Thriller/Drame/Un road trip émotionnel touchant
Réalisé par Melina Matsoukas
Avec Daniel Kaluuya, Jodie Turner-Smith, Bokeem Woodbine, Chloë Sevigny, Flea, John Sturgill Simpson, Indya Moore, Benito Martinez...
Long-métrage Américain
Durée : 02h13mn
Année de production : 2019
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 27 novembre 2019
Date de sortie sur nos écrans : 12 février 2020
Résumé : Lors d’un ordinaire rendez-vous amoureux en Ohio, un homme noir et une femme noire, sont arrêtés pour une infraction mineure de circulation. La situation dégénère, entraînant des conséquences soudaines et tragiques quand l’homme tue un policier pour se défendre. Terrifiés et leurs vies désormais en danger, l’homme, un employé de magasin, et la femme, avocate de la défense criminelle, se voient obligés de fuir. Mais l’incident a été filmé et la vidéo se propage. Le couple devient alors involontairement un symbole de traumatisme, terreur, deuil et douleur pour les américains.
Alors qu’ils conduisent, ces deux improbables fugitifs vont apprendre à se connaître l’un l’autre mais aussi se découvrir eux-mêmes dans des circonstances des plus extrêmes et désespérées. Ils vont forger un amour sincère et puissant qui va révéler leur profonde humanité et façonner le reste de leurs vies.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : QUEEN & SLIM est l'histoire d'un accident qui devait arriver, d'un acte irréparable, de ceux qui vous entraînent dans une spirale descendante qui ne peut plus être arrêtée.
La scénariste Lena Waithe, qui partage l'idée de ce récit avec James Frey, raconte le déroulement d'une cavale à la fois intime et politique. La réalisatrice Melina Matsoukas met en scène avec une belle sensibilité la fuite de ces personnages non préparés à cette destinée abîmée. Elle les capte presque toujours en mouvement, ce qui apporte une dynamique cohérente avec la thématique principale de son long-métrage, mais sans en faire un film d'action, car ici, se sont bien les émotions qui sont mises en valeur. Bien que les événements soient dramatiques, elle laisse respirer son intrigue et réussit à insuffler des instants suspendus, perdus dans une liberté soudaine et sauvage, dénuée de lien avec la société, sur fond de beaux paysages. Elle nous montre ces deux héros en utilisant de multiples plans et en les filmant de façon directe et indirecte.
Les dialogues sont parfois utilisés de manière indépendante par rapport à l'image ce qui renforce leur impact. La musique accompagne le déroulement de ce voyage avec ses airs de jazz participant à faire la séparation entre le vécu quotidien des recherchés, qui navigue entre galères, rencontres particulières et moments de respirations inespérés, et le traitement politique qui les dépasse et fait d'eux des symboles au sein d'une société américaine divisée.
Le duo Daniel Kaluuya, qui interprète Slim et Jodie Turner-Smith qui interprète Queen est super. L'acteur avec ses grands yeux expressifs sait exprimer le caractère doux et dérouté par la situation de Slim. L'actrice utilise son magnifique physique pour nous transposer la force intérieure cette protagoniste, brillante et froide au premier abord. Elle oppose impeccablement le caractère de feu de Queen à celui plus malléable de Slim. Ces deux personnages évoluent ensemble et au contact l'un de l'autre.
De très bon seconds rôles partagent un morceau de leur aventure. Bokeem Woodbine interprète Uncle Earl, un homme aux activités plus que discutables qui cache ses sentiments. Indya Moore, interprète Goddess, une jeune femme liée à Uncle Earl. Flea et Chloë Sevigny interprètent Mr et Mrs. Shepherd. John Sturgill Simpson interprète l'officier de police Reed et Benito Martinez, le Sheriff Edgar.
QUEEN & SLIM profite du sujet de la cavale, qui a été traité au cinéma de multiples fois, pour passer des messages, pour parler de la folie des hommes, et pour nous raconter une belle histoire d'amour. C'est un road trip émotionnel touchant.
La scénariste Lena Waithe, qui partage l'idée de ce récit avec James Frey, raconte le déroulement d'une cavale à la fois intime et politique. La réalisatrice Melina Matsoukas met en scène avec une belle sensibilité la fuite de ces personnages non préparés à cette destinée abîmée. Elle les capte presque toujours en mouvement, ce qui apporte une dynamique cohérente avec la thématique principale de son long-métrage, mais sans en faire un film d'action, car ici, se sont bien les émotions qui sont mises en valeur. Bien que les événements soient dramatiques, elle laisse respirer son intrigue et réussit à insuffler des instants suspendus, perdus dans une liberté soudaine et sauvage, dénuée de lien avec la société, sur fond de beaux paysages. Elle nous montre ces deux héros en utilisant de multiples plans et en les filmant de façon directe et indirecte.
Les dialogues sont parfois utilisés de manière indépendante par rapport à l'image ce qui renforce leur impact. La musique accompagne le déroulement de ce voyage avec ses airs de jazz participant à faire la séparation entre le vécu quotidien des recherchés, qui navigue entre galères, rencontres particulières et moments de respirations inespérés, et le traitement politique qui les dépasse et fait d'eux des symboles au sein d'une société américaine divisée.
Le duo Daniel Kaluuya, qui interprète Slim et Jodie Turner-Smith qui interprète Queen est super. L'acteur avec ses grands yeux expressifs sait exprimer le caractère doux et dérouté par la situation de Slim. L'actrice utilise son magnifique physique pour nous transposer la force intérieure cette protagoniste, brillante et froide au premier abord. Elle oppose impeccablement le caractère de feu de Queen à celui plus malléable de Slim. Ces deux personnages évoluent ensemble et au contact l'un de l'autre.
Copyright photos @ Universal Pictures International France
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
L’envers du décor
UNE RENCONTRE, CHICAGO, ET LA NAISSANCE
D’UNE IDÉE. QUEEN & SLIM est une plongée sans concession dans
les tourments aussi bien sociétaux que politiques de l’amérique
moderne, à travers l’histoire d’amour effrénée de deux amants
afro-américains aussi rebelles qu’assoiffés de vie.
Ce scénario est né de la rencontre de
l’auteur de livres à succès JAMES FREY et de l’actrice et
scénariste LENA WAITHE qui ont tous deux passé une partie de leur
vie à Chicago et ont su se retrouver autour de ce point commun.
Si l’idée de base de ces deux jeunes
afro-américains qui se rencontrent pour la première fois et que le
meurtre involontaire d’un policier va propulser dans une course
folle, était celle du célèbre romancier, il lui fallait trouver la
voix appropriée pour donner vie et authenticité à des personnages
dont il ne partageait pas la culture ou l’identité. Il espérait
que la jeune femme, auteure, comédienne et actrice engagée saurait
apporter les enjeux qui allaient embraser l’histoire d’amour de
ces deux fugitifs. Cette dernière a tout de suite saisi le propos et
il ne lui restait plus qu’à assembler ce qu’allaient être les
enjeux du film.
Une lettre d’amour à l’Amérique
noire
Lena Waithe forte de son Emmy Award,
gagné grâce à ses talents de scénariste sur la série « Master
Of None » a tout de suite commencé à travailler avec son
partenaire de production Andrew C. Coles. Lui aussi travaille autour
des mêmes thèmes que ceux qui sont chers à la jeune artiste, et se
bat pour défendre le point de vue afro-américain à travers des
radiographies sans concessions de la conscience sociale de l’Amérique
contemporaine. Le producteur nous explique: « Lena n’a de cesse de
parler de choses authentiques, sensibles et qui parlent aux gens,
quel que soit le projet qu’elle entreprenne. Je savais qu’elle
saurait toucher le cœur du public avec cette histoire qui d’habitude
se serait contentée de finir avec deux lignes de commentaires dans
des cercles restreints. Par bien des aspects QUEEN & SLIM est une
lettre d’amour à la communauté noire des États-Unis. C’était
l’occasion de parler de l’humanité et des vies que nous
partageons, de tous ces anonymes que nous aimons, de nos familles et
de tout ce qui est totalement oblitéré quand quelqu’un est
molesté par la police et finit réduit à quelques lignes dans la
manchette des faits divers ».
La jeune artiste s’est alors mise au
travail comme à son habitude, en commençant par définir les
personnages, puis ce qui leur arrive. En revanche, le titre s’est
immédiatement imposé, comme une évidence. Dès les premières
lignes, elle a su qu’elle appellerait sa superbe héroïne Queen et
que son soupirant aussi généreux que le sel de la terre se
prénommerait Slim. Elle développe: « j’ai voulu l’appeler
Queen, parce que pour moi toutes les femmes noires sont des reines,
et Slim est un terme familier, un peu désuet par lequel les hommes
noirs avaient l’habitude de s’appeler eux-mêmes. J’avais envie
de raconter l’histoire de deux personnes qui n’ont rien en commun
à part leur couleur et qui, coincés ensemble dans une voiture, vont
finir par tomber amoureux l’un de l’autre pendant que le monde se
charge de construire autour d’eux la mythologie de leur épopée.
C’est en fait l’histoire de la manière dont nous fabriquons des
héros pour trouver l’espoir ».
De la même façon, aucun des
personnages dans le film n’a de nom. C’était la volonté de
l’auteure qui ne les a nommés ni dans le script ni dans le film,
en se contentant de leur description ou de leur fonction. « Il ne
s’agissait pas tant de leurs noms, mais de ce qu’ils étaient. On
appelle rarement les gens qu’on croise par leurs prénoms, on s’y
réfère plus souvent en tant que personnes. Je voulais que le public
se souvienne de qui ils étaient, ce qu’ils représentaient et pas
de leurs prénoms ».
Il lui a fallu 8 mois pour écrire une
première version, alors qu’elle travaillait en même temps sur sa
série « The Chi », qu’elle écrivait pour « Master Of None »
et qu’elle jouait dans READY PLAYER ONE (Steven Spielberg, 2018).
Elle avait déjà parlé du projet à Daniel Kaluuya dont elle
partageait les cercles sociaux. Ce dernier qui venait d’être cité
aux Oscars pour sa performance d’acteur dans GET OUT (Jordan Peele,
2018), a tout de suite été intéressé par le projet. Il nous
raconte: « Lena m’avait dit qu’elle travaillait sur une sorte de
BONNIE & CLYDE version afro-américaine. Connaissant les thèmes
qui lui sont chers je me doutais que cette histoire allait secouer le
public. Quelques mois plus tard lors d’un dîner elle m’a raconté
les bases qu’elle allait développer et depuis ce moment je n’ai
eu qu’une hâte, celle de faire ce film. »
Melina Matsoukas : Une réalisatrice
inspirée
Lena Waithe n’envisageait personne
d’autre que la réalisatrice avec qui elle partage depuis toujours
le même point de vue social central de leurs deux carrières, en
essayant de faire de l’art pour tous, y compris les noirs, les
femmes, la communauté LGBT.
MELINA MATSOUKAS qui a travaillé
longtemps avec Beyoncé, sur ses clips, ses tournées ou même sur sa
ligne artistique est également productrice et réalisatrice de la
série « Insecure » avec Issa Rae.
Elles s’étaient rencontrées sur «
Master Of None », la série dont Melina Matsoukas a réalisé
l’épisode de Noël écrit par Lena Waithe et qui a valu à cette
dernière un Emmy Award historique, dans la mesure où c’était le
premier décerné à une femme noire dans la catégorie meilleur
auteur de comédie.
Une véritable connexion s’était
établie à l’époque de manière quasi immédiate et elles se
considèrent pratiquement comme des sœurs. Alors que la réalisatrice
cherchait un projet intéressant pour son premier longmétrage, la
jeune auteure tombait à pic avec son premier scénario pour le grand
écran. Toutes les deux étaient enthousiastes à l’idée de
travailler ensemble sur ce qui serait leur première aventure
cinématographique.
MICHELLE KNUDSEN, la productrice
attitrée de la réalisatrice, à la lecture du script, a tout de
suite été emballée par ce récit « provoquant et contemporain qui
ne retient pas ses coups, avec un parfum inédit de légèreté,
d’amour et de fuite mélangé à des thèmes sociaux très durs.
Mais toujours honnête, et surtout empreint d’un style et de thèmes
qui sont chers à Melina. Elle adore s’adresser à la communauté
afro américaine. C’est un road trip dans la pure lignée
américaine cinématographique de BONNIE & CLYDE ou THELMA &
LOUISE. Une exploration des paysages américains autant littéralement
que métaphoriquement ».
La réalisatrice ajoute: « à peine la
lecture du script terminée, j’ai tout de suite compris que je
voulais être à l’origine de ce film que je considère comme
reellement subversif. Et je ne pouvais rêver mieux que de partager
avec Lena notre première aventure cinématographique. J’aime les
projets qui changent la donne, qui parlent des valeurs que je défends
en tant que citoyenne, mais aussi en ma qualité d’artiste pour
changer les perspectives du public en le distrayant tout en
l’informant ».
L’auteure renchérit: « Le regard
que porte Melina sur le monde est unique, et je savais que je pouvais
lui faire totalement confiance. Elle charge chaque plan d’images
fortes et emblématiques, en ne laissant aucun détail de côté.
J’étais totalement rassurée de savoir mon script entre ses mains,
et je dois dire qu’elle a dépassé de loin mes espoirs les plus
fous. On forme une équipe de choc comme les basketteurs Dwyane Wade
et LeBron James, je n’ai qu’à lancer la balle et je sais qu’elle
mettra le panier ».
Le projet prenant de l’ampleur, a
attiré l’attention de Makeready, une société de production
indépendante spécialisée dans des projets défendant les droits et
la représentation des communautés opprimées, dont QUEEN & SLIM
sera le premier long-métrage.
QUEEN & SLIM est un film fort,
esthétiquement magnifique et socialement pertinent à propos des
problèmes endémiques de l’Amérique. Un film qui génèrera bien
des discussions.
Les pivots du film : passion, racisme
et violence.
Le film se fait tour à tour
radioscopie de la race, du genre et de l’intégration aux
États-Unis, mais c’est aussi une histoire d’amour intense
informée par un paysage social et culturel explosif. Le film utilise
l’horreur de la situation dans laquelle nos deux héros sont
plongés pour mieux se concentrer sur la force des communautés et la
nécessité de se défendre.
Le racisme et la violence policière
dans lesquels le film nous plonge sont violents, mais servent à
démontrer que l’amour reste le plus fort et que l’humanité
finit toujours par l’emporter.
En une fraction de seconde, la vie de
ces deux citoyens sans histoire bascule et les enchaîne l’un à
l’autre pour toujours. Queen, qui a été blessée par balle par le
policier, est plus vulnérable que jamais alors qu’elle tente de
garder la tête froide. Slim, qui a tué le policier ayant tiré sur
la jeune femme est en état de choc, paralysé par le fait d’avoir
volé involontairement une vie.
Ils sont pris au piège d’une
situation dont ils ne peuvent s’échapper. Ils fuient alors la
scène du crime, sachant que la police réagirait violemment au
meurtre d’un des leurs.
C’est une histoire profonde, empreint
de sensibilité à fleur de peau et de paranoïa, dans la mesure où
nos deux héros sont perpétuellement en cavale. Le film n’offre
cependant pas de solution aux problèmes qu’il expose. La
réalisatrice autant que l’auteure ne font pas dans la démagogie
et ne veulent pas donner de leçons. En revanche, en exposant
certaines vérités elles espèrent développer la capacité de
réflexion du public. Ce scénario est d’autant plus provocant que
leur envie est grande de soulever le débat.
Lena Waithe s’est inspirée des
années 60 et bien évidemment des deux leaders de l’époque
Malcolm X et Martin Luther King. Elle nous explique : « au début du
film, Queen est Malcolm X et Slim, Martin Luther King mais ils
finissent par échanger leurs rôles au cours du film ».
L’auteure a voulu faire un film dans
la veine de DO THE RIGHT THING (Spike Lee, 1989) un classique avec
plusieurs niveaux de lecture, qui parle aussi bien de problèmes
sociaux, de race, que d’amour et de haine, mais surtout de la
condition humaine. Elle nous explique : « il était important de
donner aux spectateurs la possibilité de décider eux-même ce
qu’ils voulaient retirer de cette histoire. C’est le propre de
l’art que d’interroger, et je ne veux pas donner de réponse, je
préfère que chacun tire ses propres conclusions. Plusieurs fois,
sur les 8 semaines de tournage une personne arrivait sur le plateau
ayant appris une nouvelle exaction policière à l’encontre de
citoyens noirs. Cela nous permettait de nous rappeler constamment
l’importance et l’intemporalité de l’histoire que nous étions
en train de filmer, et de l’impact que nous espérions qu’il
puisse avoir sur le public. Queen et Slim ne se considèrent pas
comme des héros, car ils n’ont jamais demandé à être dans la
situation où ils sont. En revanche, ils prennent leur destin à
bras-le-corps et ne se positionnent pas en victimes.»
Les personnages
SLIM - Daniel Kaluuya
Slim a été pensé comme un homme aux
aspirations simples, croyant, pratiquant, qui vit une existence
commune, jusqu’à ce qu’un incident ne le transforme
profondément. Il est tout ce que Queen n’est pas. Ce jeune homme
est extrêmement affecté d’avoir tué un être humain, et la
simplicité de sa vie s’est envolée à jamais. Les conséquences
de son geste le forcent à prendre en main son destin, alors qu’il
est instrumentalisé dans une affaire susceptible de mettre à feu et
à sang tout le pays. La réalisatrice du film nous confie : «
Jusque dans ses faiblesses Slim possède une vraie force et inspire
le respect. C’est totalement le cas de Daniel qui selon moi est à
la fois le Denzel Washington, le Sidney Poitier et le Paul Robeson de
la nouvelle génération. Il s’est approprié ce personnage, qui
n’a rien à voir avec ceux qu’il a pu jouer jusqu’à présent,
avec le talent des plus grands ».
Pour le comédien, il est assez aisé
de comprendre pourquoi les gens voient en Queen et Slim des héros :
« En revanche, il ne faut pas oublier que ce ne sont que des êtres
humains et qu’ils sont faillibles. Ils se défendent et il leur
arrive de se tromper comme tout un chacun. Slim est un homme qui
commence le film en suppliant pour sa vie, puis au fur et à mesure
du film il n’a pas d’autre choix que de surmonter ses peurs et
devenir l’homme qu’il n’aurait jamais envisagé devenir un jour
».
Daniel Kaluuya, qui lui aussi se bat
pour que les minorités puissent s’exprimer, a trouvé dans ce film
des résonances intimes autant que sociales, en plus du raffinement
avec lequel les personnages ont été construits. Il développe pour
nous : « C’est un film qui offre une nouvelle perspective aux
spectateurs, pas tant en termes de race, mais de mentalité. Il est
important pour moi de travailler dans des œuvres qui mettent en
avant ceux qui n’ont ni la parole ni de visibilité dans les
médias, et c’est exactement le but de ce film. En plus d’y être
comédien, j’ai voulu le produire, car il était important pour moi
de collaborer à sa mise en circulation, afin qu’un maximum de gens
puisse le voir. Je voulais faire partie des débats, des décisions
et de l’équipe qui porterait et protégerait un contenu tellement
explosif ».
QUEEN - Jodie Turner-Smith
Queen est une femme qui connaît par
cœur les méandres du système judiciaire et le sort réservé aux
jeunes noirs quand ils sont pris dans les filets de la justice. Elle
est en quête d’équité et veut changer les choses, mais son passé
l’incite à rester enfermée derrière un mur de protection
infranchissable. Alors que le film était encore en préparation, sa
réputation a vite bénéficié d’un bouche-à-oreille très
positif et de nombreuses actrices se sont manifestées pour obtenir
le rôle de Queen.
Melina Matsoukas et Lena Waithe se sont
mises d’accord sur le fait qu’elles voulaient un nouveau visage
pour incarner cette femme farouchement indépendante et éduquée qui
traîne derrière elle un passé pour le moins trouble. Melina
Matsoukas avait déjà travaillé avec Jodie Turner-Smith des années
auparavant sur une publicité et a tout de suite reconnu son jeu tout
en nuances et en élégance. Elle nous raconte « je l’avais vue
sur les enregistrements du casting et je l’ai rappelée pour
l’auditionner. Là elle nous a tous conquis ».
La comédienne, quant à elle, a tout
de suite saisi l’essence de ce rôle : « Queen est une femme
intelligente, hautement diplômée et perfectionniste, ce qui la rend
très dure envers elle-même et les autres. Elle n’est pas mal
intentionnée, c’est juste qu’elle est très exigeante. C’est
une survivante qui s’est créé une vie agréable en dépit de ce
qu’elle a traversé. C’est pourquoi quand elle s’ouvre à Slim,
cela la change profondément. Elle réalise que sa parole peut la
libérer parce que Slim ne la juge pas. Cela les transforme tous les
deux ».
Lors des essais des deux comédiens,
l’alchimie était palpable, et la production a tout de suite
compris qu’elle convaincrait le public tout le long de ce parcours
initiatique à la découverte l’un de l’autre, surtout
d’euxmêmes, à travers l’amour, la résilience et la peur. La
comédienne ajoute : « je les vois tous les deux plus comme des
militants accidentels que comme des héros. Ils font ce que n’importe
qui ferait pour survivre. S’ils ne sont pas forcément des héros,
en revanche ils sont très courageux ». La scène de danse opère
comme une métaphore de leur relation, où la jeune femme laisse à
son cavalier l’opportunité de la diriger, sur la piste comme sur
la route.
Queen et Slim ne sont pas les vrais
noms des personnages et ce n’est qu’à la fin du film qu’on
l’apprend. Ce choix délibéré, très symbolique souligne le fait
qu’on ne prête que rarement attention aux gens ou à leurs noms
sauf quand cela nous importe.
À l’issue des 7 jours de ce
road-trip qui mènera le spectateur de l’Ohio aux Keys de Floride
en passant par le Kentucky, le Tennessee, la Louisiane et l’Alabama,
nos héros malgré eux vont rencontrer toutes sortes de personnages,
avec qui ils vont partager une partie de l’humanité de l’Amérique
contemporaine.
L’ONCLE EARL - Bokeem Woodbine
L’homme chez qui nos fugitifs se
réfugient à la Nouvelle-Orléans est l’oncle de Queen, ancien
vétéran très perturbé qui essaie de faire amende honorable en
venant au secours de sa nièce. Cet homme et la jeune femme partagent
un lourd passé, et leur relation est pesante et tendue. Il comprend
immédiatement à quel point la situation de Queen doit être
désespérée pour qu’elle revienne frapper à sa porte sans
prévenir. Ils n’ont apparemment plus rien en commun, et la jeune
femme reste très distante. Si cela le peine de constater qu’elle
ne veut plus rien avoir à faire avec lui, il sait très bien
pourquoi elle a pris cette décision et il est très fier de ce
qu’elle a réussi à accomplir loin de lui. Elle est à la fois sa
plus grande fierté et sa blessure la plus honteuse.
Le comédien est devenu une figure
emblématique du cinéma afro-américain, grâce à des films tels que
JASON’S LYRICS (Doug McHenry, 1994), ou DEAD PRESIDENTS (Albert et
Allen Hughes, 1995), et c’est exactement la raison pour laquelle la
réalisatrice l’a choisi pour ce rôle délicat. Il était très
enthousiaste à la lecture du script qu’il qualifie d’innovant et
de carrément révolutionnaire : « je pense qu’il y a bien des
choses qui doivent être changées que ce soit au niveau
communautaire ou artistique et ce film allie les deux. C’est une
histoire magnifique qui souligne ce qui peut arriver si on ne remet
pas en question les autorités ».
MONSIEUR ET MADAME SHEPHERD Chloë
Sevigny et Flea
Le couple qui accueille les fuyards à
Savannah en Georgie va devoir s’entendre pour réussir à aider les
jeunes hors la loi. Ancien camarade de l’armée de l’Oncle Earl,
Monsieur Shepherd n’hésite pas une seconde à orienter Queen et
Slim vers la dernière partie de leur épopée. En revanche sa femme
est un peu plus partagée et la tension atteint son comble quand la
police débarque et que monsieur Shepherd les cache afin qu’ils
puissent s’échapper. Melina Matsoukas, fan de longue date de Chloë
Sevigny avait en tête depuis le début la comédienne pour tenir le
rôle de la très conservatrice Madame Shepherd et c’est la
directrice de casting Carmen Cuba qui a suggéré Flea, le célèbre
bassiste des Red Hot Chili Peppers pour lui tenir tête et leur faire
incarner littéralement cet instantané d’un mariage sous extrême
tension.
L’OFFICIER DE POLICE REED - Sturgill
Simpson
Le policier qui décide d’arrêter
les deux jeunes gens pour une infraction mineure au Code de la route
est le pivot du film qui propulse nos héros vers leur destinée. Le
célèbre chanteur de country qui a récemment fait ses premiers pas
en tant qu’acteur chez Jim Jarmush dans THE DEAD DON’T DIE,
connaissait le travail des deux jeunes femmes et avait très envie de
faire partie de l’aventure. Il nous raconte : « je suis arrivé à
un point de ma carrière de chanteur où tout s’enchaîne sans
souci. J’avais envie de me frotter à un nouveau défi et de sortir
de ma zone de confort. Jouer la comédie a réveillé des cordes qui
n’avaient pas résonné en moi depuis très longtemps. C’est très
épanouissant ».
GODDESS ET NAOMI - Indya Moore et Melanie
Halfkenny
L’oncle Earl est un vieux briscard
entouré par une faune faite de prostituées et de strip-teaseuses
dont Goddess jouée par Indya Moore la célèbre comédienne de la
série « Pose » et Naomi à qui Melanie Halfkenny, dont c’est le
premier long-métrage, prête ses traits.
Pour Indya Moore, l’actrice
transsexuelle et militante, ce rôle de prostituée au grand cœur a
changé beaucoup de choses dans sa vision du monde et sur elle-même.
Elle nous explique : « avant moi, aucun Trans n’avait jamais joué
dans un film de studio. Le fait de jouer le rôle de quelqu’un qui
aime et s’occupe des autres sans que ce soit lié au genre a été
pour moi une expérience forte. Il est rare que la communauté
transsexuelle ait l’occasion d’être représentée dans des
fictions, ou de raconter des histoires, alors ça signifait beaucoup
pour moi. Goddess est une rescapée, une prostituée, mais aussi une
mère de famille ce qui légitimise sa profession à ses yeux. Ce
genre de personnage est souvent caricaturé, mais Goddess est très
humaine ».
C’est sur Instagram que Lena Waithe a
trouvé Melanie Halfkenny et a été littéralement hypnotisée par
cette femme incroyable aux cheveux arcen-ciel qui tombent en cascade
sur son dos. La jeune femme qui n’avait jamais joué auparavant à
part dans un clip, si elle ne s’attendait pas à être contactée
par Carmen Cuba, la directrice de casting qui lui proposait un rôle
dans un film de Lena Waithe et Melina Matsoukas, n’a pas hésité
en revanche à saisir l’opportunité de faire partie de cette
aventure.
JUNIOR - Jahi Di’allo
Winston Le jeune homme que le couple
rencontre en arrivant en Floride quand leur voiture tombe en panne
est le fils du garagiste qui va la réparer. Si son père voit le
couple de fuyards comme un danger potentiel et leur prête une
influence désastreuse en raison du mouvement social qu’ils ont
soulevé au sein de la communauté noire américaine, le jeune homme,
lui, les voit comme des hors-la-loi audacieux et qui n’ont peur de
rien. Pour lui ce sont des héros qui ont accompli ce que la plupart
des jeunes gens n’oseraient jamais. C’est en s’inspirant d’eux
qu’il commet ensuite un des faits les plus marquants du film.
Des glaces de Cleveland à la
luxuriance de la Nouvelle-Orléans
L’équipe du film a passé la plus
grande partie du tournage à la Nouvelle-Orléans, mais a commencé
les premières prises de vues à Cleveland dans l’Ohio, où se
déroule le début du film et où Queen et Slim se font arrêter par
l’officier de police Reed. En janvier 2019, la température était
en dessous de zéro en raison d’une tempête de neige qui venait de
s’abattre sur le Midwest. Les conditions de tournage étaient
difficiles et deux équipes se relayaient, pour pallier la violence
du climat. Pour Lena Waithe il était primordial de rester au plus
près de la vérité et de ne pas se réfugier dans la chaleur ou le
confort d’un studio afin que ces scènes résonnent de justesse et
de dureté.
Leur fuite emmène ensuite nos
protagonistes sur des routes secondaires, en dehors des sentiers
battus ou des grandes agglomérations, un hommage à la diversité
du paysage et à la province américaine qui a demandé des heures de
recherches et de routes à travers l’Ohio, le Kentucky, le
Tennessee, la Louisiane, l’Alabama, la Géorgie puis enfin la
Floride.
PAMELA HIRSCH, qui a chapeauté la
production a entraîné toute l’équipe sur des dizaines de décors
différents au cours des 8 semaines de tournage du film. Elle se
souvient : « il était assez compliqué de trouver un équilibre
entre les contraintes pratiques du terrain et les exigences
artistiques du scénario afin de rester dans quelque chose de très
crédible et surtout de réellement authentique. Je crois que le plus
difficile aura été de revenir systématiquement en arrière après
les scènes de voiture pour en filmer les extérieurs, surtout au
niveau de la lumière ou du paysage. Mais Mélina est une
réalisatrice impressionnante et notre équipe était composée des
meilleurs, donc cela ne nous a pas arrêtés. »
Les prises de vues : mettre en lumière
la vérité
TAT RADCLIFFE, le directeur de la
photographie d’origine britanni que, a fait ses armes sur les clips
d’artistes comme Nine Inch Nails ou Depeche Mode dans les années
90. Lui et Melina ont voulu conserver l’atmosphère très
particulière inspirée du film devenu culte : BELLY (Hype Williams,
1998). La Louisiane et particulièrement la Nouvelle-Orléans lui ont
offert une palette chromatique extrêmement variée pour mettre en
valeur les textures et les architectures locales. Il nous explique :
« le but du jeu était en fait de choisir l’heure à laquelle on
tournerait pour n’avoir qu’à rajouter un petit support parci
par-là et se servir de cette lumière si particulière qui rendait à
la ville naturellement son cachet. Et en termes de lumière la
NouvelleOrléans est un vrai cadeau ». Ils se sont très facilement
complétés avec Melina car ils partageaient les mêmes influences,
la même technique et surtout le même point de vue, celui du
directeur de la photographie, poste qu’elle a occupé longtemps
avant de vouloir s’attaquer à son premier long-métrage. Elle
développe « j’essaie d’être le plus souvent possible derrière
la caméra, mais c’est parfois infaisable et on pouvait ainsi bien
se relayer avec Tat, car nous avons le même genre d’œil. C’est
un poste essentiel qui donne au film son âme et sa texture
inimitable ».
Le directeur photo renchérit : « tout
est basé sur la manière d’attraper la lumière, afin d’amener
ses variations à mettre en valeur la subtilité d’un grain de peau
et styliser l’aura qui se dégage des deux héros ».
Il était également primordial de
capturer la dureté de la vie et de ne pas esthétiser à outrance
les scènes afin de réussir à transmettre une véritable
authenticité. La réalisatrice se confie : « c’est ce que j’adore
faire. Me baser sur la réalité, l’authenticité des gens, des
lieux et leur donner une touche de style, grâce à un travail très
subtil sur la lumière naturelle qui est de loin la plus incroyable
».
Les décors : d’infimes détails
pour différents niveaux de lecture
KAREN MURPHY, chargée de la création
des décors avait la tâche subtile de transformer des décors
anodins en lieux chargés de significations et de références
visuelles fortes.
En coordination avec Melina Matsoukas,
elles ont créé un carnet de tendances visuelles, qu’elles
gardaient en permanence sur le plateau pour le partager avec l’équipe
afin que tous puissent avoir en tête la puissance et l’énergie
qui devaient se dégager de la composition du cadre. La réalisatrice
nous explique : « j’aime travailler et intervenir à tous les
niveaux et avec tous mes collaborateurs sur les postes principaux.
Karen était ravie de notre collaboration et elle a tout partagé
avec moi, ce qui nous a permis d’aller plus en profondeur quant aux
différents niveaux de lecture que nous voulions ajouter toutes les
deux. C’est une véritable artiste, elle est incroyable, elle
amenait tant de propositions de paysages, de voitures, que nous
discutions pendant des heures pour trouver quels seraient le décor
ou les accessoires les plus appropriés pour mettre nos héros en
valeur ».
L’épicentre de ce travail étant
peut-être la maison de l’Oncle Earl et de sa cour, qui procure à
nos deux fugitifs une famille et un havre de paix provisoire. Symbole
de la grandeur et de la décadence de la famille de Queen, cette
demeure traditionnelle de la Nouvelle-Orléans est peut-être le
décor favori de la réalisatrice. La créatrice des décors nous
explique : « On a tout refait, changé les papiers peints, gratté
les murs, amené des meubles des années 50 pour marquer l’influence
de la grand-mère de Queen qui y avait vécu puis d’autres, datant
des années 80, 90 quand ses enfants en ont hérité et qu’Earl a
essayé de s’y installer. Aujourd’hui, il y vit avec toute cette
cohorte de strip-teaseuses et de prostituées qui vivent comme une
famille recomposée, et forment une combinaison éclectique de
différentes cultures et personnages qui vont et viennent dans ces
pièces chargées de toutes leurs histoires entrecroisées ».
De même comme les trois quarts du
récit se passent en voiture, il était important que les véhicules
du film aient une véritable signification. C’est ainsi que celle
dans laquelle nos héros commencent leur épopée, la vieille Honda
blanche de Slim, avec les mots GOD FIRST fièrement affichés sur sa
plaque d’immatriculation, représente l’état d’esprit de ce
jeune homme simple. Elle est ensuite remplacée par la magnifique
Pontiac Catalina turquoise 73 de l’oncle Earl qui transportera la
flamboyance de leur destin.
Les costumes : de transformation en
révélation
SHIONA L. TURINI, styliste célèbre,
rédactrice en chef et influenceuse qui s’est très récemment
tournée vers la création de costumes de cinéma, avait déjà
travaillé avec la réalisatrice sur le clip de Beyoncé Formation et
la série « Insecure » d’Issa Rae, entre autres. Elle s’en est
donné à cœur joie avec un mélange habile de pièces de grandes
marques et de fripes surtout pour l’oncle Earl et sa cour des
miracles, où elle a amené différentes dimensions à chacun des
personnages. De même, ses costumes illustrent des pans entiers de la
culture afro-américaine. Elle nous confie : « j’aimais l’idée
de cette histoire d’amour incroyable avec une femme dont je puisse
me sentir proche, à qui je puisse m’identifier. En qualité de
femme noire je me suis sentie très privilégiée de travailler avec
une équipe qui me ressemble. J’avais déjà travaillé avec
Melina, donc je connaissais ses goûts et sa manière de travailler.
Il n’empêche que j’ai amené tout un stock d’idées
supplémentaires pour pouvoir étoffer la construction narrative ».
La transformation vestimentaire des
fugitifs était essentielle à la construction scénaristique, car
elle symbolisait l’influence passée chez l’oncle Earl et sa
famille d’adoption pour le moins éclectique et hors normes aussi
bien que la manière dont échapper à la norme peut élargir les
horizons et vous transformer profondément. Chaque détail a une
importance visuelle car il signifie quelque chose qui participe à un
tableau plus large, que la réalisatrice coordonne pour imposer sa
vision du monde et ses idées à travers ses choix artistiques.
Queen au début du film représente la
femme d’affaires afro-américaine, forte et en contrôle de sa
carrière, en blanc immaculé et cheveux longs autant d’attributs
construits pour une insertion efficace et normée. Puis après son
passage chez son oncle, elle laisse tomber cette armure qu’elle
s’était construite, pour laisser s’exprimer une liberté
nouvelle à travers sa robe léopard, ses bottes en serpent et ses
cheveux courts. Un style fluide naturel, mais d’une élégance
folle qui donne l’image de ce qu’est la femme noire
d’aujourd’hui, forte, indépendante et riche de sa propre
identité.
Slim est l’Afro-Américain lambda,
habillé profil bas en pantalon Dickies et veste Carhartt, comme tous
les jours, même pour son rendez-vous galant. Après son passage chez
Earl, il est en survêtement de velours rouge Pyer Moss qui
représente la transformation de cet homme discret en une version
beaucoup plus intrépide de lui-même.
Maquillages, coiffures et musique du
film
MA KALADEVI ANANDA et BRIAN BADIE,
respectivement la maquilleuse et le coiffeur du film, ont amené
l’excellence de leur savoir-faire à ce projet ambitieux. La jeune
femme qui a récemment travaillé sur LES VEUVES (Steve McQueen,
2018) ou LES FAUSSAIRES DE MANHATHAN (Marie Heller, 2018) est
considérée comme une pointure dans son métier, ce qui est le cas
également du célèbre artiste capillaire de séries aussi connues
que « True Detective » (créée et écrite par Nic Pizzolatto,
2014-2017) et « Une Histoire Vraie » (Yann Demange, 2019).
Melina Matsoukas aime encourager aussi
bien les jeunes talents en devenir que ceux qui sont au faîte de
leur art. C’est pourquoi elle a fait appel à des pointures,
qu’elle admire depuis toujours pour amener à son film le
savoir-faire acquis avec des années de pratique par des artistes de
renom.
DEVONTE HYNES aka BLOOD ORANGE le
célèbre compositeur que l’on ne présente plus, fait partie de
cette équipe de choc qui amène au moindre plan sa touche si unique.
La bande originale est d’ailleurs produite par ETHIOPIA HABTEMARIAM
le président de la Motown Records, label historique qui a produit
les plus grands groupes de soul afro-américains donnant ainsi des
références artistiques sociales et historiques au road trip de nos
deux fugitifs. La réalisatrice du film conclut : « j’ai voulu que
la bande originale contienne l’évolution de la musique noire aux
USA, avec du blues, de la soul, et des choses plus modernes comme le
hip-hop ou le R&B. Motown est un label emblématique et je suis
extrêmement fière d’avoir collaboré avec Ethiopia, et j’ai
hâte que les spectateurs puissent écouter ou découvrir l’univers
de chacun des artistes que nous avons sélectionnés. Il y a 17
titres Ms. Lauryn Hill, Megan Thee Stallion, Lil Baby, Vince Staples
featuring 6lack X Mereba, Tiana Major 9 & EARTHGANG, Coast Contra
featuring BJ The Chicago Kid and Syd, et des classiques comme Roy
Ayers, Bilal, Mike Jones et bien sûr Blood Orange notre
compositeur. »
Source et copyright des textes des notes de production
© 2020 UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL
#QueenAndSlim
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.