ET
EFFRAYANTS
CONRAD VERNON ET GREG TIERNAN, les deux
réalisateurs du film en étaient convaincus, pour donner une seconde
vie à cette famille azimutée, il leur faudrait revenir à la
source : la bande dessinée de Charles Addams, publiée en
1930 dans le New Yorker qui avait suscité un réel engouement grâce
à ses dessins ténébreux qui traitaient des thèmes aussi sombres
que subversifs en clair-obscur, traversés par des répliques brèves
et acérées. Le défi allait être de pouvoir s’approprier une
œuvre qui avec le temps est tombée dans l’imaginaire collectif,
et qui a été adaptée avec énormément de succès à la
télévision, au cinéma et même à Broadway en comédie musicale.
GAIL BERMAN, la productrice du film
nous confie : « si notre travail est empreint de
nostalgie, il ne s’agit pas d’un reboot. Il s’agit d’une
manière différente d’aborder cet univers, c’est tout ».
L’animation permet une immense liberté et surtout l’opportunité
de créer un monde totalement différent du nôtre. C’est ainsi que
l’équipe créative s’en est donné à cœur joie avec un monde
empli d’arbres qui bougent, d’enveloppes qui parlent, de tables
qui dansent avec des têtes rétrécies sautillant dans tous les sens
en chantant. En fait, ils ont pris toutes ces idées dans la série
TV ou dans les films, dans lesquels elles étaient mentionnées,
souvent comme des blagues ou des allusions à de bons souvenirs.
L’animation permet de les rendre concrètes afin que les gens
puissent réellement voir l’univers déjanté de cette famille de
fous. « À l’époque, c’était peut-être impossible à
réaliser techniquement, mais de nos jours en animation ces problèmes
ne se posent plus ».
Conrad Vernon ajoute : « selon
moi, il n’y a pas de différence entre un film d’animation et
un long-métrage classique, l’important c’est la qualité de
l’histoire, et ce qui fait la qualité de l’histoire, c’est son
cœur. C’est ce qui touche les gens et leur donne la possibilité
de s'identifier à ce qu’ils regardent. C’est ce que nous avons
cherché à faire ici ». Greg Tiernan enchaîne : « pour
cette adaptation nous avons choisi de ne pas représenter les
personnages totalement à l’identique de la bande dessinée de
Charles Addams, mais ils sont dans le même esprit. Il était
primordial pour nous de le saisir et de le conserver intact pour le
transmettre au public ». Pour tous les gens qui ont travaillé
sur ce projet, ainsi que pour le public, la Famille Addams représente
une partie d’eux-mêmes. “Tout le monde connaît la Famille
Addams. C’est la famille de fiction américaine type, même s’ils
ont un mode de vie plus… obscur. Ce qu’il y a de mieux, c’est
qu’ils n’en ont aucune conscience. Et c’est bien sur ce point
que chacun d’entre nous peut s’y identifier. C’est ce qui les
rend attachants”.
Le but était vraiment de ne pas faire
de ce film une reprise, mais quelque chose de très frais, d’où
l’idée de faire appel à de nouveaux venus pour recréer une
famille 2.0 avec des comédiens qui n’étaient pas forcément des
pros de l’animation.
OSCAR ISAAC a été le premier à se
lancer dans l’aventure en endossant le rôle du patriarche Gomez
Addams, un rôle qui lui tenait particulièrement à cœur :
« Raul Julia, qui jouait Gomez dans les films, était un
immense acteur et un de mes préférés. Je l’adorais dans ce rôle
quand j’étais petit. Aujourd’hui, je rends un hommage très
personnel à cet homme de théâtre et de cinéma incroyable en
reprenant ce rôle ».
CHARLIZE THERON qui épouse la beauté
glaciale de Morticia Addams a été attirée par le délicieux
patrimoine sulfureux de ce clan sur lequel le temps et l’époque
n’ont pas de prise et qui représente de manière subversive
l’essence de ce que signifie le mot famille : « Je
pense que ce qui rend cette famille si attachante et permet au public
de s’y identifier, c’est que ses membres ne changeront pas ce
qu’ils sont pour plaire à qui que ce soit ou s’adapter à
quoique ce soit qui irait à l’encontre de leurs valeurs. On veut
tous penser qu’on vit de manière authentique, selon nos
convictions, surtout en famille. Et si cette famille est excessive,
elle reste néanmoins très centrée et bien ancrée : même
s’ils essaient en permanence de se tuer les uns les autres, ils le
font avec énormément d’amour ».
Conrad Vernon développe : « ce
sont des migrants, ils arrivent d’un vieux pays et s’installent
en Amérique pour y faire leur vie. Déboule alors quelqu’un qui
tente de les faire rentrer dans un moule dans lequel ils ne cadrent
pas, et qui du coup va essayer de s’en débarrasser. Il s’agit
avant tout de tolérance et d’ouverture d’esprit. Margaux ne
parvient pas à dépasser l’idée préconçue qu’elle s’est
faite de ce à quoi devrait ressembler son quartier et n’arrive pas
à accepter ces gens qui sont hors norme. Le film parle des difficultés qu’elle a face à des gens qu’elle ne comprend pas et
comment cela va lui permettre au final de prendre en compte et
d’accepter le fait qu’il existe d’autres modes de vie. La
famille Addams, elle au contraire, accepte tout. Même s’ils
pensent que c’est bizarre, ils essaient quand même de comprendre,
ce sont les autres qui ne veulent pas les comprendre ».
Charlize Theron conclut : « le film nous rappelle que la notion de norme diffère d’un individu à
l’autre. Et si ce film est amusant, il possède un véritable
message sous-jacent : il n’y a rien de mal à être différent,
au contraire on devrait célébrer nos différences un peu plus. Je
suis très fière d’être l’ambassadrice de ce message ».
Gail Berman renchérit : « Charles
Addams a créé un monde très drôle, mais les thèmes qui
traversent ses histoires — le fait d’être un étranger accueilli
et absorbé par une société étrangère — sont souvent diffciles.
On considère les membres de la famille Addams comme différents,
bizarres ou même effrayants et pourtant si vous dépassez le premier
abord, ils sont comme les membres d’une famille éloignée, et
c’est ce qui est beau. Mais en dépit de ces thèmes, il s’agit
bien d’une comédie, pleine d’humour noir, tout en
restant “horriblement” familiale. Comme tous les films
d’animation, il était important que celui-ci comporte différents
niveaux de lecture. C’est un film fait pour être vu en famille.
Il fallait qu’il plaise aux enfants comme aux parents. Et comme la
Famille Addams date des années trente, vous avez aussi affaire à
des gens de 90 ans qui sont de grands fans. Nous avons donc fait un film capable de séduire tous les publics sans négliger qui que ce
soit ».
Il a fallu trouver le juste équilibre
et bien faire comprendre qu’il n’était pas question d’humour
gore, et qu’on n’avait pas ici affaire à des vampires, des
loups-garous ni à Freddie Krueger. Il s’agit d’une famille
normale avec un mode de vie et une vision un peu particulière du
monde. Le film est truffé de références à de nombreux films
d’horreur, mais il devait rester familial ce qui laissait une marge
de manœuvre assez étroite.
KEVIN MISEROCCHI le représentant de la
fondation et du domaine Charles Addams à propos de l’impact
culturel de ces créatures devenues très populaires nous explique
qu’à part deux séries produites par Hannah Barbera en 1970 et en
1990 qui avaient bien su saisir l’apparence des protagonistes,
c’est la première fois que les personnages sont représentés
aussi fi dèlement aux dessins originaux.
UNE FAMILLE À SE DAMNER
Le film commence au début de
l’histoire des Addams, quand Gomez et Morticia échappent à des
villageois armés de fourches pour atterrir dans l’ancien asile
d’aliénés où ils vont construire leur foyer autour d’un esprit
qui leur hurle en permanence de déguerpir et Lurch leur majordome
monstrueux. Mercredi et Pugsley vont venir compléter un tableau
qu’Oncle Fétide, GrandMère et La Chose vont agrémenter de leur
bizarrerie. Toute cette joyeuse troupe va se préparer pour célébrer
la Mazurka de Pugsley où tous les membres les plus éloignés de la
famille vont être conviés.
Parmi les nouveaux venus, le film met
en scène l’animatrice d’une émission de décoration intérieure,
Margaux Needler et sa fi le Parker. La jeune femme est une
décoratrice énergique et perfectionniste dont le rêve est de
transformer la vallée que surplombe la demeure des Addams en une
sorte de parc à thème préfabriqué.
La famille Addams ayant été adaptée
de si nombreuses fois, que ce soit à la télévision ou au cinéma,
les réalisateurs ont voulu différencier leurs personnages de ce qui
avait déjà été fait, que ce soit au niveau de leur apparence, de
leurs voix, ou de leur histoire. L’équipe du film a demandé aux
interprètes des célèbres personnages d’y apporter leur touche
personnelle. Oscar Isaac s’est amusé avec son accent hispanique,
Charlize Theron avec sa tessiture vocale très transatlantique, en
vogue dans les années quarante et Chloë Grace Moretz s’est servie
de son côté parfois impavide, assez typique de l’adolescente
blasée. C’est ce genre de raffinements qu’ont amené les
acteurs dans la composition de leurs personnages et qui donnent un
petit quelque chose en plus à la nouvelle version de cette famille
que tout le monde adore. Chloë Grace Moretz nous raconte : «
on pouvait tout se permettre, la moindre idée était la bienvenue.
Nous avons eu l’occasion de tester de nombreuses pistes, tout en
nous amusant, ce qui nous a permis de finir par trouver la juste
construction de nos personnages sans se censurer. Avec un scénario
si bien écrit et si drôle c’était un vrai plaisir ! »
GOMEZ ADDAMS – OSCAR ISAAC
Le personnage du patriarche a souvent
été représenté comme un bel homme élégant, séduisant grand et
fi n, ce qui correspond totalement à ce que dégage Oscar Isaac,
mais ce qui n’était pas le cas dans les dessins originaux de
Charles Addams.
Gomez retrouve ici son physique assez
ingrat d’origine, il est petit et assez laid, mais doté d’une
classe, d’un panache et d’une élégance extrême. Sans en faire
un laideron, l’équipe a tenu tout de même à conserver sa
moustache et sa coupe de cheveux très étrange, car c’est ainsi
qu’il était représenté à l’origine.
Le très charismatique comédien qui
l’interprète nous raconte « c’est un personnage
passionné, romantique plein de fougue et de traits d’esprit,
toujours prêt à dégainer une belle tirade. S’attaquer à ce
genre d’énergie très théâtrale, tout en emphase est très
jubilatoire. Mais c’est surtout et avant toute chose un père de
famille et j’ai pris énormément de plaisir à interpréter ce
personnage plus grand que nature aussi flamboyant qu’aimant et
protecteur ».
Étant jeune père de famille lui-même,
le comédien était ravi de faire découvrir à une toute nouvelle
génération cette famille que tout le monde connaît déjà.
MORTICIA ADDAMS - Charlize Theron
Au contraire de son incandescent mari,
Madame Addams est une beauté glaciale. Chic, élégante, longiligne,
aérienne, et froide elle est devenue un véritable archétype. La
production s’est longtemps amusée avec un accent de l’Est, en
roulant les r, mais s’est finalement décidée pour quelque chose
de plus subtil, toujours à l’est mais moins distinct. Ce qu’on
appelle l’accent transatlantique est l’anglais parlé par les
anglophones élevés en Europe mais pas en Angleterre. La comédienne
s’est inspirée de l’accent de Katherine Hepburn et se l’est
approprié. Elle nous explique : « Morticia est imperturbable,
très droite avec un physique marmoréen et une diction parfaite.
Mais, en famille, c’est aussi une mère poule et je tenais à ce
contraste. Dans le film on la découvre très jeune, quand elle
tombe amoureuse de Gomez, et petit à petit quand ils s’installent
ensemble pour fonder leur famille dans cette maison c’est elle qui
prend le pouvoir et la direction du foyer ».
Morticia est souvent représentée
comme une matriarche en acier trempé, aussi crainte que respectée
et dont l’autorité est très rarement remise en question. Ce n’est
pas le cas dans le film où Mercredi en adolescente typique fait tout
ce qu’elle peut pour faire sortir sa mère de ses gonds et où
nombre des membres de la famille éloignée lui reprochent d’être
partie et d’avoir refait sa vie loin d’eux. « Morticia et
Mercredi ont une relation très forte et compliquée dans le film. Je
n’ai pas encore d’ado à la maison, mais nous savons tous à quel
point les enfants sont difficiles à cet âge. J’adore le rapport
de Morticia à sa fille, parce qu’il est basé sur l’amour :
la peur de voir partir sa petite fille ».
MERCREDI ADDAMS - Chloë Grace Moretz
Si elle est sombre de nature, cette
jeune fi lle est en plus très torturée. Et pas seulement par les
tentatives de meurtre quotidiennes de son frère Pugsley. C’est
l’adolescente typique en pleine crise qui fait tout pour casser les
limites de son foyer et couper le cordon avec sa famille pour imposer
sa “vraie” personnalité.
Son interprète développe : «
Mercredi a totalement conscience de son étrangeté et du fait que
les gens ont peur d’elle, mais ça la fait rire plus qu’autre
chose. Ce qui est quand même très drôle à jouer. Mais, au fond,
c’est juste une ado. Elle ne cherche qu’une chose : faire
enrager sa mère et trouver l’expression de sa propre liberté.
Elle étouffe dans sa maison, et n’a qu’une envie : en
sortir. C’est la première chose qu’on la voit faire dans le film, aller à la porte écouter les bruits étranges de l’extérieur
pour essayer de deviner ce qui se passe au-delà de l’enceinte de
sa maison hantée. Elle comprend vite qu’il existe un autre monde
auquel ils n’appartiennent pas et dont sa mère ne raffole pas
particulièrement, où les enfants portent des couleurs pastel et où
les filles sont Pom-Pom girls. Ce qui nous paraît complètement
normal devient pour elle le comble du subversif et surtout le
meilleur moyen de provoquer sa mère. Et puis je crois qu’elle
adore être en société, à sa manière à elle ».
La jeune comédienne partage avec
Mercredi ce côté très mature et impassible qui définit
littéralement le personnage. Charlize Theron ajoute : « je
suis une grande fan de Chloë et j’essaie de la caser dans tous les films que je produis ou dans lesquels je joue. J’ai eu la chance
de jouer avec elle plusieurs fois et elle est devenue une vraie amie.
Je me suis toujours sentie comme une mère pour elle, et ça tombait
très bien qu’on explore ce rapport ici ».
La jeune comédienne n’avait que 6
ans quand elle a vu le film avec Raul Julia et Angelica Huston et
elle est fi ère tout comme Oscar Isaac de reprendre le flambeau
aujourd’hui : « c’est une histoire qui n’a pas son
pareil, c’est très à propos, complètement débridé et surtout
totalement barré. C’est aussi une histoire qui a du cœur, dans la
mesure où elle vous apprend à accepter les différences ».
PUGSLEY ADDAMS - Finn Wolfhard
Alors que tout le monde se bat pour
accepter ce qui est différent, le fils Addams est un petit garçon
plus dans l’action que dans la réflexion. Il a une lourde tâche
qui l’empêche de s’adonner à son passe-temps préféré :
la pyrotechnie. Il doit à tout prix mémoriser et maîtriser la
Mazurka, cette danse du sabre où il doit prouver qu’il est digne
de devenir un Addams et donc se passer pour un temps de torturer sa
sœur. Mais il n’arrive pas à maîtriser cette danse infernale qui
semble définitivement lui échapper au désespoir de Gomez qui va
mettre du temps à s’apercevoir que Pugsley doit se l'approprier
pour arriver à trouver son propre rythme.
La jeune star de la série plébiscitée
Stranger Things prête sa voix à cet ado dangereusement facétieux.
Il nous explique : « je me suis laissé aller et j’ai
accepté la folie dans laquelle vit Pugsley. Il aime un peu trop la
pyrotechnie, la destruction, les choses atroces et effrayantes…
comme toute sa famille… mais je pense que lui, c’est le chaos qui
le fascine ».
Sa dynamique avec Mercredi est typique
des relations entre frères et sœurs, avec une petite touche
désaccordée à la Addams : ils essaient juste de trouver la
meilleure manière de se tuer l’un l’autre et ils le font avec
beaucoup d’application. Ce qui n’est qu’une extrapolation d’une
dynamique familiale normale. Mais comme dans une famille normale,
Mercredi est l’aînée et il ne peut rien contre elle qui a
toujours un coup d’avance.
ONCLE FÉTIDE - Nick Kroll
Fétide est celui sans qui la famille
ne saurait être au complet. Il est également l’excentrique du
clan…ce qui n’est pas peu dire. Avec son physique improbable et
son sens de l’humour désastreux, il est pourtant le soutient de
famille indispensable pour son frère Gomez et surtout pour Pugsley
qui enchaîne les difficultés pour sa Mazurka.
Le comédien avec qui les réalisateurs
avaient travaillé sur SAUSAGE PARTY possédait l’humour et la
folie nécessaire pour interpréter ce personnage clef du clan
Addams.
Le comédien nous explique :
« évidemment qu’ils ont pensé à moi. Fétide est un
sex-symbol. Pour jouer un sex-symbol, il faut un sex-symbol c’est
aussi simple que ça ». Pour son rôle, il s’est inspiré de
Curly dans les Stooges et du comédien Jackie Coogan qui jouait
l’Oncle Fétide de la série originale, dont la voix était très
haut perchée ce qui en contraste avec la corpulence du personnage
avait un effet comique puissant. Il conclut : « les Addams
sont des oubliés du système et pourtant, ils sont contents de ce
qu’ils sont. Je me suis dit qu'ajouter un léger problème
orthophonique à Fétide, chose qui n’existait pas chez les
interprètes précédents, serait une manière de démarquer mon
interprétation. J’adore l’animation et me retrouver sur un
classique du genre qui a fait partie de mon enfance n’a pas de
prix, d’autant que je vais pouvoir le faire partager avec un
nouveau public !»
Alex Schwartz la productrice nous
raconte : « Nick est un des rares comédiens à pouvoir
improviser des dialogues qui sont encore plus drôles que ce qui a
été écrit en faisant se tordre de rire tout le monde durant les
prises de son. Il a apporté sa propre folie à ce personnage
complètement insensé qui ne peut s’empêcher de déclencher des
catastrophes partout où il va et ne sait pas se tenir en société.
C’est un personnage extrêmement drôle et très attachant, même
s’il a sûrement dû perpétrer des horreurs dont personne ne veut
entendre parler ».
LA NOUVELLE ALLURE DE LA FAMILLE
PATRICIA ATCHINSON, la directrice de la
création des décors du film avait hâte de développer la nouvelle
identité de la famille Addams en prenant comme point de départ les
dessins originaux de Charles Addams dans le New Yorker. Elle qui
vient de chaînes pour enfants, allait avoir une toute nouvelle
palette avec laquelle composer. Elle nous explique : « la
famille Addams de 1930 a une apparence assez lugubre et austère.
Comme mes dessins sont naturellement lugubres pour une fois j’ai pu
les exploiter et m’en donner à cœur joie avec des tonalités
sombres, moroses et feutrées. Le fait de travailler directement
avec les réalisateurs nous permettait de saisir comment le film
évoluait, et de raffiner nos propositions pour aller dans la même
direction. C’était vraiment un travail collectif très ouvert,
l’équipe était formidable et nous avons travaillé en pleine confiance ».
Conran Vernon, un des deux réalisateurs
du film nous explique : « sur le marché de l’animation,
beaucoup de gens suivent une sorte de mode d’emploi, ce qui rend
les films d’animation parfois un peu prévisibles puisqu’ils
suivent les mêmes schémas. Mais avec l’animation, on peut créer
ce qu’on veut, et j’ai toujours fait très attention à éviter
cet écueil pour garder une fraîcheur et une originalité dans mes films ».
CONNOR FERGUSON à la direction de
l’animation qui, comme beaucoup de gens de l’équipe a maintes
fois travaillé avec les deux réalisateurs par le passé, développe
: « ils ne voulaient pas d’un film trop cartoonesque et
monté à la hache avec des images qui vous secouent dans tous les
sens. L’animation est plus pleine ici, elle est basée sur une
amplitude de mouvements réels très physiques et naturalistes, même
si les personnages sont très bizarres. Cela fonctionne sur des gags
visuels : des gens qui se prennent des objets en pleine face et
qui tombent dans les escaliers. Plus vous pensez qu’ils se font mal
plus c’est drôle. Donc tout s’inscrivait dans un monde
tangible. Ce sont des personnages bizarres mais qui vivent et
bougent comme tout le monde ».
Toute l’équipe du film est bien
d’accord sur le fait que le fi lm leur a apporté une infinité
d’occasions de réaliser des choses impossibles sur un long-métrage
classique. Ils n’avaient pratiquement pas de limites, en
particulier pour la demeure des Addams qui est le centre du film et
inspiré par un manoir de la ville de Charles Addams, Westfield dans
le New Jersey.
Au début, il leur a été difficile
d’équilibrer l’esthétique visuelle en raison de la cohabitation
de ce qui était monstrueux et de ce qui était chic. Parfois les
décors étaient trop délabrés, les réalisateurs intervenaient
alors en précisant : « c’est juste qu’ils trouvent
les toiles d’araignées élégantes, alors ils ne les enlèvent
pas. Mais les meubles sont raffinés. Nous nous sommes alors tous mis
d’accord pour une décoration dont l’élégance tomberait en
désuétude. La maison tombe gracieusement en ruine, elle a un charme
bien à elle, suranné et décrépi, mais très étudié ».
Encore une fois, l’animation a permis
d’avoir un aperçu détaillé de ces pièces de décor énormes,
qu’il n’aurait pas été possible de détailler autant dans un
long-métrage classique. Avec cette marge de manœuvre, ils ont pu se
concentrer et développer des détails qu’ils avaient trouvés dans
les dessins originaux de Charles Addams, comme l’architecture de la
maison, une poupée en papier dans la chambre de Mercredi, les
meubles et le papier peint défraîchis. Tous ces détails
participent de la psychologie des Addams et expliquent leur vision de
la vie : ils ont un goût très pointu mais évidemment assez
déstabilisant pour le commun des mortels.
LAURA BROUSSEAU la directrice de
l’éclairage s’est concentrée sur des lumières en clair-obscur,
tamisées, avec un filtre poussiéreux pour habiller cette lugubre
demeure.
En contraste, l’univers de Margaux
Needler se devait d’être pop, technicolor et aseptisé à souhait.
La demeure des Addams, si elle tombe clairement en ruine et a
sûrement connu des jours meilleurs, est en revanche chaleureuse et
bienveillante, à l’image de ses occupants qui s’aiment
tendrement, même s’ils ont une drôle de manière de le montrer.
Dès qu’on arrive en ville cette chaleur disparaît pour laisser
place à un espace net et sans âme. C’est le genre de chose que
Margaux Needler ne parvient pas à saisir. Sa relation
dysfonctionnelle avec sa fille n’y est sûrement pas étrangère.
Elle ne peut tolérer autre chose que l’ordre et la propreté, tout
ce qui n’est pas mignon ou beau doit disparaître. Son monde est
fonctionnel et minimaliste, tout y est à sa place, dénué d’âme
et de chaleur.
HOMMAGE À CHARLES ADDAMS
Dans les dessins de Charles Addams, le
gris prédomine. L’éclairage y joue un rôle important, qu’ils
soient éclairés par une lumière à la bougie ou une simple lampe,
le reste de l’image se dilue dans les gris et les noirs. Cela leur
donnait un aspect assez mélancolique. Les réalisateurs ont tenu à
garder cette luminosité si spéciale et surtout ils ont été
vigilants à ne pas tout transformer en gros chewing-gum à la fraise
avec des couleurs partout et des grands yeux innocents comme c’est
le cas des dessins animés à la mode : « la Famille
Addams méritait une ligne éditoriale forte, une acuité et quelque
chose de pointu qui les définit littéralement. Les dessins
originaux étaient en noir et blanc dessinés à la main sur des
pages uniques. Nos personnages sont dans ce style, et s’ils sont en
3D, on a l’impression grâce à la lumière qu’ils sortent des
pages du New Yorker de l’époque. C’est un effet subtil que peu
de gens remarqueront, mais qui donne sa tonalité à tout le film.
Il suffisait à l’équipe de se rapporter aux dessins pour
comprendre comment la lumière était utilisée et quel aspect d’une
personnalité elle révélait, et ensuite la reproduire dans les
scènes ».
C’est un travail d’équipe qui
requiert une grande précision, chacun travaille sur sa partie et
doit communiquer avec les autres pour être sûr qu’elles
s’imbriquent toutes parfaitement. Une erreur peut ruiner une scène.
Dans un souci de fidélité, Gomez a
été représenté plus gros que dans les films, ou la série.
L’équipe a eu peur pendant un moment qu’il ne puisse pas faire
tout ce que Gomez y faisait de manière réaliste. Il fallait que
malgré sa corpulence, il garde sa superbe et son panache. Ils se
sont alors inspirés de Jackie Gleason une vedette de la télévision
américaine dans les années cinquante. Même si Gomez n’est pas
aussi gros que lui, il bouge définitivement comme lui. Il peut
toujours faire des saltos, bondir dans tous les sens, lancer des
sabres et s’élancer au bout d’une corde comme une sorte d’Errol
Flynn en plus rond. Évidemment, ces personnages avaient été créés
pour des dessins sur une surface plane, il n’était pas question de
les animer, c’est pour cela que c’était un vrai défi et cela
leur donne un aspect très particulier, différent de ce qu’on a
l’habitude de voir dans les films d’animation.
Si la lumière définit aussi bien les
personnages que leur entourage, selon Laura Brousseau, elle transmet
aussi leur psychologie. Pour les éclairer, il suffi sait de rester
connecté à leurs valeurs. Ils sont bizarroïdes et excentriques et
c’est ce qu’ils ont décidé de mettre en avant avec la lumière
et les couleurs que ce soit à travers le choix ou la manière de
s’en servir. C’est ainsi qu’il a fallu saisir la dynamique des
personnages entre eux pour pouvoir réussir des scènes où ils sont
ensemble.
Pour les mouvements, que ce soit les
gestes ou la parole, l’équipe s’est inspirée souvent des vidéos
d'enregistrements vocaux des acteurs pour voir comment ils bougent en
disant leurs répliques afin de leur voler des détails subtils qui
n’appartiennent qu’à eux et qui donneront leurs spécificités
à leurs versions animées.
Les animateurs qui s’occupaient des
expressions faciales ont dû développer de nouvelles techniques afin que les personnages puissent rester cohérents avec les dessins
originaux de Charles Addams. Par exemple pour Grand-Mère avec ses
rides et son menton proéminent, il fallait que tout reste en place,
même en mouvement et même dans des expressions exagérées, ce
n’est qu’ainsi qu’elle pouvait garder sa personnalité.
Tous les personnages ont une
particularité. Morticia avec sa peau diaphane qui vient participer à
l’élégance qui la caractérise ne pouvait en aucun cas avoir
l’air livide d’un cadavre. Il a fallu des trésors d’ingéniosité
quant à son éclairage, mais aussi quant à la texture de sa
garde-robe afin que son élégance prédomine. De même, Mercredi
devait avoir une peau dans le même style que celle de sa mère
puisqu’elles partagent le même ADN. Comme elle est plus jeune,
elle ne porte pas de maquillage et il fallait être sûr que tout
cela s’harmonise correctement.
SURPRISES ET INFORMATIONS
• Beaucoup des dessins de Charles
Addams sont inspirés de lieux dans la ville de Westfield au New
Jersey.
• Saviez-vous que La Chose avait une
petite amie ? Carolyn Jones, qui jouait Morticia dans la série
originale, jouait également la partenaire de La Chose, Lady Finger.
• Les actrices qui ont interprété
Morticia vont de Carolyn Jones dans la version originale à Daryl
Hannah en passant par Liz Torres connue pour son interprétation de
Miss Patti dans Gilmore Girls.
• La première version de La Famille
Addams était une production Hannah Barbera qui n’a été diffusée
que pendant une saison en 1973 et où Jodie Foster prêtait sa voix à
Pugsley.
• Dans les années soixante il y
existait une danse intitulée « The Lurch » qui venait
d’un des dessins de Charles Addams dans le New Yorker.
• Le thème musical de La Famille
Addams est un des airs les plus joués dans les lycées américains.
• À la base, Oncle Fétide était le
frère de Morticia, avant qu’il n’ait été affilié à la
famille de Gomez dans les derniers films.
• Mercredi n’avait pas de nom dans
les dessins du New Yorker. Charles Addams s’est inspiré d’une
comptine pour enfant de 1838 intitulé « L’Enfant de Lundi »
quand il a fallu un nom pour le personnage de la série. (Il est
intéressant de noter que dans le poème l’enfant de Mercredi est
sujette à la mélancolie).
LES PERSONNAGES
Gomez Addams
Gomez est un homme débonnaire,
charismatique et malicieux. C’est un père affectueux, fou amoureux
de sa femme Morticia et plus simplement complètement fou, tout
court. Son passe-temps favori est de se faire visser une enclume sur
les tempes ou de se lancer dans une séance de jonglage d’épées
de haut vol digne d’un véritable Ninja.
Morticia Addams
La muse de Gomez est dédiée corps et
âme aux siens et tient d’une main de fer, sans gant de velours, le
foyer familial. Bien que toujours très calme, elle ne supporte pas
les imbéciles et cultive son look gothique depuis toujours et
surtout bien avant qu’il n’ait été à la mode.
Mercredi Addams
La tourmente chérie de Gomez et
Morticia possède bien des qualités qui vont de l’espionnage au
somnambulisme en passant par l’électrocution et la torture
systématique de son petit frère.
Pugsley Addams
Inventeur insatiable de plans
machiavéliques, cette menace ambulante de 10 ans est évidemment
hyperactif et passe son temps à placer des pièges inopérants pour
sa sœur qui les déjoue toujours et son père à qui son insouciance
permet de passer systématiquement au travers.
Oncle Fétide
La “tête d’œuf” de Gomez, le
“tonton fou” des enfants Addams, électrise tous les endroits où
il passe. Littéralement, puisqu’il est chargé d’électricité
et peut allumer une ampoule rien qu’en la mettant dans sa bouche.
Grand-Mère
La mère de Gomez et belle-mère
exigeante de Morticia est une globetrotteuse qui a balladé la verrue
de son nez et son air hagard aux quatre coins du monde. Elle passe
son temps à tricher aux cartes et offrir aux enfants les bonbons
tous chauds qu’elle garde entre ses orteils.
Lurch
Le fidèle majordome de la famille a le
corps d’un monstre et l’esprit d’un poète. Il aime taquiner
les touches de l’harmonium de la maison et est célèbre pour la
manière dont il accueille les visiteurs à la porte des Addams,
aussi aimable et lugubre qu’une porte de prison qui grince
lentement.
La Chose
À mi-chemin entre un animal
domestique, un valet et un assistant personnel, La Chose est pleine
de bonne volonté et s’il ne lui manque que la parole (comme ce
n’est qu’une main), il (car c’est un homme) est de manière
très surprenante extrêmement communicatif.
Source et copyright des textes des notes de production
© 2019 UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL
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