vendredi 16 novembre 2018

OVERLORD


Épouvante-horreur/Action/Guerre/Fun avec quelques scènes assez impressionnnantes

Réalisé par Julius Avery
Avec Jovan Adepo, Wyatt Russell, Pilou Asbæk, Mathilde Ollivier, John Magaro, Iain De Caestecker, Dominic Applewhite, Ben Tavassoli...

Long-métrage Américain 
Durée : 01h50mn
Année de production : 2018
Distributeur : Paramount Pictures France 

Interdit aux moins de 16 ans

Date de sortie sur les écrans américains : 9 novembre 2018 
Date de sortie sur nos écrans : 21 novembre 2018


Résumé : à la veille du débarquement, un groupe de parachutistes est largué en France occupée. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : OVERLORD du réalisateur Julius Avery nous offre l'expérience qu'il nous vend. C'est un film d'épouvante jusqu'au-boutiste dans son propos et qui propose quelques scènes gores ou spectaculaires très sympas. Le réalisateur sait faire monter la pression et mettre en scène l'horreur. Il prend soin des couleurs et des ambiances qui participent à nous plonger au cœur des événements, notamment dans sa scène d'introduction hyper efficace.

Le scénario comporte un contexte et l'arc narratif se tient même s'il est simple. Certes, il y a des incohérences, mais le travail sur l'atmosphère, le ton de l'ensemble et le jeu des acteurs maintiennent l'attention. L'histoire ne se contente pas d'aligner les moments sanguinolents et l'action à gogo, elle construit sa narration et ses personnages par des scènes de dialogue et justifie les faits par le biais du devoir militaire et/ou moral. La mise en avant des monstres est faite avant même qu'on en arrive à la vision des créatures qui ne sont que le reflet d'une mentalité haineuse et de comportements abjects. Le dégoût est là et il y a un côté jouissif qui s'instaure avec le dégommage des méchants.

Jovan Adepo interprète Boyce un soldat touchant, car il doute et son courage se trouve dans le fait qu'il a la pleine conscience de ses actes.



Face à lui, Wyatt Russell assure dans le rôle de Ford. Il est crédible en leader qui sait ce qu'il doit faire.


Mathilde Ollivier interprète Chloé, une jeune femme forte malgré les épreuves, elle est très juste dans ce rôle.



Pilou Asbæk est excellent dans le rôle de Wafner, le salopard absolu.


John Magaro qui interprète Tibbet, Iain De Caestecker qui interprète Chase et Dominic Applewhite qui interprète Rosenfeld sont des atouts supplémentaires pour rendre attachant le petit groupe de soldats.



Ce long-métrage coche certes toutes les cases des films du même genre, mais il le fait bien. Si vous en avez l'opportunité, n'hésitez pas à aller le découvrir en 4DX, ce type d'expérience cinématographique lui correspondant parfaitement. OVERLORD ne se prend pas au sérieux, mais réussit à nous entraîner sérieusement dans son sillon. Il est fun et propose plusieurs moments assez impressionnants.

Copyright photos @ Paramount Pictures France

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

« Tout a commencé par ce formidable scénario de Billy Ray», raconte J.J. Abrams, producteur d’OVERLORD et fondateur de Bad Robot. «Ce que j’ai adoré dans le postulat de départ, c’est que l’auteur s’empare d’une trame classique de film d’action pour l’emmener vers le cinéma d’horreur. C’est un mélange hors du commun. Le croisement entre ces deux genres m’incitait à me dire qu’on tenait là un cocktail explosif d’action, de suspense et d’humour déjanté».

Abrams confie qu’il a été happé par le récit de Ray de la première à la dernière page. « La séquence d’ouverture en particulier m’a fait penser à ce qu’aurait pu écrire le scénariste Rod Serling [créateur de la série LA QUATRIÈME DIMENSION et scénariste de LA PLANÈTE DES SINGES, NdT]. C’est une scène bourrée d’action et intense, réunissant de nombreux personnages – et ce n’était que le début du script !», poursuit-il.

Jon Cohen, producteur exécutif du film et cadre chez Bad Robot, a été tout aussi frappé par l’audace et l’originalité de Billy Ray. Scénariste et réalisateur primé, ce dernier est notamment l’auteur de FLIGHT PLAN, HUNGER GAMES et CAPITAINE PHILLIPS.

«OVERLORD correspondait parfaitement à notre ligne éditoriale en raison même de son mélange des genres», indique Cohen. «C’est un formidable récit porté par de solides personnages doublé d’un palpitant thriller sur la Seconde Guerre mondiale, mais c’est aussi très drôle et émouvant – et c’est exactement ce mélange qu’on recherche dans nos productions. On avait le sentiment qu’OVERLORD correspondait exactement à ça».

Cohen précise que Bad Robot s’est fait une spécialité de ces films singuliers à mi-chemin de plusieurs genres, à l’instar de 10 CLOVERFIELD LANE.

Comme l’explique Abrams, le secret pour obtenir un tel mélange tient en deux mots : les personnages. « Chez Bad Robot, on s’efforce vraiment de raconter des histoires bâties autour de personnages», dit-il. «Avec OVERLORD, on souhaitait consacrer la première moitié du film à apprendre à connaître ces jeunes soldats américains, puis par la suite plonger le spectateur dans un terrifiant thriller sanglant où l’on craint pour la vie de ces personnages».

Le producteur estime que cette démarche est particulièrement importante lorsqu’il est question de créatures surnaturelles : «Toutes nos productions ne mettent pas en scène des monstres, mais dans le cas d’un film comme OVERLORD, il est essentiel qu’on adhère à la situation, qu’on croie aux personnages et qu’on soit vraiment plongé dans leur univers. Le résultat n’en est que plus effrayant», précise-t-il.

Pour que le passage d’un film de guerre traditionnel à un thriller horrifique soit le plus fluide possible, il aura fallu longuement travailler le scénario, comme le note Cohen. «Billy est un bosseur acharné et n’a pas ménagé ses efforts pour que le script soit le plus abouti possible», dit-il. «On a semé quelques indices pour que la transition ne semble pas trop brusque. Mais dans le même temps, on ne voulait pas abattre toutes nos cartes trop rapidement, afin de conserver une part de mystère».

Selon Abrams, le passage d’un registre à l’autre est facilité par la nature effrayante des combats de la Seconde Guerre mondiale : «D’entrée de jeu, les horreurs de la guerre sont au cœur du récit si bien que lorsqu’on en découvre la dimension fantastique et sanglante, on ne plonge pas dans l’inconnu».

Cohen était reconnaissant vis-à-vis de J.J. Abrams et  à  Lindsey Weber, de Bad  Robot, d’avoir enrichi le scénario. «J.J. et Lindsey ont joué un rôle déterminant dans le développement initial du projet », souligne-t-il. «Ils ont une formidable intuition en matière de personnages, de dramaturgie et de construction, et J.J. est toujours ouvert aux idées novatrices qu’on ne voit pas dans le cinéma actuel. À chaque étape de la production, il s’est attaché à obtenir un résultat final le plus satisfaisant possible. Et du coup, c’est ce qui oblige chacun à se donner au maximum». 

UNE VISION D’ENSEMBLE

Alors que le scénario n’était pas encore finalisé, les producteurs se sont mis en quête d’un réalisateur à la fois sensible et féru d’action capable d’injecter l’énergie nécessaire à OVERLORD. L’équipe de Bad Robot avait été favorablement impressionnée par le thriller SON OF A GUN (2014), premier long métrage de l’Australien Julius Avery interprété par Ewan McGregor, Brenton Thwaites et Alicia Vikander. « On avait trouvé le film magnifique et plein d’énergie, tout en permettant au spectateur de s’attacher aux personnages », indique Cohen. «On était également sensibles au fait que Julius vienne davantage du thriller que du pur cinéma d’horreur, et qu’il puisse ainsi donner au film un style âpre et réaliste ».

Admirateur depuis longtemps d’Abrams et de Bad Robot, Avery a été convié à un rendez-vous avec les producteurs, suite à une projection privée de SON OF A GUN. « Ils m’ont parlé de mon prochain projet et ont évoqué plusieurs scénarios qui les enthousiasmaient », se remémore Avery. «Celui qui m’a immédiatement séduit était OVERLORD. J’ai été bluffé parce que je n’avais jamais rien lu de tel et qu’il se démarquait nettement de tout ce que j’avais fait jusque-là».

Si les séquences d’action trépidantes et l’originalité du propos ont d’abord retenu l’attention du réalisateur, c’est pour une raison plus personnelle qu’il a été sensible au contexte historique du projet. En effet, il a été profondément marqué par l’expérience de son grand-père, vétéran australien de la campagne d’Afrique du Nord des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se souvient encore des clichés de ses aventures qu’il lui a montrés. «Il me faisait assoir sur ses genoux et me montrait ces photos sidérantes», reprend Avery. «Depuis cette époque, je rêvais de faire un film se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale ».

Selon Lindsey Weber, Avery correspondait en tout point au genre de metteur en scène que recherchait Bad Robot pour OVERLORD. « Julius est doué, il a un vrai point de vue, il a un grand sens du travail d’équipe, c’est un formidable cinéphile et la psychologie des personnages l’intéresse », dit-elle. « Il se trouve par ailleurs qu’il avait une formidable vision du film, si bien qu’on était convaincus qu’il était l’homme de la situation pour réaliser OVERLORD».

Abrams était notamment certain qu’Avery serait à même de mettre en place un univers réaliste et crédible dans lequel évolueraient par la suite des créatures fantastiques. «Ce qui m’a emballé dans sa démarche, c’est qu’il envisageait ce projet avant tout comme une histoire classique d’hommes embarqués dans une mission qui basculait ensuite dans un univers déjanté et terrifiant», indique le producteur. «Il savait exactement comment installer le climat de la première partie du film pour préparer le spectateur à ce qui allait suivre».

Pour Lindsay Cohen, l’équipe de Bad Robot a eu raison de faire confiance aux talents de metteur en scène d’Avery. «Julius insuffle une énergie et une envergure cinématographique à tout ce qu’il filme, et c’est exactement ce qu’il nous fallait pour un projet comme OVERLORD», dit-elle. «Il s’est passionné pour le script d’entrée de jeu et savait d’emblée quel style visuel il allait donner au film. Le résultat est époustouflant».

DEUX BRILLANTS SCÉNARISTES

Après avoir écrit plusieurs versions du scénario d’OVERLORD, le scénariste Billy Ray s’est attelé à la série THE LAST TYCOON dont il est aussi coauteur. C’est à ce moment-là que la production a sollicité Mark L. Smith pour retravailler la dernière mouture du script.

Smith était fasciné par le dispositif singulier du film et n’a pas tardé à accepter la proposition de Bad Robot. «L’atmosphère du film était extraordinaire et je me suis dit que le mélange des genres était dément», s’enthousiasme-t-il. « J’ai été séduit par ce projet d’aventure totalement déjantée, se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, dont on pense qu’il s’agit d’un film d’action classique – avant d’être transporté dans un tout autre monde. Toutes les fondations étaient en place : je me les suis appropriées et je me suis éclaté ! »

Par ailleurs, Smith était enchanté d’entamer une collaboration avec Abrams. «C’est formidable de travailler à ses côtés car son cerveau fonctionne à une vitesse hallucinante », déclare le scénariste. « Il trouve des idées auxquelles je ne penserais jamais tout seul, et il a une imagination incroyablement fertile. On peut se contenter de lui donner un concept très abstrait et il vous renvoie la balle avec un foisonnement d’idées géniales ! Ensuite, il suffit d’en retenir les meilleures…»

Smith a collaboré avec Bad Robot pour développer des personnages supplémentaires et orienter le projet vers l’ambitieux film qu’il est devenu. «Billy Ray et Mark Smith sont de brillants auteurs qui ont excellé dans des genres très différents, et on a eu la chance de travailler avec eux deux pour OVERLORD», affirme Abrams. «Ils ont su donner au scénario l’envergure qu’on recherchait tous. Autrement dit, on a pu rester fidèle au script pendant le tournage, sans avoir besoin de réécrire certaines scènes».

Pour Smith, qui a coécrit le film d’aventures crépusculaires THE REVENANT avec Alejandro G. Iñárritu, cinéaste oscarisé, il s’agissait de restituer plusieurs détails de l’époque avec un grand souci d’exactitude historique, tout particulièrement dans la première partie du film. « Mélanger le réalisme et le surnaturel est d’autant plus difficile qu’on cherche à rester fidèle à la réalité historique», dit-il. « Je me suis efforcé d’être le plus fidèle possible à ce qui se passait en 1944, mais il me fallait également intégrer au script une dimension fantastique. Autant dire que c’était parfois un numéro d’équilibriste périlleux ».

Fidèle à la tradition de Bad Robot de produire des films axés sur la psychologie des personnages, Smith a pris le temps de construire la personnalité de chacun des protagonistes. « Les scènes d’action n’ont aucun sens si le spectateur ne s’attache pas aux personnages», raconte-t-il. «Du coup, sur OVERLORD, j’ai commencé par peaufiner les personnages des soldats. Une fois qu’on a tissé des rapports très forts entre eux, on peut les plonger dans n’importe univers, aussi déjanté soit-il : l’histoire tiendra la route».

Par ailleurs, Smith a tenté de faire monter la tension parmi les soldats de l’unité, qu’ils soient de jeunes conscrits terrorisés ou des vétérans aguerris. «On fait d’abord la connaissance de ce groupe de soldats très hétéroclite, contraints de travailler ensemble», dit-il. «Il aurait été plus simple de faire en sorte qu’ils s’entendent bien et qu’ils passent du bon temps tous ensemble, mais on a préféré corser les choses. Du coup, ils ont encore plus de motifs d’inquiétude lorsque la situation tourne à l’horreur».

Smith, qui a collaboré étroitement avec Avery pour finaliser le scénario, ne tarit pas d’éloges à l’égard du réalisateur. «Très en amont, Julius m’a fait part de sa vision personnelle du film», reprend-il. «Il a un sens extraordinaire du cadre et un style visuel qui n’appartient qu’à lui, et il est à l’affût de choses que la plupart des metteurs en scène ne remarqueraient pas. Il a le don de rendre chaque scène unique. Une véritable émulation s’est nouée entre J.J. et lui».

HÉROS ET SALAUDS

La production a réuni un casting international éblouissant. Pour Bad Robot, il était important de faire appel à des comédiens d’horizons très différents, afin d’avoir les meilleurs acteurs correspondant aux rôles. «Pendant les auditions, on m’a rappelé que si on avait respecté scrupuleusement la vérité historique, les parachutistes auraient tous été blancs car la ségrégation frappait aussi l’armée», explique Abrams. «Mais s’il n’y avait effectivement pas de soldats noirs dans une unité comme celle du film dans la vraie vie, il n’y avait pas non plus de monstres qui se cachaient sous les églises ! Du coup, on a décidé d’ouvrir le casting à tous et on a réuni des comédiens magnifiques. Et même si ce n’est pas d’une parfaite exactitude historique, c’est follement divertissant !»

Lindsey Weber partage l’enthousiasme d’Abrams : «Nos comédiens ont énormément apporté à ce film», dit-elle. «Nous avons eu une chance inouïe de réunir autant de jeunes acteurs prometteurs».

Pour le rôle principal du 2nde classe Boyce, la production a engagé Jovan Adepo : «On était convaincus qu’il nous fallait quelqu’un qui incarne le regard du spectateur», explique Abrams. «Quelqu’un dont les angoisses nous semblent immédiatement familières. On a rencontré pas mal de gens différents et quand on a vu Jovan, on s’est dit qu’il était parfait. Il est attachant, intelligent et insuffle une vraie gravité à son personnage. On pourrait se dire que c’est juste un ado banal projeté dans une situation étrange qui lui semble inextricable».

Cohen était surtout intéressé par le jeu subtil et tout en retenue d’Adepo. «Jovan a un regard et une gestuelle incroyablement expressifs, et beaucoup de choses passent dans son jeu d’une grande subtilité», indique le producteur. «Il dégage une vulnérabilité, mais aussi une grande force qui se manifeste à des moments-clés. On ne peut qu’être en empathie avec lui, ce qui était fondamental pour que le spectateur entre dans l’univers du film».

Adepo a aussitôt été séduit par le scénario, et notamment par la perspective de camper Boyce comme un héros improbable plutôt que comme un sauveur invincible. «Je préfère les personnages qui assument leur vulnérabilité, et J.J. défend les outsiders dans la plupart des films qu’il produit», note l’acteur qui a joué dans FENCES de Denzel Washington et la série THE LEFTOVERS, et qu’on retrouvera dans la deuxième saison de JACK RYAN et dans la minisérie THE CENTRAL PARK FIVE d’Ava DuVernay. «Boyce ne s’intègre pas tout de suite aux autres soldats», dit-il. «Quand on fait sa connaissance, on ne sait pas bien s’il est même capable de s’en sortir vivant. Non pas parce qu’il est inapte physiquement, mais parce qu’il n’est pas de la même trempe que les autres. C’est ce qui en fait un personnage intéressant auquel s’attacher et s’identifier».

Aux antipodes de Boyce, le caporal Ford (Wyatt Russell) est un homme endurci. Expert en explosifs expérimenté, il a été témoin de scènes chaotiques sur le front et prend la tête de ce groupe hétéroclite de soldats au début du film.

« Il fallait que Ford puisse impressionner le spectateur, mais qu’il soit aussi le type qu’on aimerait avoir à ses côtés si on vous parachutait en territoire ennemi », précise Abrams. «On voulait un acteur d’une grande force intérieure et au physique rugueux, et c’est un équilibre très difficile à trouver. Mais quand on a rencontré Wyatt, on a compris qu’il avait toutes les qualités requises».

Alors que la production était tout près de recruter le jeune homme, un problème lié à sa coiffure a failli compromettre sa participation. En effet, il s’était déjà engagé à jouer un ancien surfeur négligé pour la série LODGE 49, produite par AMC. Or, son contrat stipulait qu’il ne pouvait en aucun cas se couper les cheveux ou se raser la barbe, ce qui était parfaitement contradictoire avec les exigences de son rôle dans OVERLORD. Au bout de plusieurs mois de négociations, l’équipe d’OVERLORD a fini par couper les cheveux de Russell, puis lui a ajouté des extensions de cheveux, garantissant ainsi à la production de LODGE 49 qu’il aurait une allure crédible pour son rôle.

«On l’a raccompagné aux studio AMC en personne afin que les producteurs puissent inspecter sa chevelure de près », s’amuse Weber. «Par chance, tout s’est bien passé car Wyatt possède une force tranquille correspondant parfaitement à Ford. Quand il sourit et qu’on perçoit sa douceur derrière sa carapace, on ne peut que l’aimer».

Si le parcours de Ford reste mystérieux, Russell s’est imaginé un profil psychologique du personnage pour mieux l’incarner : « Je me suis dit que Ford avait sans doute un boulot banal avant la guerre », déclare-t-il. « Il l’a abandonné et s’est engagé dans l’armée parce que c’était la chose à faire à l’époque. Il sait diriger les autres et se fait respecter quand il leur dit quoi faire, et comment s’y prendre ».

La production a confié à la Française Mathilde Ollivier le rôle de Chloé, jeune villageoise orpheline qui propose aux soldats américains de les cacher, au péril de sa vie.

« Mathilde nous a littéralement bluffés quand elle a passé son audition », souligne Avery, en parlant de la jeune comédienne qui finit par se battre aux côtés des G.I. «Elle a été formidable, dans sa manière de s’approprier le scénario et dans ses prouesses physiques. À mon avis, elle pourrait devenir une héroïne de films d’action géniale si elle le souhaitait. Dans OVERLORD, elle combat les ennemis en se servant d’un véritable lance-flammes !»

Il était d’autant plus essentiel de choisir la bonne actrice que Chloé est le seul personnage féminin du film, comme l’explique Lindsey Weber. «Quelle que soit la comédienne sur laquelle se portait notre choix, elle allait avoir un sacré poids sur les épaules, si bien qu’on a été très exigeants», dit-elle. «Et c’est alors qu’on est tombés sur Mathilde qui possède un mélange très rare de force, de vulnérabilité, d’humour et d’aptitudes physiques ».

Abrams a été enchanté par la force intérieure que Mathilde Ollivier a insufflée à son jeu : «Pour Chloé, il nous fallait une actrice qui dépasse le simple archétype de la jeune provinciale », confie-t-il. «Elle devait être capable de se défendre et de protéger sa famille dans ce village occupé, et Mathilde n’a pas seulement fait preuve de force et de crédibilité, mais elle a aussi témoigné d’un solide sens de l’humour. Elle est parfaitement à la hauteur de ses excellents partenaires, et c’est un vrai bonheur de la voir dans son premier film de studio. Je suis convaincu qu’un formidable avenir l’attend».

La qualité des films d’action et d’horreur se mesure souvent à la force de leurs antagonistes, et Abrams estime qu’OVERLORD est promis à un grand succès en grande partie grâce à la prestation glaçante de Pilou Asbæk sous les traits de l’officier Wafner.

« Pilou campe Wafner comme un salaud absolu », déclare le producteur. «C’est un personnage à la fois profond et pervers, et Pilou l’incarne avec une force incroyable sans jamais surjouer».

Pour permettre au comédien danois de mieux se préparer, Avery et Asbæk ont eu plusieurs discussions sur d’authentiques figures de la Seconde Guerre mondiale. «On s’est essentiellement attachés à un haut gradé de l’armée qui habitait un village occupé et qui était souvent un type enjoué et jovial», note le réalisateur. «Il était cordial, aimait se sentir à l’aise dans ses vêtements et appréciait le chocolat au lait. Mais en l’espace d’un instant, il pouvait disjoncter, vous tirer une balle dans la tête, puis terminer son chocolat. Pilou voulait interpréter Wafner dans cet esprit. Au lieu de défoncer la porte de chez Chloé, il frappe doucement et demande s’il peut entrer. C’est déstabilisant d’observer une démarche aussi manipulatrice».

À l’affiche de la série BORGEN et de plusieurs productions américaines comme GHOST IN THE SHELL et GAME OF THRONES, Asbæk a saisi l’opportunité d’incarner le sale type violent d’OVERLORD. « En général, je trouve toujours un peu ennuyeux d’incarner le personnage principal car on est censé être le pilier de l’intrigue et être le mec très droit dans ses bottes», remarque le comédien. «Mais quand on joue le salaud, on peut prendre tout un tas de décisions délirantes ! On peut aller dans l’outrance et c’est ce que j’aime dans le métier d’acteur. En plus, Julius est un metteur en scène visionnaire, extrêmement doux et humble. Il était toujours ouvert aux idées les plus déjantées que je pouvais lui soumettre, et il m’encourageait à en proposer d’autres ».

BIENVENUE AU CAMP D’ENTRAÎNEMENT

Pour permettre aux principaux comédiens de s’initier à leurs rôles de soldats super entraînés, la production a engagé le sergent Joe Farnsw, ancien Marine, comme consultant.

«Quand on tourne un film comme OVERLORD, on doit trouver le bon équilibre entre la nécessité de captiver le spectateur et celle de ne pas froisser les passionnés de récits militaires susceptibles de voir le film», déclare Farnsworth, qui a participé aux opérations Bouclier du désert et Tempête du désert, et été instructeur spécialisé dans le maniement des armes et les tactiques opérationnelles à Camp Pendleton. « Au départ, j’ai été contacté par la chef-cascadeuse Jo McLaren qui m’a demandé si elle pouvait me confier l’entraînement d’acteurs pour un film situé pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène des parachutistes. Il fallait qu’on ait le sentiment que les acteurs soient des militaires professionnels, si bien que j’ai aussitôt eu l’idée d’un camp d’entraînement».

Après avoir occupé la même fonction sur d’importantes productions comme BAND OF BROTHERS – FRÈRES D’ARMES et BAND OF BROTHERS : L’ENFER DU PACIFIQUE, Farnsworth a été surpris de se retrouver dans un contexte beaucoup plus intime sur le plateau d’OVERLORD. «C’est le plus petit groupe d’acteurs que j’ai eu à entrainer », souligne-t-il. «Quand on tourne un film de guerre, il s’agit d’une production de grande ampleur, mais cette fois, j’avais essentiellement affaire à cinq comédiens».

Résultat : le groupe modeste de «stagiaires» a fait l’objet de bien plus d’attentions que les comédiens ne l’espéraient, comme l’explique l’ancien Marine qui est consultant technique et doublure cascades depuis plus de vingt ans. «Ils auront fait leurs ‘classes’ sur un mode un peu inhabituel car ils ne pouvaient pas m’échapper», reprend-il. «J’étais sur leur dos 24 h sur 24, sept jours sur sept. À chaque fois qu’ils se dissipaient, j’étais là pour les remettre d’équerre comme dans l’armée, et ça ne plaît pas à tout le monde».

Outre les exigences physiques liées à leurs rôles, Farnsworth a permis aux comédiens de bien comprendre la terrible pression psychologique à laquelle sont soumis les soldats de métier. L’ancien Marine n’a pas hésité à les harceler alors qu’ils «patrouillaient» au cours d’une nuit. «L’aspect le plus éprouvant du combat, c’est le stress – et je ne leur ai donc jamais foutu la paix», affirme-t-il. «Du coup, quand ils expriment une émotion à l’écran, ils la ressentent vraiment et ça se voit sur leur visage».

Pour Avery, ce réalisme était primordial. «On a soumis les acteurs à l’expérience du camp d’entraînement, sans qu’ils puissent avoir accès à un téléphone, à un téléviseur ou au moindre confort moderne», insiste le réalisateur. «Grâce à ce dispositif, ils avaient un objectif commun, et c’était une manière de créer une forme de complicité entre eux, d’autant plus qu’ils éprouvaient tous les mêmes souffrances. Au bout du compte, ils ont vécu une expérience qui les aura marqués à vie».

Pour Adepo, l’entraînement s’est révélé inestimable, permettant aux cinq acteurs, qui ne se connaissaient pas, de former un groupe uni. «OVERLORD parle notamment du sentiment de fraternité entre soldats, si bien que c’était important de faire nos classes tous ensemble », note le comédien. « Pour moi, c’était crucial. Quand on a débarqué sur place, personne ne savait à quoi s’attendre. Le programme que le sergent Farnsworth nous a annoncé n’était guère réjouissant ! Pour être honnête, il a même été assez déprimant, et je crois que la plupart d’entre nous étions terrorisés. En fin de compte, c’était difficile et déroutant. Et stressant. Mais c’était totalement nécessaire, et ça se voit à l’image».

Dominic Applewhite, qui campe le GI novice Jacob Ronsenfeld, considère que les classes ont été aussi éprouvantes que gratifiantes. «En gros, on nous a installés dans une fourgonnette et on a nous a emmenés au cœur du Buckinghamshire, à plusieurs kilomètres de distance du lieu de tournage », se souvient-il. « Aucun d’entre nous n’avait la moindre idée de l’endroit où on était précisément».

Sans que le jeune comédien s’en doute, le sergent instructeur n’allait pas tarder à focaliser son attention sur lui. « Il fallait tous qu’on l’appelle Monsieur le sergent, et j’ai été un peu stupéfait parce qu’il m’avait vraiment dans le collimateur», souligne Applewhite. «N’oubliez pas que j’avais été engagé très peu de temps auparavant, et que je ne connaissais presque rien. J’ai essayé de jouer au dur, mais il m’a rapidement repéré. Il me criait “Je t’ai percé à jour, Applewhite ! Je vois bien que tu es terrorisé ! Mais je vais faire de toi le plus gros enfoiré de tous les temps !”»

Cet acharnement n’a pas été vain, selon le chef armurier Sam Dormer. « Dominic m’a vraiment impressionné », confie-t-il. «Au départ, il était plutôt craintif, mais vers la fin du tournage, il savait comment débloquer une arme sans qu’on ait à le lui demander. Il tirait, se planquait derrière des murs, déblayait des obstacles très rapidement, rechargeait le chargeur, et tirait à nouveau. Détail amusant : alors qu’il était l’un des acteurs les moins à l’aise au départ, il a fini par être l’un de ceux qui avaient le plus d’assurance».

AU CŒUR DE L’ACTION

Les classes au camp d’entraînement se sont avérées particulièrement utiles pour la séquence d’ouverture, stupéfiante, à bord d’un avion de transport militaire C-47. Grâce à cette scène hors du commun, mobilisant des effets spéciaux étourdissants et des cascades réglées au millimètre, OVERLORD s’impose aussitôt comme un film d’action testostéroné et stylé !

«Tout au long de l’écriture du scénario, un élément est resté inchangé», indique Cohen. «La scène d’ouverture à bord de l’avion, où on fait la connaissance de l’ensemble des personnages juste avant le saut en parachute, était l’une des pierres angulaires de la première version du script. Elle est à la fois terrifiante et captivante, et elle vous plonge dans le film en vous prenant aux tripes».

Dans le rôle de Tibbet, grande gueule un peu trop sûr de lui, John Magaro offre au film ses moments les plus drôles. Il explique que l’intervention de Farnsworth s’est révélée décisive pour le tournage de la séquence d’ouverture aérienne. «Le camp d’entraînement nous a vraiment préparés à ce saut dans le vide», dit-il. «Ils ont construit cet incroyable fuselage grandeur nature, et ont fait en sorte que les acteurs fassent leur plongeon à partir de là. L’habitacle était très étroit et c’était difficile d’y tourner, mais grâce à notre entraînement, on a serré les dents et on s’en est sortis tous ensemble».

Pour intensifier encore le sentiment de réalisme, Avery tenait à bâtir le plateau sur une plateforme mobile. «On a construit l’intérieur – et une partie de l’extérieur – d’un C-47 sur un cardan, afin de pouvoir le déplacer dans tous les sens, et lui faire subir des secousses à notre guise», indique le réalisateur. «Du coup, les acteurs étaient à même de réagir à une situation concrète».

Selon Adepo, grâce au mélange de cascades, d’effets et de cadrages ultrasophistiqués, il n’oubliera jamais la scène du plongeon. «Le décor du C-47 était hallucinant», confie-t-il. «Le fait d’être sur une réplique exacte de l’avion, munie de tout le matériel et de lourds parachutes, a été particulièrement inconfortable, mais ça m’a permis de comprendre immédiatement l’état d’esprit de ces soldats quand ils étaient face à ce type de défi. Je savais qu’il fallait que j’arrive à me convaincre de me jeter à l’eau, mais le résultat est stupéfiant à l’image».

Abrams a été enchanté de voir la scène du C-47 finalisée et montée. «Elle a produit l’effet que je recherchais, à savoir vous captiver et vous faire ressentir ce que ces pauvres garçons devaient affronter », dit-il. « La mise en scène de Julius, surtout pour la séquence où l’avion descend en piqué avant de s’écraser, est tout simplement extraordinaire».

LES COULEURS DE LA GUERRE

Pour capter le moindre détail des images évocatrices d’Avery, la production a fait appel à deux grands chefsopérateurs : Fabian Wagner, qui a participé à la prépa et à la première partie du tournage, et Laurie Rose qui a rejoint l’équipe pendant quatre semaines, au moment où Wagner a dû quitter le plateau pour aller s’occuper d’un proche malade.

Au lieu d’opter pour une palette de couleurs sépia, désormais caractéristiques des films de guerre contemporains, Avery et Wagner ont imaginé un style visuel flamboyant. «On voulait éviter les tons désaturés qu’on a trop l’habitude de voir dans les films de guerre de nos jours », remarque le réalisateur. «On a donc choisi des couleurs vives».

Selon Wagner, Avery avait décidé très en amont d’adopter une palette chromatique chatoyante. «Ça a été l’un de nos premiers sujets de discussion avec Julius, et ce scénario de film de guerre se prêtait particulièrement à un style visuel plus enlevé», rapporte-t-il.

La production a également délaissé les objectifs de caméra modernes pour recourir à d’autres, plus anciens et plus chargés d’histoire. «On a choisi de tourner avec des objectifs anamorphiques parce qu’on ne voulait pas de la netteté et de la précision des nouvelles lentilles», explique Avery. «On voulait un rendu plus doux pour donner le sentiment que le film se déroule vraiment dans le passé».

Étant donné qu’OVERLORD fait appel à des effets visuels sophistiqués, les directeurs de la photo devaient être aguerris dans le maniement de ce type de matériel. «C’est un vrai défi, mais j’adore ça», raconte Wagner qui a éclairé GAME OF THRONES, JUSTICE LEAGUE et VICTOR FRANKENSTEIN. «Personnellement, je préfère les effets réels, car je trouve qu’ils sont beaucoup plus utiles pour les acteurs et l’équipe effets visuels qui intervient par la suite pour rehausser l’ensemble».

Le chef-opérateur, qui a particulièrement apprécié la séquence d’ouverture, a passé plusieurs semaines à préparer soigneusement la scène avec Avery. «On tenait à ce qu’elle soit captivante et terrifiante», dit-il. «À chaque fois qu’on en parlait, on avait de nouvelles idées pour l’améliorer. Sur un plan technique et artistique, c’était le plus gros défi sur ce film».

Avery s’est appuyé sur des références cinématographiques pour mieux expliquer à ses chefs-opérateurs le style visuel qu’il souhaitait. « Julius nous a parlé d’APOCALYPSE NOW, ce qui n’est pas la moindre des références bien évidemment, d’autant qu’on y voit certaines images de guerre parmi les plus impressionnantes au monde », déclare Rose. « Il m’a aussi remis un livre truffé d’idées visuelles concocté par le chef-décorateur Jon Henson, ce qui nous a permis d’avoir un formidable aperçu du film».

Le basculement de l’action vers l’horreur qui se produit à mi-parcours du film nécessitait un changement de lumière, comme le précise Rose : «À ce moment-là, on intègre des éclairages industriels, notamment dans les laboratoires souterrains, qui tranchent radicalement avec les charmants intérieurs faiblement éclairés du village français auxquels on s’était habitué jusque-là».

Depuis ses débuts sur KILL LIST, film d’horreur de Ben Wheatley plébiscité par la critique, Rose est passé maître dans l’art de terrifier le spectateur à l’aide d’une caméra. Un talent qui s’est avéré très utile sur OVERLORD. « C’était franchement réjouissant de participer à ce projet », dit-il. «J’ai travaillé avec une équipe magnifique et j’ai été constamment soutenu par Bad Robot. Tout le monde était galvanisé par l’histoire délirante qu’on était en train de raconter !»

TIRÉS À QUATRE ÉPINGLES

Trois fois citée à l’Oscar, Anna B. Sheppard, à qui on doit les costumes de BAND OF BROTHERS – FRÈRES D’ARMES, LA LISTE DE SCHINDLER et INGLORIOUS BASTERDS, a habillé les acteurs avec des uniformes militaires d’époque.

«Anna est l’une des plus grandes chefs-costumières au monde», s’enthousiasme Avery. «On devait faire en sorte que chaque costume donne le sentiment d’avoir déjà été porté. Du coup, elle est restée à mes côtés pendant que je chipotais pour chaque couture et chaque détail. C’est une merveilleuse collaboratrice».

Le talent d’Anna B. Sheppard se manifeste aussi dans les costumes civils. Fabriqué entièrement à la main, chaque vêtement a été conçu pour paraître aussi réaliste que possible. «Par exemple, on a fabriqué plusieurs tissus imprimés pour les tenues de Chloé, puis on les a teints et vieillis en fonction de sa trajectoire dans le film», analyse la chef-costumière. «C’est très difficile de créer un costume comme celui que porte Chloé car il doit tenir toute la durée du film et rester attrayant vers la fin. Pour y parvenir, on lui a ajouté des épaisseurs, comme des pulls et une veste en cuir. On lui a même tricoté des chaussettes par souci d’authenticité».

Détail amusant : le personnage le plus redoutable d’OVERLORD est aussi le mieux habillé. « Wafner est d’allure assez élégante, et son style tranche avec sa vraie nature», relate la chef-costumière. «Il semble charmant, mais au fond de lui, c’est un assassin. On pourrait même dire que ses vêtements lui servent de camouflage».

Pour renforcer l’élégance du personnage, Anna B. Sheppard a rallongé son manteau de cuir, lui a fabriqué une paire de bottes sur mesure et a fait en sorte que son chapeau soit légèrement penché. « En général, les uniformes militaires allemands sont très bien coupés et élégants », dit-elle, «et c’est pour cette raison que dans OVERLORD les Allemands sont bien mieux habillés que les soldats américains en treillis».

DES MONSTRES EN PAGAILLE

Depuis dix ans, Bad Robot a conçu quelques spécimens de monstres qui ont marqué les esprits, comme la gigantesque créature détruisant tout sur son passage de CLOVERFIELD, l’alien destructeur de SUPER 8 et la ménagerie de mutants de la série FRINGE. Mais si ces monstres sont effrayants, on croise dans OVERLORD les créatures les plus épouvantables jamais imaginées par Abrams et son équipe.

«On a eu d’innombrables conversations sur leur allure », se souvient Abrams. «L’une de mes préférées reste ce monstre étrange qui traque nos héros dans le souterrain. Elle a une allure sensationnelle, elle est plus vraie que nature et elle est totalement terrifiante».

Le fait que la production ait essentiellement fait appel à des effets réels ne fait que renforcer l’horreur, selon Abrams. « Il ne s’agit pas d’une créature qu’on aurait ajoutée à la dernière minute grâce aux effets infographiques », dit-il. «Elle est tangible et réelle. C’est ce qui me plaît dans les dangers qui rôdent dans OVERLORD. C’était formidable de voir ces créatures s’animer sous nos yeux grâce à ce mélange de prothèses, d’interprétation par un acteur et d’effets numériques ».

Le prothésiste Tristan Versluis a travaillé en étroite collaboration avec Avery pour obtenir le style que le réalisateur avait en tête. «On a passé plusieurs semaines à évoquer les créatures et on a testé plusieurs croquis pour arriver à ce qu’on cherchait », explique-t-il. «Nous avions des références visuelles tous azimuts. Nous avons parlé de peau et de muscles translucides. Nous avons réfléchi à la manière dont les os peuvent se casser, puis se reformer. Nous nous sommes inspirés de toutes sortes de choses, y compris des pathologies et de plusieurs espèces animales».

Pour une scène bien spécifique, Avery a apporté un curieux objet sur le plateau pour que l’équipe s’en inspire. « Le script parle d’un personnage qui donne le sentiment de pourrir de l’intérieur, si bien que la peau devait être sombre et être couverte de cloques», raconte Versluis. « Julius a débarqué un jour avec un drôle de champignon noir, fixé à une branche. Il était noir mat, boursouflé et répugnant. Il me l’a donné en me disant : ‘Je veux que ça ressemble à ça !’ Du coup, on s’est servi de ce champignon pour la peau couverte de cloques, et on a fait quelques tests pour voir comment la lumière s’y reflétait».

À un autre moment du film, Wafner survit à une balle dans la tête. Visuellement, le résultat exigeait un savant mélange d’effets prosthétiques et numériques. «On a fait plusieurs croquis d’un homme à qui il manque la moitié du visage, et on a obtenu un portrait répugnant», déclare le réalisateur. «C’est alors que j’ai pris conscience qu’on repoussait les limites du genre».

Le plus difficile consistait à concevoir des effets qui ne gênent pas le jeu d’Asbæk. «S’agissant de la blessure, on ne voulait pas voir le visage de l’acteur disparaître sous les prothèses», indique Versluis. «On souhaitait qu’il soit effrayant, mais sans qu’il se transforme totalement en une créature surnaturelle. On a davantage opté pour l’allure d’un homme grièvement blessé à la tête que pour une dimension fantastique».

Pour la touche finale, la production a fixé une prothèse dentaire aux mâchoires supérieure et inférieure de l’acteur, si bien qu’on a l’impression que le coin de sa bouche a été arraché sans gêner son élocution. «Il y avait trois étapes distinctes dans l’obtention de ce rendu à mesure que les difformités du personnage sont de plus en plus affreuses», note Versluis. « L’étape finale nécessitait quatre heures de maquillage prosthétique. Par chance, le comédien était un garçon formidable et semblait même y prendre goût !»

Adepo n’avait encore jamais tourné avec des monstres. «Voir ces créatures en chair et en os était ahurissant», ditil. «Comme si tout ce que les créateurs avaient imaginé devenait soudain réalité. Ils étaient flippants ! Mais ils sont utiles à la progression de l’intrigue, et le spectateur va être bluffé en les voyant !»

SURPRISES MUSICALES

Le compositeur australien Jed Kurzel, auteur de la musique de SON OF A GUN d’Avery, a refait équipe avec le réalisateur pour OVERLORD. Comme pour le projet précédent, Kurzel est intervenu au moment où un premier montage avait été réalisé. «J’arrive souvent quand Julius a le sentiment qu’il tient une version suffisamment aboutie du film, et puis on la visionne ensemble et on lance des idées en s’inspirant de ses intuitions et de ma réaction première », note le compositeur. « Pour OVERLORD, Julius savait précisément le type de sonorités qu’il voulait, et on était souvent du même avis ».

Les deux hommes ont commencé par évoquer la manière d’utiliser la musique pour souligner les passages d’un genre à l’autre. «Julius souhaitait qu’on ressente, à travers la partition, qu’il y avait une dimension insolite dans l’intrigue, si bien que j’ai mis de côté le registre guerrier et que j’ai imprégné la matière musicale d’un sentiment de malaise sous-jacent », rapporte Kurzel. « Le plus difficile, c’était de savoir à quel moment faire comprendre au spectateur qu’il a glissé dans une autre dimension».

Pour obtenir cette atmosphère, Kurzel a mêlé des  éléments d’orchestre classique, des sonorités synthétiques et des instruments dont le son est déformé. « Je voulais donner le sentiment que les instruments de musique ont été corrompus par un élément étranger », poursuit-il. «D’une certaine manière, les sons synthétiques agissent comme un sérum malsain injecté dans le système sanguin».

En outre, Kurzel a conçu une partition destinée à faire monter la tension des scènes de suspense trépidantes. «Sur un plan musical, on peut obtenir les effets de suspense en fondant la partition dans la bande-son d’ensemble», dit-il. «C’est extrêmement déstabilisant quand on ne sait plus où l’un s’achève et l’autre démarre. On peut aussi y parvenir en ajoutant des instruments électroniques et en modifiant la tonalité des instruments ».

LE MONSTRE SE DÉCHAÎNE

Au moment où OVERLORD s’apprête à déferler sur les écrans du monde entier, Abrams est ravi à l’idée de captiver toute une nouvelle génération de spectateurs. « Avec OVERLORD, on s’embarque dans une virée étourdissante à la fois drôle, terrifiante, étrange, déjantée, émouvante et surtout épatante», dit-il. « J’ai toujours su que le résultat pouvait être vraiment unique si la bonne personne était aux manettes, et Julius Avery a fait un boulot exceptionnel».

Cohen acquiesce : «C’est une expérience exaltante qui permet de s’attacher à ces personnages et à leur survie. On est rivé à son fauteuil, et c’est le genre de film qui vous projette dans un territoire encore inexploré».

En dépit de la dimension horrifique de l’histoire, Smith espère que le spectateur sera agréablement surpris par la drôlerie du film. «Au-delà de l’action et des scènes terrifiantes, il y a aussi beaucoup d’humour dans OVERLORD », déclare le scénariste. « On a injecté de l’humour dans des situations de très grand suspense, ce qui permet d’atténuer la tension quand on a besoin d’une petite pause pour reprendre son souffle ».

À tous ceux qui craignent d’être perturbés par les monstres, la violence ou les expériences scientifiques délirantes, Avery tient à leur dire : «Je conseille à tous les spectateurs terrifiés par les images de rester jusqu’au bout car je leur promets qu’ils ressortiront du cinéma avec un grand sourire sur les lèvres ! »

Source et copyright des textes des notes de production @ Paramount Pictures France

  
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