Épouvante-horreur/Malgré des défauts, un film de frayeur sympathique
Réalisé par Michael Chaves
Avec Linda Cardellini, Raymond Cruz, Tony Amendola, Jaynee-Lynne Kinchen, Roman Christou, Patricia Velasquez, Sean Patrick Thomas, Madeleine McGraw...
Long-métrage Américain
Titre original : The Curse of La Llorona
Durée: 01h33mn
Année de production: 2019
Distributeur: Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 19 avril 2019
Date de sortie sur nos écrans : 17 avril 2019
Résumé : La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l'enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l'artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s'est jetée dans le fleuve déchaîné.
Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l'ombre, la Dame Blanche s'attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes.
Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants.
Ignorant les avertissements d'une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent…
Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n'a pas droit au repos. Et il n'existe aucun moyen d'échapper à la malédiction de la Dame Blanche.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : l’action de LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE se déroule en 1973, alors que les événements concernant ANNABELLE et CONJURING se sont déjà produits. Cette histoire s'intéresse cette fois à un spectre féminin qui tue les enfants des autres. La légende mexicaine de la Llorona (« la pleureuse ») passe du mythe au réel sous les traits de l’actrice Marisol Ramirez, qui fait un bon travail pour nous faire croire à la malfaisance surnaturelle de ce protagoniste. Ce fantôme maléfique, qui s'en prend aux petits, doit de ce fait affronter un adversaire qui ne manque pas de ressources : les mères. La maternité est donc au centre de l'intrigue qui reste sur une corde narrative simple, mais solide.
Pourtant, au départ, l'inquiétude peine un peu à se mettre en place. En effet, le réalisateur, Michael Chaves, nous montre des faits, mais sans nous expliquer pourquoi ils surviennent à ce moment et à cet endroit. Puis au fur et à mesure que les explications viennent combler en partie les incompréhensions et que certaines pièces du puzzle s’imbriquent, on se retrouve soucieux du devenir de la famille prise pour cible.
Le réalisateur joue bien avec la non-croyance et l'époque des années 70 pour mettre en place un contexte qui emprisonne ses victimes. Sa mise en scène met en place les mécanismes du sursaut avec efficacité. Il utilise des rouages déjà vus maintes fois, mais comme il reste concentré sur son sujet en y apportant les éléments qu’on attend, finalement, ils fonctionnent bien. Les effets spéciaux sont convaincants et il réussit à nous proposer quelques idées novatrices pour rendre sa Dame Blanche inquiétante et impressionnante. Les changements d’ambiance transmettent les impacts de la présence maligne.
Si on passe sur les quelques incohérences qui surgissent dans le déroulement du scénario, on se laisse entraîner sans déplaisir dans cette aventure surnaturelle qui ménage des clins d’œil (l’extrait de Scoubidou fait sourire par rapport à l’actrice principale et les références à ANNABELLE ne sont jamais loin), de l'humour (il y en a peu, mais il fait mouche) et des moments d’angoisse qui sont visuellement bien amenés.
Linda Cardellini est impeccable dans le rôle d’Anna Tate-Garcia, une veuve et mère rationnelle, aimante et débordée.
Roman Christou et Jaynee-Lynne Kinchen qui interprètent respectivement Chris et Samantha, les enfants d’Anna, sont très bons pour passer de l’innocence à la peur. Ils forment une fratrie crédible.
Raymond Cruz renforce, dans le rôle de Rafael Olvera, le caractère mystique et dangereux de la situation tout en amenant un peu de légèreté à l’ensemble.
LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE n’est pas exempt de défauts. Cependant, il répond aux attentes d’un film qui met l’angoisse à l’honneur avec quelques surprises inattendues et des acteurs qui nous embringue avec eux dans un univers paranormal. Il est sympa pour se faire une petite frayeur au cinéma.
Pourtant, au départ, l'inquiétude peine un peu à se mettre en place. En effet, le réalisateur, Michael Chaves, nous montre des faits, mais sans nous expliquer pourquoi ils surviennent à ce moment et à cet endroit. Puis au fur et à mesure que les explications viennent combler en partie les incompréhensions et que certaines pièces du puzzle s’imbriquent, on se retrouve soucieux du devenir de la famille prise pour cible.
Le réalisateur joue bien avec la non-croyance et l'époque des années 70 pour mettre en place un contexte qui emprisonne ses victimes. Sa mise en scène met en place les mécanismes du sursaut avec efficacité. Il utilise des rouages déjà vus maintes fois, mais comme il reste concentré sur son sujet en y apportant les éléments qu’on attend, finalement, ils fonctionnent bien. Les effets spéciaux sont convaincants et il réussit à nous proposer quelques idées novatrices pour rendre sa Dame Blanche inquiétante et impressionnante. Les changements d’ambiance transmettent les impacts de la présence maligne.
Linda Cardellini est impeccable dans le rôle d’Anna Tate-Garcia, une veuve et mère rationnelle, aimante et débordée.
Roman Christou et Jaynee-Lynne Kinchen qui interprètent respectivement Chris et Samantha, les enfants d’Anna, sont très bons pour passer de l’innocence à la peur. Ils forment une fratrie crédible.
Raymond Cruz renforce, dans le rôle de Rafael Olvera, le caractère mystique et dangereux de la situation tout en amenant un peu de légèreté à l’ensemble.
Copyright photos @ Warner Bros. France
Copyright photos @ Epixod
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Avant la naissance du cinéma,
les hommes jouaient à se faire peur en se racontant les légendes du folklore.
Et si les mythes les plus forts subsistent à travers les âges, rares sont ceux
qui sont aussi terrifiants que celui de la Dame Blanche.
Une mère, une femme méprisée,
une tueuse, une légende… elle est aussi la Dame Blanche qui hante les fleuves
et les rivières, attendant dans l'ombre pour vous entraîner vers les ténèbres
si vous vous comportez mal ou si vous vous attardez le soir… Et la dernière chose
que vous entendrez alors est son cri glaçant : ¡Ay, mis hijos! (Ah, mes
enfants !).
Figure emblématique du folklore
latino-américain, la Dame Blanche a noyé ses propres enfants quand elle était
en vie et traque désormais inlassablement ceux des autres pour les remplacer.
Autant dire qu'elle a hanté les cauchemars de plusieurs générations de bambins
et marqué le continent américain d'une empreinte indélébile. Tandis que la Dame
Blanche a nourri d'innombrables récits à travers les siècles, son histoire n'a
cessé de s'enrichir. Et même si celle-ci varie en fonction des époques et des
traditions locales, une constante demeure : elle terrorise tous ceux qui
entendent sa voix !
"La première fois que
je suis arrivé aux États-Unis, on n'arrêtait pas de me parler de la légende de
la Dame Blanche", remarque le
producteur James Wan. "Quand on voit mes films, on se doute que j'adore
les histoires de fantômes – ce qui est vrai – mais la Dame Blanche dépasse
largement ce registre. Elle vous glace les sangs et réveille des peurs en vous
que vous ne soupçonniez même pas. On comprend pourquoi elle fait à ce point
partie de la vie de ceux qui connaissent son existence. Son histoire m'a obsédé
et je me suis dit qu'elle pourrait être un formidable personnage de film d'horreur".
Tout comme Wan, le producteur
Emile Gladstone est fasciné par le mythe de la Dame Blanche depuis qu'il l'a
découvert il y a longtemps. "J'étais surtout sidéré par la richesse de
sa légende, qui est aussi très émouvante, et je trouvais qu'elle constituait un
personnage captivant", confie-t-il. "Quand on est producteur,
on ne peut qu'être enthousiaste à l'idée de porter une telle histoire à l'écran
– d'autant qu'au cinéma, on cherche à faire ressentir des émotions au
spectateur et que cette légende est profondément émouvante".
Plusieurs générations de
parents ont raconté le mythe de la Dame Blanche à leurs enfants – et c'est la
force de ce folklore qui a guidé le réalisateur Michael Chaves.
"Pendant la prépa, j'ai tenu à m'entretenir avec le plus grand nombre de
gens ayant été confrontés à son histoire dans leur enfance, et même avec leurs
grands-mères qui leur avaient raconté sa légende", dit-il. "Ce
qui m'a fasciné, c'est que cette histoire n'est jamais racontée deux fois de la
même façon. Plus on rencontrait de gens, plus on découvrait de variantes et de
nuances d'une version à l'autre, mais chacune d'entre elle comportait sa part
de mystère et de terreur. J'ai été extrêmement sensible à leur volonté de me
faire part de leur histoire et j'ai tenu à restituer fidèlement leur expérience
dans le film".
La comédienne Patricia
Velasquez, elle, s'est inspirée de sa propre enfance. "J'ai grandi
entre le Mexique et le Venezuela et l'histoire de cette femme qui pleure ses
enfants disparus a bercé mon enfance", se souvient-elle. "Quand
on était petits, on nous répétait sans cesse qu'il fallait être sage car,
sinon, la Dame Blanche viendrait nous chercher. Du coup, on était très sages et
on y croyait dur comme fer".
"Et croyez-moi", ajoute-t-elle avec un sourire énigmatique,
"même aujourd'hui, tous ceux à qui on a raconté cette histoire quand ils
étaient gamins s'en souviennent".
Elle n'est pas la seule, loin
de là. "Le plus terrifiant dans cette histoire, c'est qu'on a le
sentiment qu'elle pourrait se passer dans la réalité", ajoute l'acteur
Raymond Cruz. "On peut s'en servir pour terroriser ses amis ou obliger
ses enfants à rester tranquilles, mais des gamins ont vraiment disparu… Comme
le dit Shakespeare, il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que
l'esprit humain peut l'imaginer".
Linda Cardellini, sa
partenaire, reprend : "Qu'on y croie ou pas, il y a quelque chose dans
cette histoire qui ne peut vous laisser indifférent, qui que l'on soit et quel
que soit l'âge auquel on y est confronté. Car, au fond, on a tous une mère, on
a tous été enfants et certains d'entre nous ont leurs propres enfants".
Le projet est né lorsque
Gladstone a engagé les scénaristes Mikki Daughtry et Tobias Iaconis pour
commencer à réfléchir à une intrigue. Puis, il a reçu un appel téléphonique
décisif. "Il m'a suffi d'entendre au bout du fil 'James' : je lui ai dit
'oui' avant même qu'il ne me donne son nom", se souvient, amusé, Gladstone.
"S'il y a bien un partenaire qu'on rêve d'avoir sur un projet pareil – et
qui peut lui donner une envergure inimaginable –, c'est bien James. C'est non
seulement un incontestable maître du genre, mais c'est aussi un type formidable
qui ne dégage que des ondes positives. Je me suis donc senti privilégié qu'il
s'associe à ce film".
Quant à Wan, ce projet était
l'occasion d'aller bien au-delà de sa fascination pour le mythe. "La
Dame Blanche est un phénomène culturel, prisé par de nombreux grands fans
d'horreur dans le monde", souligne-t-il. "Du coup, quand le
projet s'est présenté, j'ai eu très envie de l'accompagner pour qu'il se
concrétise et que le grand public redécouvre cette histoire sur grand
écran".
Une fois que Gary Dauberman
s'est engagé dans l'aventure, l'équipe de production était au complet. Restait
à trouver le réalisateur. Mais quand ils ont découvert un court métrage
novateur et particulièrement glaçant, intitulé THE MAIDEN, diffusé sur
Internet, les producteurs ont compris qu'ils tenaient leur metteur en scène. "Il
nous a littéralement stupéfaits", indique Dauberman. "Il y avait
là une vraie maîtrise : avec une seule caméra et quelques subtils effets
physiques, le film était terrifiant. À en juger par le style, on s'est dit
qu'il avait été réalisé par quelqu'un qui aimait le même cinéma que nous – et
on avait raison".
Michael Chaves était non
seulement cinéphile, mais plusieurs de ses films préférés étaient signés par
Wan. Du coup, se retrouver face à l'un de ses cinéastes-cultes était presque
irréel. "Du début à la fin, cette aventure est l'une des expériences
les plus délirantes de ma vie – et j'ai été très chanceux", signale
Chaves. "James est un réalisateur extraordinaire et il m'a beaucoup
soutenu. À chaque étape, il me faisait part d'idées permettant de trouver le
ton juste et susceptibles de plaire au spectateur. Emile est, lui aussi,
formidable : d'entrée de jeu, il s'est révélé un allié hors pair et il a joué
un rôle décisif dans la concrétisation du projet. Quant à Gary, il a un sens
inné de la dramaturgie et c'est un type épatant".
Le producteur exécutif Richard
Brener est heureux d'accompagner le projet. "Cette légende horrifique,
à la fois atemporelle et universelle, s'inscrit dans la tradition propre à New
Line de produire des films d'horreur qui font appel à nos peurs les plus
enfouies. Des films aux budgets divers, abordant toute une gamme de thèmes,
mais qui poursuivent le même objectif : terroriser les spectateurs du monde
entier", explique-t-il.
Pour le jeune cinéaste, c'était
davantage qu'un rêve éveillé. "Je suis éternellement reconnaissant
d'avoir pu réaliser mon premier long métrage avec une pareille équipe à mes
côtés", affirme-t-il. "J'ai aussi dirigé des comédiens
merveilleux, à commencer par Linda, Raymond et Patricia. C'est grâce à leur jeu
que le film est aussi éprouvant et terrifiant".
DES BOUGIES DANS LES
TÉNÈBRES
Au lieu de revenir sur les
origines du mythe, LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE raconte une histoire
inédite qui nous plonge dans le Los Angeles de 1973 : on y fait la connaissance
d'Anna Tate Garcia, assistante sociale et mère célibataire, qui n'a jamais été
confrontée à la créature légendaire menaçant désormais sa famille.
Sollicitée pour le rôle, Linda
Cardellini a immédiatement été séduite par cette héroïne d'une grande
complexité. "Ce qui m'a plu dans le scénario, c'est qu'il ne s'agissait
pas de jouer l'épouse ou la soeur du protagoniste", dit-elle. "Il
s'agit d'une femme qui se bat de toutes ses forces pour préserver sa famille et
qui est prête à aller très loin pour protéger ses enfants. J'ai été sensible au
fait qu'on vive cette histoire à travers son regard. Et j'avoue que la
perspective de tourner dans un pur film d'horreur m'emballait".
Grand admirateur de la
comédienne, Wan était enchanté de savoir qu'elle avait donné son accord.
"Linda a un immense talent et une présence folle à l'écran, et pourtant,
quand je la vois au cinéma, j'oublie toujours que c'est elle car elle se fond
totalement dans ses personnages", témoigne-t-il. "C'était donc
une grande chance qu'elle ait accepté de tourner dans notre film".
Anna a perdu son mari,
inspecteur de police du LAPD, au cours d'une mission. Elle élève désormais
seule ses deux enfants en bas âge, Chris (Roman Christou) et Samantha
(Jaynee-Lynne Kinchen). Bien qu'elle soit très investie dans son travail, elle
fait tout son possible pour être présente auprès de ses enfants et, grâce au
soutien de Cooper (Sean Patrick Thomas), partenaire de son mari défunt, elle
tente de combler le vide laissé par leur père.
Assistante sociale travaillant
pour les services sociaux de la ville, Anna est souvent envoyée dans des
familles en difficulté afin de veiller au bien-être des enfants maltraités et
d'assurer leur sécurité. Et même si elle est suffisamment aguerrie pour
s'attendre aux situations les plus catastrophiques, rien n'aurait pu la
préparer à ce qu'elle s'apprête à découvrir chez Patricia Alvarez.
Patricia redoute la Dame
Blanche depuis toujours et elle sait que si elle veut mettre la main sur vos
enfants, elle ne reculera devant rien pour y parvenir. "Dans notre
film, la Dame Blanche est présente pendant trois jours et trois nuits", indique
Patricia Velasquez qui porte le même prénom que son personnage. "Elle
est de plus en plus redoutable à chaque nuit qui passe – et c'est à présent la
toute dernière nuit de Patricia".
Si le cauchemar d'Anna ne fait
que commencer, Patricia Alvarez nage en pleine horreur. Gladstone s'explique : "Les
enfants de Patricia ont été repérés par la Dame Blanche, si bien que leur mère
les cache dans un placard. Bien entendu, lorsqu'Anna découvre les garçons
enfermés dans le placard, elle réagit comme toute personne dans sa situation le
ferait : elle les emmène avec elle et les place dans un foyer… et les
conséquences sont catastrophiques".
"On dit que l'enfer est
pavé de bonnes intentions", intervient
Linda Cardellini. "Je crois qu'Anna est bien intentionnée quand elle se
rend chez Patricia. Mais, chemin faisant, elle condamne sa famille et elle se
condamne elle-même. C'est une situation franchement terrifiante pour n'importe
qui".
Voir les deux comédiennes
s'affronter a été l'une des grandes révélations du film pour le réalisateur. "Linda
et Patricia sont mères dans la vraie vie – et il s'agit de deux rôles
éprouvants pour une mère", remarque Chaves, "mais elles ont
toutes les deux joué le jeu à fond ! Elles puisent dans des émotions à la fois
profondément humaines et instinctives, si bien que c'est tout simplement
fascinant à voir".
"Linda est une
comédienne époustouflante, elle était totalement naturelle avec les enfants sur
le plateau, on sent que son instinct maternel vient de ses tripes – et c'est
très fort", poursuit le
réalisateur. "Le personnage de Patricia fait écho à celui de Linda,
sauf que l'une est au début du voyage et l'autre à la fin… Il s'agit d'une
femme qui va perdre ses enfants, et Patricia a puisé au plus profond
d'elle-même en creusant sa part d'ombre et en faisant ressortir son désespoir.
Et au moment où on dit 'Coupez !', elle redevient la charmante et lucide jeune
femme qu'elle est. Son jeu est tout bonnement extraordinaire".
Patricia Velasquez reconnaît
que la trajectoire de son personnage l'a poussée dans ses ultimes
retranchements. "Même si c'est un film d'horreur et que les situations
ne sont pas toutes réalistes, pour nous, en tant qu'acteurs, les scènes que
l'on joue ont l'air très réel. Tourner avec des enfants vous rend très
vulnérable. D'une certaine façon, c'est positif car cela vous facilite le
travail. Mais, d'un autre côté, cela peut s'avérer terrifiant. C'est formidable
de tourner sous la direction d'un réalisateur avec qui on noue une relation de
confiance. Michael est très jeune, ce qui ne l'empêche pas de savoir exactement
ce qu'il veut et comment y parvenir – et il n'hésite pas à vous pousser dans
vos retranchements. En tant qu'actrice, j'aime ne pas avoir à être dans la
retenue".
Linda Cardellini ajoute : "Il
y a des passages du film qui, en tant que mère, sont difficiles à regarder.
Michael a un grand sens de la mise en scène et il est tellement ouvert aux
propositions qu'on fait un vrai travail d'équipe. Il souhaitait cerner la
vérité de cette histoire, et donner à sentir ce qu'on pouvait éprouver en
vivant ces terribles événements. Du coup, on prenait un grand plaisir à jouer
ces scènes particulièrement éprouvantes".
Suite à la tragédie qui a
frappé Patricia, les ténèbres s'abattent sur sa maison et plus elle cherche à
obtenir des réponses à ses questions, plus elle bascule dans la sphère
terrifiante de la légende. "On pourrait croire que c'est du
folklore", intervient Chaves, "ou de la superstition, mais il s'avère
rapidement que la Dame Blanche est très, très réelle… et qu'elle vient
désormais chercher les enfants d'Anna".
Mais elle ne les obtiendra pas
sans se battre. "Même si elle a beaucoup de mal à l'accepter", souligne
Linda Cardellini, "Anna ne peut plus nier qu'une présence fantomatique
poursuit ses enfants – et elle va devoir l'affronter, seule, pour les protéger.
L'Église ne peut pas lui venir en aide et elle sait que la police ne la croira
pas. Face à ce redoutable danger, elle doit trouver les ressources en elle et
prouver qu'elle est plus forte qu'elle ne l'imaginait. Sinon, elle risque de
perdre ses enfants à jamais".
Ce qu'elle ignore cependant,
c'est qu'elle peut compter sur un allié inattendu pour mener ce combat. Un
allié doté d'une vraie stratégie.
LE GUÉRISSEUR
Prêtre défroqué, Rafael Olvera
a quitté l'Église pour se mettre au service de ses fidèles en leur prodiguant
un soutien spirituel : il est devenu guérisseur. Dès l'instant où Anna et ses
enfants pénètrent dans sa boutique, Rafael comprend, rien qu'à leur regard
traumatisé, qu'ils sont aux abois.
"Anna est dans l'oeil
du cyclone et Rafael est là pour calmer la tempête", précise Raymond Cruz qui campe Olvera. "Cette
femme est face à un terrible danger. Ses enfants sont menacés et son foyer est
en état de siège. Pour combattre cette force maléfique, elle a besoin de
quelqu'un à même de lui donner des clés sur cette présence terrifiante – et qui
y croit".
Pour incarner cet homme qui se
décrit comme un "renégat de Dieu", Chaves avait Raymond Cruz en tête
depuis le début. "Je voulais qu'on ait le sentiment que Rafael peut se
révéler dangereux, ou qu'il ne soit pas digne de confiance, car au fond Anna
doit prendre sur elle pour accepter de croire à un mythe auquel elle refusait
de croire jusque-là", reprend le réalisateur. "Ce qui est
formidable chez Raymond, c'est que c'est un type bienveillant et décontracté
dont on ne peut soupçonner la part de folie et de perversité. Mais il s'est
emparé du rôle et a été brillant".
Cruz a été très sensible à
l'enthousiasme de Chaves. "On tournait des scènes complexes et tout se
passait bien", se souvient-il. "Et puis, on entendait Michael
derrière le combo qui s'enthousiasmait tout haut sur la scène au moment même où
on était en train de la tourner. C'est grâce à cet enthousiasme qu'on a
vraiment vécu ce tournage comme une expérience magnifique".
Si Rafael doute autant des
motivations d'Anna que celle-ci des méthodes du premier, la perspective du
combat lui semble irrésistible. "Rafael traque la Dame Blanche depuis
toujours", signale le réalisateur. "Il ne s'est jamais
retrouvé face à elle, mais il se prépare à l'affronter depuis longtemps".
"Ils partent en guerre
pour sauver les enfants", reprend
Cruz, "non seulement physiquement, mentalement et émotionnellement,
mais aussi spirituellement : c'est un combat pour sauver leur âme. Et leur
unique chance de terrasser les forces des ténèbres, c'est de fonctionner en
équipe".
C'est la troisième nuit pour La
Dame Blanche – et une deuxième chance ne se représentera plus.
PURIFICATION SPIRITUELLE
Pour respecter les traditions
qui ont inspiré le film – et afin d'éviter de prendre le moindre risque –, la
production, en amont du tournage, a fait venir un prêtre et un guérisseur pour
garantir à l'équipe la plus grande protection spirituelle.
Après la
bénédiction du prêtre, le guérisseur a organisé une cérémonie de purification
spirituelle, en se servant de la fumée dégagée par de la sauge en train de
brûler afin de débarrasser le plateau – et de tous ceux y travaillant – des
énergies négatives. "C'était ma première cérémonie de
purification", reconnaît Chaves, "et ça a été une leçon
d'humilité. On a tous senti une grande force qui émanait de ce rituel. C'est
devenu un moment de grande méditation qui nous a tous touchés".
"C'était bien que ces
gens viennent bénir le plateau avant d'entamer le tournage", reprend Linda Cardellini. "Il y a toutes
sortes d'événements qui se produisent sur un plateau, et des gens qui tombent
malades, et on se demande toujours si ce type d'incident peut avoir des
répercussions sur le tournage. C'est un film très sombre et c'était
réconfortant d'y apporter un peu de lumière avant de s'engager dans cette
aventure".
LA MALÉDICTION DE LA DAME
BLANCHE a été entièrement tourné en décors réels, à Los Angeles et dans ses
environs. La maison d'Anna, notamment, a été dénichée dans le quartier de West
Adams. Plusieurs décors intérieurs et extérieurs ont été construits dans un
espace polyvalent à proximité.
Pour évoquer l'atmosphère
empreinte de nostalgie de 1973, Chaves s'est entouré du directeur de la photo
Michael Burgess, de la chef-décoratrice Melanie Jones et de la chef-costumière
Megan Spatz. "Un film est le fruit d'un vrai travail d'équipe, si bien
que je tenais à donner à chacun de mes chefs de poste autant de liberté
artistique que possible", relate le réalisateur. "Je me disais
que plus on leur laissait de marge de manoeuvre, meilleur était le résultat. Et
ils se sont tous surpassés".
C'est la première fois que
Burgess est chef-opérateur sur un long métrage. Cadreur aguerri, il venait de
participer au tournage d'AQUAMAN quand Wan l'a recommandé auprès de Chaves. "Mike
est un très bon ami et un fidèle collaborateur", témoigne le
réalisateur. "Ce film est une production modeste dont le plan de
tournage était très serré, et il a réussi à lui donner une véritable ampleur
visuelle. Il a un don instinctif lui permettant de tourner des images reflétant
l'identité même d'un lieu ou d'un décor".
Burgess précise :
"C'était une expérience formidable et j'ai été enchanté qu'on m'offre
pareille opportunité. Mike favorise le travail d'équipe, si bien qu'avec lui,
on ne s'ennuie jamais ! Au cours de la prépa, on avait l'habitude de passer
toutes les scènes en revue, et on avait des idées de plans et d'éclairage. Il a
un grand sens de l'image, il connaît la grammaire cinématographique et il sait
faire en sorte d'instaurer un climat fantastique où tout a l'air normal, mais
où rien ne semble l'être vraiment. Et ça a continué comme ça tout au long du
tournage. On se demandait tous les jours comment on allait bien pouvoir
terroriser le spectateur !"
Parmi les trouvailles visuelles
les plus inquiétantes imaginées par Chaves et Burgess, le mouvement et
l'absence de lumière dans le décor principal du film – la maison d'Anna et de
ses enfants – étaient déterminants. Il s'agissait donc de dénicher le bon décor
en priorité.
Par chance, Melanie Jones avait
repéré une maison victorienne de deux étages dans le quartier de West Adams qui
correspondait aux critères de la production. Malgré la présence d'étudiants qui
occupaient le premier étage tout au long du tournage, "le plan de la
maison était parfait et elle a beaucoup plu aux deux Michael (le réalisateur et
le chef-opérateur)", indique Melanie Jones. "Elle avait un
cachet incomparable. Par rapport à la plupart des maisons victoriennes ornées
de boiseries très sombres, celle-ci était dans des tons de chêne clair. On s'y
sentait bien et on avait le sentiment qu'on y avait vécu, si bien qu'on pouvait
donner sans mal l'impression qu'une famille habitait les lieux depuis vingt
ans".
Pour chaque élément de décor,
Melanie Jones et son équipe se sont plongées dans les magazines et les photos
de l'époque et ont visionné d'innombrables films situés dans le Los Angeles du
début des années 70. "On campait le cadre dans lequel Anna et ses
enfants ont vécu", explique Melanie Jones. "Et, comme dans
n'importe quelle famille, on y trouve quantité d'objets accumulés par les
enfants au fil des années et des affaires du mari d'Anna – comme si plusieurs
années de vie s'étaient sédimentées dans cet espace. Melanie avait une idée
très précise du rendu visuel et la palette de tons chaleureux qu'elle nous a
proposés correspondait bien à la période et à ce que j'aime. Il fallait qu'il y
ait des imperfections et qu'on sente la présence de matières – et elle a su
transposer cette réalité à merveille".
Mais la maison devait aussi
susciter la terreur. "À la nuit tombée, il fallait qu'un sentiment
d'épouvante gagne le spectateur : les portes grincent, les parquets craquent,
les fenêtres mal isolées laissent passer les courants d'air, et cette maison
réunissait toutes ces caractéristiques".
Comme l'indique Dauberman, les
talents conjugués de Burgess et Melanie Jones ont achevé d'obtenir l'effet
recherché. "Michael Burgess a signé une très belle photo", note-t-il,
"et Melanie et son équipe lui ont offert le cadre idéal pour susciter
l'épouvante avec ce qu'on ne voit pas. En pénétrant sur ce plateau, on avait
vraiment le sentiment d'entrer chez quelqu'un. Mais quand les lumières
s'éteignent, on se demande qui donc se tapit dans l'ombre, prêt à vous sauter
dessus. Il fallait que la maison contribue à raconter l'histoire et, grâce à
l'équipe, on a franchement le sentiment qu'elle est habitée, qu'on y est en
sécurité… mais aussi en danger".
Une impression sans doute
renforcée par la sensation que la maison était hantée. "Le propriétaire
pensait qu'il y avait là une présence et, vers la fin du tournage, toute
l'équipe ou presque en était convaincue", raconte le réalisateur.
"Il s'est en effet passé d'étranges incidents : certains ont entendu des
chuchotements, d'autres ont vu des objets bouger. Et même si j'étais le plus
incrédule, j'ai fini par reconnaître, moi aussi, qu'il y avait sans doute une
force dans l'ombre !".
Par une chaude journée d'été,
le fantôme de la propriété s'est manifesté. "On tournait dans la
cuisine et on étouffait", reprend Chaves. "Tout à coup, on a
ressenti un froid polaire parcourir la maison – et ce n'était pas une petite
brise, c'était un vent glacial. On a tous totalement flippé. Il régnait un
calme mortel. Et quelqu'un s'est tourné vers moi et m'a dit : 'on n'est pas
seuls'. Donc, oui, je dirais que ces lieux étaient hantés".
Raymond Cruz a utilisé
plusieurs accessoires personnels pour camper le guérisseur, à l'instar d'un
bracelet en tourmaline noire qu'il avait acheté pour se protéger contre les
esprits maléfiques. Et il se trouve qu'il en a eu besoin. "On tournait
le premier affrontement de Rafael avec la Dame Blanche, quand on découvre son
allure spectaculaire", se remémore le comédien. "Tout à coup,
le bracelet a volé en éclats. Il y avait des perles partout. Que se passait-il
donc ? On s'est tous précipités pour ramasser les perles et… trois d'entre elles
avaient été coupées en deux. Il s'agissait d'un bracelet de bonne qualité et
les perles étaient très dures. Je ne l'avais pas touché et il ne s'était pas
accroché à mes vêtements. Ç'avait été provoqué par la force présente dans la
maison".
Pour mettre en scène les
rituels de Rafael, la production s'est abondamment documentée sur l'art des
guérisseurs – le "curanderismo" – qui joue un rôle décisif dans la
bataille. Selon le réalisateur, originaire de Los Angeles, les nombreux
guérisseurs qui lui ont ouvert leurs portes lui ont révélé un pan essentiel de
la culture de ses ancêtres qu'il ne soupçonnait pas. "Quand on vit à
Los Angeles, on est entouré de 'curanderos' – de guérisseurs", dit-il.
"Tous ceux avec qui on s'est entretenu ont été très généreux et nous
ont parlé de leurs origines, de leurs croyances et de ce qu'ils avaient vécu.
On leur a même demandé comment ils s'y prendraient, eux, face à la Dame
Blanche. Ils ont inspiré Raymond dans son jeu et lui ont permis de mieux cerner
le personnage de Rafael".
Cruz, qui s'est immergé dans ce
monde, n'a pas eu le sentiment de perdre son temps. "Je manie
énormément d'accessoires dans le film et chacun d'entre eux a une fonction bien
particulière, et il faut savoir l'utiliser, qu'il s'agisse de la Bible, du
crucifix, du chapelet, de la sauge, du 'palo santo', des oeufs, des graines de
flamboyant. On tenait à ce que le spectateur ait le sentiment que ce combat a
vraiment lieu. Ces objets font partie de l'arsenal personnel de Rafael lui
permettant d'affronter cette présence maléfique, si bien que chacun d'entre eux
devait être authentique".
DE L'INTERPRÉTATION À LA
CRÉATION DE LA DAME BLANCHE
Le personnage sans doute le
plus important du film est aussi celui qui a donné le plus de fil à retordre à
la production. "Comme le dit James, la force d'un film tient beaucoup
au monstre", relève Gladstone. "On pouvait réunir les plus
grands comédiens de tous les temps – mais si notre Dame Blanche n'était pas à
la hauteur de ce mythe ancestral, le film ne tiendrait pas la route".
Or, ce qu'ignorait la
production, c'est que l'interprète se dissimulait dans les enregistrements des
auditions déjà en sa possession. Marisol Ramirez avait fait une lecture pour le
rôle finalement campé par Patricia Velasquez, mais, après un deuxième
visionnage, il était évident qu'elle était faite pour un autre personnage. "Il
y avait une folie dans son jeu qui nous a bluffés", se souvient
Chaves. "Elle avait passé une audition pour Patricia, mais la férocité
bestiale et la noirceur qu'elle insufflait à son jeu correspondaient totalement
à ce qu'on cherchait pour la Dame Blanche".
Malgré les séances de trois
heures de maquillage et de coiffure, à raison de deux fois par jour, Marisol
Ramirez était enchantée par cette expérience. "J'ai toujours rêvé de
jouer le monstre dans un film d'horreur", avoue-t-elle. "Mais
la possibilité d'incarner cette créature légendaire qui a accompagné notre
enfance dépassait toutes mes espérances".
La Dame Blanche est née du jeu
de Marisol Ramirez, mais aussi du travail des différents chefs de poste, à
commencer par le maquilleur effets spéciaux Gage Munster.
Pour le réalisateur, qui avait
envisagé de devenir maquilleur, sa collaboration avec Munster et Wan pour
mettre au point l'allure du monstre a été l'un des temps forts du tournage. "J'étais
une vraie midinette !", reconnaît-il. "Gage est un artiste à
part entière, James est un créateur de monstres mythique, et on a travaillé
avec une équipe de coiffeurs et maquilleurs hors pair. Je buvais leurs paroles et
j'apprenais…".
Mais le respect pour le symbole
que représente cette créature aux yeux de nombreuses personnes a été
prépondérant. "C'est une histoire sacrée", poursuit le
réalisateur. "Ceux qui connaissent la Dame Blanche depuis l'enfance se
figurent à quoi elle doit ressembler. Et pour ceux qui ne la connaissent pas,
nous avons mis au point une toute nouvelle créature monstrueuse qui vient
enrichir le panthéon du cinéma d'horreur. Personne n'a pris ce travail à la
légère – et nous espérons que notre réinterprétation de la Dame Blanche
témoigne de notre respect pour ses origines, tout en étant digne d'un monstre
du XXIème siècle".
Le jeu de Marisol Ramirez a,
bien entendu, été essentiel dans la création du monstre. Le rituel, d'une durée
de trois heures, consistant à appliquer – puis à retirer – le maquillage, les
fausses dents, les mains, les extensions capillaires, le gel, l'eau et les
lentilles de contact était "intense, excitant et formidablement
évocateur", selon elle. "Michael est un type merveilleux et
bienveillant, et il vous soutient. De même, tous mes partenaires ont été
épatants. Les séances de maquillage et de coiffure étaient parfois éprouvantes,
mais ont profondément contribué à ma métamorphose. En tout dernier, je mettais
les lentilles de contact, et dès que c'était fait, j'avais vraiment la
sensation de plonger dans un tout autre monde".
"Elle avait toujours le
sourire", souligne Chaves.
"Dès qu'elle était débarrassée de ce maquillage, elle était adorable,
drôle et chaleureuse. Mais sur le plateau, elle nous glaçait les sangs !"
La comédienne a vécu l'un des
moments les plus marquants du tournage au cours de sa première journée. "On
tournait dans un quartier majoritairement latino de Los Angeles et des jeunes
passaient d'une maison à l'autre pour se faire offrir des bonbons à l'occasion
d'Halloween", se souvient-elle. "Je suis sortie de ma
caravane, maquillée et habillée, au moment même où un petit garçon a échappé à
la vigilance de sa mère et a commencé à traverser la rue. Comme il y avait des
voitures qui arrivaient, je me suis précipitée et l'ai attrapé avant qu'il ne
se fasse renverser. On en a tous eu le souffle coupé et on était comme
pétrifiés. Certains jeunes hurlaient et le gamin que j'avais attrapé s'est mis
à crier : 'La Dame Blanche !'".
La robe de la Dame Blanche
devait, lui aussi, produire son effet. "C'est, comme son nom l'indique,
une dame tout de blanc vêtue", précise Chaves. "Sa robe fait
partie intégrante de l'iconographie du mythe et Megan Spatz a été visionnaire
en restituant l'impression d'une présence fugace, tout en créant un monstre
palpable et marquant".
Megan Spatz a apprécié la
confiance et la liberté que Chavez lui a accordées, ainsi que la collaboration
généreuse de l'équipe. "On voulait tous que la Dame Blanche soit
atemporelle, si bien qu'il était primordial de comprendre l'effet qu'elle
produit sur les gens", indique la chef-costumière. "Je me suis
largement inspirée de la culture, de l'art et du graphisme latino et, du coup,
la robe est une sorte de composite de références diverses".
Pour donner le sentiment que "la
boue du fleuve" s'accroche à la robe, et que celle-ci est "vieille
de plusieurs siècles", Megan Spatz s'est inspirée des installations
sous-marines de Jason deCaires Taylor. "Il a créé des sculptures
d'êtres humains qu'il a ensuite plongées au fin fond de l'océan", explique-t-elle,
"et a laissé la vie sous-marine prendre le relais. Résultat : ces
magnifiques structures décrépites, couvertes d'algues et de coraux, qui donnent
l'impression qu'elles ont toujours été là".
Au final, "le rendu est
à la fois simple et traditionnel, mais il y a là comme une sourde menace
indiquant que cette femme est redoutable".
Marisol Ramirez était enchantée
de participer à la création du personnage. Comme pour des millions d'autres
qu'elle, la Dame Blanche continue de nourrir son imagination. "Je suis
très fière d'avoir participé à un film qui raconte une histoire – importante
pour beaucoup d'entre nous – destinée aux spectateurs du monde entier", déclare-t-elle.
"J'espère que ceux qui connaissent sa légende auront le sentiment de la
retrouver à l'image".
"La Dame Blanche est
ancrée dans notre culture", poursuit
la comédienne. "À nos yeux, elle est très réelle et elle est tapie dans
l'obscurité. Ce qui m'a plu dans ce film, c'est qu'il permet de découvrir une
figure mythique, bien à l'abri dans la salle de cinéma".
"Mais si vous allez
voir ce film, ne prenez pas que du pop-corn et des bonbons", avertit Raymond Cruz. "Prenez un crucifix, de
l'eau bénite, et si vous disposez d'un bracelet en tourmaline noire,
emportez-le aussi avec vous. La Dame Blanche nous flanque la trouille depuis
toujours. Maintenant, c'est à votre tour. Préparez-vous !".
Pour Linda Cardellini, la
montée d'adrénaline en vaut la peine. "Si vous aimez avoir peur, je
crois bien que vous allez vous éclater, car dès l'instant où le film commence à
distiller son angoisse, il ne vous lâche plus – jusqu'à la dernière
image".
C'était le but recherché,
indique Michael Chaves. LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE était l'occasion de
réaliser le genre de film qu'il aimait quand il était petit – et qu'il aime
toujours aujourd'hui. "Quand on voit un film d'horreur, on réagit soit
par le combat, soit par la fuite", analyse-t-il. "Tout le
monde est sur ses gardes, mais on vit une phase de tension qui s'étire, encore
et encore. À un moment donné, il faut baisser la garde. C'est alors que le film
vous emporte en vous terrorisant sans relâche".
"C'est
exactement ce que je voulais faire ressentir au spectateur – qu'il soit
cramponné à son siège, puis qu'il sorte de la projection, heureux et le sourire
aux lèvres", conclut-il.
"C'est pour cette raison qu'on va voir ce genre de films et c'est ce
qui les rend aussi exaltants".
Source et copyright des textes des notes de production @ Warner Bros. France
#LaDameBlanche
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