Drame/Un film touchant, une belle découverte
Réalisé par Hinde Boujemaa
Avec Hend Sabri, Lotfi Abdelli, Hakim Boumsaoudi...
Long-métrage Tunisien/Français/Belge
Titre original : Noura
Durée: 01h30mn
Année de production: 2019
Distributeur: Paname Distribution
Date de sortie sur nos écrans : 13 novembre 2019
Résumé : 5 jours, c’est le temps qu’il reste avant que le divorce entre Noura et Jamel, un détenu récidiviste, ne soit prononcé. Noura qui rêve de liberté pourra alors vivre pleinement avec son amant Lassad. Mais Jamel est relâché plus tôt que prévu, et la loi tunisienne punit sévèrement l’adultère : Noura va alors devoir jongler entre son travail, ses enfants, son mari, son amant, et défier la justice...
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Au travers d'une tranche de vie spécifique, la réalisatrice Hinde Boujemaa fait un constat du poids des règles sociétales qui pèsent sur les femmes en Tunisie. Jugée par tous parce qu'elle aime un homme qui n'est pas son mari à quelques jours de son divorce, Noura doit affronter des tempêtes.
La réalisatrice pose son sujet en nous dévoilant le piège qui se positionne autour de Noura, prise entre des jalousies, des fiertés mal placées, son rôle de mère, son rôle d'amante, son rôle de femme, elle doit supporter d'être touchée quand elle ne le veut pas, d'être contrainte en permanence, d'être menacée et de voir ses rêves détruits.
Hinde Boujemaa, par le biais de gros plans sur ces personnages, laisse les pensées intérieures s'exprimer au gré d'un regard inquiet ou soupçonneux ou encore d'un souffle court qui réprime un ras-le-bol cumulé depuis trop longtemps. Les sentiments et les ressentiments, lorsqu'ils sont exprimés verbalement, sont envoyés comme des coups-de-poing au sein d'une mise en scène dépouillée qui laisse les propos envahir l'écran. La montée de la tension, qui prend son essor entre secret dévoilé et revanches, est presque théâtrale.
La réalisatrice ballotte son héroïne d'un moment dramatique à l'autre et Noura résiste, envers et contre tous dans un élan de volonté d'espérer. Ce très beau portrait féminin est interprété par Hend Sabri qui nous transmet mille et une émotion dans le regard de Noura, femme aguerrie, qui sait qu'elle doit faire avec la volonté des hommes, mais qui est bien décidée à tout braver pour tenter l'impossible.
Lotfi Abdelli interprète Jamel, le mari de Noura, un homme qui n'a pas su évoluer dans la vie. Hakim Boumsaoudi interprète Lassad, un amant dont l'amour va être soumis à rude épreuve. Les deux acteurs sont très justes dans des rôles masculins à la fois opposés, mais qui laissent paraître une attitude commune de faire supporter à Noura leurs décisions sans jamais tenir compte de qu'elle ressent ou de la pression qu'elle subit.
NOURA RÊVE est un film à la mise en scène simple et efficace, pensé pour mettre en valeur son sujet de société qui est relayé par de très belles interprétations. C'est une découverte touchante qui a le mérite de marquer le spectateur par une démonstration crédible et réaliste.
La réalisatrice pose son sujet en nous dévoilant le piège qui se positionne autour de Noura, prise entre des jalousies, des fiertés mal placées, son rôle de mère, son rôle d'amante, son rôle de femme, elle doit supporter d'être touchée quand elle ne le veut pas, d'être contrainte en permanence, d'être menacée et de voir ses rêves détruits.
Hinde Boujemaa, par le biais de gros plans sur ces personnages, laisse les pensées intérieures s'exprimer au gré d'un regard inquiet ou soupçonneux ou encore d'un souffle court qui réprime un ras-le-bol cumulé depuis trop longtemps. Les sentiments et les ressentiments, lorsqu'ils sont exprimés verbalement, sont envoyés comme des coups-de-poing au sein d'une mise en scène dépouillée qui laisse les propos envahir l'écran. La montée de la tension, qui prend son essor entre secret dévoilé et revanches, est presque théâtrale.
La réalisatrice ballotte son héroïne d'un moment dramatique à l'autre et Noura résiste, envers et contre tous dans un élan de volonté d'espérer. Ce très beau portrait féminin est interprété par Hend Sabri qui nous transmet mille et une émotion dans le regard de Noura, femme aguerrie, qui sait qu'elle doit faire avec la volonté des hommes, mais qui est bien décidée à tout braver pour tenter l'impossible.
Copyright photos @ Paname Distribution
NOURA RÊVE est un film à la mise en scène simple et efficace, pensé pour mettre en valeur son sujet de société qui est relayé par de très belles interprétations. C'est une découverte touchante qui a le mérite de marquer le spectateur par une démonstration crédible et réaliste.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Votre court métrage Et Romeo a épousé
Juliette était déjà une radiographie du mariage, tout comme votre
documentaire C’était mieux demain questionnait les rapports
hommes-femmes. En quoi ont-ils nourri NOURA RÊVE ?
Quand je tournais mon documentaire
C’était mieux demain, j’ai suivi une femme pendant un an et demi
lors de la révolution arabe. Je l’ai accompagnée pendant sa
recherche désespérée d’un toit et sa tentative de se
reconstruire une vie. La révolution a donné l’illusion qu’on
pouvait tout effacer et recommencer à zéro. Les événements ont
provoqué ce flottement mais, bien sûr, avec le temps, on s’est
rendu compte qu’il n’en était rien. Le fait d’avoir vécu
pendant un an avec une femme dans une situation précaire a secoué
beaucoup de choses en moi et nourri mon film. C’était une
révoltée, prisonnière d’elle-même, avant d’être prisonnière
de la société. J’ai rencontré beaucoup d’autres femmes grâce
à elle et entendu énormément d’histoires, ce qui m’a amenée
vers la fiction. Le fait d’être avec ces femmes et d’œuvrer au
sein d’une association a été le point de départ. J’aurais pu
poursuivre dans la voie du documentaire, dans la mesure où ces
récits se rejoignent et que le combat est toujours plus ou moins le
même. Mais ce n’est pas un combat de victimes. J’en ai assez
qu’on victimise la femme. Je ne fais pas du cinéma pour défendre
les droits des femmes. Je le fais en parallèle, dans le cadre de
campagnes engagées auxquelles je participe. Mais le cinéma ne me
permet pas de faire cela. Je raconte les rapports humains, les
relations hommes-femmes qui resteront toujours une question sans
réponse pour moi. Je cherche avec NOURA RÊVE, comme je cherchais
avec Roméo et Juliette, à explorer la lassitude dans le couple et
ce côté irrationnel de l’amour. De manière générale, une femme
qui aime ailleurs n’est pas perçue de la même manière qu’un
homme qui se l’autorise. Dans le monde arabe où les réactions
sont plus violentes, c’est inacceptable socialement.
En Tunisie, la loi sur l’adultère
prévoit les mêmes sanctions pour les deux amants, mais on constate
que les plaintes émanent surtout des hommes. Vouliez-vous dénoncer
cette loi ?
Les hommes se saisissent surtout de
cette loi car l’ego de la femme n’est pas blessé de la même
manière. Elle va prendre sur elle et se dire qu’elle n’est pas
assez bien. Alors que l’ego de l’homme est social. « Qu’est-ce
qu’on va penser de moi ? ». Cette préoccupation fait toute la
différence. Il est plus facile pour les hommes d’aller porter
plainte avec une loi qui les aide. Il faut dénoncer cette loi sur
l’adultère en Tunisie qui est complètement ridicule et qui
prévoit de deux mois à cinq ans d’emprisonnement pour les amants.
C’est un sujet complètement tabou dans le monde arabe qu’il faut
questionner. On ne doit pas se faire arrêter parce qu’on aime
ailleurs ou que l’on trompe. L’Etat n’a pas à intervenir
là-dedans.
En accomplissant une vengeance brutale,
que cherche le mari trompé ?
Jamel va dans un endroit où on ne
l’imaginait pas. On l’attend dans un type de violence plus
primaire qui consisterait à porter des coups ou à recourir au
harcèlement. « Tu prends ma femme, je vais te montrer qui est
l’homme ». Il se venge de manière inattendue et c’est cela qui
fait le cinéma. C’est aller chercher un personnage qui ne nous
mène pas vers quelque chose de prévisible. Le travail sur le
personnage se trouve dans ces nuances. Mon film n’est ni un
reportage, ni un documentaire. Il explore la nature humaine. Pourquoi
le mari n’aurait-il pas une perversité que l’on sent d’ailleurs
dès le début chez lui ?
L’emprise que Jamel exerce sur Noura
et sa famille atteste d’un vrai travail documentaire. Pourquoi
était-il important toutefois de le nuancer ?
Cette situation s’est en effet
nourrie de témoignages et de nuits entières passées au sein des
familles. J’étais en immersion et en observation. Le personnage de
Jamel, tout violent qu’il est, a aussi des moments doux avec ses
enfants. Il arrive chez lui, fait le ménage. Il se comporte
différemment à l’extérieur, rigole et donc, a une autre
dynamique.
Les enfants, dans cette configuration
familiale troublée, ne sont pas accessoires. Ils sont constamment
dans le conflit et dans les scènes.
Les trois enfants que j’ai choisis ne
sont pas du tout acteurs et viennent du milieu que je décris. Ils
ont aidé les acteurs, qui sont de grandes stars, à aller vers eux
et à appréhender ce qu’ils vivaient tous les jours à la maison.
C’était l’équilibre le plus difficile à trouver. Ils sont
toujours là et je les ai filmés beaucoup plus que ce que l’on
peut voir dans le film. Mais je devais rester centrée sur Noura et
ses deux hommes. Les enfants subissent une violence au quotidien.
Quand le père les met dehors, ils sortent mais n’éclatent pas en
sanglots. Je voulais montrer cette habitude à la violence.
Tous vos acteurs sont utilisés à
contre-emploi. Star glamour, Hend Sabri est dépouillée de tout
artifice. Humoriste, Lotfi Abdelli endosse quant à lui un rôle très
sombre...
Je suis allée d’abord vers ces
acteurs car j’aimais leur sensibilité qui s’accordait aux
personnages que j’avais en tête. Hakim Boumsaoudi, qui joue
l’amant, est employé lui aussi à contre-emploi. C’est un clown
dans la vie et un amoureux qui ne s’est jamais marié. Emmener Hend
Sabri, dans un univers qu’elle ne connaissait absolument pas, était
un enjeu pour elle comme pour moi. Elle devait parler le tunisien
d’une manière qu’elle avait complètement perdue car cela fait
quinze ans qu’elle habite en Egypte. Quand elle vient en Tunisie,
elle parle bien sûr la langue mais il y a des tournures de phrases,
des accents qu’elle a dû réapprendre. Elle a fait un travail de
titan pour casser son allure sophistiquée. Lotfi Abdelli et Hend
Sabri ont donné énormément d’eux-mêmes. Mon plus gros challenge
sur ce film était le travail avec les acteurs. Hend Sabri a accepté
de jouer démaquillée. En tant que réalisatrice, je voulais la
réinventer et je pense lui avoir offert un rôle qui lui a permis
aussi de le faire. Le personnage qu’interprète Lotfi Abdelli
n’était pas évident pour lui non plus. Non pas par rapport à ce
milieu qu’il connaît mais parce qu’il est papa maintenant. Dès
la fin du tournage, il est allé se raser car il ne pouvait plus
composer avec ce personnage, même si en explorer le côté sombre le
stimulait. Lotfi est quelqu’un de très instinctif tout comme Hend.
Ils fonctionnaient très bien ensemble. Hakim Boumsaoudi a réussi à
trouver un équilibre dans le film, face à ces deux monstres de
cinéma, ce qui n’était pas simple. Il a fait lui aussi un énorme
travail pour faire exister son personnage.
Où se situe votre film ?
Dans le sud du centre-ville de Tunis.
On aperçoit d’ailleurs le lac de Tunis. Il s’agit d’un
quartier très populaire. Nous n’avons rencontré aucun problème
pour les autorisations de tournage et le film va sortir là-bas. La
scène du commissariat a été tournée dans une ancienne église, en
plein centre-ville. Sous Ben Ali, elles ont été transformées en
commissariats ou en centres pour dépister les toxicomanes.
La confrontation au commissariat
constitue un moment de grande tension. Comment avez-vous élaboré
cette scène ?
C’était l’une des plus difficiles
à tourner. Il s’agissait au départ d’un plan séquence de douze
minutes qui a épuisé les acteurs. J’ai fait d’autres choix de
montage par la suite. Pour des questions de rythme et d’esthétique
générale, j’ai choisi de le découper. Cette scène était
difficile aussi par rapport au décor et à l’atmosphère qui y
régnait. Le lieu est toujours chargé des tortures perpétrées sous
Ben Ali. Je pense que les murs racontaient encore cette histoire.
Pour les femmes de l’équipe, c’était dur également car nous
nous trouvions dans un environnement très masculin. Dans cette
scène, Noura n’est entourée que d’hommes. Là encore, il
fallait doser pour donner une part aux hommes et ne pas nous
focaliser uniquement sur Noura. Nous sommes aussi avec l’amant qui
a été spolié dans cette affaire, à cause de la corruption. Il le
dit lui-même : « Je viens porter plainte et je me retrouve accusé
». C’est un film où tout le monde ment. Noura est une menteuse et
c’était important pour moi de le montrer car souvent dans les
films, les femmes sont des saintes. Tout le monde se protège dans
cette scène. Le mari protège sa femme. Il pourrait la dénoncer et
faire encourir aux deux amants cinq années de prison. Il l’aime
tellement qu’il ne la dénonce pas. C’est une manière d’aimer
insensée.
Le film baigne dans une tonalité
terne, loin de la lumière solaire habituelle associée à la
Tunisie. Comment avez-vous travaillé la photographie ?
C’est lié à ma mixité. Je suis
belgo-tunisienne. On retrouve mes deux cultures dans le film. Je suis
très attirée par les peintres flamands et je suis allée à Bruges
de nombreuses fois. Ces couleurs m’ont influencée. Le traitement
de la photographie m’est donc très personnel. J’ai puisé
naturellement dans mes deux cultures d’origine pour penser
l’esthétique du film, avec le chef opérateur.
Le son permet de faire exister un hors
champ très important dans le film...
J’ai choisi de travailler le son en
off donc il y a toujours quelque chose qui entoure mes personnages.
Beaucoup de gens gravitent hors champ mais on n’entend que leurs
voix. Cela se justifie par ma volonté, dès le départ, de me
centrer sur mon trio. En dehors des interactions qu’entretiennent
mes personnages à l’association par exemple, on ne voit pas les
autres protagonistes ou peu.
Quand Jamel sort de prison, c’est
Noura qui connaît l’enfermement. Pouvez-vous nous parler de ce
thème qui traverse tout le film et qui se traduit aussi dans
l’absence de champ pour les personnages ?
On m’avait déjà fait remarquer, à
l’occasion de mes films précédents, que j’enfermais mes
personnages dans le cadre. Si je le fais, c’est inconsciemment pour
les mettre en valeur. Peut-être est-ce pour moi une manière de
rentrer dans leur psyché et d’être proche d’eux ? On se doute
bien que, lorsqu’ils sont au café, il y a du monde autour mais je
me concentre sur eux. J’ai fait en sorte de filmer les autres
personnages de dos. On ne voit pas de visages. Je ne voulais pas
d’autres regards qui attirent l’œil. Il y a des présences comme
en prison, mais filmées au mieux de profil. En revanche, si l’on
voit la collègue de Noura, c’est parce qu’elle est importante.
On ne sait pas si c’est elle ou le flic corrompu qui a dénoncé
Noura. Mon objectif avec ces cadres circonscrits, c’était aussi de
faire sentir qu’il y a des regards hors champ qui pèsent sur
Noura. Hend Sabri le fait sentir en plus à travers son jeu et son
comportement.
Tout votre film porte la marque de
l’engagement, de son sujet à ses acteurs, impliqués chacun dans
différentes causes...
Avec ce film, on compte faire vaciller
cette loi sur l’adultère. Mon cinéma est toujours un peu
politique et si l’on peut faire quelque chose grâce à un film,
alors on s’en sert. Ce qui me rapproche de mes acteurs, ce sont
avant tout nos caractères passionnés. Cela peut faire peur au début
mais on a travaillé dans une grande confiance mutuelle. Je pense que
nous savions très bien où nous voulions aller. Lotfi Abdelli est
effectivement engagé politiquement. Il critique beaucoup le système.
La cause politique est sa priorité et il est courageux dans ses
prises de position. Amorcer ce virage était plus compliqué pour
Hend Sabri, engagée elle aussi dans différentes causes caritatives
car ici, elle défend le droit d’aimer. C’est un choix très
courageux de sa part et elle n’hésite pas à utiliser son statut
de star. Je suis plus virulente qu’elle, sans pour autant verser
dans un féminisme extrémiste. J’aime mes personnages masculins et
la prouesse d’acteurs que m’ont offerts Lotfi Abdelli et Hakim
Boumsaoudi. Je travaillais avec la même intensité avec chacun
d’entre eux. C’est pour cette raison que j’ai essayé de
nuancer le personnage de Jamel, en montrant son côté humain avec
ses enfants. J’ai tenté de trouver un équilibre entre tous ses
personnages pour ne pas me servir des hommes comme d’un punching
ball. Avant d’être féministe, je suis avant tout une humaniste.
Je refuse toutes les inégalités, qu’elles concernent les hommes
ou les femmes. C’est l’inégalité par principe qui est
révoltante.
Quelle réception attendez-vous du film
? Pensez-vous faire bouger les lignes grâce à lui ?
Le film va permettre des débats sur
les rapports hommes/femmes, même si je ne suis pas dans la sociologie
mais dans le cinéma. Il ne passera pas inaperçu dans le monde
arabe. En Tunisie, il y a longtemps que Hend Sabri n’a pas été
vue à l’écran. Elle a fait un film il y a 15 ans. Ici, elle
transgresse, en parlant d’une manière vulgaire. On a reproduit le
langage de la rue. Outre le langage qui pourra susciter des
réactions, il y aura bien sûr le sujet de l’adultère. Je vais
faire des débats dans toute la Tunisie. Cela va secouer des
interdits et ce sera sans doute difficile dans certains pays arabes
où les femmes sont lapidées. C’est pour cette raison que j’ai
essayé de raconter le film à travers le prisme de Noura, pour que
les détracteurs n’aient pas d’arguments. Si j’ai construit
cette histoire de vengeance, c’est pour savoir s’ils sont
capables d’en accepter une aussi abjecte plutôt que d’accepter
une histoire d’amour. Si j’ai été aussi loin dans cette
vengeance, c’est pour faire accepter mon personnage féminin et ce
qu’elle vit. Ce film va être une vraie bataille et je suis prête
à l’affronter.
Infos issues d’un article de Rihab
Boukhayatia de HuffPost Tunisie mis en ligne en 2016 sur HuffPost
Maghreb
L’adultère du mari ou de la femme
est puni par l’article 236 du code pénal d’un emprisonnement de
cinq années et d’une amende de 500 dinars. Il ne peut être
poursuivi qu’à la demande de l’autre conjoint qui reste maître
d’arrêter les poursuites ou l’effet de la condamnation. Lorsque
l’adultère est commis au domicile conjugal, l’article 53 du
présent code ne sera pas applicable. Le complice est puni des mêmes
peines que la femme ou le mari coupable. «Le législateur conçoit
la fidélité comme la colonne vertébrale de la vie de couple. Cet
article est conçu dans cette optique et ce afin de protéger la
famille, le noyau de la société comme le mentionne la
constitution», a expliqué au HuffPost Tunisie Oussema Helal,
juriste.
«La législation tunisienne est
avant-gardiste par rapport à d’autres pays arabo-musulmans (Arabie
Saoudite, Soudan, Émirats arabes unis, Yémen) qui appliquent
toujours la lapidation pour l’adultère. Cependant, ce crime reste
passible de prison, une peine privative de la liberté exagérée,
qui empire la situation au lieu de la régler. Mettre en prison l’un
des partenaires engendrera l’éclatement de la famille, contre
laquelle cette disposition est censée œuvrer», a-t-il ajouté.
Selon lui, c’est souvent l’homme qui saisit la justice contre sa
femme pour adultère : «Cette question dépasse l’aspect juridique
car elle relève du regard que porte la société sur l’épouse qui
trompe son mari, sa réputation est entachée, elle sera pointée de
doigt toute sa vie alors qu’on pardonne plus à l’époux. Ceci
explique pourquoi les épouses sont plus enclines à ne pas porter
plainte contrairement aux maris», a-t-il conclu.
Voir aussi l’article de mars 2016 sur
https://femmesdetunisie.com/dossier-ces-lois-quil-est-urgent-de-reformer-ladultere/
Source et copyright des textes des notes de production @ Paname Distribution
#NouraReve
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