mercredi 5 février 2020

BIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN)








Action/Aventure/Fun, mais au potentiel pas complètement exploité

Réalisé par Cathy Yan
Avec Margot Robbie, Jurnee Smollett-Bell, Mary Elizabeth Winstead, Ewan McGregor, Rosie Perez, Ella Jay Basco, Chris Messina, Charlene Amoia...

Long-métrage Américain
Titre original : BIRDS OF PREY (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)
Durée : 01h43mn
Année de production : 2020
Distributeur : Warner Bros. France

Interdit aux moins de 12 ans

Date de sortie sur les écrans américains : 7 février 2020
Date de sortie sur nos écrans : 5 février 2020



Résumé : BIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d'une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l'ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s'en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille.

Bande-annonce (VOSTFR)



Ce que j'en ai penséBIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN) est un spin-off de SUICIDE SQUAD (2016) dont le sujet principal tourne autour de l'émancipation d'Harley Quinn et d'une poignée d'héroïnes de la ville de Gotham.

La réalisatrice Cathy Yan débute son film avec un ton décalé qui sied bien à Harley. Elle entrecoupe le récit d'effets qui viennent dynamiser la mise en place de l'action et mettre en avant la personnalité acide-ulée de cette femme qui est toujours vue, à tort, comme le faire valoir du Joker. Elle utilise les ralentis à bon escient pour illustrer l'habileté d'Harley à combattre. Elle la met vraiment en valeur avec une mise en scène imaginative et visuellement colorée. Quand on aime Harley Quinn, telle qu'elle a été présentée dans SUICIDE SQUAD, on apprécie son look qui reste super cool et ses excellents costumes. 

La réalisatrice construit sa narration de façon décalée, permettant à chaque personnage de rentrer dans l'intrigue principale. Cependant, dans la deuxième partie, elle ne garde pas le cap qui insufflait de l'originalité à son long-métrage. Les scènes de dialogue cassent le rythme. On a le sentiment d'être à bord d'une montagne russe avec ces bons et ces mauvais moments. Les moments d'humour qu'elle met en place fonctionnent très bien. Les instants dramatiques sont moins percutants. Dans la toute dernière partie, le moment décisif peine à se mettre en place. Malgré de bonnes idées de décors, une bande son cool et des ambiances maîtrisées, la chorégraphie de l'action se fait plus brouillonne. Et la fin manque d'un zeste de fantabuleusité. 

Margot Robbie est toujours aussi extra dans le rôle d'Harley Quinn. C'est un vrai plaisir de la voir s'amuser, assumer le côté femme enfant de sa protagoniste avec autant d'appoints, d'assurer une vraie présence physique et un charisme à toute épreuve.





Jurnee Smollett-Bell interprète Dinah Lance, ou Black Canary. Cette actrice a une belle personnalité et elle est très crédible dans les aspects physique de son rôle. Mary Elizabeth Winstead est convaincante dans le rôle d'Helena Bertinelli, ou Huntress. Elle ne laisse aucun doute quant aux capacités de ce personnage et trouve l'équilibre pour mettre en opposition son assurance précise dans ses actes versus son manque de confiance en dehors de ses exploits de tueuse. 


Rosie Perez inteprète Renee Montoya, une femme flic à l'instinct acéré. L'actrice fait ressortir le côté fonceur et le franc-parler de sa protagoniste.


Ewan McGregor interprète Roman Sionis, ou Black Mask, une ordure qui ne respecte rien, ni personne. L'acteur sait le rendre détestable.

Crédit photos : Claudette Barius & © DC Comics
Copyright photos : © 2020 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.

Chris Messina interprète avec conviction le psychopathe Victor Zsasz. 

BIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN) est fun à regarder, mais il ne déploie pas tout son potentiel sur sa durée. Il divertit avec de l'humour et des moments visuels sympas, cependant, il lui manque un brin de folie supplémentaire qui le ferait sortir complètement de sa coquille un peu sage en terme de narration.

Note : il faut rester jusqu'au bout du générique de fin. 

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)


Harley Quinn devient une proie de choix au moment où sa vie, constamment imprévisible, part totalement en vrille après sa rupture explosive avec son seul grand amour, Monsieur J. Pour la première fois, elle n'a plus personne pour la protéger et elle se retrouve en cavale… Car tous les voyous que compte Gotham, à commencer par le plus important chef mafieux Roman Sionis, sont à ses trousses. Mais avec l'aide aussi inattendue qu'improbable de la Chasseuse, Black Canary et Renee Montoya, Harley pourrait bien survivre à cette journée délirante et potentiellement – probablement – mortelle. 

Margot Robbie, à la fois interprète du rôle principal (pour la deuxième fois) et productrice, déclare : "Le plus exaltant quand on est comédien, c'est de pouvoir emmener son personnage où on veut et c'est exactement le cas avec Harley Quinn. Il y a des rôles qu'on ne peut interpréter que d'une ou deux manières. Avec Harley, je dirais qu'il y en a une vingtaine et chacune de ces interprétations tient la route. 

C'est formidablement libérateur et stimulant d'un point de vue artistique". C'est notamment pour cette raison que, alors même qu'elle était en plein tournage de SUICIDE SQUAD, elle affirme : "Je savais que je n'en avais pas fini avec elle, qu'il y avait encore pas mal d'éléments à découvrir et à explorer chez ce personnage". 

Abordant un territoire inconnu, Margot Robbie s'est interrogée sur la possibilité d'entourer Harley de la célèbre bande des "Birds of Prey". "J'avais envie de savoir comment Harley allait réagir en se retrouvant sans personne pour s'occuper d'elle", reprend la comédienne. 

"Et j'ai toujours eu une bande de copines à mes côtés avec lesquelles j'ai fait toutes sortes de choses. D'ailleurs, on est toutes très différentes les unes des autres, mais on s'adore malgré nos différences. C'est ce qui m'a intéressée dans la trajectoire de Harley aux côtés des Birds of Prey : elles forment un groupe de nanas hors du commun mais très complémentaires – surtout dans leurs méthodes de combat ! Ensemble, elles réunissent toutes les pièces du puzzle". 

Pour construire les personnages et créer l'univers du film, Margot Robbie a fait appel à la scénariste Christina Hodson : "On a appris à s'apprécier, Margot et moi, en dégustant dès le petit matin notre part de pizza et notre verre de mimosa pendant l'été 2015", se souvient cette dernière. 

"Elle m'a raconté qu'elle rêvait de tourner un film autour d'Harley Quinn et de son gang de filles et j'étais à 100% partante ! On était vraiment sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne le ton du film : on voulait que le résultat soit divertissant et audacieux et qu'il se démarque totalement des autres films de super-héros. On adore ce genre toutes les deux, mais on avait envie d'explorer un registre légèrement différent, qui bouscule la chronologie du récit, qui regorge de scènes d'action et qui soit extrêmement drôle". 

"Christina et moi nous sommes bien entendues dès l'instant où on s'est rencontrées et on est désormais amies pour la vie", renchérit Margot Robbie. "Elle est géniale. J'avais pas mal d'idées hétéroclites – une relation entre deux personnages, une séquence tirée de la BD, un personnage, un bout d'intrigue – et elle a su trouver le moyen de les harmoniser et d'en faire un scénario imprégné par la personnalité d'Harley et qui épouse son point de vue". 

S'agissant de l'intrigue, la scénariste et l'actrice se sont inspirées de plusieurs albums, comme la série "New 52" où Harley fait désormais cavalier seul, sans le Joker à ses côtés. Un contexte qui leur a semblé cohérent pour constituer un point de départ digne de ce nom : pour que Harley soit la protagoniste du film, ne fallait-il pas qu'elle soit aussi l'héroïne de sa propre vie ? 

Pour Black Canary, le choix de la production s'est porté sur le personnage de Dinah Lance, fille de la super-héroïne du même nom au cri destructeur, mais qui hésite encore à en faire usage. Les auteurs ont été sensibles à l'inspectrice de police Renee Montoya, qui pouvait être un peu trop dure et s'empêcher elle-même d'atteindre ses objectifs, et estimaient que la Chasseuse, avec son passé tragique, était un formidable personnage de solitaire mystérieuse allergique à tout rapport avec autrui. Elles formaient toutes les trois un groupe parfaitement improbable de jeunes femmes réticentes à l'idée de fonctionner ensemble. Mais qui mieux que ce trio pouvait s'associer à la célèbre criminelle réputée pour être fidèle à son mec… alors même que celui-ci vient de la larguer ? 

Une fois la bande des Birds of Prey au complet, Margot Robbie et les producteurs Bryan Unkeless et Sue Kroll ont choisi de confier la réalisation à Cathy Yan, découverte au festival de Sundance. "Je n'aurais jamais pu rêver d'une équipe aussi soudée", déclare la réalisatrice. "Ils ont tous été épatants. Je sais que c'est un projet qui tenait à cœur à Margot depuis des années, si bien que j'ai été flattée d'y participer. De son côté, elle s'y est investie corps et âme comme productrice et comme actrice". 

La réalisatrice se sentait proche de l'univers d'Harley et des Birds. "Quand j'étais gamine, j'adorais l'univers de Gotham", précise-t-elle. "En lisant le scénario de Christina, j'ai été sensible à la manière dont elle se l'est approprié et à sa narration, mais aussi au style et au comportement des personnages. Ce sont des battantes du genre coriace, Harley est excessive et grossière et prend de très mauvaises décisions ! Mais ce sont justement ses imperfections qui la rendent attachante et drôle – et tous ces ingrédients étaient déjà présents au stade du script". 

Sue Kroll se souvient : "Margot adore camper Harley et consacrer du temps et de l'énergie à décrypter toutes ses excentricités. Christina et elle avaient cerné chaque aspect du personnage, si bien que lorsque Cathy a dévoilé ses idées – concernant les personnages, les décors, le contexte de l'intrigue –, on a constaté qu'elle savait parfaitement où elle allait et que sa vision des choses correspondait parfaitement à la nôtre". Elle ajoute : "Même ses intentions pour la musique, qui joue un rôle essentiel dans ce film, étaient solides". 

Margot Robbie confirme : "Si j'ai aimé DEAD PIGS, c'est notamment parce que Cathy sait faire en sorte, dans un film choral, que chaque personnage existe à l'écran. C'est la raison pour laquelle j'étais convaincue qu'elle s'imposait pour mettre en scène notre film. Dès qu'on l'a rencontrée, il était évident qu'elle comprenait l'intrigue et les personnages et, en plus, elle nous a fait part d'idées formidables. Avec Sue et Bryan, on s'est regardés et on a compris qu'on avait trouvé la bonne personne". 

Au début du film, Harley Quinn est larguée sans ménagement par le Joker et, comme elle le confie au spectateur – en mentant sans doute au passage –, elle n'a jamais été aussi heureuse, d'autant qu'elle compte désormais une nouvelle amie : une hyène qu'elle a baptisée Bruce, en hommage à … cet autre habitant de Gotham. Dans le même temps, elle croise d'autres femmes qui, chacune, vaque à ses occupations : soit elles résolvent des meurtres en série, soit elles en commettent, soit elles se produisent dans un club fréquenté par des criminels en série et leurs potes ! 

Il s'agit de l'inspectrice du GCPD Renee Montoya (Rosie Perez), de la Chasseuse (Mary Elizabeth Winstead) et de Black Canary (Jurnee Smollett-Bell). "J'adore le cinéma d'action", signale Rosie Perez. "Quand on me propose un rôle dans un film sur une bande de nanas dures à cuire, je suis partante". Mary Elizabeth Winstead acquiesce : "Ce qui m'a plu, c'est que cette histoire parle de femmes fortes qui tentent d'affirmer leur indépendance et, en faisant équipe, elles trouvent cette indépendance au plus profond d'elles-mêmes et chez les autres". 

Jurnee Smollett-Bell, qui doit jouer et chanter, a apprécié l'esprit d'équipe des Birds et de Harley. "Entre cette bande de personnages hors du commun et l'humour de Harley, j'ai eu le sentiment qu'on tournait un film qui tranche de l'essentiel de la production", dit-elle. 

"Je me suis vraiment retrouvée chez Black Canary et dans le monde déjanté de Harley". Soudées pour une cause commune, ces femmes doivent affronter deux redoutables salauds – le chef mafieux Roman Sionis, alias le Masque Noir (Ewan McGregor) et son homme de main Victor Zsasz (Chris Messina) – afin de sauver Cassandra Cain (Ella Jay Basco). Celle-ci est une gamine des rues un rien pickpocket qui, malheureusement pour elle, fait les poches de la mauvaise personne… 

Pour le style et l'atmosphère du film, les auteurs, accompagnés du chef-décorateur K.K. Barrett et de la chef-costumière Erin Benach, se sont inspirés du personnage de Harley Quinn. D'où une vision de Gotham City très évocatrice de la protagoniste. 

Unkeless signale : "Le film se déroule dans les bas-fonds de Gotham où prospère le crime, et non pas dans les quartiers qui rappellent Manhattan. Étant donné que tout est filtré par le point de vue de Harley Quinn, l'univers du film est imprégné par son exubérance, sa grossièreté et son énergie à la fois loufoque, cynique et transgressive qui se révèle sans cesse imprévisible. Cette bande de nanas puissantes, poussées dans leurs retranchements, doivent faire équipe – même si c'est de courte durée – non seulement pour mettre les salauds hors d'état de nuire mais aussi, tout simplement, pour sauver leur peau et survivre à cette journée de dingue !" 

En effet, le film se déroule sur environ 24 heures. Ce n'est qu'une journée comme une autre dans la vie de Harley Quinn. 
HARLEY QUINN Ah, c'est toi la chanteuse que personne n'écoute !
BLACK CANARY C'est toi la connasse que personne n'aime. 
LES BIRDS… 

Margot Robbie était enchantée d'endosser de nouveau l'attachante – et néanmoins irresponsable – Harley Quinn. Cette fois, Harley vient d'être larguée par le Joker et a tous les voyous et crapules que compte Gotham City à ses trousses. En dehors de sa nouvelle colocataire – une hyène qu'elle vient de se procurer – elle est vraiment livrée à elle-même… 

"Au début du film", indique la comédienne, "Harley et Monsieur J rompent. Bien qu'elle prétende en être l'instigatrice et vivre très bien cette situation, on comprend parfaitement que ce n'est pas du tout vrai ! C'est cette dimension classique de 'narratrice peu fiable' qu'on s'est amusées à développer avec Christina Hodson". 

"Harley est une boule de contradictions", ajoute la scénariste, "mais ce qui compte avant tout pour elle, c'est de s'éclater ! C'est cette tonalité qu'on voulait imprimer au récit : on avait envie de voir ce qui se passerait si un personnage prenait du plaisir à ne respecter AUCUNE règle et ne faisait rien comme prévu. À partir du moment où Harley est notre narratrice, on savait qu'elle mentirait, qu'elle exagérerait et qu'elle modifierait la réalité en fonction de ses besoins. Elle est parfois tête en l'air, si bien qu'elle a tendance à se tromper dans la chronologie des faits. J'ai adoré écrire sous sa supervision, pour ainsi dire, car elle vous accorde une grande liberté, en vous permettant de dire des choses qu'on n'est pas censé dire et en faisant des choses qu'on ne devrait pas faire". 

Cathy Yan remarque : "À mon avis, Harley est devenu un personnage de l'univers DC aussi emblématique parce que sa complexité est franchement fascinante. Elle a été le docteur Harleen Quinzel mais, au fond, elle est Harley Quinn. Est-elle du côté du bien ou du mal ? Elle est drôle, mais elle a aussi une part d'ombre, elle est à la fois vulnérable et forte et elle commet des actes épouvantables tout en ayant un cœur en or. Cette dualité est parfaitement illustrée par ses cheveux bleus et roses ! Elle n'arrive même pas à choisir la teinture qui lui plaît !" 

Désormais privée de la protection de Monsieur J, Harley, pour assurer sa sécurité, conclut un accord avec le caïd Roman Sionis au terme duquel elle consent à retrouver un diamant codé, subtilisé par Cass, une jeune pickpocket insaisissable. Mais quand on connaît Harley, on se doute qu'elle aura du mal à respecter son engagement… Ce n'est pas du tout le cas de Margot Robbie qui, selon la réalisatrice, était parfaitement investie dans le projet. "Margot se donne corps et âme à son travail", remarque-t-elle. 

"Elle s'est engagée à fond dans ce projet, à la fois comme actrice et comme productrice, et elle était intrépide et prête à tout tenter. Elle adore improviser, elle est vive et connaît Harley mieux que quiconque". En se documentant sur Harley dans les albums DC, Margot Robbie a découvert la Chasseuse et a aussitôt été séduite par le personnage et son histoire. 

"J'adore les bonnes histoires de vengeance", souligne la comédienne, "et c'est la vengeance qui dicte entièrement les décisions de la Chasseuse". Le vrai nom de la Chasseuse n'est autre qu'Helena Bertinelli et elle était autrefois la fille de l'un des plus riches mafieux de Gotham. Enfin… avant que son père et tous les membres de sa famille ne soient assassinés par leurs rivaux. Désormais adulte et encore marquée par ces événements traumatiques, elle est totalement déterminée à venger sa famille. Par ailleurs, étant donné qu'elle a été élevée par des tueurs, elle est devenue une combattante pugnace qui ne renonce jamais. 

Mary Elizabeth Winstead a endossé le rôle de cette mystérieuse tueuse, d'une précision redoutable à l'arbalète, et habituée à faire cavalier seul depuis qu'elle est obsédée par une seule mission… "La Chasseuse est incontestablement l'une des grandes figures de la BD nées d'un traumatisme douloureux", dit-elle. 

"Elle a vu sa famille se faire massacrer sous ses yeux quand elle était petite et s'est entraînée toute sa vie pour devenir tueuse dans le seul but de retrouver ceux qui ont assassiné ses proches et de les éliminer les uns après les autres. À présent, elle est devenue une machine à tuer engagée dans une chasse à l'homme. Elle ne s'est jamais souciée d'être intégrée à la société ou de nouer des liens avec autrui – et elle ne cherche pas spécialement à se faire des amis. Ça ne fait pas franchement partie de sa stratégie". 

"Quand elle finit par croiser le chemin des autres personnages féminins du film, elle n'a pas vraiment envie de s'associer à un gang de filles ou de travailler en équipe", poursuit l'actrice. "Mais elle comprend que leur situation exige qu'elle change ses habitudes et qu'elle cesse de jouer solo. Du coup, à contrecœur, elle accepte de s'associer aux filles, ce qui, à mon avis, révèle des facettes intéressantes de son tempérament. C'est ce qui m'a le plus amusée chez elle : voir comment ces aspects de sa personnalité allaient se manifester". 

Contrairement à son personnage, Mary Elizabeth Winstead a apprécié la complicité entre elle et ses partenaires et la capacité de Margot Robbie à occuper une double fonction sur le tournage. "Margot était présente à chaque étape du film", signale-t-elle. "Pour autant, elle gardait constamment la tête froide. C'était impressionnant". 

"Cathy a été épatante, elle aussi, et a témoigné d'un formidable calme, d'une vraie maîtrise d'elle-même et d'un grand respect pour le scénario", ajoute la comédienne. "On s'est vraiment amusées". La réalisatrice est tout aussi élogieuse à l'égard des actrices : "On a eu de longues discussions pour savoir comment pouvait se comporter une femme qui a grandi en Sicile parmi une bande d'assassins, qui n'est jamais allée à l'école ni ne s'est fait d'amis et qui a loupé les étapes les plus marquantes de la vie", observe-t-elle. 

"Mary a su donner une vraie profondeur, mais aussi apporter un certain sens de l'humour, à ce personnage qui, au départ, est une totale solitaire puis qui fait partie intégrante de l'équipe". Autre membre des Birds – et la seule à porter un vrai nom d'oiseau : Black Canary. Surtout connue sous le nom de Dinah Lance, cette mystérieuse sirène est – le soir – la chanteuse préférée de Sionis au club Black Mask et – le jour – son chauffeur (grâce à Harley). Si elle a encore du mal à distinguer entre ses forces et ses super-pouvoirs, une chose est certaine : son célèbre "cri du canari" est capable de neutraliser ses adversaires. 

Par conséquent, elle est la seule de la bande à détenir un véritable super-pouvoir. Jurnee Smollett-Bell, qui campe le personnage, précise : "Elle correspond vraiment à la Dinah Lance qu'on a tous aimée dans la BD. Je tenais surtout à bien cerner l'identité même de ce personnage, et ce que j'adore chez Dinah, c'est sa générosité. Elle est totalement tournée vers les autres et elle est animée par une immense compassion. Par ailleurs, elle maîtrise totalement les arts martiaux et elle sait se battre ! Néanmoins, quand on fait sa connaissance dans le film, elle n'est pas encore devenue la puissante Black Canary que l'on connaît : elle n'a pas encore découvert ses pouvoirs". 

"À ce moment-là de sa vie, elle n'a pas du tout envie de s'occuper de nettoyer les rues de Gotham", poursuit l'actrice. "Elle n'a aucunement l'intention d'être une justicière : elle tient à mener une vie normale en se contentant d'être chanteuse de cabaret". Tout comme Helena Bertinelli, le parcours de Dinah Lance est bouleversant : "Sa mère est morte alors qu'elle combattait la criminalité", ajoute-t-elle. 

"Du coup, elle est devenue un peu désabusée et elle n'attend plus rien de Gotham. Elle se dit 'Cette ville a tué ma mère, alors pourquoi est-ce que je devrais m'embêter à assurer sa sécurité ?' Mais cette posture va à l'encontre de sa nature profonde. Pour moi, c'était passionnant d'explorer un personnage d'une grande puissance qui choisit de ne pas utiliser ses pouvoirs". 

C'est Jurnee Smollett-Bell elle-même qui a assuré les cris "méta-humains" et les chants du personnage. "C'était franchement cool de satisfaire les exigences vocales de Black Canary, qu'il s'agisse de son chant ou de son cri de canari", rapporte-t-elle. 

"Ça m'a franchement déstabilisée et c'était un peu inhibant parce que j'ai beaucoup de respect pour les chanteurs dont c'est le métier… même si je me suis bien marrée ! Et il y avait une véritable ironie à chanter ‘It’s A Man’s Man’s Man’s World?' !" "Jurnee chante très bien et son interprétation de 'Man's World' dans le film est splendide", rétorque la réalisatrice. 

"Mais c'était surtout très amusant de travailler avec elle sur le cri du canari et de faire en sorte qu'il lui soit propre, d'autant plus que c'est la première fois qu'on l'entend dans un long métrage". 

D'ailleurs, pour entonner ce cri supersonique, la comédienne s'est non seulement inspirée de sa description dans la BD mais aussi de sa découverte de Black Canary dans un jeu vidéo : "Je l'ai découverte dans 'Injustice 2' si bien que, dans mon esprit, le cri qu'elle pousse dans ce jeu la définit par excellence", dit-elle. 

S'il y a bien quelqu'un qu'on n'aurait pas imaginé rejoindre la petite bande, c'est Renee Montoya, la meilleure inspectrice du Gotham City Police Department. Bien qu'elle soit parfaitement au courant de la réputation de Harley Quinn dans le milieu du crime, elle n'a pas encore croisé sa route. Mais Renee, comme on pouvait s'y attendre, est la première à se douter que Roman Sionis ne fait qu'étendre son pouvoir. Malheureusement, ses supérieurs au sein du GCPD ne lui prêtent guère attention. Son côté franc du collier lui joue souvent des tours au quotidien et, comme elle est une femme, ses collègues ne lui témoignent pas – ou peu – de respect. 

Cependant, elle est prête à tout mettre en œuvre pour neutraliser Sionis, même à se battre aux côtés de l'une des psychopathes les plus recherchées de Gotham. Rosie Perez, qui a incarné bon nombre de personnages new-yorkais dans sa carrière, interprète ici cette flic endurcie, mais au grand cœur. Elle a apprécié de pouvoir insuffler une dimension originale au rôle : "En me documentant sur Renee Montoya dans les albums de la BD, j'ai découvert qu'elle était beaucoup plus jeune que moi", remarque-t-elle. 

"Elle est déterminée à vouloir jouer les justicières mais elle se fait toujours doubler. Je n'ai pas cherché à me rajeunir mais, au contraire, à apporter mon expérience et ma maturité au personnage". 

"Rosie est une grande dame", note la réalisatrice. "J'ai adoré la diriger et, grâce à elle, Renee a les pieds sur terre. C'est un personnage très fort et comme Rosie possède aussi cette force innée, on n'a pas franchement envie de l'emmerder !" 

Rosie Perez ajoute : "Renee est obsédée par son sens de la justice. Mais elle doit mettre de côté ses préjugés et ses idées préconçues pour s'associer aux autres nanas et se battre pour une cause commune. En d'autres termes, vaincre un redoutable super-méchant et protéger un enfant". 

La comédienne a été particulièrement sensible à la scène où Renee prend conscience de la situation dans laquelle elle s'est empêtrée : "Harley s'adresse aux trois autres en leur demandant : 'Qui est partante ?' et Renee répond : 'Avec toi ?'", se souvient-elle en riant. "Mon personnage s'est habitué à ne compter que sur elle-même parce qu'elle est déconsidérée par ses collègues depuis très longtemps, mais par chance elle est assez futée pour savoir qu'il vaut mieux faire équipe avec cette psychopathe, prête à transgresser toutes les règles pour en découdre et atteindre son but, qu'avec quiconque de moins… investi. 

En outre, elle se rend compte que Black Canary et la Chasseuse font aussi partie de la bande et que, du coup, elles ont peut-être une chance. C'est un formidable message pour les femmes et les jeunes filles à qui on a toujours dit de baisser la tête". 

Rosie Perez espère également que son allure dans le film poussera les "femmes d'un certain âge à ne pas hésiter à refaire du sport et à se défendre ! Même quand on a atteint la cinquantaine, la vie continue !" Si son métier de flic a aguerri Renee Montoya, Cassandra Cain, 12 ans, a appris à s'endurcir dans les rues de Gotham. 

Cass, comme la plupart la surnomment, est une gamine qui a la tchatche et qui sait se débrouiller, notamment grâce à son don extraordinaire de pickpocket. Mais lorsqu'elle subtilise une pierre précieuse inestimable, elle déchaîne les foudres de la pègre – et il faudra que Harley et sa bande se mobilisent pour la sauver. 

Pour ses débuts sur grand écran, Ella Jay Basco campe la cinquième et dernière membre de la bande. C'est aussi elle qui pousse les autres à s'unir. "Quand j'ai lu le scénario", se souvient-elle, "j'ai adoré Cassandra Cain. C'est une fille des rues sans famille, ni maison, si bien qu'elle a subi de mauvaises influences et qu'elle est farouchement indépendante. Elle a dû se battre pour s'en sortir dans ce monde jusqu'à ce qu'elle rencontre Harley Quinn". 

Ella Jay Basco ajoute que dès l'instant où elle a appris qu'elle avait décroché le rôle, "j'ai acheté une énorme pile d'albums de 'Birds of Prey', ce qui m'a vraiment permis de mieux cerner qui était Cassandra Cain et de m'approprier le personnage tel qu'il est représenté à l'écran". 

C’est d'ailleurs l'une des intrigues de la BD qui a donné à Margot Robbie l’idée d’intégrer la relation entre Harley et Cass qu’on voit se former à l’écran : “Pendant mes recherches, j’ai lu ‘Harley Quinn : Behind Blue Eyes’, et j’ai compris que j’avais envie d’explorer cette relation entre mentor et élève”, se souvient-elle. 

“Ça m’a beaucoup appris sur la personnalité d’Harley et ce dont elle est capable. On n’a pas suivi précisément l’intrigue de la bande dessinée, mais c’était éclairant de comprendre sa relation avec Cass”. 

Ella Jay Basco a trouvé que Cathy Yan, Margot Robbie et tous ses partenaires ont été d'excellents mentors : “C’était vraiment fantastique de travailler avec eux : ils m'ont tous servi de modèles”, témoigne-t-elle. “Chaque jour apportait son lot de découvertes et de rires. Ils étaient tous adorables et tout s’est passé comme dans un rêve”. 

En raison de l'intrigue, la jeune actrice a eu Margot Robbie comme partenaire pour l'essentiel de ses scènes. “Margot s’est comportée en grande sœur avec moi et on s’est super bien entendues. Elle m’a appris à travailler avec les autres, à la fois devant et derrière la caméra. C’était fantastique”. 

Cathy Yan a apprécié les efforts fournis par la plus jeune des actrices du film. “Ella était très impressionnante”, affirme-t-elle. “C’est son premier long métrage si bien que je ne peux qu’imaginer ce qu’elle a ressenti quand elle a débarqué sur le plateau pour tourner tout un film avec Margot Robbie. Mais c’est une vraie championne : elle est très mûre pour son âge. Elle a parfaitement cerné Cass et a apporté une certaine authenticité au personnage : c’est une vraie gamine et pas une petite fille parfaite”. 
HARLEY QUINN 
Il en veut à nous toutes désormais. À moins qu'on ne soit prêtes à mourir, il va falloir qu'on travaille ensemble. 
LES MÉCHANTS

Dans le film, c’est Cassandra Cain et l’objet rutilant qu’elle se procure qui précipitent les événements. Le diamant qu’elle subtilise à un acolyte de Roman Sionis n’est pas un simple caillou : la pierre est gravée avec des informations financières capitales qui pourraient lui permettre d’accéder au pouvoir qu’il convoite et de prendre le contrôle des bas-fonds de Gotham. Roman veut le récupérer et promet à Harley que si elle le lui rend, il ne la tuera pas… 

C’est le genre de proposition que même Harley Quinn ne peut pas refuser. Ewan McGregor campe le mafieux qui a bien l’intention d’anéantir toute compétition. Il a pour QG la boite de nuit dont il est propriétaire à Gotham City, le Black Mask, où il est à la fois juge et partie de ses affaires. 

“Je voulais travailler avec Margot et ensuite j’ai vu le film DEAD PIGS de Cathy Yan, que j’ai beaucoup aimé. Ça m’a rappelé TRAINSPOTTING car c’est un film original et intéressant. J’étais donc également impatient de travailler avec elle”, déclare-t-il. 

“Mais avant tout, j’ai beaucoup aimé le scénario. Les dialogues étaient intelligents et très bien écrits. J’étais content de jouer le super-méchant qui veut tout contrôler et se prend pour quelqu'un d'extrêmement intelligent et génial. En réalité, c’est un type affreux et méprisable”. 

L’histoire des origines de Roman a permis à l’acteur de cerner ses motivations peu louables : “C’est important pour un comédien de comprendre son personnage”, rappelle Ewan McGregor. 

“On ne peut pas se contenter de jouer un gentil ou un méchant. On doit jouer une personne et comprendre ce qui le fait réagir. Dans le cas de Roman, il est incroyablement narcissique, ce qui lui laisse penser qu’il pourrait séduire n’importe qui. Il a aussi du mal à maitriser sa colère si bien qu'il perd patience sans arrêt. C’était très marrant de jouer ces deux facettes de sa personnalité”. 

“J’adore Roman”, affirme Cathy Yan. “Il est très drôle car Ewan a réussi à apporter du charme, de l’humour et même de la vulnérabilité au personnage. Il s’est appuyé sur son côté trader fêtard qu’on retrouve dans le scénario de Christina. Roman vient d’une haute lignée de citoyens de Gotham qui possèdent la Janus Corporation, mais il est la brebis galeuse au sein de cette élite. Ça le rend fou quand quelqu’un comme Harley lui vole la vedette ou lui coupe l’herbe sous le pied. Ils adorent tous les deux être au centre de l’attention : ce sont donc deux rivaux parfaits”. 

Margot Robbie déclare : “Ewan campe le méchant à la perfection. Il a fait des choix inattendus et courageux pour jouer Roman. Il passe de la masculinité toxique au narcissisme exacerbé pour montrer à quel point il est incohérent et irrationnel. Il fait un excellent méchant car ses réactions sont toujours en complet décalage avec la situation”. 

Si ses relations avec Harley et Renee sont souvent houleuses, Roman semble être loyal envers Black Canary, du moins au début. Jurnee Smollett-Bell explique : “La relation de Dinah avec Roman est complexe parce qu’il lui est venu en aide : il lui a trouvé un boulot qui lui permet de s'en sortir et d'exister. Je pense que Dinah se reconnaît également en Cass, si bien que lorsque Roman déchaine tout Gotham contre elle, ça ne la laisse pas indifférente”. 

Ewan McGregor décrit leur relation du point de vue de Roman : “Elle est sa nouvelle possession. On pourrait penser qu’il est intéressé par elle sur un plan amoureux ou physique, mais ce n’est pas le cas. Il aime l’entendre chanter, mais pour lui elle reste un canari dans une cage… Sa cage”. 

C’est Roman qui prend les décisions, mais c’est son homme de main Victor Zsasz qui donne les coups (ou en l’occurrence, les coups de couteau). Ewan McGregor précise : “Roman ne serait rien sans Zsasz. C’est lui qui s’occupe de toutes leurs affaires, en particulier du sale boulot”. 

Zsasz est particulièrement habile avec un couteau à cran d’arrêt à la main et reste loyal à son patron et à son travail en toutes circonstances… On pourrait même penser qu’il prend un peu trop de plaisir à remplir sa mission. 

Chris Messina, qui incarne ce psychopathe de l’ombre, explique : “Le scénario était fantastique et nous a donné beaucoup de matière. Je ne suis pas un grand fan de BD et je ne connaissais pas grand-chose au personnage, si bien que j'ai lu toutes les histoires concernant Zsasz dans les différents albums. D’où la couleur de mes cheveux”, poursuit-il en faisant référence à la coupe courte et blond platine de Zsasz. 

“Dans les livres, il est souvent chauve et j’étais donc content qu’on se soit contenté du blond”, dit-il encore en esquissant un sourire. Zsasz travaille pour Roman, “mais il a également ses propres priorités. Sa vision du monde est simple”, estime Chris Messina. 

“Il voit les gens comme des zombies, il pense qu’il les libère et met fin à leurs souffrances”. Zsasz ne réserve pas ses coups de lame à ses victimes : “Il adore couper si bien qu'il a des cicatrices sur tout le corps pour garder le compte de toutes ses victimes”, révèle Chris Messina. 

Chris Messina voulait s’assurer de l’authenticité du rôle : “J’ai travaillé avec un ami qui s’y connaît en couteaux : il m’a appris à les reconnaître, à m’en servir… J’ai essayé de faire quelques tours mais je n’ai jamais été très doué, donc ça n’apparaitra pas dans le film !”, confie Chris Messina. 

UN ENTRAINEMENT INTENSIF POUR LES CASCADES 

L’entrainement a commencé bien avant le début du tournage. Pour camper son rôle, Margot Robbie a dû s'initier sans relâche aux cascades car son style de combat repose sur des mouvements de gymnastique. 

L’actrice a exécuté de nombreuses acrobaties elle-même, mais elle a eu la chance de travailler avec l’une des cascadeuses les plus reconnues du métier, Renae Moneymaker, pour les figures les plus complexes. Elle a aussi collaboré sous la supervision du chef-cascadeur Jonathan Eusebio et son équipe de 87Eleven Action Design, qui ont aussi entrainé Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell et Rosie Perez. 

“Jonathan et son équipe de 87Eleven sont les meilleurs pour chorégraphier un combat et le rendre intense et viscéral, comme si on était sur place, au cœur de la mêlée”, raconte Bryan Unkeless. “Cathy voulait également que ces scènes soient joyeuses et drôles”, remarque Jonathan Eusebio. 

“Il s'agit de Harley et des Birds, si bien que les séquences d’action pure devaient quand même susciter une impression de légèreté”. L'équipe s'est attelée au travail plusieurs mois en amont du tournage avec des entrainements précis pour préparer le corps des acteurs à la chorégraphie. 

“Quand on entraine des acteurs, c’est important qu’on ait l’impression qu’ils ont fait ça toute leur vie. Il faut adapter le style de combat à la personnalité de chaque personnage”, précise-t-il. 

“Dans la BD, Black Canary est une experte en arts martiaux, mais dans le film elle n’est pas encore devenue une super-héroïne, et on a donc plutôt choisi le taekwondo et le kickboxing, dans lesquels on utilise beaucoup les jambes. Jurnee s'est entraînée presque tous les jours pendant plusieurs heures sans se ménager”.

“Rosie campe une femme flic”, poursuit-il. “En plus, elle aime boxer, si bien qu'on a fait de la boxe la base de son entrainement. Et comme la Chasseuse a reçu une formation de tueuse, on a appris à Mary Elizabeth des rudiments de judo, de jujitsu et de karaté, des techniques efficaces et brutales qui conviennent à son rôle de justicière”. 

Le film s'inspire de l'album “The New 52” pour les scènes où Harley Quinn dispute un match de roller derby sur une piste surélevée, ou fonce à travers Gotham. Margot Robbie se débrouille très bien en patinage grâce au rôle de Tonya Harding qu’elle a incarné, mais elle a dû néanmoins faire appel à deux doublures. Celles-ci étaient chargées de rendre le patinage moins "propre" du point de vue technique et de lui donner une allure plus chaotique, à l'image de Harley elle-même. 

“Ce n’était pas aussi douloureux que le patin à glace, mais c’était difficile”, reconnaît Margot Robbie. “On a eu la chance de travailler avec de vraies équipes de roller derby pour que cela ait l’air aussi authentique que possible”. La plupart des athlètes venaient du Angel City Derby, la première ligue de roller sur piste plate à Los Angeles (et la 6ème au monde) et des LA Derby Dolls, la première ligue de roller derby sur piste entièrement féminine. 

Margot Robbie ajoute : “C’était super utile pour le film d’apprendre des choses sur la communauté du roller et les valeurs qu’elle défend. On y rencontre beaucoup de femmes qui viennent parce qu’elles se sentent différentes et qu'elles développent une véritable passion pour ce sport. L’esprit de communauté et l’amitié y sont très forts. Ces valeurs sont celles que le film incarne et j’ai eu de la chance de les avoir sur le tournage”. 

S'agissant du patinage et de la dimension technique du tournage, Margot Robbie précise : “L’équipe 87Eleven commençait par parler avec nous de l’histoire et des personnages. Ils nous expliquaient comment coordonner harmonieusement les mouvements pour que l’action ne soit pas gratuite, mais vienne nourrir l'intrigue et les personnages. L’entrainement n’en était que plus important”. 

Et il y en a eu beaucoup, précise-t-elle : “On s’est bien amusés mais on était exténués”. 
CASS Oh putain, mais c'est une hyène dans la baignoire ?
HARLEY QUINN Je l'ai appelée Bruce. Comme ce mec bien foutu de la famille Wayne. 
ET BRUCE ? 

Non, pas ce Bruce-là !


“Harley a deux hyènes dans la BD et ce sont ses bébés Bud et Lou”, raconte Margot Robbie. “Dans le film on n’en a qu’un, c’est Bruce”.

L’actrice et productrice ne se souvient plus précisément à quel moment Bruce a trouvé sa place dans le scénario. “Je ne me rappelle plus ce qu’on s’est dit avec Christina sur le moment, mais on n’a visiblement pas pensé à la logistique ! Quelques années plus tard, alors qu’on était en prépa, ça a été un casse-tête invraisemblable. Comment on fait pour tourner une scène avec une hyène ?” 

“On a fait appel à un expert – un type qui possède une hyène apprivoisée en Californie. Il nous a confirmé que ce sont des animaux très dangereux : si une hyène touche quelque chose, elle considère que c’est à elle”, enchaine-t-elle. 

“‘Et si elle s’allonge sur un canapé ?’ lui a-t-on demandé. Alors elle considère que c’est son canapé et elle va le manger et vous avec si quelqu’un essaie de le lui prendre. Ce serait comme avoir une énorme et redoutable diva sur le plateau”. 

Si la plupart des scènes d’action et de cascade ont été tournées de manière traditionnelle, les auteurs se sont rendu compte que ce n’était pas recommandé de filmer une vraie hyène ! Ils ont opté pour "un gros, gros, gros, gros chien dont s'occupe Harley”, selon les mots de Margot Robbie. L'animal a ensuite été transformé en post6production en Bruce, la hyène de compagnie dont raffole Harley, à l’aide d’effets visuels. 
HARLEY QUINN 
Il est temps que Gotham découvre la nouvelle Harley Quinn. 
COSTUMES : NOUVELLE VIE 

Étant donné que le film épouse le point de vue de Harley Quinn, qu'il raconte son parcours et celui d'autres femmes qui aiment en découdre – et que Harley n'a rien de conventionnel –, les auteurs tenaient à ce que les costumes évoquent sa personnalité ainsi que les goûts et besoins des Birds. 

Aux côtés de la chef costumière Erin Benach, chaque acteur a contribué à élaborer sa tenue en privilégiant le style, le confort et la compatibilité avec des scènes d'action survoltée. Erin Benach et Margot Robbie sont tout naturellement parties de Harley. En effet, il s'agit non seulement de la protagoniste, mais surtout son style évolue puisqu'il évoque son indépendance toute nouvelle. Ce qui ne l’empêche pas de prendre des décisions radicales. 

"Au départ, Harley a du mal à affronter la situation et, sous l’emprise de l’alcool, se coupe les cheveux", déclare l’actrice. "D'où sa frange inégale et ses couettes échevelées, ce qui m’a vraiment amusée". 

Pour la garde-robe peu orthodoxe de Harley, la costumière a collaboré avec l’actrice et Cathy Yan à la conception et à la création de 13 costumes différents. Comme pour le scénario et l’interprétation, tout est parti de la BD. 

"On a lu les albums pour savoir où puiser notre inspiration et je me suis dit que ce serait intéressant de suivre cette évolution", raconte Erin Benach. "Mais c’était aussi l’occasion de lui faire faire des choses inédites et de lui donner une allure contemporaine qu'on peut qualifier de 'street'. C’est l’une des principales discussions que j’ai eues avec Cathy et Margot, car je voulais qu’elles comprennent que ça ne m’intéressait pas de créer une bande de femmes avec des looks juste sexy mais d’imaginer des tenues qui les feraient se sentir irrésistibles". 

"Margot a bien entendu déjà campé ce personnage, ce qui est toujours agréable dans ce type de collaboration", poursuit-elle. "Elle a évoqué ses impressions passées, ce qu’elle avait retenu du personnage, et cela a permis de nourrir sa trajectoire. Margot est également productrice, notamment sur ce film, si bien qu'elle a su évoquer l'esprit du film que nous tournions. C’est merveilleux de travailler avec elle d'autant qu'elle nous a totalement laissé carte blanche". 

À en croire Margot Robbie, "rien de ce que fait Harley n’est pratique. Elle porte des tenues inadaptées aux circonstances qu'elle affronte, comme une grande veste en plastique effiloché pour une scène de combat ou encore des patins à roulettes pour se battre sur une piste mouvante. Cela n’avait pas de sens, ce qui la caractérise parfaitement ! Elle se trimballe avec une batte de base-ball dans une fusillade, car ça lui paraît drôle. Erin a fait un travail formidable pour restituer l'esprit de Harley dans ce qu’elle a de plus imprévisible". 

"Harley adore mélanger les genres : pantalon de jogging et paillettes bien sûr, glamour et confort, toujours", explique la chef costumière en évoquant son travail. 

"Harley incarne l’esprit de la fête. Elle est d’une franchise sans fard, toujours dans l’instant et prête à affronter tout ce qui se dresse sur sa route. Elle n’est jamais en talons aiguilles ou en jupe, car il fallait que la Harley de notre film puisse bouger, donner des coups et courir. Toutes ses chaussures et ses tenues sont donc foncièrement fonctionnelles, malgré son allure à l’écran. Tout a été conçu pour s’étirer et toutes ses chaussures avaient des talons vraiment résistants. J’ai imaginé l'ensemble des designs en m'interrogeant sur la vision d'une femme forte que nous partagions Margot, Cathy et moi : était-ce lié à son aspect pratique ? À son sens de la mode ? Ou à autre chose ? Et Harley se laisse très facilement distraire par tout ce qui brille et s’approprie tout ce qui lui plaît, ce qui signifiait que nous avions une liberté totale pour travailler". 

La costumière a découvert que, même lorsque l’univers de Harley s’effondre autour d’elle, elle est capable de paraître "fraîche et vraiment cool. C’est son air de 'Je n’en ai rien à faire' qui la rend sympathique et magnétique. Et je crois que toutes les femmes aspirent à se sentir ainsi, ne serait-ce qu’une minute". D’après la chef-costumière, la meilleure illustration en est sans doute le vêtement q

ue porte Harley au début de l’histoire. "La veste faite de rubans de signalisation en plastique était bien évidemment amusante et scintillante mais les rubans étaient aussi une façon de prévenir, 'Me cherche pas d'emmerdes car je suis Harley Quinn et que je te le ferai payer' ". 

Tandis que Harley a le cœur brisé, elle fait ce que toute femme ferait, que ce soit s'offrir une nuit de folie en ville ou se morfondre sur son canapé. "J’ai imaginé pour Harley la combinaison décontractée rose avec des cœurs qui pleurent, parce qu’elle est dévastée par sa rupture avec le Joker", poursuit Erin Benach, "mais aussi parce qu’au fond, elle est toujours une enfant. On a joué avec cette facette de sa personnalité et on a ajouté une capuche avec de petites oreilles". 

Elles ont également conçu une combinaison une pièce façon salopette, sympa et fonctionnelle, d'un doré à la fois mat et brillant avec le motif en diamant qui est devenu sa marque de fabrique et que Margot Robbie arbore dans les scènes d’action les plus spectaculaires avec un top bandeau rose fluo. Étant donné que son existence est sans cesse menacée, Harley dispose bien évidemment d'un arsenal d'armes pour parer aux moindres de ses besoins fantasques. 

Un seul des maillets initialement utilisés dans SUICIDE SQUAD a servi sur ce film-ci. Par ailleurs, le département des accessoires a préféré créer des maillets environ 30 % plus petits pour qu'ils soient plus maniables dans les nombreuses scènes d’action et les cascades. Les accessoiristes ont ainsi fabriqué un maillet extrêmement lourd, outre les trois versions plus légères en caoutchouc destinées au tournage, tous affublés des dessins colorés de Harley. Mais le terme "coloré" ne s'applique certainement pas à la Chasseuse. 

"Imaginez un croisement entre Supreme [marque de vêtements streetwear, NdT.] et Louis Vuitton, et pensez à des vêtements privilégiant l’aspect pratique", reprend la costumière. "Tout est sur mesure et de très grande qualité pour elle. On s’est énormément inspiré du personnage de la BD et on s’est servi de sa palette de couleurs : violet, argenté et noir. On a conservé son look avec capuche, cape et autres variations qui sont tout à fait son genre". 

Son allure ne serait pas complète sans son fidèle accessoire : l’arbalète. L’équipe des accessoires en a créé six : trois fort impressionnantes et, pour des raisons de sécurité, trois versions en caoutchouc pour les scènes de cascades. 

Erin Benach a envisagé Black Canary comme "une battante par excellence, le genre de nana qui sait instinctivement comment s’habiller pour sept dollars dans une boutique de vêtements vintage et avoir l’air sublime, ou bien en fabriquant ses propres fringues". Le style reconnaissable auquel on associe le personnage en général a inspiré la chef costumière même si elle a tenu à s’en démarquer. 

"On a pris ce qui la caractérise – les basses résilles, le cuir noir, ses couleurs qui sont le jaune, le bleu et le noir –, et on en a fait une nouvelle robe pour elle", dit-elle. "Et le jour, elle porte une tenue qui fait plus professionnelle dans les tons bleu et or". 

Black Canary n’est pas seulement armée de son cri de guerre : elle est en fait le seul personnage du film à manier la légendaire batte de base-ball décorée de Harley. "Renee Montoya est une inspectrice du Gotham City Police Department et ne vit que pour son boulot", remarque Erin Benach. 

"On lui a donc conçu une tenue de policière : des pantalons et des chemises à col boutonné sombres. Renee vit toutefois des moments difficiles dans le film", rappelle la costumière, "quand, après un 'accident', elle se retrouve sans vêtement et qu'elle doit enfiler ce qu’elle déniche parmi les objets trouvés du commissariat : un pantalon de jogging et un t-shirt arborant 'Je me suis rasé les boules pour ça ?' Même si Renee ne trouve visiblement pas ça drôle, on espère que le public sera amusé en le lisant", dit-elle avec le sourire. 

L’autre personnage féminin à habiller était Cassandra Cain, âgée de 12 ans. "Cass est notre gamine des rues, un rien garçon manqué, une rebelle qui ne croit qu’en une cause : elle", souligne Erin Benach. "Elle est rapide et adore chaparder des choses et les cacher sur elle, d’où son ample blouson rouge et la paire de Jordan Air, qui a sûrement dû être volée, elle aussi". 

Cass avait également besoin d’un accessoire très important : un plâtre pour son poignet, de quoi servir de cache pratique pour les larcins plus petits. Pour décorer le plâtre, le département des accessoires l’a enveloppé de gaze rose vif et l’a confié à Ella Jay Basco, qui l’a entièrement couvert de dessins en un week-end. La costumière a élaboré plusieurs styles pour Roman Sionis, malfrat extrêmement vaniteux à qui Cass a subtilisé un diamant particulièrement inestimable. 

"Roman est la vanité incarnée", observe Erin Benach. "Il est toujours impeccablement habillé quelle que soit l’occasion et se soucie de son apparence. Il a des tenues pour être chez lui et d’autres quand il sort, pour aller dans son club ou encore quand il se sent pris d’une frénésie meurtrière. Ses couleurs s’accordent toujours parfaitement avec un décor sombre et des lumières violentes, tel qu’au club, et réfléchissent vraiment bien la lumière, comme sa veste en velours bleu canard qui ressort merveilleusement à l’écran". 

Nombre des costumes et accessoires de Roman arboraient également ses initiales ou l’insigne d’un masque brodé ou imprimé : sur le revers d’une veste, sur ses gants en cuir, sa bague aux armoiries familiales. Son propre visage a même été reproduit sur son pyjama. "Comme il est l’un des hommes de main de Roman", explique la costumière, 

"Victor Zsasz devait lui aussi se montrer un peu stylé mais il emprunte un peu plus au streetwear avec une touche punk légèrement raffinée, tout en étant un peu plus effrayant. Après tout, c’est un tueur". 

"Erin Benach est probablement la femme la plus merveilleuse au monde", déclare Bryan Unkeless qui chante ses louanges. "Toutes ses créations sont vraiment branchées et modernes. Pour Harley et les Birds, elle travaille avec les contraintes de l’univers des comics tout en y apportant une dimension naturaliste, avec ce petit plus que l’on note dans une fête où tout le monde est au moins 25 % plus cool que soi. Erin a permis aux personnages d’évoluer ainsi et que ça fasse vrai". 

Erin Benach a également imaginé les accessoires portés par les personnages. "Erin est une créatrice merveilleuse", souligne la réalisatrice. "Elle sait simplement ce que les gens, surtout les femmes, veulent porter à l'heure actuelle. Ça a été amusant de voir ses créations rendre hommage à la BD tout en étant très contemporaines. C'est ce qui a largement contribué à façonner la vision de l’univers que nous souhaitions créer". 
RENEE 
Il faut qu'on nettoie les rues de cette ville de fond en comble. 
LIEUX DE TOURNAGE ET DÉCORS 

BIRDS OF PREY ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN a été tourné à Los Angeles – et plus particulièrement dans les quartiers de Downtown et Chinatown – et dans ses envirions, ainsi que sur quatre plateaux des Warner Bros. Studios. 

"Mon inspiration vient des personnages et de leur regard sur le monde", révèle le chef décorateur K. K. Barrett. Pour ce film, il a fallu s’aventurer dans l’esprit séduisant mais imprévisible de Harley Quinn. "Harley traverse la vie avec humour et ruse, se servant des choses avant de s'en débarrasser tout aussi facilement, comme du fast-food dans un emballage éclatant et attirant qui fait appel à une pulsion momentanée. Elle sert aussi de révélateur aux autres personnages et permet de comprendre quelle place ils tiennent dans son univers". 

Cet univers est bien entendu celui de Gotham City mais représenté sous un jour totalement inédit. "Cathy et moi étions déterminés à ce que notre vision de Gotham rappelle davantage les quartiers périphériques de New York, comme le Queens, le Bronx et Brooklyn par exemple", explique Barrett. 

"C'est un Gotham d’un réalisme cru qu'on découvre en ayant les pieds sur terre. Il ne s’agit pas de survoler les toits, car c’est plutôt la place de Batman. Le monde de Harley, c'est la rue : elle marche même parfois dans le caniveau avant de repartir de l'avant. Dans cet univers, les gens se sont habitués à être agressés dans la rue et tout le monde vit sa vie de façon spontanée, à 100 à l'heure, comme Harley, qui doit sans cesse changer de visage". 

Comme Harley est virée de chez elle sans ménagement, Barrett a eu le plaisir de concevoir le décor de son appartement, soulignant que, "dans notre histoire, elle se retrouve dans un logement situé au-dessus d’un restaurant chinois. Outre les vestiges laissés par les précédents locataires, son intérieur est marqué par ses propres idées de déco et son sentiment d’être au fond du gouffre. Par exemple, on trouve une grande cible de tir peinte au mur, ce qui reflète son état d’esprit sur sa situation actuelle. Et il semblerait qu’elle dorme sur son canapé". 

Barrett a apporté d’autres touches personnelles à l’appartement : un oreiller arborant le portrait d’Elizabeth II, quelques bâtons de dynamite, des lampions et, preuves du régime alimentaire décousu de Harley, des boîtes de ramen à emporter, des boules de fromage soufflé, de la glace à la barbe à papa, des Twizzlers [lacets de confiserie en couleur], de la pâte de guimauve, des chamallows en forme d’animaux, des cookies, du fromage fondu à tartiner, des céréales au sucre, des sucettes, des bonbons aux fruits et des colliers en sucre. Sans oublier un castor empaillé qui porte un tutu rose et dont l’accessoiriste Andy Siegal a lui-même peint les griffes. 

Aux antipodes de cet univers visuel, on trouve le night-club chic de Roman Sionis et son appartement, où le chef décorateur a intégré toutes sortes de détails inhabituels tels que 24 mannequins d’acupuncture en deux tailles différentes, une statue de Roman, plusieurs chaises et méridiennes tapissées de velours et de grandes sculptures rouges en forme de vieilles enceintes Victrola. Un ensemble qui souligne le besoin insatiable du personnage de posséder.

 "Roman est quelqu’un de très vaniteux qui se soucie des apparences autant que de celle de son entourage", développe Barrett. "Son sens de l’esthétique reflète son attitude qui n'a rien de timide. C’est un collectionneur, de vanités et de masques. Même son club s’appelle le Black Mask. Beaucoup des objets qui se trouvent dans son appartement et au club sont des déclinaisons de sa personnalité et de son comportement". 

"J’adore la facette que K. K. a révélée dans les décors", insiste Sue Kroll. "Notre Gotham abrite une population nombreuse, témoigne d'une grande diversité culturelle, est animé mais terre à terre et un peu pouilleux. Le club du Black Mask est mon décor préféré. J’aime son iconographie féminine : les statues, la palette de couleurs, les matières. C’est tout simplement somptueux et cela correspond parfaitement au personnage de Roman". 

Le décor de Barrett le plus élaboré – et sûrement le plus vaste – a été la baraque de foire barricadée connue sous le nom de Booby Trap (piège), dans laquelle se déroule une scène d’action à la fois très complexe et essentielle. Le décorateur l’a imaginé comme "un endroit fantastique clairement construit à l’aube des années 1960-1970 mais fermé depuis 15 ou 20 ans". 

L’entrée extérieure qui mène à la baraque est ornée d’une gigantesque femme en plâtre et polystyrène en train de hurler, composée de quatre pièces distinctes et installées par le département artistique et l’équipe de construction en une semaine. "Ce décor était impressionnant", confirme Margot Robbie. 

"On a eu une grande chance que K. K. Barrett soit le chef décorateur, car c’est un vrai visionnaire. Il est capable de faire surgir un monde en apparence absurde de la façon la plus belle et la plus inattendue qui soit. C’est une explosion de couleurs et de mouvements : ses créations donnent à la scène toute sa fluidité, car lorsque les Birds s’unissent pour se battre, elles n’en sont que plus fortes". 

"C’était incroyable, très coloré et surréaliste, une véritable œuvre d’art, style pop art", ajoute Winstead qui est du même avis. "Je n’avais encore jamais rien vu de tel, pas même le toboggan qui était déjà assez génial et a totalement plu à l’enfant qui est en moi". 

Au cours du tournage d’une scène de cascade où la Chasseuse se laisse glisser sur le toboggan jusque dans le Booby Trap, le directeur de la photographie Matthew Libatique a dû la précéder et a lui-même glissé avec une mini caméra Alexa pour filmer la séquence. 

La réalisatrice a été impressionnée par l'investissement des acteurs et de l’équipe technique. "Les comédiens ont constamment donné leur maximum", dit-elle admirative. "Et les techniciens, y compris l’équipe de Matt et de K. K., ont été formidables. K. K. est pour ainsi dire un génie qui n’a eu de cesse de me pousser, moi et tout le monde d’ailleurs, à réfléchir en dehors des sentiers battus grâce à ses superbes créations. La baraque de foire est à mes yeux particulièrement inoubliable et j’espère que les spectateurs vont en retirer autant de plaisir que nous". 
HARLEY QUINN 
Grâce à vous, j'ai souhaité devenir quelqu'un de moins épouvantable ! 
NOTES DE MUSIQUES ET MOT DE LA FIN 

Pour interpréter les thèmes de ce film "Harley-sque" et composer la partition, Cathy Yan a sollicité Daniel Pemberton. 

La bande-originale comprend également toute une série de chansons connues d’artistes comme Sofi Tukker, Doja Cat, Whipped Cream et Baby Goth, Jucee Froot et Halsey, de grands tubes comme “Hit Me With Your Best Shot,” “Barracuda,” “Love Rollercoaster” et l’hymne de toutes les femmes en cas de rupture amoureuse “I Hate Myself For Loving You.” 

"Le ton de ce film s’inspire totalement de Harley Quinn et de son humour incisif, ainsi que de sa part d'ombre et de son formidable enthousiasme enfantin pour le monde qui l’entoure", déclare la réalisatrice. 

"Christina a su cerner cette dimension du personnage dans le scénario. On a fait en sorte que cela se retrouve ensuite à toutes les étapes du tournage. Et on espère que cela deviendra l’ADN du film. Je souhaite qu’en se plongeant dans l’univers de Harley, les spectateurs apprennent à la connaître tout en étant divertis par ces personnages étonnants et bagarreurs". 

Margot Robbie partage cet avis et ajoute : "Ce film est une course folle et très drôle, un avant-goût de la façon dont Harley envisage la vie : avec imprévu, chaos, humour, danger, réconfort – un cocktail à son image".


Source et copyright des textes des notes de production @ Warner Bros. France

  
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