Action/Thriller/Science fiction/Un film qui n'exploite pas tout son potentiel
Réalisé par Drew Pearce
Avec Jodie Foster, Sterling K. Brown, Dave Bautista, Sofia Boutella, Brian Tyree Henry, Charlie Day, Jenny Slate, Zachary Quinto, Jeff Goldblum, Kenneth Choi...
Long-métrage Américain/Britannique
Durée : 01h33mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Date de sortie sur les écrans américains : 8 juin 2018
Date de sortie sur nos écrans : 25 juillet 2018
Résumé : Dans un futur proche, une infirmière, qui dirige un hôpital regroupant les plus dangereux criminels de Los Angeles, découvre que l'un de ses patients est dans l'établissement afin d'en assassiner un autre.
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait - "J'ai un plan" (VOSTFR)
Extrait - "Un flic à terre" (VOSTFR)
Extrait - "Sofia Boutella" (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : HOTEL ARTEMIS est un film fantastique qui n'exploite pas tout son potentiel. Il s'agit du premier long-métrage du réalisateur Drew Pearce. Il y a un contexte simple, mais clair, des idées et de l'inventivité. Le réalisateur gère bien le lieu qu'est l'Hôtel Artemis pour en faire un personnage à part entière de cette histoire. Ramsey Avery, le chef-décorateur, a fait un très bon travail pour donner une personnalité à l'ancienne à cet hôtel, on a donc aucune peine à lui imaginer un passé. De plus, son ambiance se mêle bien à la modernité technologique qui constitue l'aspect fantastique du film. Ce mélange correspond bien au personnage principal, l'infirmière Jean Thomas, interprétée par Jodie Foster.
Cependant, il y a plusieurs défauts qui viennent impacter le plaisir qu'on peut avoir à regarder ce long-métrage. Son rythme, tout d'abord, qui peine à démarrer. Il est trop saccadé et donne une impression de longueur. L'intrigue ne cherche pas à aller plus loin que l'évidence. Il n'y a pas vraiment de surprises. Les personnages, également, ne sont pas à la hauteur. Le problème n'est pas le jeu des acteurs - qui sont impliqués et qui jouent leur rôle comme il faut - mais le fait que les protagonistes ne se distinguent pas vraiment par leur originalité, ne sont pas assez travaillés et, même s'ils réussissent à attirer notre attention, ce qui est le cas de Sofia Boutella, qui interprète Nice, et de Sterling K. Brown, qui interprète Waikiki, le déroulement des événements ne nous permet pas vraiment de nous attacher à eux.
Cependant, il y a plusieurs défauts qui viennent impacter le plaisir qu'on peut avoir à regarder ce long-métrage. Son rythme, tout d'abord, qui peine à démarrer. Il est trop saccadé et donne une impression de longueur. L'intrigue ne cherche pas à aller plus loin que l'évidence. Il n'y a pas vraiment de surprises. Les personnages, également, ne sont pas à la hauteur. Le problème n'est pas le jeu des acteurs - qui sont impliqués et qui jouent leur rôle comme il faut - mais le fait que les protagonistes ne se distinguent pas vraiment par leur originalité, ne sont pas assez travaillés et, même s'ils réussissent à attirer notre attention, ce qui est le cas de Sofia Boutella, qui interprète Nice, et de Sterling K. Brown, qui interprète Waikiki, le déroulement des événements ne nous permet pas vraiment de nous attacher à eux.
Copyright photos @ METROPOLITAN FILMEXPORT
HOTEL ARTEMIS n'est pas désagréable, mais il passe à côté de son aspect divertissement. C'est vraiment dommage, car il y avait matière à nous entraîner dans une aventure qui nous aurait fait retenir notre souffle. On peut se laisser tenter pour son casting ou l'envie de découvrir son ambiance ou de quoi il retourne, cependant, il ne faut pas en attendre trop.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
MAGIE ET MYSTÈRE DE LOS ANGELES…
Dans les années 1920, les suites luxueuses de l'hôtel Artemis, établissement fictif,
portaient le nom de destinations de vacances particulièrement prisées. Un siècle
plus tard, ce sont les clients qui adoptent le nom de ces suites comme nom de
code, conformément à l’engagement de ce centre de soins d’urgence haut de
gamme à garantir leur anonymat.
C’est ainsi que Sherman devient ″Waikiki″ à son arrivée, tandis que son frère Lev
prend le surnom de ″Honolulu″. La séduisante Française se fait appeler ″Nice″, le
trafiquant d’armes ″Acapulco″, et ″Wolf King″, de son vrai nom Orian Franklin,
devient ″Niagara″. Pour entrer, les membres doivent s’identifier au moyen d’une
puce électronique implantée dans leur poignet. On ne fait aucune exception à la
règle, comme l’apprend à son grand désarroi le braqueur de banques Buke
(Kenneth Choi), grièvement blessé.
Le scénariste et réalisateur Drew Pearce a imaginé les moindres détails de ce
monde situé dans un avenir proche, en s’inspirant de sa fascination pour la ville
de Los Angeles.
″Je suis originaire d’Écosse, et j’ai passé presque toute ma vie en Angleterre″,
révèle Drew Pearce. ″Après notre premier long séjour à Los Angeles (pour le
tournage d’IRON MAN 3), mon épouse et moi avons décidé de nous y installer
définitivement. On a sauté le pas, entassé toutes nos affaires dans un conteneur,
et on a pris l’avion. Ça fait presque sept ans qu’on habite ici et on n’a jamais
regretté notre décision″.
Le fait d’avoir grandi dans une vieille capitale européenne a nourri le regard de
Drew Pearce sur Los Angeles. ″Ce qui me plait, c’est que l’histoire de la ville est
tellement récente par rapport à celle de Londres, qu’elle en devient plus
accessible. À l’hôtel Artemis, on peut contempler cent ans d’histoire sur un seul
bâtiment: les stigmates du temps sont visibles en un seul coup d’œil, comme c’est
le cas pour la ville elle-même″.
″Los Angeles a une personnalité tout à fait singulière″, poursuit-il. ″Quelqu’un l’a
un jour baptisée la ville des portes, parce que, contrairement à la côte Est ou à
l’Europe, il est impossible de deviner ce qu’on va trouver à l’intérieur d’un
bâtiment en se fiant uniquement à son allure extérieure. Il faut parfois pousser
une porte au beau milieu d’un centre commercial délabré pour dénicher les
restaurants les plus chics, et ça rend l’expérience encore plus grisante. C’est bien
ce qu’illustre HOTEL ARTEMIS, qui est sans aucun doute un film où les portes ont
une importance majeure″.
Le producteur Adam Siegel décrit, quant à lui, l’Artemis comme ″un univers que
l’on épie en regardant par le trou de la serrure″. Jodie Foster a beaucoup apprécié
ce sentiment qu'évoque Drew Pearce : ″J’ai grandi ici″, raconte l’actrice oscarisée
qui a commencé sa carrière à l’âge de trois ans. ″Il y a une certaine nostalgie de
Los Angeles dans HOTEL ARTEMIS que je partage avec Drew. Le film dégage un
amour profond pour la ville en tant que terre de promesses, d’absence de règles, à
la riche tradition cinématographique. Drew a tourné un film si original, et si
déconcertant sur le plan visuel, qu’il nous fait envisager la ville d’un œil nouveau.
Le film tient sans aucun doute du thriller″, suggère-t-elle, ″mais il occupe son
propre territoire. Il défie les frontières entre les genres″.
Sterling K. Brown, qui incarne Waikiki, partage son avis. ″C’est un film noir mais
aussi une œuvre futuriste ; il est à la fois drôle et poignant. On plonge dans un
univers passionnant où tous les criminels ne naissent pas égaux″.
Les pensionnaires de l’Hôtel Artemis ont des objectifs très différents les uns des
autres qui se recoupent parfois. ″Les parcours des différents personnages se
mélangent et se confondent même parfois″, remarque le producteur Simon
Cornwell.
″On règle ses comptes, et on révèle des secrets″, ajoute son frère et producteur
associé Stephen Cornwell. ″Tout le monde ne peut pas obtenir ce qu’il veut″.
Si les criminels du film ont chacun une trajectoire différente, ils ont pourtant une
chose en commun. Sterling K. Brown résume la situation : ″On entre, on se fait
oublier, on échappe à la police, et puis on ressort″.
L’intrigue rythmée tambour battant se déroule sur une nuit déjantée, mais Drew
Pearce a pris le temps nécessaire pour soigner à la perfection son récit. Lui qui
tenait absolument à réaliser un film dont il avait écrit le scénario a mûrement
réfléchi au postulat de départ.
″Cette idée m'obsédait et correspondait à tout ce que j’aime″, se souvient-il. ″Il y a
à la fois une intrigue criminelle et des éléments de science-fiction, mais aussi
l’occasion de signer des images visuellement spectaculaires. J’avais aussi tout
simplement l’espoir de rendre hommage à Los Angeles, la ville où j’habite″.
″Lorsque je me suis mis au travail pour de bon, je me suis promis d’écrire la
version la plus épurée de cette histoire, ce qui impliquait de faire un film
indépendant plutôt qu’un film de studio″, confie-t-il. ″Je ne regrette pas ce choix
une seule seconde. Je suis fier de ce projet et des collaborateurs qui s’y sont
investis avec le même enthousiasme″.
″Je voulais que ce soit un mélange d’idées et de sujets, toujours très précis, mais
avec autant de profondeur que possible, comme les meilleurs polars et les plus
grands films de science-fiction de mon enfance″, ajoute-t-il.
PLACE À L’AVENIR…
Drew Pearce et ses producteurs ont convenu qu’HOTEL ARTEMIS ne pouvait être
tourné qu’à Los Angeles. ″Il n’existe aucun autre endroit qui ressemble de près ou
de loin à Los Angeles″, estime le producteur Marc Platt. À noter que ce dernier a
également collaboré à LA LA LAND, qui brosse un portrait emblématique – mais
radicalement différent – de la ville. ″Los Angeles est un personnage de l’histoire à
part entière, et c’est ce qu’on veut faire ressentir aux spectateurs de la manière la
plus naturelle possible″.
Le tournage a démarré le 1er juin 2017 dans la chambre forte d’une banque de
South Spring Street. À l'exception d'une journée aux studios Universal, et d'une
autre à la jetée de Santa Monica, l'essentiel du film a été tourné dans le centreville
de Los Angeles. Parmi les lieux de tournage, citons le toit du célèbre Rosslyn
Hotel sur West Fifth Street, mais aussi une petite rue derrière South Hill Street
plus connue sous le nom de "ruelle aux rats". Les principales scènes d’émeutes
ont été filmées au cours de plusieurs nuits estivales dans South Main Street. Les
intérieurs, notamment les suites de l’hôtel, les couloirs, les ascenseurs, le bar, la
salle de jeux et le vestibule, ont été construits dans les studios LA Center.
Ramsey Avery, le chef-décorateur, avoue s’être inspiré de l’Hôtel Alexandria. ″Lors
de son ouverture en 1906, c’était l'établissement le plus luxueux de la ville″,
raconte-t-il. ″C’était au centre-ville que tout se passait à l’époque″.
Mais le déclin de l’Alexandria s’est en réalité révélé bien pire que celui, fictif, de
l’Artemis. ″Notre hôtel n’est jamais devenu un bouge non plus,″ reprend Ramsey
Avery. ″La plupart des détails qui font sa beauté, comme les fresques murales et
les luminaires, sont restés intacts″.
L’endroit est aussi équipé d’installations ultra-modernes, comme des scanners, un
portail de sécurité sophistiqué, une source d’énergie alternative sur le toit, des
imprimantes 3D qui permettent de reproduire des organes humains ou encore des
armes à feu, et les robots dont se sert l’Infirmière pour remettre ses patients sur
pied. ″C’est le Wolf King qui lui a trouvé tout ce matériel au marché noir″, précise
Ramsey Avery. ″Il n’a aucun problème pour obtenir tout ce qu’il faut grâce au
réseau mafieux international ″.
Ce mélange d’ancien et de nouveau concerne aussi les costumes créés par Lisa
Lovaas, dont beaucoup sont inspirés par la mode des années 70. Le costume trois
pièces écossais de Waikiki, par exemple, correspond à l’esprit baba cool des
années 1970, façon Steve McQueen. Mais il porte des vestons de costume pare-balles,
qui ne prennent pourtant pas trop de place. ″Drew et moi pensons que les
gilets pare-balles du futur seront faits dans un tissu très fin capable d’absorber les
balles″, explique Lisa Lovaas. ″Nos vestons pare-balles ne sont pas plus épais
qu’un t-shirt″.
Drew Pearce a travaillé avec un futurologue, afin d'imaginer son Los Angeles de
2028.
″Thomas Wagner, notre futurologue, est un haut responsable de la NASA″, révèle
Drew Pearce. ″C’est avec lui que j’ai discuté des appareils high-tech que nous
pouvions utiliser dans le film. Chacun d’entre eux, que ce soit le scalpel à microondes
ou le vaporisateur anti-polype, existe déjà (même si on ne le sait pas) ou
sera conçu dans les cinq années à venir″.
″Il me semble que la fiction spéculative ne parle en fait jamais de l’avenir, mais
plutôt de l’époque à laquelle on l’écrit″, remarque Drew Pearce. ″Ceci dit, on a
quand même essayé de trouver un équilibre. Cette histoire se passe dans 10 ans,
si bien que beaucoup de choses peuvent changer d’ici là, mais je voulais que tout
reste crédible, et bien ancré dans le quotidien des personnages″.
C’est cette philosophie qui a également guidé Drew Pearce dans sa manière de
dépeindre les conditions sociales et le comportement de ses personnages. ″Les
catastrophes naturelles et les violences policières sont des questions auxquelles le
monde, et les États-Unis en particulier, sont de plus en plus confrontés″, note-t-il.
″Ces problèmes et leurs répercussions qu'évoque HOTEL ARTEMIS sont tout à fait
plausibles, et c’est ce qui accroît la tension et le réalisme de l’intrigue, déjà très
élevés″.
Il a également fallu s'interroger sur les techniques médicales. Britt Sanborn,
consultante pour le film, est infirmière depuis 10 ans. Autrefois comédienne, elle
était parfaitement consciente des exigences de ces deux univers. Présente sur le
plateau pour toutes les scènes médicales, elle a également donné des conseils
pendant la préparation, au moment où on élaborait ou se procurait le matériel
médical.
″Grâce à des robots futuristes, l’Infirmière est capable d’effectuer des opérations
qui exigeraient normalement l’intervention de toute une équipe″, explique Britt
Sanborn. ″J’ai beaucoup discuté avec Drew de ce qui constituait une plaie
mortelle ou pas, et de la possibilité pour un patient de parler au cours de son
opération, ou encore de la façon dont certains organes ou certaines blessures
saignent. On fait en sorte que tout soit aussi réaliste que possible, tout en se
permettant de prendre quelques libertés car l’intrigue se situe en 2028″.
″Jodie Foster m’a posé des questions très précises sur la physiopathologie de ce
type de blessures″, raconte Britt Sanborn. ″Elle voulait comprendre ce qu’elle
faisait, et pourquoi″.
Dave Bautista, qui incarne le fidèle bras-droit de l’Infirmière, le lieutenant Everest,
a lui aussi dû démontrer une certaine aisance sur le plan chirurgical. ″Dave était
aussi intéressé que Jodie par le sujet, et il a fait un travail incroyable″, note Britt
Sanborn. ″Au cours d’une séquence d’une minute, il est parvenu à enfiler un
masque à oxygène au patient, installer une perfusion, appliquer un garrot, insérer
une fausse aiguille, la fixer avec un morceau de scotch, tendre le scalpel à Jodie
dans les règles de l’art, et enfin à aspirer le sang qui s’échappait de la plaie. Et
tout ça sans perdre le fil de ses répliques. Il m’a beaucoup impressionnée″.
Le choix d’un chef-opérateur comme Chung-Hoon Chung a donné à cet
environnement clinique une dimension tout sauf stérile. “Au début, j’avais imaginé
une atmosphère très froide et dépouillée pour le bloc opératoire”, explique Avery,
le chef-décorateur, “mais en utilisant de la couleur, Chung-Hoon a ajouté une
dimension émotionnelle à chaque décor. Son regard est empreint d'une vraie
richesse”.
Cette richesse concerne également les costumes. La robe rouge profond en satin
que Lisa Lovaas a créée pour le personnage de Sofia Boutella était évidemment
très sexy, mais également fonctionnelle, afin de ne jamais entraver ses
mouvements au cours de ses scènes de combat effrénées. Mais il fallait
également qu’elle soit approuvée par Chung-Hoon.
“Il nous fallait une matière qui accroche la lumière dans les couloirs et les
vestibules, et on a fait faire des essais caméra pour chaque tissu afin d'obtenir la
couleur parfaite”, explique Lisa Lovaas.
Pearce a été emballé par ce travail d'équipe. “Chung-Hoon Chung est un vrai
génie”, déclare le réalisateur. “J’espère pouvoir retravailler avec lui sur chacun de
mes futurs projets !”
Jeff Goldblum est tout aussi enthousiaste. “Son charisme et sa maîtrise de l'image
sont stupéfiants”, raconte cet acteur chevronné. “C’est quelqu’un de très drôle. Et
je crois que le film va être magnifique !”
RETOUR VERS LE FUTUR…
L'inspiration du style de l'hôtel Artemis vient du passé, et plus précisément d’une
chanteuse quasi-inconnue, Elyse Weinberg. En effet, ses mélodies évocatrices de
la Californie des années 1960 imprègnent l’histoire et la bande originale du film.
“Au fond d’elle-même, l’Infirmière est très fidèle à l’esprit hippie qu’on associe à
Laurel Canyon”, explique Pearce, “et c’est très important dans le film car cette
musique la renvoie à des moments heureux de sa vie. Cette musique, c’est son
refuge – un peu comme l’hôtel Artemis. Du coup, il était essentiel qu'elle baigne
dans cet environnement musical – du tourne-disque qui passe les vinyles de The
Mamas and the Papas jusqu’au lecteur de cassettes qu’elle a autour du cou et
avec lequel elle écoute ‘Helpless’, de Buffy Sainte-Marie pour se détendre – c’est
la bande-son de sa vie”.
Afin d'incarner l’univers sonore de HOTEL ARTEMIS, Pearce tenait à faire appel à
l'un des meilleurs artistes en la matière. C’est donc Cliff Martinez, compositeur
plusieurs fois salué par la critique, qui s'est vu confier la bande-originale du film.
Les producteurs Marc Platt et Adam Siegel avaient déjà collaboré avec Martinez
en 2011 pour la BO percutante et désormais culte de DRIVE de Nicolas Winding
Refn, également situé à Los Angeles. Pearce savait donc que le compositeur serait
à même d’apporter à la fois de la modernité et de l’intensité à la partition – et
d’offrir un contrepoint dynamique à la nostalgie vibrante des morceaux favoris de
l’Infirmière.
“J’avais besoin que la BO soit à la fois pleine de tension et d’émotion – qu’elle soit
caractérisée par une âpreté qui permette de renvoyer au futur, mais avec
suffisamment de romantisme pour faire ressurgir le passé de cet hôtel”, détaille
Pearce. “Cliff s'est imposé naturellement parce que son travail permet de concilier
modernité et émotion authentique. C’est un maître dans son domaine, et la
musique qu’il a créée pour le film était la toute dernière pièce – magnifique – qu’il
nous manquait pour compléter l’ensemble”.
Pour finaliser le film, Pearce a engagé son ami et collaborateur Father John Misty,
alias Josh Tillman, qui fait même une apparition dans le film dans le rôle d’un
braqueur de banque, P22, aux côtés de Buke (Kenneth Choi). En 2015, Pearce a
réalisé le clip de “The Night Josh Tillman Came to our Apartment”, une chanson de
Father John Misty qui porte un regard plutôt caustique sur une nuit de débauche à
Los Angeles. Il savait donc que la sensibilité hors du commun du chanteur, mêlée
de cynisme et d'un réel lyrisme, constituerait un mélange parfait pour donner corps
au film entre l’ancien et le résolument contemporain. “Josh et moi, on a longtemps
parlé de la chanson, de la manière dont elle pourrait véhiculer les idées du film et
en quoi elle pourrait être unique. S'il y a bien un point commun entre tous nos
personnages, c’est le sentiment d’être piégé, au propre comme au figuré… Et c’est
de là que nous est venue l’idée, puis le titre de la chanson qu’on a fini par trouver”.
La ballade “Gilded Cage” (“cage dorée” en français), composée spécialement pour
le film, évoque la ville de Los Angeles, son glamour comme sa noirceur.
BONJOUR, QU’EST-CE QUE JE PEUX FAIRE POUR VOUS ?
L’Infirmière est un personnage aux contradictions fascinantes. Elle est forte mais
a tout le temps peur ; elle soigne les autres tout en ayant un comportement
autodestructeur. Malgré cela –ou peut-être à cause de cela ? –, elle se donne
corps et âme à son travail.
“Elle sait faire preuve de compassion, mais elle dit les choses sans détour, ce que
font les meilleures infirmières !”, ajoute Sanborn, consultant médical sur le
tournage.
L’Infirmière est capable d'affronter n'importe quoi, sauf son passé douloureux. En
tant que directrice de l’Hôtel Artemis, elle vit dans la suite Los Angeles. Son nom
est Jean Thomas, mais il y a bien longtemps que personne ne l’a appelée ainsi.
Jodie Foster a beaucoup aimé interpréter un personnage d'âge mûr. “C’est assez
amusant de se sentir libre de jouer cette petite femme aux cheveux gris, assez
explosive, qui fait penser à Barbara Stanwyck”, raconte-t-elle. “Elle a établi des
règles et elle les fait respecter, mais elle a aussi des crises de panique et n’a pas
mis le pied à l'extérieur depuis des années. Elle s'est enfermée dans sa propre
souffrance”.
Si elle est prisonnière, elle peut néanmoins compter sur la présence d’Everest, un
géant d’une grande douceur. “J’ai un peu l’impression que l’histoire d’amour du
film, finalement, c’est la relation entre nos deux personnages”, estime Jodie
Foster. “L’Infirmière l’a pris sous son aile quand il s’est fait tirer dessus alors qu’il
n’était encore qu’un gangster tout jeune. Il est prêt à tout pour elle”.
Dave Bautista, qui incarne Everest, compte de nombreux fans qui ont suivi ses
exploits de lutteur professionnel et apprécient ses prestations dans la saga LES
GARDIENS DE LA GALAXIE. Mais il était très enthousiaste à l’idée d’endosser un
rôle dramatique. “C’est un garçon qui a une grande profondeur”, reprend Pearce,
“et qui a apporté beaucoup d'émotion à ce film”.
Pearce a réuni un casting d’exception pour son premier long-métrage, et il s’est
dit impressionné par la force qui se dégage de cette équipe d’artistes. “Chaque
acteur, à sa façon, a formidablement enrichi le film”, déclare-t-il.
D’ailleurs, Pearce n’en revient toujours pas que Jodie Foster ait passé la porte de
son hôtel imaginaire. “C’était complètement fou d’auditionner Jodie Foster pour le
rôle, puisqu’elle a découvert le script par elle-même, et que c’est elle qui nous a
contactés pour le rôle”, explique-t-il. “Ne me demandez pas comment elle a mis la
main sur le scénario : officiellement, c’était encore un secret bien gardé – un peu
comme l’Artemis, finalement !”
Peu importe comment elle s'est engagée dans l'aventure, la participation de Jodie
Foster a impressionné toute l’équipe, acteurs et techniciens confondus. “Sa
sincérité et la force de son jeu nous ont obligés à rester constamment en alerte ”,
raconte Siegel, l’un des producteurs du film.
La chef-costumière Lisa Lovaas, dont la mère a été infirmière en psychiatrie, puis
psychologue clinicienne à la prison centrale pour hommes de Los Angeles, avait
beaucoup d’affection envers ce personnage, ainsi qu’envers l’actrice.
“Il avait beau être tout simple, le costume de l’Infirmière est ma tenue préférée du
film”, remarque Lisa Lovaas. “Il fallait qu’il soit pratique et fonctionnel, et qu'il soit
muni de poches, parce que c’est ainsi qu’elle mène sa vie. Jodie savait
parfaitement ce dont l’Infirmière avait besoin. Elle a su trouver le ton juste”.
“L’Infirmière donne à tout un chacun sa chance et un peu de son temps, comme ma
mère”, poursuit Lisa Lovaas. “Ma mère se déplaçait constamment de cellule en
cellule. Comme l’Infirmière, qui affronte l’une après l’autre toutes les crises de
l’Artemis sans jamais quitter ses tennis Adidas toutes simples. Elle se déplace
beaucoup, elle bouge tout le temps, parce qu’elle est toujours prête à aider
quelqu’un”.
Mais finalement, comme tous les autres personnages de l’Hôtel Artemis, l’Infirmière
doit également apprendre à prendre soin d’elle-même.
Comme Pearce le remarque, “les violences qui se déroulent à l’extérieur de l’hôtel
contraignent les clients à rester à l’intérieur, ils n’ont pas vraiment d’autre choix…
mais le vrai problème est à l’intérieur. L’Infirmière est enfermée dans sa douleur.
Waikiki est pris au piège d’une relation toxique avec son frère, lui-même prisonnier
de son addiction. Nice est prisonnière d’un travail de plus en plus sadique qu’elle
déteste, et Acapulco est prisonnier de ses complexes. Et c’est une véritable tradition
dans les fictions qui se déroulent à Los Angeles – de Chandler et Didion à ‘Hotel
California’ du groupe The Eagles, en passant par BOULEVARD DU CRÉPUSCULE et
LE LAURÉAT : c’est une ville qui a toujours été une véritable cage dorée”.
#HotelArtemis

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