jeudi 2 mai 2019

HELLBOY



Action/Fantastique/Epouvante-horreur/Un film fantastique qui manie habilement humour, gore et mise en place d'une mythologie sans se prendre la tête !

Réalisé par Neil Marshall
Avec David Harbour, Ian McShane, Milla Jovovich, Sasha Lane, Daniel Dae Kim, Penelope Mitchell, Brian Gleeson, Sophie Okonedo...

Long-métrage Américain
Titre original : HELLBOY : RISE OF THE BLOOD QUEEN
Durée: 01h54mn
Année de production: 2019
Distributeur: Metropolitan FilmExport

Date de sortie sur les écrans américains : 12 avril 2019
Date de sortie sur nos écrans : 8 mai 2019 


Résumé : Hellboy est de retour et il va devoir affronter en plein cœur de Londres un puissant démon revenu d’entre les morts pour assouvir sa vengeance.

Bande annonce (VOSTFR)



Featurette "Devenir Hellboy" (VOSTFR)



Featurette "Keep it practical" (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : avec la version de Guillermo del Toro datant de 2004, ce HELLBOY nouvelle mouture est attendue au tournant. Et bien, il le prend plutôt bien ce virage, parce qu'il assume cet héritage, épouse son statut de film fantastique jusqu'au bout et nous présente une équipe fort sympathique.Le réalisateur Neil Marshall fait en sorte de faire avancer son intrigue, tout en introduisant les personnages et en nous entraînant dans une aventure pleine de rebondissements qui ne manque ni d'humour ni de créatures légendaires. Il ajoute même une couche de gore pour enfoncer le clou sur les enjeux. Les décors sont soignés et participent à nous faire rentrer dans l'histoire.

Il se débrouille très bien avec les effets spéciaux qui sont nombreux et en phase avec ce que le film raconte. Il intègre des clins d'œil à des longs-métrages fantastiques classiques qu'on peut s'amuser à essayer de trouver. Il n'hésite pas aussi à jouer avec le second degré, y compris avec son style de mise en scène pour les moments qui se passent dans le passé. L'intrigue est assez simple, mais elle s'imbrique sur plusieurs niveaux permettant de conserver l'intérêt des spectateurs intacts. Le rythme est constant et les scènes d'action sont ambitieuses. On a vraiment le sentiment de découvrir un nouvel univers.

Les acteurs forment une bonne dynamique, leur ensemble est harmonieux. David Harbour assure physiquement dans le rôle d'Hellboy. Il fait habilement rimer l'humour comme arme défensive et le caractère colérique de son protagoniste comme arme offensive. Il sait aussi mettre en avant le premier degré d'Hellboy sans pour autant le rendre benêt. Au contraire, il fait un bon travail pour le rendre attachant.



Milla Jovovich interprète Viviane, une sorcière aux intentions viles. L'actrice sait faire ressortir le côté néfaste de son personnage au-delà de sa beauté.


Ian McShane interprète le professeur Trevor "Broom" Bruttenholm qui comme son nom l'indique aime balayer devant sa porte et à un franc parlé de sage qui a bien vécu.


Sasha Lane interprète avec un grand naturel Alice Monaghan. C'est un personnage étonnant et touchant.


Daniel Dae Kim interprète le Commandant Ben Daimio. Ce personnage n'est pas en reste pour les joutes verbales avec Hellboy. L'acteur est crédible pour jouer tous les aspects de son rôle.

Copyright photos @ Metropolitan FilmExport

Ce HELLBOY de Neil Marshall est une bonne surprise qui a l'intelligence de trouver son propre style, en respectant son aîné, mais en trouvant son chemin à lui. C'est un vrai film fantastique qui sait nous amuser et qui assure autant visuellement que sur la mise en place de sa mythologie. C'est un bon moment en perspective à découvrir sur un grand écran. 

Note : pensez à rester jusqu'à la dernière image du générique de fin pour profiter des deux petites scènes supplémentaires !





Copyright affiches @ Metropolitan FilmExport

HELLBOY SUR BRAWLHALLA


À l'occasion de la sortie, les personnages du film, Hellboy, Nimue, Gruagach et Ben Daimio sont désormais disponibles sur la plateforme de jeu de combat Brawlhalla®. Le jeu est téléchargeable sur toutes les plateformes de jeu (PS4, PC, Xbox et Nintendo Switch).


Plus d'informations sur Brawlhalla sont disponibles sur le site officiel du jeu.

NOTES DE PRODUCTION 
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Quinze ans après avoir produit le premier film adapté de Hellboy, la série de comics de Mike Mignola, les producteurs Lawrence Gordon et Lloyd Levin ont eu envie de revisiter la franchise, car depuis 2004, le paysage de ce genre cinématographique mêlant horreur, action et fantastique, a radicalement changé. 

Le succès des récents films à gros budget inspirés de comics a démontré que les spectateurs étaient prêts à se laisser séduire par des super-héros – et des antihéros – imparfaits, ainsi que par des histoires plus audacieuses destinées à un public moins familial. Ils déclarent : « Le succès de ces films nous a amenés à penser qu’il était possible d’emmener la franchise dans une direction plus radicale : plus graphique, plus viscérale, plus passionnante, et sur le plan thématique, un peu plus adulte. Après tout, si les comics Hellboy étaient adaptés tels quels, ils seraient interdits aux mineurs, et nous tenions à être un peu plus fidèles à l’œuvre de Mike. » 

Pour l’intrigue du film, les cinéastes ont eu l’embarras du choix. Publiée depuis plus de 20 ans, la série Hellboy est celle qui, parmi tous les comics qui paraissent actuellement, compte le plus de numéros dirigés par une seule et même personne. Finalement, les producteurs ont opté pour l’histoire développée dans Hellboy, Volume 9: The Wild Hunt, une anthologie sortie en 2010 et composée des numéros 37 à 44 de la série (parue en France sous le titre La Grande Battue aux éditions Delcourt). 

 En plus d’être palpitante et bourrée d’action, l’intrigue de La Grande Battue nous révèle les origines dramatiques du personnage de Hellboy. Mais le film s’inspire aussi d’autres numéros de la BD de Mike Mignola, comme l’inoubliable séquence tirée de Hellboy au Mexique, intégrés à des éléments spécialement écrits pour le film. 

Le scénario de HELLBOY est né de l’étroite collaboration entre Mike Mignola et le scénariste Andrew Cosby. L’auteur a été associé au processus du début à la fin et a relu chacune des versions successives du film pour s’assurer que le scénariste restait fidèle à son personnage. Le producteur Les Weldon déclare : « Il était important pour nous, tout comme pour les fans, de rester fidèles aux origines de Hellboy. Personne ne voulait d’un personnage différent de celui créé par Mike. C’était presque comme si nous nous attaquions à un biopic ou à un film historique, dans le sens où nous nous sommes appuyés sur une œuvre existante. La participation de Mike au projet a fait toute la différence. » 

La présence de l’auteur s’est en effet révélée particulièrement importante, car si l’essentiel des scènes et la plupart des dialogues sont directement tirés des comics, HELLBOY est un amalgame de différentes intrigues de la série et non une adaptation directe d’un numéro précis. Il commente : « Je travaille sur Hellboy depuis 23 ans, il y a donc énormément de matière et je suis le seul à savoir comment toutes les pièces de ce gigantesque puzzle s’imbriquent. Andrew a donc sollicité mon aide pour définir l’histoire et relier les différents éléments. Mon travail a consisté à le guider de manière à créer une histoire cohérente à partir de plusieurs de mes intrigues. » 

Le film augmente également la portée du travail de l’auteur en faisant entrer l’univers de Hellboy dans le XXIe siècle. Lloyd Levin explique : « Les histoires de Mike ont un petit côté désuet. Même lorsqu’elles se déroulent dans le présent, on a l’impression d’être à une époque lointaine et révolue. Nous avons donc discuté avec lui de la meilleure manière de donner au film une esthétique et des décors contemporains qui ancrent l’histoire dans notre époque. C’est la raison pour laquelle elle se déroule à la fois dans la forêt et les décors primaires des comics, mais également dans le Londres urbain d’aujourd’hui. » 

UNE PLONGÉE DANS LES TÉNÈBRES 

Pour ancrer HELLBOY dans le présent et l’emmener dans la direction souhaitée, les producteurs avaient besoin d’un réalisateur de films de genre aguerri doté de suffisamment d’expérience pour superviser une production mêlant personnages hors norme, intrigues multiples et complexes, et séquences d’action haletantes autant qu’ambitieuses. Et tous ont été impressionnés par la richesse et la profondeur du travail du cinéaste Neil Marshall, que ce soit sur les épisodes des séries à succès de HBO « Games of Thrones » et « Westworld », ou sur son long métrage THE DESCENT, que Lloyd Levin qualifie d’« un des meilleurs films d’horreur du XXIe siècle ». 

Le producteur déclare : « Nous cherchions quelqu’un qui soit aussi bon dans l’horreur que dans l’action, tout en sachant mettre les personnages au cœur du film, en particulier l’humour caustique de Hellboy. Notre idée était d’ancrer fermement le film dans notre époque plutôt que dans un univers totalement fantastique. Et le style de Neil s’y prêtait parfaitement. » 

Mike Mignola a immédiatement validé le choix de la production. Il explique : « Lorsque le nom de Neil a été mentionné, j’ai immédiatement su qu’il serait parfait parce que je savais qu’il saurait livrer une version du personnage plus sombre et davantage ancrée dans le réel. J’étais donc très enthousiaste. » 

Le cinéaste confie avoir hésité lorsqu’on lui a proposé de réaliser le nouveau HELLBOY. « Ma réaction initiale a été de penser qu’il y avait sans doute quelqu’un de mieux placé que moi pour mettre ce film en scène, et je ne voulais pas empiéter sur son territoire. Mais avec le temps, il est devenu évident que les producteurs voulaient créer une nouvelle version de la franchise. Il n’y avait donc plus rien qui me retenait ! » 

Le réalisateur a immédiatement ressenti le poids de la responsabilité qui lui incombait, non seulement envers les fans de la franchise, mais également envers Mike Mignola et les producteurs. Il souligne : « Lawrence et Lloyd portent ce projet depuis 15 ans, il fallait donc trouver le moyen de réinventer la franchise sans radicalement dévier de nos sources, et d’une certaine manière se rapprocher encore davantage de l’œuvre de Mike. J’ai eu l’idée d’une version plus sombre, et Mike et toute l’équipe de production ont immédiatement adhéré à ce concept. Tout le monde était enthousiaste à l’idée de basculer du côté obscur de Hellboy ! » 

Pour ce faire, Neil Marshall a dû faire des choix audacieux quant aux personnages et à leurs histoires. Il raconte : « Il s’agit d’une aventure très riche en émotions et en découvertes pour Hellboy, mais elle prend littéralement un tournant très sombre, plus sanglant et plus violent. Pour autant, nous n’avons pas intégré n’importe quoi à l’histoire ; à chaque fois que nous avions le moindre doute, nous nous référions aux comics. » 

À LA RECHERCHE DE HELLBOY 

Aux yeux de la production, un seul acteur possédait la gravité, l’humour et la présence physique nécessaires pour tenir le rôle-titre de HELLBOY : David Harbour. 

Neil Marshall était fan de l’acteur bien avant qu’il incarne le chef de police Jim Hopper dans « Stranger Things », la série phénomène de Netflix. Il commente : « David est un acteur incroyable qui a livré des performances impressionnantes au fil des années. Le fait qu’il mesure plus de 1,90 mètre et qu’il possède cette voix inimitable et ce regard terriblement expressif qui vous captive instantanément ne gâche évidemment rien ! C’est une véritable force de la nature et cela transparaît dans le personnage. Une fois son nom prononcé, il s’est imposé comme une évidence. Le rôle était taillé sur mesure pour lui. » 

Avant l’attribution des rôles, Mike Mignola se souvient qu’il regardait « Stranger Things » avec sa femme, Christine. Il raconte : « La première fois que David Harbour est apparu à l’écran, Christine m’a dit qu’il serait parfait dans le rôle de Hellboy. Je n’en ai parlé à personne, et pourtant deux semaines plus tard, je recevais un coup de fil de Lloyd qui me demandait ce que je pensais de David pour le rôle. C’est littéralement le seul acteur qui ait été envisagé pour ce film. » 

David Harbour tournait la deuxième saison de « Stranger Things » lorsqu’il a reçu un appel de ses agents concernant le rôle. Il commente : « Le projet n’avait pas encore tout à fait obtenu le feu vert. L’équipe, qui se composait alors simplement de Lloyd Levin, Larry Gordon et Neil Marshall – et d’un scénario – n’avait pas encore trouvé de studio pour le produire, mais tout le monde semblait vraiment enthousiaste à l’idée que je prenne part au film. » 

Il poursuit : « C’était à la fois très flatteur et assez terrifiant qu’ils pensent à moi pour interpréter ce démon enragé ! Mais ça m’a plu car leur projet était beaucoup plus sombre et effrayant que ne le sont généralement les adaptations de comics. » 

Bien que le rôle ait immédiatement suscité son intérêt, l’acteur confie que l’idée d’un reboot l’a fait hésiter. Il explique : « Je déteste ce terme parce que j’ai vu des dizaines d’acteurs jouer Hamlet et que j’aime ce que chacun d’eux a fait, ils font tous ressortir quelque chose d’unique chez le personnage. Je n’avais aucune envie d’entrer en compétition avec les interprètes des précédents films. Il fallait que ce soit un projet totalement différent dans lequel je puisse exceller en tant qu’acteur, donc forcément très différent de ce que Ron Perlman avait fait en 2004. C’est le fait que la production veuille réinventer la franchise et le personnage qui m’a convaincu de prendre part au projet. » 

David Harbour a particulièrement été séduit par le caractère imparfait et profondément tiraillé de Hellboy dans le scénario. Il déclare : « Cela ne m’intéresse pas de jouer un super-héros qui cherche toujours à sauver le monde. J’aime les personnages dont les intentions ne sont pas forcément les plus nobles, mais qui finissent quand même par choisir le bien. Et puis j’ai été attiré par ce personnage piégé entre deux mondes. » 

Le statut de paria de Hellboy a également plu à l’acteur. « C’est un phénomène de foire, un type bizarre. Les humains se moquent de lui et l’humilient, et cela m’a beaucoup touché car je me sens aussi parfois ostracisé. Je pense que la plupart d’entre nous ressentons cela un jour ou l’autre. Être « normal » ne veut rien dire dans ce monde. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime tant Hellboy, et qu’il compte autant de fans. » 

LA REINE DE SANG 

Pour faire face à l’imposant demi-démon avec sa peau rouge, ses cornes sciées et sa queue, incarné par David Harbour, la production se devait de trouver une actrice d’exception pour interpréter sa puissante ennemie, Nimue, la Reine de Sang. 

Neil Marshall déclare : « Milla Jovovich était la seule actrice capable de tenir tête à Hellboy, car elle aussi en impose par sa simple présence : cela se sent dans chaque mot qu’elle prononce, dans chaque respiration, dans chaque regard. Milla est extraordinaire et livre une interprétation en tout point parfaite. Ça a été un plaisir de la diriger. » 

 L’actrice d’origine ukrainienne, bien connue pour son rôle dans la franchise à succès RESIDENT EVIL, a immédiatement été intriguée par la situation désespérée de son personnage. Elle explique : « Ce qui m’a tout de suite plu chez Nimue, c’est qu’elle est prête à tout pour défendre ce en quoi elle croit. Malheureusement, elle est immédiatement défiée et trahie, et malgré des arguments valables, elle est vaincue. Son histoire m’a fascinée, je tenais absolument à savoir ce qui allait lui arriver. » 

Dans le cadre de sa préparation pour le rôle, Milla Jovovich s’est procuré des éditions reliées de plusieurs collections de la BD. Elle déclare : « Les illustrations sont incroyables. J’ai vu avec quel soin elles avaient été réalisées, et combien Mike avait mis tout son cœur et toute son âme dans ses histoires. Dès lors, j’étais convaincue qu’on pourrait faire un film fantastique. »

Pour Hellboy, Nimue est bien plus qu’une sorcière aux pouvoirs surnaturels : elle détient des informations cruciales concernant son passé. Lloyd Levin raconte : « C’est une adversaire très coriace pour Hellboy car elle soulève d’importantes questions sur sa véritable identité, les raisons de sa présence sur Terre et son potentiel. À cet égard, notre héros est tiraillé entre elle et le professeur Broom. » 

Nimue exploite ce lien, ainsi que les doutes et le manque de confiance en lui de Hellboy, pour essayer de le rallier à sa cause. Milla Jovovich commente : « Elle tente de le convaincre qu’ils sont identiques. Elle ne comprend pas pourquoi il essaie de vivre comme un humain et veut tellement se faire accepter de gens qui le détestent et ont peur de lui. Elle lui assure qu’il pourrait être traité en héros dans son monde et lui offre une place à ses côtés dans son royaume en échange de sa force. » 

UN PÈRE PAS COMME LES AUTRES 

Pour incarner le père adoptif de Hellboy, le savant (et quelque peu susceptible) professeur Trevor « Broom » Bruttenholm, les cinéastes ont fait appel à l’acteur britannique acclamé Ian McShane. Sans doute plus connu des spectateurs américains pour le rôle primé aux Golden Globes d’Al Swearengen, le propriétaire du saloon de « Deadwood » sur HBO, l’acteur est apparu dans des centaines de films et d’épisodes de séries télévisées au cours de sa carrière débutée il y a plus de 50 ans. 

Le producteur Lloyd Levin déclare : « Confier le rôle du professeur Broom à Ian McShane nous a permis, avec l’aide de Mike Mignola, de rendre le personnage un peu plus complexe que dans les comics. Ian lui confère une présence incroyable, il est énergique et convaincant, vif et drôle, et il sait parfaitement ce qui fonctionne pour lui. L’alchimie entre David et lui était en outre formidable, ce qui leur a donné beaucoup de matière à exploiter sur le plan créatif. » 

L’acteur a particulièrement apprécié la complexité et la profondeur de la relation qui unit Hellboy à son père. Il détaille : « Ils sont en quelque sorte seuls contre le reste du monde. Leur relation n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, Broom n’a pas appris à son fils à jouer au Monopoly mais à se battre contre des monstres à cinq yeux et à les terrasser à l’aide d’une cuillère parisienne ! » 

Le professeur a essayé de préparer son fils pour le jour inévitable où il ne serait plus là. Ian McShane commente : « Il a toujours été présent pour le protéger, mais le jour où il mourra, Hellboy devra pouvoir se débrouiller tout seul, que ce soit dans le monde des humains ou dans celui des monstres humains. » 

L’acteur était plus qu’enthousiaste à l’idée de prendre part aux séquences d’action du film. Il confie : « Il était hors de question que je reste sur la touche, j’en ai encore sous le pied ! » Bien qu’il apporte quelque chose d’unique au personnage, Ian McShane tenait à honorer son prédécesseur, son défunt ami et collègue John Hurt, en interprétant le rôle en son honneur. 

UN HOMME D’ACTION

Les cinéastes ont pris quelques libertés avec la trame des comics en intégrant au film le personnage du chef du B.P.R.D. (Bureau for Paranormal Research and Defense, le bureau de recherche et de défense sur le paranormal), le major Ben Daimio. Lloyd Levin explique : « Dans l’univers de Mike Mignola, Daimio et Hellboy ne se sont jamais croisés, mais il nous a semblé naturel de lui faire une place dans cette histoire parce que c’est un personnage formidable qui est d’une certaine façon un miroir pour Hellboy. » 

Ancien militaire taciturne et impénétrable devenu agent, Daimio est à bien des égards l’exact opposé de Hellboy. Lloyd Levin déclare : « Il y a quelque chose de très mystérieux chez Daimio. On ignore aussi certains éléments de l’histoire de Hellboy, mais il ne peut pas cacher ce qu’il est. Finalement, chacun fait ressortir les qualités de l’autre, ce qui apporte beaucoup au film. » 

Ben Daimio est incarné par Daniel Dae Kim, que l’on a pu voir dans sept saisons de « Hawaii 5-0 », la série policière à succès de CBS, et six saisons de « Lost – Les disparus » sur ABC. Après avoir lu le scénario, l’acteur s’est entretenu avec Neil Marshall sur Skype. Il raconte : « Nous avons longuement discuté du personnage, de sa vision pour le film et de la manière dont il envisageait de le tourner, car ce sont finalement les éléments les plus importants. Je pense que Neil connaissait mon travail et de mon côté, je connaissais le sien, il s’agissait donc simplement de voir si nos sensibilités s’accordaient. Ce qui a été le cas. » 

Daniel Dae Kim a rejoint l’équipe quelques jours seulement avant le début du tournage et a tourné sa première scène dès son arrivée en Bulgarie, après 30 heures d’avion. Il se souvient : « Tout a été très vite, ça a été difficile mais également stimulant. David et moi sommes tous les deux des acteurs de théâtre new-yorkais, il possède donc une générosité et une curiosité naturelles que je partage. Tout s’est fait naturellement, ce qui est rare dans ce genre de situation. » 

L’acteur qualifie la dynamique entre Daimio et Hellboy de « délicate ». Il précise : « Bien qu’ils soient coéquipiers, ils n’ont pas toujours le même point de vue. Il leur faut un peu de temps pour apprendre à travailler ensemble. » 

Malgré les différences qui séparent Daniel Dae Kim de son personnage, l’acteur confie admirer les qualités de Daimio. « J’aime son côté homme d’action. En raison de son passé militaire, il ne pense pas en termes d’obstacles mais en termes d’objectifs. Il a été marqué par un incident avec un jaguar qui a entièrement changé le cours de son existence. Il y a beaucoup de personnages qui ruminent au cinéma et cela m’arrive aussi souvent dans la vie, mais Daimio a la capacité de mettre ses problèmes de côté pour se concentrer uniquement sur sa mission. Et je dois dire que j’admire beaucoup cela chez lui. » 

À la grande surprise de l’acteur, le cinéaste lui a demandé d’adopter un accent anglais, lointain souvenir de ses études théâtrales. Il explique : « L’essentiel de l’action se déroule à Londres et Broom est britannique, dans l’univers que la production voulait créer il était donc logique que Daimio ait un accent anglais. J’avais pris beaucoup de plaisir à travailler l’accent britannique pendant mes études, mais à l’époque je me souviens m’être fait la réflexion qu’en tant qu’acteur américain d’origine asiatique, je n’en aurais sans doute jamais besoin ! C’était sans compter sur HELLBOY ! » 

L’acteur, né en Corée du Sud et élevé aux États-Unis, est honoré de jouer l’un des premiers héros de comics d’origine asiatique sur grand écran. Il confie : « Cela me tient très à cœur car il n’y avait pas beaucoup de modèles d’origine asiatique à la télévision ou au cinéma en Amérique quand j’étais enfant. La plupart des héros de comics ont été créés dans les années 1950, une époque où personne ne se souciait de la diversité. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on voie enfin plus d’acteurs de couleur incarner des héros de comics. » 

LA MÉDIUM 

Dans son combat contre Nimue, Hellboy peut également compter sur l’aide de son amie Alice Monaghan, dont il a sauvé la vie lorsqu’elle était bébé. Le personnage est interprété par la jeune Sasha Lane, dont l’exceptionnelle interprétation dans AMERICAN HONEY, lauréat du Prix du Jury au Festival de Cannes en 2016, a captivé les cinéastes. 

Lloyd Levin déclare : « Sasha nous a éblouis lors de ses auditions. Elle possédait tout ce que nous cherchions : l’état d’esprit idéal, une immense générosité, et elle était à la fois singulière et accessible. Nous voulions qu’Alice ait une personnalité bien à elle et à cet égard, Sasha a vraiment sublimé le personnage. Nous avons eu une chance incroyable qu’elle accepte le rôle. » 

La force du personnage a été un facteur décisif dans la décision de Sasha Lane d’accepter le rôle. Elle explique : « Ce qui m’a vraiment plu chez Alice, c’est qu’elle n’a rien d’une demoiselle en détresse. Elle possède une forte personnalité héritée de toutes les épreuves qu’elle a traversées, et puis c’est une fille super cool. » 

L’actrice a également été séduite par l’évolution du personnage de Hellboy. « J’aime l’idée que ce film mette Hellboy face à lui-même. On juge souvent le personnage sur son apparence, mais on a rarement l’occasion de voir ce qui se cache sous sa peau rouge et de comprendre ce qu’il ressent. Dans HELLBOY, le masque tombe. »

L’UNIVERS DE HELLBOY 

Pour créer l’univers du film, les cinéastes se sont largement inspirés des comics de Mike Mignola. Lloyd Levin déclare : « Mike est un formidable illustrateur. HELLBOY était pour nous une chance incroyable d’adapter sa vision sur grand écran, c’est pourquoi tout au long du processus nous nous sommes référés à son travail. Bien que nous ayons intégré d’autres influences, l’univers du film est essentiellement inspiré des comics. » 

Pour assurer la transformation de David Harbour en Hellboy, l’équipe a fait appel aux talents du créateur de maquillages spéciaux primé aux Oscars et aux Emmy Awards Joel Harlow. Au cours de la préproduction, celui-ci a travaillé avec une équipe composée de quatre maquilleurs chevronnés afin de créer la totalité de l’apparence du personnage, du sommet de ses cornes sciées jusqu’à l’extrémité de sa queue, avec pour principale inspiration là aussi les dessins de Mike Mignola. 

L’expert en maquillages spéciaux déclare : « La structure du visage de Hellboy est entièrement basée sur les illustrations réalisées par Mike. Il était essentiel pour nous de reproduire les traits caractéristiques du personnage, comme sa mâchoire et son front, mais nous tenions aussi à ce qu’il s’inscrive dans le monde réel. Le résultat final est donc probablement plus effrayant car Hellboy n’est plus tout à fait le personnage de BD rouge vif que l’on connaît dans les comics. Il a des poils sur les bras, le torse, le dos et la queue, et des balafres un peu partout car l’équipe me l’a présenté comme ayant le corps d’un champion de MMA. Nous voulions que sa célèbre Main Droite de la Mort ne ressemble à aucune de ses précédentes incarnations, et nous tenions aussi à montrer ses sabots. Pour chacun de ses aspects, nous avons pu compter sur les conseils de Mike. » 

Joel Harlow a également eu pour mission d’imaginer l’apparence de tous les personnages non-humains du film, dont la Reine Nimue et la créature qui lui sert de sbire, Gruagach (voix originale de Stephen Graham), ainsi que les sorcières mortesvivantes, les géants et de nombreuses créatures nocturnes et résidents des Enfers qui menacent d’envahir le monde. En parallèle, le maquilleur et son département ont supervisé la création et l’application d’innombrables prothèses moins démoniaques, comme les balafres de Ben Daimio ou le visage de Merlin. L’équipe de Morphology FX, le studio de maquillages spéciaux de Joel Harlow basé à Los Angeles, était composée de près de 35 personnes dont sept se sont rendues sur le tournage pour achever la conception des maquillages et superviser leur application sur les acteurs. 

Tous les jours, Joel Harlow et l’un de ses assistants appliquaient le maquillage de David Harbour en deux phases : d’abord le masque complet, puis le corps. L’acteur raconte : « J’arrivais sur le tournage rasé de près, je passais un débardeur spécial et je me présentais au maquillage. L’équipe me mettait alors un peu de lotion sur le visage, un faux crâne chauve sur les cheveux retenu par de la colle, et posait les oreilles du personnage, après quoi je mettais mes écouteurs et je m’allongeais pour écouter de la musique. »

Pendant toute une heure, l’équipe s’attelait alors à donner vie au personnage étape après étape : d’abord la boîte crânienne avec des aimants pour fixer les cornes, un masque facial en silicone dont les bords étaient collés puis fondus avec le visage de David Harbour, des cicatrices, et enfin le maquillage de la main gauche (la seule étendue de peau que l’acteur et son personnage partagent.) 

Une fois la tête et le visage de David Harbour transformés, un second assistant était chargé de l’aider à passer sa combinaison. Six exemplaires ont été créés pour les besoins du film ; leur pose en alternance a permis à l’équipe de remplacer des poils et d’effectuer de petites réparations pour s’assurer de la cohérence de l’apparence du personnage tout au long du film. Il y avait ainsi toujours une combinaison prête pour le tournage. L’acteur confie : « C’était la partie la plus étrange du processus, mes bras étaient couverts de lubrifiant et je devais littéralement me glisser dans cette combinaison intégrale fermée dans le dos par une fermeture Éclair. » 

Ensuite seulement, la Main Droite de la Mort et la queue de la créature étaient posées. Chaque partie du maquillage était alors fondue dans les autres avant que les favoris, la barbe timbre et la perruque du personnage ne soient ajoutés. Les cornes emblématiques de Hellboy étaient quant à elles collées puis badigeonnées de faux sang. Enfin, un technicien mettait des gouttes dans les yeux de David Harbour – une opération renouvelée toutes les 20 minutes pendant quatre heures maximum pour s’assurer que ses lentilles de contact restent en place et prévenir une éventuelle érosion de sa cornée – avant de lui poser les lentilles jaune orangé du personnage. 

La préparation de l’acteur prenait en tout environ deux heures, auxquelles s’ajoutait une demi-heure de démaquillage en fin de journée. Seule sa main gauche est restée teinte en rouge tout au long du tournage, évitant ainsi à Joel Harlow et son équipe de devoir la reteindre quotidiennement durant les quelque 60 jours de tournage. David Harbour raconte : « J’ai dû me balader avec la main rouge pendant toute la durée des prises de vues. Je ressemblais au choix à David Bowie ou à un grand accidenté ! » 

Neil Marshall confie avoir rarement vu l’acteur sans son maquillage pendant le tournage. « C’était Hellboy que je voyais se balader sur le plateau ; David incarnait pleinement le personnage jusqu’à ce qu’il rentre à l’hôtel le soir. Quand, à de rares occasions, je le voyais sans maquillage, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que je ne l’avais pas vu depuis longtemps… avant de réaliser qu’il était là tous les jours ! Il s’est littéralement glissé dans la peau de son personnage, il était Hellboy tout le temps où il était présent sur le tournage. »

LES COMBATS 

Les cascades de HELLBOY sont les plus intenses que David Harbour ait jamais réalisées au cours de sa carrière. Une fois le tournage de la deuxième saison de « Stranger Things » achevé, l’acteur a entamé un programme d’entraînement intensif de 10 semaines pour se préparer aux exigences physiques du rôle. Il commente : « Je ne devais pas perdre trop de poids, il fallait que je continue à manger en grande quantité car les prothèses de maquillage avaient été réalisées en fonction de ma corpulence d’alors. Je me suis néanmoins beaucoup renforcé et j’ai gagné en souplesse et en puissance, mais au début, le moins que l’on puisse dire c’est que ça a été difficile. Je n’imaginais pas à quel point ce serait éprouvant ! » 

Markos Rounthwaite, le coordinateur des cascades chevronné qui a notamment pris part à MISSION : IMPOSSIBLE – PROTOCOLE FANTÔME et BIENVENUE À ZOMBIELAND 2, a conçu une série de séquences d’action complexes et parfois sanglantes dans lesquelles Hellboy affronte diverses créatures surnaturelles toutes plus redoutables les unes que les autres. David Harbour commente : « Les combats sont vraiment dingues, on a réellement l’impression que les personnages s’entretuent et que des têtes tombent. On baigne dans le sang des géants et des monstres qui s’écroulent, et on ressent la complexité des émotions de Hellboy lorsqu’il doit arracher le cœur d’un autre être vivant. Tout cela confirme que c’est une véritable arme, une machine à tuer. » 

Hellboy ne sait jamais trop à qui (ou à quoi) il va être confronté et tente de parer à toute éventualité. Mais il arrive cependant que rien ne se passe comme prévu et qu’il doive improviser. David Harbour commente : « J’ai longuement discuté avec Mike à propos de la signification de tous les objets qu’Hellboy porte à la ceinture, et il m’a expliqué qu’en tant qu’enquêteur sur les phénomènes paranormaux, il combat toutes sortes de créatures : vampires, sorcières… C’est la raison pour laquelle il a toujours de l’ail ou des balles en argent sur lui. Mais en réalité il ne sait pas vraiment ce qu’il fait. Il lui arrive de jeter une gousse d’ail sur un ennemi et de se rendre compte que cela ne fonctionne pas ! Sa force réside cependant dans sa capacité à monter au combat, même s’il ignore comment s’y prendre pour vaincre son adversaire. Il suit son instinct et utilise ce qu’il a sous la main sur le moment. » 

Le tournage de la séquence de l’épique combat entre Hellboy et les géants, l’une des plus complexes et des plus intenses du film, s’est révélé particulièrement éprouvant pour l’acteur. Il raconte : « Je passais mes journées à courir comme un dératé et à me battre, le tout avec des prothèses collées au visage et une épaisse combinaison sur le dos ; je crois que je n’ai jamais autant transpiré de ma vie ! Il n’y avait que certains endroits par lesquels la sueur pouvait s’échapper du costume : les yeux, l’arcade sourcilière, la base des cornes et le nez. Autant vous dire que j’avais le visage en eau sous le masque. J’avais tellement chaud qu’entre chaque prise, l’équipe m’installait dans une tente climatisée, la fermeture Éclair de ma combinaison ouverte. Je m’y réfugiais, haletant comme un chien pour tenter de me rafraîchir avant d’y retourner. » 

LES DÉCORS 

HELLBOY a nécessité le concours d’environ 1 200 acteurs et techniciens. Trois équipes ont tourné en décors réels au Royaume-Uni et en Bulgarie, ainsi que sur plus de 20 décors aux Nu Boyana Studios de Sofia, la capitale bulgare. Ces immenses studios dernier cri comprennent plusieurs backlots où ont été érigés entre autres certains des décors mexicains et britanniques du film, ainsi que 10 plateaux de tournage entièrement équipés. 

Le chef décorateur Paul Kirby et le directeur de la photographie Lorenzo Senatore ont collaboré avec Neil Marshall afin de définir une palette de couleurs proche de celle des comics. Paul Kirby explique : « La palette que Mike a utilisée dans ses illustrations originales est fabuleuse. Lorsque Hellboy apparaît dans une vignette, il est le seul élément rouge de l’image, et lorsqu’il est absent, cette couleur est attribuée à un autre élément, comme le feu ou le costume de la Reine de Sang. Le reste de la palette se compose de couleurs tertiaires pâles. C’est ce que nous nous sommes efforcés de reproduire à travers les décors du film. » 

L’approche générale du chef décorateur a consisté à créer des décors les plus réalistes possible afin de provoquer un net contraste avec les éléments et les personnages surnaturels du film. Il note : « Je trouve que lorsque le fantastique est ancré dans le réel, il n’en paraît que plus étrange, un peu comme si vous découvriez un géant ou un monstre dans votre salon. C’est cette incongruité qui, à mon sens, souligne l’aspect étrange et effrayant d’une situation. » 

Pour illustrer ses propos, Paul Kirby évoque la plongée de Hellboy dans les profondeurs du club Osiris où il est briefé sur sa mission contre les géants. Il raconte : « On découvre ce qui ressemble à une maison de campagne britannique classique avec des armures sur socle, des pistolets, des mousquets et des épées aux murs. Et plus on s’enfonce dans la demeure, plus l’atmosphère devient étrange, comme le soulignent les objets occultes disséminés dans le décor. Plus loin encore, on découvre les trophées de chasse qui associent formes humaines et animales, comme un crâne doté de pattes d’araignées. Avouons qu’on peut difficilement faire plus étrange ! » 

Il est arrivé que traduire les illustrations en 2D des comics dans l’univers en trois dimensions du film nécessite quelques modifications. C’est le cas de la maisonnette fantasmagorique de la sorcière Baba Yaga, personnage tiré du folklore slave qui apparaît régulièrement dans les comics pour provoquer ou torturer Hellboy. Paul Kirby déclare : « Dans les contes slaves comme dans les illustrations de Mike, il s’agit d’une maisonnette qui peut se déplacer grâce à des pattes de poulet. Mais ce qui fonctionne dans un comics ne fonctionne pas toujours sur grand écran. Le plus important pour Mike était que, comme le TARDIS, la machine à voyager dans le temps de « Doctor Who », elle soit plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais lorsque la maisonnette se déplace dans la forêt vers Hellboy, nous voulions utiliser un effet vertical de manière à ce qu’on la voie arriver. C’est comme ça que nous  avons eu l’idée de cette tour menaçante qui plane au-dessus de lui avant de se poser et d’offrir une porte d’entrée vers le repaire de Baba Yaga. » 

Parmi tous les environnements du film, celui dont Paul Kirby est le plus fier est le décor de l’ultime affrontement entre Hellboy et Nimue, qui se déroule sur Pendle Hill, théâtre du plus célèbre procès en sorcellerie d’Angleterre au XVIIe siècle. Il commente : « Il y a certaines scènes dont les spectateurs se douteront qu’elles ont été tournées en studio, mais lorsque Hellboy se tient au sommet d’une colline face à la Reine de Sang, on ne s’imagine pas que le paysage n’est pas réel. En tant que chef décorateur, on fait occasionnellement en sorte que le public voie notre travail et l’apprécie en tant que tel, mais à l’inverse, on cherche parfois à le rendre totalement invisible. Le but n’est pas que les gens s’interrogent sur le réalisme de tel arbre ou de tel rocher, mais qu’ils se plongent totalement dans l’histoire. » 

Le producteur Les Weldon n’a que des éloges pour le spectaculaire travail accompli par Neil Marshall, Paul Kirby et Lorenzo Senatore, avec l’aide inestimable de centaines de professionnels locaux. « Nous avons pu compter sur l’une des meilleures équipes au monde pour nous aider à faire ce film. Les incroyables techniciens et artistes bulgares nous ont apporté une aide précieuse pour donner vie à cet univers fantastique. HELLBOY est d’une richesse visuelle et artistique exceptionnelle. Je me souviens avoir regardé la scène qui se déroule sur la tombe du Roi Arthur sur l’écran de contrôle et avoir été frappé de voir une vignette de la BD prendre vie sous mes yeux. Les résultats de la collaboration entre les membres de l’équipe sont stupéfiants. » 

LES COSTUMES 

Dès la préproduction, les conversations entre Neil Marshall et la chef costumière Stephanie Collie se sont naturellement concentrées sur le costume du personnage central du film. Stephanie Collie raconte : « Neil a beaucoup aimé l’idée que le manteau de Hellboy évoque ceux des bandits de l’âge d’or hollywoodien. J’imaginais le personnage portant un cache-poussière qui suive tous ses mouvements. David est un homme d’une stature imposante, et encore plus lorsqu’il porte la combinaison du personnage. Ça n’a donc pas été évident de fabriquer une pièce qui lui aille, il a fallu de nombreux essayages pour obtenir la silhouette parfaite. » 

En hommage aux illustrations de Mike Mignola, la chef costumière a intégré un fil de fer flexible dans le col et les revers du manteau de manière à ce qu’il prenne la forme désirée et la conserve. Elle explique : « Dans les comics, le manteau de Hellboy est souvent froissé et son col est toujours un peu de guingois. » 

Stephanie Collie s’est inspirée du fait que l’action du film se déroule à différentes époques, notamment au VIe siècle, dans les années 1940 et dans le présent. Elle commente : « Ce qui nous motive en tant que chefs costumiers, c’est d’essayer d’évoquer différentes choses à travers un vêtement : l’essence du personnage, l’époque à laquelle se déroule le film, et l’histoire qu’il raconte. Et ce qui m’a frappée dans les comics, c’est leur caractère relativement intemporel. J’ai donc pensé qu’une tenue moderne et réaliste se démoderait trop rapidement. » 

Pour créer le costume de Nimue, la chef costumière s’est rendue à Los Angeles afin de rencontrer Milla Jovovich. Elle raconte : « Nous avons essayé de saisir l’essence du personnage à travers un costume qui puisse évoluer avec elle en fonction de son humeur et de son parcours. D’une certaine manière, elle est innocente lorsqu’elle apparaît pour la première fois dans le film, ce sont les circonstances et les trahisons d’autrui qui font d’elle ce qu’elle devient. La robe qu’elle porte est en réalité très simple et a été fabriquée à partir de mètres et de mètres de soie teinte pour créer un effet ombré : sombre aux pieds puis en dégradé de plus en plus clair en remontant vers le buste. C’est à peine si l’on distingue la robe de son corps, et c’est exactement ce que nous recherchions. » 

Elle poursuit : « Milla porte également une magnifique perruque qui, associée avec ses chaussures – qu’on ne peut pas vraiment voir à l’écran – donne l’impression qu’elle est suspendue dans les airs. Grâce aux ventilateurs et à sa manière de se mouvoir, on dirait vraiment qu’elle lévite, c’est pourquoi nous avons décidé qu’elle porterait ce costume tout au long du film. » 

L’actrice a été séduite par l’apparence générale de son personnage. Elle déclare : « J’adore le costume développé par Stephanie ainsi que le maquillage et la coiffure imaginés par l’incroyable Paul Pattison. La longue perruque de Nimue est un élément phare de son look, Paul et moi étions d’autre part d’accord sur le fait que le personnage se devait d’avoir une apparence fantomatique et éthérée, c’est pourquoi on me vaporisait quotidiennement une lotion aux reflets argentés sur le corps. Lorsque Nimue réapparait après 1 500 ans passés au royaume des morts, elle est vraiment terrifiante, un peu comme quand on découvre un aliment qui a moisi au fond de la poubelle ! Mais petit à petit, avec le retour de ses pouvoirs, elle retrouve sa beauté d’antan. » 

Stephanie Collie note que le premier costume passé par un acteur est généralement le bon, même si traditionnellement d’autres tenues sont cependant essayées – et écartées – pour réaffirmer ce choix. Elle raconte : « Pour le personnage de Daniel, j’ai rassemblé une paire de boots grises, un jean, un tee-shirt et une veste waterproof, et quand il les a essayés, il a immédiatement été conquis. La même chose s’est produite avec le costume des années 1940 de Ian. Il a passé la première tenue que je lui ai proposée et son choix était arrêté ! Daniel a tout de même essayé d’autres pièces, mais Ian a tout simplement refusé tant il était sûr de lui. Je n’avais donc qu’une photo à soumettre à l’équipe pour ce look, mais par chance, tout le monde a approuvé ! » 

Pour la tenue contemporaine du professeur Broom, Ian McShane a demandé à son tailleur préféré du quartier de Soho de lui confectionner un costume trois pièces en velours côtelé. Stephanie Collie confie : « Cette tenue correspond parfaitement au personnage. Broom est né au début du XXe siècle et a cessé de vieillir dans les années 1940, il n’y a donc aucune raison pour qu’il ait soudainement un look moderne. Il continue ainsi à porter un costume dont la forme et le style évoquent indéniablement les années 40. C’est aussi dans cet esprit que nous l’avons associé à diverses chemises sans col. » 

ARMES ET ACCESSOIRES 

Sous la direction de Paul Kirby, Dirk Buchmann du département artistique a supervisé le développement de toutes les armes et des autres accessoires du film. Au total, avec son équipe composée de 20 artistes, il a créé quelque 600 pièces uniques. 

Après avoir développé plusieurs concepts 3D de l’arme de poing de Hellboy, les cinéastes ont opté pour un design inspiré d’un revolver autrichien datant de 140 ans, d’après lequel Dirk Buchmann a créé une version en acier entièrement opérationnelle. L’arme que l’on voit dans le film pèse plus de 2,5 kilos et tire des balles à blanc de calibre 38. L’arme à feu de Daimio est quant à elle une version XXL d’un Colt Derringer vieux de 150 ans. 

La ceinture du personnage principal – qui contient des objets capables de venir à bout de nombreuses créatures surnaturelles, comme un chapelet par exemple – a été imaginée à partir de multiples croquis. Dirk Buchmann a également supervisé la création des sacs à dos utilisés par les membres du club Osiris pour la chasse aux géants, sorte de générateurs portables qui émettent de puissants chocs électriques dans le corps de leurs gigantesques proies par le biais de lances. Quant à l’épée Excalibur, elle est quasi identique à celle imaginée par Mike Mignola. Dirk Buchmann commente : « Nous avons apporté quelques légères modifications mais à peu de chose près, c’est exactement la même que dans les comics. » 

ACCOMPLIR SON DESTIN 

Avec sa riche mythologie, son histoire captivante et ses spectaculaires visuels, HELLBOY a suscité beaucoup de réflexion et d’émotion chez les membres de l’équipe et les acteurs. 

Daniel Dae Kim confie avoir été particulièrement touché par les thèmes du destin et de la rédemption. Il commente : « Qu’est-ce que le Paradis et qu’est-ce que l’Enfer ? Pour quels actes devons-nous être punis et comment peut-on transcender son destin ? Je trouve ces questions passionnantes, et ce sont précisément celles que se posent mon personnage et Hellboy. Mais étant donné le climat culturel actuel, Hellboy constitue sans doute aussi une échappatoire, et c’est loin d’être une mauvaise chose. » 

Mike Mignola s’émerveille quant à lui de la longévité de son personnage et exprime sa gratitude envers les fans pour leur intérêt perpétuel pour les aventures de Hellboy. Il confie : « J’ai une chance absolument incroyable. J’ai créé un personnage très éloigné du super-héros traditionnel, un type à la peau rouge et doté d’une queue tout droit venu des Enfers, alors voir le succès dont il jouit depuis près de 25 ans est tout simplement extraordinaire. »

Lloyd Levin, à qui l’on doit la présence de Hellboy au cinéma depuis près de 20 ans en collaboration avec son partenaire de production Lawrence Gordon, est ravi que cette nouvelle incarnation révèle le personnage sous un jour complètement inédit. Il déclare : « C’est en grande partie dû à l’interprétation de David Harbour, qui incarne un personnage bien plus capable de provoquer l’empathie que ce à quoi l’on pourrait s’attendre. » 

 Neil Marshall ajoute : « David apporte beaucoup au personnage. J’aimerais vraiment que les spectateurs sortent des salles en ayant l’impression d’avoir découvert un Hellboy original. » 

David Harbour souhaite pour sa part que les gens sachent à quel point porter une queue n’est vraiment pas aussi cool qu’il y paraît. « Cette queue est vraiment casse-pieds, pour rester poli ! Je me souviens d’un jour sur le tournage où je venais de tourner une scène des plus complexes, avec des combats et des cascades dans tous les sens. J’avais fait attention aux moindres détails : mes mouvements, mon costume… Je m’écroule, épuisé, et là l’équipe me dit que ma queue ne va pas ! Ma QUEUE, quoi ! Tout le monde adorerait avoir une queue, tout le monde trouve ça cool, mais en réalité, c’est l’ENFER ! »

Textes des notes de production @ Pascale & Gilles Legardinier
Source et copyright des textes des notes de production @ Metropolitan FilmExport

  
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