Thriller/Espionnage/Un film efficace qui nous met au cœur de l'action
Réalisé par Yuval Adler
Avec Diane Kruger, Martin Freeman, Cas Anvar, Werner Daehn, Liron Levo, Ohad Knoller...
Long-métrage Allemand / Israélien / Français
Durée: 01h56mn
Année de production: 2019
Distributeur: Le Pacte
Date de sortie sur nos écrans : 24 juillet 2019
Résumé : À la fin des années 2000, alors que le monde craint que l'Iran ne se dote de l'arme atomique, Rachel, ex-agente du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Thomas, son référent de mission, doit la retrouver entre Orient et Occident, car Rachel doit revenir à tout prix sous le contrôle de l’organisation… ou être éliminée.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : THE OPERATIVE s’inspire du roman The English Teacher, de l’auteur Yiftach Reicher Atir, ancien agent de renseignements israélien. Il est marquant de constater au fur et à mesure que ce film se déroule combien les faits relatés paraissent crédibles. Le réalisateur Yuval Adler remonte le cours des événements de façon à nous faire découvrir à la fois les relations entre les personnages, mais également l’engrenage qui se met en route dans ce genre de branche d’activités ainsi que l’impact des actions menées tant en terme d’objectifs qu’en charge mentale.
THE OPERATIVE explore donc différents aspects liés à l’espionnage. Bien que certains rouages soient classiques, si on est un(e) habitué(e) des longs-métrages de ce genre, ils n’en demeurent pas moins bien amenés. Les allers-retours entre présent et passé peuvent décontenancer un peu, cependant, ils procurent une dynamique à la narration, nous impliquent peu à peu dans la vie l’héroïne et nous obligent à remettre en question en permanence ce que l’on pense avoir compris. Le réalisateur s’amuse à ne pas tout nous dire, laissant d’ailleurs certains traits de la personnalité de ses protagonistes dans l’ombre. On ne saura pas tout sur leur vie ou pourquoi et comment ils sont arrivés là où ils sont, mais ce sont finalement leurs actions qui comptent plus ici que leurs trajets intérieurs.
Yuval Adler sait créer de la tension autant dans les discussions, qui ne semblent jamais n’être que des paroles sans arrières-pensées, que dans les scènes pour lesquelles on sait que les personnages prennent des risques considérables et dont le déroulement nous stresse autant qu’eux.
Un duo de protagonistes se dégage de cette aventure. Il y a tout d’abord Rachel, une espionne qui sait s’adapter aux situations délicates et qui est difficile à cerner. Diane Kruger est impressionnante dans ce rôle. Elle porte le film sur ses épaules et est excellente pour exprimer toutes les nuances qui construisent son personnage pendant qu’on la découvre. Elle insuffle du réalisme aux réactions et aux contradictions qui jalonnent le parcours de Rachel.
Thomas Hirsch est un agent de contact qui est une voie de communication entre Rachel et l’organisation qui décide de ses missions. Il doit veiller à ce qu’elle soit prête à accomplir les tâches avec succès. Martin Freeman est très à l’aise dans ce rôle. Il sait mettre en valeur la franchise naturelle, l’intégrité et l’intelligence de Thomas qui connaît bien le système.
THE OPERATIVE surprend par sa façon de nous entraîner dans une aventure qui paraît très proche du déroulement de ce type d’opérations dans la réalité. On s’attache aux personnages principaux et on est intrigué par leur devenir. Si on aime les films d’espionnage, alors celui-ci répond tout à fait aux critères du genre.
THE OPERATIVE explore donc différents aspects liés à l’espionnage. Bien que certains rouages soient classiques, si on est un(e) habitué(e) des longs-métrages de ce genre, ils n’en demeurent pas moins bien amenés. Les allers-retours entre présent et passé peuvent décontenancer un peu, cependant, ils procurent une dynamique à la narration, nous impliquent peu à peu dans la vie l’héroïne et nous obligent à remettre en question en permanence ce que l’on pense avoir compris. Le réalisateur s’amuse à ne pas tout nous dire, laissant d’ailleurs certains traits de la personnalité de ses protagonistes dans l’ombre. On ne saura pas tout sur leur vie ou pourquoi et comment ils sont arrivés là où ils sont, mais ce sont finalement leurs actions qui comptent plus ici que leurs trajets intérieurs.
Yuval Adler sait créer de la tension autant dans les discussions, qui ne semblent jamais n’être que des paroles sans arrières-pensées, que dans les scènes pour lesquelles on sait que les personnages prennent des risques considérables et dont le déroulement nous stresse autant qu’eux.
Un duo de protagonistes se dégage de cette aventure. Il y a tout d’abord Rachel, une espionne qui sait s’adapter aux situations délicates et qui est difficile à cerner. Diane Kruger est impressionnante dans ce rôle. Elle porte le film sur ses épaules et est excellente pour exprimer toutes les nuances qui construisent son personnage pendant qu’on la découvre. Elle insuffle du réalisme aux réactions et aux contradictions qui jalonnent le parcours de Rachel.
Copyright photos @ Kolja Brandt & Le Pacte
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
THE OPERATIVE décrit avec une exactitude remarquable le métier d’espion tel qu’il se pratique aujourd’hui, tout en évoquant les conséquences émotionnelles connexes à une existence secrète de long terme. L’action se déroule à Téhéran, Cologne, Leipzig et Jérusalem.
Le scénario est adapté du roman The English Teacher, best-seller de l’ancien agent de renseignement israélien Yiftach Reicher Atir, qui a tiré la matière de son récit de sa propre expérience, ainsi que de témoignages d’agentes du Mossad. Le livre a été fortement censuré en Israël, mais il a reçu un bon accueil critique aux États-Unis. Le Washington Post l’a qualifié de « l’un des meilleurs thrillers de 2016, offrant une vision étonnante du métier d’espion au Moyen-Orient. »
NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR YUVAL ADLER
En dépit de la popularité des récits d’espionnage, tant réels que fictionnels, on a rarement idée des rouages et des individus qui se cachent derrière des opérations aussi complexes.
Lorsque j’ai lu The English Teacher de Yiftach Reicher Atir, ex-agent du Mossad devenu romancier, j’ai été captivé. Son soin à décrire les conséquences psychologiques du travail de l’espion, son extrême souci du détail et son exploration de l’aspect personnel du renseignement d’origine humaine m’ont fasciné. Le roman s’inspire de véritables agents et de faits réels, si bien qu’il a été fortement censuré à sa parution en Israël.
Le travail d’un espion ne s’arrête pas à des fusillades et des poursuites en voiture. Il s’agit d’endosser une identité et de l’assumer pleinement durant une longue période. Simuler un quotidien, se mettre en danger, renoncer à une vie normale, cacher sans cesse la vérité à son entourage… Qui peut avoir envie de ça ? Quelle structure mentale amène quelqu’un à choisir cette vie-là ?
Rachel est une femme sans racines, qui a grandi partout et nulle part. C’est une personne sans attache particulière à aucun pays, aucune cause, qui s’est retrouvée en Israël presque par hasard. Mais malgré ça, ou peut-être à cause de ça, elle rejoint le Mossad et devient l’une des meilleures espionnes occidentales en Iran. C’est quelqu’un qui trouve un sens dans le rôle qu’elle endosse et se libère grâce au masque qu’elle porte. Le film explore son parcours et ses relations complexes avec Thomas, son officier traitant, ainsi qu’avec Farhad Razavi, sa source à Téhéran, un homme d’affaires iranien qui ne se doute de rien.
Thomas, un Juif anglais vivant à Berlin, est lui-même une pièce rapportée au sein du Mossad. Il est le seul contact de Rachel à l’Ouest. Le rapport officier- agent me fascine profondément. C’est une relation sur laquelle je me suis déjà penché dans mon précédent film BETHLÉEM. Un officier traitant utilise des émotions réelles, une empathie véritable et une affection sincère afin de contrôler et de manipuler. C’est une fonction contradictoire dans laquelle l’officier traitant est à la fois caché et exposé.
Les rapports entre Thomas et Rachel se compliquent du fait de la relation de cette dernière avec Farhad, sa source iranienne – une relation inattendue tant pour le Mossad que pour Rachel elle-même. Du point de vue du Mossad, cela fait d’elle un électron libre, un élément difficile à contrôler. Mais la qualité des renseignements provenant de Farhad balaye leurs réserves concernant l’intimité et la sécurité de Rachel. Il appartient désormais à Thomas de s’assurer que Rachel accomplisse les plans du Mossad, tout en gérant les sentiments qu’il a pour elle.
Sortie du cadre de l’espionnage, l’histoire relève d’un récit triangulaire classique. Avec Thomas, Rachel entretient une relation complexe de confiance, de dépendance, de ressentiment et de manipulation réciproque. Avec Farhad, elle est plus ouverte, tant émotionnellement que sexuellement, précisément parce qu’elle lui cache tout et qu’elle lui ment constamment.
THE OPERATIVE est à mes yeux un drame intime qui sonde les rapports de force entre le professionnel et la vie privée. Au-delà des scènes d’action complexes et des complots internationaux, ma priorité, dans ce thriller stylisé, est avant tout le visage des personnages et l’exploration de leur monde intérieur.
Source et copyright des textes des notes de production @ Le Pacte
#TheOperative
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