mercredi 10 avril 2019

ALEX, LE DESTIN D'UN ROI


Famille/Aventure/Fantastique/Une bonne surprise, qui malgré quelques longueurs, se révèle pleine de rebondissements avec de jeunes acteurs très sympas

Réalisé par Joe Cornish 
Avec Louis Ashbourne Serkis, Rebecca Ferguson, Patrick Stewart, Tom Taylor, Dean Chaumoo, Rhianna Dorris, Angus Imrie, Denise Gough...

Long-métrage Britannique
Titre original : The Kid Who Would Be King
Durée: 02h00mn
Année de production: 2019
Distributeur: Twentieth Century Fox France

Date de sortie sur les écrans britanniques : 15 février 2019 
Date de sortie sur nos écrans : 10 avril 2019


Résumé : La magie ancestrale rencontre le monde moderne dans une aventure épique : Alex, le destin d'un roi .

Alex est un écolier ordinaire de 12 ans dont la vie va être bouleversée par la découverte de l’épée mythique Excalibur. Il doit à présent former une équipe de chevaliers composée de ses amis, de ses ennemis et du légendaire Merlin l’Enchanteur, afin de contrer la maléfique Morgane, venue du Moyen-Age pour détruire le monde. Alex devra alors se transformer en un héros qu’il n’a jamais rêvé de devenir.

Bande annonce (VOSTFR)


Extrait - Dame du Lac (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : ALEX, LE DESTIN D'UN ROI est un film fantastique qui s'adresse aussi bien aux enfants, qui en sont la cible, qu'à leurs parents qui passeront un bon moment devant cette aventure pleine de rebondissements. 

Son réalisateur, Joe Cornish, surprend par sa mise en scène riche en techniques et en plans différents. Il utilise habilement des éléments de l'environnement habituel des enfants pour les intégrer dans l'histoire. Il fait aussi des clins d'œil à de célèbres sagas qui font la part belle à la magie. Le réalisateur gère également les effets spéciaux de façon à les rendre spectaculaires tout en les utilisant avec parcimonie. Il revisite le mythe du Roi Arthur avec une certaine modernité tout en donnant un air épique à certaines scènes. Il garde un ton toujours cohérent tout en faisant cohabiter deux univers et en rendant cette possibilité crédible. Il soigne les scènes d'action tout comme les scènes de dialogues.

 

Ce film fait primer l'amitié ainsi que l'ingéniosité. Il démontre que la stratégie et le fait de regarder le monde avec un autre point de vue peuvent mener à des actions positives. Il n'hésite pas à faire refléter que le bon cœur dont doivent faire preuve les personnages doit aussi servir à rassembler une société qui est divisée, ce message faisant écho à l'actualité. 

Son défaut principal est que la quête dont il est question tire en longueur. Le réalisateur met en place le contexte assez rapidement, puis il a tendance à faire des redondances qui allongent l'intrigue sans que cela soit vraiment nécessaire pour la compréhension ou encore l'intérêt de l'ensemble. Cependant, mis à part ce point, son film est surprenant, divertissant et rafraîchissant. 

Les jeunes acteurs offrent des personnalités distinctes à leurs protagonistes et se révèlent attachants. Alex est interprété par Louis Serkis. 


Son meilleur ami, Bedders, est interprété par Dean Chaumoo. Ils ont tous les deux des bouilles très mignonnes et leur duo un peu naïf fonctionne bien. 

La vraie surprise vient de Merlin qui est interprété par Angus Imrie. Cet acteur réussit à rendre son personnage cool, drôle et décalé tout en imposant sa place dans la quête. Le fait qu'il soit aussi joué par Patrick Stewart dans sa version âgée renforce encore plus notre appréciation de ce protagoniste. 



Les jeunes Lance et Kaye sont respectivement interprétés par Tom Taylor et Rhianna Dorris. Ils sont convaincants dans les deux aspects opposés de leurs rôles.

Copyright photos @ 20th Century Fox France

ALEX, LE DESTIN D'UN ROI a de nombreux atouts pour plaire aux enfants. C'est un film d'aventures qui étonne par la façon dont il atteint son ambition. Il séduira aussi les grands par ses jolies thématiques adroitement traitées. Il se révèle être une bonne surprise.


NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

La magie ancestrale rencontre le monde moderne dans ALEX, LE DESTIN D’UN ROI. Inspirée de l’un des mythes les plus célèbres de tous les temps, cette aventure épique aborde la légende du roi Arthur et de ses chevaliers sous un angle inédit. L’histoire se déroule de nos jours et s’adresse à un public contemporain.

L’idée d’ALEX, LE DESTIN D’UN ROI est née dans l’esprit de Joe Cornish, le scénariste et réalisateur, alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Ce sont deux films, EXCALIBUR de John Boorman et E.T. de Steven Spielberg, qui touchent profondément le réalisateur lorsqu’il les découvre en 1982 et font naître l’idée d’une histoire où un jeune garçon ordinaire découvre l’Épée dans la Pierre.

Joe Cornish se souvient : « Pendant toute mon adolescence, je griffonnais des petits dessins d’Excalibur sortant d’une baignoire sur mes livres d’école. J’aimais l’idée d’installer ce mythe très ancien dans un environnement moderne familier. Depuis, l’idée n’a jamais cessé de grandir. »

Quelques années plus tard, Joe Cornish a coécrit, réalisé et joué dans les quatre saisons de la série humoristique britannique « The Adam and Joe Show ». Par la suite, il a écrit et réalisé son premier long métrage, ATTACK THE BLOCK, qui a remporté de nombreux prix internationaux, dont le Prix du public au Festival South by Southwest et une nomination aux BAFTA Awards. Peu après, il a coécrit avec Edgar Wright LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DE LA LICORNE pour Steven Spielberg et Peter Jackson, ainsi que l’histoire et le scénario de ANT-MAN pour les studios Marvel, avant de revenir à son idée contemporaine d’Excalibur.

Lors des recherches qui ont précédé l’écriture du scénario, Joe Cornish, accompagné de la productrice Nira Park, a visité plusieurs écoles et demandé aux élèves ce qu’ils savaient du roi Arthur et de la légende d’Excalibur. Ils ont découvert que les enfants connaissaient bien l’image et la signification d’Excalibur – quiconque parvient à extraire l’épée de la pierre devient roi – mais qu’ils ne savaient pas comment cette légende trouvait sa place au sein de la famille royale britannique actuelle. Joe Cornish ajoute : « Ils connaissaient l’épée mais pas ses répercussions, et j’ai pensé que c’était justement un point de départ novateur et intéressant pour le scénario. »

Le réalisateur poursuit : « L’idée qui se trouve à la base du film est que les mythes et les légendes comme l’histoire du roi Arthur ne se fondent pas sur des faits historiques. Ils sont écrits et réécrits pour répondre aux besoins de l’époque. En fait, il est même primordial que chaque nouvelle génération réécrive les légendes pour elle-même. Donc, au moment d’écrire le scénario, je me suis dit une seule chose : j’avais le droit de prendre ce que je voulais de la mythologie existante et de l’utiliser comme je le souhaitais – parce que c’est ce qu’a fait Thomas Malory (l’auteur et le compilateur du premier roman arthurien moderne), ce qu’ont fait les poètes français et tous ceux qui se sont penchés sur la légende arthurienne par la suite. C’est une légende faite pour que nous puissions tous en donner notre propre interprétation. »

Le cœur du film repose sur le code de la chevalerie que le magicien Merlin enseigne au jeune Arthur dans la légende. Ce code recense l’ensemble des lois que les chevaliers du roi Arthur respectaient, des lois qui dictaient un comportement moral admirable – honorer ceux que l’on aime, persévérer, s’abstenir d’offenser, et dire la vérité. Dans le film, Joe Cornish reprend ce code moral et l’applique aux enfants d’aujourd’hui pour tenter de découvrir la valeur qu’on lui confère dans notre monde moderne.

Le cinéaste explique : « Dans ce film, les enfants entament un voyage qui les changera à jamais. Au début, ils sont plutôt agités, grossiers et odieux les uns envers les autres, mais au fur et à mesure, ils comprennent la valeur de ce code moral et l’appliquent à leur monde moderne. J’espère qu’en plus d’être un film d’action sensationnel plein de divertissement, d’humour et d’émotion, ALEX, LE DESTIN D’UN ROI fera aussi passer un message aux enfants ; un message qui explique la valeur de ces idéaux anciens et qui suggère qu’ils seraient tout à fait pertinents dans notre mode de vie actuel. »

En ce qui concerne la magie présente dans le film, la vision de Joe Cornish était très claire : il la voulait réelle, physique et concrète, comme si les enfants pouvaient effectivement la pratiquer chez eux. Le réalisateur explique : « Dans ALEX, LE DESTIN D’UN ROI, la magie n’a rien de l’aspect scintillant et fantasmé que l’on a l’habitude de voir dans les films fantastiques. Notre magie n’a rien à voir avec des grimoires de sorts ou des baguettes magiques, elle est beaucoup plus physique, beaucoup plus réelle. Dans notre film, quand quelque chose se transforme, on peut vraiment le sentir. Quand notre Merlin fait de la magie, c’est par des combinaisons complexes de mouvements des mains qui créent un impact physique sur les personnages et l’environnement qui l’entourent. »

LES CHEVALIERS DU XXIe SIÈCLE

Une fois l’écriture du scénario terminée, Joe Cornish et Nira Park ont organisé des auditions dans tout le Royaume-Uni pour trouver les acteurs qui incarneraient les jeunes chevaliers du film. Joe Cornish voyait Alex, son personnage principal, comme un garçon moderne à l’aube de l’adolescence qui, parce qu’il se sent totalement invisible et inutile, commence à développer un certain cynisme face au monde qui l’entoure.

Joe Cornish observe : « Je pense qu’à cet âge-là, on essaie de comprendre ce qu’est le monde et ce qu’il faut faire pour s’en sortir.  On commence à voir le lien qui existe entre les circonstances de notre naissance et l’avenir qui nous attend. Au début du film, lorsque Alex est puni après avoir essayé de sauver un de ses amis qui se faisait brutaliser par d’autres écoliers, il réalise que le monde peut être injuste même lorsqu’on tente d’être noble et vertueux. »

Lorsqu’il trouve l’épée dans la pierre, Alex, qui a lu des livres sur la légende d’Excalibur, est persuadé d’être le roi, unique et indiscutable. Mais posséder l’épée ne s’avère pas réellement d’un grand secours. Joe Cornish explique : « Ce n’est pas comme si le gouvernement allait soudainement reconnaître sa position. Ou comme s’il n’y avait pas déjà une famille royale. Et surtout, le premier obstacle qu’il doit surmonter prend la forme de chevaliers morts-vivants sortis de terre dont la mission est de lui reprendre l’épée. C’est donc un enfant tout à fait normal qui se retrouve propulsé au cœur d’une grande aventure tout en essayant de reprendre la place du roi Arthur – qui avait lui-même trouvé Excalibur quand la Grande-Bretagne était un pays en perdition dépourvu de souverain. Une partie de la légende arthurienne veut qu’en extrayant l’épée de la pierre, le roi unisse le pays et transforme ses ennemis en alliés. »

Trouver le jeune acteur qui saurait incarner au mieux le personnage n’a pas été facile. Joe Cornish se souvient : « Pour le rôle d’Alex, nous avons casté un très grand nombre d’enfants et avons réduit ce nombre à deux ou trois. Mais lorsque Louis Ashbourne Serkis s’est présenté, tout le monde a été époustouflé par son souci du détail, son caractère et son naturel dans le jeu. »

Le réalisateur poursuit : « Louis est vraiment cool. Il ne fait pas étalage de son talent, mais quand vous criez « Action ! », quelque chose de magique se passe. Déjà à la première audition, il avait l’air très calme et détaché, mais dès que la caméra a été lancée, il était dans le rôle. »

Louis Ashbourne Serkis décrit son personnage : « Alex vit avec sa mère, et elle ne peut pas passer autant de temps qu’elle le voudrait avec lui parce qu’elle doit travailler. Il est désabusé parce que son père les a quittés et que lui et son unique ami Bedders se font brutaliser par leurs camarades de classe. Il pense qu’il n’y a pas d’espoir et que sa vie ne s’améliorera jamais ; qu’il restera pour toujours invisible et laissé pour compte. Mais lorsqu’il découvre l’épée, tout prend évidemment une autre tournure. »

Le personnage de Bedders, le meilleur ami d’Alex, s’inspire de Sir Bedivere, l’un des chevaliers les plus loyaux du roi Arthur. Sincère et honnête, Bedders est entièrement dévoué à Alex. Alors qu’Alex est plein de doutes et assez cynique, Bedders est encore un enfant. Il croit toujours aux contes et légendes de son enfance et espère désespérément qu’ils sont réels. Lorsqu’ils le deviennent, il est à la fois ravi et terrifié.

Joe Cornish déclare : « Bedders est un gamin qui s’accroche encore à l’enfance au moment où tous ses amis la laissent derrière eux et prennent la route de l’âge adulte. C’est le genre d’ami qui peut soudainement vous mettre dans l’embarras quand vous entrez dans l’adolescence. S’il est au départ gentil et vulnérable, il se change en véritable héros au cours de l’histoire. »

Dean Chaumoo, qui n’avait aucune expérience d’acteur, a été choisi pour jouer le rôle après avoir présenté un monologue émouvant tiré de STAND BY ME et ému aux larmes tous ceux qui étaient présents dans la salle d’audition. Joe Cornish déclare : « C’est excitant et risqué de donner un tel rôle à un acteur si jeune et inexpérimenté ».

Lance et Kaye, qui ne sont que des tyrans de cour de récréation au début du film, sont inspirés par les légendaires Sir Lancelot et Sir Kay (ou Keu). Joe Cornish explique : « Dans la légende arthurienne, Lancelot est un personnage assez complexe et confus. C’est un chevalier incroyablement habile et puissant qui ne trouve pas d’adversaire à sa mesure, jusqu’à sa rencontre avec Arthur, qu’il juge digne de sa loyauté. Il finit cependant par trahir ce dernier en entretenant une liaison avec Guenièvre, son épouse, provoquant de fait la dissolution de Camelot.

« Comme Lancelot, notre Lance est un personnage ambivalent – on retrouve chez lui un mélange de loyauté, de trahison, d’héroïsme et d’ignominie. Il est beau et doté d’un sang-froid à toute épreuve, mais il ne sait pas quoi faire de son pouvoir et l’utilise donc à mauvais escient. En plus d’être prétentieux et arrogant, il passe son temps à intimider les autres ; du moins jusqu’au milieu du film où il réalise la stupidité de son comportement. La présence de l’épée et l’aventure qu’ils sont en train de vivre lui font comprendre son erreur, et il devient finalement l’un des plus loyaux chevaliers d’Alex. »

Pour interpréter Lance, les cinéastes devaient trouver un jeune acteur capable d’incarner un personnage plein de contradictions aux facettes multiples.

Joe Cornish se souvient : « Pendant son audition, nous avons trouvé Tom Taylor très intéressant parce qu’il est très beau mais aussi très maladroit. Il possède cette sorte de gaucherie que l’on cherchait. Même s’il est impressionnant et très sûr de lui, il peut être gêné ou maladroit, et c’est ce qui a apporté une énergie comique et rafraîchissante à ce personnage qui aurait pu n’être qu’une brute épaisse. »

Comme il l’explique, Tom Taylor a trouvé en Lance des qualités auxquelles il pouvait s’identifier : « Au début du film, c’est un petit tyran, mais il y a des raisons à cela. Ses parents sont absents et ne trouvent pas d’autre moyen de lui montrer leur amour que de lui envoyer régulièrement de l’argent. Il se contente donc d’intimider les autres enfants de l’école et de leur extorquer de l’argent parce que c’est la seule façon qu’il a de ressentir quoi que ce soit. »

Comme le Sir Kay de la légende, Joe Cornish a imaginé Kaye comme quelqu’un d’arrogant et hautain, mais également très servile. En fervente admiratrice de Lance, elle a peur d’affirmer son intelligence et d’acquérir son indépendance.

Joe Cornish déclare : « Kaye est une fille intelligente qui n’a vraiment l’occasion de s’exprimer que plus tard dans l’histoire, au moment où elle se rend compte que Lance les a entraînés dans une impasse. Elle apparaît donc comme quelqu’un qui utilise ses talents à de mauvaises fins, réalise son erreur, et finit par devenir un chevalier extrêmement capable, courageux et loyal à la fin du film. »

Le personnage de Kaye nécessitait une actrice capable d’exprimer à la fois la force, la vulnérabilité et la personnalité du personnage. Le réalisateur déclare : « Rhianna Dorris est une jeune actrice extrêmement talentueuse. Elle a une présence incroyable, elle est confiante, très sûre d’elle et même quand elle ne dit rien, elle a une relation très puissante avec la caméra. »

Rhianna Dorris explique : « Kaye se donne des airs, elle passe pour une fille forte, brutale et directe mais en réalité, ce n’est qu’une adolescente comme les autres. Elle ne se soucie pas vraiment de ce que vous pensez, elle dit juste ce qu’elle a à dire et s’en va sans attendre de réponse. Elle est parfois très insolente et n’en fait qu’à sa tête. »

Le magicien Merlin, le précepteur d’Arthur, est l’un des héros les plus célèbres de la littérature et il a inspiré de nombreux personnages de la culture populaire dont Obi-Wan Kenobi, Dumbledore ou Gandalf. Comme le Merlin de la légende, celui du film est particulièrement complexe – il est incroyablement sage et mystique, mais également espiègle et un peu subversif, tout en étant capable de mentir, de manipuler et de piéger les gens.

Joe Cornish explique : « Merlin a souvent été représenté au cinéma et pour lui, nous voulions faire quelque chose de différent. L’un des éléments intéressants de la légende est le fait qu’il vive à rebours dans le temps. Cela a été interprété de différentes manières, mais je l’ai pris au pied de la lettre : plus il vieillit, plus il est jeune physiquement. »

Pour répondre à cette exigence, il a fallu deux acteurs ; l’un pour incarner Merlin comme un jeune sorcier et l’autre pour jouer sa version plus âgée. Joe Cornish précise : « Si Merlin veut donner du poids à ce qu’il dit ou avoir plus d’autorité sur les enfants, il se transforme en sa version plus âgée, qui est plus grave et plus sérieuse. Sous sa forme âgée, il possède l’autorité qui lui manque peut-être lorsqu’il a l’aspect d’un jeune homme. »

Il ajoute : « Le Merlin adulte est un personnage très important dans le film parce qu’il doit avoir un véritable charisme et une présence forte. Il apparaît dans les moments de crise ; quand les enfants ont besoin d’être guidés, effrayés ou encouragés par la présence d’un magicien adulte qui fait autorité. »

Le cinéaste précise : « Nous voulions quelqu’un doté de toutes ces qualités et nous avons immédiatement pensé à Sir Patrick Stewart. On a l’habitude de le voir jouer des personnages d’une grande sagesse mais jamais encore on ne l’avait découvert sous les traits d’un vieux sorcier un peu débraillé. La première fois que j’ai rencontré Sir Patrick pour lui parler du rôle, je lui ai dit que c’était une version très innovante de Merlin, que c’était un personnage qui arrivait dans notre monde totalement nu et qui s’habillait d’un ramassis de vêtements trouvés au hasard, quelqu’un que vous prendriez peut-être pour un sans-abri si vous le voyiez sans savoir qui il est. Il a immédiatement trouvé l’idée très séduisante.

« Quand Sir Patrick est arrivé sur le plateau, tout le monde était fasciné. Il a fait honneur à sa réputation et a apporté au personnage toutes les nuances qu’exigeait le scénario. Lorsque nos jeunes acteurs jouaient une scène avec lui, ils n’avaient pas besoin de feindre l’adulation, le respect et l’excitation qu’exigeait le scénario parce que tout cela se lisait sur leurs visages, toutes ces émotions étaient authentiques. »

Joe Cornish poursuit : « L’autre avantage à jouer avec Sir Patrick, c’est bien sûr son rôle dans EXCALIBUR de John Boorman ; qui est pour moi le meilleur des films sur ce sujet. Il y joue Sir Léodagan, l’un des chevaliers qui tente en vain d’extraire l’épée de son rocher avant que le jeune Arthur y parvienne. J’ai donc trouvé que c’était génial que la boucle soit bouclée. »

Sir Patrick Stewart se souvient : « Quand j’ai reçu le scénario, j’ai tout de suite été intrigué par l’idée de transférer ce qui est généralement considéré comme une œuvre médiévale dans notre monde moderne, et de transformer les grands héros légendaires des histoires arthuriennes en enfants à qui le jeune Merlin confie la tâche de prendre le pouvoir et de défier les forces du mal qui menacent de détruire le Royaume-Uni. »

Pour l’acteur chevronné, la moralité et l’humanité présentes dans la mythologie sont extrêmement puissantes. Il commente : « La légende arthurienne est une œuvre romanesque – au sens historique du terme, la romance médiévale. C’est l’une des plus grandes romances de l’histoire, entre l’histoire d’amour de Guenièvre et d’Arthur mais aussi celle de Guenièvre et de Sir Lancelot. Je pense que j’ai été attiré par le livre de Malory pour la même raison que je l’ai été par Shakespeare quand j’étais adolescent. La langue était si vivante, si inhabituelle, et pourtant si caractéristique de l’époque dont il parle ; cette langue me parlait, comme toute la réflexion philosophique sur la façon dont le bien peut triompher du mal. Comment – et c’est Malory qui le dit – il nous faut rester à l’affût des gens ou des créatures qui cherchent à détruire tout ce qui est bon. La moralité de ces histoires m’a toujours fait beaucoup d’effet. En outre, même si ces personnages sont probablement plus grandioses que les héros de la vie quotidienne, on retrouve en eux une belle et grande humanité. »

Sir Patrick Stewart poursuit : « L’un des grands attraits de ce projet était le fait que je travaillerais avec un autre acteur qui jouerait le même rôle que moi, ce que je ne pense pas avoir fait auparavant. Le concept m’a fasciné dès que j’ai commencé à travailler avec Angus. Nous nous sommes rencontrés et nous avons tenté deux ou trois choses. Nous avons tous les deux trouvé un passage de Shakespeare que nous connaissions par cœur et l’avons récité à l’unisson, chacun de nous essayant d’imiter la voix de l’autre. Je n’avais jamais rien fait de tel auparavant, c’était un exercice fascinant. »

C’est à l’occasion d’un casting que l’équipe du film a trouvé celui qui interprèterait la version jeune de Merlin, Angus Imrie. Joe Cornish déclare : « Angus est incroyablement talentueux et très charismatique. Il habite son personnage avec brio. Jouer ce personnage incroyablement âgé, sage et intelligent à l’âge de 22 ans implique de posséder les mêmes qualités pour que l’on y croie vraiment lorsque vous jouez la scène. Angus a mis beaucoup d’engagement dans le rôle et il a le charisme et l’autorité naturelle dont le personnage a besoin. »
Avant le début du tournage, Angus Imrie a effectué la marche d’une trentaine de kilomètres entre Bodmin Moor et Tintagel que les jeunes chevaliers entreprennent dans le film. Il a campé seul sur la lande pendant la nuit afin de partir dès le lever du soleil. Il a marché toute la journée sans consulter de carte et est finalement arrivé à Tintagel, où il a découvert la grotte de Merlin et s’est baigné dans la mer. L’acteur explique : « Je voulais avoir une idée du paysage de Tintagel et du comté de Cornouailles parce qu’il est extrêmement important pour la légende arthurienne. Ce qui est assez amusant, c’est qu’au moment du tournage, j’ai réellement ressenti cette atmosphère de terre païenne, très ancienne. »

L’un des personnages les plus emblématiques de la légende est la sorcière Morgane, demi-sœur du roi Arthur et enfant illégitime de naissance magique. Lorsqu’elle se fait déshériter et que l’épée lui est enlevée, elle devient cruelle, jalouse et cupide et n’a plus qu’un seul but : récupérer l’épée qu’elle croit lui appartenir de droit. Morgane est finalement piégée par Arthur et Merlin et enchaînée par magie dans les entrailles de la terre, où elle reste endormie pendant des siècles.

Dans le scénario de Joe Cornish, la bonté disparaît progressivement dans le monde. Les gens deviennent de plus en plus égoïstes et les nations de plus en plus divisées. C’est ce virage vers les ténèbres, ainsi qu’une éclipse solaire, qui donnent à Morgane la force de rompre la malédiction et de revenir. Quand elle découvre que l’épée a ressurgi, elle ne recule devant rien pour la récupérer et détruire celui qui la détient.

Joe Cornish déclare : « De nos jours, on attend des méchants qu’ils soient à la fois terriblement complexes et fort sympathiques, ce qui les prive parfois d’un certain degré de menace dont je me souviens dans les films que je voyais quand j’étais petit. J’étais donc excité d’avoir un personnage qui a certes ses raisons d’être malfaisant, mais qui est en plus une mauvaise personne par nature, capable de changer de forme et de se transformer en créature terrifiante. Étant donné qu’elle affronte des enfants, elle pense que son combat sera facile, mais elle ne prend pas la pleine mesure de la force et la persévérance de l’armée de jeunes chevaliers qui se rassemble pour la combattre. »

Rebecca Ferguson a tourné MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT avec Simon Pegg, qui se trouve être un ami et collaborateur de longue date de Joe Cornish et de la productrice Nira Park. C’est lui qui a suggéré à Cornish de proposer à l’actrice le rôle de Morgane. Rebecca Ferguson raconte : « Je n’ai pas eu le temps de lire le scénario avant de rencontrer Joe. Nous nous sommes assis dans un petit café et il m’a lu la totalité du scénario pendant une heure et demie. Il imitait tous les personnages, faisait leurs voix, il se levait parfois pour jouer toute une partie du film. À la fin, je l’ai regardé et lui ai dit : « Je veux faire ton film ». J’ai littéralement signé à cet instant précis, sans contrat et sans avoir lu le scénario. »

Elle poursuit : « Joe travaille sur cette histoire depuis tant d’années – c’est son rêve de toujours et il brûle de passion à chaque fois qu’il en parle. »

Joe Cornish était ravi que Rebecca Ferguson soit attirée par le rôle. Il confie : « Nous avons eu beaucoup de chance que Rebecca ait vraiment adhéré à l’histoire et qu’elle ait été enthousiaste à l’idée de jouer ce rôle si essentiel. Il lui a fallu porter des prothèses élaborées et se transformer en une créature tout droit sortie d’un cauchemar, une créature qui vole, crache du feu, et combat une armée d’enfants. Je pense qu’elle a vraiment apprécié l’expérience, qu’elle l’a prise très au sérieux et qu’elle a énormément travaillé l’aspect physique et la gestuelle. Elle nous a donné beaucoup de temps et d’énergie et a dépassé de loin toutes nos attentes. Elle a une présence et un charisme incroyables dans le film. Je la trouve vraiment effrayante ! »

DE LA LÉGENDE ARTHURIENNE AU COLLÈGE

Joe Cornish avait une vision très précise de l’apparence qu’il souhaitait pour chacun des personnages d’ALEX, LE DESTIN D’UN ROI, et il voulait que ses jeunes chevaliers soient ancrés dans la réalité. Pour parvenir à ses fins, il a fait appel aux services de Jany Temime, qui a conçu les costumes de six des films de la saga HARRY POTTER. Jany Temime a choisi des couleurs médiévales, comme le bordeaux et le bleu pour les uniformes scolaires des chevaliers et l’argenté pour leurs armures, mélangeant les canons artistiques du XIIe siècle à des lignes contemporaines.

Pour le jeune Merlin, qui arrive nu dans notre monde, elle a dû créer un costume composé d’éléments hétéroclites qu’il trouve sur sa route : un t-shirt Led Zeppelin, un pantalon trop court qu’il prend à un écolier, des bottes jaunes et un long manteau qu’il vole dans une boutique. Son apparence générale est donc moderne tout en conservant un esprit médiéval. Le vieux Merlin porte les mêmes vêtements, mais ils sont vieillis et colorés différemment. Son manteau est orné du même motif que la robe de Morgane afin d’établir un lien entre les deux personnages séculaires.

L’apparence de Morgane lorsqu’elle est emprisonnée sous terre a été pensée comme une combinaison de prothèses et d’effets spéciaux pour créer un mélange unique de veines et de plantes grimpantes qui courent sur l’ensemble de son corps, créant ainsi une apparence translucide typiquement préraphaélite. Lorsqu’elle s’arrache à l’arbre souterrain, les racines et les plantes s’enroulent comme par magie autour d’elle pour créer une robe humide, sale et pourtant sublime, une sorte d’œuvre d’art haute couture.

Jany Temime explique : « Morgane doit se libérer en s’arrachant à ses entraves. J’ai donc commencé par broder sur du tulle, puis nous avons peu à peu trouvé un moyen de créer un aspect de racines. Nous avons ensuite ajouté de véritables tronçons de racines à son costume et il est tout de suite devenu moins joli à l’œil et moins romantique, mais bien plus réaliste. Il restait quand même très beau tout en ayant quelque chose de tragique et d’un peu dégoûtant, ce qui a beaucoup aidé à créer l’aspect final du personnage. »

Rebecca Ferguson raconte : « C’était un rituel de trois heures tous les matins, et c’était incroyable de voir Morgane prendre forme. Il y avait tout ce travail de tatouage incroyablement complexe pour ressembler à des veines suintantes qui couraient et bougeaient par vagues sur tout mon corps. »

Les Mille Morts, les sbires médiévaux de Morgane, reviennent d’entre les morts, de la lave coulant dans leurs veines. Bien qu’ils aient été réalisés à l’aide d’effets visuels, Joe Cornish voulait rendre l’expérience aussi palpable que possible pour les acteurs qui interagissaient avec eux. Des cascadeurs jouant face à eux étaient donc vêtus de costumes et équipés d’épées lumineuses qui projetaient une vive lumière sur les décors réels. Lors des scènes à cheval, ils montent de vrais chevaux afin de donner à l’équipe en charge des effets spéciaux la mesure des volumes corrects dans l’espace, tout en offrant une sensation d’authenticité aux acteurs présents.

Rebecca Ferguson déclare : « Bien que la légende arthurienne ait déjà fait l’objet de nombreux films, je n’avais encore jamais vu l’histoire d’Arthur comme une œuvre moderne avec de jeunes enfants chaussés de baskets qui enfilent une armure contemporaine bricolée par-dessus leur sweat à capuche. C’est un fantastique mélange où l’ancien et le nouveau se heurtent et se complètent de la plus belle des manières. »

Le régisseur d’extérieurs Jason Wheeler explique : « Joe a sa vision des personnages et de leur apparence dans sa tête depuis qu’il est adolescent, et plus je passais de temps avec lui et Marcus Rowland, le chef décorateur, à parler des idées, des lieux, de l’apparence et de l’aspect du film, plus il m’apportait des pépites, parce qu’il les avait en tête depuis des années. C’était excitant de faire le film de quelqu’un qui, jeune garçon, a imaginé ces personnages et ce scénario à partir d’une légende que nous connaissons tous, et de l’aider à rendre tout cet univers en images. »

Le chef décorateur Marcus Rowland, qui avait déjà travaillé avec Joe Cornish sur ATTACK THE BLOCK, ajoute : « Étant donné que cela faisait des années que Joe vivait avec cette histoire dans un coin de sa tête, il s’intéressait à chaque détail. Quand nous avons commencé à explorer des lieux de tournage potentiels, il était évident qu’il avait déjà imaginé les décors dans sa tête, et nous avons donc essayé de travailler avec ses idées. Joe a toujours eu un très bon instinct pour l’aspect et l’organisation de l’action. »

Joe Cornish raconte : « Il y a des endroits dans ce film que l’on croit réels, on ne se doute pas une seconde que Marcus Rowland les a inventés de toutes pièces. Il y a tellement de décors, de textures et d’ambiances différentes ! Tout cela, on le doit à Marcus. »

Pour éclairer et cadrer le film, Joe Cornish a accordé toute sa confiance à Bill Pope – directeur de la photographie sur LE LIVRE DE LA JUNGLE, la trilogie MATRIX et deux des films SPIDER-MAN, entre autres – pour respecter sa vision. Il explique : « Bill est incroyablement rapide et talentueux. Il est si bon dans ce qu’il fait que je peux oublier sa présence et continuer à diriger en sachant que tout ce dont j’ai besoin sera là et parfaitement éclairé. »

Le tournage d’ALEX, LE DESTIN D’UN ROI a duré 17 semaines. Il s’est déroulé aux studios Leavesden, dans les Cornouailles, le Somerset, le Surrey et à Londres durant l’hiver 2017-2018.
Plusieurs décors ont été construits dans l’enceinte des studios Leavesden, dans la banlieue de Londres ; l’un des plus importants étant celui du monde souterrain de Morgane. Sa construction, en bois recouvert de plâtre qui a ensuite été décoré de détails complexes par des sculpteurs spécialisés, a demandé 10 semaines. Marcus Rowland, le chef décorateur, explique l’objectif de l’apparence du décor : « Le décor souterrain était centré sur la colonne de racines et de pierres d’où émerge Morgane. Elle est donc placée au centre, et tout le reste en découle. Nous avons imaginé que la grotte avait était creusée par de la lave, et c’est la raison pour laquelle elle a un aspect si fluide. Nous y avons ajouté tout un réseau de petits ruisseaux qui coulent dans tous les sens pour montrer son activité permanente et le danger qui en découle. »

En parallèle, le régisseur d’extérieurs Jason Wheeler et son équipe ont également dû trouver l’école qui permettrait de filmer de nombreuses scènes clés du film. Après en avoir envisagé près de 1 500 à travers le pays pour trouver celle qui ferait le parfait collège privé Dungate, ils ont finalement jeté leur dévolu sur l’Ark Academy de Putney. Son architecture extérieure est un exemple classique du design des années 1960, mais son intérieur est moderne et contemporain.

Il était important pour Joe Cornish que le film soit fermement ancré dans l’histoire et le territoire de la Grande-Bretagne. Le réalisateur précise : « Dans ce pays, si vous sortez un peu des villes, vous tombez rapidement sur un vieux château absolument incroyable ou sur une ruine romaine extraordinaire. Toute l’histoire de l’évolution de la culture et de la société de ce pays est encore présente un peu partout. »

Bodmin Moor, le village de Minions, les cercles de pierre des Hurlers, le lac Dozmary ainsi que le château et la ville de Tintagel dans le comté de Cornouailles, comptent parmi les nombreux lieux historiques qui ont servi lors du tournage.

Même si une grande partie de l’action ayant lieu à Dozmary Pool a été tournée sur un plateau des studios Leavesden, Joe Cornish a été séduit par l’emplacement réel. Le réalisateur explique : « Dozmary Pool est situé sur les landes de Bodmin et il s’agit d’un des endroits que la Dame du Lac aurait habités. C’est inhabituel qu’un plan d’eau se trouve au-dessus du niveau de la mer. Ce n’est réellement ni un étang ni un lac, mais il se trouve au milieu de l’herbe comme s’il en avait surgi. On peut vraiment imaginer une main tenant une épée transperçant la surface. La première fois que je suis venu, il y avait une brume très épaisse. On ne pouvait pas voir les bords du plan d’eau et il était donc impossible d’en déterminer la taille ou la profondeur, et il avait une atmosphère irréelle extraordinaire. Ça m’a vraiment frappé et nous l’avons recréée dans le film. »

Joe Cornish était également très enthousiaste à l’idée de tourner sur Glastonbury Tor, qu’il décrit comme : « Une colline construite par l’homme, sublime et incroyablement cinématographique – moitié monticule funéraire, moitié autre chose – avec des contours hors du commun et magnifiques et dont l’histoire extraordinaire est étroitement liée à la mythologie biblique et arthurienne. Il y a toute une culture de mysticisme et d’exotisme autour de Glastonbury Tor, mais on ne l’avait encore jamais vraiment vue dans un film. »

 Source et copyright des textes des notes de production 
Coming Soon Communication & Twentieth Century Fox France

  
#AlexRoi


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