Épouvante-horreur/Action/Guerre/Fun avec quelques scènes assez impressionnnantes
Réalisé par Julius Avery
Avec Jovan Adepo, Wyatt Russell, Pilou Asbæk, Mathilde Ollivier, John Magaro, Iain De Caestecker, Dominic Applewhite, Ben Tavassoli...
Long-métrage Américain
Durée : 01h50mn
Année de production : 2018
Distributeur : Paramount Pictures France
Interdit aux moins de 16 ans
Date de sortie sur les écrans américains : 9 novembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 21 novembre 2018
Résumé : à la veille du débarquement, un groupe de parachutistes est largué en France occupée. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : OVERLORD du réalisateur Julius Avery nous offre l'expérience qu'il nous
vend. C'est un film d'épouvante jusqu'au-boutiste dans son propos et qui
propose quelques scènes gores ou spectaculaires très sympas. Le réalisateur
sait faire monter la pression et mettre en scène l'horreur. Il prend soin des
couleurs et des ambiances qui participent à nous plonger au cœur des
événements, notamment dans sa scène d'introduction hyper efficace.
Le scénario comporte un contexte et l'arc narratif se tient même s'il est simple. Certes, il y a des incohérences, mais le travail sur l'atmosphère, le ton de l'ensemble et le jeu des acteurs maintiennent l'attention. L'histoire ne se contente pas d'aligner les moments sanguinolents et l'action à gogo, elle construit sa narration et ses personnages par des scènes de dialogue et justifie les faits par le biais du devoir militaire et/ou moral. La mise en avant des monstres est faite avant même qu'on en arrive à la vision des créatures qui ne sont que le reflet d'une mentalité haineuse et de comportements abjects. Le dégoût est là et il y a un côté jouissif qui s'instaure avec le dégommage des méchants.
Jovan Adepo interprète Boyce un soldat touchant, car il doute et son courage se trouve dans le fait qu'il a la pleine conscience de ses actes.
Face à lui, Wyatt Russell assure dans le rôle de Ford. Il est crédible en leader qui sait ce qu'il doit faire.
Mathilde Ollivier interprète Chloé, une jeune femme forte malgré les épreuves, elle est très juste dans ce rôle.
Pilou Asbæk est excellent dans le rôle de Wafner, le salopard absolu.
John Magaro qui interprète Tibbet, Iain De Caestecker qui interprète Chase et Dominic Applewhite qui interprète Rosenfeld sont des atouts supplémentaires pour rendre attachant le petit groupe de soldats.
Le scénario comporte un contexte et l'arc narratif se tient même s'il est simple. Certes, il y a des incohérences, mais le travail sur l'atmosphère, le ton de l'ensemble et le jeu des acteurs maintiennent l'attention. L'histoire ne se contente pas d'aligner les moments sanguinolents et l'action à gogo, elle construit sa narration et ses personnages par des scènes de dialogue et justifie les faits par le biais du devoir militaire et/ou moral. La mise en avant des monstres est faite avant même qu'on en arrive à la vision des créatures qui ne sont que le reflet d'une mentalité haineuse et de comportements abjects. Le dégoût est là et il y a un côté jouissif qui s'instaure avec le dégommage des méchants.
Jovan Adepo interprète Boyce un soldat touchant, car il doute et son courage se trouve dans le fait qu'il a la pleine conscience de ses actes.
Face à lui, Wyatt Russell assure dans le rôle de Ford. Il est crédible en leader qui sait ce qu'il doit faire.
Mathilde Ollivier interprète Chloé, une jeune femme forte malgré les épreuves, elle est très juste dans ce rôle.
Pilou Asbæk est excellent dans le rôle de Wafner, le salopard absolu.
John Magaro qui interprète Tibbet, Iain De Caestecker qui interprète Chase et Dominic Applewhite qui interprète Rosenfeld sont des atouts supplémentaires pour rendre attachant le petit groupe de soldats.
Ce long-métrage coche certes toutes les cases des films du
même genre, mais il le fait bien. Si vous en avez l'opportunité, n'hésitez pas
à aller le découvrir en 4DX, ce type d'expérience cinématographique lui
correspondant parfaitement. OVERLORD ne se prend pas au sérieux, mais réussit à
nous entraîner sérieusement dans son sillon. Il est fun et propose plusieurs
moments assez impressionnants.
Copyright photos @ Paramount Pictures France
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
« Tout a commencé par ce formidable
scénario de Billy Ray», raconte J.J. Abrams, producteur
d’OVERLORD et fondateur de Bad Robot. «Ce que j’ai
adoré dans le postulat de départ, c’est que l’auteur s’empare
d’une trame classique de film d’action pour l’emmener vers le
cinéma d’horreur. C’est un mélange hors du commun. Le
croisement entre ces deux genres m’incitait à me dire qu’on
tenait là un cocktail explosif d’action, de suspense et d’humour
déjanté».
Abrams confie qu’il a été happé
par le récit de Ray de la première à la dernière page. « La
séquence d’ouverture en particulier m’a fait penser à ce
qu’aurait pu écrire le scénariste Rod Serling [créateur de
la série LA QUATRIÈME DIMENSION et scénariste de LA PLANÈTE DES
SINGES, NdT]. C’est une scène bourrée d’action et intense,
réunissant de nombreux personnages – et ce n’était que le début
du script !», poursuit-il.
Jon Cohen, producteur exécutif du film
et cadre chez Bad Robot, a été tout aussi frappé par l’audace
et l’originalité de Billy Ray. Scénariste et réalisateur primé,
ce dernier est notamment l’auteur de FLIGHT PLAN, HUNGER GAMES
et CAPITAINE PHILLIPS.
«OVERLORD correspondait parfaitement à
notre ligne éditoriale en raison même de son mélange des genres»,
indique Cohen. «C’est un formidable récit porté par de solides
personnages doublé d’un palpitant thriller sur la Seconde Guerre
mondiale, mais c’est aussi très drôle et émouvant – et
c’est exactement ce mélange qu’on recherche dans nos
productions. On avait le sentiment qu’OVERLORD correspondait
exactement à ça».
Cohen précise que Bad Robot s’est
fait une spécialité de ces films singuliers à mi-chemin de
plusieurs genres, à l’instar de 10 CLOVERFIELD LANE.
Comme l’explique Abrams, le secret
pour obtenir un tel mélange tient en deux mots : les
personnages. « Chez Bad Robot, on s’efforce vraiment de
raconter des histoires bâties autour de personnages», dit-il. «Avec
OVERLORD, on souhaitait consacrer la première moitié du film
à apprendre à connaître ces jeunes soldats américains, puis
par la suite plonger le spectateur dans un terrifiant thriller
sanglant où l’on craint pour la vie de ces personnages».
Le producteur estime que cette démarche
est particulièrement importante lorsqu’il est question de
créatures surnaturelles : «Toutes nos productions ne mettent
pas en scène des monstres, mais dans le cas d’un film comme
OVERLORD, il est essentiel qu’on adhère à la situation, qu’on
croie aux personnages et qu’on soit vraiment plongé dans leur
univers. Le résultat n’en est que plus effrayant», précise-t-il.
Pour que le passage d’un film de
guerre traditionnel à un thriller horrifique soit le plus
fluide possible, il aura fallu longuement travailler le scénario,
comme le note Cohen. «Billy est un bosseur acharné et n’a pas
ménagé ses efforts pour que le script soit le plus abouti
possible», dit-il. «On a semé quelques indices pour que
la transition ne semble pas trop brusque. Mais dans le même temps,
on ne voulait pas abattre toutes nos cartes trop rapidement, afin de
conserver une part de mystère».
Selon Abrams, le passage d’un
registre à l’autre est facilité par la nature effrayante des
combats de la Seconde Guerre mondiale : «D’entrée de jeu,
les horreurs de la guerre sont au cœur du récit si bien que
lorsqu’on en découvre la dimension fantastique et sanglante, on ne
plonge pas dans l’inconnu».
Cohen était reconnaissant vis-à-vis
de J.J. Abrams et à Lindsey Weber, de Bad Robot,
d’avoir enrichi le scénario. «J.J. et Lindsey ont joué un
rôle déterminant dans le développement initial du projet »,
souligne-t-il. «Ils ont une formidable intuition en matière de
personnages, de dramaturgie et de construction, et J.J. est
toujours ouvert aux idées novatrices qu’on ne voit pas dans le
cinéma actuel. À chaque étape de la production, il s’est attaché
à obtenir un résultat final le plus satisfaisant possible. Et du
coup, c’est ce qui oblige chacun à se donner au
maximum».
UNE VISION D’ENSEMBLE
Alors que le scénario n’était pas
encore finalisé, les producteurs se sont mis en quête d’un
réalisateur à la fois sensible et féru d’action capable
d’injecter l’énergie nécessaire à OVERLORD. L’équipe de
Bad Robot avait été favorablement impressionnée par le
thriller SON OF A GUN (2014), premier long métrage de
l’Australien Julius Avery interprété par Ewan McGregor, Brenton
Thwaites et Alicia Vikander. « On avait trouvé le film magnifique
et plein d’énergie, tout en permettant au spectateur de s’attacher
aux personnages », indique Cohen. «On était également sensibles
au fait que Julius vienne davantage du thriller que du pur cinéma
d’horreur, et qu’il puisse ainsi donner au film un style âpre et
réaliste ».
Admirateur depuis longtemps d’Abrams
et de Bad Robot, Avery a été convié à un rendez-vous avec
les producteurs, suite à une projection privée de SON OF A
GUN. « Ils m’ont parlé de mon prochain projet et ont évoqué
plusieurs scénarios qui les enthousiasmaient », se remémore
Avery. «Celui qui m’a immédiatement séduit était OVERLORD. J’ai
été bluffé parce que je n’avais jamais rien lu de tel et qu’il
se démarquait nettement de tout ce que j’avais fait
jusque-là».
Si les séquences d’action
trépidantes et l’originalité du propos ont d’abord retenu
l’attention du réalisateur, c’est pour une raison plus
personnelle qu’il a été sensible au contexte historique du
projet. En effet, il a été profondément marqué par
l’expérience de son grand-père, vétéran australien de la
campagne d’Afrique du Nord des Alliés pendant la Seconde
Guerre mondiale. Il se souvient encore des clichés de ses aventures
qu’il lui a montrés. «Il me faisait assoir sur ses
genoux et me montrait ces photos sidérantes», reprend Avery.
«Depuis cette époque, je rêvais de faire un film se déroulant
pendant la Seconde Guerre mondiale ».
Selon Lindsey Weber, Avery
correspondait en tout point au genre de metteur en scène que
recherchait Bad Robot pour OVERLORD. « Julius est doué, il a
un vrai point de vue, il a un grand sens du travail d’équipe,
c’est un formidable cinéphile et la psychologie des personnages
l’intéresse », dit-elle. « Il se trouve par ailleurs qu’il avait
une formidable vision du film, si bien qu’on était convaincus
qu’il était l’homme de la situation pour réaliser OVERLORD».
Abrams était notamment certain
qu’Avery serait à même de mettre en place un univers
réaliste et crédible dans lequel évolueraient par la suite des
créatures fantastiques. «Ce qui m’a emballé dans sa démarche,
c’est qu’il envisageait ce projet avant tout comme une histoire
classique d’hommes embarqués dans une mission qui basculait
ensuite dans un univers déjanté et terrifiant», indique le
producteur. «Il savait exactement comment installer le climat de la
première partie du film pour préparer le spectateur à ce qui
allait suivre».
Pour Lindsay Cohen, l’équipe de
Bad Robot a eu raison de faire confiance aux talents de
metteur en scène d’Avery. «Julius insuffle une énergie et une
envergure cinématographique à tout ce qu’il filme, et c’est
exactement ce qu’il nous fallait pour un projet comme OVERLORD»,
dit-elle. «Il s’est passionné pour le script d’entrée de jeu
et savait d’emblée quel style visuel il allait donner au
film. Le résultat est époustouflant».
DEUX BRILLANTS SCÉNARISTES
Après avoir écrit plusieurs versions
du scénario d’OVERLORD, le scénariste Billy Ray s’est attelé à
la série THE LAST TYCOON dont il est aussi coauteur. C’est à ce
moment-là que la production a sollicité Mark L. Smith pour
retravailler la dernière mouture du script.
Smith était fasciné par le dispositif
singulier du film et n’a pas tardé à accepter la proposition de
Bad Robot. «L’atmosphère du film était extraordinaire et je
me suis dit que le mélange des genres était dément»,
s’enthousiasme-t-il. « J’ai été séduit par ce projet
d’aventure totalement déjantée, se déroulant pendant la Seconde
Guerre mondiale, dont on pense qu’il s’agit d’un film d’action
classique – avant d’être transporté dans un tout autre monde.
Toutes les fondations étaient en place : je me les suis
appropriées et je me suis éclaté ! »
Par ailleurs, Smith était enchanté
d’entamer une collaboration avec Abrams. «C’est formidable de
travailler à ses côtés car son cerveau fonctionne à une vitesse
hallucinante », déclare le scénariste. « Il trouve des idées
auxquelles je ne penserais jamais tout seul, et il a une imagination
incroyablement fertile. On peut se contenter de lui donner un concept
très abstrait et il vous renvoie la balle avec un foisonnement
d’idées géniales ! Ensuite, il suffit d’en retenir les
meilleures…»
Smith a collaboré avec Bad Robot
pour développer des personnages supplémentaires et orienter le
projet vers l’ambitieux film qu’il est devenu. «Billy Ray et
Mark Smith sont de brillants auteurs qui ont excellé dans des genres
très différents, et on a eu la chance de travailler avec eux deux
pour OVERLORD», affirme Abrams. «Ils ont su donner au scénario
l’envergure qu’on recherchait tous. Autrement dit, on a pu rester
fidèle au script pendant le tournage, sans avoir besoin de réécrire
certaines scènes».
Pour Smith, qui a coécrit le film
d’aventures crépusculaires THE REVENANT avec Alejandro G.
Iñárritu, cinéaste oscarisé, il s’agissait de restituer
plusieurs détails de l’époque avec un grand souci d’exactitude
historique, tout particulièrement dans la première partie du film.
« Mélanger le réalisme et le surnaturel est d’autant plus
difficile qu’on cherche à rester fidèle à la réalité
historique», dit-il. « Je me suis efforcé d’être le plus fidèle
possible à ce qui se passait en 1944, mais il me fallait également
intégrer au script une dimension fantastique. Autant dire que
c’était parfois un numéro d’équilibriste périlleux ».
Fidèle à la tradition de Bad Robot
de produire des films axés sur la psychologie des personnages, Smith
a pris le temps de construire la personnalité de chacun des
protagonistes. « Les scènes d’action n’ont aucun sens
si le spectateur ne s’attache pas aux personnages»,
raconte-t-il. «Du coup, sur OVERLORD, j’ai commencé par peaufiner
les personnages des soldats. Une fois qu’on a tissé des
rapports très forts entre eux, on peut les plonger dans n’importe
univers, aussi déjanté soit-il : l’histoire tiendra la
route».
Par ailleurs, Smith a tenté de faire
monter la tension parmi les soldats de l’unité, qu’ils soient de
jeunes conscrits terrorisés ou des vétérans aguerris. «On fait
d’abord la connaissance de ce groupe de soldats très hétéroclite,
contraints de travailler ensemble», dit-il. «Il aurait été plus
simple de faire en sorte qu’ils s’entendent bien et qu’ils
passent du bon temps tous ensemble, mais on a préféré corser les
choses. Du coup, ils ont encore plus de motifs d’inquiétude
lorsque la situation tourne à l’horreur».
Smith, qui a collaboré étroitement
avec Avery pour finaliser le scénario, ne tarit pas d’éloges à
l’égard du réalisateur. «Très en amont, Julius m’a fait
part de sa vision personnelle du film», reprend-il. «Il a un sens
extraordinaire du cadre et un style visuel qui n’appartient
qu’à lui, et il est à l’affût de choses que la plupart
des metteurs en scène ne remarqueraient pas. Il a le don de rendre
chaque scène unique. Une véritable émulation s’est nouée entre
J.J. et lui».
HÉROS ET SALAUDS
La production a réuni un casting
international éblouissant. Pour Bad Robot, il était important
de faire appel à des comédiens d’horizons très différents, afin
d’avoir les meilleurs acteurs correspondant aux rôles. «Pendant
les auditions, on m’a rappelé que si on avait respecté
scrupuleusement la vérité historique, les parachutistes auraient
tous été blancs car la ségrégation frappait aussi l’armée»,
explique Abrams. «Mais s’il n’y avait effectivement pas de
soldats noirs dans une unité comme celle du film dans la vraie vie,
il n’y avait pas non plus de monstres qui se cachaient sous les
églises ! Du coup, on a décidé d’ouvrir le casting à tous et on
a réuni des comédiens magnifiques. Et même si ce n’est pas d’une
parfaite exactitude historique, c’est follement divertissant !»
Lindsey Weber partage l’enthousiasme
d’Abrams : «Nos comédiens ont énormément apporté à ce
film», dit-elle. «Nous avons eu une chance inouïe de réunir
autant de jeunes acteurs prometteurs».
Pour le rôle principal du 2nde classe
Boyce, la production a engagé Jovan Adepo : «On était
convaincus qu’il nous fallait quelqu’un qui incarne le regard du
spectateur», explique Abrams. «Quelqu’un dont les angoisses nous
semblent immédiatement familières. On a rencontré pas mal de gens
différents et quand on a vu Jovan, on s’est dit qu’il était
parfait. Il est attachant, intelligent et insuffle une vraie gravité
à son personnage. On pourrait se dire que c’est juste un ado banal
projeté dans une situation étrange qui lui semble inextricable».
Cohen était surtout intéressé par le
jeu subtil et tout en retenue d’Adepo. «Jovan a un regard et une
gestuelle incroyablement expressifs, et beaucoup de choses passent
dans son jeu d’une grande subtilité», indique le producteur. «Il
dégage une vulnérabilité, mais aussi une grande force qui se
manifeste à des moments-clés. On ne peut qu’être en empathie
avec lui, ce qui était fondamental pour que le spectateur
entre dans l’univers du film».
Adepo a aussitôt été séduit par le
scénario, et notamment par la perspective de camper Boyce comme
un héros improbable plutôt que comme un sauveur invincible. «Je
préfère les personnages qui assument leur vulnérabilité, et J.J.
défend les outsiders dans la plupart des films qu’il produit»,
note l’acteur qui a joué dans FENCES de Denzel Washington et la
série THE LEFTOVERS, et qu’on retrouvera dans la deuxième
saison de JACK RYAN et dans la minisérie THE CENTRAL PARK FIVE d’Ava
DuVernay. «Boyce ne s’intègre pas tout de suite aux autres
soldats», dit-il. «Quand on fait sa connaissance, on ne sait pas
bien s’il est même capable de s’en sortir vivant. Non pas parce
qu’il est inapte physiquement, mais parce qu’il n’est pas de la
même trempe que les autres. C’est ce qui en fait un personnage
intéressant auquel s’attacher et s’identifier».
Aux antipodes de Boyce, le caporal Ford
(Wyatt Russell) est un homme endurci. Expert en explosifs
expérimenté, il a été témoin de scènes chaotiques sur le front
et prend la tête de ce groupe hétéroclite de soldats au début du
film.
« Il fallait que Ford puisse
impressionner le spectateur, mais qu’il soit aussi le type qu’on
aimerait avoir à ses côtés si on vous parachutait en territoire
ennemi », précise Abrams. «On voulait un acteur d’une grande
force intérieure et au physique rugueux, et c’est un équilibre
très difficile à trouver. Mais quand on a rencontré Wyatt, on a
compris qu’il avait toutes les qualités requises».
Alors que la production était tout
près de recruter le jeune homme, un problème lié à sa coiffure a
failli compromettre sa participation. En effet, il s’était déjà
engagé à jouer un ancien surfeur négligé pour la série LODGE 49,
produite par AMC. Or, son contrat stipulait qu’il ne pouvait en
aucun cas se couper les cheveux ou se raser la barbe, ce qui était
parfaitement contradictoire avec les exigences de son rôle dans
OVERLORD. Au bout de plusieurs mois de négociations, l’équipe
d’OVERLORD a fini par couper les cheveux de Russell, puis lui
a ajouté des extensions de cheveux, garantissant ainsi à la
production de LODGE 49 qu’il aurait une allure crédible pour son
rôle.
«On l’a raccompagné aux studio AMC
en personne afin que les producteurs puissent inspecter sa chevelure
de près », s’amuse Weber. «Par chance, tout s’est bien passé
car Wyatt possède une force tranquille correspondant parfaitement à
Ford. Quand il sourit et qu’on perçoit sa douceur derrière sa
carapace, on ne peut que l’aimer».
Si le parcours de Ford reste
mystérieux, Russell s’est imaginé un profil psychologique du
personnage pour mieux l’incarner : « Je me suis dit que Ford
avait sans doute un boulot banal avant la guerre », déclare-t-il. «
Il l’a abandonné et s’est engagé dans l’armée parce que
c’était la chose à faire à l’époque. Il sait diriger les
autres et se fait respecter quand il leur dit quoi faire, et comment
s’y prendre ».
La production a confié à la Française
Mathilde Ollivier le rôle de Chloé, jeune villageoise orpheline qui
propose aux soldats américains de les cacher, au péril de sa vie.
« Mathilde nous a littéralement
bluffés quand elle a passé son audition », souligne Avery, en
parlant de la jeune comédienne qui finit par se battre aux côtés
des G.I. «Elle a été formidable, dans sa manière de s’approprier
le scénario et dans ses prouesses physiques. À mon avis, elle
pourrait devenir une héroïne de films d’action géniale si elle
le souhaitait. Dans OVERLORD, elle combat les ennemis en se servant
d’un véritable lance-flammes !»
Il était d’autant plus essentiel de
choisir la bonne actrice que Chloé est le seul personnage féminin
du film, comme l’explique Lindsey Weber. «Quelle que soit
la comédienne sur laquelle se portait notre choix, elle allait
avoir un sacré poids sur les épaules, si bien qu’on a été très
exigeants», dit-elle. «Et c’est alors qu’on est tombés sur
Mathilde qui possède un mélange très rare de force, de
vulnérabilité, d’humour et d’aptitudes physiques ».
Abrams a été enchanté par la force
intérieure que Mathilde Ollivier a insufflée à son jeu :
«Pour Chloé, il nous fallait une actrice qui dépasse le simple
archétype de la jeune provinciale », confie-t-il. «Elle devait
être capable de se défendre et de protéger sa famille dans ce
village occupé, et Mathilde n’a pas seulement fait preuve de force
et de crédibilité, mais elle a aussi témoigné d’un solide sens
de l’humour. Elle est parfaitement à la hauteur de ses excellents
partenaires, et c’est un vrai bonheur de la voir dans son premier
film de studio. Je suis convaincu qu’un formidable avenir
l’attend».
La qualité des films d’action et
d’horreur se mesure souvent à la force de leurs antagonistes,
et Abrams estime qu’OVERLORD est promis à un grand succès en
grande partie grâce à la prestation glaçante de Pilou Asbæk sous
les traits de l’officier Wafner.
« Pilou campe Wafner comme un salaud
absolu », déclare le producteur. «C’est un personnage à la
fois profond et pervers, et Pilou l’incarne avec une force
incroyable sans jamais surjouer».
Pour permettre au comédien danois de
mieux se préparer, Avery et Asbæk ont eu plusieurs discussions sur
d’authentiques figures de la Seconde Guerre mondiale. «On s’est
essentiellement attachés à un haut gradé de l’armée qui
habitait un village occupé et qui était souvent un type enjoué et
jovial», note le réalisateur. «Il était cordial, aimait se sentir
à l’aise dans ses vêtements et appréciait le chocolat au
lait. Mais en l’espace d’un instant, il pouvait disjoncter, vous
tirer une balle dans la tête, puis terminer son chocolat. Pilou
voulait interpréter Wafner dans cet esprit. Au lieu de défoncer la
porte de chez Chloé, il frappe doucement et demande s’il peut
entrer. C’est déstabilisant d’observer une démarche aussi
manipulatrice».
À l’affiche de la série BORGEN et
de plusieurs productions américaines comme GHOST IN THE SHELL et
GAME OF THRONES, Asbæk a saisi l’opportunité d’incarner le sale
type violent d’OVERLORD. « En général, je trouve toujours un peu
ennuyeux d’incarner le personnage principal car on est censé être
le pilier de l’intrigue et être le mec très droit dans ses
bottes», remarque le comédien. «Mais quand on joue le salaud, on
peut prendre tout un tas de décisions délirantes ! On peut aller
dans l’outrance et c’est ce que j’aime dans le métier
d’acteur. En plus, Julius est un metteur en scène visionnaire,
extrêmement doux et humble. Il était toujours ouvert aux idées les
plus déjantées que je pouvais lui soumettre, et il
m’encourageait à en proposer d’autres ».
BIENVENUE AU CAMP D’ENTRAÎNEMENT
Pour permettre aux principaux comédiens
de s’initier à leurs rôles de soldats super entraînés, la
production a engagé le sergent Joe Farnsw, ancien Marine, comme
consultant.
«Quand on tourne un film comme
OVERLORD, on doit trouver le bon équilibre entre la nécessité de
captiver le spectateur et celle de ne pas froisser les passionnés de
récits militaires susceptibles de voir le film», déclare
Farnsworth, qui a participé aux opérations Bouclier du désert et
Tempête du désert, et été instructeur spécialisé dans le
maniement des armes et les tactiques opérationnelles à Camp
Pendleton. « Au départ, j’ai été contacté par la
chef-cascadeuse Jo McLaren qui m’a demandé si elle pouvait me
confier l’entraînement d’acteurs pour un film situé pendant la
Seconde Guerre mondiale, mettant en scène des parachutistes. Il
fallait qu’on ait le sentiment que les acteurs soient des
militaires professionnels, si bien que j’ai aussitôt eu l’idée
d’un camp d’entraînement».
Après avoir occupé la même fonction
sur d’importantes productions comme BAND OF BROTHERS –
FRÈRES D’ARMES et BAND OF BROTHERS : L’ENFER DU PACIFIQUE,
Farnsworth a été surpris de se retrouver dans un contexte beaucoup
plus intime sur le plateau d’OVERLORD. «C’est le plus petit
groupe d’acteurs que j’ai eu à entrainer », souligne-t-il.
«Quand on tourne un film de guerre, il s’agit d’une production
de grande ampleur, mais cette fois, j’avais essentiellement affaire
à cinq comédiens».
Résultat : le groupe modeste de
«stagiaires» a fait l’objet de bien plus d’attentions que les
comédiens ne l’espéraient, comme l’explique l’ancien Marine
qui est consultant technique et doublure cascades depuis plus de
vingt ans. «Ils auront fait leurs ‘classes’ sur un mode un peu
inhabituel car ils ne pouvaient pas m’échapper», reprend-il.
«J’étais sur leur dos 24 h sur 24, sept jours sur sept. À chaque
fois qu’ils se dissipaient, j’étais là pour les remettre
d’équerre comme dans l’armée, et ça ne plaît pas à tout le
monde».
Outre les exigences physiques liées à
leurs rôles, Farnsworth a permis aux comédiens de bien comprendre
la terrible pression psychologique à laquelle sont soumis les
soldats de métier. L’ancien Marine n’a pas hésité à les
harceler alors qu’ils «patrouillaient» au cours d’une nuit.
«L’aspect le plus éprouvant du combat, c’est le stress – et
je ne leur ai donc jamais foutu la paix», affirme-t-il. «Du coup,
quand ils expriment une émotion à l’écran, ils la ressentent
vraiment et ça se voit sur leur visage».
Pour Avery, ce réalisme était
primordial. «On a soumis les acteurs à l’expérience du camp
d’entraînement, sans qu’ils puissent avoir accès à un
téléphone, à un téléviseur ou au moindre confort moderne»,
insiste le réalisateur. «Grâce à ce dispositif, ils avaient un
objectif commun, et c’était une manière de créer une forme de
complicité entre eux, d’autant plus qu’ils éprouvaient tous les
mêmes souffrances. Au bout du compte, ils ont vécu une expérience
qui les aura marqués à vie».
Pour Adepo, l’entraînement s’est
révélé inestimable, permettant aux cinq acteurs, qui ne se
connaissaient pas, de former un groupe uni. «OVERLORD parle
notamment du sentiment de fraternité entre soldats, si bien que
c’était important de faire nos classes tous ensemble », note le
comédien. « Pour moi, c’était crucial. Quand on a débarqué
sur place, personne ne savait à quoi s’attendre. Le programme que
le sergent Farnsworth nous a annoncé n’était guère réjouissant
! Pour être honnête, il a même été assez déprimant, et je crois
que la plupart d’entre nous étions terrorisés. En fin de compte,
c’était difficile et déroutant. Et stressant. Mais c’était
totalement nécessaire, et ça se voit à l’image».
Dominic Applewhite, qui campe le GI
novice Jacob Ronsenfeld, considère que les classes ont été
aussi éprouvantes que gratifiantes. «En gros, on nous a installés
dans une fourgonnette et on a nous a emmenés au cœur du
Buckinghamshire, à plusieurs kilomètres de distance du lieu de
tournage », se souvient-il. « Aucun d’entre nous n’avait la
moindre idée de l’endroit où on était précisément».
Sans que le jeune comédien s’en
doute, le sergent instructeur n’allait pas tarder à focaliser son
attention sur lui. « Il fallait tous qu’on l’appelle Monsieur le
sergent, et j’ai été un peu stupéfait parce qu’il m’avait
vraiment dans le collimateur», souligne Applewhite. «N’oubliez
pas que j’avais été engagé très peu de temps auparavant, et que
je ne connaissais presque rien. J’ai essayé de jouer au dur, mais
il m’a rapidement repéré. Il me criait “Je t’ai percé
à jour, Applewhite ! Je vois bien que tu es terrorisé ! Mais
je vais faire de toi le plus gros enfoiré de tous les temps
!”»
Cet acharnement n’a pas été vain,
selon le chef armurier Sam Dormer. « Dominic m’a vraiment
impressionné », confie-t-il. «Au départ, il était plutôt
craintif, mais vers la fin du tournage, il savait comment débloquer
une arme sans qu’on ait à le lui demander. Il tirait, se planquait
derrière des murs, déblayait des obstacles très rapidement,
rechargeait le chargeur, et tirait à nouveau. Détail amusant :
alors qu’il était l’un des acteurs les moins à l’aise au
départ, il a fini par être l’un de ceux qui avaient le plus
d’assurance».
AU CŒUR DE L’ACTION
Les classes au camp d’entraînement
se sont avérées particulièrement utiles pour la séquence
d’ouverture, stupéfiante, à bord d’un avion de transport
militaire C-47. Grâce à cette scène hors du commun, mobilisant des
effets spéciaux étourdissants et des cascades réglées au
millimètre, OVERLORD s’impose aussitôt comme un film d’action
testostéroné et stylé !
«Tout au long de l’écriture du
scénario, un élément est resté inchangé», indique Cohen.
«La scène d’ouverture à bord de l’avion, où on fait
la connaissance de l’ensemble des personnages juste avant le saut
en parachute, était l’une des pierres angulaires de la première
version du script. Elle est à la fois terrifiante et captivante,
et elle vous plonge dans le film en vous prenant aux tripes».
Dans le rôle de Tibbet, grande gueule
un peu trop sûr de lui, John Magaro offre au film ses moments les
plus drôles. Il explique que l’intervention de Farnsworth
s’est révélée décisive pour le tournage de la séquence
d’ouverture aérienne. «Le camp d’entraînement nous a vraiment
préparés à ce saut dans le vide», dit-il. «Ils ont construit cet
incroyable fuselage grandeur nature, et ont fait en sorte que les
acteurs fassent leur plongeon à partir de là. L’habitacle était
très étroit et c’était difficile d’y tourner, mais grâce à
notre entraînement, on a serré les dents et on s’en est sortis
tous ensemble».
Pour intensifier encore le sentiment de
réalisme, Avery tenait à bâtir le plateau sur une plateforme
mobile. «On a construit l’intérieur – et une partie de
l’extérieur – d’un C-47 sur un cardan, afin de pouvoir le
déplacer dans tous les sens, et lui faire subir des secousses à
notre guise», indique le réalisateur. «Du coup, les acteurs
étaient à même de réagir à une situation concrète».
Selon Adepo, grâce au mélange de
cascades, d’effets et de cadrages ultrasophistiqués, il
n’oubliera jamais la scène du plongeon. «Le décor du C-47
était hallucinant», confie-t-il. «Le fait d’être sur une
réplique exacte de l’avion, munie de tout le matériel et de
lourds parachutes, a été particulièrement inconfortable, mais
ça m’a permis de comprendre immédiatement l’état d’esprit
de ces soldats quand ils étaient face à ce type de défi. Je savais
qu’il fallait que j’arrive à me convaincre de me jeter à l’eau,
mais le résultat est stupéfiant à l’image».
Abrams a été enchanté de voir la
scène du C-47 finalisée et montée. «Elle a produit l’effet que
je recherchais, à savoir vous captiver et vous faire ressentir ce
que ces pauvres garçons devaient affronter », dit-il. « La mise en
scène de Julius, surtout pour la séquence où l’avion
descend en piqué avant de s’écraser, est tout simplement
extraordinaire».
LES COULEURS DE LA GUERRE
Pour capter le moindre détail des
images évocatrices d’Avery, la production a fait appel à deux
grands chefsopérateurs : Fabian Wagner, qui a participé à la prépa
et à la première partie du tournage, et Laurie Rose qui a rejoint
l’équipe pendant quatre semaines, au moment où Wagner a dû
quitter le plateau pour aller s’occuper d’un proche malade.
Au lieu d’opter pour une palette de
couleurs sépia, désormais caractéristiques des films de guerre
contemporains, Avery et Wagner ont imaginé un style visuel
flamboyant. «On voulait éviter les tons désaturés qu’on a trop
l’habitude de voir dans les films de guerre de nos jours »,
remarque le réalisateur. «On a donc choisi des couleurs vives».
Selon Wagner, Avery avait décidé très
en amont d’adopter une palette chromatique chatoyante. «Ça a été
l’un de nos premiers sujets de discussion avec Julius, et ce
scénario de film de guerre se prêtait particulièrement à un style
visuel plus enlevé», rapporte-t-il.
La production a également délaissé
les objectifs de caméra modernes pour recourir à d’autres,
plus anciens et plus chargés d’histoire. «On a choisi de tourner
avec des objectifs anamorphiques parce qu’on ne voulait pas de la
netteté et de la précision des nouvelles lentilles», explique
Avery. «On voulait un rendu plus doux pour donner le sentiment que
le film se déroule vraiment dans le passé».
Étant donné qu’OVERLORD fait appel
à des effets visuels sophistiqués, les directeurs de la photo
devaient être aguerris dans le maniement de ce type de matériel.
«C’est un vrai défi, mais j’adore ça», raconte Wagner qui a
éclairé GAME OF THRONES, JUSTICE LEAGUE et VICTOR
FRANKENSTEIN. «Personnellement, je préfère les effets réels,
car je trouve qu’ils sont beaucoup plus utiles pour les acteurs et
l’équipe effets visuels qui intervient par la suite pour
rehausser l’ensemble».
Le chef-opérateur, qui a
particulièrement apprécié la séquence d’ouverture, a passé
plusieurs semaines à préparer soigneusement la scène avec
Avery. «On tenait à ce qu’elle soit captivante et
terrifiante», dit-il. «À chaque fois qu’on en parlait, on
avait de nouvelles idées pour l’améliorer. Sur un plan technique
et artistique, c’était le plus gros défi sur ce film».
Avery s’est appuyé sur des
références cinématographiques pour mieux expliquer à ses
chefs-opérateurs le style visuel qu’il souhaitait. « Julius nous
a parlé d’APOCALYPSE NOW, ce qui n’est pas la moindre des
références bien évidemment, d’autant qu’on y voit certaines
images de guerre parmi les plus impressionnantes au monde »,
déclare Rose. « Il m’a aussi remis un livre truffé d’idées
visuelles concocté par le chef-décorateur Jon Henson, ce qui nous a
permis d’avoir un formidable aperçu du film».
Le basculement de l’action vers
l’horreur qui se produit à mi-parcours du film nécessitait
un changement de lumière, comme le précise Rose : «À ce
moment-là, on intègre des éclairages industriels, notamment
dans les laboratoires souterrains, qui tranchent radicalement avec
les charmants intérieurs faiblement éclairés du village français
auxquels on s’était habitué jusque-là».
Depuis ses débuts sur KILL LIST, film
d’horreur de Ben Wheatley plébiscité par la critique, Rose est
passé maître dans l’art de terrifier le spectateur à l’aide
d’une caméra. Un talent qui s’est avéré très utile sur
OVERLORD. « C’était franchement réjouissant de participer à ce
projet », dit-il. «J’ai travaillé avec une équipe magnifique et
j’ai été constamment soutenu par Bad Robot. Tout le monde
était galvanisé par l’histoire délirante qu’on était en train
de raconter !»
TIRÉS À QUATRE ÉPINGLES
Trois fois citée à l’Oscar, Anna B.
Sheppard, à qui on doit les costumes de BAND OF BROTHERS – FRÈRES
D’ARMES, LA LISTE DE SCHINDLER et INGLORIOUS BASTERDS, a habillé
les acteurs avec des uniformes militaires d’époque.
«Anna est l’une des plus grandes
chefs-costumières au monde», s’enthousiasme Avery. «On
devait faire en sorte que chaque costume donne le sentiment d’avoir
déjà été porté. Du coup, elle est restée à mes côtés pendant
que je chipotais pour chaque couture et chaque détail. C’est
une merveilleuse collaboratrice».
Le talent d’Anna B. Sheppard se
manifeste aussi dans les costumes civils. Fabriqué entièrement à
la main, chaque vêtement a été conçu pour paraître aussi
réaliste que possible. «Par exemple, on a fabriqué plusieurs
tissus imprimés pour les tenues de Chloé, puis on les a teints
et vieillis en fonction de sa trajectoire dans le film»,
analyse la chef-costumière. «C’est très difficile de créer un
costume comme celui que porte Chloé car il doit tenir toute la durée
du film et rester attrayant vers la fin. Pour y parvenir, on lui a
ajouté des épaisseurs, comme des pulls et une veste en cuir. On lui
a même tricoté des chaussettes par souci d’authenticité».
Détail amusant : le personnage le
plus redoutable d’OVERLORD est aussi le mieux habillé. « Wafner
est d’allure assez élégante, et son style tranche avec sa vraie
nature», relate la chef-costumière. «Il semble charmant, mais au
fond de lui, c’est un assassin. On pourrait même dire que ses
vêtements lui servent de camouflage».
Pour renforcer l’élégance du
personnage, Anna B. Sheppard a rallongé son manteau de cuir, lui a
fabriqué une paire de bottes sur mesure et a fait en sorte que son
chapeau soit légèrement penché. « En général, les uniformes
militaires allemands sont très bien coupés et élégants »,
dit-elle, «et c’est pour cette raison que dans OVERLORD les
Allemands sont bien mieux habillés que les soldats américains
en treillis».
DES MONSTRES EN PAGAILLE
Depuis dix ans, Bad Robot a conçu
quelques spécimens de monstres qui ont marqué les esprits, comme
la gigantesque créature détruisant tout sur son passage de
CLOVERFIELD, l’alien destructeur de SUPER 8 et la ménagerie de
mutants de la série FRINGE. Mais si ces monstres sont effrayants, on
croise dans OVERLORD les créatures les plus épouvantables jamais
imaginées par Abrams et son équipe.
«On a eu d’innombrables
conversations sur leur allure », se souvient Abrams. «L’une de
mes préférées reste ce monstre étrange qui traque nos héros
dans le souterrain. Elle a une allure sensationnelle, elle est
plus vraie que nature et elle est totalement terrifiante».
Le fait que la production ait
essentiellement fait appel à des effets réels ne fait que renforcer
l’horreur, selon Abrams. « Il ne s’agit pas d’une créature
qu’on aurait ajoutée à la dernière minute grâce aux effets
infographiques », dit-il. «Elle est tangible et réelle. C’est ce
qui me plaît dans les dangers qui rôdent dans OVERLORD. C’était
formidable de voir ces créatures s’animer sous nos yeux grâce à
ce mélange de prothèses, d’interprétation par un acteur et
d’effets numériques ».
Le prothésiste Tristan Versluis a
travaillé en étroite collaboration avec Avery pour obtenir le style
que le réalisateur avait en tête. «On a passé plusieurs
semaines à évoquer les créatures et on a testé plusieurs croquis
pour arriver à ce qu’on cherchait », explique-t-il. «Nous avions
des références visuelles tous azimuts. Nous avons parlé de peau
et de muscles translucides. Nous avons réfléchi à la
manière dont les os peuvent se casser, puis se reformer. Nous nous
sommes inspirés de toutes sortes de choses, y compris des
pathologies et de plusieurs espèces animales».
Pour une scène bien spécifique, Avery
a apporté un curieux objet sur le plateau pour que l’équipe
s’en inspire. « Le script parle d’un personnage qui donne le
sentiment de pourrir de l’intérieur, si bien que la peau devait
être sombre et être couverte de cloques», raconte Versluis. «
Julius a débarqué un jour avec un drôle de champignon noir, fixé
à une branche. Il était noir mat, boursouflé et répugnant. Il me
l’a donné en me disant : ‘Je veux que ça ressemble à ça
!’ Du coup, on s’est servi de ce champignon pour la peau couverte
de cloques, et on a fait quelques tests pour voir
comment la lumière s’y reflétait».
À un autre moment du film, Wafner
survit à une balle dans la tête. Visuellement, le résultat
exigeait un savant mélange d’effets prosthétiques et numériques.
«On a fait plusieurs croquis d’un homme à qui il manque la moitié
du visage, et on a obtenu un portrait répugnant», déclare le
réalisateur. «C’est alors que j’ai pris conscience qu’on
repoussait les limites du genre».
Le plus difficile consistait à
concevoir des effets qui ne gênent pas le jeu d’Asbæk.
«S’agissant de la blessure, on ne voulait pas voir le visage de
l’acteur disparaître sous les prothèses», indique Versluis. «On
souhaitait qu’il soit effrayant, mais sans qu’il se transforme
totalement en une créature surnaturelle. On a davantage opté pour
l’allure d’un homme grièvement blessé à la tête que pour une
dimension fantastique».
Pour la touche finale, la production a
fixé une prothèse dentaire aux mâchoires supérieure et inférieure
de l’acteur, si bien qu’on a l’impression que le coin de sa
bouche a été arraché sans gêner son élocution. «Il y avait
trois étapes distinctes dans l’obtention de ce rendu à mesure que
les difformités du personnage sont de plus en plus affreuses», note
Versluis. « L’étape finale nécessitait quatre heures
de maquillage prosthétique. Par chance, le comédien était un
garçon formidable et semblait même y prendre goût !»
Adepo n’avait encore jamais tourné
avec des monstres. «Voir ces créatures en chair et en os était
ahurissant», ditil. «Comme si tout ce que les créateurs avaient
imaginé devenait soudain réalité. Ils étaient flippants ! Mais
ils sont utiles à la progression de l’intrigue, et le spectateur
va être bluffé en les voyant !»
SURPRISES MUSICALES
Le compositeur australien Jed Kurzel,
auteur de la musique de SON OF A GUN d’Avery, a refait
équipe avec le réalisateur pour OVERLORD. Comme pour le projet
précédent, Kurzel est intervenu au moment où un premier montage
avait été réalisé. «J’arrive souvent quand Julius a le
sentiment qu’il tient une version suffisamment aboutie du film, et
puis on la visionne ensemble et on lance des idées en s’inspirant
de ses intuitions et de ma réaction première », note le
compositeur. « Pour OVERLORD, Julius savait précisément le type de
sonorités qu’il voulait, et on était souvent du même
avis ».
Les deux hommes ont commencé par
évoquer la manière d’utiliser la musique pour souligner
les passages d’un genre à l’autre. «Julius souhaitait
qu’on ressente, à travers la partition, qu’il y avait une
dimension insolite dans l’intrigue, si bien que j’ai mis de côté
le registre guerrier et que j’ai imprégné la matière musicale
d’un sentiment de malaise sous-jacent », rapporte Kurzel. « Le
plus difficile, c’était de savoir à quel moment faire comprendre
au spectateur qu’il a glissé dans une autre dimension».
Pour obtenir cette atmosphère, Kurzel
a mêlé des éléments d’orchestre classique, des sonorités
synthétiques et des instruments dont le son est déformé. « Je
voulais donner le sentiment que les instruments de musique ont
été corrompus par un élément étranger », poursuit-il. «D’une
certaine manière, les sons synthétiques agissent comme un sérum
malsain injecté dans le système sanguin».
En outre, Kurzel a conçu une partition
destinée à faire monter la tension des scènes de suspense
trépidantes. «Sur un plan musical, on peut obtenir les effets
de suspense en fondant la partition dans la bande-son
d’ensemble», dit-il. «C’est extrêmement déstabilisant quand
on ne sait plus où l’un s’achève et l’autre démarre. On peut
aussi y parvenir en ajoutant des instruments électroniques et
en modifiant la tonalité des instruments ».
LE MONSTRE SE DÉCHAÎNE
Au moment où OVERLORD s’apprête à
déferler sur les écrans du monde entier, Abrams est ravi à l’idée
de captiver toute une nouvelle génération de spectateurs. « Avec
OVERLORD, on s’embarque dans une virée étourdissante à la fois
drôle, terrifiante, étrange, déjantée, émouvante et surtout
épatante», dit-il. « J’ai toujours su que le résultat pouvait
être vraiment unique si la bonne personne était aux manettes, et
Julius Avery a fait un boulot exceptionnel».
Cohen acquiesce : «C’est une
expérience exaltante qui permet de s’attacher à ces personnages
et à leur survie. On est rivé à son fauteuil, et c’est le genre
de film qui vous projette dans un territoire encore inexploré».
En dépit de la dimension horrifique de
l’histoire, Smith espère que le spectateur sera agréablement
surpris par la drôlerie du film. «Au-delà de l’action et des
scènes terrifiantes, il y a aussi beaucoup d’humour dans OVERLORD
», déclare le scénariste. « On a injecté de l’humour dans des
situations de très grand suspense, ce qui permet d’atténuer la
tension quand on a besoin d’une petite pause pour reprendre son
souffle ».
À tous ceux qui craignent d’être
perturbés par les monstres, la violence ou les expériences
scientifiques délirantes, Avery tient à leur dire : «Je
conseille à tous les spectateurs terrifiés par les images de rester
jusqu’au bout car je leur promets qu’ils ressortiront du cinéma
avec un grand sourire sur les lèvres ! »
Source et copyright des textes des notes de production @ Paramount Pictures France
#Overlord
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