jeudi 5 décembre 2019

LILLIAN


Aventure/Drame/Un beau film avec une proposition cinématographique différente

Réalisé par Andreas Horvath
Avec Patrycja Planik

Long-métrage Autrichien
Durée: 02h08mn
Année de production: 2019
Distributeur: Nour Films 

Date de sortie sur nos écrans : 11 décembre 2019



Résumé : Lillian, échouée à New-York, décide de rentrer à pied dans sa Russie natale. Seule et déterminée, elle entame un long voyage à travers l’Amérique profonde pour tenter d’atteindre l’Alaska et traverser le détroit de Béring…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : avec LILLIAN, le réalisateur Andreas Horvath s'attache à nous raconter un voyage étrangement fascinant, basé sur une histoire vraie. Démunie, son héroïne, Lillian, s'engage dans un périple à pied qui a un but et qui nous pousse à nous demander jusqu'où elle va aller et si elle atteindra son objectif. Avec un rythme constant qui se synchronise sur celui des pas de sa protagoniste, assez lent donc, le réalisateur nous faire suivre l'insensé trajet de Lillian, en le traitant sur plusieurs plans, celui des difficultés logistiques qui s'accumulent lorsqu'on est désargenté et sans domicile, celui de son ressenti physique autour de la fatigue, de la faim, de la soif, de la peur, de la solitude, celui des aspects socio-économico-politiques des Etats-Unis qu'elle traverse d'Est en Ouest, celui de la météo des endroits où elle passe.

Il n'y a pas d'action, très peu de dialogues. La protagoniste principale se mure dans un silence qui va bien au-delà de la non-maîtrise de la langue et qui sonne comme un pressentiment sur notre impression de suivre une entité fantomatique pourtant faite de chair et d'os. Ce silence des mots doublé d'une présence musicale envahissante est le meilleur moyen que le réalisateur ait trouvé pour nous transmettre le dénuement total de Lillian et pour laisser s'exprimer en partie en fil rouge les rencontres, les lieux, les états d'esprit des habitants qui se modifient au fur et à mesure que le parcours avance, nous laissant aussi percevoir, entre autres par de magnifiques plans de paysage, une Amérique immense, diverse, inégalitaire, où les habitants doivent s'adapter à une nature splendide, mais rude voire dangereuse. 

Ce pays est un vrai personnage secondaire dans ce film. Lillian le foule avec une résilience et une résistance admirables. Lui, de son coté, ne lui épargne pas grand chose, mais sait lui offrir des instants merveilleux. Le réalisateur nous guide visuellement, mais aussi de façon auditive par des extraits d'émissions de radio qui donnent un état du temps et du type d'activités pratiquées localement. Les quelques rencontres humaines sont représentatives de notre espèce, le résultat navigue entre le pire et le meilleur.

On s'attache à Lillian, qui est interprétée par Patrycja Planik, parce qu'elle fonce, en dehors de tout questionnement, vers son destin. C'est une battante et un petit bout de femme courageuse qui brave tout et se débrouille comme elle peut avec rien. Elle est décidée à aller au bout de son idée, quoi qu'il lui en coûte.








Copyright photos @ Nour Films

LILLIAN est un long-métrage qui change les codes auxquels sont habitués les spectateurs pour ce type de récit. Entre tristesse, inquiétude et fascination, on est intrigué par cette expérience humaine, et aussi cinématographique, à part. C'est un beau film.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Notes du réalisateur | Andreas Horvath

Le point de départ de notre film et de notre voyage a été l‘histoire vraie d‘une femme russe vivant à New York, qui un jour a décidé de rentrer à pied dans sa patrie. Ce n‘est que par hasard qu‘elle a été découverte par des ouvriers dans la forêt boréale canadienne. Malgré leurs avertissements, elle poursuivit seule sa marche vers le détroit de Béring. Elle s‘appelait Lillian Alling, et c’était en 1927. À ce jour, elle est toujours considérée comme disparue.
Sa détermination m‘a fasciné et l‘idée de LILLIAN me suit depuis 15 ans.

La métropole assourdissante de New York, un champ de maïs bruissant quelque part dans le Midwest et une plage isolée sur le détroit de Béring... Si vous reliez ces trois endroits par une ligne, vous obtiendrez le parcours approximatif de Lillian. De plus, imaginez l‘idée abstraite de cet itinéraire projeté sur le globe. J‘ai essayé de garder à l’esprit cette « perspective satellite », même pendant le tournage du film.

Si on imagine des situations dans lesquelles on pourrait se retrouver en marchant à travers l‘Amérique du Nord, des histoires se présentent à l‘esprit. Mais le film est essentiellement le produit de l‘improvisation et du hasard. Il n‘y avait pas de scénario. Dès le départ, il était prévu que des rencontres fortuites soient intégrées dans l‘histoire du film et déterminent son récit.

Andreas Horvath | Biographie |

Il est né à Salzbourg en 1968. Réalisateur et photographe maintes fois primé, ses films ont été présentés aux festivals de Venise, Locarno, Karlovy Vary, Rotterdam, Londres, Chicago et San Francisco, entre autres.

Filmographie (partielle) The Silence of Green (2002), This ain‘t no Heartland (2004), Views of a Retired Night Porter (2006), Arab Attraction (2010), Earth‘s Golden Playground (2013), Helmut Berger, Actor (2015)

Source et copyright des textes des notes de production @ Nour Films

  
#Lillian

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