Un
film de Jean Cocteau
Avec
Jean
MARAIS
Josette
DAY
Marcel ANDRÉ
De nouveau en salles le 25 SEPTEMBRE 2013
De nouveau en salles le 25 SEPTEMBRE 2013
Résumé : Il était une fois une jeune fille d’une grande beauté appelée Belle. Son père, un marchand ruiné, s’égare un soir dans la forêt et prend refuge dans un château lugubre. Le lendemain, le marchand cueille une rose dans le parc du château pour la rapporter à Belle. Mais il se fait surprendre par le maître des lieux, une Bête à l’aspect mi-humain mi-animal, qui le condamne à mort pour son geste. Belle renonce à sa liberté et accepte de vivre avec la Bête pour épargner son père. Elle va alors découvrir, au-delà de l’aspect terrifiant de la Bête, une âme pure dont elle tombe peu à peu amoureuse…
Film Annonce de LA BELLE ET LA BETE (de Jean Cocteau) restauré
Ce que j'en ai pensé : J'ai eu la chance de découvrir ce film au cinéma cette semaine. J'avais déjà vu ce classique des dizaines de fois dans mon enfance mais jamais sur grand écran. Quel plaisir, quel bonheur! C'est toujours aussi magique.
Dès le début, le réalisateur, Jean Cocteau, demande à l'audience de retrouver son cœur d'enfant afin de pouvoir profiter de ce conte de fées. C'est tellement féerique et poétique, impossible de résister. On se laisse porter par les ombres et lumières, les costumes magnifiques, la mise en scène onirique, les décors merveilleux.
J'ai redécouvert les effets spéciaux qui sont absolument fabuleux. Sans oublier le masque de la Bête qui est vraiment splendide. Jean Marais est extrêmement touchant lorsqu'il joue ce rôle.
Il faut savoir que le film a été tourné entre le 26 août 1945 et le 11 janvier 1946, juste après la seconde guerre mondiale. La pénurie rendait tout plus difficile et cela a influencé le tournage. Mais peu importe, Jean Cocteau, fort heureusement, a tenu bon et à surmonter toutes les épreuves logistiques pour nous offrir ce chef-d'oeuvre. Je vous conseille de lire les notes de production ajoutées en bas de ce post (que vous ayez déjà vu le film ou non). Elles donnent une excellente idée de l'ambiance de l'époque et de l'état d'esprit du réalisateur. Elles informent également sur la restauration du film.
Jean Cocteau décrit de nombreux thèmes dans LA BELLE ET LA BÊTE. La famille et sa dynamique. L'amour bien sûr, filial mais aussi celui qui est refusé, impossible, désiré.
La tolérance et le bon cœur de Belle, interprétée par Josette Day, me touche à chaque fois. C'est une leçon sur la façon de regarder le monde, sur ce que les apparences peuvent cacher.
N'hésitez pas à aller découvrir ce film ou à le revoir. C'est un classique, il a un côté un peu désuet. Mais il est attachant et la géniale inventivité de son réalisateur se retrouve dans chaque scène. Nous n'avons pas si souvent l'opportunité de revoir un film en noir et blanc sur grand écran. C'est l'occasion de se faire plaisir!
Exposition Jean Cocteau à la Cinémathèque Française
Le film de Jean Cocteau a été restauré par SNC (Groupe M6), en collaboration avec la Cinémathèque Française, le fond culturel Franco-Américain et le comité Cocteau. Il sera distribué en salles par SND (Groupe M6) dès le 25 septembre, en parallèle d’une rétrospective et d’une exposition à la Cinémathèque Française consacrées à l’œuvre de Jean Cocteau.
Dès le début, le réalisateur, Jean Cocteau, demande à l'audience de retrouver son cœur d'enfant afin de pouvoir profiter de ce conte de fées. C'est tellement féerique et poétique, impossible de résister. On se laisse porter par les ombres et lumières, les costumes magnifiques, la mise en scène onirique, les décors merveilleux.
J'ai redécouvert les effets spéciaux qui sont absolument fabuleux. Sans oublier le masque de la Bête qui est vraiment splendide. Jean Marais est extrêmement touchant lorsqu'il joue ce rôle.
Il faut savoir que le film a été tourné entre le 26 août 1945 et le 11 janvier 1946, juste après la seconde guerre mondiale. La pénurie rendait tout plus difficile et cela a influencé le tournage. Mais peu importe, Jean Cocteau, fort heureusement, a tenu bon et à surmonter toutes les épreuves logistiques pour nous offrir ce chef-d'oeuvre. Je vous conseille de lire les notes de production ajoutées en bas de ce post (que vous ayez déjà vu le film ou non). Elles donnent une excellente idée de l'ambiance de l'époque et de l'état d'esprit du réalisateur. Elles informent également sur la restauration du film.
Jean Cocteau décrit de nombreux thèmes dans LA BELLE ET LA BÊTE. La famille et sa dynamique. L'amour bien sûr, filial mais aussi celui qui est refusé, impossible, désiré.
La tolérance et le bon cœur de Belle, interprétée par Josette Day, me touche à chaque fois. C'est une leçon sur la façon de regarder le monde, sur ce que les apparences peuvent cacher.
N'hésitez pas à aller découvrir ce film ou à le revoir. C'est un classique, il a un côté un peu désuet. Mais il est attachant et la géniale inventivité de son réalisateur se retrouve dans chaque scène. Nous n'avons pas si souvent l'opportunité de revoir un film en noir et blanc sur grand écran. C'est l'occasion de se faire plaisir!
Exposition Jean Cocteau à la Cinémathèque Française
Le film de Jean Cocteau a été restauré par SNC (Groupe M6), en collaboration avec la Cinémathèque Française, le fond culturel Franco-Américain et le comité Cocteau. Il sera distribué en salles par SND (Groupe M6) dès le 25 septembre, en parallèle d’une rétrospective et d’une exposition à la Cinémathèque Française consacrées à l’œuvre de Jean Cocteau.
« Sur simple présentation de votre ticket d’entrée acheté pour revoir LA BELLE ET LA BETE de Jean Cocteau en salles, bénéficiez d’une entrée gratuite à l’Exposition « Jean Cocteau et le cinématographe » au Musée du Cinéma de La Cinémathèque française !
Le chef d’œuvre de Jean Cocteau, LA BELLE ET LA BETE, ressortira en salles le 25 septembre prochain dans toute la France, dans un magnifique version restaurée (4K). Les cinéphiles auront ainsi la possibilité de redécouvrir ce chef-d’œuvre de Jean Cocteau dans une version jamais vue au cinéma ! Les parents auront ainsi également la possibilité de faire découvrir à leurs enfants ce conte intemporel qui suscite toujours autant d’émerveillement, de peur ou de ravissement auprès du jeune public.
Sur simple présentation de leur ticket d’entrée acheté pour revoir le film, les spectateurs bénéficieront en outre d’une entrée gratuite à l’exposition « Cocteau et le cinéma » à la Cinémathèque française. Gardez votre ticket !
« LA BELLE ET LA BÊTE » est distribué au cinéma par SND (groupe M6).
L’exposition « Jean Cocteau et le cinématographe » présentée au Musée du Cinéma du 2 octobre 2013 au 9 février 2014 est l’occasion de montrer des fonds collectés par La Cinémathèque française et de rendre hommage à la générosité de ses donateurs. Elle dévoile affiches, scénarios, correspondances, ouvrages précieux, dessins, photographies de plateau et de tournage, ou encore des costumes et objets, dont le célèbre costume d’homme-cheval imagine par Cocteau pour Le Testament d’Orphée et la robe dessinée par Marcel Escoffier pour La Belle et la Bête. Les collections témoignent aussi des activités de critique de Cocteau, et de son implication dans diverses manifestations d’importance, notamment le Festival de Cannes dont il fut à plusieurs reprises Président du jury avant d’en être nommé Président d’honneur.
Avez-vous remarqué dans la rue ces affiches… d’il y a 67 ans ?
Le magnifique film de Jean Cocteau, LA BELLE ET LA BÊTE, ressort en salles.
A cette occasion, une étonnante campagne d’affichage est en place : elle reprend à l’identique les deux affiches d’origines du film, datant de 1946, et signées de l’affichiste Jean-Denis Malclès. Ainsi, le public aura-t-il l’occasion de croiser jusqu’à la ressortie du film, les mêmes affiches que celles qu’il aurait pu voir dans Paris il y a exactement 67 ans!
Ces différentes affiches seront visibles dans le métro, dans les gares et dans la rue, sur des colonnes Morris, des kiosques ou du mobilier 8m2.
Cette opération originale a été rendue possible grâce au soutien de JCDecaux, Media Transports Métro et Gares, CBS Outdoor et Médiakiosk.
Notes de production
La Belle et la Bête - 1946
« Après un an de préparatifs et d’obstacles, voilà le moment venu de prendre corps à corps un rêve. Le problème, outre les innombrables pièges creusés entre ce rêve et l’appareil, consiste à tourner un film dans les limites imposées par une époque d’économie. C’est peut-être le moyen d’exciter l’imagination qui s’endort assez vite au contact de la richesse. (…) Ma méthode est simple : ne pas me mêler de poésie. Elle doit venir d’elle-même. Son seul nom prononcé bas l’effarouche. J’essaie de construire une table. A vous, ensuite, d’y manger, de l’interroger ou de faire du feu avec. »
Jean Cocteau, La Belle et la Bête,
Journal d’un film,
Janin, 1946
La Presse de l’époque
« La Belle et la Bête est d’abord l’acte de fidélité d’un homme mûr qui se
souvient d’un enfant de dix ans. »
François Chalais, Carrefour, 7 novembre 1946
« Une magistrale utilisation de la lumière a permis de
transformer un grand nombre de ses vues en tableaux de maître d’une grande
beauté ».
Jean-Jacques Gautier, Le Figaro, 31 octobre 1946
« La Belle et la Bête contient assez de beautés pour justifier tous les
enthousiasmes. Les énumérer est inutile puisque vous verrez tous une œuvre qui
ne peut se comparer à nulle autre. » Georges Charensol, Les
Nouvelles Littéraires, 7
novembre 1946
Fiche technique
Réalisateur : Jean Cocteau
Producteur : André Paulvé
Distributeur : Discina
Scénario et dialogues : Jean Cocteau
Auteur adapté : Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Directeur de la photographie : Henri Alekan
Musique : Georges Auric
Décors : Christian Bérard
Costumes : Marcel Escoffier, réalisation Pierre Cardin
Caméraman : Henri Tiquet
Conseiller technique : René Clément
Montage : Claude Ibéria
Son : Jacques Lebreton, Jacques Carrères
Laboratoire : G.M. Film
Longueur : 2 553 mètres
Durée : 94 mn
Format image : 1 : 37
L’Interprétation
Photographie de plateau de LA
BELLE ET LA BETE © 1946 SNC (Groupe M6) / Comité Jean Cocteau.
Crédit photo : ©
G.R. Aldo (collection Cinémathèque française)
Josette Day Belle
Jean Marais Avenant, La Bête, Le Prince
Marcel André Le Père
Michel Auclair Ludovic
Mila Parely Adélaïde
Nane Germon Felicie
Raoul Marco Un marchand
Jean Cocteau La voix
« L’interprétation est excellente. Josette Day est fort jolie et parle bien. Mila Parely et Nane Germon traduisent avec esprit le rôle des deux sœurs exécrables. Marcel André est un honnête père de conte de fées. Mais c’est Jean Marais, sans conteste, qui domine la situation. Il n’a jamais été plus poignant que dans le rôle de la Bête. »
Henri Troyat, Cavalcade, 14 novembre 1946
Le Tournage
Photographie de tournage à
Rochecorhon, LA BELLE ET LA BETE © 1946 SNC (Groupe M6) / Comité Jean Cocteau.
Crédit Photo : © Henri Alekan (collection
Cinémathèque française)
Le tournage s’est déroulé entre le 26 août 1945 et le 11 janvier 1946. Les scènes extérieures ont été filmées à Rochecorbon (Indre et Loire) et au Château de Raray (Oise). Le tournage en studio a été effectué à Epinay-sur Seine (Eclair) et à Saint-Maurice (Franstudio).
Sortie en salle
Le film sort à Paris le 29 octobre 1946 après avoir été
présenté au premier Festival de Cannes en septembre.
Le Film reçoit le prix Louis Delluc en décembre 1946.
Résumé
Il était une fois, une jeune fille, Belle, qui était bonne
et affectueuse. Son père étant tombé au pouvoir de la « Bête », un monstre doté
d'un pouvoir magique, elle s'offrit comme otage. Et, peu à peu, elle se prit de
pitié, de compréhension, puis d'amour pour le monstre qui devint le Prince Charmant.
A propos du film
A la recherche de la lumière
de Vermeer, LA BELLE ET LA BETE © 1946 SNC (Groupe M6) / Comité Jean Cocteau.
Crédit Photo : © Henri Alekan (collection
Cinémathèque française)
L’approche poétique et les novations visuelles de Cocteau
sont soulignées dès le générique dans un clin d’œil à l'enfance : les comédiens
et autres collaborateurs l’écrivent sous nos yeux à la craie sur un tableau
noir.
"L’étonnante publicité faite
à l’avance autour de ce film vient certes moins de nous (je veux dire de la
curiosité que suscitent nos entreprises) que de cette Bête et de cette Belle
dont s’excitait notre enfance. Il reste heureusement de l’enfance dans ce
public blasé. C’est cette enfance qu’il faut atteindre. C’est la réserve
incrédule des grandes personnes qu’il faut vaincre." (Jean Cocteau, La Belle et la Bête, Journal
d’un Film).
Au plan esthétique, il est difficile de trouver un film
visuellement plus réfléchi par son réalisateur et son équipe technique. Outre
les recherches poétiques de Cocteau, le réalisateur exprime son désir de transposer
l'univers visuel de Vermeer et de Gustave Doré au cinéma. Cocteau dit ainsi du
décor créé par Christian Bérard : "Par
miracle il est arrivé à nouer ensemble le style de Vermeer et celui des illustrations
de Gustave Doré dans le grand livre à couverture rouge et or des contes de
Perrault".
Cocteau a laissé nombre d’indices sur ses intentions
artistiques et cinématographiques dans son Journal
de la Belle et la Bête : "Rien ne me semble plus morne que l’unité photographique d’un
film, unité que les spécialistes prennent pour le style. Un film doit distraire
l’œil par des contrastes, par des effets qui ne cherchent pas à copier ceux de
la nature, mais à trouver cette vérité que Goethe oppose à la réalité."
L’histoire est une opposition entre le réel (la vie dure
de la famille de la Belle sous l’influence visuelle de Vermeer) et le
merveilleux (le château de la Bête sous l’influence visuelle de Doré). La construction
narrative souhaitée par Cocteau est appuyée par une véritable architecture
d’ombres et de lumières conçue par Henri Alekan.
"Comparables à une musique visuelle" qui traduit
en surfaces et en volumes le jeu d’alternance des clairs et des ombres, les
flux de lumière sont organisés par Alekan par axes selon les surfaces à
couvrir, la réflectivité des matériaux, les effets exigés par la scène, les
sources de lumière naturelle, etc. ("Des Lumières et des Ombres"
d’Henri Alekan). Alekan compose donc dans l’opposition, travaillant les
séquences du quotidien familial (tournée en Indre et Loire, au manoir de
Rochecorbon) sous l’influence des lumières des peintres flamands. Ainsi, les
fenêtres diffusent un éclairage laiteux sur des visages de femmes tout droit
sortis des tableaux de Vermeer (le foulard entourant les cheveux de la Belle
rappelle La Jeune Fille à la Perle ou La Laitière).
Dans La Belle et la Bête, Jean Cocteau fait aussi preuve d’avant-gardisme en
matière de trucages. Si Cocteau joue sur la désuétude de certains effets pour
ancrer son récit dans l’univers de l’enfance (les téléportations de la Belle en
forme d’hommages à Méliès et à la magie des images), d’autres restent comme de
formidables innovations qui marqueront les générations de cinéphiles : Jean
Marais portant le masque de la Bête (réalisé par le perruquier parisien Pontet
et dont la pose prenait près de quatre heures) ; les bougeoirs animés par des
bras sans corps, des statues de cheminées aux visages animés, ou l’envolée
finale des deux amants dans les nuages. Un florilège d’effets spéciaux qui ont
marqué l’histoire du cinéma et qui ont magnifiquement servi le dessein poétique
voulu par le cinéaste.
La restauration de 2013
Le directeur de la photographie, Henri Alekan, ici sur le tournage des Ailes du désir (Wim Wenders), D.R.
Le précédent de 1995
En 1995, pour commémorer le centenaire de l’invention du
Cinéma, La Belle et la Bête fit déjà l’objet d’une
restauration photochimique minutieuse sous la direction du chef opérateur Henri
Alekan. Un peu moins de 5 années plus tard, un master HD fut produit par VDM
sur l’une des premières machines disponible en France.
Malgré l’attention portée au matériel de ce film-phare du
patrimoine cinématographique, les éléments photochimiques et magnétiques issus
de ces travaux comportent d’importantes lacunes.
Faute de disposer des possibilités technologiques
actuelles, les éléments issus de la restauration photochimique furent
légèrement raccourcis par Henri Alekan qui tentait tant bien que mal de contourner
les problèmes de collages et d’images manquantes. D’autre part, le master
fabriqué il y a douze ans est incompatible avec les normes du DCI et ne permet
pas la fabrication d’un DCP.
Une nouvelle restauration pour le cinquantenaire de la mort de
Cocteau
Depuis l’acquisition de la société SNC par Groupe M6 en
2005, une politique active de restauration et
de circulation de ses films de patrimoine a été instaurée. Des sommes
considérables ont été investies afin de
revitaliser son catalogue. La Belle et la Bête bénéficie aujourd’hui de cette politique de restauration et de préservation. Ainsi,
SNC-Groupe M6, en partenariat avec la Cinémathèque française, a souhaité poursuivre l’initiative
entreprise en 1995 pour mener à bien cette restauration, par le biais de moyens techniques encore
indisponibles à l’époque. L’objectif était de disposer d’une nouvelle restauration du film en 2013, année
marquant les 50 ans de la disparition de Jean Cocteau. A cet effet :
- Un appel trilingue a été lancé via la FIAF afin
d'obtenir des éléments antérieurs à la restauration de 1995 afin de récupérer les images manquantes.
- Une supervision conjointe de la restauration par
SNC-Groupe M6, FILMO et LA CINEMATHEQUE FRANCAISE
a été mise en place.
- On a eu recours exhaustif aux notes et copies de
références établies par Henri Alekan lors de la
restauration 1995 car il s’est révélé primordial pour mettre les
nouvelles technologies au service des ambitions
artistiques de ce film.
Le journal tenu par Cocteau lors du tournage du film (La Belle et la Bête,
Journal d’un Film, Janin
édit. 1946) a également fourni de précieux indices concernant la tonalité et l'orientation visuelle souhaitées
par l'auteur-réalisateur.
Le journal du tournage du film – des indications pour la
restauration
Fait rare (unique ?) pour l’époque : le tournage et
l’enregistrement sonore de LA BELLE ET LA BETE
d’août 1945 à avril 1946 a été entièrement documenté par son
réalisateur. Ce récit est non seulement
merveilleusement bien écrit et fort divertissant, mais c’est aussi un guide
technique exceptionnel pour la
restauration du film.
La documentation des obstacles techniques rencontrés (mais
pas toujours surmontés) est également très
parlante. Jean Cocteau décrit des fausses teintes dues à la météo instable de
la Touraine ; un objectif défectueux et
vibrant ; des lots de pellicules différents (Kodak, AGFA, Rochester) avec des qualités de texture différentes et parfois
défectueux ou mal développés par le laboratoire; des passages d’avions durant certaines prises
sonores; des pannes d’électricité durant le tournage en studio à Epinay-sur-Seine; des résistances
qui explosent et lancent des flammes…
De plus, le journal indique que l’ordre chronologique du
tournage des scènes ne correspond pas à un
montage linéaire du film. Autrement dit, le chef opérateur Henri Alekan
comprend les souhaits de Cocteau en
termes de contraste, de lumière, de texture et d’angle de prise de vues au fur
et à mesure du tournage. Toutefois,
cette maîtrise grandissante ne se traduit pas dans le montage final par une succession de scènes de plus en plus
perfectionnées. Au contraire, des passages moins maîtrisés tournés au début suivent parfois
des passages de perfection absolue tournés plus tard. L’arrivée tardive sur le tournage du
directeur technique du film, René Clément (en tournage de son propre film LA BATAILLE DU RAIL) se fait
également sentir dans la maîtrise technique des scènes tournées après son apparition.
Beaucoup de règles ont été brisées au cours de la
réalisation de ce film: les raccords sont parfois approximatifs (selon Jean Cocteau lui-même) ;
la cinématographie d'Alekan n'est pas conventionnelle,
mais précise et claire - presque comme dans un documentaire ; la musique
d'Auric rompt les effets visuels plus
qu'elle ne les souligne....
Les orientations visuelles
La numérisation
Le négatif original en nitrate a été réparé et soumis à de
nombreux tests de projections photochimiques
et numériques comparatifs. Le choix s’est arrêté sur un scan complet du négatif
image nitrate en immersion sur Nitroscan chez Eclair Laboratoires. Ce choix est
orienté par le rendu de définition
obtenu par le scan du négatif direct et par la bonne tolérance du scanner à
nous restituer l'intégralité de la plage
des hautes et basses lumières du négatif.
Le scan a été effectué en 5K, afin de couvrir l'intégralité du film qui
défile d'un bord à l'autre, tout en intégrant
les perforations, qui, ainsi numérisées, ont rendu possible la stabilisation numérique,
car elles sont les seuls repères
physiques fixes qui permettent d'aligner une image par rapport à la précédente.
Il a été également nécessaire de sélectionner des éléments filmiques
intermédiaires à réinsérer dans le
négatif, afin de combler les 843 images manquantes. Les choix se sont orientés assez rapidement
vers deux éléments principaux : un marron nitrate à densité variable provenant du stock de la
Cinémathèque française et un marron à densité fixe fabriqué en Allemagne à partir d'un contretype.
Les deux éléments ne sont pour autant pas complets et trois plans qui ne sont pas sur le négatif
ont été retrouvés. Ces plans ont été sauvegardés mais ne figurent pas dans la restauration finale, car
ils n’appartiennent pas à la version exploitée à l’origine en France.
La reconstruction s’est faite bobine par bobine avec les rustines
provenant des différents éléments, en
vérifiant que l'intégration soit parfaite et ne génère pas de doublons d'image.
La stabilisation et le positionnement
des rustines ont été effectués lors de leur intégration au montage.
L’étalonnage
Une fois le film « reconstitué », l'étalonnage numérique a
pu débuter en projection grand écran. Le
découpage technique du film, conservé à la Cinémathèque Française, ainsi que le
Journal de Jean Cocteau ont été
consultés pour vérifier les ambiances et orienter l’étalonnage : clair de lune,
nuit américaine, contraste – tous les
indices ont été exploités.
Afin de décrypter la démarche suivie par Henri Alekan, des
projections ont été effectuées afin de comparer
des copies 35 mm issues de la restauration de 1995 et des copies 35 mm
antérieures à cette date et donc proches
du résultat obtenu en 1946. Les copies tirées avant la restauration de 1995 présentent une douceur conforme à
l'esthétique de l'époque ; l'équilibre est parfait et la gamme de gris complète. Cette image très
cohérente ne correspond toutefois pas à ce que Jean Cocteau recherchait selon les indications
dans son journal.
Les copies issues de la restauration supervisée par Alekan
en 1995 montrent un tout autre aspect. L'utilisation d'un élément intermédiaire
à haut contraste change considérablement l'image. Les noirs sont profonds et les blancs intenses. Ce
contraste répond clairement à l'intention initiale de Jean Cocteau. Mais cette orientation ne fonctionne
réellement qu'avec les ambiances « nuit château » en plans larges ne comportant pas trop de
détails. Tous les plans de jour, ainsi que les plans de nuit cadrés serré, manquent de niveau de gris et
de richesse dans les détails.
L’orientation d’Henri Alekan a donc été suivie avec des
outils techniques plus adaptés que ceux qu’il
avait à sa disposition. Ces indications permettent à la fois de
maintenir ce haut contraste absent des anciens
tirages, tout en conservant la gamme des gris afin d'obtenir une image
équilibrée. Mais si l'étalonnage
numérique permet d'aller plus loin que l'étalonnage photochimique, il n'est pas pour autant exempt de défauts.
Ainsi, lors des tests de scan effectués à partir du
négatif, la remontée d'informations
parasites, générées par « la bonne définition » du négatif et par
l'interprétation du scan de cette
définition, a été observée. La pellicule
négative de l’époque a une bonne définition mais elle est largement inférieure
aux pellicules actuelles.
Contrairement aux supports modernes dont le grain est
parfaitement homogène en taille et en
disposition, la pellicule de 1946 comporte des grains de tailles disparates,
organisés de manière aléatoire. Les scanners, réglés sur la pellicule
moderne, ont du mal à interpréter les pellicules anciennes qui comportent des grains espacés de façon
aléatoire et dont les tailles disparates réagissent différemment à une exposition identique.
Un traitement léger du grain a donc été nécessaire. À cette fin, des tests d'étalonnage ont été
effectués pour trouver la gamme permettant d’harmoniser les intentions initiales de Jean Cocteau, le
contenu de la pellicule d’origine et les orientations de la restauration supervisée par Henri Alekan.
La restauration numérique
Suite à l'étalonnage du film, le travail de restauration
numérique de l'image a pu débuter. Un cahier
des charges a été établi afin de définir les bonnes règles de
restauration. Il convenait en effet
d'identifier clairement les origines de chaque défaut afin de déterminer s'il
faut le traiter et à quel niveau de
restauration. Cette démarche permet de distinguer les défauts qui sont liés au temps et à l'usage intensif du
matériel photochimique, des défauts qui sont issus du tournage.
Il est entendu que la restauration de l'image doit
permettre au spectateur de se plonger dans le film sans ressentir de gêne visuelle. Mais elle
peut conserver certains défauts mineurs et ne doit surtout pas attaquer la texture de l'image.
La première étape de la restauration numérique a consisté
à filtrer l'image afin d'effectuer une sélection
de toutes les poussières présentes, puis de les supprimer (les poussières
apparaissant au fil du temps et des
manipulations, elles ne sont pas originellement présentes sur la pellicule).
Les taches plus importantes, traces de
colle ou cassures, ont été traitées à la palette graphique manuellement, image par image.
Si la plupart des rustines (inserts d’images issues des
éléments photochimiques intermédiaires) ont
été correctement intégrées en termes de texture et de niveau de gris,
lors des séances d'étalonnage, certaines
présentent néanmoins des différences qui nécessitent du « compositing/matte
painting » sur certaines parties du
décor, en réemployant deux images issues de deux éléments différents.
Les défauts particuliers du film décrits par Cocteau dans
son Journal, comme les taches noires regroupées
(« pattes d’ours »), sont corrigés dans les parties de l'image où ils
apparaissent comme gênants visuellement,
mais sont conservés dans les parties de l'image où la gêne n'est pas ressentie. Les points de glace (diffraction de lumière
photographiée, ayant pour origine des défauts de l'objectif ou le filtre placé devant l'objectif)
présents sur une bonne partie du film, n’ont été réduits que lorsqu'ils étaient visibles sur les visages
en mouvement (principalement en fin de film).
Pour le reste du
film, ils étaient peu perceptibles en raison de l'équilibre de l'étalonnage. L’effet de pompage de la lumière a été étudié
plan par plan car il était parfois voulu (pour imiter la lumière d’une bougie vacillante) et a été
introduit en cours de tournage par René Clément. Mais parfois ce pompage était accidentel et le
résultat des éclairages vacillants provoqués par des variations d'intensité liées à l'instabilité
du courant électrique.
Le son
Jean Cocteau parle également du son dans son Journal,
laissant des indices sur les bruitages, les
difficultés d’enregistrement sonore et l’orientation (peu habituelle) de
la partition musicale. Le positif son de
1995 a été tiré de manière continue après plusieurs tests jouant sur la lumière
de tirage et la qualité du
développement. Les tests de numérisation chez LE Diapason ont établi que le tirage d’un nouvel élément n’était pas
nécessaire. Cette piste audio a été intégralement numérisée chez LE Diapason. Puis la conformation de la piste audio a été
faite en prenant la reconstruction finale du film intégrant toutes les images manquantes comme référence. Cette conformation laisse deux petites
séquences audio sans images correspondantes.
Le son de ces scènes,
décrites dans le scénario original mais ne figurant pas dans le montage final
du négatif, a été sauvegardé. L'audio a été restauré en limitant les
montées de souffle intempestives, tout en conservant un certain niveau de souffle tout au long du
film pour garder ses qualités sonores d’origine. Les plops et les craquements ont été supprimés. Les
textures de son ont été équilibrées afin que les voix et les musiques conservent un timbre riche en
harmoniques, cohérent avec l'époque du film.
Un mastering spécifique a été effectué pour la projection sur grand
écran, que ce soit au travers d'une
copie numérique (DCP) ou d'une nouvelle copie 35mm pour que le son du film soit
adapté aux systèmes d'écoutes présents
dans les salles actuelles.
Prestataires
ECLAIR
DAEMS
LE
DIAPASON
FILMO
LES PARTENAIRES DE LA RESTAURATION DU FILM
LE FONDS CULTUREL FRANCO AMERICAIN (DGA MPAA SACEM WGAW)
Créé en 1996 à l’initiative la Société des Auteurs
Compositeurs et Editeurs de Musique en France
(SACEM), le Fonds Culturel Franco-Américain (FCFA) est une collaboration
unique avec les guildes américaines de
réalisateurs (Directors Guild of America - DGA), de producteurs (Motion Picture Association - MPAA) et de scénaristes
(Writers Guild of America West - WGAW). Financé par les ressources issues de la copie privée, il a
pour but de promouvoir et d’enseigner l’art du cinéma sur le territoire américain et français. Il est
présidé par Jean-Noël Tronc, Directeur Général de la Sacem. Aux Etats-Unis, le Fonds est le créateur et
l’organisateur du Festival COL COA (City of Lights - City of Angels). En France, le Fonds soutient les
Rencontres Cinématographique de l’ARP et finance, pendant le Festival du Cinéma Américain de Deauville,
le Prix Michel d’Ornano qui récompense un premier film français, dans le but d’aider à sa
reconnaissance, sa promotion et son exploitation.
Dans sa politique générale, le Fonds tient à présenter au
plus grand nombre le patrimoine cinématographique
des deux pays. Depuis 2006, le Fonds Culturel Franco-Américain s’est associé avec la Cinémathèque française et The Film Foundation de
Martin Scorcese pour mener à bien cette mission
de restauration de films. Le Fonds est
heureux de poursuivre cette collaboration avec la restauration du film LA BELLE
ET LA BETE de Jean Cocteau. Avec La Cinémathèque française, présidée par
Costa-Gavras, le Fonds Culturel Franco-Américain a trouvé le partenaire idéal pour restaurer
quelques grands films qu’il est important de préserver pour le patrimoine
cinématographique français.
LA CINEMATHEQUE FRANÇAISE
« Les réalisateurs du monde
entier connaissent La Cinémathèque française, même s’ils n’y sont jamais venus.
C’est notre demeure spirituelle. ». C’est ainsi que Martin Scorsese qualifie ce
qui est devenue l’une des archives les plus célèbres dans le monde.
Association loi 1901, La Cinémathèque française fondée en 1936 par Henri
Langlois, Georges Franju, Jean Mitry et
Paul Auguste Harlé, longtemps installée au palais de Chaillot, occupe depuis
2005 un bâtiment de l’architecte Frank
Gehry au 51 rue de Bercy à Paris 12ème.
Tout à la fois école et conservatoire de l’image, maison
des cinémas du monde entier, bibliothèque
et archive du film, La Cinémathèque française, dotée de nouveaux moyens,
peut désormais poursuivre ses missions :
conserver et restaurer les films et les archives de ses collections ou les
titres phares du cinéma, accueillir
étudiants, cinéphiles et chercheurs dans une bibliothèque et un centre de ressources, programmer les grands
classiques mais également des rétrospectives complètes et hommages à des cinéastes, acteurs,
producteurs et techniciens du cinéma, exposer les fabuleux objets de ses collections dans son musée du
cinéma, organiser des expositions pour dévoiler la richesse de ses fonds et mettre en valeur les
liens qu’entretient le cinéma avec les autres arts.
La Cinémathèque française en ligne : le catalogue des
restaurations et tirages de La Cinémathèque
française est désormais accessible à tous. Qu’il soit programmateur professionnel,
chercheur ou simple cinéphile, ce catalogue offre une information complète sur une sélection de 90
films restaurés par La Cinémathèque française.
Outre une fiche technique pour chaque œuvre présentée, le visiteur y
trouve des informations sur la restauration
elle-même, les éléments disponibles pour la projection, les séances dont la
restauration a déjà fait l’objet, l’intérêt historique et esthétique du film,
ainsi qu’une sélection de ressources complémentaires
disponibles à La Cinémathèque française ou sur Cinematheque.fr.
SORTIE SALLE – SND (GROUPE M6)
EN DVD ET EN BLU-RAY
Suite au formidable travail de restauration, soucieux de
donner la possibilité au plus grand nombre
de redécouvrir ce chef-d’œuvre du patrimoine français dans une qualité
jamais vue au cinéma depuis 1946, SND,
la filiale de distribution du groupe M6, a décidé d’organiser une large
ressortie événementielle du film dans
les salles françaises en septembre. Le
film ressortira donc dans toute la France le 25
septembre 2013, à la fois dans des cinémas art
et essai et dans des multiplexes,
offrant ainsi la possibilité à un public cinéphile autant que familial de redécouvrir ce conte de fées intemporel.
La sortie du film aura lieu en parallèle de l’exposition
Jean Cocteau à la Cinémathèque
française, et sera soutenue par un dispositif publicitaire exceptionnel pour ce type de ressortie, ainsi que par de
nombreux partenaires médias. « Au-delà de son public naturel de cinéphiles, nous avons été frappé
par la fascination qu’exerçait encore ce film sur les enfants d’aujourd’hui, près de 70 ans après
sa sortie », souligne Anne Masson,
responsable de la communication de SND.
« Ce film retrouvant une seconde jeunesse grâce à
sa restauration, il nous semblait
logique de permettre aux adultes comme aux enfants de redécouvrir ce film au
cinéma, dans les salles les plus
modernes de France. »
Dès le 09 Octobre 2013, l’édition restaurée de LA BELLE ET LA BETE sortira
également en vidéo. Disponible en
édition Prestige DVD, le film de Jean Cocteau sera également édité pour la
première fois en France en Blu-Ray. Les
cinéphiles retrouveront non seulement l’œuvre de Jean Cocteau dans une qualité inégalée, mais également de
nombreux suppléments inédits, parmi lesquels des scènes coupées ou plusieurs documentaires exclusifs
(avec la participation de Pierre Bergé, Serge Toubiana, Dominique Marny et Jean-Jacques Paulvé).
Cocteau et le Cinématographe,
Exposition / Rétrospective
du 23 septembre 2013 au 16 mars 2014, à La Cinémathèque française.
A l’occasion du cinquantenaire de la mort de Jean Cocteau,
La Cinémathèque française exposera ses fonds
rassemblés au fil des décennies autour de l’œuvre du cinéaste et présentera
l’intégrale de ses films dans une
rétrospective exceptionnelle. L’exposition,
installée dans la Galerie des donateurs, sera l’occasion de montrer des fonds exceptionnels collectés grâce à la politique
d’acquisition de La Cinémathèque française et à la générosité de donateurs, à commencer par
Cocteau lui-même dans les années 50, et plus récemment par Claude Pinoteau, son assistant depuis
Orphée. Elle dévoilera des affiches,
scénarios, correspondances, ouvrages précieux, dessins, photographies de plateau et de tournage plus belles les unes
que les autres, ou encore des costumes et objets, dont le célèbre costume d’homme-cheval
imaginé par Cocteau pour Le Testament d’Orphée et
la robe dessinée
par Marcel Escoffier pour La Belle et la bête. Les
collections témoignent aussi des activités de critique de Cocteau, et de son
implication dans diverses manifestations
d’importance, notamment le Festival de Cannes dont il fut à plusieurs reprises
président du jury avant d’en être nommé président d’honneur. Pour accompagner cette exposition inédite, l’intégralité des courts et longs métrages réalisés par Jean
Cocteau, ainsi que ceux dont il écrivit le scénario seront projetés à La
Cinémathèque française, de La Belle et la Bête aux Enfants terribles. Commissariat : Florence
Tissot et Joël Daire.
Plus d’informations sur www.cinematheque.fr.
DIFFUSION AU CINÉMA – REPRISE DES SÉANCES DANS LE CADRE DU
DISPOSITIF NATIONAL ECOLE ET CINÉMA*
Entré au catalogue national d’École et cinéma en 1999, La
Belle et la Bête est un des films incontournables
d’un parcours d’éducation artistique au cinéma de nos écoliers. Totalisant en
13 ans, 450 000 entrées lors des séances
scolaires sur l’ensemble du territoire, ce sont chaque année 30 000 enfants de 5 à 12 ans qui le découvrent avec
leurs camarades de classe et leur enseignant, qui frissonnent à l’unisson des émotions voulues
par Cocteau, pour ensuite s’approprier la poésie visuelle et auditive si particulière à cette
oeuvre, film jalon de notre patrimoine. Il
était très important pour Les enfants de cinéma, que « voir La Belle et la Bête
», expérience active et véritable
aventure de spectateur en soi, puisse traverser époques et mutations
technologiques, pour perdurer dans les
salles de cinéma. Voilà la chose faite, par la conviction de tous : c’est désormais sur cette magnifique copie 4K pour
le cinéma, enrichie de tous les détails retrouvés par la restauration numérique de la lumière et du
son, que de nouveaux enfants pourront découvrir le film, et comme les générations qui les ont
précédés, longtemps encore l’aimer ! * Mis en oeuvre par
l’association Les enfants de cinéma, porteuse du projet depuis l’origine, École
et cinéma est un dispositif national
d’éducation artistique au cinéma destiné au jeune public scolaire et à ses
enseignants, soutenu à la fois par le
Centre national du cinéma et de l’image animée, sous l’autorité du ministère de
la Culture, et par la Direction générale
de l’enseignement scolaire au Ministère de l’Éducation Nationale.
L’AGENCE POUR LE DEVELOPPEMENT REGIONAL DU CINEMA (ADRC)
À l'occasion du cinquantenaire de la mort de Jean Cocteau,
le département Répertoire de l’Agence pour
le développement régional du cinéma (ADRC) est très heureux de s’associer à la
réédition par SND de La Belle et la Bête
dans sa version restaurée réalisée par SNC (Groupe M6), La Cinémathèque française avec le soutien du Fonds Culturel
Franco-Américain (DGA MPAA SACEM WGAW). L’ADRC
est forte de plus de 1000 adhérents représentant l’ensemble des secteurs
impliqués dans la diffusion du film :
réalisateurs, producteurs, exploitants, distributeurs et programmateurs, mais
aussi les collectivités territoriales. Créée par le Ministère de la Culture, elle
remplit en lien étroit avec le Centre national du cinéma et de l’image animée deux missions
complémentaires pour le maintien et la vitalité d’une diversité des cinémas et des films en France : Le conseil et l’assistance pour la création
ou la modernisation des cinémas sur les territoires ; L’amélioration de l’accès des cinémas à une
pluralité effective des films par le financement de circulations supplémentaires de ces films,
aux côtés de leurs distributeurs. Depuis
treize ans, les interventions de l’ADRC pour l’accès aux films incluent le
patrimoine cinématographique.
Aujourd’hui, ce sont plus de 900 cinémas qui ont bénéficié grâce à l’ADRC de copies neuves (35 mm et numériques). Mais ses
actions dans ce domaine concernent également
l’édition de documents pour les publics et les salles, le déplacement
d’intervenants pour des débats, la
diffusion de ciné-concerts, des animations pour le Jeune Public et une fonction
de centre ressource au bénéfice des
professionnels.
ANNEXES :
Biographie de Jean Cocteau
Poète, romancier, dessinateur, peintre, dramaturge,
chorégraphe, scénographe, réalisateur de
cinéma, scénariste, acteur, éditeur mais aussi journaliste et homme de
radio… Jean Cocteau est un artiste
protéiforme qui aura abordé tous les rivages de la création. Il est l’homme
d’un art total, inscrit dans un siècle
foisonnant. Jean Cocteau naît en 1889 à
Maisons Lafitte dans une famille bourgeoise fortunée qui a le goût des arts. Dès
1909, il publie ses premiers articles, dessins et poèmes. Il monte Parade en 1917, sur une musique de
Satie et des décors de Picasso, collabore avec de jeunes musiciens Le Groupe des Six et devient
à partir des années 1920, une figure importante de l’avant-garde. Il se lance dans le théâtre avec Les Mariés de la Tour Eiffel, La Voix Humaine, OEdipe Roi, La
Machine Infernale... Il écrit également beaucoup de poèmes, de romans (Le Grand Ecart, Thomas l’Imposteur, Les enfants terribles)
et d’essais autobiographiques (Opium). En 1936, il
effectue un tour du monde en quatre-vingt jours pour Paris-Soir. Dans ces mêmes
années 30, il entame une prolifique
carrière de cinéaste avec Le Sang d’un poète (1930), La Belle et la Bête (1946), Les parents terribles (1948),
Orphée (1950), Le Testament d’Orphée
(1960)… Pour Jean Cocteau, le cinéma, c’est l’écriture moderne
dont l’encre est la lumière mais c’est aussi un admirable véhicule de poésie. Jean Cocteau réalise également de grandes
fresques pour la Villa Santo-Sospir à Saint-Jean-Cap- Ferrat, la chapelle Saint Pierre à
Villefranche sur mer, la Salle des Mariages de la Mairie de Menton ou encore pour la Chapelle Saint Blaise des
Simples à Milly la Forêt. Il est reçu à
l’Académie française en 1955. Il meurt
le 11 octobre 1963, dans sa maison, à Milly la Forêt. Il repose dans la
chapelle Saint-Blaise des Simples et son
épitaphe précise Je reste avec vous.
Films écrits et réalisés par Jean COCTEAU
1925 JEAN COCTEAU FAIT DU CINÉMA - perdu ?
1930 LE SANG D'UN POÈTE
1946 LA BELLE ET LA BÊTE
1947 L’AIGLE Á DEUX TÊTES
1948 LES PARENTS TERRIBLES
1950 ORPHÉE
1950 CORIOLAN
1952 LA VILLA SANTO-SOSPIR
1960 LE TESTAMENT D'ORPHÉE (OU NE ME DEMANDEZ PAS
POURQUOI)
Films écrits mais non réalisés par Jean COCTEAU
1940 LA COMÉDIE DU BONHEUR
1942 LE BARON FANTÔME
1943 L'ÉTERNEL RETOUR
1945 LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE
1947 RUY BLAS
1948 LES NOCES DE SABLE
1948 LE ROSSIGNOL ET L'EMPEREUR DE CHINE
1950 CE SIÈCLE A CINQUANTE ANS
1952 LA COURONNE NOIRE
1961 LA PRINCESSE DE CLÈVES
Biographie d’Henri Alekan
Né le 10 février 1909 à Paris, Henri Alekan étudie à
l'Institut d'optique de Paris et suit les cours du soir dispensés au Conservatoire National des
Arts et Métiers. Il suit également ceux des studios Pathé-Cinéma à Joinville-le-Pont. Henri Alekan commence par être l'assistant
d'Eugen Schüfftan dès 1937. Au début de la guerre, il est fait prisonnier, s'évade, et rejoint les
studios de la Victorine, à Nice, en zone libre. Il y rencontre les réalisateurs Yves Allégret, Jacqueline Audry
et Abel Gance pour lesquels il effectue la photographie. Son premier long métrage comme chef-opérateur
est Tobie est un ange (1941) d'Yves Allégret dont la pellicule est entièrement détruite au
cours d'un incendie. A la Libération, il est remarqué pour La Bataille du rail(1945) de René Clément. En 1946, il est révélé pour son
travail sur La Belle et la bête (1946)
de Jean Cocteau. Au long de sa carrière, il travaille avec des réalisateurs
aussi différents que Marcel Carné sur La Marie du port (1949),
Henri Verneuil sur Frou-frou (1954), Abel Gance sur
Austerlitz (1960), Raoul Ruiz sur The Territory (1981)
ou Wim Wenders sur Les Ailes du désir (1987). Alekan fait
une courte apparition dans Si loin, si proche (1992) de Wim Wenders.
De 1966 à 1968, il est président du syndicat des techniciens de la production
cinématographique. En 1975, il crée
l'association Arts et techniques du cinéma et de la télévision. Au théâtre, il
éclaire de nombreuses pièces. Il réalise
en 1989 un moyen métrage en Imax pour le cinéma panoramique de la Géode. En 1994, il éclaire l'exposition du
sculpteur Arman, Tenues de samouraïs et de celle de Jean-
Michel Frouin, Une locomotive pour
l'avenir. La ville de Paris lui
demande d'éclairer la Butte Montmartre
et la ligne de métro Météor (1995). Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages
dont Des lumières
et des ombres (1985). Il participe au jury du Festival de Cannes
1983. Henri Alekan est mort le 15 juin
2001 à Auxerre (Yonne) et inhumé au cimetière du Montparnasse. La cinémathèque de Boulogne-Billancourt, où il
habitait, porte son nom.
Extraits de LA BELLE ET LA BETE : Journal d’un Film. Par Jean
Cocteau. © 1946. L’Edition anniversaire. Editions du Rocher, 2003
Les joies du cinématographe
« Après un an de préparatifs et d’obstacles de toute sorte, voilà
que je tourne demain. Il serait fou de se
plaindre du genre de difficultés que soulève une pareille entreprise, car
j’estime que notre travail nous oblige à dormir debout, à rêver le plus beau
des rêves. En outre, il nous permet de manier à
notre guise ce temps humain si pénible à vivre minute par minute et dans
l’ordre. Ce temps rompu, bouleversé,
interverti, est une véritable victoire sur l’inévitable. » (p.19)
« Je m’interroge. Je me demande si ces journées si rudes ne sont
pas les plus douces de ma vie. Pleines d’amitié,
de disputes tendres, de rires, de main mise sur le temps qui passe. » (p. 54)
Et les peines
« Mais hélas, à cinq heures, le ciel est devenu nuageux et orageux
et m’oblige à cesser les plans d’ensemble
et à employer les lampes pour les gros plans. Mila pose, pose, pose, se
décompose. L’objectif vibre. Les
électriciens, les machinistes essaient de le réparer et n’y parviennent pas. On
arrête. Le procès-verbal n’arrange que la firme. Je décollais. Je retombe. Je
rentre à Tours accablé de fatigue, de
Vouvray et de déception. » (p. 24)
L’équipe
« J’ai retrouvé l’équipe du Baron
Fantôme. Bonne humeur et bonne grâce. Le moindre
machiniste de cinématographe participe
au film, l’aime, s’y intéresse et collabore avec les artistes d’un bout à l’autre. On peut lui demander, obtenir de lui
n’importe quoi. C’est le contraire au théâtre où les machinistes travaillent dans une coulisse
d’ombre et se désintéressent de notre travail. » (p. 27)
« Rentré à huit heures. Dîner avec l’équipe et une dame
journaliste. Elle cherche des anecdotes. Nous entendre parler de coupe, de
perspective et de jeu la rend stupide. Elle devait s’attendre aux farces classiques
des troupes de théâtre. Or, j’ai la chance que les problèmes qui me
passionnent, passionnent mes artistes. »
(p. 31)
«Clément est étonné par la gentillesse de notre équipe. Il sort
d’un monde très grincheux et très dur…Je
ne louerai jamais assez les machinistes et les électriciens qui nous assistent.
C’est une merveille de les voir travailler si vite et sans l’ombre de mauvaise
grâce. Ils collaborent au film. Ils l’aiment.
Ils le comprennent et inventent mille gentillesses pour me faire plaisir. » (p.
65)
Rochecorbon
« En Touraine, la Loire coulait, plate sous un ciel pâle de
soleil. Rochecorbon. Je retrouve ce minuscule
manoir en contre-bas que la chance m’a fait trouver à l’époque de
préparatifs. Les Domaines nous l’avaient
signalé entre cinquante. La barrière au bord de la route ne payait pas de mine.
Nous faillîmes ne pas descendre de
voiture. D’un coup d’œil, je reconnus, dans les moindres détails, le décor que j’avais craint d’avoir à
construire. L’homme qui l’habite ressemble au marchand du conte et son fils me dit : Si vous étiez passé hier vous auriez entendu votre propre
voix. Je faisais entendre vos disques de
poèmes à mon père ». (p. 21)
Les trucages
« Premier trucage direct : le collier. On penche l’appareil. Le
faux collier tombe hors champ, le vrai dans le champ. Ils ont l’air de se
transformer pendant la chute. » (p. 58)
Relief, contour, contrastes et quelque chose d’impondérable
« Cinéma Majestic. Minute émouvante. Notre première projection.
J’en arrive. C’est très, très beau. D’une netteté, d’une richesse de détails,
d’une poésie robustes. Alekan a compris mon style. Relief,contour,contrastes et
quelque chose d’impondérable, comme un vent léger qui circule… » (p. 45)
« Voilà notre récompense. La projection est admirable.
Etincelante, douce et précise. Alekan a trouvé. » (p. 58)
« Rien ne me semble plus morne que l’unité photographique d’un
film, unité que les spécialistes prennent pour le style. Un film doit distraire
l’œil par des contrastes, par des effets qui ne cherchent pas à copier la
nature, mais à trouver cette vérité que Goethe opposait à la réalité (gravure
des moutons de Rubens, où l’ombre se trouve du côté du soleil)… « (p. 150)
Clair de lune et crépuscule
« Il m'arrive d'éclairer plus un visage qu'un autre, d'éclairer
plus une chambre qu'il ne se devrait ou moins,
de donner à une chandelle la force d'une lampe… Chez la bête (parc), j'adopte
une sorte de crépuscule qui correspond
mal à l'heure où la Belle sort. J'enchaînerai peut-être même ce crépuscule avec du clair de lune si j'en ai besoin… »
(p. 150)
« Plan funeste – Sortie de Belle au clair de lune (Ecran rouge).
Alekan dispose des lampes, des écrans, des
rails. Le soleil tourne. L’ombre empiète… » (p. 53)
« J’ai trouvé le début de la scène de la rose. Le marchand
approche : la rose s’éclaire. Il la regarde. Et
la rose éclaire tout : la porte, les arbres, etc… Ainsi je passe du gris
à la lumière sans aucune gêne… » (p.
105)
Contraste au château
« L'ensemble est trop beau, trop diffusé, trop gris. Le château
fait maquette. J’avais supplié Alekan de
tout laisser dans le noir et de ne frapper que certains angles avec les
arcs … » (page 103)
« La pellicule n'est pas bonne, je n'arrive pas à retrouver la
puissance blanche des arcs…. Quelque chose
manque. Peut-être avec cette pellicule molle faut-il tripler les lumières et
tirer sombre. À force de lutte, j’arriverai à rejoindre mon rêve…» (p. 107).
« Je trouve que l’éclairage d’Alekan, sur les statues vivantes,
était trop vif et les humanisait. Je recommence
les prises. Je charge les têtes en peinture sombre comme si le feu les avait
léchées. Aussitôt les yeux brillent et
les têtes se mélange aux moulures. Les essais me le prouvent à la loupe » (p. 193)
Un style épuré sans diffusion
« J’ai peu dormi. Le film se déroulait et affichait ses fautes.
Alekan a de la crainte. Il hésite. Il n’ose pas
travailler dans le dur. Il en résulte une certaine mollesse qu’il faut
que je lui corrige. Tout cela est encore
trop beau. Je le voudrais plus rude, avec plus de contrastes. Je l’embêterai
jusqu’à ce qu’il y parvienne… » (p. 108)
« Après la projection, je gronde Alekan dont la manie de tramer et
de diffuser me révolte. C'est le genre artiste. Rien ne vaut la sublimation du
style documentaire. C'est ce style que je veux obtenir de lui » (pp. 108-109)
Sur la pellicule
« Alekan m’annonce que nous aurons six mille mètres de pellicule
Agfa. Il est désespéré de se rendre compte,
après des essais d’avant-hier, que tout ce nous avons fait rendait cent fois
plus sur une pellicule sensible. Je
garderai la bonne pellicule pour la séquence de la salle noire chez la Bête… »
(p. 149)
« …je tourne deux essais sur pellicule Kodak et sur pellicule
Agfa. Le laboratoire les a développés cette
nuit et nous les présente ce matin à neuf heures. Il en résulte que la
pellicule Agfa donne des noirs plus
souples et des blancs plus durs, que preuve est faite de la magnificence du
décor pourvu qu’on n’éclaire jamais les
angles… » (p 190)
« Les lumières de lune et de bougies étaient surnaturelles, mais,
hélas, la projection nous prouve que notre
pellicule Agfa, trop vieille, exige une surcharge de lumière… » (p. 201)
« Pour la chambre de Belle, je compte abandonner la pellicule Agfa
qui mange les détails, charge en noir,
mais convenait parfaitement à l'atmosphère étouffante du château de la Bête. La
chambre de belle au château doit être
aérienne, représenter un effort de la Bête dans le sens gracieux… » (p. 203)
« Mercredi, après les fêtes, je commence le Prince Charmant sur la
pellicule Rochester, plus douce, plus
précise que l’Agfa et que la Kodak… » (p. 215)
Sur le son
« Nous avons enregistré le bruit des flèches. Comme toujours le
vrai bruit est faux. Il importe de le traduire,
d’inventer un bruit plus exacte que le bruit lui-même. Clément trouve la badine
qui fouette le vide… » (p. 63)
« La poudre rouge illumine les feuilles. Les fumées pompeuses se
déroulent. Je demande le moteur. Mais
hélas, c’est tantôt des pintades qui crient, un tracteur qui passe sur la
route, tantôt un paysan qui excite ses bœufs.
Je m’acharne. Sur neuf prises, il m’en reste deux bonnes. On tremble en pensant au nombre de chances qu’il faut réunir pour
contenter le metteur en scène, le chef opérateur, les artistes et le son… » (p. 95)
« Hier, à Joinville, j’ai vu l’ensemble du film mis bout à bout
par Ibéria. Il est dur de voir un pareil film sans qu’il baigne dans l’élément
de la musique… (p. 226)
« Après ce montage neuf, j’attaquerai le détail, après le détail
les synchronisations, après les synchronisations,
le mixage et la musique. Je ne le montrerai à Georges Auric qu’une fois nettoyé
de ses grosses erreurs… » (p. 227)
« Le lendemain, Saint-Maurice pour les bruits. Un métier bien fait
me passionne. Rauzenat, le bruiteur,
aime son métier et il s’y amuse. Certains bruiteurs produisent les bruits près
du microphone avec les doigts, de la
terre, une brindille, des allumettes. Rauzenat travaille avec les pieds, les
mains, la bouche. Pour un cheval qui
galope, il se frappe la poitrine et le ventre…. » (pp. 239-240)
« Voici le jour de la Musique. J’ai refusé d’entendre ce que
Georges Auric composait… Nous enregistrons
de neuf heures du matin à cinq heures dans la Maison de la Chimie… Le
microphone est dressé sur une longue
perche au centre de la salle. Derrière l’orchestre, l’écran recevra le film que
la demi-lumière et des appareils de fortune permettent de distinguer à peine.
Et voici le silence et voici les trois foudres blanches qui annoncent l’image
et voici l’image et voici le prodige de ce synchronisme qui n’en est pas un
puisque Georges Auric l’évite, à ma demande… » (p. 241)
« J’affirmerai la création de ces syncopes ou l’imagination bute
et se réveille, en supprimant la musique
sur certains passages. Ainsi la remarquera-t-on mieux, et le silence (puisque
sa musique existe) ne rompra-t-il pas le
moindre vide… » (p. 242)
Notes
LA BELLE ET LA BETE fait partie intégrante de l’histoire
du cinéma mondial. Le film est très apprécié des critiques et est apparu
récemment sur les listes de meilleurs films de tous les temps :
- n° 10 dans le palmarès des meilleurs films français pour
TIMEOUT (2012)
- n° 26 dans le palmarès des meilleurs films tournés dans
une langue autre que l’anglais pour
EMPIRE MAGAZINE (2010)
- n° 51 dans le palmarès des meilleurs films pour LES
CAHIERS DU CINEMA (2008)
- une cotation de 8,1/10 (11,975 votants) sur l’IMDB
Pour suivre les actualités sur le film