jeudi 27 février 2020

HAINGOSOA


Drame/Un joli film sensible

Réalisé par Edouard Joubeaud
Avec Haingosoa Loharano Vola, Marina Christine Amagoa, Remanindry, Jeannine Ratampoarisoa, Dimison Rakotomanga, Dieu Donné Andriamanantena......

Long-métrage Français/Malgache
Durée : 01h13mn
Année de production : 2019
Distributeur : Laterit Productions 

Date de sortie sur nos écrans : 4 mars 2020 


Résumé : Haingo, jeune mère célibataire du sud de Madagascar, ne parvient pas à payer la scolarité de sa fille. Quand une compagnie de danse de la capitale lui propose un contrat à l’essai, Haingo saisit cette chance, quitte sa famille et monte à Tananarive. Elle n’a que quelques jours pour apprendre une danse qui lui est totalement étrangère.

Bande-annonce (VOSTFR)



Extrait de la bande originale du film

Chant : Voara Fidimanantsoa - Guitare : Fidimanantsoa Liatinady Rakotonirina - Musique et texte de Gabriel Rakotomavo dit Dadagaby

Ce que j'en ai penséAvec HAINGOSOA, le réalisateur Edouard Joubeaud nous invite au voyage à Madagascar. Il est bien agréable de se laisser bercer par la lumière naturelle du soleil qui éclaire ses belles images. Il nous montre ce pays dans sa beauté et sa simplicité bien agréables. Il met clairement en place le contexte de son histoire, notamment économique et familial. En effet, on fait la connaissance d'Haingo, une jeune mère célibataire qui doit lutter pour donner une éducation à sa fille. Elle doit prendre une décision difficile qui mène à un agissement qui ne lui ressemble pas et rassembler son courage pour sortir de sa zone de confort et offrir un avenir à sa fille. 

Le réalisateur met en valeur les aspects culturels malgaches qui parcourent le film, comme autant de balises qui éclairent le chemin de l'héroïne. Il nous montre des gens qui ont le soleil pour veiller sur eux, la danse comme bulle de bien-être et de la musique dans le cœur.

La jeunesse de Haingo, ses soucis et son attachement envers sa fille sont touchants. L'actrice, Haingosoa Vola, est très juste pour exprimer la pudeur des émotions que sa protagoniste traverse. 




Les relations familiales ont leur importance ici, elles font partie intégrante de la vie d'Haingo. Au travers de gros plans sur les personnages et sur leurs activités aux gestes précis, le réalisateur permet aux différentes ambiances de s'installer que ce soit pour illustrer un moment en famille, le calme nocturne ou encore un instant de partage artistique. Malgré les moments difficiles face à un chef qui mène, à raison, sa compagnie de danse et de musique à la baguette, il y a une forme d'apaisement dans ce film. Les liens entre les protagonistes se construisent en même temps que l'intrigue au fur et à mesure des conversations qui permettent à l'histoire de se mettre en place avec douceur et régularité.

On découvre de superbes moments de danse, courts et intenses, avec l'énergie de mouvements structurés et exigeants ou bien la joie instantanée de bouger son corps au son de la musique. Dans les deux cas, c'est enthousiasmant à regarder. 

Crédits photos © Pitchaya Films

La solidarité, la mise à niveau physique et la volonté d'y arriver sont autant de thèmes qui viennent illustrer le parcours d'Haingo. Le réalisateur concentre l'attention sur cette magnifique jeune femme qui exprime ses ressentis avec sensibilité et délicatesse. Il n'y a pas d'esbroufe, juste une jolie mise en scène qui porte toujours un regard direct et tendre sur ses personnages attachants. On pourrait penser regarder un documentaire tant les gestes sont naturels et les situations crédibles. 

HAINGOSOA est un film qui parle des talents qu'on a et qu'on ne se reconnaît pas ainsi que de la transmission culturelle. Quand la musique et la danse s'assemblent, elle forme ce long-métrage attendrissant, à fleur d'émotions, sur le voyage intérieure d'une mère par amour pour sa fille.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

À propos du réalisateur

Edouard Joubeaud connaît sa première expérience de cinéma sur Jacquot de Nantes d’Agnès Varda, film dans lequel il interprète le rôle de Jacques Demy enfant. Il explore ensuite d’autres univers tels que le théâtre, le mime corporel avec Marcel Marceau et la danse contemporaine au sein du studio Blanca Li.

En 2007, après des études à la Sorbonne et à l’INALCO, il se rapproche de l’UNESCO et prend la direction éditoriale de Femmes dans l’histoire de l’Afrique. Ce programme, primé par ONU Femmes, réunit des bandes dessinées portant sur des figures féminines de l’histoire de l’Afrique telles que Wangari Maathai, militante écologiste kenyane, ou Funmilayo Ransome-Kuti, cheffe de fil de la plus grande association de femmes d’Afrique du 20e siècle.

En parallèle, Edouard réalise des œuvres documentaires à Madagascar (Mavokely 26’, Les Charbonniers 8’) et des films de commande pour l’UNESCO (My Little Thing is to Plant a Tree, My Queen, Our Stories!). Inspiré par l'univers d'une famille du sud de Madagascar, il réalise en 2018 son premier long-métrage, Haingosoa, qui dresse le portrait d’une danseuse, jeune mère oscillant entre tradition et modernité.

Le réel, la fiction, Madagascar...

1999, Edouard Joubeaud se rend pour la première fois à Madagascar. Début d’une longue relation avec cette île-continent, devenue, au fil du temps, un pays de cœur. Au-delà de constituer un ailleurs familier, Madagascar se révèle à lui comme un point d'ancrage lui permettant de mieux cerner son propre univers. Il apprend le malgache, étudie l’histoire du pays, y rencontre un vivier d’artistes et y mène des initiatives pour l’UNICEF et l’UNESCO.

En 2010, en mission au sud de l’île, il fait la rencontre de Remanindry, musicien-danseur de renommée internationale, connu pour ses musiques chamaniques transposées des cultes de possession à la scène. De la fascination à l’amitié, les deux hommes lient au fil des ans une relation de confiance jusque dans les sphères familiales devenues alors le berceau d’inspiration du film. Haingosoa se profile en 2015 : Edouard voit en Haingo, fille cadette de Remanindry, son "premier rôle". De sa complicité avec cette jeune mère malgache se dessinent les contours d’une histoire où le réel invite l’imaginaire à panser un quotidien parfois éprouvant et rendre possible ce désir, si humain, et si personnel en l’occurrence, de vie meilleure.

Ce film s’inscrit dans cette mixité documentaire et fictionnelle, à l’image du cinéma de Jean-Charles Hue (Mange tes morts, tu ne diras point) qui suit depuis dix ans une communauté des gens du voyage, ou celui d’autres cinéastes tels que Pedro Costa (Dans la chambre de Vanda) et Jafar Panahi (Taxi Teheran).

À propos de la musique

Le film réunit plusieurs générations de compositeurs et de musiciens malgaches. Remanindry, père d’Haingo, incarne la musique de l'Androy, région aride du sud de l’île tandis que la Compagnie RandriaErnest de Tananarive représente à sa façon la danse et la musique des hautes terres d’aujourd’hui.

Dadagaby, l’un des compositeurs du film, est quant à lui un monument de la musique malgache. Il est l’auteur de centaines de chansons indissociables du répertoire populaire malgache telles que Ny Voninavoko, Mananjary ou Iza Ireo. Décédé en 2018, il a été pour Edouard Joubeaud pendant plus de dix ans une source intarissable d’émerveillement, d’inspiration et de poésie – le film lui est d’ailleurs dédié. La jeune Voara (extrait ci-dessus), enfant prodige, reprend deux de ses chansons : Sahondra (accompagnée dans le film par son père à la guitare) et Mananjary (au générique de fin). Avec le groupe PRAL, ils incarnent la jeune génération et apportent, chacun à leur manière, de la grâce à la narration.

DU QUOTIDIEN D’UNE JEUNE MÈRE MALGACHE À LA FICTION : ENTRETIEN AVEC ÉDOUARD JOUBEAUD

par Marie-Clémence Paes, productrice et réalisatrice franco-malgache

Haingosoa est un film tourné à Madagascar, entièrement en malgache, et pourtant tu es français. Comment t’est venue l’idée ?

En 2010, en mission à Tuléar, dans le Sud de Madagascar, je rencontre la famille de Remanindry, musicien tandroy de renommée internationale. Je suis ébloui par le charisme de ce patriarche, par son univers et sa famille aussi talentueuse que soudée. Je suis également intrigué par Haingo, sa fille cadette, jeune adolescente au regard furtif.

Au fil des ans, j’apprends à mieux connaître Haingo, que je découvre, en 2015 alors qu’elle a 20 ans, mère d’une toute jeune enfant : Marina. La veille de mon départ, elle me révèle sa fêlure intime : l’épreuve d’être tombée enceinte à 16 ans, la frustration de ne pas parvenir à payer la scolarité de sa fille et surtout, l’humiliation d’avoir été rejetée par le père de Marina, son fiancé d’alors, aux tous premiers mois de sa grossesse.

Je l’écoute, tente de la comprendre et lui propose d’en faire le point de départ d’un film, film qui serait le nôtre. L’histoire d’une revanche sur la vie, un moyen d’envisager d’autres horizons. Il s’agit donc d’une fiction qui prend sa source dans le quotidien de cette fille-mère, dans son désir de s’émanciper d’un passé douloureux et de regagner ainsi sa fierté perdue.

Cet espace créé entre la réalité et la fiction est l’une des forces du film. On plonge dans un univers bien palpable. Comment as-tu construit l’histoire à partir de ce point de départ ?

La première partie du film est tournée à Tuléar, ville côtière du Sud de Madagascar. Elle constitue l’exposition du film et s’appuie volontairement sur le quotidien d’Haingo : sa famille, ses difficultés personnelles, l’atmosphère de la ville.

La seconde partie du film se déroule à Tananarive, capitale de Madagascar située à 1000 km au nord. Elle raconte le risque que prend Haingo pour s’émanciper, la trame fictionnelle à travers laquelle elle cherche à renaître. Cette trame s’appuie bien entendu sur la réalité socioculturelle du pays mais se nourrit surtout de fiction : c’est là que l’histoire se déploie.

Le film joue donc volontairement avec le réel, pour donner de l’authenticité au récit et pour plonger dans l’univers d’individus dont l’histoire est finalement assez universelle.

Tous les personnages du film jouent donc leur propre rôle ?

Pas vraiment, ils incarnent plutôt une vision alternative de leur être avec comme point d’ancrage - pour le récit -, l’aspiration profonde d’Haingo à une vie meilleure.

Presque tous les personnages viennent du réel, portent le même nom, sont souvent filmés dans leur environnement propre. Néanmoins, le film joue avec cela : il exacerbe certains traits de caractère pour tendre le récit (Donné, le chef de compagnie joue son propre rôle mais n’est en réalité pas un chef tyrannique) ; il s’appuie également sur le réel pour créer de l’authenticité ; il tire parti des complicités déjà existantes (Fara est en réalité la belle-sœur d’Haingo et non sa cousine, elles sont très proches au quotidien).

Tu parles d’approche documentaire. Ne s’agit-il pas plutôt d’un dispositif d’écriture et de mise en scène ?

Absolument. Ces êtres hauts en couleur, qui sont des amis pour la plupart, constituent une source d’inspiration remarquable. L’histoire est née non seulement d’Haingo mais également de rencontres déterminantes que j’ai faites à Madagascar ces dernières années.

Au niveau de la mise en scène, ce dispositif permet aux acteurs - qui sont donc tous amateurs - d’avoir à leur disposition des leviers émotionnels reliés à leur propre histoire. Ils peuvent ainsi les actionner pour nourrir le jeu (Haingo cherche réellement à subvenir aux besoins de sa fille ; Donné a des difficultés avec sa compagnie ; Dimison danse effectivement toujours la même chose à Tananarive…).

L’idée générale est donc de développer un univers authentique, en imbriquant des éléments du réel entre eux et de renforcer le jeu des acteurs à travers des références à leur propre vie.

Le film parle également de transmission – Haingo est elle-même tiraillée entre deux univers. Qu’as-tu voulu dire à ce propos ?

Au quotidien à Tuléar, la famille d’Haingo est chargée de reliques de la tradition, de la sacro-sainte solidarité familiale, avec son lot de pressions et d’obligations. La famille est ressentie comme un corps à la fois protecteur et bloquant.

Quand Haingo décide de monter à Tananarive, sa mère lui tend la vièle de son père, ultime relique dont elle ne voulait pas s’encombrer. La vièle est l’un des personnages clés de cette histoire. Une fois installée à Tana, sa relation à sa famille se traduit par le rejet ou l’attirance qu’elle éprouve à l’égard de cet instrument. Que faire d’une telle relique ? Comment s’émanciper ? Fuir pour s’affranchir de son passé ? Le film affirme qu’une autre voie est possible : la réappropriation, la transformation, l’audace.

Le film est également le récit d’une migration à la recherche d’un avenir meilleur. Cela reflète la réalité socio-économique de Madagascar…

À l’instar d’autres pays d’Afrique, les migrations économiques internes à Madagascar sont une réalité. Il s’agit bien sûr de l’exode rural mais également de migrations saisonnières. Gardiens de maison, tireurs de pousse-pousse, éleveurs de zébus, les Tandroy par exemple circulent aux quatre coins du pays, et ils ne sont pas les seuls. Le travail d’un membre de la famille permet parfois de subvenir aux besoins de 3 ou 4 parents, voire de toute une famille.

Tu insistes souvent sur l’identité tandroy d’Haingo. Cette opposition des cultures est un sujet difficile à aborder pour les Malgaches. En quoi est-elle si importante pour toi et pour le film ?

Quand les membres de la compagnie de Tananarive voient arriver Haingo, ils voient avant tout débarquer une fille de province, et pas n’importe laquelle : une Tandroy. Elle n’est pas forcément bien vue et arrive avec son caractère, son parlé, son style direct, sa musique, sa danse, etc. Le film traduit ainsi une volonté de faire s’entrechoquer deux univers culturels propres à Madagascar mais très différents : la culture tandroy d’une part et celle des hautes terres d’autre part. Certains morceaux de musique en sont le résultat par exemple.

Dans un pays où les strates sociales sont innombrables et les rapports entre populations parfois tendus, les Tandroy sont plutôt perçus comme étant en bas de l’échelle sociale. Ils sont en effet souvent réduits aux petits métiers cités précédemment que beaucoup d’entre eux pratiquent encore. Mais la société évolue vite, les villes malgaches sont de plus en plus diverses et certains Tandroy réussissent très bien, que ce soit en politique ou dans d’autres domaines. À travers l’évolution d’Haingo, j’ai ainsi voulu mettre en lumière cette population du Sud de Madagascar, son courage, son grand potentiel et sa noblesse.

LES ARTISTES PRINCIPAUX : DANSEURS, CHANTEURS ET MUSICIENS

Le film rassemble une diversité d'artistes représentatifs de la richesse de la musique et de la culture de Madagascar.

REMANINDRY

Remanindry, 60 ans, père d’Haingo, est un musicien-danseur hors pair. Il commence sa carrière en tant que joueur de vièle lokanga pour les rituels de possession kokolampo. C’est ensuite sous l’impulsion d’ethnomusicologues qu’il effectue dans les années 1990 son passage de la sphère rituelle à la scène. À la fin des années 2000, il tourne dans le monde entier avec le groupe Ny Malagasy Orkestra, définie comme « orchestre traditionnel de création » par son fondateur, le joueur de valiha Justin Vali.

HAINGOSOA

Haingo, 25 ans, vit à Tuléar, sur la côte sud-ouest de l’île où vit une importante communauté tandroy dont elle est issue. Elle est mariée, mère de trois enfants et vit de petits boulots tels que la vente de poissons séchés un peu plus loin dans les terres. Haingo est la fille cadette de Remanindry, elle a appris la danse, le chant et la percussion dès son plus jeune âge, au sein de sa famille. À 16 ans, elle tombe enceinte de Marina, et quitte le collège pour se consacrer à sa fille.

Remanindry et Haingosoa sont tandroy, population originaire de la région de l’Androy au sud de Madagascar. Ils résident néanmoins un peu plus à l’ouest, à Tuléar, ville côtière de la région d’Atsimo-Andrefana. Les Tandroy, qui signifie « ceux du pays des épines », en référence à la végétation d’épineux caractéristique de leur région d’origine, circulent en effet aujourd’hui aux quatre coins de l’île.

DIMISON

Dimison, la vingtaine, travaille comme chauffeur dans la région de Tananarive. Il danse au sein de la compagnie Ny Voninavoko créée il y a plus de 50 ans par Dadagaby. Ny Voninavoko est une compagnie de danse et de musique qui se produit notamment lors de mariages, de funérailles et autres événements. Sa formation est composée de tambours, de trompettes et de chants. Les danseurs proposent le plus souvent des danses des hautes terres, comme celles du fameux hira gasy, opéra populaire malgache.

DADAGABY

Auteur, compositeur, interprète, chorégraphe et danseur, Dadagaby, premier Malgache déclaré « Représentant du patrimoine culturel immatériel » par l’UNESCO, est le fondateur de la compagnie Ny Voninavoko. Il se dédie toute sa vie au Vakodrazana, un genre musical traditionnel, qu’il aura su perfectionner au fil des ans. Réunion, France, Inde, Suisse, Allemagne et Etats-Unis : sa vie durant, Dadagaby a dévoilé la richesse de Madagascar aux quatre coins du monde. Ce monument de la musique malgache a écrit des chansons inscrites à jamais dans le répertoire populaire du pays telles que Mananjary, Itondray tsikitsiky et Iza ireo.

VOARA

À 13 ans, Voara est une jeune musicienne et chanteuse déjà bien accomplie. À 10 à peine, elle accompagne le chanteur Erick Manana sur scène, lors de concerts au Palais des sports de Mahamasina à Tanananarive. À chaque apparition, Voara surprend par sa grâce. Accompagnée par son père au sein du groupe Fangia Kolo Gasy, elle interprète avec délicatesse des morceaux du répertoire traditionnel malgache et de nouvelles compositions.

DONNÉ RANDRIAERNEST

Donné fait partie de la génération d’artistes qui a suivi celle de Dadagaby - il se considère comme son fils spirituel. Donné dirige la compagnie RandriaErnest, basée à Itaosy, dans la banlieue de Tananarive. Donné est chorégraphe, poly-instrumentiste, auteur, compositeur et interprète. Il pratique notamment la marovana, cithare cylindrique typique de Madagascar. La deuxième partie du film est tournée au sein de sa compagnie, où il incarne son propre rôle.

Dimison, Donné et Voara sont Merina, population originaire des hautes terres de Madagascar. Ils résident tous dans la région d’Analamanga, celle de Tananarive, la capitale du pays.


Source et copyright des textes des notes de production © Pitchaya Films & Laterit Productions

 
#Haingosoa

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