Action/Aventure/Fantastique/Un impressionnant spectacle visuel, non dénué de défauts, mais qui assume très bien son statut de blockbuster sympathique
Réalisé par James Wan
Avec Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Yahya Abdul-Mateen II, Temuera Morrison...
Long-métrage Américain
Durée : 02h24mn
Année de production : 2018
Distributeur : Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 21 décembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 19 décembre 2018
Résumé : Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.
Bande annonce (VOSTFR)
Extended Video (VOSTFR) - Jason Momoa / Amber Heard
Featurette (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : avec AQUAMAN, le réalisateur James Wan se fait plaisir. Il insère des dizaines de références à la pop culture dans son film. Il insuffle un côté épique à cette histoire grâce à des scènes visuellement spectaculaires qui proposent une dynamique et des points de vue différents les rendant très cools. Il est parfois victime de son intention de faire dans le super fun et le trop-plein d'effets visuels joue alors en la défaveur du rythme. De même, il n'évite pas quelques incohérences. Cependant, il équilibre assez bien les moments d'action pure et les moments de connexion entre les personnages.
Le scénario explore des thématiques qui ne cache pas leurs messages écologique et humaniste, ce qui est très bien, même si ce n'est pas très original. Les intrigues familiales et sentimentales sont assez convenues, mais l'ensemble se tient, est cohérent et la narration se suit sans peine, le réalisateur ne perd jamais le spectateur.
Les acteurs sont convaincants, notamment Jason Momoa qui allie une présence physique forte doublée d'une personnalité sympathique qui navigue entre je m'en foutisme et intérêt basé sur de bonnes intentions le tout emballé dans une bonne dose d'auto-dérision et d'humour.
Autour de lui Amber Heard, qui interprète Mera, Nicole Kidman ,qui interprète Atlanna, Temuera Morrison, qui interprète Tom Curry, Willem Dafoe, qui interprète Vulko, ou encore Patrick Wilson, qui interprète le roi Orm, sont des seconds rôles solides qui aident à construire un cadre narratif et nous permettent de nous intéresser au sort des protagonistes. Il y a aussi une histoire parallèle autour de l'ennemi juré d'Aquaman qui forme un lien direct avec les bandes dessinées DC Comics.
AQUAMAN impressionne par sa volonté d'être un blockbuster bourré d'effets spéciaux et ultra divertissant, ce qu'il est de façon assumée et si on aime ça, le résultat est fort sympathique. Il y a quelques scènes qui se distinguent et donnent à ce long-métrage un petit supplément d'âme. Bien que sur le fond, le scénario ne soit pas novateur, sur la forme, le réalisateur assure un vrai spectacle qui nous entraîne dans le récit d'origine de ce super-héros. D'ailleurs, au moment du générique de fin, ne partez pas tout de suite puisque le film se prolonge un tout petit peu.
Le scénario explore des thématiques qui ne cache pas leurs messages écologique et humaniste, ce qui est très bien, même si ce n'est pas très original. Les intrigues familiales et sentimentales sont assez convenues, mais l'ensemble se tient, est cohérent et la narration se suit sans peine, le réalisateur ne perd jamais le spectateur.
Les acteurs sont convaincants, notamment Jason Momoa qui allie une présence physique forte doublée d'une personnalité sympathique qui navigue entre je m'en foutisme et intérêt basé sur de bonnes intentions le tout emballé dans une bonne dose d'auto-dérision et d'humour.
Autour de lui Amber Heard, qui interprète Mera, Nicole Kidman ,qui interprète Atlanna, Temuera Morrison, qui interprète Tom Curry, Willem Dafoe, qui interprète Vulko, ou encore Patrick Wilson, qui interprète le roi Orm, sont des seconds rôles solides qui aident à construire un cadre narratif et nous permettent de nous intéresser au sort des protagonistes. Il y a aussi une histoire parallèle autour de l'ennemi juré d'Aquaman qui forme un lien direct avec les bandes dessinées DC Comics.
Copyright photos @ Warner Bros. France
AQUAMAN impressionne par sa volonté d'être un blockbuster bourré d'effets spéciaux et ultra divertissant, ce qu'il est de façon assumée et si on aime ça, le résultat est fort sympathique. Il y a quelques scènes qui se distinguent et donnent à ce long-métrage un petit supplément d'âme. Bien que sur le fond, le scénario ne soit pas novateur, sur la forme, le réalisateur assure un vrai spectacle qui nous entraîne dans le récit d'origine de ce super-héros. D'ailleurs, au moment du générique de fin, ne partez pas tout de suite puisque le film se prolonge un tout petit peu.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LE DESTIN DE DEUX MONDES REPOSE ENTRE LES MAINS D’UN
SEUL HÉROS
Dans
AQUAMAN, la quête d’Arthur Curry pour unifier deux mondes commence par un défi
qui met à l’épreuve son courage et la force de ses convictions : retrouver le Trident
Perdu d’Atlan. Seul le véritable roi de l’Atlantide peut le manier, mais pour
le trouver, il doit d’abord faire équipe avec Mera, Princesse du royaume
sous-marin de Xebel, pour un périple semé d’embûches entre terre et mer.
Le
premier problème d'Arthur, c’est qu’il n’a aucune envie d’être la solution aux problèmes
des autres – qu’ils soient Atlantes ou humains. Jusque-là, il était heureux de vivre
comme une sorte de loup solitaire surpuissant : il choisissait ses propres
batailles aquatiques, et évitait de se mêler à la moindre guerre civile à l’échelle
planétaire. Le réalisateur visionnaire James Wan était enchanté d’entreprendre
le premier long-métrage consacré intégralement à ce personnage complexe. “Aquaman
est extrêmement puissant, et avec lui l’action prend une dimension
quasi-divine. Mais ce qui me plaît le plus chez lui, c’est que c’est sa
dimension humaine qui le fait avancer”, déclaret- il. “Ce
qui m’importe avant tout, c’est l’histoire que je raconte, et le fait que le
public s’attache aux personnages et ait envie de les suivre dans leurs
aventures”.
Le
producteur Peter Safran, qui a souvent collaboré avec James Wan, explique : “James
savait quelle histoire il voulait raconter, sur quel ton et avec quel rendu
visuel, et il ne s'est jamais écarté de son projet de départ”.
L'acteur
incarnant le rôle-titre, Jason Momoa, compose un personnage auquel on peut s’identifier,
en masquant les faiblesses d’Arthur et en accentuant son côté dur à cuire et
sarcastique. Il apporte ainsi à ce nouveau super-héros DC Comics son style d’humour
tout à fait singulier. “Le scénario retrace un magnifique récit
de ses origines : on s'attache au jeune enfant qui découvre ses pouvoirs, puis
à l’homme qui se lance dans une aventure pour devenir roi. Mais le personnage a
aussi un côté plus joyeux qu’on retrouve tout au long du film, même quand il se
bat pour sa survie au cours de la guerre sous-marine intergalactique que James
Wan met en scène avec brio”, raconte Jason Momoa. ”Les
super-héros et les méchants sont l’incarnation de nos plus belles qualités et
de nos pires défauts”, ajoute Amber Heard, qui campe Mera.
“Cette dualité parle à tout le monde, en
particulier aux enfants qui sont encore plus réceptifs que les adultes à ces questions”.
Bien qu’on trouve jusqu’à présent davantage de héros de cinéma masculins, l’actrice
a été enchantée de découvrir une telle parité dans le scénario d’AQUAMAN. “Il
forment une équipe dès le début, et malgré leurs personnalités très combatives,
ils aiment aussi se taquiner avec humour et se conservent toujours un respect
mutuel. Il n’y a pas de doute sur le fait qu’ils vont devoir travailler tous
les deux main dans la main pour qu’Arthur puisse accomplir son destin”.
Les
lecteurs de BD ont découvert Aquaman pour la première fois en 1941, mais l’histoire
racontée par James Wan et son producteur exécutif Geoff Johns est largement inspirée
par l'album de Geoff Johns “Aquaman” issue de “Renaissance DC”, une série lancée
par DC Comics en 2011 pour faire renaître toute sa galerie de super-héros. “Geoff
a une connaissance fouillée de l’histoire d’Aquaman et des super-héros DC”,
reconnaît Peter Safran. “Il était partant pour collaborer avec
James et raconter notre propre version de l’histoire d’Arthur”.
Geoff
Johns remarque : “Arthur a grandi sur la terre ferme et n’a
eu connaissance de son héritage que des années plus tard, quand il a découvert
l’Atlantide et sa fascinante société sous-marine, les mystères de l’océan et de
ses créatures merveilleuses, qui peuplent notre planète mais semblent aussi
étranges que si elles arrivaient tout droit de l’espace. James y a été sensible
et s’est rendu compte qu’Aquaman – dont l’histoire est aussi celle d'un
individu qui cherche à retrouver ses origines et accepter son héritage – est inséparable
de son environnement. C’est le cas de tous les héros de DC Comics : le parcours
de chacun de ces personnages emblématiques se déroule sur une vaste toile de fond.
James avait une idée précise de ce que pouvait donner le monde fantastique d’Aquaman
à l’écran”.
Les
scénaristes David Leslie Johnson-McGoldrick et Will Beall ont écrit cette histoire
hors du commun : “James voulait avant tout que le film
raconte l’histoire passionnante d’une quête à travers le monde”,
affirme David Leslie Johnson-McGoldrick.
“Ceci
étant dit, la famille est un des principaux sujets du film. Aquaman hérite des
pouvoirs de sa mère et de l’humanité de son père, deux personnes qui viennent
de mondes totalement opposés et qui sont tombés amoureux contre toute attente.
Il est le fruit de cet amour sacrifié : comment peut-il trouver sa place ?”
Les
parents d’Arthur ont vécu une histoire d’amour interdite. Arthur le vit comme un
affront personnel et en a gardé toute sa vie l’impression d’être un étranger.
La mère d’Arthur, la reine Atlanna, a abandonné sa famille après une violente
attaque contre leur foyer, au cours de laquelle elle a pris conscience qu’elle
représentait un danger pour son fils aîné. Arthur ne se rendra compte que plus
tard qu’elle lui a transmis des dons inestimables. Grâce son ADN atlante,
Arthur découvre au cours de son enfance qu’il possède de nombreux pouvoirs
surhumains : il peut respirer sous l’eau, nager à une vitesse phénoménale,
supporter la pression des profondeurs abyssales – ce qui le rend quasi
invulnérable – et "parler aux poissons", autrement dit communiquer
par télépathie avec des espèces sous-marines.
Outre
ces prouesses aquatiques, il possède des facultés surhumaines sur la terre ferme
: une force extraordinaire, des sens ultra aiguisés et une peau impénétrable.
Tandis que le conflit entre la terre et la mer s’envenime jusqu’au point de non
retour, Arthur doit mobiliser toutes ses ressources pour défendre la terre et
les océans… au risque de les voir l’un et l’autre détruits.
L’univers
sous-marin d’AQUAMAN constitue un aspect primordial du film, et c’est pourquoi
James Wan et son équipe avaient à coeur de créer une Atlantide et des royaumes
différents des environnements aquatiques qui avaient été montrés au cinéma jusqu’ici
: “C’est un peu comme l’espace : un monde
totalement différent qui n’a pour limite que notre imagination", explique
James Wan. "On n’a aucune idée de ce que
les matières donneraient sous l’eau, et de la manière dont les cheveux
flotteraient. L’eau est aux Atlantes ce que l’air est pour nous. C’est l’environnement
dans lequel ils ont grandi. Il fallait donc l’aborder de leur point de vue à
eux”.
Afin
de traduire à l’écran ce qu’il avait imaginé, James Wan a sollicité le
directeur de la photographie Don Burgess pour saisir l’univers à couper le
souffle qu’il a conçu avec le chef décorateur Bill Brzeski, et il a confié à la
costumière Kym Barrett le soin de donner vie aux personnages. Mais le plus
grand défi a dû être relevé par le superviseur effets visuels Kelvin Mcllwain
et son équipe, en charge de créer tous les éléments surnaturels : une mégapole
subaquatique, des monstres marins en guerre, des chevelures en mouvement, et
plus encore.
Le
producteur Rob Cowan remarque : “Depuis que je connais James, il rêve de
réaliser un film d’action, et il l’a fait avec FAST AND FURIOUS 7. Mais avec
AQUAMAN, il s’agissait de créer un monde tout entier, et c’est ça qui lui a
plu. Et parce que c’est James, les scènes d’action ont emprunté au cinéma d’horreur,
à l'histoire et à la mythologie de l’Atlantide… Il s’inspire des fondements de
la légende, mais il réussit en même temps à être résolument original”.
Will
Beall fait le rapprochement entre cet univers sous-marin et “Rome
si celle-ci n’avait pas connu sa décadence et puis sa chute. On y trouve à la
fois des technologies modernes et d’anciennes coutumes, comme les arènes de
gladiateurs. C’est comme ça que j’imagine l’Atlantide : insoumise et isolée,
très avancée mais chargée du poids des lois et des coutumes ancestrales”.
Pour
accomplir sa mission et mettre fin à une guerre imminente qui menace l'avenir
des mondes terrestre et aquatique, Arthur doit affronter son propre demi-frère,
le redoutable Orm (Patrick Wilson), et un Black Manta assoiffé de vengeance
(Yahya Abdul- Mateen II). Mais le combat le plus redoutable est celui qu’Arthur
mène avec son propre passé, en particulier sa haine des Atlantes qui ont
exécuté Atlanna (Nicole Kidman), après l’avoir forcée à quitter son père, un
gardien de phare du nom de Tom Curry (Temuera Morrison). Le seul lien qu’il a
conservé avec le monde de sa mère est incarné par l'arme qu'elle a abandonnée
et à travers les rares visites de Vulko (Willem Dafoe), conseiller du trône de
l’Atlantide qui regagnait la surface pendant l’enfance d’Arthur pour lui
apprendre à se servir des pouvoirs qu’il tenait de sa mère.
“À
bien des égards, le film parle de l'ambition de réaliser ses rêves, et faire ce
film était aussi une façon pour moi d'accomplir mon propre rêve – autrement dit
de mettre en oeuvre un projet qui entreprenne de bâtir tout un univers”,
sourit James Wan. “On a élaboré toutes les images, les
personnages, les costumes, les créatures… tout. C’est vraiment un rêve devenu
réalité. J’ai eu la chance d’être accompagné par une équipe artistique en
coulisse et des acteurs talentueux qui ont accepté de se lancer dans l’aventure
avec moi”.
SUPER-HEROS ET SUPER-HEROÏNES
Mi-homme
mi-Atlante, Aquaman est un guerrier redoutable qui se découvre l’héritier
légitime du royaume de l’Atlantide, mais il fait aussi le choix de rester un
paria sous la surface de l’eau et sur la terre ferme. Il vit sous l’identité d’Arthur
Curry et a été élevé par son père Tom, habitant de la surface terrestre, bien
qu’il soit le fils aîné de la Reine Atlanna. Son existence même constitue un
lien possible entre les habitants de la mer et ceux de la Terre, et ce sera à
lui de les réunifier à l'avenir.
Dans
AQUAMAN, ce jour-là est arrivé.
Ensemble,
James Wan et Jason Momoa ont tout mis en oeuvre pour créer une version
cinématographique du super-héros incontournable de DC Comics qui soit à la hauteur
du personnage de la BD, mais qui soit en même temps une réinvention adaptée aux
spectateurs d’aujourd’hui.
Comme
l’indique le réalisateur, ils ont partagé d'emblée la même conception du dilemme
d’Arthur : “Je pense que si Jason s’est senti si
proche de son personnage, c’est parce qu’il vient lui-même de deux mondes”,
déclare James Wan qui a lui aussi grandi entre deux cultures. “Jason
est Hawaïen et a grandi en Amérique. Il ne s’est jamais senti complètement à sa
place dans aucun de ces deux univers. C’est quelque chose que je comprends très
bien moi aussi : je suis un asiatique né en Malaisie et qui a grandi en Australie.
J’ai été élevé dans la culture australienne, mais j’ai aussi gardé un héritage chinois
et malais très important”.
Si
Arthur Curry était prédestiné à régner sur le royaume sous-marin de l’Atlantide,
Jason Momoa semblait également voué à endosser ce rôle. Outre ses doubles
origines, Jason Momoa a longtemps vécu sur des îles, ce qui lui a permis de se
sentir encore plus proche de son personnage. “Comme
Arthur, je suis le fruit d’un métissage, partagé entre l'Iowa et Hawaï, si bien
que j’ai vraiment pu m’identifier à cette double culture. Et les Philippines,
Hawaï, Tahiti, les Fidji… beaucoup d’îles célèbrent leurs dieux des mers. Ça m’a
tout de suite parlé”, se souvient-il.
Et
ce n’est pas tout : “J’ai étudié l’océanographie quand je
vivais dans l’Iowa”, ajoute Jason Momoa, faisant ainsi
une nouvelle comparaison avec son personnage. “Aussi
surprenant que cela puisse paraître, ils ont un campus au plein coeur de Des
Moines consacré au monde sous-marin : les requins, les anguilles etc. En tant
qu’insulaire, j’adore l’océan. C’est quelque chose qui m’effraie et qui m’attire
en même temps. L’océan est apaisant, il évolue constamment, il est sans cesse
en mouvement. On peut passer des heures à l’observer, comme le feu. L’esprit
est fasciné par cette vision et peut s’y perdre”.
Jason Momoa, qui ne s’est pas privé de surfer sur les vagues de l’océan
Pacifique, devant la maison qu’il louait sur la Gold Coast australienne pendant
le tournage, ajoute : “En Polynésie, le requin est le
protecteur de la famille. On l’appelle le mana, le pouvoir surnaturel. J’ai
rêvé que je surfais et je voyais un énorme requin. Je lui disais ‘Salut frère,
je suis un des tiens !’. J’aimerais pouvoir parler aux poissons en vrai. D’ailleurs
maintenant que je suis Aquaman…”, plaisante-t-il.
Amber
Heard, qui joue aux côtés de Jason Momoa, remarque : “Les
auteurs du film ont laissé une grande liberté à Jason pour façonner l'Aquaman
du film et réinventer le personnage. Je trouve que c’est une version d’Aquaman
vraiment nouvelle, à la fois novatrice, moderne et cool, qui va au-delà ce qu’on
pouvait attendre d’une adaptation de la BD, mais qui en même temps lui reste
fidèle”.
Poursuivant
son analyse de la nature double d’Arthur, Jason Momoa déclare : “Il
fanfaronne beaucoup, mais il ressent aussi de la compassion et même de la peur.
Ce qui fait de lui un homme extraordinaire, c’est qu’il est le seul à pouvoir
réunir ces deux mondes, parce que c’est un Atlante et qu’il est l’élu. Mais ce
qui le rend humain et même humble malgré son allure arrogante, c’est qu’il a
conscience qu’il n’est pas prêt”. Malheureusement pour Arthur, le
temps n’est pas son allié. Son demi-frère Orm y a veillé, et son plan destiné à
provoquer une guerre a été l’occasion pour la production de sensibiliser le
public sur l'état de notre planète.
“Orm
a décidé d’unir tous les royaumes de l’océan pour attaquer le monde de la surface,
principalement parce que les terriens font tout pour polluer les océans”,
explique Jason Momoa. “Arthur se moque d’être le roi, il veut
juste empêcher Orm d'infliger des souffrances au monde de la surface. Orm n’a
qu’une idée en tête : unir les sept royaumes et envahir l’ensemble du monde.
Arthur comprend enfin qu’il doit l’arrêter et pour y parvenir, il n’a pas d’autre
choix que de se lancer dans une immense croisade, un voyage spectaculaire. C’est
la partie la plus cool de cette aventure, avec un côté À LA POURSUITE DU
DIAMANT VERT que j’adore”.
Mera,
fille du roi Nereus et princesse du royaume subaquatique de Xebel, a pris la tête
de cette croisade. Outre son statut royal – qui lui vaut d’être promise à Orm –
elle a le don d’hydrokinésie, un pouvoir qui lui permet de manier l’eau avec
une puissance extraordinaire.
“Ce
que j’aime dans le film, c’est que personne, que ce soit James, les auteurs ou les
producteurs, ne voulait faire de Mera une énième demoiselle en détresse”,
déclare Amber Heard en évoquant son impétueuse héroïne. “Je
leur suis vraiment reconnaissante d’avoir abordé ce personnage féminin sous cet
angle. Mera est une héroïne en soi, elle est dynamique et agit comme un moteur
de l’action. Je pense que le public a envie de voir des femmes dans des rôles
forts, et en l’occurrence, elle est vraiment l’égale d’Aquaman et il lui arrive
de le sauver tout comme il peut aussi la sauver”.
Mera
se révèle en effet être une héroïne impressionnante et devient la partenaire d’Arthur
dans leur volonté de sauver le monde. “Elle sort de l’eau en plein milieu de
la nuit pour tenter, en dernier recours, de rallier un Arthur réticent, qui se
plait à rester négligé, ivre et mélancolique. Elle le prend par la peau du cou,
le sort de son petit cocon où il se complaît dans l'ignorance et l’entraîne
dans sa mission pour empêcher le roi Orm de conquérir le monde”,
poursuit Amber Heard. “Elle est la seule à pouvoir convaincre
Arthur de se rendre au royaume de l’Atlantide et de sauver le monde”.
“Dans
l’univers de la BD, Mera est en réalité plus puissante qu’Arthur”,
souligne James Wan. “Elle possède des pouvoirs que même
Arthur ne maitrise pas, ce qui selon moi est très intéressant. Je sais que c’est
pour cette raison qu’Amber a été séduite par le personnage. Cependant, elle
joue aussi de sa fragilité, ce qui est indispensable pour le rôle. Dans le
film, Mera essaie de trouver sa place dans le monde. Nos deux personnages principaux
s'engagent dans une aventure délirante, proche d'un rite initiatique, qui leur permet
à tous deux d’apprendre qui ils sont et ce qu’ils sont censés devenir”.
“Quand
j’ai fait la connaissance d'Amber, j’ai été d’abord frappé par son charisme et son
charme. Les jeunes filles peuvent prendre pour modèle Mera, qui fait aussi
preuve d’une grande intelligence et d'une force hallucinante”.
“Amber
est formidable”, confie Jason Momoa. “Il
y avait un lien fort entre nous, on s’entendait à merveille. Au cours de cette
quête, on passe beaucoup de temps tous les deux à courir dans tous les sens, et
c’était génial. Nos deux personnages déchirent ! Grâce à sa maîtrise de l’eau,
Mera pourrait très bien tuer Arthur. Ses pouvoirs sont immenses”.
Tous
les pouvoirs qu’Arthur possède en tant qu’Aquaman lui viennent de sa mère, Atlanna,
qui fut également une source d’inspiration pour la jeune Mera. James Wan commence
l’histoire en nous présentant un gardien de phare de la Nouvelle-Angleterre du
nom de Tom Curry, qui sauve la vie d’une créature aquatique humanoïde. Elle s’est
échouée sur la plage de galets au pied de son phare au cours d’un violent
ouragan. Tandis qu’il la soigne, il découvre qu’elle n’est autre que la reine
de l’Atlantide, Atlanna, qui a choisi de fuir son royaume après avoir été
fiancée de force à son détestable roi. Ils s’éprennent l’un de l’autre et de
cet amour nait un fils nommé Arthur, d’après le légendaire roi de Camelot.
Nicole
Kidman incarne cette Atlante de sang royal dont le combat pour la liberté est
le catalyseur de l’histoire. “Elle est reine mais elle est aussi une
mère qui doit renoncer à vivre aux côtés de son fils pour le sauver”,
analyse Nicole Kidman. “C’est un thème récurrent du film : le
sacrifice, ce qu’il en coûte à quelqu’un, les conséquences pour une famille. J’aime
la force de ce personnage. James m’a toujours dit qu’Atlanna est le cœur battant
de l’histoire, et je trouve ça très beau”.
“Quand
on a entamé le casting pour le rôle d’Atlanna, on savait qu’il nous fallait une
actrice de légende”, raconte Peter Safran. “Il
nous fallait quelqu’un qui apporterait un supplément d'âme, et qui donnerait au
rôle une certaine densité. On avait entendu dire que Nicole Kidman avait envie
de tourner avec James, et quand on l’a contactée, il s’est trouvé que c’était
bien le cas et qu’elle était en plus à la recherche d’un bon film de superhéros
car c'est un registre qu'elle n'avait pas encore exploré”.
L’actrice
était très attirée par le genre : “Je venais d'achever le tournage de deux
drames très âpres, si bien que c’était vraiment une chance de me plonger dans
cet univers. James m’a montré quelques story-boards et m’a dit ‘Voilà la preuve
que je pensais à toi depuis le début‘, car il m’avait dessinée. Comment dire
non à ça ? Je l’adore, j’aime son énergie, son enthousiasme, j’aime ses
créations. C’est un auteur à part entière, et il s’adonne à son art avec
beaucoup de passion et d’érudition. Sans compter que c’est quelqu’un d’adorable,
et le choix était donc vite fait. Et quand il m’a dit qu’on allait tourner en
Australie, je n’avais plus qu’à dire ‘Oui, avec grand plaisir !’”
“On
ne pouvait pas envisager une autre actrice que Nicole dans le rôle d’Atlanna”,
confirme Rob Cowan. “Il y a toujours des moments pendant le
casting où on n’est pas sûr que les personnes seront disponibles. Il faut
élargir son spectre et on se dit ‘Et si ça ne marchait pas ? On va devoir
chercher ailleurs’. On n’a jamais pu trouver une autre comédienne pour Atlanna,
et heureusement nous n’avons pas eu à le faire”.
Quand
Arthur n’est encore qu’un bébé, des circonstances inéluctables obligent Atlanna
à regagner l’Altantide à contrecoeur. Une fois de retour, elle épouse Orvax comme
prévu, et donne naissance à un second fils.
SUPER-MECHANTS
C’est
sur la terre ferme que Mera retrouve Arthur et lui annonce que son demi-frère cadet
Orm, le fils de sang atlante de la Reine Atlanna et du Roi Orvax, s’est
approprié le trône et a l’intention d’appeler les sept royaumes de la mer à
conquérir le monde de la surface pour se venger de la pollution de la planète
provoquée par l’espèce humaine. Orm a pour but ultime de régner sur tous les
royaumes de la mer et s’autoproclamer ainsi Maître des Océans. Il déteste son
demi-frère "bâtard" et compte bien lui barrer l’accès au trône qui
lui revient de droit. James Wan a proposé à Patrick Wilson, avec qui il
travaille fréquemment, de camper ce monarque fou.
“Patrick
Wilson est vraiment l’un des meilleurs acteurs avec qui j’ai eu la chance de travailler”,
reconnaît James Wan. “Pour moi, c’est un acteur de genre
incroyable enfermé dans le corps d’un jeune premier, et ce que j’admire chez
Patrick, c’est sa capacité à se fondre dans ses personnages. Tout au long de
l'écriture, je me disais sans arrêt que Patrick serait parfait pour le rôle
d'Orm, si bien que j’ai commencé à écrire le personnage pour lui, en espérant
qu’au bout du compte je pourrais convaincre les décideurs qu’il était le bon acteur
pour le rôle. J’étais certain que Patrick allait s'engager dans le projet et
tout déchirer”.
“C’est
mon cinquième film avec James, et c’est comme un cadeau dont les bienfaits ne s’arrêtent
jamais”, déclare Patrick Wilson, retournant
ainsi le compliment. “Quand il a commencé à réfléchir au
film, James m’a glissé ‘Je veux que tu campes le Maître des Océans’. Je l’ai
pris avec beaucoup de respect et un sentiment de responsabilité… mais je mentirais
si je disais que je suis allé m’acheter une pile de BD le lendemain pour
réviser, au cas où. Mais c’est tout James : il tient sa parole, il reste fidèle
à sa vision des choses, à notre amitié et à nos rapports professionnels”.
L’histoire
a également beaucoup plu à Patrick Wilson : “Ce que
j’ai adoré en lisant le scénario, c’est qu’il s’intéresse à notre fascination
ancestrale pour l’océan et se demande ce qui se passerait s’il se retournait
contre nous. Bien sûr, c’est facile d’attribuer à Orm l’étiquette de
super-méchant, car il a toujours été considéré ainsi dans l’univers de la BD, mais
il change beaucoup au fil des épisodes. Ce que James a voulu faire, et parvient
à faire dans le film, c’est donner au combat d’Orm un vrai fondement. Il le dit
très clairement : ‘Pendant des siècles, le monde de la surface a pollué les
océans et anéanti mon univers. Sa folie est fondée. Il mène un combat
écologique, et il est persuadé que le seul moyen de vaincre le monde de la
surface, c’est de rassembler derrière lui tous les autres royaumes de la mer. S’il
y arrive, il devient le Maitre des Océans”.
“J’adore
quand les méchants – qui sont toujours les héros de leur propre histoire – ne
pensent pas être mauvais”, confie David Leslie Johnson-McGoldrick
au sujet du personnage d’Orm. “Il pense qu’il ne cherche pas à tirer
profit de la situation, il trouve que ses actions sont justifiées. Orm estime
que ses motivations sont légitimes, mais il a un parti pris très radical. Il en
a assez de la façon dont les humains traitent les océans, alors pourquoi ne pas
les éradiquer ?”
Peter
Safran reconnaît que “Orm n’est pas un méchant de base, dans
le sens où nombre des arguments qu’il utilise pour attaquer le monde de la
surface sont légitimes. Il envisage cela comme la seule solution pour sauver et
préserver son peuple. Arthur est le fils aîné d’Atlanna, si bien qu'Orm sait qu’il
pourrait prétendre au trône de l’Atlantide. Il craint d’être détrôné, ce qui
mettrait fin à la guerre qu’il mène contre la surface”.
“Ce qui rend l’histoire d’autant plus
intéressante, c’est que contrairement à ce que craint Orm, Arthur ne cherche
pas à monter sur le trône”, poursuit Patrick Wilson. “Mais
Orm ne veut pas prendre le risque qu’il change d’avis si bien qu'il doit
neutraliser Arthur par tous les moyens”.
“Je
suis fan de lui”, note Jason Momoa en évoquant
Patrick Wilson. “J’ai eu beaucoup de scènes formidables
avec lui et c’est la partie du tournage que j’ai préférée. Faire des cascades
me vient naturellement, c’est marrant de faire le gamin et de jouer à se battre.
Mais quand on se retrouve face à Patrick Wilson, on comprend que son plus grand
atout est d’être un acteur fantastique”.
Sous
sa forme humaine, Arthur se donne pour mission d’aider les personnes en danger.
Dans une scène d’ouverture riche en action, il réussit à détourner un
sous-marin russe retenu en otage par une bande de pirates ayant pris les
commandes du vaisseau, puis à s’introduire à bord. Au cours de la bataille qui
suit, Arthur sauve la vie d’un jeune homme, David Kane, mais ne parvient pas à
sauver son père, qui périt dans la chambre des torpilles du sous-marin. C’est
un moment décisif pour David Kane qui cherchera à venger la mort de son père et
deviendra l’ennemi juré d’Arthur en endossant le costume du redoutable Black
Manta. Armé d’une épée, d’un fusil à harpon monté sur son poignet et de
capteurs optiques surpuissants fabriqués à partir de plasma atlante, Black
Manta, ivre de vengeance, pourrait se révéler fatal pour Aquaman.
“J’ai
toujours voulu tourner un film d’action, être un grand gamin dans la meilleure cour
de récré du monde, et je l’ai fait !”, s’exclame l’acteur Yahya
Abdul-Mateen II qui interprète Black Manta. “J’adore
ce film parce que tout le monde y trouve son compte : ceux qui aiment la
mythologie, les belles histoires d’amour, la science fiction, les scènes de combat,
même les geeks passionnés par les technologies qui voudront voir le rendu de l’univers
aquatique. Il y en a pour tous les goûts. Et surtout, il y a l’histoire très
forte d’un homme qui détient les clés d’un royaume, mais ne veut pas devenir
roi. C’est énorme !”.
Le
fait que ce projet soit tombé à point nommé du rôle n’a pas laissé Yahya Abdul-
Mateen II indifférent : “J’étais en plein tournage dans le rôle
de Black Manta en septembre 2017, quand le personnage de la BD a fêté ses 50
ans, et j’étais très heureux de l’apprendre”,
se souvient l’acteur. “Le personnage passait le cap du
demi-siècle et dans le même temps je le portais à l’écran pour la première
fois, c’était formidable”.
“Black
Manta est un des personnages de la BD les plus plébiscités par les fans, si bien
qu'on savait que l’acteur qu’on allait choisir devait être à la hauteur des
attentes”, explique Peter Safran. “Yahya
était l’homme qu’il nous fallait. À mon avis, la qualité d’un film de
super-héros se mesure à l’aune des méchants que les super-héros affrontent. On voulait
être sûr d’être au niveau sur ce point”.
“C’est
un mercenaire, qu’on connaît pour son caractère colérique et sans pitié, et dans
toute la mythologie de la BD, il nourrit une rancune toute particulière envers Aquaman”,
relate Yahya Abdul-Mateen II. “Il existe plusieurs histoires, mais
dans celle qu’on raconte, il cherche à venger la mort de son père. Il a perdu
un parent, il est seul et en colère, et c’est aussi ce qui le rend humain. Pour
lui, sa vie redémarre à zéro au moment où il perd son père, et il devient
obsédé par l’idée d’atteindre son but, ce qui le rend dangereux et
imprévisible. Je pense que ce personnage saura tenir les spectateurs en haleine”.
Un
autre méchant que les fans auront découvert dans des épisodes plus récents est
le Capitaine Murk, un membre du commando d’élite des Atlantes, la garde rapprochée
du Roi Orm. Murk reste fidèle à Orm et à sa conception de l’Atlantide comme étant
le royaume des mers qui détient le pouvoir.
Ludi
Lin, qui s’est vu attribuer le rôle, se rappelle : “J’étais
à Pékin quand James m’a parlé pour la première fois de sa vision du film”.
L’acteur né en Chine, qui passe l'essentiel de son temps dans la capitale du
pays, déclare : “J’ai trouvé ça très pertinent car la
terre est faite principalement d’eau, et l’océan peut être un milieu très
hostile. Sous l’eau, ce sont d’autres lois physiques, d’autres règles qui s’appliquent,
les créatures sont différentes… Cela laisse le champ libre à l’imagination et
démarque AQUAMAN des autres films de super-héros”.
Dans
la BD, Murk a déjà un physique très remarquable, mais la production l’a poussé
à l’extrême avec la complicité de Ludi Lin. “Il a
un style bien à lui, très différent du mien”, s’amuse
Ludi Lin. “Dans les albums, Murk est un type
blond, entre 40 et 50 ans, mais James a voulu lui ajouter des cicatrices, des
veines apparentes, des cheveux décolorés et des yeux de couleur étrange, ce qui
le rend encore plus mystérieux”.
FIGURES PATERNELLES
Le
gardien de phare Thomas Curry est le grand amour de la Reine Atlanna, et le père
de leur enfant, Arthur. Quand Atlanna doit les quitter pour retourner dans le royaume
de l’Atlantide, Tom élève seul son fils : il lui apprend à avoir de la
compassion pour les humains, mais également à respecter et aimer l’océan et ses
merveilles. La production a choisi l’acteur néo-zélandais Temuera Morrison pour
le rôle.
Cowan
déclare : “L'alchimie a tout de suite fonctionné
avec Temuera Morrison. Comme pour Nicole : nous n’avions envisagé personne d’autre
que lui pour jouer ce rôle”. “La
relation père-fils était très sympa parce que j’avais une super complicité avec
Jason”, sourit Morrison, tout en se
remémorant la grande spiritualité qui se dégageait de Momoa pendant le
tournage. “Tout au long de ce film, Jason a dégagé
une belle énergie, comme on a pu l’observer. Plusieurs groupes maoris lui ont
rendu visite sur le plateau pour lui souhaiter un bon anniversaire, et ils se
sont mis à danser le haka. Moi aussi, j’adore le haka, cette danse du feu
néo-zélandaise, et Jason s’est également imprégné de cette énergie transmise
sur le plateau. Et quoi de mieux que de célébrer Aquaman, le film comme l’acteur,
par une danse du feu !”
Morrison
a beaucoup apprécié ses scènes aux côtés de Nicole Kidman. Comme il le dit, “Nicole
a un tempérament merveilleux, elle est très ouverte et très douce. James voulait
qu’il y ait des passages émouvants, notamment quand elle part et nous abandonne,
son fils et moi, à un certain moment de l’histoire, et je suis heureux que
Nicole et moi ayons été aussi complices”.
“C’était
vraiment très agréable de travailler avec Temuera”,
renchérit Nicole Kidman. “Il est Néo-Zélandais, et moi je suis
Australienne, si bien qu'on partage une forme de culture commune, une certaine
chaleur, et c’était très amusant”.
Aux
antipodes de l’humble Thomas Curry, on découvre Nereus, le père de Mera, Roi de
Xebel, l’une des autres tribus de l’Atlantide. Dolph Lundgren incarne cette
figure royale qui croit, à l’instar d’Orm, que la violence des habitants de la
surface les conduira à leur perte. Il n’est cependant pas convaincu qu'Orm
puisse être le dirigeant qui unira les royaumes sous-marins contre les humains,
notamment depuis les rumeurs concernant un héritier inconnu.
“Le
film dépeint un jeu politique, une stratégie de conquête du pouvoir”,
raconte Lundgren. “L’un des participants à ce jeu, le Roi
Orm, est un type assez puissant. Le Roi Nereus préférerait le maintenir à
distance autant que possible. Même s’il condamne les actions des habitants de
la surface, cela ne l’empêche pas de voir clair dans le jeu de Orm, qui le
pousse à rejoindre son alliance contre les humains : pour Nereus, cela n’est ni
plus ni moins qu’une façon pour Orm de prendre les rênes et de devenir le
Maître de l’Océan”. “Nereus,
lui, défend la position inverse : il faut éviter d’entrer tout de suite en guerre",
poursuit-il. "Mais
il doit aussi garder à l’esprit que sa fille, Mera, a été promise au Roi Orm
quand elle était encore très jeune, si bien que c’est un schéma médiéval
classique, où les familles se marient entre elles pour maintenir la paix… Mais
à présent Orm est en train de remettre en question les termes de cet accord”.
Même
si leurs préoccupations concernant l’avenir de leurs familles respectives finiront
par les rassembler, l’enfance et l’éducation d’Arthur sont diamétralement opposées
à celles de Mera, jeune princesse qui fait l’apprentissage des coutumes du monde
sous-marin. C’est durant son enfance au sein de la ville d'Amnesty Bay, en Nouvelle
Angleterre – plus précisément au cours d’une sortie scolaire à l’aquarium de la
ville – qu'Arthur a un premier aperçu de son don lui permettant de communiquer
avec la faune marine.
À
mesure que l’histoire progresse, Arthur se remémore souvent des moments précis
de son enfance : galvanisé par l’espoir de retrouver sa mère sans connaître la
vérité sur ce qui lui est réellement arrivé, il avait suivi l’enseignement de Nuidis
Vulko. Quand Arthur était plus jeune, Vulko a été son seul lien avec son côté
atlante : il lui a montré les merveilleux dons qui accompagnent cet héritage
familial, et lui a appris à respirer sous l’eau, à nager, et à se battre.
Conseiller
du trône depuis le règne du grand-père d’Arthur, et désormais conseiller du Roi
Orm, Vulko favorise une approche diplomatique entre l’Atlantide et les autres
royaumes sous-marins. Mais Vulko est tout de même conscient qu'Orm ne se montrera
jamais raisonnable, et que seul le Trident perdu du Roi Atlan peut détrôner ce monarque
mégalo est. Il suggère en secret à Mera d’aller trouver Arthur, et les entraîne
tous les deux dans une quête du Trident d’Atlan, pour éviter qu'Orm ne mette
son plan en œuvre.
Pour
ce personnage à la fois mentor, diplomate et intrigant politique, Wan a engagé
Willem Dafoe. “C’était fantastique de pouvoir compter
sur la présence d’un acteur aussi respecté que Willem dans le film”,
déclare Wan. “Il apporte tellement de profondeur, tellement
d’authenticité. Et par-dessus le marché, c’est quelqu’un de très cool, qui
voulait vraiment se donner à fond et tourner plein de scènes d’action ! C’est d’ailleurs
pour ça qu’il a voulu jouer dans le film en premier lieu, pour pouvoir jouer
les Obi Wan Kenobi ou les vieux samouraïs avec Arthur ! J’ai donc ajouté cette
dimension-là au personnage”.
Dafoe
raconte : “Vulko est à la fois un mentor et un
homme d’État. Il joue le rôle de passerelle entre tradition et modernité au
sein de l’Atlantide. Il est très loyal envers le trône, c’est-à-dire le Roi Orm
à ce moment de l’histoire, mais il se sent moralement tiraillé. À l’instar d’un
héros shakespearien, il essaie de ramener les deux extrêmes vers le milieu. Et
il a également appris à Arthur à se battre et à se servir d’un trident ; il lui
a inculqué une vraie discipline. Arthur a pris beaucoup de reflexes de la ‘surface’,
si bien que Vulko est parfois un peu sévère avec lui, mais il est également
très bienveillant”.
L'acteur
a également beaucoup apprécié le message écologiste de l’histoire. “Ce
n’est pas très explicite ni caricatural”,
observe Dafoe, “mais cela soulève de grandes questions
et fait écho aux débats actuels, notamment concernant le monde sous-marin et la
façon dont il entre en conflit avec les habitants de la surface en raison des
dommages qu’ils ont infligés à l’océan”.
Safran
ajoute : “On a eu beaucoup de chance que Willem
participe à notre film. C’est un rôle très important et Willem y a apporté une
profondeur magnifique”.
Plusieurs
acteurs complètent la distribution : Randall Park dans le rôle du Dr. Stephen
Shin, l’un des seuls humains à croire à l’existence de métahumains (tout particulièrement
Aquaman) et à les croire à l’origine de la montée des marées ; Graham McTavish,
dans le rôle du Roi Atlan, détenteur du moyen occulte de récupérer le Trident perdu
; Michael Beach, dans celui du père de David Kane, Jesse ; John Rhys-Davies et Djimon
Hounsou assurent respectivement les voix de Brine King et du Roi Ricou (aussi connu
sous le nom de Roi Pêcheur) ; enfin, la légendaire Julie Andrews prête sa voix
à Karathen.
COMMENT SE GLISSER DANS LA PEAU DU PERSONNAGE
Pour
la chef costumière chevronnée qu’est Kym Barrett, la conception des différents
costumes des héros d’AQUAMAN nécessitait une solide interprétation de la vision
de James Wan mais aussi une bonne vue d’ensemble de la "patte" propre
aux dessinateurs de BD et illustrateurs vétérans des studios DC comme Paul
Norris (Aquaman), Nick Cardy (Mera, Orm, Black Manta) et Ramona Fradon
(Atlanna), afin de créer des costumes qui feraient rêver les fans.
“James
tenait vraiment à ce qu’on conserve l’esthétique bande-dessinée”,
explique Kym Barret, qui devait aussi avoir en tête l’environnement sous-marin
de cette histoire, puisqu’il allait modifier les tissus et matières qui
seraient utilisés pour les quelques 2500 tenues à créer. “Quand
on cherchait l’identité visuelle du film, Bill Brzeski [le chef décorateur] et
moi avons longtemps parlé des règles de l’Atlantide. Tout le monde flotte, nage
ou se bat sous l’eau, et nos acteurs sont suspendus à des câbles et des harnais
pour donner l’impression qu’ils flottent. Bien sûr, les effets visuels nous ont
aidés, mais il fallait quand même qu’on prenne en compte ces contraintes
pendant qu’on concevait les costumes. On a également beaucoup réfléchi au fait
que les acteurs étaient suspendus, et qu’il fallait que les vêtements aient l’air
de ne rien peser. Du coup, pour cette mission d'envergure, il fallait envisager
encore plus de problèmes et mener encore plus de recherches”.
Barrett
et son équipe se sont également interrogés sur la véritable histoire de l’Atlantide.
“Au début, les Atlantes étaient des
créatures de la surface, puis elles sont parties sous l’océan il y a plusieurs
milliers d’années. Elles ont évolué et leur espèce s’est adaptée à leur
environnement. Par exemple, on pouvait se demander s'ils ont développé des
pieds palmés ? On s’est dit que c’était sans doute le cas pour certains d’entre
eux”.
“Dans
mon esprit”, poursuit-elle, “leurs
textures, leurs formes et leurs couleurs — tout particulièrement en ce qui
concerne les armures — ont été altérées par le corail, les poissons et les
algues qui les entourent. Utiliser de vrais métaux pour les armures n’aurait pas
été pratique pour nous, car ça aurait été bien trop lourd à porter pour les
acteurs, qui étaient toujours en suspension, au cours des scènes d'action. En
revanche, on a créé des matières n’ayant de métallique que l’aspect”.
Kym
Barrett évoque le rôle-titre : “Arthur passe du monde de la surface au
monde de l’Atlantide, et on constate cette progression à travers ses costumes.
C’est un héros malgré lui, tiraillé entre deux mondes, celui de la terre et
celui de l’eau, et il doit faire face à l’adversité et traverser des périodes
de doute pour devenir le roi qu’il mérite d’être. C’est le parcours classique
de tout héros de roman d’aventures, mais il ne s’est pas contenté de gagner une
bataille : il a aussi appris la compassion. J’aime à penser que nos costumes
lui ont permis de se défaire de son attitude de garçon sombre et taciturne pour
endosser le rôle d’un réunificateur entre les Atlantes et l’humanité”.
“À
la fin du film, il arbore une armure qui venait du royaume de l’Atlantide”,
ajoute-t-elle.
“Il
doit se sentir comme un roi, et la nature même de cette armure doit illustrer
sa nature héroïque. Notre travail consistait à faire en sorte que l’armure
reflète à la fois Jason et Aquaman, le héros de bande dessinée, pour qu’on n’ait
pas l’impression qu’Arthur a enfilé un costume, mais bien qu’il a endossé son
nouveau statut. Pour ce passage de l’histoire, nous avons à la fois tâché de
garder la palette de couleurs de la bande dessinée, tout en y ajoutant des
inflexions plus modernes, plus nuancées”.
Pour
Momoa, cette combinaison de héros était incroyable. “La
première fois que je l’ai enfilée, je voulais la montrer à mes enfants, et donc
j’ai pris une photo et je la leur ai envoyée”,
se souvient-il. “Ils étaient bouche bée, fascinés, ça
les a rendus heureux. C’était très cool d’être un papa costumé comme ça. Et je
dois dire que j’étais assez fan moi aussi. C’était vraiment génial”.
Si
le résultat est spectaculaire, la conception fut tout aussi compliquée. Kym
Barrett a donc collaboré avec Jose Fernandez d'Ironhead Studio et Justin
Raleigh des studios Fractured FX pour confectionner le costume phare d’Aquaman.
“C’était un costume hyper compliqué”,
se rappelle-t-il. “On a participé un peu aux premières
conceptions, mais c’était plus pratique que Kym, Jose Fernandez et moi se
rassemblent pour fabriquer cette combinaison à temps”,
raconte Raleigh. “Du coup, notre équipe au sein des
studios Fractured FX a fini par s’occuper de toute la partie supérieure de l’armure,
qui était dorée ; l’équipe de Ironhead s’est chargée des gants, des bottes et
des éléments de la ceinture, et tout le reste a été conçu par Kym et son
équipe, qui ont piloté toute cette procédure de confection de l’armure depuis l’Australie”.
L’équipe
de Raleigh a commencé par effectuer un scan du corps de Jason Momoa, qui avait
suivi un entraînement pour gagner de la masse musculaire au niveau des épaules et
du dos, et affiner sa taille. “James avait une idée très précise de
l'allure du costume”, poursuit Raleigh, tout en notant
que le plastron doré a été réalisé par ordinateur, puis imprimé sur imprimante
3D pour obtenir une symétrie parfaite. Le costume était composé de cinq parties
différentes, mais il fallait qu’elles s’assemblent sans que les coutures ne soient
perceptibles. “Le plastron recouvre la taille et les
bras, et masque les coutures du haut du bras et celles de la poitrine”,
ajoute-t-il. “Puis, il y a une armature dorsale qui
va jusqu’en bas et qui masque les coutures du dos, la fermeture éclair et
toutes les autres fermetures. Au final, ça a donné cet habit immaculé,
magnifique. Jason avait l’air très content de la liberté de mouvement et d’action
que le costume lui permettait d’obtenir, et pour les scènes d’action
particulièrement intenses, l’équipe des effets visuels a enrichi l’image
également”.
Arborés
tout au long du film, y compris dès la première apparition d’Arthur, ses tatouages
tribaux sont inspirés des vrais tatouages de Momoa. Ils ont dû être appliqués par
le département maquillage plus de 100 fois tout au long du tournage.
Pour
les habitants de l’Atlantide, Kym Barrett et son équipe ont développé un thème
précis. “Avec tous ces costumes, ceux de Mera et
d’Orm, mais également tous ceux des autres tribus sous-marines, nous avons
décidé de créer une structure cellulaire modulable”,
décrit Kym Barrett. “Les ‘écailles’, comme je les ai
appelées, étaient de petites tuiles hexagonales que nous avons fabriquées, puis
peintes, avant de les insérer au moment de l’impression du tissu. C’est comme
ça que nous avons pu créer cet effet”.
“Pour
le costume de Mera, nous avons ajusté la couleur pour flatter le teint et les yeux
d'Amber Heard”, explique Kym Barrett. “Il
y avait très certainement un côté rebelle dans sa tenue. On n’a aucun mal à imaginer
que c’est une guerrière, mais elle n’est pas encombrée par une armure de
soldat. L’armure qu’on a imaginée pour elle, c’est une armure que les Atlantes
auraient sans doute mise au point naturellement comme faisant partie de l’habillement
de leur monde. On s’est donc concentré sur des verts froids, et on a fait en
sorte qu’elle et Aquaman soient assortis. Je crois que cette scène où Mera sort
de l’eau aux abords de la taverne rend vraiment très bien. C’était la nuit, il
pleuvait, la lumière était parfaite, et Amber est sortie de l’eau, et on avait
l’impression qu’elle était une créature surnaturelle”.
“Kym
Barrett est une femme brillante et imaginative, qui travaille très dur, et qui
a accompli un travail incroyable pour concevoir les abris dans lesquels vivent
les Atlantes”, déclare Amber Heard sur un ton
élogieux. “Elle n’a intégré que des éléments
marins, et c’est ce qui a servi de base pour tous nos costumes. Elle a vraiment
fait un travail extraordinaire”.
Amber
Heard reconnaît avoir une relation assez passionnelle avec le costume de Mera :
“C’était beaucoup plus complexe que ça n’en
a l’air, et Kym et son équipe ont très bien réussi à lui donner un aspect
naturel et extraordinaire. Mais en vérité, comme j’étais toujours harnachée et
corsetée, dans des structures et des mécanismes complexes, j’étais tirée,
écrasée, et je rentrais chez moi le soir avec plein de bleus sortis de nulle
part… Du coup, j’ai une relation assez étrange avec ce costume !”
Quant
à Orm, incarné par Patrick Wilson, Kym Barrett a conçu deux silhouettes distinctes
: un costume doré inspiré de celui des gladiateurs pour sa confrontation avec son
demi-frère Arthur, et son armure et son masque argentés de roi, qu’il porte dès
qu’il s’autoproclame Roi des sept royaumes. “James
souhaitait que le costume d'Orm fasse écho à celui de la BD, qui est assez
excessive, si bien que j’ai l’impression que nous avons bien réussi à mêler l’énergie
de la bande dessinée avec la réalité d’un personnage”,
déclare Kym Barrett. “Pour le costume de Patrick, je me suis
inspirée des reflets de la lumière, de même que de l’océan et de la vie
aquatique, et on a donc mis au point un aspect irisé qui évoque des écailles.
Au final, je trouve ce costume assez léger et céleste”. Tout
en riant, Wilson raconte : “Il y avait des moments du tournage où
je rêvais de porter ces espèces de pyjamas gris dont on se sert pour tourner
les scènes d’effets visuels, parce que ce n’était pas rien comme costume ! Mais
bon, je ne crois pas que le mien ait été aussi lourd que celui de Jason. Je
pouvais très bien bouger dedans, il était très léger, et c’était très facile de
combattre et de me déplacer”.
D’après
Wilson, son jeu a réellement évolué lorsqu’il a pu porter le masque de Orm. “Quand
j’ai enfilé ce masque baroque complètement fou du Maître des Océans, je me suis
senti vraiment différent des moments où je portais simplement un casque. C’était
un élément crucial pour ce personnage”.
Un
masque s’est également avéré crucial pour un autre personnage, celui de Black Manta.
Kym Barrett raconte que plusieurs membres de son équipe étaient particulièrement
impatients de travailler sur le design et la construction du costume de ce personnage.
“Avant de devenir Black Manta, David
Kane est une sorte de pirate informatique très rude. Il construit lui-même son
propre costume, comme dans la bande dessinée. On a tâché d’y rester le plus
fidèle possible, et James s’est beaucoup impliqué dans la conception. On a
encore une fois pu bénéficier de l’aide précieuse de la formidable équipe
d'Ironhead Studio pour fabriquer ce costume”.
Barrett
explique que cet travail collectif a été primordial afin d'allier les besoins
et la vision de Wan en matière de costumes et la dimension purement pragmatique
de la confection et de l’assemblage d’un costume qui doit ensuite être porté
par un acteur. “Il fallait qu’on soit sûrs que Yahya
puisse suffisamment se mouvoir pour pouvoir jouer”,
remarque-t-elle. “Le costume de base a été confectionné
avec des matières étanches et résistantes à l’eau, ce qui nous permettait
également de l’utiliser pour des scènes au sec, et même des scènes d’action.
Jose et son équipe ont sculpté tous les éléments en dur, y compris le casque,
qui devait faire écho de très près aux illustrations de la bande dessinée et à
la maquette conçue par l’équipe de Justin. On a ensuite moulé ces sculptures,
on en a fait des plâtres, qu’il a fallu ensuite peaufiner, assembler, peindre
et intégrer à ce costume de base”.
"Le
véritable casque du héros était en fait un peu lourd et encombrant pour les cascades,
si bien qu'on a réalisé un modèle plus léger en mousse tout en conservant sa taille
et son envergure, ce qui a permis à la doublure de Yahya d'effectuer les
cascades sans risque inutile", observe le superviseur effets
visuels Kelvin McIlwain.
"Le
casque de Manta lance des faisceaux d’énergie qui ressemblent à des lasers et ça
m’a vraiment plu", explique Abdul-Mateen en évoquant le
maniement de l’armure noire du méchant. "Ils
jaillissent du casque mais il faut le recharger. Ce n’est pas simplement une source
d’énergie illimitée et ça complique d’autant la situation pour lui".
La
création de Kym Barrett pour Vulko a non seulement pris en compte les critères de
la BD mais également les goûts personnels de Dafoe. "J’ai
aimé mon costume", confirme l’acteur, "et
ma perruque aussi, vraiment. Ça me donnait un petit côté samouraï et comme les
films de samouraïs ont bercé mon enfance, j’ai été sous le charme. James et moi
en avions parlé, et je sais donc que Kym et lui ont voulu me faire plaisir".
Pour
Atlanna, le personnage de Nicole Kidman, "c’est
un prolongement de ce qu’on a fait avec Mera et les autres personnages, mais je
voulais qu’elle rappelle la Vénus de Botticelli",
souligne Barrett. "Elle porte donc une combinaison
nacrée et irisée qui réfléchit la lumière. Ça la rend totalement hors du
commun".
La
lumière a joué un rôle primordial pour les uniformes des soldats d’Atlantide. Reprenant
l’idée des producteurs selon laquelle les profondeurs de l’océan baigneraient dans
la bioluminescence, la société de Raleigh a intégré des LED sur la partie
pectorale des armures des membres du commando – sans oublier de petits filtres
incorporés et légèrement colorés, de façon à refléter le halo bleu sur les
visages des acteurs. La partie arrière contient un disque programmé comprenant
200 lumières différentes contrôlables à distance.
"Tout
était télécommandé, même leurs armes",
déclare Raleigh. "Une fois que tous les acteurs
étaient sur le plateau, il n’y avait qu’à actionner un bouton pour que chaque tenue
s’allume, avec parfois jusqu’à 14 costumes éclairés en même temps. Et au fur et
à mesure que l’un d’eux mourait, on l’éteignait. Les commandos rouge font
penser à des homards, avec des nuances de bleu et un petit motif tacheté jaune
et marron pour compléter l’aspect un peu organique de l'ensemble".
"Kym
a été exceptionnelle dans l’équipe",
ajoute Peter Safran. "Elle est extrêmement créative et
a accompli un travail remarquable avec James mais aussi avec les studios
extérieurs pour créer les costumes de tout cet univers. C’est ce qui a rendu ce
projet si captivant. Il a fallu imaginer ex nihilo un monde totalement inédit.
Il a fallu construire sept royaumes et elle a participé à chacun des aspects de
la conception des créatures des royaumes de Brine et Trench, les Atlantes, et
aussi les tenues des habitants vivant sur la terre ferme. Quand les spectateurs
vont découvrir l’extraordinaire richesse des costumes du film, ils devraient
être époustouflés".
Bien
entendu, chaque combat a nécessité une arme spécifique et les producteurs ont
sollicité le chef accessoiriste chevronné Richie Dehne et son collaborateur
spécialisé dans les armes Richard Mansfield pour leur fournir les nombreux
accessoires faisant partie intégrante de la panoplie d’un super-héros.
S’inspirant
de la BD et des éléments propres au scénario, l’AQUAMAN de Wan réunit les
accessoires emblématiques du genre tels que pistolets laser et autres armes dignes
d’un arsenal ultramoderne, tout en s’appuyant fortement sur les légendaires tridents
des personnages d’Atlantide pour les combats rapprochés.
Pendant
la phase préparatoire, Dehne et Mansfield ont été soulagés de découvrir que le
film serait tourné en “dry for wet" [technique qui permet de donner l’illusion
qu’un personnage est sous l’eau, NdT.]. "Sans
ça, le tournage aurait été un petit peu trop complexe, car on a créé pour les
soldats des armes dans lesquelles on a placé des dispositifs électroniques
hi-tech afin qu’elles puissent effectivement s’éclairer sur le plateau",
affirme Mansfield. "Elles étaient reliées à un
tableau d’éclairage, ce qui est assez inhabituel, et c’est d'ailleurs la
première fois que j’ai fait ça. Normalement, une arme se suffit à elle-même
pour s’éclairer. Mais elles communiquaient, grâce à une technologie sans fil,
avec l'opérateur éclairagiste qui les contrôlait. Ça n’aurait pas marché sous l’eau".
Outre
les armements ornés de LED des soldats d’Atlantide, les plus grandes réalisations
de Dehne et Mansfield pour ce film ont été les tridents des différents personnages
de l’histoire. "Le premier trident a été celui d’Atlanna
qui devient ensuite celui d’Arthur",
souligne Dehne. "On en a hérité du film précédent
et cela nous a motivé pour la création des autres, car c’est un merveilleux
objet. Il a en fait cinq dents mais on s’est permis cette petite liberté".
L’équipe
a aussi été chargée de concevoir les tridents d’Orm, Nereus et du roi Ricou. "On
a pris quelques libertés tout en essayant de rester fidèles à la BD
d'origine", poursuit Mansfield.
Mais
leur réalisation la plus significative concerne le trident du roi Atlan. "C’est
notre Excalibur, notre Graal", reconnaît Dehne. "Tout
au long du film, Arthur et Mera sont en quête de cet objet et ça a été amusant
à inventer. L’une des choses les plus importantes pour James, c’était de le
graver d’inscriptions. À quoi ressemblerait un texte en langue atlante ? Alors
nous voilà partis au British Museum pour consulter la collection de textes anciens
qui nous a inspirés".
Pour
la couleur du trident, Dehne a voulu s’assurer que son reflet doré, réfléchi sous
l’eau, "devienne un ton doré parfait à l’écran.
On a bien dû tester une vingtaine de teintes dorées avant de choisir celui qui
nous convenait. Ça a l’air simple, comme un coup de pinceau, mais un tel
processus peut parfois prendre des mois avant d’aboutir".
LA PRÉPARATION AU COMBAT
"Au
bout de 4 mois et demi d’entraînement pour les cascades 6 jours par semaine, on
a l’impression d’être un super-héros", déclare
Amber Heard en évoquant l’intense préparation physique qu’elle a suivie, ainsi
que ses partenaires, pour être en superforme physique en vue du tournage.
Momoa,
qui est arrivé sur le plateau en parfaite condition physique, a poursuivi son entraînement
habituel et a passé pas mal de temps sur le mur d’escalade qu’il avait fait installer.
Pour
être crédible face à lui, Wilson a suivi un entraînement très rude : "Dans
la BD, Orm est un gars costaud et même si j’étais en forme, je voulais être
plus baraqué", confie l’acteur. "C’est
l’histoire, le film et l’aventure d’Arthur mais je voulais lui offrir, avec
Orm, un adversaire de taille. La morphologie de mon corps a pas mal changé, j’ai
pris 7 kilos, ma musculature a évolué, et j’ai cessé de ressembler à un type
maigrichon portant une combinaison de muscles".
"Quand
Patrick a été engagé pour le rôle, sachant qu’il allait devoir se mesurer à Jason
Momoa, il a déclaré 'Je vais commencer à m’entraîner immédiatement' ",
se souvient Safran. "Et il était très strict en la matière.
Il s’entraînait déjà tous les jours en Asie avant son arrivée en Australie et
quand il est arrivé sur le tournage, il était littéralement métamorphosé.
Lorsqu'il s’est retrouvé à côté de Jason, on n’aurait pas su dire lequel des deux
allait remporter la bataille !"
Abdul-Mateen
II révèle qu’il avait lui aussi hâte de tourner avec Momoa : "J’ai
suivi les consignes de Jason en matière de combats, parce que je suis assez
néophyte dans ce domaine", dit-il. "Jason
est un pro et un expert des scènes de combat rapproché. Je me suis contenté
d'insuffler beaucoup d’énergie à ces séquences. Jason et moi, on se ressemble
car on est tous deux comme deux grands gamins".
Même
si son personnage relève plus de l’homme d’État que du combattant, Dafoe a
apprécié d'exécuter les différentes cascades propres à l’intrigue : "Il
ne s’agit pas de bouger de façon normale. On vole assez haut, on plonge et on
fait des tonneaux et des acrobaties du genre, et y arriver de façon élégante
est complexe mais très amusant", confie-t-il. "J’ai
même chevauché à plusieurs reprises un gros cube bleu surnommé Muriel qui est
devenu plus tard, grâce aux effets visuels, un requin marteau" !
Par
ailleurs, les acteurs devaient avoir l’air d’évoluer réellement dans l’eau avec
aisance et naturel, comme si la natation était une faculté innée. Les
producteurs ont mené des recherches et découvert des techniques récentes
pouvant être adaptées pour créer de nouveaux équipements – comme des
plates-formes – encore plus efficaces.
Étant
donné que des environnements différents exigent des mouvements différents, les
plates-formes dans lesquelles les acteurs évoluaient devaient être spécialisées
: c’est en multipliant les tentatives et en sollicitant l’aide des
chefs-cascadeurs R. A. Rondell et Kyle Gardiner que l’équipe de Cox a fini par
savoir comment procéder. "On a vite compris que les acteurs
n’avaient pas l’air naturel en étant 'sous l’eau', et que ça ne fonctionnait
pas. Ça nous a pris pas mal de temps pour y remédier en utilisant des
balançoires et des pieds de caméra de studios de télé et ça a fini par marcher.
Les acteurs étaient suspendus par des systèmes de plates-formes modernisées
appelées 'diapason' pour leur permettre d'effectuer des mouvements fluides et
amples", explique Cox.
"J’ai
fait partie de l’équipe de MATRIX et les diapasons viennent de là au
départ", poursuit Rondell. "Ce
qu’on a utilisé pour AQUAMAN est une déclinaison de ce système". "Les
diapasons ressemblent à une fourchette fixée à un poteau d’acier géant",
souligne Gardiner. "On avait tout un ensemble d’attaches
différentes auxquelles les acteurs étaient suspendus par les hanches. Ces
harnais spéciaux offraient aux acteurs et cascadeurs trois ou quatre axes
différents, en fonction de l’attache utilisée. Ces diapasons pouvaient aussi
être fixés au plafond, ou des versions plus petites pouvaient être arrimées à un
support qu’on pouvait déplacer à volonté".
"Les
'mambos', comme on a baptisé nos plates-formes, sont un dispositif qu’on a mis
au point", ajoute Rondell. "Chaque
personnage doit bouger d’une certaine manière et on a exploré de nombreuses
façons de donner à chacun une gestuelle différente". "En se fiant à
notre expérience, nous avons conçu plusieurs manières de simuler l'état de
flottement", détaille Gardiner, "mais
nous devions trouver une méthode rapide et efficace pour faciliter les
dialogues et le mouvement sous l’eau pendant que les caméras filmaient. Les
producteurs ont eu l’idée d’utiliser un système de trépieds pour caméra de télévision
afin de stabiliser les diapasons et on a construit des systèmes de contrepoids
et flotteurs pour simuler un mouvement de flux et reflux. On est aussi soumis à
la gravité sous l’eau et les acteurs devaient se tenir debout, marcher, flotter
ou nager : pour relever ces défis, on a travaillé avec tous les comédiens pour
leur permettre de maîtriser ces enjeux physiques, et voir comment ils
souhaitaient bouger une fois harnachés à nos plateformes".
En
raison des contraintes liées aux suspensions de câbles et aux manipulations des
plateformes elles-mêmes, les cascadeurs se sont
comportés comme des marionnettistes, tirant des câbles et se déplaçant sur le
plateau tandis que les acteurs bougeaient sur les plateformes.
Rondell décrit ce processus "comme un ballet entre acteurs et
cascadeurs, travaillant de concert pour réagir et bouger afin que l'ensemble
ait l’air authentique".
"Le
film offre de nombreuses scènes de bataille. Pensez aux séquences de combat d'arts
martiaux qu’on a pu voir dans d’autres films, et imaginez maintenant à quoi ça pourrait
ressembler sous l’eau", déclare Wan. "Pour
couronner le tout, il s'agit de créatures surhumaines qui ont le pouvoir
extraordinaire de se déplacer sous la surface de l’océan. C'est le genre de
problématiques auxquelles on devait réfléchir avec nos cascadeurs".
UN NOUVEAU MONDE
AQUAMAN
a été, pour l'essentiel, tourné en Australie, sur la Gold Coast du Queensland,
au sud de Brisbane. Les producteurs ont utilisé les neuf plateaux des studios Village
Roadshow, dont le plus récent, le plateau 9. Parmi la cinquantaine de décors
créés pour les besoins du film, celui-ci a abrité les plus imposants d'entre
eux, dont la salle du trône et le Colisée d’Atlantis, le navire de guerre du
roi Orm et le magnifique "trône du roi mort".
Malgré
ces gigantesques espaces, le plus grand défi d’un tournage représentant un
monde sous-marin est sans aucun doute… l’eau elle-même. "Quand
c'est possible, je donne toujours la priorité aux effets réels, car j’aime
pouvoir les voir et les toucher", dit Wan.
"Je tenais à en faire le plus possible en conditions
réelles si bien qu'on a beaucoup tourné en 'dry for wet', autrement dit dans
des conditions 'sèches' pour simuler l’eau. On s’est aussi servi de pas mal de
fonds bleus mais on a aussi souvent eu recours aux éléments réels des décors
qu'on immergeait dans le réservoir d’eau. En ce qui me concerne, il y a toujours
des scènes qu’on a besoin de filmer pour de vrai, et d’autres qui nécessitent l'apport
du numérique. Bien évidemment, on s’en est également beaucoup servi, car c’était
un tournage exigeant qui a mobilisé des effets tant réels que numériques".
Pour
le décorateur Bill Brzeski : "Créer un film de super-héros est
toujours un immense défi, alors si on y ajoute la simulation d'un tournage
sous-marin et la prise en compte des contraintes physiques propres au monde
aquatique... On a vite compris qu’on ne pouvait pas travailler sous l’eau et
comme au moins deux tiers de l’histoire s’y déroulent, c’était très
complexe".
"Atlantis
est le fruit d’une civilisation qui a poursuivi son évolution sous l’eau et
s'est subdivisée en sept différents royaumes : Atlantide, Brine, Fisherman,
Xebel, Trench, Deserter et le Lost. La plupart de leurs habitants ne savent pas
ce qui se trouve à la surface, car ils n’y vont pas. Il s’agit donc de deux
univers qui coexistent sur la même planète mais n’ont jamais été en contact, du
moins pas jusqu’à notre histoire", ajoute-t-il.
En
créant les décors réels d’Atlantide, Brzeski a imaginé "une
civilisation néoclassique qui pourrait être issue de la Méditerranée, peut-être
des précurseurs des Grecs, de la période hellénistique, sans doute même
pré-égyptienne. Mais ce qui les distingue, c’est qu’il s’agit d’une culture en
passe d'accéder à l'ère du numérique".
Comme
il l’a fait avec Kym Barrett pour les costumes, Wan a longuement parlé avec
Brzeski "des matériaux de construction du
monde terrestre comme la brique, le bois, le métal et les différents types de
tissu qu’on porte. Des matériaux que les Atlantes n’auraient peut-être pas dans
l’océan", déclare le réalisateur. "On
a donc cherché à s’inspirer en grande partie du monde nautique et marin. On s’est
dit que leur habitat pourrait être très naturel, peut-être en corail.
Vivent-ils dans un espace vivant ? Et qu’est-ce qui les éclaire dans ce monde ?
Ils vivent à de telles profondeurs que la lumière naturelle ne peut y pénétrer,
du coup, qu’est-ce qui remplace la lumière du soleil ? Le cycle solaire règle
notre horloge interne, notre biorythme, n’est-ce pas ? Si on n’a pas de soleil,
qu’est-ce qui le remplace ? De quelle source lumineuse se servent-ils ?"
"C’était
un défi de taille", détaille Brzesli. "Et
on a fini par penser à la logique de la bioluminescence et au corail
luminescent. Des créatures issues des profondeurs marines produisent leur
propre lumière grâce à la bioluminescence et on a donc pensé que les Atlantes n’étaient
pas une culture primitive partie vivre sous l’eau mais qu’au contraire ils étaient
particulièrement évolués".
Pour
imaginer cette civilisation à l’écran, Wan a collaboré avec le directeur de la photographie
Don Burgess qui a suggéré quelques techniques d’éclairage particulières adaptées
à l’eau."C’est l’un des plus anciens
trucages : des plateaux remplis d’eau audessus de la scène, situés juste sous
les projecteurs du plafond. On règle ensuite ces lumières informatiquement en
un faisceau lumineux qui donne le sentiment de se trouver sous l’eau, avec un
effet d’écho créé par l’utilisation de cordes faisant briller l’eau sur les plateaux",
révèle-t-il.
"J’ai
tourné pas mal de films sur et sous l’eau", confie
Burgess. "Le défi de ce film a consisté à
créer un environnement sous-marin sur la terre ferme. On a donc mis au point des
techniques, des procédés que j’avais pu tester dans le passé mais jamais à
cette échelle. On a repoussé les limites de ce dispositif et j’adore me lancer
des défis pour innover".
"Dans
ce film, on a utilisé pas mal d’éclairages réglés par ordinateur et on a beaucoup
de mouvements de caméra pour simuler la sensation de se trouver sous l’eau. La lumière
voyage d’une certaine façon en milieu aquatique. On a étudié ces propriétés
avant d’essayer de le reproduire dans certains des décors qu’on a construits. On
a aussi utilisé des vitesses d’obturation, des angles de caméras et des
longueurs de focales diverses pour manipuler les images, et donner au public l’impression
d’être dans les profondeurs marines",
ajoute-t-il.
Même
si la plus grande partie d’Atlantide a été conçue en infographie pendant la postproduction,
deux des éléments de décors réels de Brzeski représentant Atlantide sont le
cercle de feu "dojo" –
qu’il décrit comme "notre version d’un colisée de
gladiateurs" – et "la
salle d’armures où les gladiateurs se préparent. C’est un espace dont les
colonnes sont ornées de costumes de gladiateurs et qui baigne dans l’aura de
ces armures vieilles de plusieurs millénaires".
L'un
des décors sous-marins les plus impressionnants a occupé l'intégralité du plateau
8 des studios : une épave de galion disparaissant sous les algues et les coquillages.
"C’était un décor extraordinaire",
s'enthousiasme Safran. "C’est là que Vulko inaugure la
quête de Mera et Arthur et il s’y produit une grande scène d’action quand les commandos
atlantes attaquent Arthur. On ne pouvait en croire nos yeux, tant chaque mollusque
et morceau de corail a l’air d’avoir toujours été là. Bill a vraiment assuré
avec ce décor".
Dans
l’histoire, le galion renferme un sas d’air à l’intérieur de la coque, et l’équipe
technique a donc construit un dispositif de cascade assez connu appelé un
"flot laminaire", sorte de mur d’eau dans lequel Arthur et Mera
nagent depuis les profondeurs marines jusqu'à une anfractuosité à l’intérieur
du bateau. Le système a été complexe à mettre en place puisque cette surface d’eau
ne restait immobile que pendant un court laps de temps avant que la vitesse
extrême ne la brise. Malgré ces difficultés, l’effet est saisissant : ces
"flots laminaires" ont même été triplés et recréés pour une séquence ultérieure
dans laquelle Arthur traverse une cascade dans son costume d’Aquaman, sa combinaison
de héros verte et dorée.
Brzeski
confie que son décor préféré reste celui du "temple du roi mort". Il
s'agit d'une structure pyramidale érigée dans un coin du plateau 9 sur laquelle
le roi Atlan siège sur son trône, ses mains froides et sans vie serrées autour
de son trident sacré. "Le temple est une structure
caverneuse en forme de dôme, un énorme creux sous la surface terrestre",
dit-il en décrivant ce décor essentiel, qui a été construit contre des rideaux
de fonds bleus de 10 mètres de haut, lesquels allaient permettre au département
Effets visuels de créer cet arrière-plan vertigineux. "C’est
un lieu magique dans l’histoire, un 'voyage au centre de la Terre' version
océanique, un peu comme si on plongeait au coeur des cavernes Carlsbad [parc
national au Nouveau-Mexique comprenant des centaines de grottes souterraines,
NDT.] mais en beaucoup, beaucoup plus grand".
Un
autre décor à l’atmosphère radicalement différente n'est autre que le sousmarin
russe commandé par des pirates du fond des mers : une partie de ce décor, la
salle des torpilles, a été construite au-dessus d’un réservoir intérieur et
submergé pendant la séquence de bataille entre Arthur et David Kane. Cette
scène d’action a été l’oeuvre du superviseur effets spéciaux Brian Cox, grâce à
l’un de ses nombreux cardans mécanisés, construits pour les éléments mobiles
des décors.
Parmi
les décors supplémentaires, on peut citer le sous-marin Black Manta en forme de
raie et son atelier, l’intérieur de la gueule d’une baleine où Arthur et Mera
se réfugient ou encore la demeure accueillante de Tom Curry dans le phare. La
maison de Curry se situe dans la ville fictive d’Amnesty Bay en Nouvelle- Angleterre
: des vues aériennes du Newfoundland ont été utilisées pour simuler le village.
Brzeski et le directeur artistique Bill Booth ont conçu le décor, un phare
intégralement construit face au Pacifique Sud à Hastings Point, en
Nouvelle-Galles du Sud. "On a cherché des paysages
rappelant le Maine mais l’Australie ne lui ressemble pas du tout : les rochers sont
très différents, tout comme la flore et la faune. Hasting Point a été une
grande découverte de Bill : il s'agit d'une magnifique pointe où les rochers
émergent de l’eau parmi les vagues venant s'y briser, tandis qu’on distingue au
loin des baleines sauter hors de l’eau. C’était un endroit merveilleux où
ériger notre phare et faire en sorte qu’il ait l’air d’être en Nouvelle-Angleterre.
Construit
dans un entrepôt à plusieurs dizaines de kilomètres de là, l’extérieur du décor
a été transporté en pièces détachées et assemblé sur place comme un gigantesque
puzzle. "Ce lieu est situé dans un parc
national et on ne voulait en aucun cas perturber la nature ou dégrader le
paysage", explique Brzeski. Comme tout paysage
de bord de mer, Amnesty Bay a un bar prisé par ses habitués : pour Tom et
Arthur il s’agit de "Terry’s Sunken Galleon Bar" (le "galion-bar
englouti de Terry"), bâti sur "The Spit" : il s'agit d'une dune
de sable qui sépare les eaux situées entre les deux rivages de celles du
Pacifique Sud, dans le quartier de Main Beach sur la Gold Coast, à environ une
demi-heure des studios. L’endroit n'a pas tardé à être apprécié par la
production.
Les
acteurs et les techniciens n’étaient pas les seuls à se sentir chez eux dans le
bar de Terry. "Les habitués faisaient la queue
une fois qu’on a installé les panneaux, nous disant qu’ils ignoraient l’existence
de ce bar", raconte la décoratrice de plateau Bev
Dunn. "La touche finale de ce décor
réel, c’est qu’on sentait l’odeur de l’océan juste à l’extérieur des fenêtres.
On n’aurait jamais pu obtenir ça sur un plateau de cinéma". Un
autre site idéal pour l’une des scènes les plus dramatiques du film a été
déniché dans un paysage aux allures de paradis un peu désuet, à North
Stradbroke Island, tout près de Brisbane, la capitale du Queensland. Une gorge
à l’abri des regards sur la côte nord de l’île, appelée Lookout Point, a été
utilisée pour simuler la partie extérieure de "l’île du roi mort".
Outre
ces trouvailles et les divers décors conçus pour les besoins du tournage, les producteurs
ont aussi utilisé le vaste plateau extérieur des studios, sur lequel Brzeski a construit
une superbe place à l’italienne, y reproduisant Erice, un village sicilien
situé sur une colline, pour une impressionnante scène de course-poursuite.
Enfin, des extérieurs de toute beauté ont également été tournés en Italie et au
Maroc.
LES TOUCHES FINALES
Tout
au long du tournage, le superviseur effets visuels Mcllwain et son équipe ont été
très sollicités : "J’ai déjà collaboré avec James si
bien que nous fonctionnons en totale confiance. Quand on s’est rencontrés pour
la première fois pour parler de ce film, il avait déjà travaillé sur tout un
ensemble de concepts et de références visuelles pour le projet. J’ai été
époustouflé. Au cours du film, on explore sept royaumes sous-marins, dont
certains comprennent des milliers de créatures presque entièrement conçues en
images de synthèse, comme le Roi de Brine et Trench. La seule manière dont on
pouvait placer les acteurs dans la plupart de ces environnements était de les
filmer en 'dry for wet', ce qui est très complexe. Ce n’est pas comme être dans
l’espace, sans gravité : la gravité et les lois de la physique sont à prendre
en compte", confie-t-il.
"L’un
des premiers aspects à envisager, c’était les cheveux car la chevelure, comme les
vêtements et le reste, réagit différemment quand on est sous l’eau. Et comme on
a filmé les acteurs sur la terre ferme, on a dû restituer numériquement les
cheveux de l'ensemble des acteurs. On a constamment joué avec les divers
cadrages, les différentes plates-formes à déplacer autour des acteurs pour leur
donner une qualité de mouvement aquatique. L’environnement aquatique qu’on a
créé est assez inédit, et je ne crois pas qu’on ait déjà vu ça au cinéma".
Il
ne faut pas oublier non plus le nombre impressionnant de prises de vue qu'il a fallu
concevoir : "D'autres films ont déjà utilisé
le procédé 'dry-for-wet' pour simuler l’eau, mais uniquement pendant de courtes
séquences", souligne McIlwain. "On
a réalisé tout un univers sous-marin et chaque royaume a l’air différent des
autres. Le défi réside dans l’extrême complexité du projet lui-même. Tout a dû
être filmé devant un fond bleu. Ç’aurait été un cauchemar de devoir tourner
sous l’eau. D'ailleurs, je ne sais pas comment on aurait pu s'y prendre – c’est
impossible".
La
production a mobilisé les technologies les plus récentes : "il
y a seulement dix ans, j’aurais estimé que mettre en oeuvre un film pareil
était extrêmement difficile ", déclare-t-il encore. "On
a utilisé les technologies dernier-cri, comme des caméras 'MoCap' de capture de
mouvement et le procédé de 'production visuelle' (Virtual Production), ce qui
nous a permis de regarder dans la caméra et de cadrer les plans. L’acteur est
là, peutêtre assis sur une plate-forme mobile pour simuler la créature
sous-marine qu’il chevauche. On peut ensuite regarder à travers la caméra et
voir ce qu’il chevauche et l’environnement dans lequel il se trouve".
Safran
note : "La 'production virtuelle' a été
un outil essentiel parce qu’on a ainsi pu travailler avec la dimension des
environnements et positionner précisément les acteurs au sein de cette
cartographie. Ces derniers pouvaient aussi comprendre comment entrer en contact
avec les individus et créatures numériques qui allaient être conçus par la
suite". "C’est
un outil assez récent, qui date d’il y a cinq ans environ",
explique le superviseur prévisualisation Eric Carney. "James
semblait aimer travailler avec cette technologie : il l’a constamment utilisée
pour affiner les interprétations des acteurs, les réglages des caméras, et pour
se faire une idée de ce à quoi s’attendre une fois que les effets visuels
allaient être conçus en postproduction".
Pour
accompagner musicalement les thèmes du film, Wan a sollicité le compositeur
franchement Gregson-Williams : "Composer de la musique pour des personnages
si variés a été extraordinaire. Arthur a un tempérament tellement fort – c'est une
vraie rock-star – que j'ai pensé qu'il méritait un thème orchestral puissant.
Dans certaines scènes marquantes, il se lâche carrément ! Orm est un Atlante et
la partition que j'ai écrite pour Atlantis tranche de manière spectaculaire
avec celle du monde de la surface, plus lyrique et emphatique. Black Manta m’a
inspiré une sonorité plus industrielle et électronique. Et, bien sûr, il y a de
l’amour – il y a deux histoires d’amour en réalité. Atantis et le monde que
James a créé sont époustouflants et m'ont donné l'occasion de laisser libre
cours à mon imaginaire".
"L’univers
imaginé par James n’est pas seulement beau, il est aussi terrifiant et totalement
inconnu", signale Momoa en faisant allusion au
monde inexploré qu’on découvre dans AQUAMAN.
"Je n’ai pas fait beaucoup de films que les enfants puissent regarder et
je suis assez enthousiaste à l'idée de pouvoir voir celui-ci avec les miens. Ça
va être une sacrée expérience. C’était super d’en faire partie… Et oui, les
rêves parfois se réalisent".
C’est à Wan que revient le mot de la
fin : "Je pense que c’est une histoire
d'une grande actualité, qui évoque des thématiques qui nous parlent et qui
reflètent une réalité du monde contemporain. Selon moi, toute histoire de
super-héros doit être divertissante et nous transporter dans une aventure
extraordinaire. Mais elle doit aussi nous donner un éclairage sur ces
personnages et nous faire comprendre qu’en fin de compte, tout le monde a la
possibilité de faire le bien. Et qu’on n'a pas nécessairement besoin d’une cape
pour y parvenir !"
Source et copyright des textes des notes de production @ Warner Bros. France
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