Action/Espionnage/Un film d'action pur jus, un vrai plaisir !
Réalisé par Christopher McQuarrie
Avec Tom Cruise, Rebecca Ferguson, Henry Cavill, Michelle Monaghan, Simon Pegg, Ving Rhames, Alec Baldwin, Vanessa Kirby, Angela Bassett, LaneSean Harris...
Long-métrage Américain
Durée : 02h27mn
Année de production : 2018
Distributeur : Paramount Pictures France
Date de sortie sur les écrans américains : 27 juillet 2018
Date de sortie sur nos écrans : 1er août 2018
Résumé : les meilleures intentions finissent souvent par se retourner contre vous…
Dans MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT, Ethan Hunt accompagné de son équipe de l’IMF – Impossible Mission Force et de quelques fidèles alliées sont lancés dans une course contre la montre, suite au terrible échec d’une mission.
Bande annonce (VOSTFR)
Making-of avec Tom Cruise - les cascades sont réelles (VOSTFR)
Making of HALO jump (VOSTFR)
Extrait - Saut (dans le vide)(VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : MISSION: IMPOSSIBLE - FALLOUT est un super film d'action. Après MISSION: IMPOSSIBLE - ROGUE NATION (2015), le réalisateur, Christopher McQuarrie, revient à la tête de cette nouvelle mission pour nous entraîner dans une aventure palpitante qu'il rend ultra spectaculaire grâce à sa mise en scène qui nous entraîne au plus près de l'action. Les cascades sont complètement époustouflantes.
Tom Cruise, qui interprète Ethan Hunt, fait un travail extraordinaire avec son implication physique sur tous les fronts dans des scènes toujours plus spectaculaires au fur et à mesure que le film avance. Même les combats à main nue réussissent à innover et à inclure un peu d'humour pour les dynamiser. Christopher McQuarrie a également écrit le scénario et il est évident qu'il maîtrise son sujet aussi bien sûr le fond que sur la forme puisqu'il nous emmène là ou il veut. Il faut être bien attentif au début lors de la description de la mission pour comprendre le contexte, ensuite il y a encore deux ou trois scènes plus posées pour faire avancer l'intrigue. Autrement, on est sans arrêt dans l'action et c'est un vrai plaisir enthousiasmant. Bien que les situations dans lesquelles se retrouvent Ethan Hunt soient improbables, le réalisateur nous y fait croire. Il filme remarquablement à Paris ou à Londres en mettant en avant la beauté de ces villes sans pour autant compromettre le ton et l'ambiance de son film qu'il conserve pendant toute la durée. Il apporte un grand soin à ses plans et cela se ressent à la fois dans le rythme soutenu et dans la cohérence qui se dégagent de l'ensemble. Les 2 heures 27 minutes de ce long-métrage ne paraissent d'ailleurs pas longues du tout. De plus, il intègre suffisamment d'éléments à sa narration pour nous raconter une histoire globale tout en la rattachant à un aspect beaucoup plus personnel. Même si on ne connaît pas du tout le principe des Missions Impossibles, le réalisateur en rappelle les spécificités ce qui fait qu'on peut regarder cet opus sans rien connaître à aux films précédents.
En tout cas, pour les fans, on retrouve les membres de l'équipe d'IMF (Impossible Mission Force) comme si on les avait quittés hier.
Tom Cruise est impeccable dans le rôle d'Ethan Hunt. L'acteur assure au niveau physique et n'étouffe pas du tout les autres personnages, au contraire, ce qui est une force, car chaque protagoniste apporte un plus à l'histoire. Ehtan Hunt a son rôle à jouer dans son équipe et n'est pas parfait. Il est complet grâce à ses coéquipiers.
Ving Rhames, interprète Luther Stickell, le sage de l'équipe, celui qui recentre et qui rassure. Simon Pegg est toujours aussi malin, drôle et sympathique dans le rôle Benji Dunn.
Rebecca Ferguson est ultra convaincante dans celui d'Ilsa Faust. Cette agent ne fait pas partie de l'équipe, mais c'est tout comme.
Alec Baldwin donne un visage plus politique à cette aventure en interprétant Alan Hunley. Il trouve son pendant en Angela Bassett qui interprète Erica Sloane. Les deux comédiens ont le charisme qu'il faut pour ces rôles.
En nouveau venu, Henry Cavill, qui interprète August Walker, fait des étincelles ! La dynamique de fonctionnement de ce protagoniste avec Ethan Hunt est géniale.
Enfin, Sean Harris revient sous les traits de Solomon Lane. Il réussit à être un adversaire inquiétant dont l'ombre vient planer sur l'équipe de l'IMF.
MISSION: IMPOSSIBLE - FALLOUT tient toutes ses promesses et va même plus loin en alliant une intrigue et du très grand spectacle autour de personnages forts. C'est un véritable divertissement, diablement efficace. Je vous le conseille absolument.
En tout cas, pour les fans, on retrouve les membres de l'équipe d'IMF (Impossible Mission Force) comme si on les avait quittés hier.
Tom Cruise est impeccable dans le rôle d'Ethan Hunt. L'acteur assure au niveau physique et n'étouffe pas du tout les autres personnages, au contraire, ce qui est une force, car chaque protagoniste apporte un plus à l'histoire. Ehtan Hunt a son rôle à jouer dans son équipe et n'est pas parfait. Il est complet grâce à ses coéquipiers.
En nouveau venu, Henry Cavill, qui interprète August Walker, fait des étincelles ! La dynamique de fonctionnement de ce protagoniste avec Ethan Hunt est géniale.
MISSION: IMPOSSIBLE - FALLOUT tient toutes ses promesses et va même plus loin en alliant une intrigue et du très grand spectacle autour de personnages forts. C'est un véritable divertissement, diablement efficace. Je vous le conseille absolument.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LA TRAJECTOIRE
D’ETHAN HUNT
Ces vingt dernières années, Tom Cruise a non seulement
produit les films de la saga MISSION: IMPOSSIBLE, mais
en a tenu le rôle principal et effectué des cascades toutes
plus spectaculaires les unes que les autres. Ce phénomène
culturel international a généré plus de 2,8 milliards de dollars
de recettes à travers le monde, faisant de la saga l’une des
plus lucratives de l’histoire du cinéma. Aujourd’hui, pour
ce sixième opus, il se glisse à nouveau dans la peau de
son personnage, le chef de l’Impossible Mission Force
Ethan Hunt.
Tom Cruise considère que MISSION: IMPOSSIBLE
FALLOUT est l’aboutissement de tous les films précédents :
« On y retrouve d’anciens personnages et des intrigues
qui arrivent à leur dénouement », révèle-t-il. « Au début
du film, on a choisi L’Odyssée d’Homère pour une raison
bien précise. L’itinéraire de mon personnage, Ethan Hunt,
et de son équipe est une odyssée inspirée de cette œuvre.
C’est une épopée individuelle et les enjeux émotionnels
pour les personnages sont considérables ».
Le scénariste et réalisateur Christopher McQuarrie note
que Tom Cruise, qui a initié la saga en 1996, comprend
mieux que personne ce qui explique le succès d’un épisode
de MISSION: IMPOSSIBLE. « C’est lui qui porte le flambeau.
C’est un artiste qui fonctionne beaucoup à l’instinct
et à l’émotion. Il connaît Ethan Hunt et il sait au plus profond
de lui-même ce qui séduit le public chez ce personnage ».
Christopher McQuarrie pense que si la saga continue
à connaître un tel succès, c’est grâce au désir irrépressible
de Tom Cruise de rendre chaque nouveau chapitre encore
plus excitant et plus intense que le précédent. « On ne se
repose jamais sur nos lauriers », estime le réalisateur, qui était
déjà aux commandes de MISSION: IMPOSSIBLE - ROGUE
NATION en 2015. « Mais surtout on n’oublie jamais le public.
Tom cherche avant tout à divertir. Tout ce qu’il fait dans
ses films a pour but de vous emmener là où vous n’êtes jamais
allés, pour vous montrer des choses que vous n’avez jamais
vues et vous plonger dans cette aventure à ses côtés ».
Pour MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT,
Christopher McQuarrie avait hâte d’explorer la facette plus
sombre et plus humaine du personnage central. « Ethan
a toujours eu quelque chose d’un peu mystérieux », remarquet-il.
« Cette fois, je souhaitais accorder plus de place à sa
psychologie et à ses relations avec les autres. Le titre,
FALLOUT, ne fait pas seulement référence aux retombées
radioactives : il s’agit aussi des conséquences de toutes ses
bonnes intentions. Il se retrouve aujourd’hui dans une situation
qui échappe à son contrôle et il sait qu’il doit en passer par là,
même s’il a bien conscience d’être manipulé ».
Élément décisif de l’histoire, une décision douloureuse
prise par Ethan Hunt revient le hanter. Jake Myers explique :
« Au début, lorsque l’on retrouve Ethan, il est dans une
situation compliquée. Il a commis une erreur et il est confronté
à des événements de son passé qui le touchent profondément.
Il faut qu’il prenne une décision : doit-il sauver ses amis
et sa famille, ou les millions de gens menacés par les forces
destructrices qu’il doit affronter ? Il est temps pour lui de faire
son examen de conscience ».
Tom Cruise incarne son personnage comme peu d’acteurs
de films d’action, ajoute le producteur Jake Myers. « Tom
insuffle non seulement beaucoup de profondeur au rôle mais
il a aussi des capacités physiques qui lui permettent de faire
des choses dont peu d’acteurs seraient capables. Il est très
entraîné, il n’a peur de rien. Il me semble que la plupart
des sagas d’action sont dissociables de leur acteur principal,
alors que sans Tom, Ethan Hunt n’existe pas, du moins
pas celui que les spectateurs du monde entier ont adopté
avec un tel enthousiasme ».
LE RETOUR
D’UN RÉALISATEUR
À la demande de Tom Cruise, Christopher McQuarrie
est devenu le premier réalisateur à mettre en scène deux
films de la saga MISSION: IMPOSSIBLE. « L’un des traits
caractéristiques de la saga est que chaque opus est signé par
un réalisateur différent », souligne Christopher McQuarrie.
« Lorsque Tom m’a demandé de revenir pour ce volet,
j’ai accepté à la condition de pouvoir respecter cette
tradition en adoptant une esthétique radicalement nouvelle
par rapport au film précédent. Ce que je veux, c’est qu’en
regardant ROGUE NATION et FALLOUT, on ait l’impression
qu’ils ont été réalisés par deux personnes différentes ».
L’idée convenait parfaitement à Tom Cruise, qui admire le
travail du cinéaste depuis que les deux hommes ont collaboré
en 2013 sur le thriller d’action JACK REACHER. « J’adore
travailler avec McQuarrie », confie l’acteur. « Il a un talent
incroyable. Il a voulu changer l’identité visuelle du film pour
qu’on ait l’impression qu’il avait été réalisé par quelqu’un
d’autre et il a réussi. On y retrouve quand même son goût
pour une narration audacieuse. J’aime cette puissance
du film et des personnages. On a vraiment sorti le grand jeu.
J’ai hâte que les spectateurs découvrent le film ».
Au cours de leurs trois collaborations sur des films d’action
de grande envergure, Christopher McQuarrie et Tom Cruise
sont devenus très proches, aussi bien sur le plan professionnel
que personnel. « Ils se comprennent à demi-mot », révèle
Jake Myers. « Tom a trouvé chez Christopher McQuarrie
quelqu’un en qui il a confiance et avec qui il est très à l’aise.
Ils sont toujours en train de retravailler quelque chose, de faire
des modifications, ce qui rend le film plus difficile à produire,
mais au final donne un bien meilleur résultat ».
Comme on pouvait s’y attendre, Christopher McQuarrie,
oscarisé pour le scénario de USUAL SUSPECTS, a continué
à modifier l’histoire au cours du tournage. « Chris fait
vivre le scénario », estime Henry Cavill. « C’est un grand
scénariste qui a une belle intelligence des personnages.
Il brille dès lors qu’il s’agit de les mettre dans des situations
extrêmement tendues dont ils se sortent en faisant preuve
de plus de maturité, de capacité d’adaptation et d’évolution.
C’est quelque chose qui me plaît beaucoup en tant qu’acteur
parce que ça me force à ne jamais me reposer sur mes
lauriers, mais plutôt à m’adapter en permanence, comme
dans la vraie vie ».
Rebecca Ferguson partage son avis : « C’est une expérience
de tournage tout à fait nouvelle pour moi. Ça me plaît
beaucoup parce que ça m’oblige à rester parfaitement alerte.
Il faut accepter de lâcher prise tout en gardant le contrôle
de son personnage ».
L’ÉQUIPE IMF
Chaque mission est centrée autour d’un groupe soudé
de spécialistes de l’espionnage en conditions extrêmes :
l’Impossible Mission Force, menée par Ethan Hunt.
« Les membres de l’équipe ne sont pas toujours les mêmes
mais ce qui ne change pas, c’est l’esprit de corps », remarque
Rebecca Ferguson. « Il y a toujours la superstar, l’humoriste,
l’excentrique, la beauté fatale ; ce sont ces différents
ingrédients qui permettent de concocter le spectacle unique
qu’est MISSION: IMPOSSIBLE ».
Ce sont le charisme personnel des acteurs et leur dynamisme
qui contribuent à démarquer le film des productions du genre,
d’après Tom Cruise. « Mes moments préférés au cinéma
sont ceux où des acteurs exceptionnels trouvent leur rythme
de croisière. McQuarrie et moi travaillons d’arrache-pied pour
arriver à ça : c’est ce qui nous plaît le plus quand on raconte
des histoires au cinéma ».
Ving Rhames incarne Luther Stickell depuis le premier
volet sorti en 1996. « McQuarrie a qualifié mon rôle d’’âme
du film », se souvient l’acteur récompensé aux Golden Globes.
« Au départ, je ne voyais pas bien ce qu’il voulait dire, mais
je crois que c’est parce que j’incarne un peu la conscience
d’Ethan. Dans ce film, pour la première fois, une altercation
physique éclate entre nous, ce qui arrive parfois entre deux
personnes qui tiennent beaucoup l’une à l’autre. Je trouve que
ça donne un côté plus humain à Luther et permet de révéler
davantage sa personnalité. Il y a aussi une scène très forte
avec Ilsa où l’on sent à quel point Luther tient à Ethan ».
Comme l’explique Tom Cruise, Luther devait au départ
mourir dans le premier film. « Je ne voulais pas que ça arrive »,
déclare-t-il. « D’une part parce que Ving était excellent dans
le rôle mais aussi en raison de la relation entre Ethan et Luther.
Il a quelque chose de captivant dans la façon dont il interprète
ce rôle et je crois qu’on le voit dans chacun des films. Leur
alchimie dans cet épisode est vraiment formidable ».
L’un des personnages les plus attachants des trois derniers
volets de la saga est Benji Dunn, joué par l’acteur, humoriste
et réalisateur Simon Pegg. « Ce sont des films qui tentent
toujours de prendre les spectateurs de court », estime Simon
Pegg. « Ils regorgent de complots, trahisons et autres intrigues.
Mais ils ne manquent pas pour autant de légèreté. On ne peut
pas maintenir une telle tension pendant deux heures sans
risquer la rupture d’anévrisme. Ça fait du bien de pouvoir se
détendre quelques instants et de rire un bon coup. Souvent,
c’est là que Benji intervient ».
Benji entre d’abord à l’IMF en tant qu’analyste système
avant de se prendre de passion pour l’aventure lorsqu’il
est engagé pour soutenir Ethan à distance dans MISSION:
IMPOSSIBLE3. «Dans MISSION: IMPOSSIBLE - PROTOCOLE
FANTÔME, il se retrouve pour la première fois sur le terrain,
et dans ROGUE NATION, il a pris du galon et s’est fait à l’idée
qu’il était devenu agent secret, même s’il a toujours un peu
de mal à tout prendre au sérieux », raconte Simon Pegg.
« C’est vraiment chouette de jouer un personnage depuis si
longtemps et de le voir évoluer du statut de geek qui ne sort
pas du labo — j’en avais d’ailleurs tout à fait l’allure dans
le troisième opus — à celui d’agent secret bien plus efficace
et en forme, paré de ses innombrables talents ». Tom Cruise
se dit ravi de l’évolution du rôle de Simon Pegg depuis qu’il
a rejoint l’équipe il y a plus de dix ans. « J.J. Abrams et moi
l’avons remarqué dans SHAUN OF THE DEAD où on l’a trouvé
remarquable. Au départ, il devait seulement tourner un ou
deux jours dans le troisième opus et regardez comme son
personnage a évolué depuis ! »
Alec Baldwin apparaît, lui, pour la deuxième fois dans lasaga
sous les traits de l’ancien directeur de la CIA Alan Huntley,
récemment nommé à la tête de l’IMF. « Il fallait absolument
qu’il revienne », déclare Christopher McQuarrie. « Souvent, on
me demande qui est la personne la plus drôle sur le tournage.
Tout le monde est très sympa mais personne n’est aussi marrant
qu’Alec Baldwin. C’est un tel plaisir de travailler avec lui ! ».
LES FEMMES DE
MISSION: IMPOSSIBLE
MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT met en scène quatre
femmes fortes, incarnées par quatre actrices formidables :
Michelle Monaghan qui fait son retour, mais aussi Rebecca
Ferguson, Angela Bassett et Vanessa Kirby. « On a eu une
chance incroyable de travailler avec quatre femmes si
fortes », souligne Christopher McQuarrie. « On avait bien
l’intention de féminiser le film et de donner à chacune
de ces femmes une identité bien à elle grâce à des rôles
solides de premier plan ».
Chaque fois qu’il entame un nouveau projet avec
Tom Cruise, Christopher McQuarrie lui pose la même
question : « Je lui demande ce qu’il attend de l’histoire,
ce à quoi il tient absolument. Cette fois, Tom a répondu : ‘Je
veux boucler l’histoire de Julia. Les gens me posent encore
des questions à son sujet’. Alors on est parti de là ».
Comme le savent tous les fans de la saga, Julia
est la femme d’Ethan, incarnée par Michelle Monaghan. Le
personnage apparaît pour la première fois dans MISSION:
IMPOSSIBLE 3, et semble mourir entre la fin du film et le
début de MISSION: IMPOSSIBLE - PROTOCOLE FANTÔME.
Elle fait une brève apparition dans ce film lorsque l’on
apprend que sa mort n’était qu’une mise en scène destinée
à la protéger des ennemis d’Ethan.
«
Comme ce film est l’aboutissement de tous
les précédents opus, on a beaucoup parlé d’émotion
et pour avoir de l’émotion, il était fondamental de faire
revenir Julia », explique Tom Cruise. « On joue beaucoup
avec le désir et le romantisme. Michelle fait un travail
exceptionnel, et c’est une personne formidable ».
Michelle Monaghan a été agréablement surprise
d’apprendre que son personnage serait de retour dans
MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT. « Je ne savais pas
du tout qu’ils envisageaient le retour de Julia et j’ai été
absolument ravie de l’apprendre ! », se souvient-elle. « C’est
un personnage génial et les fans se sont passionnés pour
leur histoire d’amour. Ethan a dû la laisser partir pour ne pas
la mettre en danger. À mes yeux, c’est la plus belle preuve
d’amour. Dans ce film, ils se sont retrouvés mais leur relation
a bien évolué ».
Ilsa Faust, ancien agent du MI6, porte le prénom du personnage d’Ingrid Bergman
dans CASABLANCA, Ilsa Lund. D’après Tom Cruise, c’est un clin d’œil de la part
de Christopher McQuarrie, qui voit beaucoup de ressemblances entre Rebecca Ferguson
et les actrices de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. « Rebecca est fantastique.
Elle a un charisme fou, elle est très sportive et son incroyable présence crève l’écran ».
Ilsa, qui poursuit ses propres objectifs et a une idée bien à elle de ce qu’est l’art
de l’espionnage, est d’abord en désaccord avec l’IMF. « Elle veille surtout à ses propres
intérêts », note l’actrice suédoise, qu’on a récemment vue dans THE GREATEST
SHOWMAN, LE BONHOMME DE NEIGE et LA FILLE DU TRAIN. « Chacun a ses propres
objectifs et ses propres desseins dans ce film. Parfois, on s’entraide, et parfois on se met
des bâtons dans les roues, ce qui crée beaucoup de tensions ».
Rebecca Ferguson et Simon Pegg, devenus amis sur le tournage de ROGUE NATION,
ont tout de suite retrouvé leurs habitudes sur le plateau. « Rebecca est une actrice
de grand talent qui joue un super personnage », estime Simon Pegg. « J’apprécie
le fait qu’Ilsa donne le change à Ethan, à la fois physiquement et intellectuellement :
elle n’est pas là pour qu’on la sauve. C’est vraiment génial d’avoir ces personnages
de femmes fortes qui commencent à occuper le devant de la scène. Il était temps ».
Vanessa Kirby, plébiscitée par la critique pour THE CROWN où elle interprète
la Princesse Margaret, la sœur amère de la Reine Elizabeth, campe Alana, alias
la Veuve Blanche. « Alana est un personnage mystérieux qui entre dans la vie d’Ethan
et s’avère être tout le contraire des femmes qu’il a connues jusque-là », raconte l’actrice.
« Elle incarne une autre vie possible, aux côtés de quelqu’un comme elle qui comprend
sa situation. Elle représente une tentation, pas seulement physique, mais aussi
sentimentale et intellectuelle ».
La Veuve Blanche a quelque chose de mystérieux aux yeux de Christopher McQuarrie.
« Elle se fait passer pour la présidente d’une organisation caritative, mais en réalité elle
est trafiquante d’armes et elle met en contact des terroristes avec des financiers. Il semble
qu’elle apprécie la compagnie de ces malfrats, mais on ne peut pas lui faire confiance ».
Angela Bassett joue le rôle d’Erika Sloane, qui remplace Alan Huntley (Alec Baldwin)
à la tête de la CIA à présent qu’il dirige l’IMF. Elle n’aborde pas son poste de la même
façon : « Erika Sloane est sans pitié et déterminée », note Christopher McQuarrie.
« Elle n’a aucune tolérance à l’égard de l’IMF et de ses intrigues, mais elle a aussi quelque
chose de déroutant dans sa façon de se comporter. J’ai adoré travailler avec Angela.
Elle apporte quelque chose de très particulier au film ».
L’actrice citée à la fois aux Oscars et aux Emmy Awards « respire l’intelligence, la force
et l’assurance », d’après Tom Cruise. « J’adore le personnage que McQuarrie a imaginé
pour elle et Angela l’incarne parfaitement. C’est une vraie force de la nature à l’écran
et c’est une femme absolument merveilleuse ».
LE MARTEAU
MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT fait intervenir un
nouveau personnage du nom d’August Walker, agent de
la CIA incarné par Henry Cavill, avec qui Erika Sloane
impose à Ethan de travailler. « C’est une sorte de joker
dans cette histoire », commente Christopher McQuarrie.
« Il y a pas mal de frictions entre lui et Ethan, et ça finit
par exploser au cours du film ».
Walker, le tueur le plus efficace de la CIA, poursuit
lui aussi ses propres objectifs funestes, comme l’explique
Henry Cavill: « C’est le genre à finir le boulot. C’est
lui qui élimine les gens que l’on ne peut pas capturer
vivants. Mais au-delà de ça, c’est surtout un anarchiste.
Il considère que l’ancien ordre mondial doit être éradiqué
pour permettre la survie des espèces et la mise en place
d’une utopie. Il joue le rôle d’un agent infiltré de la CIA,
tout en essayant de déclencher une guerre qui changera
le monde ».
Tom Cruise ne tarit pas d’éloges sur la prestation du héros
de MAN OF STEEL : « Il est très puissant, très sportif,
plein de charisme : il crève l’écran. Les gens vont pouvoir
constater qu’il ne fait pas les choses à moitié. McQuarrie lui
a écrit un rôle sur mesure. C’est le méchant parfait ».
Pour ce rôle, Henry Cavill a dû supporter des situations
particulièrement inconfortables au cours du tournage,
comme en témoigne Christopher McQuarrie : « Le
pauvre a participé à toutes les scènes tournées dans les
conditions les plus éprouvantes qui soient, notamment le
froid glacial, et sans beaucoup de vêtements sur le dos »,
raconte le réalisateur. « Il s’est notamment retrouvé à bord
d’un hélicoptère à la porte ouverte qui se déplaçait à 160
km/h, à 2000 mètres au-dessus d’un glacier en plein cœur
de l’hiver néo-zélandais, ou encore suspendu à une falaise
de 600 mètres de haut en Norvège. Il s’est toujours montré
enthousiaste, n’hésitant jamais à foncer tête baissée.
Henry est un vrai gentleman et un acteur fantastique.
C’est quelqu’un avec qui il est très agréable de travailler
et qui a beaucoup d’humour ».
LE SCÉLÉRAT
Sean Harris reprend le rôle de Salomon Lane,
le méchant de ROGUE NATION qui cherche
maintenant à se venger d’Ethan pour ce qu’il lui
a fait dans l’épisode précédent. « Lane accuse Ethan
d’avoir détruit tout ce qu’il avait construit », explique
le réalisateur. « Pour lui, le véritable méchant, ça
n’est pas lui mais Ethan, et il est bien décidé à le
lui prouver. Ce qui commence comme une simple
mission consistant à récupérer du plutonium volé
s’avère en fait n’être qu’un piège tendu par Lane ».
Sean Harris a lui aussi vécu un certain nombre
d’expériences particulièrement intenses au cours
du tournage : « On ne peut pas se préparer
à se retrouver ligoté dans une camisole de force
à l’arrière d’une BMW conduite par Tom Cruise qui
fonce à 160 km/h dans les rues de Paris », souligne
Christopher McQuarrie. « La scène est assez drôle
à regarder parce qu’il faut qu’il reste dans la peau
de son personnage tout au long de cette séquence
de conduite effrénée. Lane est un personnage
à la concentration parfaite, qui n’a peur de rien,
si bien que Sean doit garder un visage presque
impassible. Ça n’est pas facile mais il s’en sort
très bien ».
Dans une autre scène, Lane est transporté
à l’arrière d’un camion qui se retrouve projeté
dans la Seine. « Un gigantesque mur d’eau surgit
à la manière d’un personnage venu l’attaquer »,
révèle Christopher McQuarrie. « On a immergé
le camion dans l’eau et on l’a retourné, sans bouger
la caméra, ce qui explique que l’orientation de l’eau
ait l’air si étrange. Sean m’a dit qu’il pouvait retenir
sa respiration pendant 45 secondes mais une fois
la tête en bas, il a fallu qu’il souffle par le nez, si bien
qu’il s’est immédiatement retrouvé de 45 secondes
d’air à plus d’air du tout. Il faut dire en sa faveur
qu’on a dû refaire la scène au moins 10 ou 12 fois
pour réussir à saisir le plan parfait ».
RIEN DE MIEUX
QUE LA RÉALITÉ
Si Christopher McQuarrie a volontairement élaboré
une esthétique nouvelle pour le film, il savait qu’il était
essentiel de ne pas omettre les valeurs fondamentales de cette
saga si emblématique. « MISSION: IMPOSSIBLE repose
essentiellement sur les cascades sans trucage, les effets
spéciaux, et le tournage en extérieur, en utilisant le moins de
fonds verts possibles », résume-t-il. « Tom est prêt à réaliser
à peu près tout ce qu’on peut imaginer. Il faut donc trouver
le moyen de positionner la caméra de façon à ce qu’on
voie que c’est bien lui qui exécute ses propres cascades
et c’est la raison pour laquelle tout est pensé de façon
à ce que Tom soit au cœur de l’action ».
Dans chaque film de la saga, Tom Cruise réalise une cascade
inoubliable où il joue avec la mort. Dans MISSION: IMPOSSIBLE
- PROTOCOLE FANTÔME, il s’agissait pour lui d’escalader le
Burj Khalifa de Dubai, le gratte-ciel le plus haut du monde.
Dans MISSION: IMPOSSIBLE - ROGUE NATION, il devait
rester accroché à la porte d’un avion de transport militaire
Airbus A400M Atlas pendant le décollage.
Pour MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT, Tom Cruise
et Christopher McQuarrie ont mis la barre encore plus haut
en matière de sensations fortes en élaborant toute une série
de cascades inoubliables qui vont certainement faire bondir
les spectateurs de leur siège. « Tom a passé plus d’un an
à se préparer pour ce film », confie Christopher McQuarrie.
« Beaucoup de rumeurs ont circulé sur la nature
de LA cascade qu’il allait effectuer cette fois. Il a fallu
que j’explique qu’il en préparait en fait toute une série.
C’est la séquence la plus périlleuse que j’aie jamais vue ;
Tom était en danger à chaque instant ».
Si les cascades délirantes réservent un summum
de sensations fortes, on évite cependant de dépasser
la limite du crédible, comme l’explique Wade Eastwood,
chef-cascadeur et réalisateur 2ème équipe. « Il ne s’agit pas
d’un de ces films de super-héros où les types font des bonds
de 200 mètres depuis le toit d’une voiture pour atterrir
confortablement sur leurs deux jambes. On veut des scènes
d’action qui soient réalistes. Je pense que c’est la raison
pour laquelle les spectateurs s’identifient au personnage
d’Ethan Hunt : c’est un être humain comme les autres. Il sait
ce qu’il a à faire. Il ne choisit pas toujours la façon la plus
simple d’arriver à son but mais il donne tout ce qu’il a ;
il faut donc imaginer des cascades à couper le souffle mais
qui puissent aussi faire sourire et rester crédibles ».
UNE MISSION
INTERNATIONALE
Comme les derniers opus, MISSION: IMPOSSIBLE
FALLOUT emmène l’équipe de l’IMF dans un tour du monde
aux paysages plus époustouflants les uns que les autres.
« L’une des caractéristiques de la saga, c’est que c’est une
sorte de récit de voyage », note le producteur Jake Myers. « Le
premier volet est célèbre pour avoir été tourné en République
Tchèque et dans d’autres pays d’Europe. Ça a été l’occasion
de montrer aux spectateurs américains qu’ils pouvaient
voyager aux côtés des personnages dans des endroits qu’ils
ne visiteraient probablement pas autrement. Au fil de
la saga, les aventures dépeintes sont devenues de plus en
plus multiculturelles et susceptibles de toucher un public
plus international ».
C’est en réalisant MISSION: IMPOSSIBLE -
ROGUE NATION que Christopher McQuarrie s’est rendu
compte qu’il était important de tourner dans des lieux
spectaculaires. « C’est devenu une de mes obsessions »,
raconte-t-il. « Je n’avais qu’une idée en tête : repérer avec
mon équipe des lieux de tournage qui donnent au film à la
fois profondeur, ampleur et envergure ».
C’est le chef-décorateur Peter Wenham et le régisseur
d’extérieurs Ben Piltz qui se sont mis en tête de dénicher
de nouveaux lieux de tournage à couper le souffle. Lorsque
Peter Wenham s’est engagé dans ce projet, l’une de ses
premières missions a été de noter sur une carte tous les
endroits déjà visités par les films de la saga. « On ne voulait
pas se répéter », explique-t-il. « On voulait entraîner
le spectateur dans des territoires inexplorés ».
D’après Piltz, McQuarrie était très ouvert à toutes les
suggestions de lieux de tournage originaux. « Son principe,
c’était, « Trouvez-moi un lieu cool, et j’écrirai les scènes en
fonction ».Le tournage de MISSION: IMPOSSIBLE FALLOUT
a débuté en mars 2017 à Paris. « Tom et moi, on adore
Paris, et on voulait que le film mette en valeur cette ville »,
explique McQuarrie. « On avait vu C’ÉTAIT UN RENDEZVOUS,
un court-métrage de 8 minutes qui consiste en une
traversée à grande vitesse de la ville, filmée depuis l’avant
d’une voiture de sport. On voulait rendre hommage à ce
court-métrage, qui passe par tous les lieux emblématiques
de Paris et on a eu beaucoup de chance que la mairie nous
ait permis de le faire ».
Cruise y a également vu l’occasion de rendre hommage
à la tradition cinématographique de la capitale française.
« Tellement de grands films ont été tournés à Paris : c’est
vraiment la ville du cinéma », déclare-t-il. « C’était vraiment
incroyable de pouvoir mettre la ville à l’honneur, d’y tourner
et de plonger les spectateurs dans cet univers ».
Cependant, les auteurs étaient déterminés à montrer
la Ville Lumière sous un jour différent, comme l’explique
Wenham. Le film offre ainsi de nombreux plans de la ville
vue du ciel. « On a fait appel à l’armée et nous avons eu
le droit d’utiliser un hélicoptère qui nous a permis d’avoir
une perspective vraiment incroyable pour toutes ces prises
de vue aériennes de Paris : ces plans de la ville sont inédits
car on obtient très rarement ce type de dérogations ».
DE L’ARC
DE TRIOMPHE
À L’OPÉRA GARNIER
La première scène d’action d’envergure se déroule à Paris :
Ethan Hunt est lancé dans une course-poursuite effrénée
entre une moto, une BMW M5 de collection datant de 1986
et un camion blindé. Le tournage de cette séquence a nécessité
la fermeture de plusieurs sites touristiques du centre de Paris,
comme l’Arc de Triomphe et l’avenue de l’Opéra qui mène
jusqu’à l’Opéra Garnier.
« La mairie de Paris a été épatante », raconte McQuarrie.
« Ils nous ont garanti l’accès à l’Arc de Triomphe pendant
deux heures un dimanche matin, entre 6 heures et 8 heures :
on avait le monument rien que pour nous ! Au moment
du lever du soleil, nous n’avions plus qu’une heure et quart
pour tourner toute la scène, si bien que toutes les équipes de
caméramans devaient être parfaitement synchronisées pour
que les prises de vue puissent s’enchaîner sans accroc ».
Des accrocs, il y en a tout de même eu au moins un, comme
s’en souvient Cruise. « L’un des mécanismes de sécurité de la
moto ne marchait pas très bien et on était en train de perdre du
temps. McQuarrie est venu me demander ce que je voulais faire.
J’ai juste démarré la moto et j’ai dit, « Mon pote, il faut qu’on
tourne. Tu n’as qu’à sortir la caméra et je prendrai ce virage aussi
rapidement que me le permettra cette moto’. Et on s’en est sorti! »
Même Eastwood, crédité plus d’une soixantaine de fois
comme cascadeur et chef-cascadeur, reconnaît aujourd’hui avoir
été particulièrement inquiet lors du tournage de cette séquence,
qui a mobilisé 70 véhicules pilotés par des cascadeurs, tentant
d’éviter la moto de Tom Cruise lancée à pleine vitesse et roulant
à contre-sens—le tout, sans casque. « Un coup mal placé
sur la tête, et l’accident peut être fatal », explique Eastwood.
« C’était une vraie source d’inquiétude, mais cette scène était
indispensable au film, si bien qu’il nous a fallu faire en sorte
de sécuriser le plateau au maximum. J’étais quand même
très soulagé quand ça s’est terminé ».
Pendant une partie de la course-poursuite, Ethan conduit
une berline BMW M5 de collection dans des escaliers en pierre.
Eastwood avait expliqué à Cruise qu’il devait lancer la voiture,
lui faire faire un tour à 180 degrés, et, alors que le véhicule était
encore dans les airs, tourner le volant, appuyer sur l’embrayage
et passer la première dans les dix derniers degrés de la rotation.
« Il faut toute une vie d’entraînement aux cascadeurs et aux
conducteurs professionnels pour y arriver, et quand une cascade
exige autant de précision, il est très rare que cela marche
pile poil à chaque fois. Il n’a fallu que quatre prises à Tom -
et sur les quatre, trois étaient parfaites ».
Dans le film, Ethan et Walker sont parachutés d’un
avion militaire C-17 Globemaster à 8000 mètres d’altitude
et atterrissent sur le toit d’un immeuble en verre… avant
de se rendre compte qu’ils n’ont aucun moyen d’en redescendre.
Ethan rampe jusqu’à un fil haute tension, le déconnecte et s’en
sert comme d’une liane pour récupérer Walter et dévaler les 36
mètres qui les séparent de la terre ferme en rappel.
Cette manœuvre a été la première cascade de Cavill au cours
du tournage. « Je me rappelle m’être dit, « ça va être trop marrant,
ça va être cool », se souvient-il. « Mais vous n’avez pas vraiment
conscience de la hauteur de l’immeuble avant d’être acheminé
jusqu’en haut pour le début de la cascade ».
BIENVENUE EN
NOUVELLE-ZÉLANDE
L’équipe de tournage s’est ensuite fixée à Queenstown,
sur la magnifique île néo-zélandaise de South Island. C’est en juin
2017 que techniciens et acteurs y ont débarqué pour tourner
les scènes d’hélicoptère terrifiantes du film. « South Island
possède beaucoup de grandes étendues sauvages, auxquelles on
ne peut accéder qu’en hélicoptère », explique Myers, producteur
du film. « L’île est très bien pourvue en dispositifs aéronautiques,
et il y a beaucoup de pilotes expérimentés en raison de la forte
demande pour les excursions touristiques en hélicoptère ». C’était
le début de l’hiver dans l’hémisphère Sud, et les journées étaient
extrêmement courtes : le travail de harnachement des hélicoptères
et l’acheminement de l’équipe du camp de base jusqu’aux divers
sites du tournage commençaient bien avant le lever du soleil.
En Nouvelle-Zélande, la production a d’abord tourné dans
la Rees Valley, à côté de Glenorchy, bourgade située à environ
une heure et demi de route de Queenstown. Wenham, le chef
décorateur, y a installé un vaste camp médical mobile, ainsi
qu’une partie d’un village kashmiri. Ethan et l’équipe de l’IMF
retrouvent la trace de Lane jusqu’au village, à la poursuite
du plutonium. Quand ils arrivent au campement, Ethan est
très surpris d’y retrouver Julia et son nouveau mari Erik, tous deux
médecins, qui tentent d’enrayer une épidémie de variole.
Le premier jour de tournage, juste après le coucher du soleil,
la tribu Maori locale et le Chef David Higgins ont dansé le Powhiri,
un rituel de bienvenue pour les invités d’honneur. Comme
le raconte Rhames, la tribu, les acteurs et toute l’équipe se sont
rassemblés devant l’un des décors de village kashmiri tandis que
le chef appelait l’esprit de ses ancêtres. « C’est quelque chose
que j’avais déjà vu en Afrique », raconte l’acteur. « Le fait qu’ils
nous aient laissés tourner sur leur terre sacrée ajoute vraiment une
dimension supplémentaire au film ».
La cérémonie a été l’un des moments les plus mémorables
du tournage pour Michelle Monaghan. « C’était un si grand
honneur », explique-t-elle. « Après la cérémonie, ils nous
ont offert de magnifiques pierres sacrées, que je conserve
précieusement en lieu sûr. »
SUSPENDU
PAR UN FIL
La première cascade tournée en Nouvelle-Zélande a été
surnommée « la longue corde » : Tom Cruise devait se hisser
le long d’une corde suspendue à un hélicoptère volant à 600
mètres d’altitude, puis il était censé se jeter dans le vide
sur une douzaine de mètres pour finalement atterrir sur
la charge suspendue à la corde et rebondir dessus.
« C’était assez terrifiant », raconte Myers. « Tom était censé
sauter à l’élastique… d’un hélicoptère. Le plus gros risque,
c’était qu’il s’emmêle dans l’élastique, et nous avons donc
dû créer un système pour empêcher qu’une telle catastrophe
ne se produise, tout en maintenant Tom dans un harnais de
sécurité. On avait des pilotes habitués à la ‘longue corde’
qui étaient très réactifs quant aux changements de direction
du vent. Lorsqu’il est arrivé aux patins de l’hélicoptère,
il a continué à grimper, donc on a pu tourner une séquence
beaucoup plus longue que ce qu’on espérait ».
Cavill se rappelle avoir observé la scène depuis un lieu sûr.
« Voir Tom grimper le long de cette corde puis tomber dans
le vide était assez hallucinant. La seule chose à laquelle
il était attaché, c’était l’hélicoptère ; s’il y avait eu un gros
coup de vent ou le moindre problème, ça aurait pu être
très, très dangereux. Cette équipe a conçu beaucoup de
cascades auparavant mais quand il s’est jeté dans le vide,
on a vraiment tous poussé un cri et c’était exactement l’effet
recherché ».
Selon Cruise, cette cascade a été conçue et planifiée
pendant deux ans. « C’est très certainement l’une des
cascades les plus extrêmes de ce film mais on ne peut
pas obtenir ce genre de résultat avec un fond vert. C’est
un exercice très technique : il faut déterminer la charge
que peut porter l’hélicoptère, où positionner les caméras
et pour quels angles de vue. Tous les équipements doivent
être vérifiés : le moindre petit élément mal fixé qui viendrait
frapper les pales de l’hélicoptère pourrait être un problème.
Les pilotes et l’équipe de cascadeurs ont fait un énorme
boulot ».
Cette scène a aussi demandé à Cruise une préparation
physique considérable. « Cela fait longtemps que
je m’entraîne pour cette scène », raconte-t-il. « La montée
était très difficile. Ce n’est pas évident de reprendre son
souffle parce qu’il y a moins d’oxygène lorsque l’on est en
altitude, notamment à cause de la très basse pression sous
les pales du rotor. Il faisait un froid glacial et je portais
un harnais qui coupait ma circulation, si bien que mes
jambes étaient complètement engourdies. Ensuite, vous
prenez conscience que c’est une chute de 12 mètres de
haut et que vous n’avez aucune idée de ce qui risque de
se passer. Quand on fait une chute libre, il y a un moment
où il faut juste finir par lâcher prise. La première fois, mes
mains étaient paralysées, comme si je ne pouvais pas lâcher
la corde ».
Même après avoir lâché prise, Cruise a dû apprendre
à contrôler sa position en tombant. « Je voulais atterrir sur
mon sac à dos et rouler », raconte-t-il. « Je savais qu’il
y allait avoir un gros impact et que cela pouvait me faire
perdre connaissance. Si je m’étais cogné l’épaule trop fort
ou si j’avais atterri tête la première, ça aurait pu très mal
se passer ».
La cascade était encore plus difficile que celle
de MISSION: IMPOSSIBLE - ROGUE NATION, dans laquelle
Cruise est suspendu à l’extérieur d’un avion en plein vol.
« Le A400, c’était une cascade très dangereuse », explique
Myers, « mais l’avion était en position fixe. Ça n’a rien
d’aussi dangereux que de travailler avec un hélicoptère, aux
prises avec le vent, la météo, et les autres hélicoptères qui
se retrouvent en même temps dans les airs ».
ACROBATIES
AÉRIENNES
L’une des séquences d’action les plus spectaculaires
est une course-poursuite haletante en hélicoptère à travers
les canyons tortueux des Alpes du Sud néo-zélandaises.
Cruise a effectué un stage intensif de pilotage, qui a débuté
au Texas sous la direction de Tim McAdams, pilote en chef
des hélicoptères Airbus; l’entreprise a d’ailleurs fourni
les appareils qui apparaissent au cours de la course-poursuite.
Il s’est ensuite rendu en Angleterre, où il a collaboré avec
des pilotes spécialisés en voltige aérienne, afin d’apprendre
les quelques techniques de pilotage qu’exigeaient les
cascades de ce film. Puis, McAdams a accompagné Cruise
en Nouvelle-Zélande et l’a suivi de près lors de chaque prise.
« Je suis pilote instructeur depuis 35 ans et au cours
de ma carrière, j’ai rencontré très peu d’élèves aussi
concentrés et aussi déterminés à ne faire aucune erreur »,
raconte McAdams. « Je me rappelle, un jour, je venais de
lui apprendre à faire du sur place. Si je lui disais, ‘C’est pas
mal du tout’, il me répondait aussitôt, ‘Il faudrait que ça soit
encore mieux’. Il a travaillé des heures pour maîtriser cette
technique. Il y a un moment où je lui ai demandé ‘Est-ce que
ça va ?’ Il m’a juste regardé et il m’a répondu : ‘Je ne me suis
jamais autant amusé de toute ma vie !’ »
En Nouvelle-Zélande, Cruise s’est également entraîné
avec Simon Spencer-Bower, l’un des pilotes instructeurs
les plus connus et respectés au monde. « Tom est excellent
en vol à basse altitude », explique Spencer-Bower. « Il adore
ça mais il fait preuve d’une grande prudence car il est
conscient des dangers liés à l’exercice. Et il apprend à une
vitesse incroyable. Dès qu’on lui montrait quelque chose,
il le maîtrisait ».
C’est à bord du tout dernier modèle d’Airbus H125
(anciennement le AS350) que Tom Cruise a exécuté
cette acrobatie : il s’agit d’un appareil extrêmement
performant, pourvu d’un seul moteur, dont se servent les
forces de l’ordre. Cruise n’avait qu’une hâte : se saisir
des commandes de l’hélico, et monter à bord du cockpit
vitré équipé d’un tableau de bord entièrement numérique.
« Le nom de cet hélico, c’est l’Écureuil », détaille-t-il. « C’est
un bon hélicoptère, qui a juste la puissance nécessaire…
Et qui est vraiment très beau à regarder ! »
Dans cette scène de course-poursuite, le personnage de
Cavill, Walker, vole à bord d’un hélicoptère Airbus BK17,
piloté en réalité par Marc Wolff, qui a également été
coordinateur prises de vue aériennes sur le tournage.
« C’était sans doute le plus gros défi de toute ma carrière
et pourtant, ça ne fait que 48 ans que j’exerce et j’ai travaillé
sur plusieurs centaines de films ! » s’exclame Wolff. « C’est
une longue séquence, avec de nombreux lieux différents,
tous aussi dangereux les uns que les autres. Il y a beaucoup
d’hélicoptères qui volent les uns autour des autres. Certains
jours, il nous arrivait de devoir déplacer toute l’équipe en
hélicoptère à travers les montagnes (13 hélicos en tout),
si bien qu’il était primordial de tout planifier et d’anticiper
tous les risques qui étaient nombreux ».
Y a-t-il eu seulement une séquence aérienne qui n’ait
pas été dangereuse ? McQuarrie cherche encore ! « Dans
le cas de Tom, il fait trois boulots à la fois : il est pilote,
il manœuvre la caméra et il joue. C’est incroyablement
difficile. Et pour ne rien faciliter, nous volions dans
un endroit particulièrement étroit, soumis aux caprices
du vent ».
Étant donné que la communication s’avérait très difficile
une fois toute l’équipe en place, chaque jour de tournage
dans le canyon commençait par un briefing aux aurores sur le
camp de base. « On se mettait en cercle et, à l’aide de petits
hélicoptères en plastique, on montrait ce que les hélicos
étaient censés faire », explique McQuarrie.
La séquence aérienne a été extrêmement périlleuse,
comme l’explique Myers. « Les pilotes qui volent à travers
ces canyons sont des gars du coin qui font ça depuis
des années, et peu d’entre eux sont d’ailleurs capables
de voler à très basse altitude, au ras du sol, et de suivre
les contours sinueux du fleuve. Tom disposait de très
peu de temps pour s’entraîner et en plus, il pilotait tout
lui-même. La plupart des cascades que l’on a faites avec
Tom au fil des années ont toujours comporté un dispositif
de sécurité, comme un câble de sûreté, ou quelque chose
pouvant le rattraper à la dernière minute, comme lorsqu’il
avait escaladé la tour Burj Khalifa ou lors de la cascade
avec le A400. Mais pour cette scène d’action-là, tout
reposait sur Tom. S’il se trompait dans les commandes,
même une seule fois, c’était mort. Ça a été un moment
extrêmement stressant, et à chaque fois qu’il revenait sain
et sauf, je poussais un grand soupir de soulagement ».
La course-poursuite trouve son apothéose à Milford
Sound, dans une scène particulièrement complexe
au cours de laquelle Walker se met à tirer sur Ethan, qui
doit s’éloigner en effectuant un virage dynamique connu
sous le nom de « wing over ». L’hélicoptère de Cruise vole
ensuite au ras d’un lac avant de plonger en spirale dans
une cascade.
« Les spirales sont extraordinairement dures à réaliser »,
remarque McQuarrie. « J’ai volé avec Tom et son instructeur
lui a montré comment en faire une. Ce type avait passé
toute sa vie à voler. Je ne m’attendais pas à ce que Tom soit
capable d’accomplir un tel exploit. Puis, pendant trois ou
quatre jours, j’ai observé Tom, qui n’arrivait à faire qu’une
spirale au début. À la fin, il était capable de les enchaîner
sans s’arrêter, et c’était franchement effrayant pour nous
qui regardions la scène sur une caméra : nous n’avions
aucun sens de la profondeur, et chaque spirale nous
donnait l’impression qu’il allait s’écraser en plein vol ».
CHAQUE PAS COMPTE
Après les cascades toutes plus dangereuses les unes que les autres réalisées par Cruise
en Nouvelle-Zélande, personne ne s’attendait à ce qu’une course-poursuite relativement
simple sur les toits de Londres tournée en août 2017 ne vire au cauchemar. Cette séquence
se déroule dans plusieurs sites emblématiques de Londres, parmi lesquels la Cathédrale
Saint Paul, la Gare Blackfriars et le musée Tate Modern : au départ, il s’agissait simplement
d’une scène d’action permettant de lier les deux actes du film… Mais comme souvent sur
les tournages de MISSION: IMPOSSIBLE, la scène a gagné en complexité et en envergure.
C’est pendant le tournage de cette scène de course-poursuite que tout a changé.
« Tom a très bien réussi la cascade mais il a immédiatement compris qu’il s’était cassé
la cheville », se rappelle McQuarrie. « Il y avait quatre caméras pour filmer la scène, dont
une braquée droit sur lui ; il a donc pris sur lui et a couru le plus vite possible pour sortir
du champ avant de s’effondrer par terre ».
Cruise explique qu’il était lancé à toute vitesse car il voulait que le public sente que
Hunt se jetait dans cette course avec l’énergie du désespoir, prêt à tout risquer pour
accomplir son objectif. « L’impact de cette scène était décisif, j’étais censé m’être fait
tirer dans les côtes. Pendant une demi-seconde, j’ai étendu mon pied pour essayer de
l’assouplir… Et à la seconde où mon pied a heurté le mur, je me suis dit « Oh merde’…
Mais je savais qu’il fallait aller jusqu’au bout de la prise, si bien que je me suis débrouillé
pour sortir du champ ».
Après la scène, McQuarrie s’est rendu auprès de Cruise. « Il tenait sa jambe en l’air
et il m’a dit, ‘Je crois bien que c’est cassé’. Je me souviens lui avoir dit, ‘Regardons
le côté positif : on ne sait pas encore ce qui est cassé’. J’ai vécu assez d’aventures
et de mésaventures avec Tom pour savoir qu’un désastre est une opportunité pour faire
encore mieux et aller encore plus loin ».
Une IRM a ensuite révélé que l’astragale de Cruise - la partie inférieure de la cheville,
juste au-dessus de l’os du talon - était cassée. « C’était une blessure grave », explique la star.
« Au début, les médecins m’ont dit qu’il me faudrait 9 mois pour récupérer. J’ai fait tout ce
que j’ai pu pour me remettre le plus rapidement possible avec de la kiné et un entraînement
spécifique 10 à 12 heures par jour. Six semaines plus tard, on reprenait le tournage.
Dix semaines plus tard j’étais à nouveau capable de courir, très lentement, et en trois mois
je pouvais à nouveau sprinter. J’ai passé 2 jours à sprinter sur le toit de la gare Blackfriars,
et je n’ai pas pu marcher pendant trois jours après ça ! »
Heureusement, l’essentiel du film avait déjà été tourné au moment de l’accident ;
McQuarrie a donc pu commencer le montage assez rapidement. « Dès que j’ai entamé
le montage, j’ai regardé le film d’un œil neuf, et ça, je n’aurais pas pu le faire avant »,
explique le réalisateur. « Ça m’a donné l’opportunité de réécrire une partie de l’histoire
et de finaliser le script. Cet accident a finalement été plutôt bénéfique sur le long terme ».
C’EST PASSÉ
À UN CHEVEU…
À la fin de la scène de course-poursuite aérienne, les deux
hélicoptères de Hunt et Walker entrent en collision et vont
s’écraser en haut d’une montagne. Cette cime marque
l’apogée du film, le décor parfait pour le combat entre ces
deux adversaires. McQuarrie voulait que la scène se déroule au
bord d’un précipice mais malgré les nombreuses chaînes de
montagnes en Nouvelle-Zélande, l’équipe chargée de repérer
les lieux de tournage n’a pas pu trouver de lieu satisfaisant.
C’est donc au bout d’intenses repérages à travers le monde
que l’équipe s’est fixée sur Preikestolen (« La Chaire »),
en Norvège, un petit plateau pourvu de falaises extrêmement
escarpées, qui se jettent dans un fjord avec un à-pic de
600 mètres. Si l’endroit offrait un décor spectaculaire
pour cette scène de combat, il n’était pas particulièrement
facile d’y tourner. Pour commencer, Preikestolen est soumis
à des variations météorologiques drastiques, qui peuvent
passer de la grêle à la neige ou de la pluie au soleil, sachant
que ces variations climatiques extrêmes peuvent se produire
la même journée. La deuxième fois que l’équipe s’est rendue
sur place pour effectuer des repérages, le vent était tellement
fort qu’ils ont dû avancer en rampant afin de ne pas tomber
dans le précipice. Et la météo ne faisait qu’empirer à mesure
que l’hiver approchait. Ces conditions climatiques extrêmes
n’ont pas laissé beaucoup de temps à Cruise pour se remettre
de son opération.
« Tom et Henry devaient se battre là, dans un froid
polaire et sur un terrain assez instable », raconte McQuarrie.
« À ce moment-là, Tom avait toujours le pied cassé, si bien
que c’était vraiment très dur pour lui ». Le tournage avait été
retardé pour des raisons météorologiques, et tout le monde
doutait de pouvoir le terminer avant que l’hiver ne s’installe
pour de bon. Le tournage s’est achevé, mais 15 minutes après
que le dernier hélicoptère transportant l’équipe ne s’envole,
un blizzard a enseveli tout le décor, équipements compris,
sous la neige. Une partie du matériel a même dû être laissée
sur place jusqu’au printemps et la fonte des neiges.
LA CHUTE
OPÉRATIONNELLE
La chute opérationnelle avec ouverture à basse altitude
(aussi appelée HALO) est une technique de parachutage
militaire d’élite, utilisée pour les unités qui se posent dans
des zones ennemies sans être repérées. Sur le tournage
de MISSION: IMPOSSIBLE - FALLOUT, Cruise est devenu
le premier acteur d’un long-métrage à sauter d’un Boeing C-17
Globemaster III à plus de 7500 mètres d’altitude. La cascade
devait initialement être tournée à RAF Brize Norton, une
base de l’armée de l’air anglaise située à 120 kilomètres au
nord-ouest de Londres. Certaines des scènes en extérieur
et en intérieur y ont été tournées mais le retard causé par
l’accident de Cruise repoussait le tournage jusqu’en hiver,
ce qui l’empêchait de suivre l’entraînement nécessaire à la
réalisation de cette cascade.
« J’avais vraiment besoin d’un stage intensif de parachute
parce que cette séquence est très technique et, pour être tout
à fait honnête, extrêmement dangereuse », confie Cruise.
Une partie de l’entraînement s’est déroulée aux studios
anglais de Leavesden. C’est là que Neil Corbould, le superviseur
effets spéciaux, a piloté la construction de la plus large soufflerie
au monde. « Nous l’avons élaborée à Latvia avec Aerodrome »,
dit-il. « Ils ont fait un boulot formidable. On a mis 6 semaines
à la concevoir et seulement 5 mois à la construire ».
Une soufflerie normale pour un entraînement en parachute
possède généralement un moteur de 800 kilowatts qui permet de
générer des vents de 130km/h, d’après Corbould. La soufflerie
construite pour le tournage est équipée de quatre moteurs
similaires, alimentés par quatre générateurs de mégawatts
et des hélices dernier cri, qui lui permettent de soulever
4 personnes à une hauteur de plus de 20 mètres.
Après la fin du tournage en février 2018, l’équipe
de parachutisme s’est envolée pour Abu Dhabi avec
Tom Cruise, qui devait accomplir un minimum de 100 sauts
en parachute avant de pouvoir filmer la séquence HALO. Outre
ces entraînements, Cruise et Walker ont dû s’entraîner à utiliser
l’oxygène pour les vols en très haute altitude.
« Le plus gros risque quand vous volez à 7500 mètres
d’altitude, c’est l’hypoxie - c’est-à-dire, le manque d’oxygène »,
explique Allan Hewitt, ancien membre des Diables Rouges
(l’équipe de démonstration du régiment de parachutistes de
l’armée britannique), qui a réuni une équipe de parachutistes
d’élite pour travailler avec Cruise sur cette scène. « Vous
êtes un peu euphorique au début, puis votre cerveau s’arrête
de fonctionner. Il fallait qu’on ait quelques parachutistes
de sécurité avec nous, comme ça, si jamais Tom souffrait
d’hypoxie pour une raison ou une autre, on pouvait
immédiatement s’en rendre compte et arrêter le tournage.
Quand vous souffrez d’hypoxie, vous ne le savez pas vousmême.
Vous pensez que tout va bien donc c’est une situation
très dangereuse ».
Un autre membre important de cette équipe a été le Dr.
Anna Hicks, médecin agréée de l’aviation militaire, avec
un intérêt tout particulier pour le parachute, et spécialiste
aéromédicale des autorités générales de l’aviation civile
aux Émirats Arabes Unis. C’est elle qui s’est assurée que
les acteurs et l’équipe étaient aptes à subir les conditions
extrêmes de ce vol à très haute altitude, tout en les guidant
pendant les vols et en sautant avec eux comme parachutiste
de sécurité.
L’agence de production twofour54, installée à Abu Dhabi
et dirigée par Son Excellence Maryam Almheiri a négocié un
accord avec les Forces Armées des Émirats Arabes Unis pour
accéder au C-17 Globemaster ainsi qu’à un Viking Air DHC-6
Twin Otter, avion à décollage et atterrissage court, utilisé pour
les répétitions.
« Par chance, l’armée des Émirats Arabes Unis savait
qu’on voulait tourner un film et ils ont voulu y participer »,
raconte Cruise. « Ils adorent le cinéma ici, et je leur suis très
reconnaissant de nous avoir apporté leur aide. On n’avait
aucune idée de la manière dont on allait procéder jusqu’à
ce qu’on arrive à Abu Dhabi et qu’on commence à répéter.
S’ils n’étaient pas intervenus pour nous aider pendant tout
le processus, nous n’aurions probablement pas pu réussir
cette scène ».
Cette cascade posait un tout autre défi, dont
les conséquences pouvaient être fatales. À 7500 mètres
d’altitude, il était impératif que Cruise et Cavill portent
des casques diffusant de l’oxygène, mais les casques
standard couvrent entièrement le visage : le département des
accessoires a donc dû mettre au point et fabriquer un casque
spécial « héros », en collaboration avec Hewitt.
« Vous avez besoin d’un équipement spécialisé pour
l’oxygène, et les seules personnes qui en disposent sont
les militaires », explique cet expert du parachutisme. « Leur
équipement est conçu pour leur sauver la vie jusqu’à ce qu’ils
atteignent une altitude plus sûre. Ce n’est pas conçu pour de
la chute libre, si bien qu’on a dû adapter tout l’équipement
en oxygène. Il fallait un casque recouvrant tout le visage
susceptible d’aller jusqu’à 7500 mètres au-dessus du sol -
et on n’avait jamais fait ça. Nous avons dû partir de zéro pour
arriver à concevoir ce casque ».
Hewitt s’est notamment entouré du maquettiste TobyShears
et du spécialiste de modélisation et conception assistée par
ordinateur Dan Rutter pour créer ce dispositif. « Tout d’abord,
on a imprimé les casques en 3D, dans une résine très dure »,
explique Shears, « mais ils n’étaient pas assez solides, si bien
qu’on a électro-formé les différentes parties en les recouvrant
de cuivre, ce qui les a considérablement renforcées, puis on
a peint le tout en noir. L’un des éléments les plus difficiles
à intégrer, a été les petites LED placées tout autour du visage
des acteurs pour les éclairer. Les ampoules étaient recouvertes
de silicone pour qu’il n’y ait pas de risque qu’une étincelle
enflamme l’oxygène si jamais une ampoule venait à sauter ».
Le planning d’entraînements pour cette chute opérationnelle
à basse altitude était particulièrement rigoureux. Jour et nuit,
Cruise devait sauter quatre ou cinq fois depuis le Twin Otter,
avant d’effectuer trois sauts supplémentaires du C-17.
La plupart des parachutistes s’entraînent avec une réelle
intensité pendant deux semaines sans interruption - pas plus.
Mais lorsque le tournage a commencé, cela faisait déjà plus
de quatre semaines que Cruise avait débuté son entraînement.
« Je me disais, ‘Je suis plutôt sportif, je vais sauter 10 à 15
fois par jour, et on va finir ça vite fait, bien fait’ », raconte
l’acteur. « Mais quand on a commencé l’entraînement,
j’ai vite changé d’avis ! Ça a été très intense physiquement
pour nous tous ».
Dans cette scène, Hunt saute du C-17 pour sauver
Walker qui dégringole en chute libre dans les airs, foudroyé
par un éclair et inconscient. Cette tentative de sauvetage
nécessitait une série d’acrobaties aériennes en parachute que
beaucoup de parachutistes chevronnés trouvent extrêmement
complexes. Pour ne rien arranger, McQuarrie et Cruise
voulaient que la scène se déroule au crépuscule, ce qui
signifie qu’ils n’avaient qu’un seul créneau par jour pour
réussir la prise : une véritable MISSION: IMPOSSIBLE !
« Effectuer un sauvetage quand quelqu’un est en chute
libre est une manœuvre très complexe », explique Hewitt.
« Pour les moniteurs spécialisés en chute libre accélérée,
il faut environ 1000 sauts pour y arriver, et 70% des gens qui
postulent pour devenir moniteurs échouent. Tom ne disposait
que de 100 sauts pour maîtriser cette opération ».
L’une des épreuves les plus compliquées pour Cruise était
de sortir du C-17. « C’est un gros avion, qui vole à plus de
250km/h », détaille Hewitt. « Quand vous descendez, il y a
beaucoup de turbulences. Il faut arriver à prendre le vent
dans la poitrine, et le corps subit un gros impact. Puis, il faut
trouver ses appuis dans l’air pour voler jusqu’à la cible.
Tom descend en chute libre à 250km/h et quand il atteint
Walker, il faut qu’il enclenche les freins. C’est une manœuvre
extrêmement précise à maîtriser ».
L’équipe a fait appel à Craig O’Brien, photographe de prises
de vue aériennes chevronné, pour qu’il filme la séquence.
O’Brien a plus de 23 000 sauts à son actif, la plupart d’entre
eux en qualité de cameraman. Pour tourner les prises, Cruise
et lui ont répété les mouvements, dans leurs moindres détails.
« Craig a fait un travail incroyable », raconte Cruise.
« Il n’avait jamais filmé quoi que ce soit de semblable
auparavant, mais c’est un véritable artiste. Ce n’est pas juste
quelqu’un qui sait comment filmer la scène : il comprend
l’histoire. Il a fait un travail remarquable ».
Outre les complications induites par la chorégraphie du
saut, O’Brien devait également transporter une caméra Red
Weapon, avec un objectif IMAX fixé à son casque. Non
seulement il lui fallait porter ce harnachement très lourd
(environ 9 kilos), mais il fallait également que la caméra puisse
effectuer la mise au point sans qu’il puisse regarder dans
l’objectif. Heureusement, l’équipe a pu concevoir un dispositif
en collaboration avec l’entreprise Panavision, spécialisée
dans la fabrication de caméras et d’objectifs : cela a permis à
O’Brien de faire la mise au point pendant qu’il filmait Cruise
en gros plan, puis de la régler automatiquement en mesurant
la distance à mesure qu’il s’éloignait. L’objectif IMAX n’avait
jamais été utilisé en chute libre auparavant.
« Je voulais que les spectateurs aient l’impression d’être
dans les airs avec nous », développe Cruise. « Dès que j’ai
quitté le C-17, je devais faire des pirouettes, et c’était plutôt
violent. Pendant que je les faisais, il fallait que je repère où
était Craig pour pouvoir voler jusqu’à lui. À chaque prise,
vous n’êtes jamais trop sûr du résultat final. Ça n’a rien
à voir avec une caméra habituelle qu’on utilise en studio.
C’était vraiment violent, et je pense que la scène restitue
bien cette impression ».
Cruise réalisait entre 4 et 6 sauts de préparation chaque
jour. Puis, juste avant le coucher du soleil, au moment où la
lumière était idéale, McQuarrie filmait le dernier saut de la
journée. « On disposait de très exactement trois minutes pour
faire la prise », explique le réalisateur. « Et si on ne l’avait pas,
on savait qu’il faudrait recommencer le lendemain. Donc tout
au long de la journée, la tension montait. Non seulement cette
scène est une cascade vraiment incroyable, mais en plus, Tom
l’a réalisée tout en aidant le cameraman - et en étant dans la
peau de son personnage bien sûr ! »
Après le tournage, toute l’équipe se réunissait dans le van
pour visionner la scène et voir si elle avait fonctionné ou pas.
« Toute l’équipe attendait de voir si c’était bon », se rappelle
Cruise. « Il y a eu beaucoup de fois où ça n’a pas marché.
Je rassemblais alors tout le monde pour regarder à nouveau la
prise, pour regarder de très près ce qui s’était passé, pourquoi
ça n’avait pas marché et ce qu’il fallait qu’on change pour que
ça marche ».
La séquence a été divisée en trois parties, chacune avec
un entraînement spécifique, un emploi du temps méticuleux
comprenant des journées de répétition et de tournage. « On
pensait que la première partie allait être impossible, mais
quand on est arrivé à la deuxième partie, finalement le
premier saut nous a semblé plutôt facile », raconte Cruise en
riant. « Puis, on est arrivé à bout de la deuxième partie, si bien
que tout le monde était gonflé à bloc ! Mais la troisième partie
a été un véritable calvaire. Il a fallu qu’on trouve comment
la relier à la deuxième, quand je m’approche de la doublure
de Walker. J’essayais juste de m’accrocher à lui mais la force
centrifuge était telle que mes bras se sont presque disloqués.
Les tendons de mes bras et de mes épaules ont été mis à rude
épreuve. Et Craig, notre cameraman, a subi la même chose ».
« Une fois que McQuarrie, Jake et moi-même avons
regardé la dernière prise de la troisième section, on a appelé
toute l’équipe et on leur a montré le résultat », ajoute Cruise.
« C’est comme si on avait pris cette décision tous ensemble :
c’était dans la boîte ! Le film était bouclé ! Tout le monde était
tellement enthousiaste et fier de ce qu’on avait réussi à faire.
Je crois qu’il n’y a pas de meilleure sensation au monde - ça
doit être pour ça que je ne peux pas m’arrêter de faire des
films ! C’est vraiment extraordinaire de travailler avec des gens
aussi talentueux dans chaque département, qui aiment tous
profondément le cinéma et qui veulent procurer du plaisir
aux spectateurs. Quand ce moment arrive, c’est un sentiment
magnifique qui ne vous quitte jamais ».
Copyright des notes de production @ PARAMOUNT PICTURES FRANCE
#MissionImpossibleFallout
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