Action/Thriller/Efficace, c'est un plaisir de retrouver Jason Bourne !
Réalisé par Paul Greengrass
Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles, Riz Ahmed, Ato Essandoh, Scott Shepherd...
Long-métrage Américain
Durée: 02h03mn
Année de production: 2016
Distributeur: Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 29 juillet 2016
Date de sortie sur nos écrans : 10 août 2016
Résumé : La traque de Jason Bourne par les services secrets américains se poursuit. Des îles Canaries à Londres en passant par Las Vegas...
Bande annonce (VOSTFR)
Bande annonce (VF)
Featurette "Jason Bourne est de retour" (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : On sent immédiatement que Paul Greengrass, le réalisateur, retrouve un univers qu'il maîtrise et sur lequel il sait exactement quel ton et quelle atmosphère il souhaite mettre en place. Et, pour ceux qui ont suivi la saga, on se sent immédiatement à l'aise, on reconnaît les codes et on a juste à se laisser porter par l'histoire qui nous entraîne de nouveau sur les traces du passé de Jason Bourne.
On voyage beaucoup pendant qu'on découvre les multiples intrigues qui se dévoilent. Elles sont comme des rivières qui coulent toutes vers la source du mal. N'ayez pas d'inquiétudes, bien que Paul Greengrass insère ses personnages dans des contextes géopolitiques complexes et des sujets modernes de manipulation des données informatiques, il n'oublie jamais le spectateur et, au final, ce sont les sentiments et défauts humains qui mènent le jeu. Le résultat est que l'ensemble est facile à suivre et à comprendre. Il n'oublie pas non plus de nous régaler de courses/poursuites aussi improbables qu'incroyables qui font partie intégrante de l'ADN de la saga des BOURNE.
J'ai eu grand plaisir à retrouver Matt Damon dans le rôle de Jason Bourne qu'il personnifie parfaitement. A l'écran, il est Jason Bourne, physiquement et mentalement. Cet homme se cherche désespérément et son passé n'a pas fini de le hanter.
Un nouveau personnage fait son apparition sous les traits d'Alicia Vikander dans le rôle d'Heather Lee, une jeune agent de la CIA qui a compris comment le système fonctionne et qui ne cache pas son ambition. C'est un personnage intéressant car elle est clairement le visage de la modernité dans une organisation qui se repose encore sur ses vieilles ficelles et le jeu de stratège qu'elle impose nous fait nous poser des questions sur ses intentions réelles.
Pour sa part Tommy Lee Jones, dans le rôle du Directeur de la CIA Robert Dewey, est impeccable en vieux briscard qui compte bien ne pas se laisser marcher sur les pieds et qui utilise de bonnes vieilles méthodes pour imposer sa loi sur le terrain.
Vincent Cassel apporte sa carrure et sa personnalité à un rôle de tueur sur commande. Ses intentions et ses motivations sont clairement exposées.
Enfin, j'ai bien aimé l'interprétation de Riz Ahmed dans le rôle d'Aaron Kalloor, un jeune homme brillant qui doit faire face aux conséquences de ses choix passés.
La toile se tisse donc autour de et avec ces personnages pour nous dessiner une version internationale du jeu du chat et de la souris efficace et pleine de rebondissements.
JASON BOURNE réunit toutes les qualités de la saga. On continue de découvrir l'histoire ce personnage. Paul Greengrass nous offre un film à la fois sérieux et divertissant que je vous conseille d'autant plus si vous aimez les acteurs et avez suivi la saga.
On voyage beaucoup pendant qu'on découvre les multiples intrigues qui se dévoilent. Elles sont comme des rivières qui coulent toutes vers la source du mal. N'ayez pas d'inquiétudes, bien que Paul Greengrass insère ses personnages dans des contextes géopolitiques complexes et des sujets modernes de manipulation des données informatiques, il n'oublie jamais le spectateur et, au final, ce sont les sentiments et défauts humains qui mènent le jeu. Le résultat est que l'ensemble est facile à suivre et à comprendre. Il n'oublie pas non plus de nous régaler de courses/poursuites aussi improbables qu'incroyables qui font partie intégrante de l'ADN de la saga des BOURNE.
J'ai eu grand plaisir à retrouver Matt Damon dans le rôle de Jason Bourne qu'il personnifie parfaitement. A l'écran, il est Jason Bourne, physiquement et mentalement. Cet homme se cherche désespérément et son passé n'a pas fini de le hanter.
Vincent Cassel apporte sa carrure et sa personnalité à un rôle de tueur sur commande. Ses intentions et ses motivations sont clairement exposées.
La toile se tisse donc autour de et avec ces personnages pour nous dessiner une version internationale du jeu du chat et de la souris efficace et pleine de rebondissements.
JASON BOURNE réunit toutes les qualités de la saga. On continue de découvrir l'histoire ce personnage. Paul Greengrass nous offre un film à la fois sérieux et divertissant que je vous conseille d'autant plus si vous aimez les acteurs et avez suivi la saga.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LE
RETOUR DE L’ESPION
La
franchise Bourne, grâce à l’inventivité et à la structure narrative de ses scénarii,
a relevé les standards d’un genre tout entier, que ce soit au niveau de la
chorégraphie des combats, de la virtuosité des poursuites, ou des rebondissements
scénaristiques spectaculaires. Il s’est pourtant passé bien des choses dans le
monde depuis 2007, l’année où notre agent préféré s’est retiré du terrain, à la
fin de LA VENGEANCE DANS LA PEAU (Paul Greengrass, 2007). Et c’est précisément la
longueur de cette absence qui rend son retour si excitant. Cela faisait 10 ans
que le public réclamait le retour de Paul Greengrass et de Matt Damon dans un
nouveau chapitre d’espionnage aussi brillant au niveau de l’action que de l’intelligence
du scénario. Les cinéastes étaient à la recherche d’une confluence
socio-politique idéale qui pourrait fournir à notre héros le cadre parfait pour
reprendre ses aventures.
FRANK MARSHALL, qui est producteur depuis le
début de l’aventure BOURNE nous explique : «nous
voulions une histoire aussi pertinente que percutante pour le retour de JASON BOURNE. Il était hors de question de se contenter de faire une
énième suite. Au contraire il fallait trouver un prisme en rapport avec les
préoccupations actuelles, afin de leur donner un nouvel éclairage. Le monde a
changé, et si, basé sur le premier roman de Robert Ludlum, le premier film
était déjà une réactualisation de la guerre froide adaptée au XXIe siècle, il fallait que le 5e soit d’autant plus pertinent afin que le public s’intéresse
à la façon dont Jason Bourne réussirait à s’en sortir, là où lui-même a le
sentiment d’être dépassé ».
GREGORY GOODMAN,
également producteur, ajoute : «il faut être réaliste, les temps ont changé et font que
les intrigues des précédents films pourraient presque paraître désuètes de nos
jours, dans un monde qui a connu des affaires comme WikiLeaks, mettant en
lumière des agissements totalement indépendants de nos volontés. Ce qui est
intéressant dans le film c’est que même les ‘‘méchants’’ ont un point de vue
valable. Il est évident qu’en tant que citoyens nous sommes face à des choix
difficiles. Les frontières entre confiance et sécurité ou transparence et vie
privée sont très mobiles ».
À
propos de la longévité du personnage qu’il a créé, Matt Damon commente : «nous aussi, on est comme tout le monde, on adore ce
personnage. Mais on n’avait pas envie de mettre la charrue avant les boeufs. On
en parlait bien sûr, avec Paul, et je lui disais toujours que s’il le
réalisait, je reprendrai JASON
BOURNE. Mais jusqu’à il y a un an et
demi, nous n’avions rien de sérieux à lui mettre sous la dent. En fait, il nous
restait à définir ce qu’était devenue sa vie. Une fois que nous avons trouvé ce
qu’il avait bien pu faire pendant tout ce temps, le reste s’est mis en place ».
Mais
toute l’équipe l’admet : c’est l’envie du public de retrouver ce personnage qui
a tout déterminé. Ainsi que leur envie de revoir Matt Damon dans la peau de
leur agent préféré. Le réalisateur Paul Greengrass ajoute : « c’est pareil dans une vraie famille, non ? Tout le
monde finit par revenir. Je pense que personne n’y croyait vraiment, mais on a
fini par le faire. À la manière dont un groupe de rock ferait son come-back,
pour une tournée exceptionnelle, on a ajouté des nouveaux morceaux aux tubes
indémodables que le public adore ».
Gregory Goodman renchérit : « la popularité des films JASON BOURNE tient en grande partie à la personnalité de Matt Damon.
C’est un acteur exceptionnel, et sa gentillesse n’a d’égal que son professionnalisme.
Il dégage quelque chose de très sympathique auquel on peut facilement s’identifier.
C’est une sorte de Monsieur Tout le Monde à la recherche de sa vérité et de son
équilibre. Mais il n’y a pas que ça. Les films de la franchise BOURNE sont plus âpres et plus réalistes que les autres films
de ce genre, et cela donne aux spectateurs un sentiment plus concret, plus
ancré dans leur réalité. Les gens s’y retrouvent et s’y reconnaissent, c’est là
que se trouve, à mon sens, la véritable clef du succès de ces films ».
Ce
nouvel opus nous propulse au coeur du labyrinthe qu’est devenu notre monde, une
ère digitale, où les libertés civiques sont malmenées, entre la libre
circulation des idées et la surveillance numérique. On entre dans des considérations
citoyennes vraiment actuelles, empreintes d’un certain cynisme au regard de la
confiance que nous portons aux élus qui dirigent le monde en notre nom. « Ces dernières années ont changé la donne et nous
poussent à reconsidérer notre place et notre rôle au sein de la société. Il est
évident que les gens se posent beaucoup de questions quant aux choix que nos gouvernements
ont fait et ce, à l’échelle mondiale ».
Alors que ce quatrième chapitre
s’inscrit clairement dans la continuité des trois premiers, il y a quelque
chose qui le rend totalement différent et unique. D’entrée de jeu, on retrouve
l’univers des films précédents, truffé d’espions, émaillé de mensonges, de
manipulations et de trahisons. Mais cette fois-ci, cela se fait sur fond de connectique
internet et de surveillance satellite. L’adéquation rêvée entre individualités
complexes et plan à échelle mondiale. Paul Greengrass développe : «ici le fond rencontre la forme. Et à tous les sens du
terme. On était exactement dans la même dynamique sur le plateau. Réaliser un
film c’est livrer votre version du monde. Vous devenez un véritable chef d’orchestre
: vous menez la danse et imprimez un rythme qui est binaire. Il y a le rythme
de ce que vous filmez et le rythme auquel vous filmez. Il faut sans cesse
surveiller l’acuité de ce que vous voulez dire, aussi bien que la coordination,
que ce soit du son et de la lumière, du rythme du jeu, ou celui de la scène et
évidemment de celui du film. Tout est question de précision. Chaque personne
sur le plateau travaillait au cordeau afin de remplir un cahier des charges très
ambitieux ». Au final Paul Greengrass nous
confie à propos de cette aventure qui a commencé il y a plus de 10 ans : « le but des films est de divertir le public, de le
faire voyager, de les faire réfléchir sur le monde dans lequel ils vivent. C’est
ce que les spectateurs recherchent en venant voir un film de la franchise JASON BOURNE. Cet épisode est le nouveau chapitre d’une saga qu’ils
adorent. Beaucoup de choses y sont familières, les coins du monde où se passe l’action
cadrent avec l’univers qu’ils apprécient, de nouvelles figures apparaissent, de
nouvelles situations aussi, et l’intrigue se complexifie. C’est ce cahier des
charges que nous nous sommes juré de respecter de point en point ».
UN
CASTING ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE
S’il
y a un trait de caractère commun à tous ces personnages, c’est aussi bien l’intensité
de leur détermination, que celle de leur solitude. Ces rôles peuvent avoir l’air
simplistes car leurs dialogues ont été épurés au maximum. Mais ce n’est pas le
cas. Ces personnages sont tous lourds d’un passé pesant que le spectateur
connaît. Ils travaillent tous dans leur coin, sans vraiment pouvoir faire
confiance à qui que ce soit et en se méfiant de tous. Ce sont tous des personnages
très complexes, qui allient physique et intellect, même si au bout du compte
ils ne font tous qu’une seule et même chose : traquer Jason Bourne.
JASON
BOURNE - Matt Damon
C’est
à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, que l’on retrouve un Jason
Bourne qui, sans même savoir pourquoi, 10 ans après, est toujours aussi agité
et torturé. Abîmé, fatigué, c’est un homme perdu, sans idéal. Bien qu’il ait
gagné sa liberté et se soit affranchi de son passé, il n’a pas réussi à trouver
la paix. Jusqu’à ce qu’une figure de son passé ne ressurgisse.
Matt Damon
déclare, à propos de son personnage : « je sais que quoi que je fasse, d’une
certaine manière je serai toujours associé à ce rôle, ce qui n’est pas étonnant
quand on interprète le même personnage quatre fois dans une carrière. C’est
quelque chose qui va me suivre longtemps. Mais cela ne me dérange pas car c’est
un personnage que j’aime beaucoup. Il n’y a pas un endroit dans le monde où les
gens qui me croisaient ne me demandaient quand se tournerait le prochain JASON BOURNE. C’est donc à la fois électrisant de leur offrir ce qu’ils
attendent depuis si longtemps, mais en même temps la pression est énorme car
nous n’avons pas le droit à l’erreur ».
NICKY
PARSONS - Julia Stiles
Si
à l’origine Nicky n’était qu’une assistante zélée, son retour est marqué par un
changement drastique. Elle a été profondément marquée par son interaction avec
Jason, et à la fin de LA VENGEANCE DANS LA PEAU, elle aussi doit disparaître. Elle a appris à
envisager Jason comme un individu, et a percé à jour la nature du programme qu’on
lui a fait subir, ainsi que ses répercussions. Cela a changé sa vision des
choses, et de ses supérieurs. Fatiguée de devoir se cacher et de mener une vie
de paria, elle n’a plus rien à perdre. Elle est bien décidée à exposer les
activités de l’agence au grand jour, quel qu’en soit le prix. La comédienne
nous confie que ce nouvel aspect de son personnage lui offrait une palette de
jeu très intéressante, et l’occasion de donner de la matière à un personnage qu’elle
trouvait bien trop jeune (elle avait 19 ans alors) pour être un agent de la
CIA.
« À la fin de LA MÉMOIRE DANS LA PEAU, mon personnage était censé finir le cou brisé, mais j’ai
eu de la chance qu’ils changent ce petit détail, ce qui m’a permis de revenir,
et 10 ans après avec un personnage plus mature, et surtout beaucoup plus
offensif ».
ROBERT
DEWEY - Tommy Lee Jones
Avec
le temps les huiles de la CIA se suivent et se succèdent. Après Brian Cox,
Chris Cooper, David Strathairn, c’est au tour de l’acteur, véritable légende
que l’on ne présente plus, d’endosser le costume du directeur de la CIA. Ce
personnage incarne la complexité de notre société actuelle. Il veut donner le
jour à un programme en ligne qui permettrait à son agence de ficher n’importe
quel individu, dans quelque partie du monde que ce soit, sous couvert de
sécurité nationale et de patriotisme. C’est une décision ambivalente. Est-il
éthique de sacrifier la sphère privée à l’intérêt public ? La notion d’individualisme
s’oppose-t-elle vraiment à une démarche holistique ? À noter qu’il s’agit
souvent de domaines particulièrement sensibles, liés à l’être humain, la
société, l’environnement, l’éthique, qui sont parfois détournés à des fins
politiques.. Si pour le producteur Gregory Goodman, ce personnage, sur le
papier, était à la frontière de l’antipathie, et le véritable méchant du film, l’interprétation
de Tommy Lee Jones a été si inspirée, qu’il lui a réussi à le faire changer d’avis,
le persuadant du bien-fondé de sa démarche.
L’acteur,
quant à lui, avoue qu’il avait adoré les films précédents, et que le fait d’interpréter
le méchant, était une perspective réjouissante. Il ajoute « méchant… oui… dans la mesure où je veux tuer le héros
du film. Mais il n’empêche que j’incarne un homme qui a un idéal, et qui a
dédié sa vie à une mission. Qu’on soit d’accord ou non importe peu, ce qui
compte c’est que mon personnage soit persuadé d’être dans son bon droit ».
HEATHER
LEE - Alicia Vikander
Si
elle est un membre de l’équipe de choc de Dewey, elle n’en est pas moins un
petit génie de l’informatique. Diplômée de Stanford cette informaticienne exceptionnelle
qui n’avait que l’embarras du choix pour faire une carrière brillante a choisi
la CIA. Son travail consiste à anticiper et analyser les possibilités de conflits
à travers le monde et de les influencer, voir de les contrôler à travers les
réseaux sociaux. D’une intelligence supérieure, elle travaille dans un souci de
perfection et pense impressionner définitivement son mentor en ramenant Jason
Bourne à la CIA. Elle va se servir des armes d’une nouvelle génération pour
arriver à ses fins, bouleversant à la fois les concepts de son supérieur et de
sa proie.
La
comédienne nous confie : « à l’époque où je me suis
installée à Londres, je partageais tout avec mes trois colocataires, et quand
on n’avait pas assez d’argent pour aller au pub, on se regardait un JASON BOURNE dans notre petit studio. Quand Paul Greengrass m’a
proposé le rôle, ce sont elles que j’ai appelées en premier ». Quant à son rôle, une fois passé l’écueil de la somme
de vocabulaire technique à ingérer, elle a pu se régaler dans cette version du
retour du fils prodigue, où elle se voit voler la figure paternelle que peut
représenter pour elle son supérieur, par celui même qu’elle a débusqué et
rabattu. Il est temps pour elle de briser son OEdipe. « C’est vraiment un parallèle intéressant entre Heather
et Jason : ils ont en commun une figure paternelle viciée » nous confie Tommy Lee Jones. Mais au-delà de la
parabole, elle a été séduite par le mélange parfait des genres, entre le film d’action
et le pamphlet politico social, qui ancre définitivement cet épisode dans une
réalité sociale très actuelle.
AARON
KALLOOR - Riz Ahmed
Il
a fait un pacte secret avec la CIA pour financer sa start-up qui est en passe
de devenir une des plus grosses compagnies mondiales. Il est l’élément clef de
la mise en place du nouveau programme. Un autre petit génie de l’informatique
qui tout à sa tâche, n’en mesure peut être pas toutes les conséquences à moins
qu’il ne roule pour son propre compte. Là encore la part d’ombre et de lumière
de ce personnage est ambivalente. C’est avec un sourire amusé que le comédien
nous explique avoir lu beaucoup d’articles à propos des génies de la Silicone
Valley.
D’après lui : « c’est un monde fait d’idéaux où
le capitalisme règne pourtant en maître. Ceux qui en forgent les systèmes, ont
certainement grandi qualifiés de "nerds" jusqu’à ce qu’on les paie
des millions. Je pense que quelque part ils ne peuvent s’empêcher d’avoir le
sentiment de s’être fait piquer l’argent de la cantine par le gars le plus
populaire du lycée. Et je pense que mon personnage se demande vraiment s’il n’est
pas sur le point de commettre une nouvelle fois la même erreur».
L’ATOUT
- Vincent Cassel
Il
incarne le tueur d’élite chargé d'abattre Jason Bourne sur le terrain. Personne
ne connaît le véritable nom de ce redoutable mercenaire, ni pour qui il
travaille réellement. Il joue un rôle déterminant depuis le tout début et est animé
par des motifs beaucoup trop personnels.
L’acteur nous explique : « au-delà de mon personnage, ce qui était passionnant c’était
de pouvoir assister à la logique de tournage d’une franchise aussi bien reconnaissable
dans son style, qu’efficace et bien rodée dans sa réalisation. Quel que soit le
nombre de choses qui peuvent se passer à l’écran, dans un laps de temps si condensé,
on y croit. Et je pense que cela est dû à la réalisation de Paul Greengrass,
foncièrement ancrée dans le réel. Nous avons beaucoup discuté sur le tournage.
Mon personnage n’a pas beaucoup de dialogues ce qui peut être difficile pour un
acteur, et il m’a aidé à être incisif et aller droit au but. Nous nous sommes
inspirés des requins, à la fois dans la gestuelle, le regard ou l’intention ».
CRAIG
JEFFERS - Ato Essandoh
C’est le bras droit du directeur
de la CIA, Robert Dewey. Il envoie tous les jours des hommes
au feu, dans des situations excessivement dangereuses. C’est un homme qui ne
fait pas de sentiments afin de pouvoir mener ses missions à bien. Il ne pense
qu’au bien de sa nation. Et c’est ce qui le rend réellement dangereux.
Selon
le comédien « la franchise JASON BOURNE, n’est pas qu’une "grosse artillerie faite de PIM ! PAM ! POUM !" Non, c’est âpre, réaliste, à l’image d’un vrai combat…
même si Jason Bourne est capable de se sortir des situations les plus
invraisemblables, et de tuer quelqu’un avec un bout de papier et un paquet de
sucre. C’est vraiment ça qui est magique ! »
CHRISTIAN
DASSAULT – Vinzenz Kiefer
Le
jeune comédien allemand interprète Christian, un personnage qui se considère
comme le Robin des Bois du Net. Si, il a commencé pour s’amuser ou juste
emmerder le monde, il se considère désormais en mission : publier au grand jour
les informations qu’on s’évertue à nous cacher. La transparence ultime comme
rempart aux sources d’informations officielles que le public croit fiables. C’est
précisément pour cette raison que Jason Bourne va le débusquer afin de trouver
des réponses face à un système qu’il ne comprend plus.
« J’étais sur le point de partir
méditer un mois en Inde, ce pour quoi je m’étais déjà rasé la tête, quand on m’a
demandé d’envoyer une bande démo pour le rôle. On a tourné une scène avec l’IPhone
de ma copine et c’est à une semaine de mon départ en Inde que j’ai su que j’avais
décroché le rôle ! »
EXPOSER
JASON BOURNE
Le
tournage d’un film de cette envergure, et avec de tels enjeux, requiert des mois
de préparation, une organisation au cordeau, et des nerfs d’acier. Pour Paul
Greengrass, c’est avant tout une aventure humaine et un travail d’équipe. L’important
pour lui est de travailler dans la précision et la confiance et, comme dans n’importe
quel autre domaine, une bonne organisation assortie d’une base solide permet d’avancer
sereinement. Il a su s’entourer de professionnels hors pair, aussi bien au
niveau de l’équipe technique qu’artistique.
SIMON CRANE, qui figure au générique des plus
grands films de ces 30 dernières années, dont notamment EDGE OF TOMOROW (Doug Liman, 2014), WORLD WAR Z (Mark Forster, 2013) et HANCOCK (Peter Berg, 2008), dirige les cascades la seconde
équipe. Pour lui la nouveauté est un enrichissement permanent. Et ce nouvel
opus s’inscrivait parfaitement dans sa logique. Il nous explique : « ce qu’il y a de bien avec Paul, c’est qu’il prend une
scène, il la secoue dans tous les sens pour en trouver l’essence, sans s’embarrasser
d’effets superflus. On aboutit alors à quelque chose de très pur, très terre à terre
et concret, toujours centré autour des motivations des personnages ».
Avec deux mois et demi de tournage pour la première
équipe et 1 mois pour la deuxième, les scènes ont été tournées la plupart du
temps dans leur ordre chronologique. Ce qui n’a en rien empêché les retouches
quotidiennes, afin de capter la réalité de l’instant, et non d’avoir l’impression
de lire un scénario bien léché. Paul Greengrass nous explique qu’il n’est pas
avare de modification, et il est capable de réécrire une scène au moment même
de la tourner. Il ne se censure jamais. Si tout est préparé, rien n’est
prédéterminé dans sa réalisation, il est capable de se réinventer en
permanence, et n’hésite pas à étudier les propositions de ses collaborateurs
artistiques et techniques. Quand Matt Damon sentait que quelque chose ne
cadrait pas avec la mentalité de son personnage, il n’hésitait pas à le
manifester, et la scène était réétudiée. Il arrivait sans cesse que des scènes
soient réécrites un jour avant leur tournage. Celle du discours de l’EXOCON par exemple a été totalement réécrite et remise à Riz
Ahmed le matin même du tournage.
Il commente : « pourtant ce n’était pas compliqué à intégrer, puisque
rien ne changeait du tout au tout, et qu’il ne s’agissait que de verrouillages.
Les informations contenues dans le scénario sont basées sur des faits réels qu’il
convenait de vérifier sans cesse ». La créativité était à son maximum
car elle était libre de jugement, et chacun faisait son maximum pour ne laisser
aucun détail ou intuition de côté. Mais le réalisateur précise : « à l’intérieur de ce chaos apparent, régnait une
méthodologie sans faille. Une main de fer dans un gant de velours en quelque
sorte. Il est impossible de réaliser un film de cette envergure sans une
organisation et une préparation drastiques. Mais il faut parfois savoir
improviser, et ne pas se censurer, afin d’en enrichir la trame ».
C’est
ainsi que Matt Damon s’est entraîné pendant des mois afin de ne pas être doublé
dans les scènes d’action, et de rester crédible dans la peau d’un agent de
terrain de cet acabit. À l’époque de LA
MÉMOIRE DANS LA PEAU en 2002, la production lui avait
suggéré de se mettre à la boxe, afin de donner une démarche particulière à son
personnage. Il n’a jamais arrêté depuis, et c’est ce qui lui permet de pouvoir
continuer à être casté dans ce genre de rôle. JASON WALSH, son coach personnel, lui a
fait entamer un régime sévère et un programme de musculation très spécifique
pour les scènes de combats à main nue. Une fois cet objectif atteint, le
comédien a continué à s’entraîner pendant l’intégralité du tournage.
MATT
BAIAMONTE, le boxeur qu’il avait
rencontré pour le tournage de INVICTUS (Clint Eastwood, 2009) et de L’AGENCE (George Nolfi, 2009), lui a enseigné les préceptes de
son mentor, Angelo Dundee, l’entraîneur de Mohamed Ali, Sugar Ray Leonard,
George Foreman et Héctor Camacho, entre autres. ROGER YUAN a chorégraphié tous les combats du film, le tout sous
la houlette de GARY
POWEL, qui lui, coordonnait l’ensemble
des cascades du film.
TRAQUER
L’ESSENTIEL
BARRY ACKROYD, le directeur de la
photographie, est un vieil ami de Paul Greengrass, avec qui il a travaillé sur
de nombreux films. Comme ce dernier, il vient du film documentaire, d’où leur
intérêt commun pour la politique et les questions de société qui sous tendent
le film. Ces deux puristes ont décidé de tourner au maximum avec un format
pellicule. Mais étant donné que le film est constellé de scènes de nuit, d’effets
spéciaux, et de cascades, il a fallu faire un compromis : ces scènes seraient
tournées en numérique avec une caméra Arri Alexa, et le reste, c’est-à-dire la
majorité du film, en format pellicule Kodak. À part ce souci, nos deux compères
s’en sont tenus à un tournage avec une approche minimaliste, comme ils en
avaient l’habitude à l’époque où ils réalisaient des documentaires. Citant
Robert Drew, un cinéaste célèbre, leur mot d’ordre est devenu : "rien à cirer des rails pour les travellings, de la
grue, filmez, filmez et filmez !" Même
s’ils n’ont pas pu s’en passer totalement pour garder une certaine fluidité,
Barry Ackroyd s’en est tenu la plupart du temps au zoom optique qui a une
approche plus organique et proche du fonctionnement de l’oeil ou l’esprit
humain.
CHRISTOPHER ROUSE, le monteur du film,
collaborateur de Paul Greengrass également depuis de nombreuses années et
oscarisé pour son travail sur LA
VENGEANCE DANS LA PEAU (Paul Greengrass, 2007), a
ensuite étalonné le tout afin que le 35 millimètre perde un peu de grain et que
le numérique en gagne un peu. Tous les trois, en parfait accord, ont tenu à
tourner des séquences assez longues pour permettre au jeu des comédiens d’acquérir
un relief optimal. Barry Ackroyd nous confie : « si c’est un choix de puriste, en revanche ce n’est pas
le plus pratique. Vous vous retrouvez à courir après la lumière, caméra à l’épaule
sur des séquences très longues, qui nécessitent plusieurs prises. C’est
physiquement épuisant, mais passionnant, car à chaque fois vous prenez de
meilleures marques, et la scène ne cesse de s’améliorer ».
C’est
également dans cette optique qu’il accessoirise ses créations lumières, en
apportant des nuances sur toute la pièce ou l’espace à filmer et non uniquement
autour des protagonistes principaux, afin que le réalisateur soit libre de
changer les angles de prise de vue. Paul Greengrass essaie souvent d’alterner
sa vision des scènes : pour lui il est primordial d’être au coeur de l’action,
tout en conservant une vision globale, c’est pourquoi il reste très mobile de
prise en prise afin de saisir au plus juste l’intention et la dynamique de la
scène.
MARK BRIDGES, le créateur des costumes, lui
aussi a travaillé dans cet esprit d’épure. Pour lui la simplicité est la chose
la plus difficile à atteindre. Ses costumes sont l’enveloppe extérieure de l’intériorité
des personnages créée par les comédiens. Ils sont censés les mettre en valeur,
mais également retranscrire leur mentalité : efficacité et discrétion pour
Jason Bourne, lassitude pour Nicky Parson, et non conformiste pour Heather Lee.
SIMON
CRANE, le directeur de la seconde
équipe, s’est occupé des tournages des scènes de cascade avec un souci permanent
de perfection mais également de sécurité. Ils tournaient avec plus de 15
caméras, dont beaucoup étaient télécommandées à cause du danger encouru avec
des voitures lancées à tombeau ouvert. Placées au sol où au bout d’une grue, au
milieu de véhicules lancés à pleine vitesse, ils n’en ont pourtant perdu aucune
!
UN
TERRAIN D’OPÉRATION MONDIALISÉ
Si
le film a une dimension internationale, comme les précédents, il s’inscrit aujourd’hui
dans une modernité liée à la logique de mondialisation de notre économie et de
ses conséquences sur l’échiquier politique à un niveau mondial.
TÉNÉRIFFE
________
PAUL INGLIS était chargé de la création des
décors à Ténériffe, c’est-à-dire de récréer Beyrouth, Reykjavik, la Macédoine
et Rome. Certaines rues de Santa Cruz, la capitale de l’île, ont servi pour
plusieurs villes, selon un angle différent, une lumière ou une atmosphère
différente. « Nous avons tellement changé leur aspect,
avec le travail au montage, que personne, pas même un habitant de ces
quartiers, ne pourrait les reconnaître ».
Ils ont maquillé l’intégralité des panneaux écrits en espagnols, remplacé les
plaques indiquant les noms de rues, donné une apparence vétuste à tout ce qui
était trop moderne. Pareil pour l’aéroport qui a changé de nationalité plus d’une
fois.
LE
COMBAT ________
Une
des premières scènes du film est censée être située à Beyrouth. Elle a été
tournée juste dans la rue adjacente de celle qui est censée se situer à Athènes.
C’est là que l’on retrouve une Nicky Parsons fatiguée d’être en cavale et qui
va faire comprendre à un Jason Bourne clairement en perdition, que se souvenir
ne suffit pas. Il faut comprendre. Apparemment il est toujours en proie à ses
anciens démons et ne sait que faire de lui-même. Il s’abrutit dans des combats
de rue pour essayer de trouver un apaisement le temps d’un K.O. ÃNGEL RAFAEL TOSTE SUAREZ et BRIAN
NICKELS, un ex-champion de combat à main
nue, incarnent respectivement les deux adversaires de Jason Bourne.
Matt Damon
nous explique qu’un combat au cinéma est minutieusement chorégraphié et que si,
lui-même n’est pas un professionnel et n’est pas forcément à l’exact
emplacement où il doit se trouver, ses adversaires, dont c’est le métier, sont
capables de rattraper ses petites erreurs. «
Je m’excuse souvent au préalable en leur expliquant que je risque de les frapper
par mégarde, emporté par le feu de l’action. Cela les fait sourire à tous les
coups car ils savent bien que mes coups ne leur feront pas grand-chose en comparaison
avec ce qu’ils ont vécu professionnellement ».
LES
ÉMEUTES ________
Le
rendez-vous avec Nicky a lieu dans la soirée, sur une place en Grèce où une
émeute oppose la police à des manifestants. Une scène délicate à tourner en
raison du nombre de figurants, du désordre et de la violence ambiante. L’équipe
a fait appel à des street-artists locaux afin qu’ils couvrent les murs de graffitis,
et a tout dégradé pour que la rue semble s’embraser. Il a fallu ensuite transformer
des centaines de figurants en manifestants déchaînés. Comme la scène est censée
se passer en hiver, il a fallu ramener 365 kg de fripes pour ensuite les
teindre et en couvrir chaque figurant alors qu’il faisait en fait 25 degrés sur
l’île, que l’on appelle celle de l’éternel printemps. PAUL BIDDIS, le conseiller militaire du film, s’est inspiré des
images d’émeutes à Athènes en 2015 et a scindé l’émeute en 3 niveaux, suivant
le déroulement des faits de l’époque. Grâce au professionnalisme des figurants et
des cascadeurs locaux, le résultat est sidérant de réalisme.
Il commente : « c’était comme si on avait expliqué à des manifestants
comment défier la police. On leur a même appris les slogans en grec. Quant aux
forces de l’ordre, on a organisé leur riposte : les fumigènes, les chiens, les
brigades d’intervention, les troupes de front et les gardes arrières. En fait
mon travail a constitué à 60% de recherches et à 40% de connaissances en
matière militaire ».
LA
POURSUITE ________
Jason
Bourne est un expert en tout. Même dans l’art de la fuite. Matt Damon s’est
donc vu flanqué d’une horde de champions toutes catégories afin de l’aider à
réaliser le plus de cascades possible, et le remplacer le cas échéant. PAUL EDMONDSON, 4 fois champion du monde de moto tout terrain,
conduit la Husqvarna 450 que Jason emprunte à la police pour échapper à la
Volkswagen en feu conduite par MARTIN
IVANOV, qui
avait déjà travaillé comme cascadeur sur LA
MORT DANS LA PEAU (Paul Greengrass, 2007). Il
embarque avec lui Nicky, qui est ici doublée par KATY BULLOCK, une championne Britannique de
Trail. Les plans ont été filmés par des caméras embarquées sur les motos de ROB HERRING, un champion de courses de moto-cross, pour les
plans subjectifs, et ALISTAIR WHITTON, finaliste de X Games, pour les plans de fuite. Le
tout sous les hurlements de Simon Crane qui enjoignait à l’équipe de ne pas
essayer de faire quelque chose de propre, mais de réaliste.
LONDRES
________
CHRIS MOORE, en charge des repérages, a
déniché à Londres des emplacements idéaux pour des scènes qui ne sont pas
censés y être situées. Notamment pour l’appartement de Richard Dassault, censé
être à Berlin, la poursuite dans les égouts de Las Vegas, le deuxième combat à
main nue, ou le QG des hackers de Reykjavik. Même la célèbre Victoria Station a
été transformée en gare d’Athènes. La ville a néanmoins été utilisée en tant
que telle pour la richesse de son architecture. Mais également pour tous les
intérieurs, notamment les bureaux et les couloirs, que ce soient ceux de
Langley, le QG de la CIA, ou ceux des antennes de Berlin, d’Islande et de
Grèce.
Le
quartier de Paddington Waterside, avec son bassin, a été utilisé en raison de
la réhabilitation de son architecture, faite de nouvelles structures modernes, associées
à celles plus anciennes. Quant à la nouvelle plaque tournante de la CIA c’est
une extension de celles qui avaient déjà été mises en place dans les films
précédents pour traquer Bourne. Dans LA
MÉMOIRE DANS LA PEAU (Doug Liman, 2002) le premier
bureau était basé à Paris, dans LA
MORT DANS LA PEAU (Paul Greengrass, 2004) à
Berlin, à New York pour LA VENGEANCE DANS LA PEAU (Paul Greengrass, 2007). Dans ce nouveau chapitre,
nous pénétrons dans le centre informatique qui les relie tous entre eux.
MARK SCRUTON,
le directeur artistique du film,
est allé visiter un bon nombre de hubs qui officient pour de grosses sociétés
informatiques, des tours de contrôle aérien, ou n’importe quelle compagnie qui
nécessite le concours d’une technologie de pointe. Il fallait un lieu où les
informations pleuvent et non un centre névralgique froid et lisse, comme c’était
le cas auparavant. C’est finalement à Aldermaston, dans les locaux en béton d’une
compagnie abandonnée, qu’ils ont élu domicile. Le monde de Bourne et le monde
du hub sont étroitement liés par écrans interposés, et malgré la distance il
fallait donner une impression de proximité infernale.
SIMON STAINES, le responsable du design
graphique du film, a imaginé toutes les images des écrans d’ordinateur,
notamment celles qui sont réunies sur l’écran de contrôle de la CIA, qui fait
plus de 30 m. Une métaphore de notre société où nous sommes tous reliés par l’image,
véritable fenêtre ouverte sur le monde, mais également un point d’accès à votre
sphère intime. Il fallait trouver un équilibre entre quelque chose de
cinégénique et la réalité. Il s’est aussi chargé des images prises par les
caméras de sécurité, mais également de celles des radars ou de radios, bref de
chaque interface chargée de traquer Jason Bourne.
BERLIN
ET WASHINGTON ________
Berlin
a toujours été un point stratégique dans les aventures de Jason Bourne, il
était tout naturel d’y revenir. La ville possède un mélange d’atmosphère très
guerre-froide et de modernité très ‘‘arty’’. Cette ville est le reflet de la personnalité
divisée de Jason Bourne. Quant à Washington c’est le point de départ de toute
la franchise. Pour boucler la boucle, il fallait que Jason y retourne. C’est
une ville avec une architecture très emblématique, c’est la capitale des
États-Unis, le berceau de l’agent Bourne.
LAS
VEGAS - L’EXOCON ________
CATHY MAXEY, la directrice artistique pour
l’équipe de Las Vegas, s’en est donné à coeur joie pour créer la convention
annuelle sur la cyber sécurité. De véritables compagnies ont été contactées,
afin que leur présence sur cet événement dans le film leur ramène un maximum de
publicité. Du coup tout ce que le spectateur voit à l’écran existe réellement,
bien que la convention soit, elle, totalement fictive. L’hôtel Aria, un des
plus grands de Las Vegas, a mis à disposition son espace convention, ainsi que
ses suites et son casino pour le tournage, mais également tous ses espaces
techniques et réservés au personnel, qui formaient des décors de poursuite
extraordinaires. Le tournage s’y est déroulé presque 24 heures sur 24, avec
deux équipes qui se relayaient, pendant que les employés de l’hôtel y
continuaient leurs tâches quotidiennes.
LE
STRIP ________
La
scène où le fourgon blindé du S.W.A.T
se lance sur l’artère principale
de Vegas et fait littéralement voler les voitures, a nécessité une armada d’environ
200 véhicules, dont 50 étaient pilotées par des cascadeurs, et 150 abritaient des
figurants. Il a fallu négocier avec les autorités qui refusaient de fermer entièrement
la rue principale de Vegas. Une des voies devait rester ouverte en permanence,
non seulement pour des raisons de sécurité, mais pour assurer l’accès aux
casinos et hôtels du célèbre boulevard.
DENNY
CAIRA, le responsable du parc
automobile du film, a créé pour l’occasion une camionnette Lenco BearCat plus
légère et plus rapide que le modèle original d’intervention du S.W.A.T, mais
tout aussi compacte et massive pour retranscrire la violence de ses interventions
: le résultat est une fourgonnette blindée allégée de presque 2 tonnes et du
coup beaucoup plus leste. Jason Bourne au volant de sa Charger Chrysler,
bénéficiait d’un habitacle renforcé afin d’en protéger les conducteurs. Avec
une fenêtre de 6 heures pour tourner les cascades, l’équipe a beaucoup répété
en amont, dans le désert, pour optimiser le temps qui leur était imparti. De
même, à mesure que la nuit avançait, les badauds étaient de plus en plus
avinés, et il fallait les surveiller de près. Mais la véritable chance dont ils
ont pu bénéficier a certainement été la fermeture pour démolition de l’Hôtel
Riviera, permettant ainsi de couronner la cascade du Strip d’un fracassage de
casino en bonne et due forme. Cathy Maxey et son équipe ont retapé la façade de
cet hôtel en désuétude pour ensuite pouvoir mieux la fracasser. Mais ce n’est
pas là que la poursuite s’achève… et pour prendre la direction des égouts,
notre équipe s’est rabattue sur Londres.
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