Thriller/Épouvante-horreur/Un film qui aurait pu être mieux sans ses longueurs et incohérences
Réalisé par Tate Taylor
Avec Octavia Spencer, Diana Silvers, Juliette Lewis, McKaley Miller, Corey Fogelmanis, Gianni Paolo, Dante Brown, Tanyell Waivers, Dominic Burgess, Tate Taylor, Luke Evans...
Long-métrage Américain
Durée : 01h39mn
Année de production : 2019
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 31 mai 2019
Date de sortie sur nos écrans : 5 juin 2019
Résumé : Sue Ann, une femme solitaire vit dans une petite ville de l’Ohio. Un jour, une adolescente ayant récemment emménagé, lui demande d’acheter de l’alcool pour elle et ses amis ; Sue Ann y voit la possibilité de se faire de nouveaux amis plus jeunes qu’elle. Elle propose aux adolescents de traîner et de boire en sûreté dans le sous-sol aménagé de sa maison.
Mais Sue Ann a quelques règles : ne pas blasphémer, l’adolescent qui conduit doit rester sobre, ne jamais monter dans sa maison et l’appeler MA. Mais l’hospitalité de MA commence à virer à l’obsession. Le sous-sol qui au début était pour les adolescents l’endroit rêvé pour faire la fête va devenir le pire endroit sur terre.
Mais Sue Ann a quelques règles : ne pas blasphémer, l’adolescent qui conduit doit rester sobre, ne jamais monter dans sa maison et l’appeler MA. Mais l’hospitalité de MA commence à virer à l’obsession. Le sous-sol qui au début était pour les adolescents l’endroit rêvé pour faire la fête va devenir le pire endroit sur terre.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : on attend MA pour Octavia Spencer, cette superbe actrice capable d'exprimer tout un nuancier d'émotions. Effectivement, dans ce long-métrage, elle a l'occasion de jouer sur les cordes de la sympathie et de la folie en imposant sa personnalité. Son énergie est un point fort du film.
Malheureusement, le scénario ne lui offre pas la possibilité de vraiment se lâcher et c'est regrettable. Il est redondant pour mettre en place une intrigue évidente. Des longueurs s'installent et on espère avec impatience le pétage de plomb. Il finit par arriver, mais il laisse alors place à des incohérences qui cassent sa dynamique.
Le réalisateur Tate Taylor sait créer des ambiances comme celles de la petite ville ou des soirées lycéennes réussies et sait mettre ses personnages en valeur, cependant son rythme est inégal. Il laisse passer des détails qui participent au fait qu'on a du mal à accrocher à l'histoire, ce qui est d'autant plus dommage que la thématique des mauvais traitements, fil rouge du développement, mérite toujours l'attention des spectateurs.
Les jeunes acteurs font un bon travail pour nous offrir un portrait de l'adolescence insouciante qui se retrouve confrontée à une situation qui les met en danger sans en mesurer les conséquences. Diana Silvers interprète Maggie, une jeune fille qui a la tête sur les épaules, mais qui veut se rapprocher des jeunes de son âge. Sa fraîcheur et son naturel sont très agréables.
McKaley Miller interprète Haley, l'amie de Maggie, fêtarde et fonceuse, son côté rebelle ne la mène pas à faire les bons choix. L'actrice fait ressortir son énergie, elle forme un bon duo avec Diana Silvers.
Corey Fogelmanis interprète Andy. Ce jeune acteur laisse son charme agir pour composer un adolescent sympathique.
Les parents sont interprétés par des acteurs solides tels que Juliette Lewis dans le rôle d'Erica ou Luke Evans dans celui de Ben.
MA réunit des acteurs convaincants. Il contient son lot de sursauts et de moments horribles, mais ses longueurs et ses incohérences n'en font pas la bonne surprise espérée. On ne passe pas un mauvais moment, mais on en sort pas enthousiasmé non plus.
Malheureusement, le scénario ne lui offre pas la possibilité de vraiment se lâcher et c'est regrettable. Il est redondant pour mettre en place une intrigue évidente. Des longueurs s'installent et on espère avec impatience le pétage de plomb. Il finit par arriver, mais il laisse alors place à des incohérences qui cassent sa dynamique.
Le réalisateur Tate Taylor sait créer des ambiances comme celles de la petite ville ou des soirées lycéennes réussies et sait mettre ses personnages en valeur, cependant son rythme est inégal. Il laisse passer des détails qui participent au fait qu'on a du mal à accrocher à l'histoire, ce qui est d'autant plus dommage que la thématique des mauvais traitements, fil rouge du développement, mérite toujours l'attention des spectateurs.
Les jeunes acteurs font un bon travail pour nous offrir un portrait de l'adolescence insouciante qui se retrouve confrontée à une situation qui les met en danger sans en mesurer les conséquences. Diana Silvers interprète Maggie, une jeune fille qui a la tête sur les épaules, mais qui veut se rapprocher des jeunes de son âge. Sa fraîcheur et son naturel sont très agréables.
McKaley Miller interprète Haley, l'amie de Maggie, fêtarde et fonceuse, son côté rebelle ne la mène pas à faire les bons choix. L'actrice fait ressortir son énergie, elle forme un bon duo avec Diana Silvers.
Corey Fogelmanis interprète Andy. Ce jeune acteur laisse son charme agir pour composer un adolescent sympathique.
Les parents sont interprétés par des acteurs solides tels que Juliette Lewis dans le rôle d'Erica ou Luke Evans dans celui de Ben.
Copyright photos @ Anna Kooris/Universal Pictures
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Vous êtes tous les bienvenus chez Ma.
Mais bonne chance pour en sortir.
OCTAVIA SPENCER incarne Sue Ann, une
femme solitaire qui vit une existence paisible chez elle dans l’Ohio.
Un jour, alors que Maggie, jouée par DIANA SILVERS, une jeune
adolescente qui vient d’arriver en ville, lui demande d’acheter
de l’alcool pour elle et ses jeunes camarades, Sue Ann y voit
l’occasion de se faire de nouveaux amis plus jeunes.
Elle leur propose de profi ter de son
sous-sol plutôt que de risquer un accident en buvant au volant de
leurs voitures. Cependant, il y a quelques règles à respecter :
l’un d’entre eux doit rester sobre. Interdit de jurer. Interdit
de monter dans la maison. Appelez-la « Ma ». Mais
l’hospitalité de Ma tourne vite à l’obsession et ce qui avait
commencé comme un rêve pour ces jeunes tourne vite au cauchemar. Et
de meilleur endroit de la ville, la maison de Ma va devenir le pire
endroit de la planète.
On retrouve également à l’affiche
du film JULIETTE LEWIS dans le rôle de la mère de Maggie, LUKE
EVANS qui interprète Ben, propriétaire d’une entreprise locale,
et sa petite amie alcoolique, jouée par MISSI PYLE. Du côté des
jeunes, MCKALEY MILLER interprète Haley la meneuse de la bande qui a
le chic pour mettre tout le monde dans des situations qu’il serait
préférable d’éviter, tandis que COREY FOGELMANIS est Andy, le fi
ls de Ben et le petit ami de Maggie. Ils sont accompagnés de GIANNI
PAOLO dans le rôle de Chaz et DANTE BROWN dans celui de Darrell.
Le film s’articule autour de la
performance aussi inattendue qu’audacieuse d’Octavia Spencer, il
est produit et réalisé par TATE TAYLOR, l’auteur et réalisateur
de LA COULEUR DES SENTIMENTS (2011) qui avait été en lice aux
Oscars dans la catégorie Meilleur Film, à qui on doit également le
biopic sur la vie de James Brown GET ON UP (2014), et qui nous avait
captivé avec le film au suspense saisissant LA FILLE DU TRAIN.
MA, UNE HISTOIRE D’AMITIÉ ENTRE TATE
TAYLOR ET OCTOVIA SPENCER
Cela fait 25 ans que Tate Taylor, le
réalisateur du film, et Octavia Spencer, son interprète et
productrice exécutive, sont des amis inséparables. Leur amitié est
née dans le studio qu’ils partageaient à l’époque où ils
essayaient de percer dans le métier, et s’est épanouie aussi bien
intimement que professionnellement notamment avec LA COULEUR DES
SENTIMENTS (2011) ou encore GET ON UP (2014). Le film MA est né de
ce lien aussi profond qu’indélébile.
Tate Taylor explique : « Octavia
est ma meilleure amie, nous nous sommes rencontrés sur le tournage
du film LE DROIT DE TUER (Joël Schumacher, 1996) qui se tournait
dans le Mississippi. Nous avons décidé ensemble de partir à L.A.
pour essayer d’y percer et avons partagé le même appartement
pendant 6 ans. On s’est même remboursé mutuellement les mêmes
500 dollars qu’on s’était prêtés sans arrêt pendant 10 ans ».
Bien qu’Octavia Spencer ait reçu un
Oscar et 3 citations, en plus des critiques unanimement élogieuses
quant à la qualité et la profondeur de ses prestations, la seule
chose qui lui manquait était un film qui repose sur son personnage.
Elle a demandé à Tate Taylor de lui trouver ce premier rôle.
Ensemble ils ont déniché le film qui allait combler la fascination
d’Octavia pour le crime et l’envie de Tate Taylor de s’attaquer
à un nouveau genre. Au-delà de la volonté d’élargir leurs
horizons, ils voulaient offrir au public une expérience
cinématographique hors du commun. Cette histoire de gamins qui
trouvent ce qu’ils pensent être le plan du siècle, quand un
adulte met à leur disposition sa cave pour qu’ils puissent faire
la fête tranquilles entre amis, était parfaite pour dévoiler un
aspect inédit de la palette de jeu d’Octavia. Ils se régalaient
également de montrer ces jeunes, que nous avons tous connus ou été,
découvrir à quel point la vie d’adultes est beaucoup plus
complexe qu’elle ne paraît. Sue Ann, cette femme aussi solitaire
que mystérieuse, sous ses airs inoffensifs, est la pierre angulaire
de cette histoire à vous faire froid dans le dos. Accueillante mais
sévère, elle offre la possibilité à ce groupe de lycéens de
faire la fête en toute tranquillité. Mais, hantée par les démons
et les traumatismes de son passé, elle cache bien son sinistre jeu à
ses jeunes hôtes.
« Ma met en garde contre la
maltraitance, à travers l’histoire d’une femme prisonnière du
passé. Sue Ann tombe sur un groupe de jeunes dont elle encourage les
vices, mais beaucoup trop de séquelles persistent dans l’inconscient
de ceux qui ont été persécutés dans le passé, surtout chez
quelqu’un comme elle », déclare Octavia Spencer.
Comme elle ne voulait pas en faire un
cliché, elle a cherché la nuance et la sincérité chez ce
personnage pour pouvoir lui insuffler une belle vérité. « Les
spectateurs pourront s’identifier à tous les personnages, il y
aura du sang et des larmes et des moments où ils seront très très
tendus dans le bas du dos. Mais à la fin, tout le monde se demandera
dans quelle mesure ils n’ont pas tous contribué un jour à la
création de gens comme cette pauvre femme ».
Tate Taylor savait qu’Octavia ferait
de Ma ce que Katy Bates avait fait d’Annie Wilkes dans MISERY (Rob
Reiner, 1990), un mélange subtil d’humour noir et de franche
horreur. Et surtout, qu’elle aurait le potentiel certain de devenir
en un film une image emblématique du genre. Il développe :
« Sue Ann est très douce et sympathique au début puis, petit
à petit, elle se met à dérailler pour devenir complètement
imprévisible à mesure que le film s’achemine vers un dénouement
à vous glacer le sang ».
Le réalisateur a conçu son film dans
l’esprit des thrillers qu’il regardait enfant et dont le public
est resté fan. Il explique : « Les films comme CARRIE AU
BAL DU DIABLE (Brian DePalma 1976), HALLOWEEN LA NUIT DES MASQUES
(John Carpenter 1978) ou MISERY, jouent tous sur les mêmes
ressorts : "Pourquoi font-ils ça ?" ou "Je
connais cette victime" ou encore "J’imagine très bien
comment ça pourrait arriver en bas de chez moi !". Si un
personnage dans un film ressemble d’une manière ou d’une autre
à quelqu’un que vous n’aimez pas dans la vraie vie, c’est
amusant de le voir se faire égorger à l’écran. C’est mal, mais
c’est savoureux ! »
Les deux amis de longue date étaient
ravis de travailler avec Jason Blum qui a amené l’horreur à un
niveau cinématographique sans précédent. Pour Octavia Spencer qui
a grandi en regardant ce genre de films, il a fondamentalement
renouvelé le genre.
Ils appréciaient le fait que les films
signés Blumhouse soient sans concession, tout en gardant la patte
distinctive de leur réalisateur, sans formatage. Ici en
l’occurrence, le script avait été écrit pour une femme blanche
et il était important de recadrer en fonction de la personnalité
d’Octavia.
Octavia Spencer raconte : « C’est
très excitant de porter un film et de travailler avec Tate. Il avait
une idée très précise de ce qu’il cherchait et de la direction
qu’il voulait donner au film. Je pense qu’il a du le faire et le
refaire une bonne centaine de fois dans sa tête avant d’arriver
sur le plateau. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne nous a pas
laissé une entière liberté dans la composition de nos personnages.
C’est toujours un bonheur d’être sur un plateau avec lui et de
travailler avec quelqu’un d’aussi drôle et doué que lui ».
Ils ont même travaillé ensemble
devant la caméra. En effet, le réalisateur a un petit rôle dans le
film où il joue l’officier de police Grainger qui surprend les
jeunes en train de boire à Rock Pile au début du film et interroge
Sue Ann un peu plus tard. Octavia Spencer nous raconte en riant à ce
propos : « Tate fait plus jeune que moi à la caméra, ça
m’a d’ailleurs un peu énervée quand j’ai vu la scène. Il a
vraiment fallu que je donne le meilleur de moi-même pour être à
mon avantage parce qu’il est vraiment très ciné génique ».
LA GENÈSE DU FILM
SCOTT LANDES, le scénariste dont on
connaît le travail sur des comédies comme Workohalics pour Comedy
Central, était en train de faire le point sur des pistes d’idées
pour de futurs scénarii quand tout à coup, il s’est rappelé un
souvenir d’enfance.
« J’ai eu un flash-back à
propos de quelque chose qui était arrivé au lycée. J’ai grandi
dans le Maryland et un soir, quand j’avais 15 ans, je suis allé à
une fête dans une maison que je ne connaissais pas. Je suis passé
par-derrière et suis rentré entre deux parpaings dans une pièce
nue, sans porte et au sol poussiéreux. Il y avait Eminem à fond et
des ados du lycée qui buvaient et fumaient. Mais c’est ce qui a
suivi qui m’est revenu : ma copine parlait avec un homme,
c’était le propriétaire de la maison, il avait acheté tout cet
alcool pour nous et je ne le connaissais pas. La vision de cet adulte
en train de traîner avec des jeunes ados de 14-15 ans était gênante.
C’est le genre d’histoire que n’importe qui, ayant grandi dans
une banlieue ou à la campagne, connaît ».
Le scénariste a articulé son récit
comme un conte autour de deux figures centrales : Maggie qui
doit tout recommencer à zéro dans un nouveau lycée, une nouvelle
ville et Sue Ann, une femme dans la quarantaine, assistante
vétérinaire, qui ne s’est jamais remise d’un passé
traumatisant. Les deux femmes sont comme les deux faces d’une même
pièce. Il développe : « Le scénario tourne autour de la
difficulté de l’adolescence et tout ce qu’on est prêt à faire
à cet âge-là. Si un ami vous dit « On saute du pont
dans ce réservoir », vous allez le faire pour être accepté
et continuer à traîner avec ce groupe. Je voulais jouer sur les
tensions que génèrent ce genre d’amitiés, ainsi que celles
engendrées par les adultes qui recherchent ce genre de relations ».
Pour développer le personnage de Sue
Ann, il s’est souvenu de ce que ce que grandir en province pouvait
signifier : « Il n’était pas rare que quelqu’un
dise "Oh ça ne dérange pas ma tante qu’on picole dans le
sous-sol, du moment que ce n’est pas au volant !". On
s’entassait dans nos caisses toutes pourries et on roulait jusqu’à
ce qu’on trouve quelque chose à faire, du genre se garer sur un
terrain vague ou traîner dans des lotissements en construction.
C’était le genre de camaraderie au sein desquelles on se sentait
vivant et où on s’amusait. Le simple danger qui se dégageait du
fait de fumer ou de boire vous électrisait complètement et vous
poussait à vous mettre dans de sales draps, rien que pour ne pas
manquer la conversation qu’on allait avoir à ce propos le lundi
suivant au lycée. »
Il s’est ensuite servi de ses
souvenirs pour en faire une version bien plus sombre. Il nous
explique : « Que se serait-il passé si l’homme que
j’ai vu à l’époque parler avec ma petite amie, en découvrant
que j’étais avec elle, l’ait mal pris et qu’il s’en soit
pris à moi ou qu’il ait sorti une arme ? On ne sait jamais. On est
en face d’un adulte qui a bu et qui traîne avec des ados ».
En écrivant son synopsis, il a fait du
personnage principal une femme car selon lui, une femme reste, de
prime abord, plus rassurante, et on lui fait plus facilement confiance. Mais que se passe-t-il quand il s’agit d’une personne très
perturbée ? Il n’y a rien de plus terrifiant que quelqu’un qui
est obsédé par vous et essaye sans relâche de faire partie de
votre vie… surtout quand vous n’en n’avez pas envie.
À partir du moment où le scénario a
été fi ni, les choses se sont drastiquement accélérées. En un
mois, Blumhouse avait mis une option dessus.
JASON BLUM, le célèbre producteur de
films d’horreur explique : « Ce que je trouve
passionnant dans MA c’est que c’est une histoire terrifiante et
malsaine mais aussi très originale. Les gens adorent les films
d’horreur mais il faut sans cesse se réinventer. On ne peut pas se
permettre d’offrir au public les mêmes recettes sinon il finira
par se lasser et ira voir autre chose. L’histoire de MA est très
inattendue et c’est un personnage qu’on a pas l’habitude de
voir au cinéma. C’est ce qu’on cherche ici à Blumhouse, des
recettes inédites pour terrifier nos spectateurs ».
Il s’est associé avec Wyolah, la
société de production que John Norris et Tate Taylor ont créée
afin que leurs films puissent voir le jour. Il développe :
« MA est plein d’innovations : déjà c’est le premier
film d’horreur de Tate Taylor, ensuite les films d’horreurs ont
pour habitude de mettre en scène des jeunes gens et pas de stars,
mais ce film est centré autour d’un personnage principal, ce qui
n’est pas notre habitude dans les films Blumhouse. Mais ce film
n’était pas écrit comme ça, il fallait quelqu’un qu’on
puisse reconnaître pour incarner le personnage principal. Nous avons
eu une chance inouïe qu’Octavia accepte. Elle a été un véritable
moteur pendant le tournage et la postproduction et ce grâce à Tate
Taylor ! »
JOHN NORRIS, le producteur du film,
nous raconte : « Nous avions beaucoup d’amis en commun
qui nous avaient mis en contact avec Jason et nous essayions depuis
des années de travailler sur quelque chose ensemble, mais ça
n’avait rien donné. Jusqu’au jour où il m’a appelé en me
disant qu’il avait un script qu’il voulait que je lise et pour
lequel il pensait à quelqu’un dans le rôle-titre. C’est une
phrase qui a tout de suite fait écho mais je n’étais pas sûr que
l’acteur auquel il pensait soit le meilleur choix. Afin de se
mettre d’accord, il fallait passer par Tate. Je lui ai donné le
scénario et il l’a adoré ! Il a tout de suite mentionné
Olivia qui était également la personne que j’avais en tête. Nous
sommes donc retournés ensemble voir Jason Blum avec un pitch bien
préparé pour le convaincre de la meilleure collaboration possible
afin que MA puisse voir le jour. On lui a dit qu’on avait vraiment
aimé le scénario et qu’il avait quelque chose de vraiment
intéressant. Tate a mentionné qu’Octavia serait la meilleure
option, ce à quoi Jason a répondu qu’elle ne voudrait même pas
lire le script. Tate lui a demandé 10 minutes. Il l’a appelée et
lui a envoyé le script, 24h plus tard elle signait.
Octavia était assez fatiguée de
recevoir toujours les mêmes propositions de rôles et je savais
qu’elle avait un vrai côté sombre encore inexploité. En fait
elle passe son temps à regarder Murder TV. Pour elle, faire un break
c’est se mettre au lit et s’enfiler des émissions criminelles
pendant des heures. C’était une parfaite conjonction parce que
quand j’ai reçu le scénario elle était assez frustrée de ne pas
se voir proposer de rôle principal. Jason m’a donné l’opportunité
de lui donner ce dont elle avait besoin. Elle a dit oui tout de
suite. À peine un an après le feu vert, le tournage commençait ».
Tate Taylor, le réalisateur, est
admiratif de l'ambiguïté que son amie a su amener à son
personnage et qu’elle lui ait donné en même temps des côtés
attachants. Il confie : « On sait dès le début qu’elle
souffre de syndromes post-traumatiques liés à son passé et on
aimerait qu’elle arrête de se torturer. C’est ce qui fait d’elle
un adorable monstre et permet de s’intéresser à la psychologie et
aux traumatismes qui poussent les gens à commettre des choses
irréparables. Octavia n’a peur de rien et en même temps,
elle est très malléable. Je lui ai demandé des trucs dingues et
elle me disait : "OK pas de problème !"… Et
elle le faisait !!! On voulait faire quelque chose de choquant
qui déraillerait complètement et où les règles seraient abolies.
L’histoire me rappelait mon adolescence et ces parents cool qui
nous autorisaient à faire la fête à la maison. Je me disais :
"Ils ne sont pas censés nous laisser faire ça, mais c’est
super qu’ils le fassent ". Le film rappelle cette époque
qu’on a tous connue où on essayait de trouver des gens pour nous
acheter de l’alcool, et on en trouvait toujours au moins une. Mais
même à l’époque, je me disais : "Pourquoi font-ils
ça ?". Ensemble nous avons voulu explorer la psyché
humaine et les raisons qui poussent les gens à commettre des
atrocités. Pourquoi les gens font-ils des choses comme ça,
pourquoi nous blessons-nous les uns les autres, d’où est-ce que ça
vient ? MA n’est pas le genre de film où les gens sortent en
hurlant des placards avec des couteaux. C’est un film qui nous
permet de rentrer dans l’esprit de son héroïne perturbée ».
Jason Blum ne tarit pas d'éloges
sur le réalisateur qu’il a approché en raison de son talent de
réalisateur et de directeur d’acteurs. C’est ce qu’ont pu
apprécier les adolescents sur le tournage qui ont adoré cette façon
collaborative et inclusive de travailler.
Diana Silvers et Carey Fogelmanis
qui interprètent Maggie et Andy, son petit ami, nous confient :
« La liberté qu’il nous donne enlève la pression, nous
permet d’être meilleur acteur et c’est très instinctif. C’est
un grand réalisateur parce qu’il travaille sur la confiance. C’est
très agréable d’avoir son mot à dire et de bénéficier du
regard d’un capitaine ».
LES PERSONNAGES
SUE ANN/MA - OCTAVIA SPENCER
Sue Ann est un personnage très
complexe, le genre de rôle qui nécessite une actrice exceptionnelle
de la trempe d’Octavia Spencer. C’est une femme solitaire et très
perturbée qui cache un traumatisme d’enfance. Elle est la petite
dernière de toute la lignée des personnages féminins les plus
terrifi ants que le cinéma ait enfantés, dont Glenn Close dans
LIAISON FATALE (Adrian Lyne, 1987), Kathy Bates dans MISERY (Rob
Reiner, 1990), Sharon Stone dans BASIC INSTINCT (Paul Verhoven,
1992) et Rebecca de Mornay dans LA MAIN SUR LE BERCEAU (Curtis
Hanson, 1992).
C’est un rôle qui requiert une
grande profondeur et une palette de sentiments très large pour
incarner une femme qui commet des atrocités dictées par la terrible
douleur qui l’habite. Derrière le monstre se cache une petite fille brisée, et il fallait tout le talent d’Octavia Spencer pour
permettre au public de saisir l’extrême douleur de ses blessures.
Quand elle rencontre les adolescents
qui lui demandent de leur acheter de l’alcool, elle n’a rien d’un
monstre. C’est juste une personne qui a subi un traumatisme sévère
et qui tente de vivre sa vie. Le fait de côtoyer ces jeunes gens lui
permet de vivre sur le tard l’adolescence qu’elle n’a jamais pu
avoir, mais quand ils se mettent à la rejeter, ils réveillent sans
le savoir une blessure qu’elle-même pensait guérie et qui la
propulse sur une pente aussi dangereuse qu’irréversible.
La comédienne nous explique :
« Elle a grandi dans la même petite ville de l’Ohio où elle
travaille désormais comme assistance vétérinaire. Elle a un
rapport très particulier avec les animaux. Quand elle rencontre ces
jeunes qui cherchent de l’alcool, elle pense vraiment faire quelque
chose de bien pour eux en leur prêtant son sous-sol plutôt que de
les laisser boire et conduire. Je ne savais pas exactement ce que
signifiait le terme "Ma" avant ce film, bien qu’on m’ait
déjà appelé comme ceci. En fait c’est une reconnaissance, c’est
quelque chose de cool et, pour Sue Ann, cette soudaine popularité
est très appréciable… jusqu’à ce qu’elle s’arrête et que
nous nous rendions compte que le rejet est un point sur lequel il ne
faut pas la chatouiller ».
Faire la fête chez Ma est un
véritable rêve pour ces jeunes, parce qu’elle les laisse tout
contrôler, elle-même s’enivre de cette jeunesse, de sa vitalité…
mais il y a des conséquences, c’est un endroit qui va s’avérer
être difficile à quitter…
À mesure qu’ils se lassent d’elle
et la repoussent, elle devient de plus en plus collante, elle leur
envoie des textos à n’importe quelle heure et finit par se
dévoiler pour laisser entrevoir une blessure encore béante.
Bien qu’ils la connaissent depuis
toujours, John Norris et Tate Taylor ont été impressionnés par la
prestation d’Olivia et Jason Blum est devenu son plus grand fan. Il
nous confie : « Son interprétation est le clou du film,
elle est affolante, préparez-vous à un choc ! »
La comédienne, elle, a adoré
travailler avec des adolescents : « C’était revigorant
et stimulant, ils étaient tellement soudés et charismatiques,
c’était un bonheur de les voir au travail ».
Diana Silvers conclue : « Plus
vous en apprenez sur Sue Ann plus vous compatissez et cela vous tire
dans des directions opposées : d’un côté vous voulez que
les ados s’en sortent mais de l’autre, vous êtes impressionnés
par l’intelligence de Sue Ann et le jeu qu’elle cache si bien. Ça
va être très drôle de voir comment le public réagira ».
MAGGIE - DIANA SILVERS
C’est une jeune fille de 15 ans
qui a été forcée de quitter la Californie pour suivre sa mère
dans l’Ohio après le divorce de ses parents. Même si elles
s’entendent bien, Maggie, comme toutes les adolescentes, ne lui dit
pas tout. Elle se sent étrangère dans une ville insolite et a hâte
de se faire des amis dans son nouveau lycée. C’est pourquoi, quand
ses nouveaux amis la chargent de demander à Sue Ann de leur acheter
de l’alcool, elle le fait sans hésiter. Mais elle est un peu plus
maline que sa bande et elle commence à soupçonner Sue Ann de bien
cacher son jeu, bien avant que ses camarades ne se doutent de quoi
que ce soit. C’est une jeune fi lle qui va devoir prendre sa vie en
main.
Quand le comportement de Sue Ann
commence à déraper et à devenir inquiétant, Maggie va faire
preuve d’un courage qu’elle ne soupçonnait même pas pour sauver
sa vie et celle de ses amis. Diana Silvers explique : « Maggie
mène la vie dont Sue Ann a toujours rêvé, elle en est très
jalouse, entre haine et obsession ».
Elle ajoute au sujet du tournage :
« Travailler avec Octavia a peut-être été une des plus
belles opportunités de ma vie ! Non seulement elle s’est
battue pour moi et m’a soutenue pendant tout les castings, mais sur
le plateau, le simple fait de la regarder jouer vous donne
l’impression d’être à l’école et de prendre une leçon de
jeu de haut vol. La manière dont elle se prépare pour les scènes
dramatiques et la manière dont elle peut entrer et sortir de son
personnage est tout simplement hallucinante ».
Octavia Spencer enchaîne : «
Diana est une star en puissance. C’est une magnifique rencontre.
Elle a la fraîcheur et l’intensité de Julia Roberts dans PRETTY
WOMAN (Garry Marshall, 1990). Si son CV n’est pas long, elle est
pleine de talent, c’est quelqu’un pour qui vous avez envie de
vous battre dès que vous la voyez ».
Tate Taylor ajoute : « J’ai
auditionné beaucoup de comédiennes pour ce rôle et Diana était
comme une évidence, elle est très naturelle, un peu dans le style
de Jaimie Lee Curtis dans HALLOWEEN, on a envie tout de suite de
devenir son ami ».
ERICA - JULIETTE LEWIS
Au début du film son mariage vient
de se terminer et elle doit rentrer chez elle. Bien qu’elle donne
le change en restant souriante en face de sa fille, elle a peur que
sa fille lui en veuille et la rejette. Désormais mère célibataire,
elle a pris un travail de serveuse au Casino du coin, où elle passe
son temps à rencontrer des gens qui semblent surgir de son passé…
dont Sue Ann. Au lycée à l’époque, Erica était une jeune fille
sympa avec un grand cœur et Sue Ann en rendant service à sa fille
rend une sorte d’allégeance à celle qu’elle préférait à
cette époque et qui ne lui voulait pas de mal.
Juliette Lewis développe :
« C’est une mère positive et pleine d’énergie, une
bosseuse. Elle vient de divorcer et essaie de joindre les deux bouts,
mais elle est pleine d’énergie et continue la tête haute. Elle
aime sa fille et c’est une bonne mère ».
Elle raconte le tournage :
« C’était la première fois que je travaillais avec Tate
Taylor et ce qui m’a le plus marqué sont ses marques de confiance.
Dès qu’on s’est rencontré, j’ai su je devais travailler avec
lui. Il est dans l’instant, il sait parler aux acteurs et se faire
comprendre. Avec John Norris, ils forment une équipe de choc et ils
sont tous les deux adorables, j’ai beaucoup aimé ce qu’on a fait
ensemble. Et je ne parle même pas de la collaboration avec Octavia.
Quelle actrice ! C’est une Rolls Royce, elle démarre au quart
de tour avec une précision et un raffinement que j’ai rarement eu
l’occasion de voir sur un plateau. Elle est réellement
surprenante. Elle possède à la fois la capacité et la palette pour
saisir littéralement le spectateur ».
Quant à Diana Silvers elle était
aux anges car c’est le film GILBERT GRAPE (Lasse Hallström, 1993)
où jouait Juliette Lewis, qui lui avait donné envie de faire ce
métier. « Jouer avec Juliette, c’est comme boucler une
boucle pour moi. Elle transcende littéralement son personnage,
avec elle, on arrive à saisir qu’elle pense que certains enfants
rachètent les pêchés de leurs parents, elle est tellement vraie et
touchante ! ».
HALEY - MCKALEY MILLER
C’est la première personne que
rencontre Maggie le jour où elle intègre le lycée, dans la
bibliothèque à l’heure du déjeuner. C’est elle qui mène la
bande et elle adore faire la fête. La première chose qu’elle fait
est de complimenter Maggie sur son derrière, une façon originale de
commencer une amitié ! Elle l’invite à une fête puis, après
avoir traîné une après-midi ensemble, elle l’intègre à la
bande.
Haley et sa bande ne sont pas
vraiment le groupe le plus populaire du lycée, mais ils sont les
plus dans le vent. Et bien qu’elle ait été la première à élire
le sous-sol de Sue Ann comme leur QG, dès que Maggie commence à
avoir des soupçons sur le comportement de plus en plus étrange de
leur hôte, elle est également la première à désavouer l’endroit
déclenchant la fureur de celle qui les avait accueillis à bras
ouverts.
La jeune comédienne a tout de suite
senti une vraie affinité avec son personnage et s’est
immédiatement identifiée. Elle nous explique : « Haley
possède une facette de ma personnalité que je ne montre jamais.
Elle aussi a été un jour la petite et c’est pour cela qu’elle
s’entend bien avec Maggie. C’est le genre de copine que tout
le monde rêve d’avoir jusqu’à ce qu’elle le soit. Elle dit ce
qui lui passe par la tête et ne pense qu’à faire la fête et
s’amuser, elle est usante. Sur le plateau on s’est tous tout
de suite très bien entendus et nous avons tissé des liens
véritables que le public sentira en regardant le film, qui leur
donnera l’impression de voir leurs propres amis. Mais s’il y a
une personne de qui j’ai appris sur le tournage, c’est bien
d’Octavia. J’étais fascinée et j’ai absorbé tout ce qu’elle
faisait, nous n’aurions pas pu trouver meilleure inspiration. C’est
le genre de rôle dans lequel on ne l’attend pas et le public va
l’adorer. »
Des compliments qu’Octavia Spencer
lui retourne en précisant que la jeune comédienne est « Un
véritable feu d’artifice, pleine d’audace et de talents avec une
profondeur et une palette qui auraient pu lui permettre de jouer Ma
elle-même ».
ANDY - COREY FOGELMANIS
Le petit ami de Maggie est prévenant
et attentionné, même s’il est le beau gosse de la bande et le mec
cool par excellence, il reste un ami fidèle. Il est le premier à
qui Maggie parle de ses soupçons concernant Sue Ann, et s’il n’est
pas aussi inquiet qu’elle, il accepte immédiatement de quitter le
sous-sol pour lui faire plaisir. Il est honnête et gentil même si,
comme tous les adolescents, il a tendance à ignorer le danger. C’est
lui qui est le capitaine de soirée désigné, celui qui ne boit pas.
Il est également le fi ls d’un homme d’affaire de la ville qui,
sans qu’aucun des jeunes ne puisse le soupçonner, a connu Sue Ann
dans le temps. Dès qu’il rencontre Maggie, il tombe amoureux
d’elle.
Le jeune comédien, célèbre grâce
à la série Le Monde De Riley (créée par M. Jacobs et A. Kelly,
2014-2017), a fait chavirer bien des cœurs et sa notoriété le
précède partout où il va. Il fallait chasser les fans qui
passaient dans le coin juste pour entrevoir le jeune homme. Il a
énormément de followers et de fans dont il s’occupe d’ailleurs
avec beaucoup d’attention. Octavia Spencer nous confie :
« Je pensais que les fans venaient pour moi, mais ils n’avaient
aucune idée de qui j’étais, et venaient en fait pour apercevoir
Corey !!! »
BEN - LUKE EVANS
Le père d’Andy affiche une belle
réussite professionnelle qu’il montre ostensiblement. Veuf, il est
très fier de son fils mais reste sévère avec lui. Natif de la
petite ville, il est très impliqué dans sa communauté et a été à
l’école avec Sue Ann et Erica, et aussi Mercedes sa petite amie du
moment. C’est un homme qui n’a jamais voulu quitter sa ville,
mais plutôt y réussir et c’est chose faite. Il travaille dur et
s’efforce d’être un bon père. Il s’est très mal conduit
envers Sue Ann et cette cruauté cachée va mettre en danger la vie
de son fils, de sa petite amie et la sienne.
L’acteur développe : «
C’est un thriller passionnant, noir et intense, avec quelques
éclaircies. Le but n’est pas de choquer mais de vous chahuter en
vous faisant rire à des moments totalement inappropriés. MA est un film tordu qui vous pousse à réfléchir. Il y a beaucoup à
apprendre dans ce que ressent Ma, il est certain que nous avons tous
ressenti un jour ou l’autre ce qu’elle ressent, nous ne
réagissons pas pareil, c’est tout ».
C’est la deuxième fois que le
comédien travaille avec Tate Taylor, après LA FILLE DU TRAIN en
2016 et, au vu du thème et de la distribution, il a tout de suite
été partant. Il va sans dire que pour lui, le fait de voir Octavia
Spencer dans un emploi si différent était passionnant.
Le réalisateur est un fan
inconditionnel du comédien qui est devenu un ami, il loue son
talent, son intelligence et son engagement sans faille.
LES DÉCORS
NATCHEZ, NATURELLEMENT
TOURNAGE DANS LE MISSISSIPPI
Si le film est censé se passer dans
l’Ohio, il a été en fait tourné à Natchez dans le Mississippi,
un site historique de 15 000 habitants sur les bords du fleuve
où Tate Taylor possède une maison. C’est la quatrième fois qu’il
tourne dans le Mississippi qu’il qualifie d’État fait pour le
travail et l’emploi. C’était la première fois que les
adolescents du film tournaient dans une ville si petite, ce qui a
contribué à souder des liens forts entre eux.
La ville a accueilli le tournage et
son équipe à bras ouverts. Les comédiens ont été étonnés de la
gentillesse des riverains et se sont sentis presqu’en famille
là-bas.
Ils ont trouvé la nourriture, les
gens, l’énergie du lieu, aussi exceptionnels que l’histoire de
la ville. Sans compter le fait que cette dernière soit en train de
devenir une véritable communauté cinématographique en
développement.
LA PALETTE DES COULEURS
MARC FISICHELLA, le créateur des
décors, travaille toujours en fonction des personnages. Avant
d’imaginer la maison ou la chambre de quelqu’un, il a besoin de
connaître la vie de cette personne, même si son histoire est
racontée à l’écran.
Il explique : « Que le
réalisateur l’ait entièrement imaginé ou qu’on trouve des
choses ensemble en en discutant, le but est de comprendre les
éléments du quotidien des personnages, quelle vie ils ont vécu,
d’où ils viennent, qu’est-ce qui leur est arrivé avant qu’on
ne commence leur histoire ».
Tate Taylor et lui ont longuement
discuté de l’enfance de Sue Ann et de son éducation, de tout ce
qui l’avait conduit là où elle en est au moment de sa vie quand
le film commence. Était-elle extra ou introvertie, sa maison reflète-t-elle son niveau socio économique ou au contraire, sa
sensibilité ? Le but était de révéler le plus grand nombre
des aspects de sa personnalité. Ils se sont mis d’accord sur une
palette de couleurs qui se ferait l’écho de la palette de ses
sentiments : des tons naturels, terriens, du rouge brique, ainsi que
du vert, une couleur générique qu’on retrouve dans tous les
sous-sols du Midwest ou encore dans le Nord-Est. Au début elles sont
toutes assez neutres, en demiteintes, mais au fur et à mesure que le
spectateur pénètre dans sa maison, les couleurs sont mises en
relief pour correspondre à Sue Ann et l’entourer comme si elles
émanaient d’elle.
LE SOUS-SOL DE MA, UN NOUVEAU
CAUCHEMAR
Il était hors de question de se
servir des couleurs habituelles que l’on peut trouver dans les
films d’horreur, il ne fallait pas créer un univers macabre, loin
de là. Il était beaucoup plus intéressant de recréer une
atmosphère à la quotidienneté rassurante pour que la terreur
psychologique puisse s’y développer en contraste. Spécialement
pour la cave de Sue Ann où elle invite ses nouveaux jeunes amis à
venir faire la fête. Le créateur des décors nous explique :
« Rien ne devait être spécialement accueillant dans ce
sous-sol ».
Il est plein des affaires
successives que les gens qui y ont habité avant Sue Ann y ont
laissé. Il n’a jamais été débarrassé. Les ados débarquent
dans un lieu très mystérieux, avec tout un bric-à-brac de textures
et de formes différentes, ainsi qu’une multitude de zones sombres.
C’est Sue Ann qui le nettoie pour en faire un lieu de fête à part
entière, parce qu’elle veut qu’ils viennent plus souvent. C’est
seulement à partir de là que ce sous-sol prend vraiment son
identité. Il ressemble à Sue Ann, elle y laisse sa touche très
personnelle pour en faire le lieu le plus accueillant du monde. Plus
l’histoire avance plus les couleurs prennent vie jusqu’à
exploser quand la fête bat son plein.
Mais le plus important était
peut-être d’y ajouter une touche de paranoïa. Donner l’impression
que Sue Ann était toujours là, avec des objets qui lui sont très
personnels, presque intimes, et qui donnent aux jeunes l’impression
coupable de pénétrer son intimité. Une manière d’intensifier
le suspense, surtout quand les jeunes s’aventurent au second étage
où l’intérieur devient de plus en plus étrange.
La maison qui a servi pour le
tournage avait un garage attenant que l’équipe a transformé en
sous-sol. Ils l’ont dénudé pour en montrer les murs en pierres,
qu’ils ont grattés jusqu’à ce qu’on voit comment elles
étaient assemblées. Ensuite, ils ont installé le sol du premier
étage avec des solives apparentes et l’escalier qui montait.
LA MAISON DE MAGGIE ET ERICA
C’est dans une maison de location
meublée que la mère et la fille débarquent au début du film.
Impersonnelle et froide, elle ne leur ressemble absolument pas. Elle
a été pensée comme quelque chose de repoussant reflétant le fait
que Maggie n’avait aucune envie de déménager ni n’apprécie sa
nouvelle situation ou le divorce de ses parents. Elle se retrouve
dans une atmosphère désagréable et agressive, qui est rendue par
des couleurs ternes et neutres. Petit à petit, des touches de
couleurs commencent à émerger à mesure que les personnages
s’approprient les lieux et amènent leur touche personnelle, en
commençant pas les chambres à coucher, pour s’étendre au reste
de la maison.
LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE ET LE
DÉBIT DE BOISSONS
La façade de la clinique
vétérinaire est un petit bijou de créativité. Elle est censée
être en face du débit de boissons. Or, ce dernier avait été
choisi sur Franklin Avenue en face d’un immeuble inutilisable en
l’état. Ils ont alors décidé de repeindre sa façade entièrement
pour en faire une façade de clinique vétérinaire tout à fait
singulière. L’intérieur a été tourné ailleurs, en essayant de
faire correspondre les portes et les fenêtres à la fausse façade
sur Franklin.
LES PRISES DE VUES
CHRISTINA VOROS, la directrice de la
photographie, a été présentée à Tate Taylor par Stephen
Goldblatt le directeur de la photo de LA COULEUR DES SENTIMENTS
(2011) et GET ON UP (2014). C’était la première fois qu’elle
travaillait avec une équipe qu’elle ne connaissait pas. Le courant
est tout de suite passé, leur collaboration s’est avérée très
créative et ils ont su apprécier un rapport de confiance au sein
duquel ils ont pu évoluer en toute liberté. Elle nous raconte
: « Sur le tournage, Tate gardait une équipe très réduite
autour du moniteur. Il n’y avait que lui, moi, son producteur John
Norris et la scripte. Autant le plateau était sous la direction de
Cleta Ellington et fourmillait de gens, autant le village vidéo où
on regardait les rushes restait en tout petit comité, ce qui
permettait aux idées de fuser librement sans s’éparpiller ».
ENTRE DOCUMENTAIRE ET FICTION
Ils ont longuement discuté de ce
qu’il serait important de souligner ou de tenter dans le film. La
directrice de la photo avoue ne jamais avoir été une grande fan de
films d’horreur, mais pour cette collaboration, elle a étudié les
classiques : les premiers De Palma, HALLOWEEN, etc. Elle s’est
inspirée des films de cette époque pour pouvoir mettre dans MA des
clins d’œil et des références à des films qui étaient devenus
archétypaux.
Bien qu’elle ait commencé dans le
documentaire, elle y a toujours intégré différents genres,
refusant de se faire cataloguer. « Je suis un hybride
bizarroïde. Quand j’étudiais la cinématographie à l’école,
mon professeur me disait : "Il va falloir choisir votre
patte mademoiselle", mais je ne me suis toujours pas décidée.
Je suis arrivée dans ce métier par le documentaire quand tout était
encore faisable à la main. Le documentaire est un excellent exercice
pour apprendre à s’adapter à toutes les situations, même les
plus inattendues ».
LA MAISON DE MAGGIE
L’équipe a passé 5 jours dans la
maison de Maggie et Erica en la filmant de manière à ce qu’elle
paraisse la plus ennuyante possible pour justifier l’envie
irrépressible de Maggie de s’échapper et aller faire la fête
ailleurs.
C’est une maison banale
inintéressante et totalement insipide au début de l’histoire.
Comment faire pour que ces plans s’incluent dans la dynamique du
film ? Il a fallu recadrer et jouer sur l’équilibre entre les
chambres et les lignes des embrasures. De manière très étrange,
cela constituait un pendant parfait au chaos de la cave de Ma dont le
désordre en paraissait d’autant plus important.
Dans la cave on ne sait pas où
s’arrêtent les murs. C’est un lieu à la fois très oppressant,
sans réelle forme et surtout c’est un endroit qui est en perpétuel
changement alors que dans la maison de Maggie, les pièces se
ressemblent. Dans le sous-sol, il fallait se débrouiller en raison
du manque d’espace pour manœuvrer, dans la maison de Maggie en
revanche, les plans sont beaucoup plus structurés, avec deux focales
différentes. Un parti pris qu’il était préférable d’utiliser
chez Maggie et non dans le sous-sol où c’est du personnage que
doivent surgir l’imprévisible et l’étrange.
LA PEUR EN CLAIR-OBSCUR
Christina s’est servie de Minis
Alexas de chez Panavision et de P- Vintage Black. Elle s’est
inspirée des films d’horreurs vintage où la peur venait du
suspense et non de l’horreur gore. C’est ainsi qu’elle a voulu
aller vers quelque chose de naturaliste, tourné en journée, en
lumière naturelle qu’il fallait travailler et amplifi er pour
contraster avec la lumière artifi cielle du sous-sol.
Ce dernier a été désorganisé
pour respirer le chaos, c’est un enchevêtrement de vieilleries
avec des décorations de Noël qui traînent au cou de têtes de
cerfs accrochées aux murs. C’est l’antithèse du monde normal et
organisé dans lequel vivent nos lycéens.
Quant aux séquences de flash-back
qui dévoilent comment Sue Ann a pu se transformer en Ma, il
s’agissait de filmer une descente aux enfers. Elle s’est servie
de lentilles plus longues, avec des focales courtes et de nombreux filtres. Le but étant de ne pas comprendre où ces flash-back
pouvaient mener jusqu’à la fin du film. Ils amènent une ambiance
très nostalgique, faite des souvenirs que cette femme a de son
propre passé, jusqu’à ce qu’on comprenne ce qu’ils cachent et
que la fin du film dévoile.
LA MUSIQUE DE MA
UNE BANDE ORIGINALE ENTRE BASSON ET
BENTO
GREGORY TRIPI signe la bande
originale du film. Il a longuement travaillé avec Cliff Martinez, le
batteur des Red Hot Chili Peppers, connu notamment pour avoir signé
les bandes originales de films aussi connus que PEE WEE BIG ADVENTURE
(Tim Burton, 1985), SEX MENSONGES ET VIDÉOS (Steven Soderbergh,
1989) ou SOLARIS (Steven Soderbergh, 2002) entre beaucoup d’autres,
sur plusieurs de ses projets, que ce soit pour la télévision ou des
jeux vidéo. Il avait fourni des instrumentations à Danny Elfman
pour la bande originale du film de Tate Taylor LA FILLE DU TRAIN en
2016. C’est à cette occasion que John Norris et le réalisateur
avaient remarqué son travail, qu’ils ont voulu mettre à l’honneur
et exploiter dans MA.
Le compositeur a tout de suite
accroché à la manière aussi innovante et rafraîchissante dont
Tate Taylor envisageait le film d’horreur. Comme la plupart des
gens qui s’attaquent à un style nouveau, il pensait que le
réalisateur allait amener quelque chose de très personnel à ce
film d’horreur.
Selon lui, le réalisateur et son
producteur forment une équipe parfaite dans la mesure où Tate
Taylor sait amener l’aspect l’émotionnel et John Norris discute
de l’aspect technique. « John sait parler de musique et Tate
en a une interprétation viscérale. C’était très enrichissant
d’avoir ces deux aspects en simultanée comme source
d’inspiration ».
Il préfère composer la musique une
fois qu’il a vu le film, plutôt que de partir du script.
Il explique : « J’avais
vu un premier bout à bout du film qui donnait une idée de la
dynamique et des personnages. Ça a totalement influencé mon
écriture. C’est passionnant de regarder un film et d’analyser
les sentiments que cela vous procure. Je me suis mis à la place du
spectateur et ce que j’ai ressenti m’a dicté la tonalité et les
éléments stylistiques dont j’allais me servir. Tandis que la démo
d’essai de Tate Taylor comprenait de nombreux titres musicaux, je
penchais plus vers des compositions plus longues mais plus espacées.
Je leur ai donné ma bande originale et ils ont remplacé la bande
d’essai et nous avons regardé ce que ça donnait. J’avais
commencé par m’occuper du thème du film, puis de ceux de Sue Ann
jeune et celui de la dynamique familiale de Maggie et Erica. C’est
plus tard que je me suis occupé du thème de Ma. Mes propositions
étaient viscérales, parfois je faisais deux propositions, avec ou
sans un instrument, mais c’était une collaboration instinctive et
sans heurts ».
Pour le personnage de Ma, le
compositeur a exploré deux directions : les flash-back sur la
jeunesse de Sue Ann à l’école, à une époque où elle était
encore innocente, illustrée par le Halo une sorte de grosse
percussion métallique très mélodieuse avec un certain nombre de
notes thématiques. Il les a ensuite reproduites au piano.
Plus tard il a écrit le thème de
la transformation de Ma en quelqu’un de très dérangé, dans des
sonorités plus farfelues, dérangeantes mais régulières. La
dernière scène est le point d’orgue du film et clôture le thème
musical de MA.
Des petites touches en sont
disséminées tout au long du film mais ce n’est qu’à la fi n
qu’on entend le thème dans son entier avec les synthés et les
sons électroniques qui viennent achever le processus de
transformation du personnage principal du film.
Le compositeur voulait explorer
musicalement comment un traumatisme non résolu pouvait résonner. Il
confie : « Depuis le début, nous voulions quelque chose
d’électronique, pas forcément quelque chose de percutant mais de
synthétique, surtout pas orchestral ou traditionnel. C’est une
évolution musicale linéaire qui se dérègle au fur et à mesure
que les choses deviennent dérangeantes, révélant à quel point le
traumatisme a affecté Sue Ann. J’ai voulu partir de quelque chose
de doux pour finir avec des sonorités résolument grinçantes et
distordues. C’est une illustration de son inconscient qui se fissure pour laisser émerger la terrible pulsion de vengeance qui
dormait jusque-là ».
Le compositeur voit le film comme un
thriller psychologique, c’est pourquoi il ne s’est pas inspiré
des musiques de films d’horreurs. « J’aime les choses non
convenues, les illustrations surprenantes, comme dans SOLARIS parce
que ce n’est pas du tout le genre de musique à laquelle on
s’attend pour un film de science-fiction. Ça donne au film une
vibration spéciale totalement décalée ».
C’est ainsi que les sonorités du
film sont volontairement étranges, avec beaucoup de verre, de
synthé, de Halo et d’autres en contraste : un violon, un
chœur vocal par touches qui finit par déchirer la mélodie à la
fin. Il y a aussi un ukulélé fait avec un Bento japonais. Tous ces
sons sont méconnaissables parce qu’ils sont distordus et
texturisés.
Il s’est également servi d’un
synthé Matrix Brute tout le long de la bande sonore. C’était
l’occasion aussi pour le musicien qu’il avait été de revenir
aux bois qu’il maîtrisait dans sa jeunesse. « Je jouais du
basson petit et, l’an dernier, j’ai eu comme une pulsion, il
fallait que je m’en procure un, ça faisait 20 ans que je n’en
avais pas touché un, mais les muscles ont de la mémoire et mes réflexes sont revenus vite. Dans le film je me suis servi de
quelques-uns des longs enregistrements que j’avais faits avec.
Notamment dans la scène, au milieu du film, où Ma pointe un
revolver sur un des ados et lui demande de se déshabiller. Là, le
basson prend un côté punk très intéressant ».
Pour les scènes où les adolescents
sont ensemble, il s’agissait plus d’exprimer la joie et
l’amusement. Pour le flash-back où Sue Ann se fait agresser par
ses camarades de classe, le compositeur est allé à l’encontre de
ses choix initiaux. Bien qu’il soit décidé à ne pas utiliser une
orchestration traditionnelle, il s’est servi d’un violon avec un
morceau interprété par un soliste qui permet à la scène de se
distinguer très nettement des autres.
Il conclue en expliquant : « De
toute façon, le spectateur n’est pas une marionnette que nous
manipulons au gré de notre savoir-faire. J’ai été très surpris
de voir le public rire à certains moments que je trouvais
insoutenables. La musique, si elle donne un rythme, une impulsion, ne
dirige pas le spectateur. Les gens ont leurs propres références
pour se propulser eux-mêmes dans les endroits les plus incongrus ».
LES COSTUMES
MEGAN COATES avait déjà travaillé
avec Tate Taylor sur LA COULEUR DES SENTIMENTS en 2011 en tant que
première costumière, mais pas en charge de la création des
costumes comme c’est le cas ici. Elle avait travaillé comme
assistante à la création des costumes sur des films de studio et
sur quelques films indépendants, mais MA est de loin le projet le
plus ambitieux sur lequel elle ait travaillé jusque-là. L’équipe
la trouvait prête à se frotter à la direction.
John Norris raconte : «
Non seulement elle était prête, mais elle est venue à son premier
rendez-vous avec Tate, avec des croquis et des propositions de
couleurs et de palettes pour chaque personnage. Elle nous a été
chaudement recommandée par Sharon Davis, dont la réputation n’est
plus à faire et surtout qui avait créé les costumes sur les deux
films précédents ».
Megan avait déjà travaillé avec
Octavia et elles partageaient le même point de vue quant au style de
Sue Ann, largement influencé par les jeunes qu’elle fréquente.
Avec Tate Taylor elle a défi ni les
styles de vie des personnages principaux mais aussi secondaires. Elle
décrit son réalisateur : « Il écoutait toutes mes
propositions et je me suis sentie respectée, ce qui m’encourageait
à être encore plus créative, ce qui est très appréciable quand
en tant qu’artiste. Il ne m’a rien imposé, c’était vraiment
un travail collaboratif ».
Pour être sûre de rester sur la
bonne voie, elle parlait beaucoup avec le créateur des décors, Marc
Fisichella, ils comparaient leurs croquis et harmonisaient leurs
palettes respectives en fonction l’un de l’autre. Il fallait que
ce soit cohérent et que les habits que portaient les personnages
mettent en exergue la décoration intérieure.
DE BLOUSES EN IMPRIMÉS : LES
COSTUMES DE SUE ANN
Quand nous découvrons le personnage
de Sue Ann pour la première fois, elle est assez banale, la plupart
du temps en blouse à cause de son travail, ce n’est pas vraiment
une fashionista, elle est propre mais sans apprêts. Sa rencontre
avec les jeunes l’influence beaucoup. Par exemple quand Haley
arrive avec un haut léopard, un peu plus tard dans la soirée Sue
Ann en porte un aussi. C’est comme si elle prenait des notes sur ce
qui est à la mode chez les adolescents et qu’elle commence à
développer une version un peu plus décontractée d’elle-même. Ou
du moins de ce qu’elle pense être plus décontracté, mais qui
reste toujours un peu décalé. Le résultat est la plupart du temps
un peu extrême, même si elle est persuadée que c’est ce qui la
rend plus "cool".
C’est une femme qui est tellement
coupée du monde qu’elle ne se rend pas compte du décalage de son
accoutrement. Quand elle se met à porter des bombers au lieu de ses
propres affaires un peu mièvres, dans les fêtes qu’elle organise,
elle a toujours l’air à côté de la plaque, alors qu’elle est
persuadée d’assurer, ce qui va en s’accentuant pendant tout le
film.
LE STYLE DES ADOS
MAGGIE
Elle a plus de 27 pièces de costumes.
Il s’agit surtout de pyjamas ou de tenues pour rester à la maison,
mais il y en a certaines qui sont pour tous les jours et qu’elle
garde plus longtemps. La jeune comédienne a adoré le travail sur
les costumes et s’est même amusée à ramener des éléments de sa
propre garde-robe de l’époque du lycée, ce qui lui a rappelé
l’âge où la manière de s’habiller était une façon d’affirmer sa personnalité.
HALEY
Elle est l’opposé de Maggie et son
style est donc plus osé, à la limite du bon goût. Elle est le
genre d’ado qui se moque de ce que ses camarades peuvent penser
d’elle. Elle a du chien, un côté sombre, mais elle est surtout
très drôle et pleine de vie. Le contraste entre sa manière de
s’habiller et sa personnalité est assez intéressant.
ERICA
C’est une femme qui refuse de se
laisser abattre, elle a un côté très rock. Elle considère son
récent divorce plus comme un soulagement qu’autre chose, une forme
de libération. Elle est surtout en jean et T-Shirt, mais elle a un
petit côté bohème, une sorte de vibration hippie qui émane d’elle
avec sa veste en daim usée. La comédienne était ravie du résultat
et a adoré le travail sur les costumes, qui a donné du relief aux
personnages. Elle nous confie : « J’espère que pour
Halloween, tout le monde se déguisera en Ma !! »
Source et copyright des textes des notes de production @ Universal Pictures International France
#MaLeFilm
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