samedi 6 avril 2019

SIMETIERRE



Épouvante-horreur/Un film qui, malgré quelques défauts, créé le suspense avec ses atmosphères travaillées et nous entraîne dans son sillon jusqu'au-boutiste

Réalisé par Kevin Kölsch et Dennis Widmyer
Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, John Lithgow, Jeté Laurence, Obssa Ahmed, Alyssa Brooke Levine, Lucas Lavoie, Hugo Lavoie...

Long-métrage Américain
Titre original : Pet Sematary
Durée: 01h41mn
Année de production: 2019
Distributeur: Paramount Pictures France

Date de sortie sur les écrans américains : 5 avril 2019 
Date de sortie sur nos écrans : 10 avril 2019


Tiré du roman terrifiant de Stephen King. 

Résumé : le docteur Louis Creed (Jason Clarke), sa femme Rachel (Amy Seimetz) et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s'installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l'aide d'un étrange voisin, Jud Crandall (John Lithgow). Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.

Bande annonce (VOSTFR)



Featurette Stephen King (VOSTFR)



Ce que j'en ai penséle film SIMETIERRE s’inspire du roman éponyme de Stephen King. Sans suivre le développement du roman sur tous les points, il en respecte l’esprit et les principaux éléments. Les réalisateurs Kevin Kölsch et Dennis Widmyer savent jouer avec les ambiances et les surprises pour nous faire sursauter. 




S’alignant sur le principe jusqu’au-boutiste du scénariste Jeff Buhler, ils n’hésitent pas à en rajouter pour donner à leur long-métrage une personnalité prise entre sérieux et second degré. Ils nous font d’ailleurs rire par moments. Ils traitent les sujets de la famille, de la croyance, du pragmatisme versus surnaturel et du deuil tout en les insérant dans une atmosphère d’angoisse qui se construit peu à peu. 

Certes, on voit un tantinet venir les événements, certaines décisions des personnages arrangent bien le déroulement de l’histoire et il y a quelques incohérences. Mais inversement, il aborde certaines questions que les spectateurs peuvent se poser et, une fois enclenchée, sa logique fantastique se tient. 

Les décors sont une part importante de l’intrigue et ils répondent très bien aux enjeux mis en place pour faire dériver la normalité vers l’étrangeté par à-coups. Dans l’ensemble, c’est un long-métrage plaisamment effrayant et divertissant. 



Les réalisateurs n’oublient pas de faire des clins d’œil aux œuvres de Stephen King et il est marrant d’essayer de les remarquer.

Les acteurs savent nous transmettre les émotions et l’impact des changements qu’ils traversent. Jason Clarke interprète Louis Creed, un père de famille et médecin, qui va voir ses convictions chamboulées. 


Amy Seimetz interprète Rachel Goldman-Creed, la femme de Louis, une femme qu’un vécu traumatique a influencé. John Lithgow joue le rôle du voisin Jud Crandall qui connaît bien les lieux et les légendes qui y sont attachées. Jeté Laurence interprète la jeune Ellie Creed et les très mignons jumeaux Hugo et Lucas Lavoie interprètent le petit Gage. 


Et il y a aussi le chat, Church, qui est excellent dans son rôle démoniaque.

Copyright photos @ Paramount Pictures France

SIMETIERRE est un film d’horreur qui joue sur l’angoisse et le décalage tout en amenant son intrigue vers sa résolution. Il réussit à nous faire sursauter et à nous donner envie de savoir comment les personnages vont finir. Il est sympa pour se faire une petite frayeur au cinéma.


Affiche pour SIMETIERRE réalisée par l’artiste Maximiliano Lopez 

L'avant-première

Le soir du mardi 2 avril 2019 a eu lieu l'avant-première de SIMETIERRE à Paris.
Toute la soirée, nous avons été plongés dans l'ambiance fantomatique et inquiétante du film. Depuis l'accueil à notre arrivée par une étrange jeune fille au masque de chat...


... en passant par une étrange procession, faisant écho à l'affiche sur l'écran, qui s'est déplacé, au son répétitif et glauque d'un tambour, dans la salle de cinéma juste avant la projection...







... suivie par une invitation, après la projection, à franchir physiquement la lisière de l'effrayante forêt de SIMETIERRE dans une impressionnante mise en scène montée par la société MICROFILMS...












... pour finir par un cocktail, organisé par la société MORDU, parfaitement aligné avec la thématique symbolique du film permettant aux côtés terre, forêt et horreur de s'exprimer visuellement. C'était magnifique, super original et bon ! 








Copyright photos @ Epixod

Un grand merci à la société Paramount Pictures France et à tous les organisateurs pour cette superbe soirée parfaitement organisée et très réussie.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Paru en 1983, Simetierre de Stephen King a captivé plusieurs générations de lecteurs enthousiastes. Il s’agit en effet du plus parfait exemple de la capacité de l’auteur à mêler le quotidien au fantastique pour imaginer des thrillers surnaturels explorant nos pulsions les plus noires. À la fois poignante, terrifiante et fascinante, l’histoire de la famille Creed est une parabole très sombre sur l’amour et le deuil, signée par l’un des plus grands écrivains actuels.

Toujours aussi populaire et atemporel dans ses thématiques, le livre se prêtait à une nouvelle adaptation. D’après les producteurs, il s’agissait de rester fidèle au texte d’origine pour les fans du livre, tout en proposant une nouvelle lecture de l’intrigue et en s’affirmant ainsi comme un thriller original. «La lecture de Stephen King a accompagné mon enfance et mon adolescence», confie le producteur Mark Vahradian. Simetierre’ était l’un de mes livres préférés. Il m’a marqué à jamais, si bien que ce projet me tenait particulièrement à coeur. Il s’agit d’un drame humain et d’une tragédie familiale - et je pense que ce sont des registres qui touchent tout le monde».

C’était la deuxième fois que Lorenzo di Bonaventura s’attelait à une adaptation d’un roman de Stephen King, après le thriller psychologique CHAMBRE 1408. «J’adore le cinéma d’horreur psychologique et ‘Simetierre’ est une histoire émouvante qui s’intéresse à la manière dont on fait face à la mort et au deuil». D’après le producteur, l’équipe a rencontré de nombreux candidats pour mettre en scène cette nouvelle transposition du livre de King, dont plusieurs grands noms du box-office. «On a vu pas mal de gens, dont certains étaient très connus», confie-t-il. «On a visionné beaucoup de films. Mais STARRY EYES de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer se distinguait du lot. C’est un film totalement délirant ! Et c’est particulièrement flippant ! C’est à la fois malsain et unique. On était convaincus qu’on devait travailler avec eux».

En 2014, STARRY EYES, qui adopte un point de vue cynique sur la quête de célébrité à Hollywood, a été présenté au festival SXSW et distingué dans le monde entier. Pour les deux réalisateurs, experts du cinéma d’horreur passionnés par l’oeuvre de King, s’attaquer à l’un des grands classiques du maître était un rêve éveillé. «Quand on a appris qu’une nouvelle adaptation de ‘Simetierre’ était en préparation, on a immédiatement été tentés par l’aventure», se rappelle Widmyer. «Ça a été un vrai parcours du combattant. On a d’abord dû convaincre les producteurs, en s’y prenant à plusieurs reprises, mais ils ont adhéré à notre vision du projet, surtout parce qu’on souhaitait repartir du roman comme source d’inspiration».

Les deux cinéastes étaient sensibles au fait que le livre privilégie l’humanité des personnages, malgré les événements surnaturels stupéfiants qui se produisent. «C’est une constante dans l’oeuvre de King», remarque Widmyer. «C’est un roman résolument terrifiant, mais même si on en retire les éléments horrifiques, on a quand même affaire à un drame solide - et c’est ce qu’on cherche. Dans toute l’oeuvre de Stephen King, c’est ce livre en particulier qui aborde l’émotion la plus humaine qui soit : le chagrin»

Widmyer se souvient d’avoir lu le roman à l’adolescence et d’avoir été terrorisé : «Il met en jeu une problématique profondément humaine», dit-il. «C’est le désir d’un homme de commettre l’inimaginable pour sauver sa famille - et non pas une force extérieure - qui sert de catalyseur. C’était un livre terrifiant et qui m’a hanté pendant longtemps».

Comme l’indique Kölsch, ce projet est davantage une réinterprétation du roman qu’un remake du film précédent. «C’est une toute nouvelle adaptation», précise-t-il. «Je suis un grand fan du film précédent, mais il offrait sa propre lecture du livre. On tenait à proposer notre propre version et, du coup, à y intégrer des éléments qui figurent dans le roman, mais pas dans ce film. Les fans auront quelques surprises, mais nous sommes restés fidèles à l’esprit du livre».

Avant même que la situation ne dégénère, une atmosphère d’effroi nous prend à la gorge. «On prend peu à peu conscience de ce qui pourrait se passer», avertit Widmyer. «J’adore les films d’horreur qui font basculer des problématiques familiales dans une autre dimension - et King est un expert en la matière. Par exemple, ‘Shining’, au fond, parle d’une famille ravagée par l’alcoolisme et la violence. Le cinéma d’horreur qui aborde les vraies questions humaines est toujours le plus passionnant».

Comment repenser l’intrigue ?

Il aura fallu près de dix ans pour faire aboutir cette nouvelle transposition cinématographique de Simetierre. Jeff Buhler, qui a collaboré aux adaptations récentes de THE GRUDGE et L’ÉCHELLE DE JACOB, a écrit le scénario. Buhler, à qui ses parents offraient un roman de King à chaque Noël, était déjà un grand fan de l’auteur.

«Dès que ce projet m’a été confié, je m’y suis consacré corps et âme», souligne le scénariste. «C’est un livre qui faisait partie intégrante de mes lectures d’enfant, mais c’est en devenant adulte que j’ai vraiment pris conscience de sa force. L’histoire est de plus en plus terrifiante parce que les éléments horrifiques ne proviennent pas seulement des phénomènes surnaturels. Le monstre, dans ce film, c’est le deuil et son impact sur ceux qui restent. Stephen King imagine des personnages qui sont tellement crédibles qu’ils pourraient être vos voisins. Et puis, il les embarque dans des situations où ils sont confrontés à des choix impossibles. On se prend à leur crier ‘Non, ne fais pas ça !’ même si on sait qu’ils vont le faire. Et c’est ce qui donne du piquant à ses livres».

Pour tourner une nouvelle adaptation conservant les qualités du précédent film, il fallait une réalisation particulièrement soignée. D’autant plus que le premier SIMETIERRE est devenu un film-culte et figure parmi les adaptations de King les plus lucratives. «Les spectateurs de films d’horreur, et les spectateurs en général, sont devenus plus exigeants», indique Buhler. «Ils s’attendent à ce que les personnages soient étoffés et veulent s’y attacher. Le premier film correspondait parfaitement à l’époque où il a été réalisé, mais on souhaitait que le style visuel et les personnages soient résolument contemporains».

Les réalisateurs ont nourri l’adaptation de leurs propres idées, comme le raconte le producteur Lorenzo di Bonaventura. «On a fait certains choix en nous inspirant de leurs réactions au scénario», dit-il. «Ils nous ont fourni beaucoup d’idées intéressantes. J’ai été impressionné par leur audace et leur originalité». «Dennis et Kevin savaient parfaitement ce qui plaît dans l’oeuvre de King», confi rme Vahradian. «Ils connaissaient le livre par coeur, étaient conscients des éléments qui tiennent à coeur aux fans et savaient comment combler les lacunes».

Pour Kölsch et Widmyer, il s’agissait avant tout de trouver l’équilibre entre le monde réel et le surnaturel. L’une des évolutions majeures de l’intrigue risque de surprendre les fans. Dans l’oeuvre d’origine, Gage, le fi ls des Creed âgé de 2 ans, est tué dans un accident de voiture. Dans la nouvelle version, c’est la fi lle de 8 ans du couple, Ellie, qui meurt, puis qui revient à la vie. Les réalisateurs appréhendaient de bouleverser ainsi une histoire ayant séduit plusieurs générations de fans, mais ils savaient qu’ils pouvaient mieux fouiller certaines relations entre les personnages.

Louis et Rachel entretiennent un rapport différent à leur fille si bien que le spectateur s’attache davantage au personnage, selon les réalisateurs. Pour eux, ce parti-pris leur donnait la liberté de camper l’enfant mort-vivant en ayant moins recours aux effets spéciaux, notamment dans les moments où elle manipule psychologiquement son père et témoigne d’une présence physique que n’a pas un tout-petit. «Le spectateur qui connaît le livre ou le premier film va être cueilli», signale di Bonaventura. «Mais dans cette nouvelle version, on pouvait creuser davantage la question du mal et évoquer quelques notions existentielles qu’on ne peut pas aborder avec un enfant ne sachant pas encore parler».

Traumatisme familial

Les interprètes des quatre protagonistes de SIMETIERRE ont trouvé leurs rôles consistants, d’autant plus qu’ils suivent une trajectoire émotionnelle crédible, selon Widmyer. Le casting s’en fait d’ailleurs l’écho.

«C’est un livre assez riche», reprend-il. «Chaque personnage a un parcours très fort et cache un secret.

Louis Creed est le protagoniste, mais tous les personnages ont leur propre histoire». Le docteur Louis Creed a décidé de quitter son cabinet de Boston pour accepter un poste dans un centre médical universitaire dans une région rurale du Maine. Avec ce changement, il espère pouvoir offrir un rythme de vie moins stressant à sa famille et passer plus de temps auprès d’elle.

Jason Clarke, qui campe Louis, connaissait le livre de King, mais il explique que l’histoire a pris une résonance nouvelle quand il est devenu père. «C’était profondément perturbant et j’ai vraiment été bouleversé», avoue-t-il. «Je me voyais à la place du personnage. Qu’est-ce que j’aurais fait en tant que parent ? C’est magnifi que et bouleversant par moments, mais j’ai dû interrompre la lecture pendant quelque temps avant de la reprendre».

Chacun des personnages subit une transformation radicale : «Tous les membres de la famille s’engagent dans un périple héroïque, chacun à sa manière», dit-il. «On s’est beaucoup dit qu’il fallait absolument que ce soit crédible.

Au bout du compte, le livre fonctionne parce que l’émotion qui s’en dégage est réelle. C’est un ouvrage qui terrifie et vous glace le sang, mais qui vous émeut et vous perturbe profondément». Le comédien australien, qui a récemment incarné Ted Kennedy dans LE SECRET DES KENNEDY (2018), a su exprimer les émotions sous-jacentes du personnage, selon Vahradian. «Il a saisi la douleur atroce s’emparant d’un père qui perd son enfant et, dans le même temps, l’espoir de la faire revenir». Clarke reconnaît que SIMETIERRE est l’un des projets les plus dérangeants auxquels il ait participé. «Il nous plonge dans l’horreur la plus pure», remarque-t-il. «Il y a cette réplique formidable dans le livre, après que Louis a traversé le marécage et aperçu le Wendigo. Il s’exclame ‘Hallucinant’, mais il va quand même jusqu’au bout de sa démarche».

Il était tout aussi essentiel de dénicher la bonne actrice pour Rachel Creed, ajoute Vahradian. Après avoir découvert Amy Seimetz, il ne pouvait pas envisager quelqu’un d’autre dans le rôle. «Amy est la plus grande révélation de ce film», relate le producteur. «Je la connaissais surtout comme scénariste et réalisatrice, même si elle a déjà joué dans pas mal de films. Elle est formidablement photogénique, elle est très chaleureuse tout en étant à l’aise avec un scénario des plus sombres».

Rachel est toujours traumatisée par la mort atroce de sa sœur aînée, Zelda. «Quand Rachel était toute petite, sa soeur est décédée suite à une maladie chronique, et Rachel s’en est toujours sentie responsable», déclare Vahradian. «Il nous fallait une comédienne à part pour camper une femme dévastée avec laquelle on se sent profondément en empathie».

Dans le Maine, la vie est paisible et sans histoire. Cependant, Rachel n’a pas pu se résoudre à tout abandonner : elle est encore hantée par ses souvenirs. «Zelda est morte suite à une longue maladie, dans la maison familiale», ajoute Widmyer. «C’est un événement terrifiant et tragique et il nous est montré du point de vue de sa soeur cadette».

Amy Seimetz, qu’on a vue dans des séries comme THE KILLING, THE GIRLFRIEND EXPERIENCE (qu’elle a aussi écrite, réalisée et produite) et STRANGER THINGS, a découvert les ouvrages de King à l’âge de 8 ans. «Je crois bien que mes parents étaient heureux que je lise, sans se soucier de ce que c’était !», se souvient-elle.

Simetierre’ était son livre le plus perturbant. Il ne parlait ni de vampires, ni de voitures possédées, mais de la disparition d’un enfant et d’une famille confrontée à des préoccupations existentielles. C’était une expérience des plus traumatisantes».

Elle explique que, pour son jeu, elle s’est inspirée de la description de Rachel dans le roman et dans le scénario.

«King ne perd jamais de vue ses personnages, et ne se contente pas d’évoquer le chaos qu’il met en place», dit-elle. «Il s’agit d’une famille qui, suite à un événement traumatique, explose. Je ne voulais surtout pas minimiser le bonheur initial de cette famille. Elle se met à revivre la mort de sa sœur. Et si elle n’est plus que l’ombre d’elle-même dès le départ, elle considère qu’elle n’a plus grand-chose à perdre». Selon la comédienne, un autre paramètre, inhérent au livre de King, rend le film fascinant : le déni. «Le refus de la mort est frappant dans cette histoire», dit-elle. «On va tous mourir. Et à chaque seconde qui passe, nous risquons bien de disparaître. Cette perspective plane sur le film et le rend beaucoup plus fort et émouvant que la plupart des films d’horreur».

Jeté Laurence, qui campe Ellie Creed, a eu 11 ans sur le plateau, mais à entendre ses partenaires, on pourrait croire qu’ils parlent d’une adulte. «Jeté est la colonne vertébrale du film», s’enthousiasme Vahradian. «C’est une actrice phénoménale. Elle a un regard incroyablement expressif. Elle a la voix douce et fluette, si bien qu’on a envie de la protéger, et c’est ce qui rend le destin de son personnage d’autant plus tragique».

Ellie appréhende l’idée de s’installer dans le Maine et de quitter son environnement familier. Quand son chat, qu’elle adore, est tué par un camion, son père tient à la préserver du spectre de la mort encore quelque temps. Mais son comportement n’est que la première étape d’un parcours qui mènera les Creed à la catastrophe.

«C’était vraiment génial de participer à un film qui pousse le spectateur à se demander s’il faut - ou pas - faire revenir quelqu’un d’entre les morts», souligne Jeté Laurence. «Au début, Ellie est une jeune fille adorable et affectueuse, qui aime son chat et sa famille, mais elle se transforme en esprit maléfique en colère et revanchard.

Quand elle revient, Ellie est tellement assoiffée de vengeance qu’elle se moque bien de savoir si elle fait du mal aux autres. C’était chouette de jouer ces deux facettes du personnages». La comédienne, qui a déjà fait des apparitions dans des séries comme THE AMERICANS, SNEAKY PETE et JESSICA JONES, a pris un vrai plaisir à camper son premier grand rôle. «Mon père est écrivain et on a tous des imaginations fertiles dans la famille», témoigne-t-elle. «Et même s’il y a pas mal de scènes effrayantes et dérangeantes dans ce film, je savais qu’il parlait avant tout de l’imaginaire».

Jason Clarke s’est dit impressionné par le talent et le professionnalisme de sa jeune partenaire. «Elle a une formidable capacité d’écoute», remarque-t-il. «Ce n’est pas rien de savoir écouter, de voir ce qui se passe et comment la scène évolue. Et elle possède cette faculté». Amy Seimetz salue la capacité de la jeune fille à jouer un double rôle. «C’était hallucinant de la voir osciller entre l’adorable Ellie et Ellie la mort-vivante», se souvient-elle. «Sa capacité à donner une existence à chacune des deux facettes du personnage est sidérante».

Un voisin et son lourd secret

Jud Crandall, plus proche voisin des Creed dans le Maine, est le catalyseur des événements tragiques. Habitant de la petite ville depuis longtemps, il connaît parfaitement l’histoire du coin et son folklore - sans doute trop bien. Personnage affable, il noue une profonde amitié avec la famille, et particulièrement avec Ellie. Lauréat de plusieurs Tony, Emmy et Golden Globes - et deux fois cité à l’Oscar -, John Lithgow s’est imposé avec bonheur dans le rôle de Jud.

«On a hâte que le grand public découvre sa prestation», déclare di Bonaventura. «Franchement, tous les acteurs sont exceptionnels et ils ont su exprimer toute la gamme d’émotions de cette histoire». Lithgow n’avait pas lu le livre ou vu l’adaptation précédente avant de recevoir le scénario. C’est le script de Buhler - et l’approche très personnelle des réalisateurs - qui l’ont convaincu d’accepter le rôle. «Ça m’a terrorisé et fasciné», confie-t-il.

«Quand j’avais une question à poser aux réalisateurs, ils avaient déjà une réponse à me fournir. Ils avaient hâte que je lise la nouvelle version du scénario. C’est ce qui m’a emballé». Lithgow note qu’il a été sensible au fait que Jud dissimule un terrible secret. «C’est un personnage très énigmatique», reprend-il. «Il peut être effrayant ou bienveillant. On ne sait pas… Dans le roman, c’est surtout un vieux bonhomme. On a décidé qu’il avait lui-même subi un décès dans sa famille qui continue à le tarauder. Je crois que si Jud n’avait pas vécu un tel événement, il aurait été un type dynamique, charmant, sociable et avenant. Il était capable de donner beaucoup d’amour et de faire preuve d’humour, mais la vie l’en a privé».

Jud a lui-même été confronté à la présence mystérieuse dans les bois. Connu sous le nom du Wendigo, esprit ancestral évoqué dans les légendes d’une tribu de la région, il rôde dans un marécage à proximité de la maison des Creed. «Il peut ramener des êtres à la vie… mais le prix à payer est très cher», explique Lithgow. «Quand les Creed perdent leur chat, Jud hésite longuement avant de leur faire part de ce secret. Mais il a beaucoup d’affection pour eux et il commet une faute irréparable».

L’amitié entre Jud et Ellie est centrale dans le film - et Lithgow ne tarit pas d’éloges sur sa jeune partenaire. «Elle était notre porte-bonheur», s’enthousiasme-t-il. «Elle est extraordinaire et elle a une grande maîtrise d’elle-même.

Elle est à l’aise avec tout le monde et très détendue sur le plateau. Son personnage décrit une trajectoire qui ferait peur à plus d’un adulte. Mais elle n’a peur de rien». Selon lui, SIMETIERRE s’avérera une expérience éprouvante pour le spectateur. «Le film commence comme une charmante chronique familiale, comme si rien d’extraordinaire ne devait se produire», dit-il. «Et puis, la situation dérape progressivement. On commence à sentir l’angoisse qui monte chez les personnages. C’est ce qui vous tient en haleine. Si Stephen King est aussi fier de ce livre, c’est qu’il a le sentiment d’avoir réussi son vœu le plus cher : écrire une histoire sincère qui exprime de profondes émotions, puis qui s’en sert pour torturer le lecteur».

Lithgow se demande encore ce qu’il aurait fait à la place de Louis. «C’est ce qui me fascine dans cette histoire», poursuit-il. «Il y a des êtres qu’on aime tellement qu’on ne peut pas vivre sans eux. Que ferait-on si on avait la possibilité de les ramener à la vie s’ils venaient à disparaître ? C’est une question faustienne».

Un chat de retour d’entre les morts

Symbole du sort qui attend les Creed, Church (diminutif de Winston Churchill) est un chat espiègle, affectueux et adorable au début de l’histoire. Quand il est ressuscité, il devient violent et sournois et sent la chair en putréfaction.

Les réalisateurs souhaitaient trouver un animal ressemblant au chat tigré décrit dans le livre. Kirk Jarrett s’est vu confier la mission de dénicher et de dresser les animaux pour Melissa Millett, dresseuse de chats.

Son choix s’est porté sur Tonic, un «Maine coon» originaire de l’État où se déroule le film. Race de chats domestiques la plus répandue, le Maine coon est un félin intelligent et sociable à la fourrure abondante. «Tonic avait de quoi s’occuper», indique Melissa Millett. «À la fois dynamique, attachant, et super-futé, c’est le chat de la première partie du film. Il a très bien appris à attendre».

Church est campé par deux chats abandonnés, Tonic et Leo, capables de siffler, regarder fixement et attendre.

«Ce ne sont pas des félins professionnels», remarque Jarrett. «Ils ont été adoptés par Melissa, moi-même ou des gens de notre équipe après le tournage. Ça fait chaud au coeur de voir des chats abandonnés qui finissent par se trouver un nouveau foyer alors qu’ils jouent des chats mort-vivants».

Melissa Millett a eu seulement recours au «renforcement positif» dans son dressage. «Pour qu’un chat soit efficace, il faut qu’il soit heureux de travailler», dit-elle. «On noue une solide relation de confiance, si bien qu’on peut les plonger dans des environnements pouvant se révéler intimidants au départ. Pour atténuer le stress, on se sert de nourriture, de jeux et de jouets, si bien que les chats s’amusent beaucoup. L’un des chats n’arrêtait pas de ronronner ! On l’a prévenu que c’était une adaptation de Stephen King et qu’il n’allait pas s’amuser tant que ça !»

Le mystère du Maine

Les repérages du cadre rural de SIMETIERRE, et plus précisément de la petite ville de Ludlow dans le Maine, ont été le principal défi à relever pour le chef-décorateur Todd Cherniawsky. Après avoir envisagé plusieurs possibilités aux États-Unis et à l’étranger, la production a déniché une région du Québec dont la végétation et l’architecture rappellent le nord de la Nouvelle-Angleterre. «Kevin et Dennis avaient de fortes attentes», dit-il. «On a repoussé les limites de ce qu’on pouvait faire et on a eu pas mal d’idées ingénieuses qui nous ont permis de tourner des images en prises de vue réelles, au lieu de nous reposer sur les effets numériques». C’est à Clinton Stables, à environ une heure de route de Montréal (à Hudson, dans la province de Québec), que la production a trouvé le site idéal pour la maison des Creed. Située sur un vaste terrain, la propriété disposait d’un espace suffisant pour le terrifiant cimetière pour animaux : celui-ci était installé à deux pas de la maison utilisée pour la propriété de Jud.

«L’aspect extérieur de la maison de Jud correspondait parfaitement à nos besoins», indique Cherniawsky. «Elle n’attendait que d’être rénovée. Près de la moitié du film y a été tournée - et c’était formidable».

Lorsque les réalisateurs ont jugé trop étroit l’étage supérieur de la maison utilisée pour la demeure des Creed, ils ont décidé de construire cet espace en studio. «Le décor correspondait précisément aux dimensions de la maison et nous a offert beaucoup plus de souplesse pour que les réalisateurs y tournent certains plans délirants», note Cherniawsky. Un autre décor a été bâti pour certaines scènes tournées dans les bois. 

«Nous avions tout un ensemble de paysages et de sites comme une forêt pétrifiée, des marécages, de gigantesques montagnes, l’escalier en pierres menant au cimetière et le cimetière lui-même», précise le chef-décorateur. Cependant, la majorité des scènes en extérieur - le cimetière et le tas de bois mort qui abrite le Wendigo - ont été tournées en décors naturels. «Le tas de bois mort présentait une difficulté particulière car ce n’était pas qu’un amas de vieilles bûches», souligne Cherniawsky. «Il fallait qu’il soit creux afin qu’on puisse animer des marionnettes de l’intérieur. Il y avait aussi des normes de structure à respecter pour que les comédiens et les opérateurs caméra soient en sécurité. Les gars du département Verdures ont bossé comme des fous pour créer l’illusion d’une présence humaine au cœur du tas de bois mort. Ils se sont servis de pin sec et d’arbres calcinés dont on a brûlé les branches et qu’on a réduit en brindilles hérissées de pointes et de bois flottant afin de faire ressembler cet amas de bois mort à un tas d’os».

Quand Jud emmène Louis à travers les marécages pour enterrer Church, les réalisateurs ont envisagé un périple au cœur des ténèbres, selon Widmyer. «On cherchait constamment à trouver l’équilibre entre le surnaturel et le quotidien», dit-il.

Cherniawsky s’est inspiré de sa propre enfance pour le cimetière pour animaux. «J’ai grandi dans un coin rural de l’Alberta et j’ai donc demandé à des copains de fouiller leurs souvenirs des cimetières pour animaux de la région», précise-t-il. «Il fallait que ce soit un lieu à la fois naïf et artisanal et qu’il donne le sentiment que ce sont des enfants qui l’ont aménagé. On sent bien l’innocence de ceux qui ont créé ce lieu habité par la mort, empreint de beauté et de tristesse».

La production tenait particulièrement à éviter les poncifs archaïques et irrespectueux sur les lieux sacrés des Indiens. «Il fallait faire preuve de sensibilité en représentant le vieux cimetière», indique le chef-décorateur. «On y trouve des amas de pierres et des pierres sépulcrales qui sont censées dater de plusieurs milliers d’années.

L’idée, c’est que chaque nouvelle génération redécouvre le pouvoir de ce lieu et s’imagine qu’elle peut l’utiliser positivement. Puis, par la suite, quand les gens prennent conscience de la réalité, ils abandonnent ce lieu et tentent d’installer des panneaux pour mettre en garde ceux qui seraient tentés de les suivre dans la même voie».

Le terrifiant Wendigo est un esprit démoniaque connu dans le folklore des Algonquiens, mais toute une mythologie de créatures comparables existe chez d’autres peuples, et particulièrement dans les régions enneigées du nord.

«Je suis franchement ravi que Kevin et Dennis aient souhaité représenter le Wendigo et sa dimension mythologique», note Cherniawsky. «On a puisé dans la mythologie», rapporte di Bonaventura. «Chacun se fera son idée sur ce qu’est cette créature, mais l’inconnu est toujours plus terrifiant que ce qui est connu».

Le chef-opérateur Laurie Rose a récemment éclairé OVERLORD, mais il a surtout travaillé pour des productions anglaises indépendantes et des séries comme LONDON SPY et PEAKY BLINDERS. «Il fallait pas mal de courage de la part des producteurs», dit-il. «Car ils ont fait confi ance à des collaborateurs issus de la production indépendante en leur offrant la possibilité de travailler sur l’adaptation d’un livre marquant».

Laurie Rose n’avait ni lu le roman, ni vu le film de 1989, avant de s’engager dans le projet. «Beaucoup de gens adorent ce livre, mais le moment était venu d’en proposer une nouvelle adaptation», indique le chef-opérateur. «On n’a pas cherché à faire oublier le premier film. Mais on nous a offert la possibilité de porter le livre à l’écran d’une manière plus actuelle».

Rose explique qu’il s’est efforcé de donner un vrai réalisme à l’image. «Il s’agit d’une famille normale vivant dans un cadre magnifique, puis qui est bouleversée par une tragédie et qui se met à changer», poursuit-il. «On a fait en sorte que l’environnement reste bucolique et charmant jusqu’à ce que l’atmosphère devienne anxiogène et que des phénomènes atroces se produisent. Le rythme n’est - volontairement - pas frénétique, ce qui permet au spectateur de s’imprégner de cet univers. On a privilégié un éclairage proche du fi lm noir qui contribue à raconter l’histoire».

Les connaissances encyclopédiques des deux réalisateurs en matière de cinéma de genre ont été une source d’inspiration pour le directeur de la photo, même s’il a parfois été inhibé par leur expertise. «Ils connaissent tellement bien le cinéma d’horreur qu’ils sont capables de citer des séquences entières et des dialogues de grands classiques», note Rose. «On s’est pas mal inspiré de scènes formidables, qu’on s’est ensuite appropriées et qu’on a injectées dans notre film».

Les vivants et les morts-vivants

Dans un film comme SIMETIERRE, la coiffure, le maquillage, les costumes, les effets spéciaux et visuels doivent être soigneusement coordonnés afin de créer une esthétique cohérente, comme le remarque la maquilleuse Kathy Tse qui a collaboré avec le chef de poste Adrien Morot sur les effets maquillage. Une équipe d’une quinzaine de personnes - fabricants de moulages, sculpteurs, coiffeurs, peintres et prothésistes - ont travaillé sous la tutelle de Morot.

Comme le précise Kathy Tse, l’allure d’Ellie, après son décès, a été conçue pour rappeler au spectateur l’innocence de la petite fille qu’elle était. «Il fallait trouver le teint de la peau lui convenant le mieux et déterminer son style de mort-vivante. Dennis et Kevin tenaient à ce que son allure soit impressionnante pour mettre en exergue la tragédie qui a frappé la famille. On l’a affublée d’une prothèse oculaire qui lui tordait un peu le visage. On lui a dessiné quelques veines sur le visage qui lui donnent un air lugubre».
Étant donné que Rachel est hantée par le souvenir de sa sœur Zelda, défigurée par la maladie, celle-ci fait irruption dans ses rêves. «Adrien a imaginé plusieurs croquis de Zelda», ajoute Kathy Tse. «On avait tellement peu de temps pour le faire qu’on a finalisé le dessin définitif sur le plateau. On est toujours à la recherche de la meilleure option pour satisfaire la production».

Même les chats qui campaient Church, sous sa forme de mort-vivant, ont dû être maquillés. «La plus grosse difficulté, c’était la coloration», rapporte Jarrett. «Il ne s’agissait pas d’une simple teinture. Il fallait donner le sentiment que le chat vient à peine de surgir de sous la terre. Du coup, on devait lui appliquer de la terre, des feuilles et de la boue».

Il aura fallu deux mois pour habituer les félins à leur «maquillage», en jouant sur des associations d’images positives, selon la dresseuse Melissa Millett.

L’équipe effets spéciaux maquillage a également mis au point des doublures de Church. «On en a créé une en train de dormir car c’est assez difficile de faire en sorte qu’un animal, quel qu’il soit, reste immobile sur demande», note Kathy Tse. «Cela s’est avéré pratique à plusieurs reprises».

Accidents, coups de couteau et fausses jambes

Si l’intrigue de SIMETIERRE, axée sur une famille, ne nécessite pas beaucoup de cascades, il fallait néanmoins préparer soigneusement les scènes d’action afin qu’elles soient captivantes et réalistes tout en offrant la plus grande sécurité aux acteurs, rappelle le chef-cascadeur Jean Frenette. «Il y a des séquences d’affrontement et d’autres où les personnages se font poignarder», dit-il. «Il y a l’accident provoqué par le semi-remorque qui n’était pas simple à mettre en scène car il s’agit d’un mélange de cascades, d’effets spéciaux et d’effets visuels. Tout devait sembler naturel, réaliste et fluide».

En effet, la scène la plus complexe était celle de l’accident mortel où un énorme semi-remorque fonce sur une route de campagne, fait une embardée pour éviter un enfant et se renverse, tuant sa sœur au passage.

«Chaque département a dû déployer beaucoup d’efforts», relève Frenette. «Nous avions un formidable conducteur cascadeur, Ron Bell. Louis Craig, de Montréal, supervisait l’équipe effets spéciaux, les effets visuels étaient signés Mr X ; le réalisateur 2ème équipe Paul Jennings avait lui une solide expérience des scènes de carambolages.

Ils ont tous beaucoup d’imagination et ont travaillé en étroite collaboration pour tourner cette séquence et faire en sorte qu’elle soit crédible et ne mette pas en danger nos comédiens». Grâce aux story-boards et à un dispositif de prévisualisation, l’équipe a pu identifier les éléments relevant des cascades et ceux nécessitant le recours aux effets visuels. «Le renversement du camion a essentiellement été réalisé à l’aide d’effets spéciaux», précise Frenette. «On a eu recours à des câbles et à d’autres camions qui l’ont remorqué pour qu’il se renverse exactement comme le voulaient les réalisateurs. Autrefois, tout aurait été fait manuellement, mais à l’heure actuelle on dispose de treuils programmables nous permettant d’obtenir un résultat plus spectaculaire».

Les affrontements violents du film ont été réalisés en prises de vue réelles, signale Frenette. «J’ai tourné des images en prévisualisation en amont et j’ai montré le résultat aux réalisateurs afin qu’ils puissent choisir les éléments qu’ils souhaitaient utiliser».

Les équipes Cascades et Effets maquillage ont collaboré étroitement pour plusieurs séquences, dont celle où Ellie taillade Jud. «Adrien était parti pour Los Angeles afin de faire un moulage de la jambe de John», se souvient Frenette. «On a fabriqué trois fausses jambes et à l’intérieur, on a intégré les muscles, la graisse et même un chiffon imbibé de sang. C’était sanguinolent et repoussant !»

Au fond de nous

Kölsch et Widmyer, qui tournaient leur première production hollywoodienne, ont apprécié le soutien de di Bonaventura, de Vahradian, du producteur Steven Schneider et du producteur exécutif Mark Moran. «On a travaillé avec des personnes extrêmement intelligentes qui évoluent dans ce secteur depuis très longtemps», témoigne Widmyer.

«Dès le départ, ils nous ont encouragés dans notre vision du film. Ils ont non seulement bien compris qu’on n’essayait pas de réaliser un film d’horreur traditionnel, mais ils nous ont justement choisis parce qu’ils savaient qu’on avait une approche du genre originale. On voulait qu’il émane du film un climat d’inquiétude et il faut reconnaître qu’ils nous ont laissé les coudées franches».

Selon Kölsch, un film d’horreur réussi sonde les angoisses du spectateur les plus enfouies. Certes les créatures répugnantes et les monstres démoniaques sont efficaces, mais c’est ce qui se tapit au fond de nous qui est le plus terrifiant. «Il y a pas mal de films formidables mettant en scène des personnages fantastiques - et j’en suis souvent friand -, mais celui-ci m’a touché pour des raisons différentes», dit-il. Vahradian souligne, lui aussi, que ce ne sont pas les monstres rôdant dans les ténèbres qui sont les plus épouvantables, mais les conséquences du désespoir qui peut s’emparer d’une famille. «La plupart des films d’horreur se contentent de faire peur, mais celui-ci aborde les enjeux d’une tragédie qui frappe une famille. C’est ce qui a donné au film une dimension supplémentaire», ajoute-t-il.

Widmyer est fier de participer au nouvel engouement suscité par l’oeuvre de Stephen King. «On redécouvre ses livres avec un regard neuf et on s’aperçoit qu’il faut une approche nouvelle dans leur adaptation pour le cinéma», conclut-il. «Je suis tellement heureux que cette prise de conscience se soit faite car, autrement, nous n’aurions jamais eu la possibilité de réaliser ce film».

SIMETIERRE, LE ROMAN LE PLUS TERRIFIANT DE STEPHEN KING

Simetierre, best-seller que Stephen King n’a pas osé publier pendant longtemps, vient de fêter son 35ème anniversaire.
Voici 16 anecdotes particulièrement mémorables.

1- Simetierre a été publié le 14 novembre 1983.

2- À la parution du roman, 700 000 exemplaires brochés - un record ! - ont été imprimés.
3- Le livre est resté 32 semaines sur la liste des best-sellers du New York Times.

4- En 1983, date de publication du livre, il y avait déjà davantage d’adaptations cinématographiques des romans de Stephen King que de Charles Dickens.

5- Anecdote incroyable quand on sait que Simetierre était à l’époque le plus grand succès de son auteur, c’est que Stephen King avait souhaité ne jamais le publier.

6- Après avoir écrit le manuscrit, l’écrivain l’a gardé dans un tiroir pendant trois ans, refusant de le publier parce qu’il le jugeait trop effrayant.

7- L’écrivain n’a accepté de publier le livre qu’après en avoir été convaincu par sa femme Tabitha. Il a alors signé un contrat avec son éditeur.

8- S’il était aussi réticent à l’idée de le publier, c’est qu’il s’agissait à l’époque de son roman le plus autobiographique. Il s’inspirait en effet de l’année qu’il avait passée à enseigner dans son ancienne université à Orrington, dans le Maine.

9- Stephen King y avait loué une maison située près d’une route extrêmement fréquentée. Du coup, les enfants du coin avaient décidé d’y créer un cimetière pour enterrer les animaux écrasés.

10- L’idée du roman est née d’une expérience personnelle. En effet, Smucky, chat de la fille de l’auteur, a été écrasé sur la route passant devant sa maison. Par la suite, un camion a failli tuer Owen, son fils de 2 ans, sur la même route.

11- “À cinq secondes près, nous aurions perdu un de nos enfants», a déclaré Stephen King en 1983. L’écrivain a réussi à rattraper Owen juste avant qu’il ne s’apprête à traverser la route en courant.

12- On ne s’étonnera donc pas que ce roman soit très autobiographique. Pendant des années, l’écrivain n’a conservé que trois accessoires de films dans son bureau : l’inscription manuscrite «REDRUM» sur un panneau issue de SHINING, une chaise de metteur en scène issue de LA LIGNE VERTE et un tapis de SIMETIERRE.

13- Le roman compte de nombreux fans célèbres. Dee Dee Ramone a ainsi écrit la chanson des Ramones «Pet Sematary» après avoir lu le livre dans la cave de King.

14- Pour certains, le roman s’inscrit dans la même veine que Ça. En effet, les deux livres se déroulent dans le Maine et évoquent la perte de l’innocence propre à l’enfance.

15- Le scénariste et les réalisateurs de cette nouvelle adaptation sont d’immenses admirateurs de l’œuvre de Stephen King : à leurs yeux, Simetierre est son plus grand livre.

16- Le producteur Lorenzo di Bonaventura a supervisé plus de 80 adaptations de livres pour le cinéma, dont CHAMBRE 1408, d’après Stephen King.

L’ATTIRANCE POUR LE MAINE ET L’INFLUENCE DE «ÇA»

Six raisons pour lesquelles SIMETIERRE est l’alter-ego spirituel de ÇA, triomphe au box-office en 2017.

1- Simetierre et Ça comptent parmi les romans préférés de Stephen King. Ils sont nés de son imagination débordante à une époque qui connaît à l’heure actuelle un regain d’intérêt extraordinaire dans le cinéma de genre : les années 80.

2- Les deux romans évoquent l’innocence perdue quand on quitte l’enfance. Ils se déroulent tous deux dans le Maine où vit Stephen King. Dans la réalité, l’écrivain habite à Bangor. La petite ville fictive de Derry, dans le Maine, sert de cadre à Ça. Et dans Simetierre, les Creed commettent l’erreur fatidique de s’installer dans la ville fictive de Ludlow, également dans le Maine, en espérant y mener une existence plus paisible.

3- Tout comme Derry est hanté par Grippe-Sou, Ludlow vit dans l’ombre de sa propre incarnation cauchemardesque et maléfique : le Wendigo, créature démoniaque qui vit tapie dans les bois.

4- «Il n’y a ni extraterrestre, ni clown dans notre film», indique le producteur Mark Vahradian en comparant les deux livres. «Et il ne s’agit pas d’une histoire dont les protagonistes sont des enfants. C’est tout à fait différent, mais le point commun entre les deux films, c’est qu’il s’agit d’une adaptation intelligente, complexe et sophistiquée d’un grand classique signé King».

5- Les deux romans ont durablement laissé leur empreinte sur toute une génération de cinéastes qui ont été terrorisés en les lisant quand ils étaient petits. Plusieurs d’entre eux, comme Guillermo del Toro ou Andy Muschietti, réalisateur de ÇA, ont envisagé de porter Simetierre à l’écran pendant longtemps.

6- Et s’agissant de Muschietti : «Son approche de l’adaptation de Ça a vraiment ouvert une brèche. Du coup, nous pouvons être très reconnaissants envers Muschietti», souligne Dennis Widmyer, coréalisateur de SIMETIERRE. «Il faut voir que Stephen King a déjà connu plusieurs périodes d’engouement. Il en a connu une dans les années 70, une autre au milieu des années 80, mais beaucoup moins dans les années 90.
Mais je pense que grâce au film de Muschietti, on s’est souvenu que cet auteur avait écrit des monuments de la littérature horrifique. Et Muschietti a abordé l’adaptation comme une authentique oeuvre de cinéma et pas comme une banale série Z. Son film témoigne d’un véritable respect pour le livre. Et, à mon avis, c’est ce qui a enthousiasmé les spectateurs».

LE CHAT

Neuf anecdotes mémorables sur les félins de SIMETIERRE.

1- Au total, six chats différents ont été utilisés pour camper le rôle central de Church, le chat qui, dans le film, précipite la descente aux enfers des personnages.

2- «En réalité, il y a surtout deux chats qui ont fait tout le boulot», affirme Dennis Widmyer. «Bien entendu, on a l’impression de ne voir qu’un seul chat à l’écran. Cela en dit long sur les qualités de nos félins».

3- Ces deux chats particulièrement doués s’appellent Tonic et Leo.

4- Kevin Kölsch explique que la présence des chats sur le plateau était une forme de thérapie pour lui et son coréalisateur. «On adore les chats tous les deux et on vit entourés de pas mal de chats», signale-t-il. «Et comme on tournait loin de chez nous, c’était réconfortant d’avoir ces chats à nos côtés».

5- Church s’inspire de Smucky, le chat de Naomi, la fille de Stephen King, qui a été écrasé devant la maison familiale et qui a en partie poussé l’auteur à écrire Simetierre.

6- Kevin Kolsch souligne que même si ces chats étaient des stars, aucun d’entre eux ne s’est comporté comme une diva. «Ils étaient mieux élevés que mes chats», dit-il.

7- En revanche, certains acteurs ne raffolent pas des chats. Amy Seimetz, qui incarne Rachel Creed, est allergique à ces félins si bien qu’elle a dû prendre des antiallergiques afin de survivre au tournage !

8- Amy Seimetz estime que c’est sans doute parce qu’elle est allergique aux chats que le tout premier roman de Stephen King qu’elle ait lu soit Cujo, «tout simplement parce qu’il parle d’un chien».

9- «Les chats me fascinent», poursuit-elle. «Tout simplement parce que ce sont de vrais enfoirés, qu’ils reviennent d’entre les morts ou pas ! Je les attire parce que je ne peux pas les toucher. Comme j’ai l’air indifférente, ils ont forcément envie de s’asseoir sur moi. J’ai le sentiment qu’ils savent que mes yeux sortiraient de leurs orbites si je les touchais. Du coup, ils ne me laissent jamais en paix. C’est leur nature sadique qui les pousse à me coller. Je suis certaine que c’est leur nature d’enfoirés qui les fait agir comme ils le font».

LA TRAGÉDIE DES CHIENS ET CHATS DE CINÉMA

Dix adorables animaux domestiques morts dans des films et qu’on aimerait ressusciter si on le pouvait. Vous pouvez ajouter à cette liste d’autres noms d’animaux ayant participé à des tournages plus confidentiels !

Old Yeller – FIDÈLE VAGABOND (1957)
Dans ce récit initiatique signé Disney, un chien appelé Old Yeller protège sa famille contre un loup enragé.
Malheureusement, le chien, mordu pendant une bagarre, doit être enfermé dans le grenier à maïs, puis abattu par son propriétaire, Travis. En effet, enragé à son tour, Old Yeller manque de s’en prendre au petit frère de Travis.

Kes – KES (1969)
Dans le chef d’oeuvre de Ken Loach, le petit faucon recueilli par Billy Casper connaît une fin tragique en étant tué par Jud, frère aîné de ce dernier et garçon brutal. Mais grâce à l’oiseau, Billy, adolescent de 15 ans, aura grandi, nourri de nouvelles espérances et élargi ses horizons. Ah, si seulement Kes pouvait de nouveau déployer ses ailes un jour…

Pippet – LES DENTS DE LA MER (1975)
Dans le film de Steven Spielberg, Brody, est giflé en public par la mère du malheureux  lorsque celui-ci est tué par le grand requin blanc.
À Amity, il s’agit de la deuxième victime officielle du redoutable prédateur. Mais ne pourrait-on pas aussi avoir une pensée pour le chien Pippet qui, en réalité, est la toute première victime à être dévorée et… qui sombre ensuite dans l’oubli ?

Le poisson de Ken
UN POISSON NOMMÉ WANDA (1988)
Tandis que son poisson est englouti par ce psychopathe d’Otto (Kevin Kline), qui cherche à accompagner son assiette de frites, Ken est contraint d’assister à ce sinistre spectacle. «Comment s’appelle-t-il ?» lui demande Otto. «Je vais le baptiser Déjeuner».

Hooch – TURNER & HOOCH (1989)
Certes, le chien Hooch, , partenaire de l’agent de police Turner (Tom Hanks), et meilleur ami a eu une portée de chiots - si bien qu’on peut toujours se consoler en se disant qu’une part de lui a survécu -, mais ce moment où il a pris une balle pour protéger son maître et meilleur ami nous hante toujours.

Binx – HOCUS POCUS : LES TROIS SORCIÈRES (1993)
Transformé en chat par trois sœurs et sorcières - Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy -,Thackery Binx finit par échapper à son enveloppe féline en les battant plusieurs siècles plus tard. Certes, il est enfin en paix, mais que dire du cadavre du malheureux chat qu’il laisse derrière lui ?

Mr. Jingles – LA LIGNE VERTE (1999)
Dans cette adaptation du roman de Stephen King, Tom Hanks assiste, impuissant, à la mise à mort de la souris de la prison par l’affreux gardien Percy Wetmore. Pourtant, Mr. Jingles, la souris en question, n’a pas besoin de notre aide… car il est entouré de John Coffey (le regretté Michael Clarke Duncan) doté de pouvoirs magiques.

Marley – MARLEY & MOI (2008)
«On n’aurait jamais pu trouver de meilleur chien. Si tu étais un chien aussi formidable, c’est parce que tu nous a aimés tous les jours, quoi qu’il arrive. C’était merveilleux… Je voudrais que tu souviennes que tu as été un chien merveilleux, Marley». Owen Wilson adresse ses adieux à Marley. Et cela nous bouleverse à chaque fois qu’on l’entend.

Hedwige – HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT : PARTIE 1 (2010)
Il s’agit de l’ami à plumes d’Harry dès l’instant où il a enfilé ses lunettes de sorcier. Malheureuse chouette, Hedwige se sacrifie pour sauver son propriétaire en s’interposant délibérément entre lui et un Mangemort et, du coup, en subissant de plein fouet le sortilège de la Mort et en succombant.

Daisy – JOHN WICK (2014)
Campé par un chiot mâle d’un an nommé Andy, le bigle Daisy avait été offert à l’ex-tueur à gages John Wick par son épouse défunte. Malheureusement, Daisy est battue à mort par des voyous. Pour se venger, John Wick sèmera 205 cadavres sur sa route.

LES DÉCORS

Voici les sept sites majeurs de SIMETIERRE de Dennis Widmyer et Kevin Kolsch, chef d’œuvre en matière de décors et de détails inquiétants. Autant dire que cette adaptation de Stephen King séduira les fans de cinéma d’horreur !

Le «simetierre»
• Comme dans le roman de Stephen King, l’entrée du cimetière pour animaux domestiques du film est ornée d’un panneau fabriqué il y a longtemps par un enfant qui a mal orthographié le mot «cimetière».
• On y découvre des cercles concentriques d’environ 80 pierres tombales conçues par des enfants, de plus en plus vieux et usés à mesure qu’ils s’enroulent vers l’intérieur.
• Détail à la fois effrayant et émouvant : on trouve dans le cimetière, à côté des stèles évoquées dans le roman, plusieurs stèles dédiées aux chiens et chats morts qui appartenaient aux acteurs et techniciens du film quand ils étaient enfants.
«On voulait donner au site une dimension plus personnelle et faire en sorte que chacun d’entre nous puisse s’y projeter», indique Dennis Widmeyer. «Le diable est dans les détails, n’est-ce pas ?»
• En hommage à Smucky, chat de la famille King, une stèle lui a été aménagée dans le film.

Le domaine des Creed
• Comme plusieurs ouvrages de Stephen King - à l’instar de Carrie, Ça et Salem -, Simetierre se déroule dans le Maine. Pour les auteurs du film, il était essentiel de dénicher un site qui non seulement ressemble au Maine, mais qui en évoque l’atmosphère.
«C’était fondamental à nos yeux», révèle le producteur Mark Vahradian. «S’agissant de la maison des Creed,on tenait à ce que ce soit le genre de propriété qu’on verrait dans le Maine - et qu’elle relève d’un certain style architectural».
• C’est dans cette maison qu’emménagent Louis et Rachel Creed (Jason Clarke et Amy Seimetz), leurs deux enfants Ellie (Jeté Laurence) et Gage (campé par les deux frères jumeaux Hugo et Lucas Lavoie), et le chat d’Ellie, Church (interprété par six félins de plus en plus terrifiants).
• De manière inattendue, la production a déniché une ferme… à Montréal, derrière laquelle se trouvait un cimetière pour animaux domestiques.

Le domaine des Crandall
«On a trouvé presque par hasard la maison de Jud à deux pas de là - à 500 mètres [de chez les Creed, signale Vahradian. «C’est une situation particulièrement inhabituelle, parce que l’essentiel du tournage s’est déroulé entre ces deux décors».
• Tout comme dans le roman, Jud, campé par le légendaire John Lithgow, a toujours vécu là avec son épouse adorée Norma, aujourd’hui décédée.
• Dans cette maison aux murs blancs lambrissés et défraîchis, on aperçoit la vaisselle de Norma qui prend la poussière et des piles de vieux magazines. À l’extérieur se trouve une véranda propice aux conversations.
• En évoquant les scènes où il donne la réplique à Jason Clarke sur la véranda, John Lithgow explique qu’il a noué une relation père-fils avec son partenaire et qu’elle lui fait penser à une partie d’échecs émotionnelle.

La route
«Pendant les repérages des maisons, on savait qu’il nous fallait aussi une route passant à proximité», indique Vahradian. «Car l’histoire nous y emmène…»
Stephen King a eu l’idée terrifiante de Simetierre en 1979 lorsque le chat de sa fille Naomi, Smucky, a été écrasé sur la route passant devant chez eux.
Peu de temps après, King a sauvé son fils de deux ans, Owen, qui a failli se faire écraser sur la même route. À cinq secondes près, il finissait renversé par un camion-citerne. Rien d’étonnant à ce que le roman ait semblé si effrayant à son auteur.
Owen, désormais âgé de 41 ans, est écrivain - tout comme son père, sa mère, sa soeur et son frère aîné Joe Hill.

Les bois
Pendant les repérages du cimetière pour animaux, l’équipe a sillonné toute la planète, de la Nouvelle-Zélande à Atlanta, de la Louisiane au Connecticut, de Toronto à Vancouver. Mais l’équipe n’y a pas trouvé les arbres qu’elle recherchait.
La maison des Creed, centrale dans le roman comme dans le film, est située à proximité d’une forêt profonde. En s’aventurant dans ces bois, on débouche sur le cimetière pour animaux qu’ils abritent.
«On voulait donner le sentiment que cette forêt empiète sur la maison et l’envahit», précise Vahradian. «L’un des thèmes les plus forts du film est la nature. On souhaitait parler de ces citadins qui viennent vivre à la campagne pour mener une vie qu’ils croient idyllique - un rêve pour beaucoup de gens - mais qui ne comprennent pas forcément la puissance de la nature. Le danger de la nature».
Dans la bande-annonce, on découvre la forêt telle qu’elle apparaît à la famille, mais aussi sous une forme plus effrayante. En effet, on aperçoit des enfants masqués, terrifiants, qui s’enfoncent dans les bois et se dirigent vers le cimetière - et peut-être même vers les forces des ténèbres qui s’y nichent…

Le tas de bois mort
Pour le producteur Lorenzo di Bonaventura, c’est la scène se produisant après le franchissement du tas de bois mort qui lui a fait prendre conscience que Widmyer et Kölsch étaient les réalisateurs qu’il lui fallait.
«Cette barrière matérialisée par le tas de bois mort est le point de départ d’une séquence franchement terrifiante et psychologiquement éprouvante. J’avais la sensation qu’ils sauraient formidablement bien s’y prendre», dit-il.
Le film qui l’a convaincu est STARRY EYES, fi lm de Widmyer et Kölsch qui dissèque au scalpel l’avidité et la cruauté d’Hollywood. «C’est quand même drôle que ce soit grâce à ce fi lm qu’on a obtenu un rendez-vous !», note Kölsch.
Dans le roman de King comme dans l’adaptation, le tas de bois mort matérialise la frontière au-delà de laquelle tous nos repères sont bouleversés – où plus rien ne sera comme avant.
«Une fois qu’on franchit cette limite», avertit di Bonaventura, «tout devient étrange et inquiétant. Ce que j’avais aimé dans STARRY EYES, c’est que Dennis et Kevin avaient parfaitement cerné la dimension surréaliste du genre horrifique».

Le cimetière
Pour Widmyer et Kölsch - deux fans absolus de Stephen King -, le récit du périple menant jusqu’au cimetière constitue le meilleur chapitre de toute son œuvre.
«Notre mot d’ordre était de faire de ce passage une séquence centrale du film», raconte Widmyer. «C’est un moment qui se gravera dans les esprits».
On accède au cimetière par un escalier secret taillé à même la roche de la montagne, menant à un plateau surplombant les arbres. Et pour accéder à l’escalier, il faut traverser l’antre du redoutable Wendigo.
Le Wendigo est un démon millénaire qui, depuis des temps ancestraux, hante les bois et les forêts. On raconte qu’il est l’auteur de plusieurs massacres et qu’il a tué de nombreux êtres humains.

Source et copyright des textes des notes de production @ Paramount Pictures France

  

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