Comédie musicale/Drame/Un beau spectacle, une histoire enthousiasmante, des acteurs excellents
Réalisé par Michael Gracey
Avec Hugh Jackman, Michelle Williams, Zac Efron, Zendaya, Rebecca Ferguson, Paul Sparks, Natasha Liu Bordizzo...
Long-métrage Américain
Durée: 01h45mn
Année de production: 2017
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Date de sortie sur les écrans américains : 20 décembre 2017
Date de sortie sur nos écrans : 24 janvier 2018
Résumé : L’histoire de P.T Barnum, un visionnaire parti de rien pour créer un spectacle devenu un phénomène planétaire.
Bande annonce (VOSTFR)
Clip "Rewrite the Stars" par Zendaya
Ce que j'en ai pensé : ce film a tout ; le cœur, l'humanité, la beauté et le talent. Il raconte l'histoire d'un rêveur imparfait et magnifique qui a créé un spectacle que tous sont venus admirer. Il a eu l'esprit plus ouvert que les autres et a pris de gros risques. Dès les premières secondes, on est emballé par la réalisation rythmée et colorée de Michael Gracey. THE GREATEST SHOWMAN est une véritable comédie musicale dans laquelle les chansons ont du sens par rapport à l'histoire et la font évoluer. De plus, leur mise en scène est majestueuse. Il y a beaucoup de délicatesse dans la façon dont les sentiments sont exprimés et pourtant cela ne retire rien à leur force. Le scénario est vraiment bien écrit, car il nous explique la création du show en montrant son attrait comme ses difficultés sans jamais nous perdre ou nous ennuyer. Les musiques et les chansons plaisent de suite, sans faillir. Les acteurs sont talentueux et tellement attachants ! On aime les suivre sur les sentiers de cette aventure, classique dans son fond, mais tellement éclatante dans sa forme.
Hugh Jackman est génial dans le rôle de P.T. Barnum, un homme parti de rien et arrivé à tout ce qui compte. La réalité est ici romancée, mais peu importe, la magie de la mise en scène du réalisateur l'emporte sur tout le reste.
Sa femme est interprétée par la remarquable Michelle Williams qui apporte sa sensibilité à fleur de peau à son rôle de Charity Barnum. Épouse aimante qui adore son mari pour qui il est et qui rêve de le voir heureux tout simplement. Elle est son ancre infaillible dans la vie.
Zac Efron interprète Phillip Carlyle un jeune homme qui cherche un défi et sa place dans son époque. Côté chant et danse, il est comme un poisson dans l'eau, tout comme Zendaya qui interprète la touchante Anne Wheeler.
THE GREATEST SHOWMAN est tout ce qu'on pouvait en espérer et plus encore. C'est un beau et grand spectacle qui ne laisse pas sa part d'humanité à l'ombre des projecteurs. C'est un film enthousiasmant que je vous conseille absolument.
Hugh Jackman est génial dans le rôle de P.T. Barnum, un homme parti de rien et arrivé à tout ce qui compte. La réalité est ici romancée, mais peu importe, la magie de la mise en scène du réalisateur l'emporte sur tout le reste.
Zac Efron interprète Phillip Carlyle un jeune homme qui cherche un défi et sa place dans son époque. Côté chant et danse, il est comme un poisson dans l'eau, tout comme Zendaya qui interprète la touchante Anne Wheeler.
THE GREATEST SHOWMAN est tout ce qu'on pouvait en espérer et plus encore. C'est un beau et grand spectacle qui ne laisse pas sa part d'humanité à l'ombre des projecteurs. C'est un film enthousiasmant que je vous conseille absolument.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
« Chacun de nous est exceptionnel,
et personne ne ressemble à personne. »
Approchez mesdames et messieurs, plongez dans l’univers envoûtant d’un
homme qui voit la vie comme le plus fabuleux des spectacles ! Inspiré de la
vie de P.T. Barnum, légendaire chantre de la culture populaire américaine, THE
GREATEST SHOWMAN raconte l’impressionnante ascension d’un rêveur parti de rien
qui nous rappelle que tout est possible et que nous avons tous, même le plus
humble d’entre nous, une histoire digne d’être racontée.
Premier long métrage du
cinéaste australien Michael Gracey, THE GREATEST SHOWMAN figure d’ores et déjà
parmi les films les plus remarqués de l’année 2017 puisqu’il vient d’être nommé
au Golden Globe dans la catégorie meilleur film musical ou comédie, à celui du
meilleur acteur pour Hugh Jackman et à celui de la meilleure chanson originale
pour « This is Me », qui a aussi été citée au Critics Choice Award. Dans
le plus pur style de P.T. Barnum, THE GREATEST SHOWMAN nous entraîne dans un
monde plein d’audace et d’imagination, de musique et d’éblouissants numéros de
danse qui célèbre le pouvoir transformateur des arts du spectacle, de l’amour
et de la foi en soi-même. Michael Gracey a confié l’écriture des chansons
originales aux auteurs-compositeurs oscarisés Benj Pasek et Justin Paul (LA LA
LAND) et a fait appel à une talentueuse distribution emmenée par l’acteur nommé
aux Oscars Hugh Jackman afin de transporter les spectateurs dans les années
1870, aux origines du divertissement de masse et de l’ultra-célébrité. Le film
nous entraîne ainsi dans l’Amérique prospère d’après la guerre de Sécession,
revisitée à l’aune de la culture populaire contemporaine.
P.T. Barnum vécut au XIXe
siècle, mais il était par bien des aspects un précurseur de notre époque.
Michael Gracey le considère comme un pionnier, à l’avant-garde de ces visionnaires
et entrepreneurs contemporains qui ont révolutionné notre vie quotidienne – une
sorte de Steve Jobs ou de Jay-Z de son époque. THE GREATEST SHOWMAN est un songe
musical, une ode à la rêverie, et non un biopic. L’histoire repose cependant
sur la conviction intime de P.T. Barnum, celle que le quotidien peut être
transcendé grâce à l’émerveillement, à la curiosité et à la fierté que l’on
peut tirer de sa différence. Michael Gracey tenait surtout à évoquer le
sentiment qui naît de ce moment d’inspiration personnelle ou d’acceptation,
lorsque la vie semble soudain plus exaltante que dans les rêves les plus fous.
Il déclare : « Quand les gens venaient assister à un spectacle de P.T. Barnum, ils étaient transportés dans un
monde extraordinaire, et c’est ce que nous avons essayé de reproduire de
manière contemporaine avec ce film. »
Hugh Jackman, qui a soutenu le
projet durant plusieurs années avant qu’il ne voie le jour, ajoute :
« On peut dire sans exagérer que P.T.
Barnum a fait entrer l’Amérique dans une ère nouvelle, notamment en soutenant
l’idée que le succès ne devrait être déterminé que par le talent, l’imagination
et le travail assidu. Il était capable de créer quelque chose d’extraordinaire
à partir de rien, de transformer l’adversité en opportunité, et j’ai toujours
admiré cette qualité. Il a tracé son propre chemin et a fait de chaque revers
une aubaine. Ce personnage incarne bon nombre de mes aspirations dans la
vie. »
THE GREATEST
SHOWMAN évoque également l’idée de choisir sa famille et de laisser chacun
exprimer sa vraie nature sans réserve. Le réalisateur explique : « Le
film nous rappelle que notre vraie richesse réside dans ceux dont on s’entoure
et qui nous aiment. P.T. Barnum a réuni des êtres que le monde aurait ignorés
autrement, et en mettant chacun d’eux en lumière, il a donné naissance à une
famille soudée. Au cours du film, il manque de perdre ses deux familles, celle
qu’il forme avec sa femme et ses filles et celle du cirque, et cela lui fait
prendre conscience de ce qui compte vraiment dans la vie. »
DU RÊVE À LA RÉALITÉ
Lorsqu’on évoque aujourd’hui
Phineas Taylor Barnum, on pense immédiatement au cirque à trois pistes qui a
longtemps porté son nom. Mais sa fabuleuse légende ne se limite pas au cirque –
lequel est depuis entré dans une nouvelle ère où les animaux menacés et les phénomènes
de foire ont laissé leur place aux acrobates virtuoses et aux numéros
poétiques. L’histoire de P.T. Barnum est celle d’un véritable pionnier qui
s’est sorti de la pauvreté pour non seulement devenir le maître des arts de
l’image et de la publicité, mais également l’un des premiers self-made-men
millionnaires d’Amérique et le père du divertissement de masse.
Bien qu’il soit né dans l’anonymat, le monde entier allait
connaître un jour le nom de P.T. Barnum. Et à sa mort en 1891, le Washington Post le décrivit comme « l’Américain
le plus célèbre qui ait jamais vécu ».
On lui a plus tard attribué à tort la phrase « à
chaque minute, un naïf vient au monde », qu’il n’a en réalité jamais prononcée.
En revanche, il a dit : « Quoi que vous fassiez, faites-le de toute
votre âme. » Et c’est là que résidait son véritable génie, car il a réussi
à capter la résilience et l’audace de l’époque de changement qui était la
sienne. Il a également présagé d’un avenir dans lequel le cinéma, les arts de
la scène et la technologie poursuivraient sa mission pour rendre
l’invraisemblable et le mythique réels et tangibles. Il n’est donc pas étonnant
que son histoire et son personnage aient inspiré tant de films – il a été
incarné entre autres par Wallace Beery dans THE MIGHTY BARNUM en 1934, Burl
Ives dans LE GRAND DÉPART VERS LA LUNE en 1967, et Burt Lancaster dans le
téléfilm « Barnum » en 1986.
En 2009, le producteur Laurence Mark et le coscénariste
Bill Condon ont cependant pris conscience que cela faisait plusieurs décennies
que l’influence de plus en plus palpable de P.T. Barnum sur le monde moderne
n’avait pas été revisitée. Ils collaboraient alors sur la cérémonie des Oscars
présentée par Hugh Jackman, dont la passion pour le spectacle leur a rappelé l’entrepreneur
de spectacles.
Laurence Mark se souvient : « En découvrant Hugh
sur scène, je me suis dit que j’étais face au plus grand showman qui soit,
c’est alors que le nom de P.T. Barnum m’a traversé l’esprit. Hugh est le seul
acteur au monde capable d’incarner à la fois Wolverine et P.T. Barnum. Il y a
quelque chose d’inné chez lui qui lui permet d’entrer en scène et d’occuper
naturellement l’espace avec un charisme extraordinaire. Je lui ai suggéré
l’idée de faire une comédie musicale sur P.T. Barnum et il a immédiatement
adhéré au projet. »
Il a cependant fallu sept années supplémentaires (et de
nombreuses péripéties) pour voir cette ambitieuse idée prendre vie sur grand
écran dans toute sa dimension – les comédies musicales capables de
plaire au public du XXIe siècle étaient à l’époque rarissimes. Tout
a commencé avec le scénario de Jenny Bicks retraçant l’ascension de P.T.
Barnum, de son enfance modeste dans le Connecticut à sa rencontre avec sa
femme, Charity, beaucoup plus aisée que lui, en passant par la création du
Barnum’s American Museum et la découverte d’une des premières superstars au
monde : Jenny Lind, le « rossignol suédois ».
Bien qu’ils aient été inspirés par le scénario de Jenny
Bicks, les cinéastes ont décidé d’intégrer davantage de musique et de danse au
film, conformément à l’adoration que vouait P.T. Barnum à l’audace et à la
démesure. Hugh Jackman a alors suggéré à Laurence Mark de contacter son ami
Bill Condon – célèbre pour les adaptations à succès de CHICAGO et DREAMGIRLS –
afin qu’il apporte au projet son immense talent pour l’écriture de comédies
musicales contemporaines.
Entretemps, l’acteur avait fait la connaissance de Michael
Gracey, qui était en train de s’imposer parmi les réalisateurs les plus
créatifs et les plus innovants dans le domaine de la publicité et des clips
vidéo. Hugh Jackman, qui avait très envie de travailler avec lui sur un film,
était convaincu que le concept de THE GREATEST SHOWMAN était fait pour lui, ce
que Michael Gracey a démontré en présentant l’ambitieux projet avec un
enthousiasme qui a convaincu les dirigeants les plus blasés d’Hollywood.
L’acteur déclare : « Michael sait mieux que
personne mettre la musique en scène et raconter des histoires. Il jouissait
déjà d’une certaine notoriété et même s’il n’avait encore jamais fait de film,
tout le monde le connaissait. Il est vrai aussi que lorsqu’il a pitché le film
et son histoire, il s’est montré excellent en jouant lui-même Barnum ! Sa
vision artistique pour le film était exceptionnelle, mais c’est sa
détermination qui m’a le plus impressionné. Il n’a pas envisagé une seule seconde
que le film ne se fasse pas. »
La présentation de 45 minutes de Michael Gracey mêlait
récit inspiré, art conceptuel détaillé et chansons. C’est ce qui lui a valu la
confiance des producteurs, dont Laurence Mark, et Peter Chernin et Jenno
Topping de Chernin Entertainment. Laurence Mark se souvient : « Le
travail fourni par Michael était impressionnant. Il avait déjà des dessins et
des visuels à nous présenter, et sa passion pour le projet était plus
qu’évidente. »
S’il a réussi à transmettre sa passion à ses interlocuteurs, c’est parce que Michael Gracey partage avec P.T. Barnum la conviction qu’il est de notre devoir de profiter pleinement de chaque instant de la vie. Le réalisateur commente : « J’ai toujours pensé qu’un des moments les plus tristes de la vie d’un enfant est celui où il apprend le mot « impossible ». L’histoire de P.T. Barnum nous invite à libérer notre imagination et à s’en servirpour créer de nouveaux univers, ce que font les
réalisateurs. Ils ont une idée et mettent des années et des années à essayer de
la réaliser dans un processus qui, s’il est douloureux, leur permet également
de donner vie à leurs rêves. »
Michael Gracey était également mû par une vision très
précise de l’esthétique du film. Il voulait que l’histoire de P.T. Barnum soit
indatable en mêlant le passé au présent afin de créer un monde universel à
l’inspiration Steampunk dans lequel la culture populaire, l’amour et les rapports
humains prévalent sur tout le reste. Il tenait en outre à ce que le réalisme se
teinte de la magie propre aux livres de contes, en hommage aux premières œuvres
qui ont inspiré l’homme à rêver et à libérer leur l’imagination.
L’approche du réalisateur reposait également sur les « Curiosités »,
ces artistes de cirque qui en raison de diverses caractéristiques physiques
rares, permettaient à P.T. Barnum d’attirer les spectateurs en leur promettant
une rencontre avec des mythes vivants. Bien que l’exhibition d’êtres humains ne
soit plus acceptable aujourd’hui, Michael Gracey explore une autre facette de
la réalité des Phénomènes recrutés par Barnum : l’opportunité d’échapper à
une existence clandestine et marginale, la possibilité de susciter l’admiration
et de ressentir de la fierté, mais surtout la capacité de remettre en question
la notion de « normalité ». Il explique : « Les Phénomènes
sont des êtres invisibles aux yeux de la société qui vivent retranchés, en se
cachant derrière des portes closes. P.T. Barnum leur offre une place sous les
projecteurs et leur donne l’occasion de se sentir aimés pour la première fois.
Il fait d’eux les héros magnifiques d’histoires merveilleuses. Je suis persuadé
que le public va tomber sous le charme de ces personnages, car nous sommes tous
à notre manière des Phénomènes. »
Il ajoute : « Dans le film, le personnage de P.T.
Barnum dit : « Personne n’a jamais fait la différence en imitant les
autres. » Pour moi, cette réplique résume parfaitement le film. »
Ces phénomènes ont retenu l’attention de l’acteur Zac Efron,
qui déclare : « Ce qui m’a plu chez P.T. Barnum, c’est son amour et
ses rêves pour sa famille, mais également sa volonté de répandre cet amour
autour de lui. Il le fait en recueillant des êtres rejetés par la société en
raison de leur apparence ou de leur nature, et en les mettant sur le devant de
la scène pour en faire des artistes adulés. Il leur donne l’occasion de montrer
que peu importe d’où l’on vient et qui l’on est, nous sommes tous
identiques et avons tous des aspirations. Ce faisant, il leur rend leur
fierté. »
Une fois le scénario retravaillé par Bill Condon, il ne
manquait plus qu’un élément vital au film : les chansons – sur lesquelles
tout reposait, selon Michael Gracey. Il explique : « La raison pour
laquelle j’aime tant les comédies musicales, c’est que lorsque les mots ne
suffisent plus, les chansons prennent le relais : que ce soit lorsque les
personnages ont tout perdu et que la situation semble désespérée, ou au
contraire quand ils ressentent une joie indescriptible. Nous avions donc besoin
de chansons capables d’exprimer toute la gamme des émotions au sein de cet
univers singulier. »
Intuitivement, le cinéaste tenait à créer un contraste
entre la musique et l’atmosphère d’époque du film à travers des chansons
modernes qui donnent aux personnages et aux obstacles auxquels ils sont confrontés
un caractère foncièrement contemporain. Après avoir contacté des dizaines
d’artistes, l’équipe est tombée sous le charme du travail de deux
auteurs-compositeurs alors inconnus : Benj Pasek et Justin Paul, qui ont
par la suite écrit la comédie musicale « Dear Evan Hansen » et été
oscarisés pour leur travail sur LA LA LAND. Le duo a soumis à la production une
série de titres pop entraînants et poignants dignes des plus grands tubes de
2017. Le producteur Laurence Mark déclare : « Benj et Justin ont un
talent exceptionnel pour mêler le rock et la pop à l’univers musical
contemporain de Broadway. »
Michael Gracey ajoute : « Leurs créations pour ce
film sont à mon sens ce qu’ils ont fait de mieux à ce jour – et Dieu sait qu’ils
ont fait plein de choses formidables. Ils parviennent à associer le
contemporain au classique de manière harmonieuse. Ils ont donné au film un cœur
et une âme, et ont souligné les extrêmes émotionnels de cette histoire dont ils
ont parfaitement saisi l’esprit. Leurs chansons ont le don de vous transporter
et chacune raconte toute une histoire. »
La musique a également séduit la talentueuse distribution
du film. La chanteuse et actrice Zendaya, qui interprète la trapéziste Anne
Wheeler, déclare : « Benj et Justin sont jeunes et originaux, et ce
qui m’a plu dans leurs chansons c’est qu’en dépit du fait que l’histoire se
déroule au XIXe siècle, elles sont incroyablement contemporaines, ce
qui rend le film complètement accessible aux spectateurs d’aujourd’hui et lui
confère une certaine magie. THE GREATEST SHOWMAN est un film d’époque dans
lequel il y a de la pop et du hip-hop, ce que je trouve extrêmement
intéressant. Il fusionne l’époque de P.T. Barnum avec la nôtre. Chacune des
paroles des chansons reflète l’esprit du film. »
Michael Gracey est infiniment reconnaissant à tous ceux qui
se sont engagés à ses côtés – des acteurs aux auteurs-compositeurs et
musiciens, en passant par l’équipe créative et son incessant souci du détail –
pour lui permettre de réaliser son rêve, un rêve fondé sur celui de P.T.
Barnum. Le réalisateur confie : « Se lancer dans la réalisation
d’une comédie musicale originale relève quasiment de la folie ! Jamais je
n’oublierai jamais tous ceux qui ont choisi de croire en ce rêve impossible et
de lui donner vie.
MONSIEUR LOYAL ENTRE EN PISTE
Hugh Jackman incarne P.T. Barnum
À propos de son personnage, Hugh Jackman déclare :
« P.T. Barnum était ce qu’on appellerait aujourd’hui un « élément
perturbateur ». Pour lui, la vie reposait sur trois piliers :
l’amusement, l’imagination et le travail acharné. L’Amérique de 1850 était très
différente de celle d’aujourd’hui. Les opportunités étaient directement liées à
la famille dans laquelle on naissait et à la classe sociale à laquelle on
appartenait. À l’époque, l’idée de se divertir pour le simple plaisir relevait
presque du vice. Mais cela n’a fait que renforcer sa volonté de rejeter cette
existence ordinaire et vaine pour mener la vie dont il rêvait. Et il y est
parvenu. »
Né à Bethel, dans le Connecticut, en 1810, le vrai P.T.
Barnum, avec ses aspirations contradictoires balançant entre profonde humanité
et opportunisme, était aussi complexe que son époque. Doté d’un talent naturel
pour le commerce, la communication et la publicité, il vendait déjà des billets
de loterie à l’âge de 12 ans. Plus tard, il a conquis le cœur de sa riche
épouse grâce à son talent naturel pour l’épate. Après s’être essayé à divers
métiers, P.T. Barnum s’est tourné vers ce qu’il appelait le « show-business »
pour enfin laisser libre cours à son imagination. Il a très vite fait la
démonstration de son génie pour attirer et susciter l’enthousiasme des foules
et satisfaire le goût du public pour le spectacle, l’extraordinaire et
l’excentrique… une industrie qui ferait bientôt la réputation de l’Amérique.
Après s’être installé à New York, alors en pleine
expansion, P.T. Barnum s’est imposé parmi les figures les plus réputées de la
ville. C’est là qu’il a ouvert ce qui allait devenir l’une des destinations les
plus prisées de la région : le Barnum’s American Museum de Broadway, où
l’on pouvait admirer des dioramas, des instruments scientifiques, des objets étranges,
une ménagerie d’animaux exotiques, un aquarium marin, des représentations
théâtrales et pléthore « d’attractions vivantes » telles que le
général Tom Pouce, les frères siamois Chang et Eng Bunker, des géants et des
femmes à barbe aux histoires toutes plus extraordinaires les unes que les
autres. L’organisation de tournées a très vite permis aux artistes les plus
populaires du musée de sillonner le monde, mais Barnum est également à
l’origine du culte voué par le public à la cantatrice suédoise Jenny Lind, dont
la venue suscitait une hystérie digne de celle provoquée par les plus grandes
rock stars du siècle suivant. Après qu’un incendie eut ravagé le Barnum’s
American Museum, il a créé « The Greatest Show on Earth », un
spectacle sous chapiteau dont le concept original lui survivrait et inspirerait
l’ascension de l’Amérique au rang de capitale mondiale du divertissement.
Bien que THE GREATEST SHOWMAN ne soit pas une biographie et
ne respecte pas la chronologie de la vie de P.T. Barnum, Michael Gracey affirme
que le film repose sur plusieurs caractéristiques fondamentales du personnage.
« Nous tenions à ce que le film reflète certains éléments avérés de la vie
de P.T. Barnum, comme ses origines modestes ou le fait qu’il a assisté à la
naissance de la publicité et a fait son possible pour se faire accepter par la
haute société, dont il n’a jamais vraiment eu le sentiment de faire partie en
dépit de son immense succès. C’est également lui qui a fait traverser
l’Atlantique à Jenny Lind. Son musée a réellement été incendié et il a fait
faillite non pas une, mais deux fois. Bien que nous ayons adapté son histoire
sur le plan créatif, nous avons conservé les fondements de son
existence. »
Comme Laurence Mark l’avait pressenti, l’affinité entre
Hugh Jackman et son personnage était presque mystique. L’acteur, chanteur et
producteur australien s’est illustré avec brio dans tous les genres de divertissements.
Primé aux Tony Awards et nommé à l’Oscar, il est
aussi connu pour le rôle du populaire super-héros d’action Wolverine que pour
les talents vocaux dont il a fait la preuve à Broadway – sans parler du fait
qu’il a été sacré « homme le plus sexy du monde ».
Cependant, à l’image de son personnage, Hugh Jackman est
aussi un homme dévoué à sa famille, ce qui transparaît dans le film. Laurence
Mark commente : « Je crois que c’est le premier film dans lequel il
incarne un père de famille et fait appel à son expérience personnelle. Il fait
de THE GREATEST SHOWMAN l’histoire d’un homme qui perd et redécouvre ce qui est
le plus important à ses yeux : sa famille, qu’elle soit biologique ou
circassienne. »
Le rôle était irrésistible pour l’acteur car il lui
permettait de puiser dans sa propre expérience, mais le traitement de
l’histoire était tout aussi important pour lui. Il était surtout intrigué par
le charisme et l’imagination sans bornes de P.T. Barnum. Il déclare :
« Ce qui me plaît le plus, c’est que THE GREATEST SHOWMAN est un film qui
encourage à prendre des risques, à poursuivre ses rêves et à célébrer ce qui
nous rend tous uniques. P.T. Barnum rassemblait sur scène des gens extrêmement
talentueux mais oubliés par la société et leur offrait une place dans la
lumière, et c’est précisément l’histoire que nous avons choisi de
raconter. »
Il poursuit : « P.T. Barnum a abattu de
nombreuses barrières et symbolise l’idée
que l’on peut être qui l’on veut et choisir sa vie indépendamment de ses
origines sociales ou raciales. À force de travail et d’imagination, on peut
réaliser l’impossible. Je pense que P.T. Barnum était lui-même une sorte de Phénomène.
Il était convaincu que la différence était une richesse, ce dont je suis
également persuadé. Je pense que tout le monde pourra s’identifier à lui, en
particulier les enfants. Le film nous rappelle qu’il n’y a rien de plus
valorisant ou de plus puissant que d’être soi-même – un message que je trouve
fondamental. »
Hugh Jackman confie que lui aussi a dû trouver le courage d’être lui-même et d’assumer sa passion pour la danse à une époque où ce n’était pas une activité considérée comme adéquate pour un garçon. Il déclare : « Je comprends que l’on veuille suivre le mouvement, s’intégrer, faire comme tout le monde. J’aime profondément la danse, mais je ne l’ai pas pratiquée pendant huit ans uniquement par peur d’être ostracisé. Je sais aujourd’hui que la seule manière d’être heureux, c’est d’être soi-même, et non de porter un masque pour rendre les autres heureux. Je pense que ce message trouvera un écho chez la plupart des gens. En tant que père de deux adolescents, il est de mon devoir de rappeler constamment à mes enfants de ne pas se comparer à tel ou tel top-modèle ou star du football et de s’accepter exactement tels qu’ils sont. »
Fort de toutes ces considérations, l’acteur a pris le rôle
de P.T. Barnum à bras-le-corps, répétant sans arrêt et encourageant toute
l’équipe à repousser ses limites. Michael Gracey raconte qu’il a été un
véritable moteur pour ses partenaires. « Face à un acteur du calibre de
Hugh qui se donne à 150 %, personne n’a envie d’être celui qui traîne des
pieds ! L’engagement dont il a fait preuve tout au long du tournage a
obligé le reste de l’équipe à hausser le niveau. »
Hugh Jackman a montré son dévouement dès les premières
répétitions. Censé reposer sa voix après une intervention chirurgicale sans
gravité, il n’a pas pu s’empêcher de chanter – contre l’avis de son médecin.
L’acteur raconte : « Assister aux répétitions sans pouvoir y prendre
part était pour moi une véritable torture. J’aime tellement la musique et
l’histoire du film que je me suis laissé embarquer. Je me suis dit que j’allais
interpréter le début de la dernière chanson… mais avant de m’en rendre compte,
c’était déjà la fin ! Une fois lancé, je ne pouvais plus m’arrêter. Je me
suis laissé prendre par le moment… jusqu’à ce que mes points de suture lâchent.
Comme vous pouvez l’imaginer, mon médecin n’était pas ravi, mais que
voulez-vous, la musique du film est irrésistible ! »
Une fois complètement remis, l’acteur s’est investi sans
réserve auprès de ses partenaires. Il était particulièrement enthousiaste à
l’idée d’apprendre de nouveaux mouvements et de nouvelles techniques de danse.
Il confie : « Ce film m’a donné l’occasion de réaliser des figures
que je n’avais encore jamais tentées. J’aime me donner à fond… mais j’aurais
parfois bien aimé que mes jambes aient 20 ans de moins ! »
Hugh Jackman souligne aussi que malgré tous les éléments
cinématographiques que le réalisateur avait à gérer, celui-ci lui a accordé,
ainsi qu’à ses partenaires, la liberté nécessaire à la création de leurs
personnages. Il conclut : « Pour moi, Michael est le véritable P.T. Barnum de cette histoire.
Je sais que c’est moi que les gens voient dans le rôle, mais c’est lui qui
m’évoque le plus cet homme. Sans son talent pour orchestrer et créer ce
spectacle monumental qu’est la création d’un film, nous ne serions pas là
aujourd’hui. Il a piloté ce projet de bout en bout pour donner corps à ce en quoi
il croyait. »
LA MUSIQUE : ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT
Les chansons de Benj Pasek et Justin Paul
Lorsque les auteurs-compositeurs
Benj Pasek et Justin Paul ont accepté de prendre part à THE GREATEST SHOWMAN,
ils savaient que ce projet ne ressemblerait en rien à ce qu’ils avaient pu
faire jusqu’alors. Leur mission consistait à écrire des chansons intemporelles
d’inspiration pop-rock qui amènent les spectateurs contemporains à plonger dans
l’univers fantastique de P.T. Barnum et de ses artistes. Mais c’était aussi
pour eux l’occasion de jeter un pont entre le passé et le présent à travers
leur musique.
Justin Paul se souvient :
« L’enthousiasme de Michael pour le film était contagieux, et sa passion
nous a donné de l’énergie. Mais nous avons aussi été séduits par l’univers
coloré, plein de vie, d’imagination et de rêves de P.T. Barnum. L’idée
d’associer un film d’époque à de la musique contemporaine était à la fois
terrifiante et stimulante. L’écriture de ces chansons nous a encouragés à
mélanger des styles que nous n’aurions peut-être jamais associés
autrement. »
Benj Pasek note :
« Puisque nous écrivions des chansons pour étayer une histoire qui invite
à l’émerveillement, nous avons intégré cette joie à nos créations. THE GREATEST
SHOWMAN réunit tout ce que nous aimons : le caractère unique des comédies
musicales, des émotions poignantes que les mots ne suffisent pas à exprimer, et
la musique pop. Pouvoir associer ces différentes inspirations et créer des
chansons qui servent musicalement et lyriquement ces formidables personnages a
été pour nous une expérience incroyable. »
Michael Gracey a accompagné les
compositeurs tout au long du processus créatif. Benj Pasek confie :
« Nous n’acceptons généralement personne dans la pièce lorsque nous
travaillons, nous sommes très secrets dans notre manière de travailler. Mais
Michael a collaboré à l’écriture de presque toutes les chansons, de leur
conception à leur version finale. Il nous a encouragés à nous laisser guider
par les personnages et à souligner la singularité de chacun d’entre eux. »
Le duo, alors inconnu – c’était bien avant le succès de LA
LA LAND –, a dû faire ses preuves et a particulièrement apprécié la confiance
que lui a accordée le réalisateur. Justin Paul commente : « Michael
nous a apporté un soutien sans faille, et puisque nous avons longuement évoqué
chaque moment fort du film avec lui, nous avons pu écrire des chansons sur
mesure pour chacun des membres de la distribution. »
Une fois les chansons terminées – et tous les rôles
attribués –, Benj Pasek et Justin Paul ont répété avec les acteurs comme s’ils
étaient sur le point de se produire à Broadway plutôt que de tourner un film.
Justin Paul explique : « Nous avons répété comme s’il s’agissait d’un
spectacle live. Notre espace de répétition à Brooklyn semblait tout droit sorti
d’un rêve : il y avait des répétitions de danse dans une salle et des
répétitions de chant dans une autre. La seule différence avec un spectacle de
Broadway, c’était le petit studio où nous pouvions commencer à enregistrer les
morceaux. C’était assez surréaliste de voir ces immenses stars répéter dans
leur tenue de danse et se mettre à interpréter nos créations ! »
Les sessions d’enregistrement ont été tout aussi intenses.
Benj Pasek raconte : « Notre objectif était d’obtenir le plus
possible de matière pendant les enregistrements, et les acteurs ont fait preuve
d’un engagement exceptionnel. Ils passaient à chaque fois trois heures à
interpréter leurs titres encore et encore, parfois ligne après ligne. De cette
manière, nous avons pu retenir les meilleures interprétations et nous assurer
qu’elles soient à la hauteur de l’incroyable énergie des images. »
L’écriture de « The Greatest Show », qui ouvre et
clôt le film, a été une aventure en soi. Justin Paul se souvient :
« Le processus d’écriture de cette chanson a été pour le moins singulier,
c’était la première fois que nous travaillions de cette manière. Michael
voulait qu’elle reflète l’attente fiévreuse qui précède l’entrée en scène des
plus grandes stars, à l’image de Kanye West ou Steve Jobs ; il voulait que
le public ne tienne plus en place. Nous avons écrit six versions différentes de
la chanson mais aucune n’a convaincu Michael. Nous avons donc tenté d’écrire
quelque chose d’original en sa présence mais nous avions l’impression d’être
dans une impasse. C’est alors qu’il a proposé de nous jouer un air qui lui
était venu juste avant la session. Il s’agissait d’une simple phrase musicale à
partir de laquelle nous avons composé une mélodie et écrit des paroles… C’est
comme ça qu’est née « The Greatest Show ». Michael voulait quelque
chose d’audacieux qui cloue les spectateurs à leur fauteuil. P.T. Barnum tient
le public en haleine, que va-t-il se passer ? Et puis soudain la piste
s’embrase et le film prend vie. »
Le réalisateur a inspiré « The Greatest Show », qui l’a inspiré en retour. Il explique : « Je voulais que cette chanson captive les spectateurs au point qu’ils en oublient complètement de manger leur popcorn ! Benj et Justin ont écrit une mélodie tellement pêchue et des paroles tellement puissantes que cela m’a obligé à être à la hauteur sur le plan visuel. »
« A Million Dreams » a posé un défi d’un tout
autre ordre aux auteurs-compositeurs : parcourir le temps. Justin Paul
commente : « Cette chanson raconte l’enfance de P.T. Barnum puis sa
rencontre avec Charity et leur vie ensemble à New York. Elle repose sur l’idée
centrale que P.T. Barnum a toujours poursuivi ses rêves. » Benj Pasek
ajoute : « Nous nous sommes interrogés sur la manière dont un enfant
qui se sentirait mésestimé s’y prendrait pour exprimer ses aspirations. C’est
la raison pour laquelle la musique est teintée d’une innocence enfantine – on
n’imagine jamais combien atteindre ses objectifs va être difficile avant d’y
être confronté. »
Michael Gracey a été surpris par l’intensité de « A
Million Dreams ». Il déclare : « La mélodie était tellement
magnifique que c’est devenu le thème du film. »
« Come Alive » fait également partie des titres
préférés du duo. Justin Paul explique : « Il accompagne le moment où
P.T. Barnum parvient à redonner de la couleur à son existence monotone. Il a
construit son musée et son rêve prend vie petit à petit. Cette chanson est pour
le personnage l’occasion de partager ce sentiment avec les autres, il le
transmet aux Phénomènes, qui le transmettent à leur tour aux spectateurs, et
les spectateurs à leur famille et amis aux quatre coins de la ville. Ça a été
passionnant à exprimer en chanson. »
« The Other Side » a quant à elle été écrite à la
manière d’une confrontation et accompagne la scène dans laquelle P.T. Barnum
tente de convaincre un Phillip Carlyle réticent, interprété par Zac Efron, de
rejoindre sa troupe. Le compositeur poursuit : « Nous voulions que
Hugh et Zac s’affrontent musicalement à travers une chanson rythmée et pleine
d’énergie mais également crédible sur le plan émotionnel. Nous avons eu l’idée
d’utiliser une guitare acoustique pour donner à la scène un air de duel de
western. »
Michael Gracey note : « Benj et Justin ont donné
à ce morceau une ampleur extraordinaire. Il débute avec P.T. Barnum négociant
avec Phillip dans le bar pour s’achever sur la piste, où le jeune homme a le
coup de foudre pour la trapéziste Anne Wheeler. Sa progression narrative est
tout bonnement incroyable. Mais le plus fascinant a été de voir Hugh et Zac se lier
d’amitié et se rapprocher au fur et à mesure que nous répétions cette
chanson. »
Parmi les titres les plus romantiques du film figure
« Rewrite The Stars », un duo interprété par Zac Efron et Zendaya.
Benj Pasek raconte : « Cette chanson raconte la décision de Phillip
de rejeter les règles de la grande bourgeoisie et de courtiser Anne, qu’il
invite à rêver avec lui d’un monde sans frontières. Mais la jeune femme est
plus réaliste que lui car elle a connu de nombreuses épreuves au cours de sa
vie. C’est le moment où ils décident d’abandonner l’idée que leur amour est
impossible et choisissent d’imaginer ensemble un avenir meilleur, ce que P.T.
Barnum promeut tout au long du film. »
Zendaya a marqué la chanson de son empreinte. Le
réalisateur se souvient : « C’est elle qui a suggéré que Zac entame
le titre a cappella. Nous avons essayé et ça nous a beaucoup plu. De cette
manière, on entre en douceur dans la chanson. »
Le solo de Charity Barnum, « Tightrope », est une
chanson d’amour d’un autre genre. Benj Pasek explique : « C’est un
morceau dans lequel elle explique être prête à tout donner à cet homme
imprévisible en dépit des risques que cela implique. » Justin Paul
ajoute : « Ce titre a tout d’une chanson d’amour, à laquelle s’ajoute
une pointe de désir grâce à l’interprétation de Michelle Williams, une actrice
capable d’un jeu formidablement nuancé, d’une grande complexité. On comprend
les sentiments conflictuels de Charity, qui malgré son amour pour son mari, éprouve
certains regrets. »
Bien que l’écriture de « This is Me » ait
nécessité plusieurs tentatives, ses auteurs ne pourraient pas être plus
satisfaits du résultat final. Benj Pasek déclare : « Nous avons pris
conscience que nous avions besoin de la puissance brute d’une voix féminine
intense pour exprimer combien il est important d’apprendre à s’aimer et à
s’affirmer, quand bien même le reste du monde vous dit que vous ne méritez pas
d’être aimé. Après avoir réalisé cela, la musique et les paroles nous sont
venues naturellement. » Justin Paul ajoute : « « This is
Me » a été inspirée par les plus grands tubes pop du moment, elle pourrait
tout à fait être interprétée par Katy Perry, Kelly Clarkson ou Pink – des
figures féminines fortes capables de transmettre un message avec modernité –,
et c’est précisément ce que fait Keala Settle dans ce morceau. »
Michael Gracey se souvient : « Lorsque Keala a
interprété « This is Me » en répétitions, nous avons tous été
éblouis. Ça a été une révélation car nous avons pris conscience que cette
chanson correspondait en tout point à ce que nous voulions. Keala lui a donné
une nouvelle dimension avec une authenticité et une sincérité
extraordinaires. »
La chanson la plus suggestive du film est sans doute
« Never Enough », que Jenny Lind, incarnée par Rebecca Ferguson,
interprète pour P.T. Barnum. Justin Paul commente : « Il y est
question de désir insatiable, mais il s’agit d’une véritable performance car ce
n’est pas un numéro de danse. Tout repose sur l’interprétation envoûtante de Rebecca. »
À l’inverse, « From Now On », interprétée par
Hugh Jackman, évoque le thème de la rédemption. Le compositeur
poursuit : « Dans ce titre, P.T. Barnum admet les erreurs qu’il
a commises avec Charity. La chanson, qui débute très doucement, prend peu à peu
de l’ampleur jusqu’à ce que l’on voie le personnage se précipiter dans la rue
pour reconquérir sa famille. »
« From Now On » est la chanson préférée du
réalisateur, qui confie : « Je trouve que c’est un morceau
extraordinaire qui intervient à un moment charnière du film : P.T. Barnum
est abattu, il a tout perdu, mais lorsqu’il voit arriver les Phénomènes, il est
convaincu de pouvoir changer le cours des choses. Lorsque Hugh s’est mis à la
chanter lors des premières répétitions, j’ai tout de suite compris qu’il
saurait exprimer ce que ressent Barnum lorsqu’il réalise que sa vie n’est rien
sans sa famille, que c’est pour eux qu’il a fait tout cela et que rien ne
compte en dehors des siens. »
Si chacune de ces chansons fonctionne indépendamment des
autres, elles donnent naissance toutes ensemble à quelque chose de plus
fabuleux encore, ce qui a été une source d’inspiration pour le reste de la
production. Le chorégraphe Ashley Wallen déclare : « Les créations de
Justin et Benj sont tellement fortes d’un point de vue émotionnel que ça a été
un plaisir de les chorégraphier. Lorsqu’une chanson vous touche et que vous
l’appréciez au-delà du cadre professionnel, cela démultiplie votre créativité.
Leur musique est originale et leurs paroles vous transportent. Ils savent
raconter une histoire tout en écrivant des chansons tout simplement
formidables. »
Le paysage musical du film se compose également de la musique
originale écrite par John Debney, oscarisé à deux reprises, et par Joseph
Trapanese, laquelle s’accorde parfaitement au travail de Benj Pasek et Justin
Paul. Ce dernier déclare : « John a et Joseph ont créé une
palette musicale complète et un ensemble de magnifiques mélodies qui rappellent
à leur manière nos chansons. Ils se sont inspirés de notre travail et se le
sont approprié pour donner une dimension supplémentaire à l’histoire.
CHARITY
ET LE ROSSIGNOL SUÉDOIS
Michelle Williams et Rebecca Ferguson
Charity Hallet Barnum, une
couturière issue d’une famille aisée, a offert tout son soutien et son amour à
Phineas dès leur première rencontre, et ce jusqu’à la mort de ce dernier. Ils
se sont rencontrés alors que P.T. n’était encore qu’un adolescent inconnu et
sans le sou. Malgré leur différence de classe, il a courtisé la jeune fille et a
réussi à gagner son cœur. Ensemble, ils auront quatre filles.
Michael Gracey raconte :
« P.T. a grandi dans la pauvreté tandis que Charity appartenait à un monde
de privilèges. Mais ce qui est touchant, c’est qu’en dépit de sa richesse
matérielle, Charity n’aspire qu’à passer du temps avec P.T., qui possède ce que
l’argent ne peut pas acheter : l’imagination. Lorsqu’elle voit le monde à
travers ses yeux à lui, elle découvre un lieu empli de magie. »
Le personnage est interprété
avec brio par Michelle Williams, nommée à quatre Oscars, notamment pour le rôle
poignant d’une mère dévastée dans MANCHESTER BY THE SEA en 2017. L’actrice est
connue pour sa capacité à livrer les performances les plus inattendues et ce
rôle ne fait pas exception à la règle. Le producteur Laurence Mark
commente : « Dans THE GREATEST SHOWMAN, Michelle réussit à faire
simultanément preuve de force et de douceur. Charity est à bien des égards la
colonne vertébrale de tout ce que fait P.T., pourtant Michelle lui confère une
grande tendresse. »
Michael Gracey ajoute :
« Michelle représente le caractère dramatique de l’histoire, ce qui est
absolument nécessaire pour équilibrer les séquences musicales. On ressent à
l’écran toute l’affection qu’elle a pour Hugh ainsi que les préoccupations et
les joies de son personnage. Lorsqu’on voit P.T. fabriquer une machine à rêves
à partir de trois bouts de ficelle sur le toit de leur immeuble, on comprend
pourquoi Charity est tombée sous le charme de cet homme, et Michelle est
capable d’exprimer cela en un regard. »
L’amour que Charity porte à
P.T., et ce que cela lui coûte parfois, est particulièrement évident dans la
chanson « Tightrope » qui a été le point d’orgue de la préparation de
Michelle Williams. Le réalisateur raconte : « L’interprétation de
Michelle est déchirante. Elle a travaillé sans relâche avec Benj et Justin pour
être la plus juste possible, et pas uniquement sur le plan musical : il
était important qu’elle parvienne à susciter l’émotion, et elle s’en est plus
que brillamment sortie. »
Parmi les autres femmes qui
comptent dans la vie de P.T. Barnum figure l’une des premières superstars
mondiales : Jenny Lind, sorte de Lady Gaga de son temps. Née en 1820,
Johanna Maria Lind était adorée en Europe pour son éblouissant timbre de
soprano. Mais c’est l’entrepreneur de spectacles et imprésario américain qui a
fait d’elle l’ultra-célébrité qu’elle est devenue outre-Atlantique. Personne
aux États-Unis ne l’avait encore entendue fredonner ne serait-ce qu’une note
lorsque P.T. Barnum lui a fait signer un contrat de 18 mois, mais il a affiné
son style, fait sa promotion et développé sa réputation jusqu’à ce que les
spectateurs trépignent d’impatience à l’idée d’admirer la cantatrice. Quarante
mille personnes l’attendaient ainsi à son arrivée sur le sol américain où elle
a donné 93 concerts, rassemblant des foules incroyables. Le talent bien réel de
Jenny Lind a impressionné le public, provoquant une hystérie à laquelle ferait
plus tard écho celle des fans des Beatles. Les chemins de la cantatrice et de Barnum
ont cependant fini par se séparer. (Plusieurs villes portent encore le nom de
Jenny Lind, tout comme un célèbre modèle de lit à barreaux pour enfant
confectionné dans un bois qu’elle appréciait particulièrement.)
Le rôle de la diva qui a donné
naissance au concept moderne d’icône est interprété par l’actrice montante
Rebecca Ferguson, elle-même d’origine suédoise. La comédienne s’est fait
connaître grâce à ses rôles dans des films tels que MISSION : IMPOSSIBLE –
ROGUE NATION et LA FILLE DU TRAIN, mais THE GREATEST SHOWMAN ne ressemble à
rien de ce qu’elle a pu faire jusqu’à présent. Michael Gracey raconte pourtant
que l’actrice s’est glissée dans la peau de son personnage avec une étonnante
facilité. « Rebecca m’a rappelé Rita Hayworth. Elle possède l’aura et le
charisme des stars de cinéma d’antan et était aussi électrique que devait
l’être Jenny Lind. »
Rebecca Ferguson a pris plaisir
à se plonger dans la vie et l’époque de son personnage. Elle explique :
« J’ai découvert que les gens s’évanouissaient lorsqu’elle entrait en
scène, c’était une vraie star. Elle a débarqué en Amérique auréolée de ce
mystère qui attise la curiosité des foules. C’était l’artiste phare de son
époque, aujourd’hui elle serait au sommet des hit-parades. »
Malgré toutes ses recherches,
l’actrice n’a pas pu entendre la voix de Jenny Lind, dont le succès a précédé
l’invention de l’enregistrement sonore. Elle commente : « J’aurais
aimé pouvoir l’écouter chanter, mais puisqu’il s’agit d’une version moderne de
l’histoire – ce qui me plaît beaucoup –, cela n’a pas vraiment
d’importance. »
On ne sait pas grand-chose non
plus de ce qui a poussé Jenny Lind à s’allier à P.T. Barnum, mais Rebecca
Ferguson a imaginé ses propres raisons. Elle déclare : « Je pense que
malgré les nombreuses offres qu’elle recevait, P.T. Barnum lui a fait une
proposition que personne d’autre ne lui avait encore faite. Dans le film, il
lui dit qu’ « il veut offrir au public quelque chose de vrai »,
c’est ce qui la convainc et c’est ce qui les lie. Il comprend ce qui manque à
sa vie et lui donne l’occasion de s’exprimer de manière authentique. »
C’est ce que Jenny Lind exprime
dans le titre « Never Enough ». L’actrice poursuit : « À
travers cette chanson, elle explique combien le monde est merveilleux, riche et
magnifique mais que quelque chose d’autre vient de s’éveiller en elle et que ça
n’est pas suffisant, c’est pourquoi elle nous invite à la suivre dans sa
quête. »
C’est grâce à sa collaboration
avec Hugh Jackman que le personnage de Rebecca Ferguson a pris vie. Elle
explique : « Lorsque Hugh se glisse dans la peau de Barnum, avec sa
veste et son sourire immense, on comprend aisément pourquoi les gens voulaient
le rejoindre. Moi aussi je veux faire partie du monde enivrant de Hugh
Jackman ! »
Un défi de taille attendait
cependant l’actrice car elle n’avait encore jamais pris part à une comédie
musicale, mais elle a saisi sa chance. Elle se souvient du tournage de son
premier numéro : « Cela faisait un moment que je répétais cette
chanson… mais cette fois-ci, je me trouvais sur scène face à 400
figurants ! Je tremblais comme une feuille mais le calme de Michael m’a
donné de l’assurance, il comptait sur moi et je ne voulais pas le décevoir.
Après quelques prises, j’ai pris de l’aisance et j’ai réalisé que ça me plaisait.
Je n’avais jamais pris part à une entreprise aussi complexe, la coordination
des plans, du timing et surtout des émotions avec la musique nécessite
énormément de travail. »
LE PROTÉGÉ ET
LA TRAPÉZISTE
Bien que THE
GREATEST SHOWMAN repose pour l’essentiel sur la vie de P.T. Barnum, l’histoire
est également racontée du point de vue de deux personnages fictifs :
Phillip Carlyle, incarné par Zac Efron, un homme de théâtre sophistiqué qui
tourne le dos à son existence bourgeoise pour rejoindre la grande famille du
cirque et devenir le protégé de P.T. Barnum, et Anne Wheeler, interprétée par
Zendaya, l’audacieuse trapéziste aux cheveux roses dont Phillip tombe
immédiatement amoureux. L’auteur-compositeur Justin Paul déclare :
« Zac et Zendaya sont les dignes représentants de leur époque. Zendaya est
une jeune femme impressionnante de puissance dotée d’une extraordinaire éthique
professionnelle. Quant à Zac, il a ce qu’ont si peu de gens, l’aura véritable
d’une star, mais il est également très sympathique et possède une voix
remarquable. »
Zac Efron
n’en est pas à sa première comédie musicale puisqu’il s’est fait connaître
grâce à la série de téléfilms « High School Musical » et à l’adaptation
cinématographique de HAIRSPRAY, avant d’apparaître dernièrement face à The Rock
dans BAYWATCH : ALERTE À MALIBU. Il confie avoir immédiatement été séduit
par le mélange de tradition et de modernisme de THE GREATEST SHOWMAN :
« Bien que l’histoire se déroule dans les années 1870, le film est d’une
grande modernité et traite de sujets qui sont toujours d’actualité. J’ai en
outre trouvé le scénario incroyablement créatif et original. »
L’acteur a
par ailleurs été intrigué par son personnage : « Phillip Carlyle a grandi
dans un univers très privilégié mais il n’est pas heureux, il se sent pris au
piège et désabusé. Il s’est perdu de vue à cause du succès et veut redonner du
sens à son existence. C’est alors qu’il fait la rencontre de Barnum, qui ne
prête aucune attention au qu’en-dira-t-on. À l’image de ses spectacles, P.T.
s’affranchit des règles imposées par la société. Et cette manière de voir le
monde est libératrice pour Phillip. Elle est aussi à l’origine d’une profonde
amitié entre les deux hommes. »
Michael
Gracey a été impressionné par le dévouement dont a fait preuve Zac Efron envers
le projet. Il déclare : « Il a rejoint l’équipe très tôt et a apporté
au film un soutien sans faille. Il avait une idée très précise de qui était
Phillip et de la manière dont il voulait l’interpréter. Et puis ça a été un
plaisir de lui redonner l’occasion de danser et chanter. Les gens ne réalisent
pas à quel point il a une voix extraordinaire. Il nous a vraiment bluffés dans
le studio d’enregistrement. Et par chance, Hugh et lui se sont immédiatement
bien entendus, si bien que leur amitié et leur relation de maître à élève hors
caméra transparaît à l’écran. Ils se sont mutuellement encouragés à donner le
meilleur d’eux-mêmes. »
Lorsque
Phillip Carlyle découvre le cirque de P.T. Barnum, c’est comme si le brouillard
dans lequel il vivait jusque-là s’évaporait d’un coup. Zac Efron
commente : « Il pénètre dans un monde foisonnant de vie qui ne
ressemble en rien à son univers. C’est comme s’il avait ouvert une porte et
qu’il voyait pour la première fois le monde en technicolor. C’est une véritable
révélation. »
C’est alors
qu’il croise le regard de la trapéziste Anne Wheeler, et sa révélation se mue
en un amour qui transcende les mots, les préjugés et les injustices de
l’époque. Parmi les artistes les plus lumineux de P.T. Barnum figuraient les
trapézistes, dont les exploits aériens en ont encouragé plus d’un à vouloir
repousser ses limites. Phillip voit en Anne une femme courageuse et
aventureuse, mais les origines afro-américaines de la jeune femme les empêchent
dès le départ d’imaginer un avenir commun.
Zac Efron
déclare : « Bien que les sentiments de Phillip pour Anne soient
sincères et fondés, ils sont interdits par la société de l’époque, ce qui est désolant.
Les temps ont heureusement changé – même si les frontières sociales et les
différences continuent à empêcher les gens de s’aimer et de s’unir. Petit à
petit, Phillip réalise qu’il n’est pas obligé de se conformer aux règles
établies par les autres, en particulier si elles sont injustes, et qu’il peut
choisir de se libérer du carcan de la société pour être enfin lui-même. »
L’acteur a
pris un plaisir non dissimulé à interpréter son personnage. Il explique :
« Je n’ai pas honte de dire que tomber amoureux en chantant devant la
caméra est une des choses que je préfère au monde ! Je sais que ce n’est
pas réel, mais vivre ce genre de moment le temps d’une ou deux scènes est
électrisant. On se prend l’espace d’un instant pour Gene Kelly dans CHANTONS
SOUS LA PLUIE. Y a-t-il meilleur moyen d’exprimer ses sentiments qu’en chanson ? »
Face à Zac Efron, Anne Wheeler est interprétée par une autre star montante : la chanteuse et actrice Zendaya, que l’on a récemment pu voir dans le rôle de Michelle Jones dans SPIDER-MAN : HOMECOMING. L’actrice a tout de suite su que le rôle était fait pour elle, notamment parce qu’Anne est le leader naturel des Phénomènes. Elle déclare : « Anne est une femme sûre d’elle, posée et bien dans sa peau… du moins sur la piste. C’est l’effet qu’a le cirque sur tous les Phénomènes, c’est un espace où ils peuvent croire en eux, être respectés et aimés, être eux-mêmes. »
Zendaya a
elle aussi été attirée par l’histoire d’amour entre Phillip et son personnage,
d’autant plus qu’elle évoque avec honnêteté les obstacles auxquels les couples
mixtes ont été confrontés pendant si longtemps en Amérique. Elle
commente : « C’est tragique de voir qu’Anne et Phillip ne
peuvent pas s’aimer comme ils le voudraient pour la simple raison qu’ils n’ont
pas la même couleur de peau. À l’époque, cela aurait été dangereux pour eux de
s’afficher, ils se contentent donc d’échanger des regards évocateurs. C’est
particulièrement difficile pour Anne qui, après avoir été confrontée au racisme
toute sa vie, tombe amoureuse d’un homme blanc qui ne correspond pas à l’image
qu’elle s’en était faite. Mais l’amour ne se contrôle pas, il vous tombe dessus
sans crier gare. »
Zendaya a
suivi un entraînement intensif pour le film, elle a passé plusieurs mois avec
des trapézistes professionnels afin de gagner en musculature… mais également de
surmonter sa peur. Elle raconte : « Mon corps en a vu de toutes les
couleurs, j’ai eu des bleus et des courbatures comme jamais ! Mais cela en
valait vraiment la peine pour réaliser la vision de Michael. Je n’imaginais pas
que je me balancerais un jour dans les airs comme ça, mais je suis très fière
de moi car j’ai fait de mon mieux et je me suis forcée à sortir de ma zone de
confort. Grâce à cela, aujourd’hui, je n’ai plus peur du vide ! »
L’actrice
était naturellement très impatiente de chanter et danser – une véritable
passion pour elle – et elle a particulièrement aimé collaborer avec Keala
Settle sur le titre « This is Me ». Elle explique : « Il y
a dans ce monde des jeunes femmes et des jeunes hommes qui ont besoin d’entendre
le message de cette chanson ; que malgré les coups, on peut faire preuve
de courage et assumer son identité. Je trouve les paroles de ce titre vraiment
touchantes. »
Malgré son
expérience dans le domaine de la comédie musicale, Zac Efron confie que le
niveau des numéros de danse qu’il réalise avec Zendaya dans THE GREATEST
SHOWMAN était très élevé. « Je n’avais jamais réalisé une chorégraphie
aussi technique de toute ma vie. Pour me préparer, j’ai regardé énormément de
comédies musicales. Je me suis inspiré de Fred Astaire, de Gene Kelly et même
de Michael Jackson, qui racontait toujours une histoire à travers la danse. Et
puis j’ai répété, répété et encore répété ! »
Son numéro
préféré est sans doute le duo « Rewrite The Stars ». Il déclare :
« Il ne s’agit pas d’une chorégraphie classique, nous faisons pas mal de
figures acrobatiques. Zendaya était incroyablement à l’aise au trapèze, ce qui
n’était pas mon cas, pourtant il a fallu qu’on réalise des cascades aériennes,
qu’on tournoie dans les airs… et tout ça sans harnais ! Par chance, tout
s’est bien passé et le résultat est magnifique et unique. On se croirait à
mi-chemin entre le Cirque du Soleil et Shakespeare ! »
Hugh Jackman
était lui aussi très enthousiaste à l’idée de travailler avec Zendaya. Il
explique : « C’est une véritable star doublée d’une travailleuse
acharnée. Quand elle danse, et même si elle est entourée par toute une troupe,
elle aimante le regard. Elle possède en outre une voix magnifique. Lors de mes
sessions d’enregistrement, Benj et
Justin n’arrêtaient pas de me dire d’essayer telle ou telle chose, mais ils
n’avaient absolument rien à dire à Zendaya : elle était parfaite ! »
L’histoire d’amour entre
Phillip et Anne implique une tierce personne : W.D. Wheeler, le frère et
partenaire aérien d’Anne, interprété par Yahya Abdul-Mateen II (que l’on verra
prochainement dans AQUAMAN, « The Get Down »).
L’acteur a été séduit par les
thèmes du film. Il déclare : « Pour moi, THE GREATEST SHOWMAN raconte
l’histoire de personnes qui aspirent à exploiter pleinement leur potentiel. Le
cirque permet à mon personnage de montrer qu’il existe et de partager son
talent avec le monde aux côtés de sa sœur. »
Yahya
Abdul-Mateen II a noué des liens très forts avec Zendaya. Il
raconte : « W.D. et Anne sont frère et sœur, ils n’ont personne
d’autre, ils se protègent donc farouchement. En tant que trapézistes, ils
doivent avoir entière confiance l’un en l’autre, et en tant que frère et sœur,
ils se soutiennent coûte que coûte. »
LES PHÉNOMÈNES
Lorsque P.T.
Barnum monte son American Museum, il se met en quête d’une galerie de
personnages semblant sortir tout droit de contes de fées ou de légendes et
capables de susciter l’admiration et l’étonnement des visiteurs. THE GREATEST
SHOWMAN ne présente pas ces artistes comme des monstres bizarres mais comme des
merveilles méconnues, profondément humaines et capables de prouesses. Parmi eux
figurent Lettie Lutz, la femme à barbe, Francesco Lentini l’homme à trois
jambes, le général Tom Pouce, le Lord de Leeds, l’Homme Chien, les frères siamois
Chang et Eng et des danseurs albinos.
Bien que
l’exploitation de ces artistes à part ne soit pas sans controverses morales et
éthiques, Michael Gracey considérait leur histoire comme plus complexe que cela
et leur expérience comme digne d’intérêt. Au début du tournage, le réalisateur
a pris à part les acteurs qui incarnent les Phénomènes et leur a dit :
« Vous êtes l’âme de ce film, il a été bâti sur ce que vous êtes et ce que
vous représentez. »
Keala Settle, qui interprète Lettie Lutz, la femme à barbe, se souvient : « Nous nous sommes tous regardés en silence. J’ai alors ressenti une immense fierté et une grande joie car Michael nous donnait l’occasion d’accéder à la lumière comme le fait P.T. Barnum dans le film. »
La chanteuse
et actrice hawaïenne d’origine maorie, nommée au Tony Award pour sa prestation
dans « Hands on a Hardbody » à Broadway, confie avoir accepté le rôle
de la femme à barbe dans l’espoir d’encourager les spectateurs modernes à faire
preuve de plus de tolérance. Elle déclare : « Lettie Lutz fait partie
de ces femmes dotées de troubles physiques rares qui rejoignent le cirque
ambulant de P.T. Barnum et qui parviennent à transformer leur
« handicap » en véritable force. Le film montre que Barnum a permis
aux gens comme Lettie de trouver leur place dans le monde. »
Si l’idée que
l’on se fait d’une « Curiosité » évolue d’une époque à l’autre, Keala
Settle note que le combat contre l’intolérance et pour l’acceptation de soi est
aujourd’hui encore d’actualité. Elle commente : « C’est inhérent à la
condition humaine. Nous cherchons constamment à présenter la meilleure version
de nous-mêmes, si bien que nous ne nous acceptons pas toujours avec toutes nos
imperfections. Ce qui me plaît dans ce film, c’est qu’il célèbre le fait que nous
sommes tous différents par nature, et l’idée que peu importe qui l’on est ou à
quoi on ressemble, nous avons tous un potentiel extraordinaire. »
Il n’en reste pas moins que lorsque le réalisateur lui a
demandé d’interpréter en solo « This is Me », dont les paroles l’ont
profondément touchée, l’actrice confie avoir eu besoin d’une bouteille de
whiskey pour accepter de se montrer aussi vulnérable et ouverte. Elle
explique : « J’ai eu beaucoup de mal à interpréter cette chanson car
il m’arrive de ne plus y croire moi-même. Il a parfois fallu que je m’arrête
pour prendre un peu de recul et me concentrer sur le personnage de manière à ce
qu’après coup, je puisse en tirer des leçons sur le plan personnel. Lettie
possède une force que je n’ai pas encore acquise. Mais c’était également
l’occasion de lui transmettre un peu de ma douceur et j’en suis très heureuse.
« This is Me » est une chanson qui m’est très chère car elle raconte
mon combat quotidien vers l’acceptation. »
Zac Efron déclare : « J’étais muet d’admiration
pour Keala à chaque fois que je la voyais sur scène. Elle donne tout ce qu’elle
a et chante avec son âme. Elle n’a plus peur de ce qu’elle est et j’espère que
cela inspirera les spectateurs. Sa performance dans le film est
impressionnante, c’est une véritable source d’inspiration. »
Hugh Jackman conclut : « Keala livre une interprétation tellement stupéfiante de « This
is Me » que personne ne pourra
plus jamais la chanter ! C’est sa
chanson. Ce titre magnifique sur l’acceptation de soi touche tous ceux qui
l’entendent. »
PAR-DELÀ LE TEMPS
La photographie et les
décors
Tout comme
les chansons de THE GREATEST SHOWMAN, le style visuel du film mélange lui aussi
rétro et moderne, en propulsant le XIXe siècle de P.T. Barnum dans
le futur – à notre époque. Avec la collaboration d’artistes comme le directeur
de la photo Seamus McGarvey, le chef décorateur Nathan Crowley et la chef
costumière Ellen Mirojnick, le réalisateur Michael Gracey a créé un univers qui
ne se rattache à aucune époque particulière car il ancre plutôt ses racines
dans un imaginaire collectif affranchi de toute temporalité. Ainsi, le film
jette un pont entre l’époque de Barnum et la nôtre.
La
première étape de la conception de l’univers visuel a consisté à peindre le
film dans sa presque totalité. Le réalisateur détaille : « Joel
Chang, un extraordinaire artiste avec qui je travaille sur tous mes projets,
crée en premier lieu un support visuel plus libre et plus vaste qu’un
storyboard traditionnel, tout en donnant quand même une vision
cinématographique du futur film. Nous étudions ensemble la totalité du film et
il crée une peinture pour chacun des plans. Ces images sont devenues le point
de départ du travail accompli avec Seamus, le directeur de la photo, et Nathan,
le chef décorateur. Cela m’a permis de pouvoir leur montrer concrètement tout
ce que j’avais en tête. »
Michael
Gracey a choisi de faire revivre le monde du cirque du XIXe siècle
sans utiliser le moindre animal : il considère qu’à notre époque, où nous
sommes davantage conscients de certaines choses, il est hors de question
d’utiliser des animaux vivants, même si ceux-ci constituaient une part
importante du grand spectacle imaginé par Barnum. Le studio Moving Picture
Company (MPC) à Culver City a été chargé de mettre au point des effets visuels
innovants afin de créer toute la majesté des animaux du cirque… sans animaux. Le
réalisateur explique : « Il était essentiel pour moi de ne faire
appel à aucun animal vivant sur ce film. MPC a accompli d’incroyables prouesses
en donnant à voir des animaux crédibles qui n’ont été ni exploités ni maltraités
pour leur apprendre des tours. » Aucun animal virtuel n’a été maltraité
sur ce film !
Le
directeur de la photographie Seamus McGarvey, bien connu pour son travail primé
sur REVIENS-MOI et ANNA KARÉNINE, a été séduit par l’approche du film, affranchie
du cadre d’une période historique précise. Il déclare : « Michael
voulait une vibration vivante et contemporaine pour son film, et cette approche
correspondait à merveille à mon ressenti, au désir de faire vivre cette
histoire ici et maintenant. Nous avons travaillé dans cette optique, en
choisissant consciemment des mouvements de caméra et des couleurs qu’on ne
verrait jamais dans un film historique. Nous avons tourné avec des caméras numériques
et une palette très moderne de couleurs saturées. Il existe aussi une certaine
forme d’humour dans l’esthétique qui donne au film une tournure particulière –
il défie constamment toutes les conventions, les habitudes liées aux films
historiques guindés. »
Tout le monde a senti encore une accélération lorsque Michael Gracey a commencé à montrer les chorégraphies au directeur
de la photo. Seamus McGarvey a alors décidé de rompre avec les conventions de
la comédie musicale et d’opter pour une caméra plus cinétique, plus fluide et
plus proche des mouvements. Il explique : « L’extraordinaire
chorégraphie n’est absolument pas fidèle au style de danse qui se pratiquait à
l’époque. C’est résolument moderne, tout comme l’était mon désir d’une caméra
très mobile. J’ai adoré l’expérimentation permise par la chorégraphie. »
Michael
Gracey et Seamus McGarvey ont même répété les mouvements de caméra, afin de
laisser toute la place à la spontanéité des acteurs lorsque viendrait le moment
du tournage. Le réalisateur raconte : « Le long processus de
répétition nous a laissé le loisir d’essayer beaucoup d’idées différentes. Quand
nous répétions, nous pouvions nous montrer entièrement libres. Le soir venu,
nous prenions le temps d’étudier les images tournées, puis nous allions dormir
quelques heures et nous revenions le lendemain en ayant énormément
appris. »
La
pression était forte pour tourner la scène de « A Million Dreams ». Seamus
McGarvey explique : « Nous voulions ouvrir le film en disant aux gens
« Bienvenue, vous êtes venus voir un grand spectacle, un show magistral,
vous allez vivre quelque chose de très spécial. » J’ai suivi mon instinct
en jouant avec les ombres et la lumière, le phénomène naturel qui a donné
naissance à la photographie. Pour montrer l’imagination enfantine de Barnum,
nous nous sommes concentrés sur son talent pour imaginer entièrement des
images, les faire naître à partir de zéro, d’une chandelle dont la flamme
projette des ombres sur le mur. C’est l’essence même du spectacle, du
divertissement. »
« Come
Alive » fait aussi partie des numéros préférés de Seamus McGarvey.
« Ce numéro est un mouvement en perpétuelle accélération, nous avons donc opté
pour un Steadicam qui jaillit littéralement à travers les portes. C’est une
chanson qui vous porte et vous entraîne, vous donne envie de chanter à
tue-tête, et notre cadreur, Maceo Bishop, a littéralement dansé un pas de deux
avec son Steadicam. »
Pour
tourner à l’intérieur de l’American Museum de Barnum, Seamus McGarvey a utilisé
des grues. « Nous avions une technocrane de 15 mètres qui pouvait se
déplier et se rétracter très rapidement, permettant des plans très dynamiques.
La caméra pouvait ainsi envelopper tous les danseurs pour livrer des images
très fortes au plan émotionnel. Elle nous donnait de la hauteur quand on en
avait besoin, et permettait des plongées impressionnantes. »
Le
sentiment d’envolée aérienne de « Rewrite The Stars » évoquait pour Seamus
McGarvey l’esprit d’une toile de Chagall, comme il l’explique : « Je
songeais aux amants légers de Chagall, ces êtres qui flottent dans l’espace
comme en apesanteur, comme si l’amour les emplissait d’hélium. Nous avons créé
un magnifique effet dans lequel Phillip (Zac Efron) et Anne (Zendaya)
virevoltent autour du trapèze ; la caméra est au centre du cercle,
tournant avec eux et créant ce splendide flou à l’arrière-plan. On a
l’impression qu’ils sont tout entiers absorbés dans le lien qui les unit,
déconnectés du monde. »
Seamus McGarvey
raconte : « Tout au long du tournage, Michael Gracey m’a encouragé à
me montrer audacieux, théâtral et spectaculaire dans la manière d’éclairer les
scènes. Il nous engageait à toujours essayer des pistes différentes, des choses
qu’autrement nous n’aurions jamais osées. »
Pour
une souplesse maximale, Seamus McGarvey a travaillé avec de multiples caméras
numériques 65 mm dotées des plus grands capteurs dernière génération. Il
détaille : « Ces capteurs sont issus des derniers développements et
les images qu’ils permettent sont extraordinaires, non seulement en format
large – d’une ampleur phénoménale, avec une exceptionnelle richesse dans les
détails et de la nuance dans les basses luminosités – mais aussi pour les gros
plans, que nous avons pu tourner d’une manière qui rappelle les portraits
réalisés avec des appareils photo moyen format (6x6 par exemple). Les plans
extrêmement larges permettent de voir l’ensemble des danseurs dans toute leur
gloire, et les gros plans vous plongent dans l’émotion. Nous pouvions aussi
jouer avec la profondeur de champ, et en filtrant la lumière avec ce filtre
d’image que j’appelle Glimmerglass. L’image numérique peut présenter une
netteté clinquante, mais ce n’est pas ce que nous recherchions. Nous voulions
des points de lumière qui s’épanouissent comme des fleurs et créent une atmosphère
romantique, un peu comme le vernis sur un tableau. »
Les
décors créés par Nathan Crowley ont conduit Seamus McGarvey à effectuer un
travail complexe pour filmer les maquettes détaillées devant apparaître comme
la ville de New York à taille réelle. Le directeur de la photographie
explique : « Ce film se déroule dans le monde de l’imagination, donc
les miniatures collent à cette idée tout en s’intégrant dans les éléments liés
au théâtre – c’est une autre des clés de l’esthétique de notre film. »
Michael
Gracey précise : « L’art des maquettes se perd, mais ces plans sont
parmi mes préférés de tout le film. »
Étant
donné la complexité des plans, les plus vastes comme les plus intimes, la plus
grande partie du film a été prévisualisée. Mais même avec un tel niveau de
préparation en amont, Seamus McGarvey explique qu’il était vital de rester
ouvert à l’imprévu. « Si vous êtes réceptif à tout ce qui peut se produire
par hasard, vous pouvez y puiser l’inspiration. Même des flous imprévus peuvent
créer un dynamisme inattendu. C’est ce qui est merveilleux dans le
cinéma : du début à la fin, jusqu’au montage et à la postproduction, on
cherche le meilleur moyen de raconter l’histoire. »
Le
chef décorateur Nathan Crowley, nommé aux Oscars pour son travail sur LE PRESTIGE,
THE DARK KNIGHT : LE CHEVALIER NOIR et INTERSTELLAR, a lui aussi repoussé
ses limites. Connu pour son travail novateur avec Christopher Nolan (dernièrement
sur DUNKERQUE), il n’avait jamais travaillé sur un film musical. À ses yeux,
l’attrait du sujet de THE GREATEST SHOWMAN était irrésistible. Il confie :
« C’était une chance immense de pouvoir créer tout un monde autour du
cirque et des prémices du show-business… Extraordinaire ! »
D’emblée,
il a opté pour un esprit global éclectique qu’il définit comme « un
hybride Steampunk-moderne-fantasy-pop-show », qui met en avant les
innovations futuristes du XIXe siècle, depuis les expériences de
Tesla sur l’électricité jusqu’à l’ultramoderne métro aérien. Il détaille :
« J’ai cherché à mettre l’accent sur le futurisme de l’époque, avec en
architecture les grandes verrières de New York, Londres et Paris, et toutes les
nouvelles possibilités sociétales offertes par les avancées technologiques et
l’arrivée de l’électricité. Même si historiquement, le musée Barnum a ouvert
avant la guerre de Sécession, dans notre film nous l’avons un peu décalé vers
l’ère industrielle, de manière à disposer de la vapeur, du gaz et de
l’électricité, afin de mieux traduire l’esprit d’une époque de grands
bouleversements qui n’est pas si différente de la nôtre. »
Nathan
Crowley imaginait une esthétique qui, loin d’être nostalgique, ramènerait le
passé au présent afin qu’il soit complètement vivant en 2017, comme si l’on
voyageait dans une machine à remonter le temps. Il raconte : « L’un
de nos premiers sujets de discussion avec Michael a été de donner au film
l’aspect des photographies anciennes repeintes à la main, avec ce petit quelque
chose de surréaliste qui leur est propre. Ensuite, nous avons opté pour une
profondeur de champ réduite afin que la couleur soit plus vibrante, plus
stylisée. »
Le
chef décorateur a exercé sa créativité en commençant par « A Million
Dreams », séquence pour laquelle il a utilisé des imprimantes 3D de
manière totalement inédite. « Au cœur de cette chanson se trouve une vaste
demeure abandonnée qui devient un monde en soi, fantastique, onirique, né de
l’imagination d’un enfant. Comme nous voulions réaliser concrètement la maison
en ruines, nous avons dû trouver le moyen de projeter des ombres surréalistes
sur le décor. Nous avons donc utilisé des imprimantes 3D pour fabriquer des
objets capables de projeter une image animée créée à la main quand on les
éclaire de l’intérieur. Le travail sur cette séquence relevait de la sculpture,
ce qui était tout à fait passionnant. »
Michael
Gracey a adoré voir l’équipe chargée des décors mélanger techniques dernier cri
et savoir-faire à l’ancienne pour « A Million Dreams ». Il se
souvient : « Pour la scène sur le toit, Joel Chang a peint un magnifique
fond à 360° puis Nathan, avec son équipe de peintres décorateurs, a imaginé le
moyen de disposer l’énorme toile. C’était très excitant pour eux parce que de
nos jours, plus personne ne crée des décors peints de cette dimension. »
Nathan
Crowley confie : « Une grande part de notre travail a consisté à retrouver
comment on faisait autrefois, à reprendre les vieilles techniques. On perforait
la toile pour les fenêtres, on utilisait de l’encre pour obtenir un ciel étoilé
éclairé par-derrière, on illuminait une lune géante en rétroéclairage. Je
trouve que cela apporte un élan romantique à la scène. »
Ce
numéro comprend aussi la stupéfiante maquette de la ville de New York, une
miniature incroyablement détaillée. Nathan Crowley explique : « La
caméra survole rapidement le New York des années 1800 avec en fond le fleuve
Hudson, jusqu’au toit de l’immeuble Barnum, et nous avons su dès le départ que
nous allions créer cette scène en utilisant une maquette. Cela fait déjà
quelques années que j’utilise des imprimantes 3D et je trouve ce procédé très
stimulant. Nous avons donc travaillé avec 8 imprimantes 24 heures sur 24 pour
créer environ 500 buildings new-yorkais, que nous avons tous peints à la main.
C’était un travail méticuleux et de longue haleine, mais c’était aussi très
plaisant de disposer d’un tel degré de contrôle sur ce plan. »
Le
point d’orgue pour le chef décorateur a été la recréation du musée Barnum, véritable
caverne d’Ali Baba, un cabinet de curiosités rempli de merveilles
étonnantes : animaux empaillés, figures de cire, dioramas, vitrines et numéros
de cirque vivants… Situé à l’angle de Broadway et d’Ann Street (à cet
emplacement se trouve aujourd’hui une boutique Zara), le musée original
présentait une exposition « d’histoire naturelle » au rez-de-chaussée
et un théâtre au dernier étage. Pour le ramener à la vie, Crowley et son équipe
ont construit un énorme décor à Brooklyn sur le site de Capsys, une ancienne
fabrique de briques aujourd’hui propriété des Steiner Studios. L’imposant
bâtiment et les studios autour représentaient en quelque sorte une version
actualisée de l’énorme backlot de Hollywood pour l’équipe décoration. Michael
Gracey commente : « Nathan a utilisé et transformé tout cet espace
d’une manière remarquablement habile. Comme Barnum, il est capable d’extrapoler
et de se représenter tout le potentiel d’un lieu à partir de ce qu’il a sous
les yeux. »
Pour Nathan
Crowley, le bâtiment Capsys était la perfection même. « Il a permis de
construire un espace à double hauteur. Je ne voulais pas avoir à diminuer la
taille du décor, nous avons donc utilisé la brique rouge du bâtiment et ajouté
une structure d’acier d’inspiration victorienne avec une galerie qui permettait
de fixer des trapèzes, des structures pour les câbles et des supports caméra
sans avoir à remplacer la totalité du plafond. Sur un plateau de tournage
classique, on n’aurait pas pu filmer le plafond comme nous l’avons fait
ici. »
Le chef
décorateur a conçu trois phases très dynamiques pour le décor du musée. La
phase un est celle du musée statique avec les expositions immobiles. Les phases
deux et trois ajoutent du spectacle vivant, des numéros de cirque et des
artistes qui émergent sur un proscenium majestueux. Le bâtiment devient aussi
le foyer des artistes, et lorsqu’il prend feu (ce qui est réellement arrivé au
bâtiment original), c’est toute leur vie qui part en fumée. C’est un moment profondément
destructeur, non seulement parce que tous ces gens perdent leur travail et leur
lieu de vie, mais parce qu’il met en danger l’existence même, si fragile, de la
famille qu’ils forment.
La
créativité du chef décorateur est encore plus évidente dans le numéro
« Rewrite The Stars ». « Pour cette chanson, explique Nathan
Crowley, nous avons créé une lune de théâtre sur le sol, en utilisant du sable
coloré de différentes couleurs. Plutôt que de peindre avec de la peinture, nous
avons peint avec du sable. Cela non plus, je ne l’avais jamais fait. »
Le
climax du film voit Barnum inventer le « grand chapiteau » (qui a été
érigé sur le site de Marcy Armory à Brooklyn). Nathan Crowley a semé des
indices pour anticiper l’arrivée de la tente plus en amont dans le film. Il
précise : « On peut déjà déceler des indices dans le décor du musée. On
peut y repérer le motif classique rouge et or dans les bannières et les
anneaux. On commence à voir tout cela converger et s’assembler quand on passe
de ce qui était un musée à l’ambiance excitante d’un chapiteau de toile. »
Parmi
les dizaines de sites historiques utilisés par le film figurent la propriété
Woolworth à Glen Cove, Long Island ; Cedar Oak Beach à Babylon, Long
Island ; le hangar à bateaux de Prospect Park ; la Brooklyn Academy of Music où
Rebecca Ferguson monte sur scène sous l’identité de Jenny Lind ; Tweed
Courthouse ; Old Westbury Gardens à Long Island ; Marshall Field Estate à Lloyd
Harbor, NY et la maison James Duke sur la 78e Rue Est (qui fait à
présent partie de l’université de New York).
Michael
Gracey observe : « Tourner à New York a apporté au film quelque chose
d’insaisissable et d’inimitable. Il y a dans cette ville une énergie, une
vibration créative que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Et puis bien sûr,
New York attire les artistes, et il y avait un vivier incroyable où puiser.
Mais par-dessus tout, les lieux de tournage étaient un terrain incroyablement
fertile pour nos acteurs et nos techniciens. New York possède réellement ce caractère
théâtral et spectaculaire qu’aimait Barnum. »
Et il
est vrai qu’avoir tourné à New York, la ville où Barnum a donné vie à ce monde
qu’il avait imaginé, a littéralement galvanisé toute l’équipe du film,
comédiens comme techniciens. Michael Gracey raconte : « C’est ce qui
nous a permis de rendre l’impossible possible. Pouvoir tourner dans des
bâtiments qui faisaient partie de la ville où Barnum a apposé sa marque a été
une source d’inspiration pour tout le monde.
ÉMOTIONS, PAILLETTES ET
HAUTE COUTURE
Les costumes
Exactement
comme l’équipe des décors s’est affranchie des conventions historiques, la chef
costumière Ellen Mirojnick, lauréate d’un Emmy pour les décors de MA VIE AVEC
LIBERACE, a fait de même pour créer les costumes de THE GREATEST SHOWMAN – et
considère ce projet comme le plus grand défi de sa carrière. Elle
raconte : « Nous avons opté pour une approche plus fantastique, dans l’esprit
d’un défilé de mode. Notre but était de plonger les spectateurs dans une
ambiance fantasmagorique, placée sous le signe de la romance et de la joie,
plutôt que de coller à une réalité historique. Nous avons fait plus que créer
un mélange d’époques historiques et de styles, nous avons tenté de créer notre
propre monde, une catégorie complètement inédite. »
Ellen
Mirojnick est connue pour explorer les frontières entre art, mode et cinéma, et
c’est justement ce qui attirait Michael Gracey, à la recherche d’une créativité
hors des sentiers battus. Il commente : « Ellen s’est donné
énormément de mal pour créer des costumes alliant pièces contemporaines,
historiques et haute couture, toujours très colorées afin de transcender le
cadre des années 1800 pour plaire au public d’aujourd’hui. »
La
chef costumière n’a disposé que d’une courte période de préparation, mais elle
s’est appuyée sur une armée d’artisans de talent qui ont travaillé très
rapidement. Presque tous les vêtements ont été fabriqués à la main pour le
film, seules quelques rares pièces ont été achetées et transformées.
« Nous avons créé notre propre petite « fabrique de miracles »,
confie la chef costumière. Nous avons réuni une équipe d’excellents acheteurs,
finisseurs, tailleurs et couturiers qui ont nous ont permis de réaliser nos
rêves. Le mot d’ordre pour nous tous a été de prendre des risques et de tout
essayer. »
La
plus grande de toutes les épreuves pour Ellen Mirojnick a été… P.T. Barnum
lui-même. « Dessiner des costumes pour homme est ce que j’aime le plus au
monde, confie-t-elle, et créer la garde-robe de Hugh Jackman dans le rôle de
Barnum a été extraordinaire, surtout qu’il peut absolument tout porter. Il lui
suffit d’enfiler le costume et il devient le personnage, d’une manière
absolument impossible à décrire, bien au-delà de ce que quiconque peut
imaginer. »
La
tenue de Monsieur Loyal de Barnum est faite d’étoffes de soie et de laine, avec
une veste d’un rouge profond qui a été dessinée, taillée et cousue sur mesure pour
Hugh Jackman par le maître tailleur D. Barak Stribling. La chef costumière
commente : « On est loin de l’image du Monsieur Loyal habituel ;
plus qu’une veste, c’est un manteau qui enveloppe le corps de Hugh Jackman, met
en valeur ses jambes et souligne ses mouvements quand il danse. »
Au fur et à mesure que son succès augmente, Ellen Mirojnick a voulu pour lui un look plus dandy, plus flamboyant – un bon exemple en est le costume vert et violet à carreaux qu’il porte quand il rencontre la reine Victoria. Les tissus ont tous été choisis chez des couturiers britanniques contemporains. « Ce sont des tissus que vous pouvez acheter aujourd’hui dans les boutiques d’Oxford Street à Londres », constate la chef costumière. Elle a également créé un costume de velours bleu pour la fin du film, dont la superbe couleur a été choisie pour s’accorder avec les yeux de l’acteur et souligner le romantisme de la scène.
Les
hommes ont été vêtus de vestes près du corps, de pantalons étroits à taille
haute, de gilets courts et de chemises de coupe anglaise. « La seule
condition était que ce soit beau ! » précise la chef costumière.
Les
costumiers ont pris grand plaisir à habiller Zac Efron. « Il a un corps
gracieux, un corps de danseur, comme Rudolf Noureev », observe Patrick
Wiley, chef costumier pour les prises de vues new-yorkaises. Lorsque Barnum
passe le flambeau à Phillip, Zac Efron est vêtu d’une veste de velours vert, une
chemise blanche et une cravate rouge, ce qui augure d’un avenir plus libre que
le passé victorien rigide et inamovible.
Le
style de Charity Barnum évoque le romantisme classique avec des tons lavande et
rose, des teintes poudrées qui dessinent une silhouette mélangeant les styles,
de la fin XIXe aux années 30, avec quelques touches 2017. L’une des
tenues préférées d’Ellen Mirojnick pour ce personnage est celle qu’elle porte
pour « Tightrope », une robe fluide de mousseline de soie bleu poudré
qui ressort à l’écran. « C’est un look iconique, une robe qui aurait pu
être portée par Ginger Rogers ou que l’on aurait pu voir dans DOCTEUR JIVAGO,
ou dans n’importe lequel de ces moments romantiques où une femme esseulée
retrouve foi en l’amour et en la beauté de la vie. »
Bien
différente de Charity, Jenny Lind est une femme dont le style reflète à la fois
la flamboyance libératrice propre à ce nouveau monde de divertissements populaires
et l’intemporalité d’une icône mondiale. Ellen Mirojnick déclare :
« Nous avions le sentiment que Jenny Lind devait être très intense, très
théâtrale. Nous nous sommes donc sentis totalement libres au plan artistique,
nous avons repoussé toutes les limites pour montrer à quel point elle est
différente de Charity. Ce sont deux femmes très attirantes mais complètement
opposées : l’une est spectaculaire, l’autre est douceur. Les vêtements de
Jenny sont très forts visuellement, très structurés. Il n’y a rien de doux chez
elle. »
Les
robes que porte Jenny Lind pour ses numéros rappellent la silhouette
sophistiquée du New Look révolutionnaire de la maison Dior du milieu du XXe
siècle, épure de la silhouette en sablier – taille cintrée, hanches amplifiées,
épaules douces et poitrine soulignée, jupes amples et fluides. À cette ligne
emblématique, la costumière a apporté une touche « âge d’or
hollywoodien ». Elle confie : « Lorsque Rebecca chante
« Never Enough », et que j’ai vu comment Seamus a éclairé cette robe,
j’en suis tombée à la renverse ! C’est une splendeur. Cette robe en
particulier est une combinaison d’esprit haute couture et de pièces trouvées
dans l’arrière-boutique d’un magasin de robes de mariées. »
Chaque
robe a été « customisée » pour Rebecca Ferguson. Ellen Mirojnick
confie : « Tout a été dessiné pour mettre en valeur la beauté de
Rebecca, la pâleur de son teint, la rousseur de ses cheveux. Elle est à
tomber. »
L’actrice
a été très impressionnée par le travail de l’équipe costumes : « Les
costumes qu’Ellen a créés pourraient très bien faire la couverture d’Elle ou de Vogue le mois prochain. Ils sont totalement mode. »
Avec
Anne Wheeler, la trapéziste, l’équipe costumes s’est sentie libre comme
l’air : ses tenues originales reflètent sa fantaisie, sa jeunesse, sa
liberté d’esprit et son goût pour les défis. Ses couleurs fétiches sont le turquoise,
le violet, l’argent et l’or – un look théâtral qui tend vers une extrême
créativité sans basculer dans le criard ou le vulgaire. La chef costumière
note : « Nous avons pensé que le violet serait une belle couleur à la
fois pour Zendaya et pour Yahya dans le rôle de W.D. Ils sont assortis, comme
souvent dans les familles de trapézistes au cours de l’histoire. Cette couleur se
marie bien avec l’idée d’envol, de vol dans les airs. Michael a eu ensuite
l’idée d’ajouter un tissu fluide couleur lavande derrière Zendaya pour la
rendre encore plus intéressante et spectaculaire visuellement. »
La robe
de Zendaya pour « Rewrite The Stars » s’inspire de la lingerie rétro,
avec un caraco de soie et une culotte rouge rehaussée de dentelle et de boutons
d’époque. La chef costumière déclare : « Nous avons fait en sorte
qu’il soit très difficile de rattacher ce costume à une époque précise. Au
contraire, nous espérons que les spectateurs se laisseront happer et
transporter dans une sorte de monde alternatif. La tenue que porte Anne pour
ses répétitions possède une certaine innocence, de la fantaisie, c’est à la
fois un clin d’œil au passé et à notre présent. »
Les
costumes ont littéralement transformé Zendaya, comme celle-ci l’explique :
« Les costumes sont extraordinairement créatifs et les détails comptent
énormément, et ils sont avant tout pour nous une source d’inspiration, un moyen
de mieux comprendre nos personnages. »
Pour
Lettie Lutz, le personnage de Keala Settle, Ellen Mirojnick s’est tournée vers
le New Look de Dior revisité par John Galliano au XXIe siècle. Elle
confie : « Galliano nous a inspirés parce qu’il a apporté sa propre
touche de folie au New Look et qu’il y a un rythme, un souffle dans ses
créations qui sont juste magnifiques, séduisantes et inspirées. »
La chef
costumière ajoute : « Travailler avec Keala a été extraordinaire. Je
me souviens qu’elle se tenait debout lors de ses essayages et qu’elle pleurait
de joie en disant qu’elle n’avait jamais porté de costume fait spécialement
pour elle, que jamais elle n’avait eu de tenue qui exprime à ce point sa
personnalité. C’était une expérience inédite pour elle et c’était formidable de
voir Keala et Lettie Lutz en une seule et même personne. »
Les maquillages
et les coiffures créés par Nicki Ledermann et Jerry Popolis ajoutent encore à
la personnalité des personnages. Ils ont travaillé en étroite collaboration
avec Ellen Mirojnick
et Michael Gracey afin de plonger le plus profondément possible dans la personnalité
et la mentalité de chaque personnage, en particulier les Phénomènes. Nicki
Ledermann, la chef maquilleuse, explique : « Nous voulions mettre en
avant leur humanité, il ne fallait pas distraire le public par le maquillage
prosthétique. La difficulté était d’insister sur le fait qu’ils sont des
humains avant tout. » Jerry Popolis, le chef coiffeur, ajoute :
« Nous voulions qu’ils soient magnifiques. Les Phénomènes ne sont pas
effrayants, ce sont des êtres superbes. »
Michael
Gracey s’avoue émerveillé par l’évolution et la transformation de ses acteurs
et actrices après plusieurs mois de répétitions. Il raconte : « Nous
avons travaillé avec des gens suant et transpirant pendant des mois et soudain,
on aurait dit des œuvres d’art à un million de dollars ! Les costumes, les
coiffures, les maquillages étaient si élégants et si parfaits… Chacun d’eux
pouvait se regarder dans un miroir et voir exactement son personnage dans toute
sa splendeur et sa vraie nature.
TOUT POUR LE SPECTACLE
Les chorégraphies d’Ashley
Wallen
L’énergie
qu’irradient les chansons de Benj Pasek et Justin Paul (LA LA LAND) a inspiré
les chorégraphies dynamiques d’Ashley Wallen, qui a apporté sa propre vision
moderne et rythmée de l’univers de Barnum. Cet Australien bien connu pour ses
collaborations avec des artistes de rock et de pop avait précédemment travaillé
avec Michael Gracey sur des films publicitaires et des clips.
Michael
Gracey confie : « C’est le travail le plus extraordinaire qu’ait
jamais fait Ashley. Il est tellement inventif ! Ses chorégraphies ont fait
vivre nos personnages dans une dimension au-delà de la seule qualité des pas de
danse. Il a permis à chacun des personnages de s’exprimer d’une manière unique,
en créant des styles de danse différents pour Hugh, Zendaya, Zac et tous les
autres. Il a su tirer le meilleur parti des qualités et des points forts de
chacun. Il sait comment amener les gens à s’épanouir à travers le mouvement, à
se libérer. Il fait en sorte qu’ils soient si confiants en leurs capacités
qu’ils dansent comme jamais ils ne l’ont fait de leur vie. C’était formidable
de voir nos acteurs s’émerveiller en découvrant à l’écran les images de leurs
propres performances ! »
Benj Pasek
déclare : « Ashley Allen met dans ses chorégraphies toute la
vibration, toute la pulsation de New York. C’est dynamique, ça bouge, c’est brut,
fort, musclé, et tout vient du personnage, de l’intérieur… C’est merveilleusement
vivant. »
Hugh
Jackman confie : « Je suis certain que Barnum lui-même aurait
apprécié l’audace des chorégraphies. Il aurait voulu que la musique et la danse
d’un film qui parle de lui et de ce qu’il a fait soient au top, et même au-dessus
du top ! C’était ce qui le motivait dans tout ce qu’il entreprenait. Tout
devait évoluer, changer. Ashley apporte cette qualité, tout semble neuf, vrai,
on n’a jamais vu ça. »
L’acteur
confie en souriant : « Ses chorégraphies m’ont poussé au-delà de mes
limites. Les chorégraphes sont des gens à part : ils peuvent être
parfaitement charmants dans la vie, mais quand vous vous retrouvez avec eux dans
la salle de répétition, ils se transforment en sadiques, c’est comme s’ils
aimaient vous faire souffrir ! Il m’a fait faire des choses dont je ne me
serais jamais cru capable. Je n’arrêtais pas de lui dire que je ne pouvais pas
aller plus loin, mais il m’assurait du contraire… et il avait raison. J’ai
travaillé comme un forcené mais j’ai aimé ça, en partie parce que ses chorégraphies
étaient tellement modernes et cools ! »
Même
le chapeau de Barnum a représenté pour Hugh Jackman l’occasion d’acquérir de
nouvelles aptitudes : l’acteur a appris à jongler avec cet accessoire
comme un pro. Ashley Wallen explique : « Dans « Come
Alive », Hugh fait virevolter le chapeau, il l’attrape d’une main et le
fait atterrir sur sa tête. C’est la première personne avec qui je travaille qui
y arrive ! Il s’est entraîné sans relâche jusqu’à réussir. Au moment où le
tournage a démarré, il arrivait à le faire huit fois de suite ! »
« Come
Alive » a été un numéro particulièrement excitant à filmer pour Michael
Gracey, qui confie : « Il a fallu trouver un équilibre entre la
chorégraphie et les moments de jeu dramatiques, parce qu’il se passe beaucoup
de choses durant cette chanson. Elle synthétise l’évolution du cirque, la peur
qu’éprouvent les Phénomènes qui vont entrer dans la lumière pour la première
fois, puis l’acceptation du public. P.T. Barnum réalise alors que tout ce qu’il
a imaginé, tout ce pour quoi il s’est donné tant de mal, va marcher. C’est son
rêve qui prend vie sous ses yeux, mais… il manque aussi quelque chose. Il se
joue donc énormément de choses dans ce seul numéro, et il fallait toutes les
exprimer. »
Ashley
Wallen explique : « J’ai envisagé chaque chanson comme une histoire
en soi, avec son style bien à elle. Par exemple, « A Million Dreams »
est un duo sur le toit, très intime, qui renvoie aux comédies musicales avec
Fred Astaire et Ginger Rogers. « This is Me » par contre est très
contemporaine, tandis que « Come Alive » se rapproche davantage des
grands numéros musicaux des vieux films de studios. Je tenais absolument à ce que
chaque numéro ait son propre style et sa propre ambiance. »
Pour
« Rewrite The Stars », le chorégraphe a travaillé avec le
coordinateur cirque Mathieu Leopold. Il explique : « Mathieu a
coordonné les numéros aériens tandis que je me concentrais sur ce qui se passe
au sol. Nous avons fait en sorte que tout s’harmonise. Zendaya a été sublime au
trapèze. J’ai essayé moi-même de faire ce qu’elle fait au cerceau mais j’en
suis bien incapable… et en plus, elle chante en même temps ! »
Michael
Gracey ajoute : « Je voulais que « Rewrite The Stars » soit
une chanson d’amour unique, et qu’elle soit tout aussi unique en termes de
mouvements. Il y a beaucoup de mouvements
câblés et nous avons parfois fait appel à des doublures, mais 90 % du numéro
est effectué par Zac et Zendaya. Ils se sont entraînés si dur tous les deux
pour y arriver ! Zendaya ne comptait plus les ampoules sur ses mains mais
jamais elle ne s’est plainte. C’est une dure à cuire ! »
Ashley Wallen
a travaillé très dur avec Michelle Williams pour la préparer à son grand numéro
de danse sur « Tightrope ». Il se souvient : « C’est un superbe
numéro mais particulièrement difficile, où elle danse avec l’ombre de Barnum.
Nous avons répété pendant huit semaines. Michelle s’est entraînée intensément
et n’a pas cessé de progresser. J’ai adoré la voir s’ouvrir à la danse, devenir
une vraie danseuse, et je crois qu’elle a été stupéfaite de voir ce qu’elle a accompli. »
Travailler
avec Seamus McGarvey derrière la caméra a été également très stimulant pour Ashley
Wallen. Le chorégraphe explique : « Si vous regardez les vieilles
comédies musicales, vous vous rendrez compte qu’elles sont finalement filmées
de manière assez statique, mais Seamus a transformé chaque numéro en un grand
moment de cinéma plein de vie et de mouvement. »
Tout le
savoir-faire des différents intervenants culmine dans la reprise de « The
Greatest Show », point d’orgue du film. Ashley Wallen raconte :
« Nous avons gardé notre numéro de danse le plus spectaculaire pour la
fin. On en dévoile un avant-goût au début, mais à la fin, on est dans le chapiteau
à trois pistes, et il se passe tellement de choses que j’aurais bien du mal à
toutes les décrire ! C’est un énorme numéro qui regroupe toutes les
disciplines du cirque, tous les danseurs, tous les Phénomènes, les animaux
numériques et bien plus encore. C’est un final sublime, magique,
grandiose ! »
La
passion et les efforts que chacun a mis dans ce film, de Hugh Jackman aux machinistes
et aux électriciens, ont profondément ému Michael Gracey, qui signe ici son
premier long métrage. « Il y avait une ambiance extraordinaire sur le tournage,
se souvient-il. C’était pour moi un privilège d’être entouré d’acteurs et de
techniciens pareils, tous unis par la même volonté d’accomplir quelque chose de
bien plus grand qu’un film ordinaire. Hugh montrait toujours l’exemple par son
engagement, sa passion, sa générosité, avec une vraie joie de travailler et le
désir constant de donner le meilleur. C’est exactement ce dont parle cette
histoire. »
Le
producteur Laurence Mark conclut : « Nous avons tout fait pour créer
un festin visuel, un délice pour les oreilles et le cœur. La grande époque du
cirque Barnum & Bailey n’est plus, mais il reste l’héritage de P.T. Barnum,
ce désir de faire étinceler la joie dans les yeux des spectateurs, de faire
battre leur cœur et de libérer leur imaginaire. Nous voulions rendre hommage à
cette tradition et espérons en être dignes. »
#GreatestShowman
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Merci mille fois pour cet article ! <3
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