mercredi 8 mai 2019

POKEMON DETECTIVE PIKACHU


Aventure/Action/Un divertissement très sympa avec un Pikachu super réussi et ultra mignon

Réalisé par Rob Letterman 
Avec Justice Smith, Kathryn Newton, Bill Nighy, Ken Watanabe, Chris Geere, Suki Waterhouse, Rita Ora...
Avec les voix, en version originale, de Ryan Reynolds, Rina Hoshino, Kotaro Watanabe, Ikue Ôtani... 

Long-métrage Américain/Japonais
Titre original : Pokémon Detective Pikachu 
Durée : 01h44mn
Année de production : 2019
Distributeur : Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans américains : 10 mai 2019
Date de sortie sur les écrans japonais : 3 mai 2019 
Date de sortie sur nos écrans : 8 mai 2019


Résumé : Après la disparition mystérieuse de Harry Goodman, un détective privé, son fils Tim va tenter de découvrir ce qui s’est passé. Le détective Pikachu, ancien partenaire de Harry, participe alors à l’enquête : un super-détective adorable à la sagacité hilarante, qui en laisse plus d’un perplexe, dont lui-même. Constatant qu’ils sont particulièrement bien assortis, Tim et Pikachu unissent leurs forces dans une aventure palpitante pour résoudre cet insondable mystère. À la recherche d’indices dans les rues peuplées de néons de la ville de Ryme – métropole moderne et tentaculaire où humains et Pokémon vivent côte à côte dans un monde en live-action très réaliste –, ils rencontrent plusieurs personnages Pokémon et découvrent alors un complot choquant qui pourrait bien détruire cette coexistence pacifique et menacer l’ensemble de leur univers.

Bande annonce (VOSTFR)


Bande Annonce - Casting (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensési vous aimez les Pokémon, même sans vraiment les connaître, alors il y a fort à parier que le charme de POKÉMON DÉTECTIVE PIKACHU agira sur vous. Ce long-métrage s'inspire du jeu vidéo éponyme sorti en 2018. 

Le réalisateur, Rob Letterman, a choisi ses batailles sur cette production et le résultat est qu'il les a gagnées. Les effets spéciaux ne sont pas tous égaux, mais les expressions faciales ainsi que corporelles et le design de Pikachu sont ultra réussis. De plus, en version originale, la voix de Ryan Reynolds s'applique parfaitement à ce petit personnage super mignon. L'acteur fait un super travail sur le ton ainsi que la personnalité qu'il souhaite apporter à ce petit protagoniste et ses dialogues sont à la fois drôles tout en bénéficiant assez souvent d'une double lecture pour les adultes.






En ce qui concerne la mise en scène par rapport à l'univers Pokémon, il y a des moments très jolis, presque poétiques. Les personnages sont bien utilisés selon leur type et leurs pouvoirs. Le scénario n'est pas très recherché, mais il a le mérite de raconter une histoire de A à Z avec une thématique familiale et d'intégrer des références à d'autres films fantastiques tout en les imprégnant de l'imagerie Pokémon. Le réalisateur donne vit à la ville de Ryme et, rapidement, voir évoluer humains et Pokémon ensemble devient naturel pour les spectateurs. De plus, il explique quelques règles de base pour les néophytes et fait des clins d'œil à ceux qui s'y connaissent un peu. Il y a de l'humour et de l'aventure. On ne s'ennuie pas et les quelques incohérences, ici et là, ne viennent pas entacher le bel enthousiasme divertissant de ce long-métrage. 

Justice Smith, qui interprète Tim Goodman, est très sympa et ses échanges avec les Pokémon sont crédibles. Son duo avec Pikachu est attachant.



Quant à Kathryn Newton, qui interprète Lucy Stevens, son personnage curieux, fonceur et décalé vient bien contre-balancer celui de Tim.



Copyright photos © 2019 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND LEGENDARY. ALL RIGHTS RESERVED.

POKÉMON DÉTECTIVE PIKACHU n'est pas exempt de défauts, mais il a aussi des qualités, notamment visuelles, ainsi qu'un important capital sympathie grâce à son duo de tête. Le film plaira à tous ceux qui apprécient la diversité et les capacités de ces créatures. 

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Tim Goodman : “Tu viens de parler, là ?
Pikachu : “Wow…Tu a compris ce que je disais ?” 
Pikachu parle ! Et ça, ce n'est que le début.

Comme chacun sait, Pikachu est un Pokémon, et si les créatures de son espèce savent s'exprimer grâce à leurs mimiques et à leur gestuelle, elles ne peuvent prononcer que leurs noms ! Inexplicablement, ce n'est pas le cas de Détective Pikachu, personnage haut comme trois pommes et rapide comme l'éclair, arborant un chapeau à la Sherlock Holmes.

Est-ce parce qu'il est accro à la caféine ? Est-ce lié à une amnésie foudroyante ? Ou tout simplement à sa personnalité hors du commun ? Toujours est-il que ce détective privé tout jaune est un véritable moulin à paroles… Essayez donc de le faire taire !

Il faut dire qu'au début du film Pikachu, avec sa tête de peluche toute mignonne, est empêtré dans une affaire si inextricable qu'il ne sait même plus comment elle a commencé… Et il ne lâchera rien avant d'avoir pu la résoudre. Qui est-il ? Qu'est-ce qui est arrivé à son partenaire Harry Goodman ? Et pourquoi est-il soudain capable de se faire comprendre d'un être humain – pour être plus précis, de Tim, le fils d'Harry ?

"Le détective Pikachu a un sacré culot", note Ryan Reynolds qui prête son sens du rythme, son style et son humour insolent au rôle-titre. "Il ne manque pas de personnalité ! Et c'est un personnage haut en couleurs. Mais il n'a pas le choix : il ressemble à une petite boule en peluche. Si on m'injectait dans le corps de ce petit bonhomme tout jaune, c'est exactement comme ça que je me comporterais".

"J'ai déjà participé à des tournages avec des personnages infographiques, mais je n'avais jamais vu de film où les rapports entre ces créatures numériques et les acteurs en chair et en os sont aussi palpables", poursuit-il. "C'est vraiment à part. En voyant ce Pokémon vivre et bouger à l'écran, on a le sentiment qu'on pourrait presque tendre la main pour le toucher et lui faire un câlin. Mais ne lui faites pas de câlin. Je ne réponds pas de son éventuelle réaction".

"J'ai adoré cette histoire", déclare Rob Letterman. "Elle est très émouvante et hors normes. On ne peut qu'aborder cet univers avec respect tout en cherchant à y apporter une touche d'originalité. Dans le film, Pikachu n'est pas le même que d'habitude en raison de l'histoire particulière qu'on raconte et du monde où le personnage évolue". 

Dans l'univers de Pokémon, le film livre un point de vue résolument novateur. Conçu pour plaire aux fans, et truffé de surprises, il offre à Pikachu et aux innombrables créatures Pokémon une incarnation inédite ! Ce sont ici des personnages en trois dimensions, dotés de leur personnalité et de leurs pouvoirs propres, parfaitement intégrés à un environnement des plus réalistes. Dans le même temps, l'intrigue à la fois originale et émouvante, comme les personnages irrésistibles, peuvent être appréciés par les spectateurs du monde entier, qu'ils connaissent – ou pas – l'évolution des Pokémon dans leurs moindres nuances ou qu'ils soient en mesure de nommer – ou pas – les quelque 800 espèces existantes ! D'ailleurs, plusieurs d'entre elles partagent l'affiche avec Pikachu, comme Psykokwak, Salamèche, Ludicolo, Snubbull, Carapuce, Bulbizarre, Rondoudou, Capumain, Excelangue, M. Mime … et l'insaisissable Mewtwo. 

Letterman, qui a aussi coécrit le scénario avec Dan Hernandez, Benji Samit, Derek Connolly, et Nicole Perlman, affirme : "Il existe une mine d'anime et de jeux vidéo Pokémon qu'on connaît tous et qu'on aime, mais tant qu'à s'atteler à un projet de long métrage, on voulait lui donner toute la place qu'il mérite. On tenait à ce qu'il soit fidèle à l'esprit Pokémon et qu'il respecte les règles de cet univers afin que ceux qui le connaissent s'y retrouvent, et on voulait permettre à un public plus large de le découvrir". 

"C'est une démarche logique et une intrigue pleine d'invention", poursuit-il. "On a le sentiment que les personnages existent vraiment". Pour y parvenir, le réalisateur a choisi la texture du 35 mm et privilégié des décors en dur autant que possible afin que l'univers dans lequel gravitent les personnages semble authentique. 

Conçus méticuleusement, Pikachu et les autres Pokéomn, qui conservent leur taille et leurs caractéristiques propres à l'écran, partagent plusieurs scènes avec des acteurs en chair et en os dans la ville de Ryme City. Cette métropole repose sur le principe visionnaire d'une "harmonie entre humains et Pokémon", selon son fondateur Howard Clifford (Bill Nighy), milliardaire bienveillant. 

Si on est frappé par la fluidité avec laquelle les Pokémon s'intègrent dans un environnement réel, on ne l'est pas moins par le contraste saisissant entre l'allure de peluche mignonne à croquer de Pikachu et son jargon de détective dur à cuire ! Dans le rôle, Reynolds se lâche totalement ! "C'est très drôle d'entendre la voix de Ryan qui vient de cette toute petite créature adorable, mais dotée d'une forte personnalité", souligne le réalisateur. "On a le sentiment que sa voix est en porte-à-faux avec le corps de Pikachu, et pourtant, on s'y habitue totalement". 

Au début du film, Tim Goodman (Justice Smith), 21 ans, débarque à contrecœur à Ryme City pour récupérer les affaires de son père Harry, détective privé qui ne donne plus signe de vie depuis sa dernière enquête. Quand il pénètre dans l'appartement de celui-ci, Tim est touché en découvrant que ce père qu'il n'a pas vraiment connu l'aimait. Puis, il fait la connaissance de son ancien partenaire, Pikachu, détective privé à l'ancienne qui a l'habitude de déverser un flot de plaisanteries de mauvais goût, tout en étant plutôt cohérent. Tim se laisse convaincre par l'éventualité qu'Harry est encore en vie. Du coup, il accepte de faire équipe avec ce partenaire survolté pour retrouver la trace de son père et comprendre ce qui a pu lui arriver. De toute façon, Pikachu ne l'aurait pas laissé repartir… Et puis, c'est bien la première fois qu'il comprend ce qu'un Pokémon raconte et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est très intrigué. 

Au cours de son périple aux côtés du petit détective, Tim fait d'autres découvertes, non seulement sur son père, mais aussi sur lui-même, l'amitié, le courage, et l'avenir. Au terme du voyage, il comprend qu'on peut accorder une deuxième chance à ceux qu'on aime. 

"Ce film est d'une très grande richesse", affirme Smith. "D'abord, il fait preuve d'un humour absurde qui plaira autant aux grands qu'aux petits. Ensuite, il y a de l'émotion et du suspense. Il est ancré dans la réalité et il livre un message fort dans lequel les gens peuvent se reconnaître. C'est ce mélange qui m'a séduit". 

"Avec Justice, on vit le rêve de tous les fans de Pokémon", ajoute Kathryn Newton, qui campe la jeune journaliste Lucy Stevens, tout aussi déterminée à retrouver la trace d'Harry – pour des raisons qui lui appartiennent. "Dès que j'ai lu le scénario, j'ai été plongée dans l'histoire". 

Au bout de l'enquête, après avoir vécu des moments drôles, des affrontements et d'incroyables rebondissements, Tim renouera des liens avec son père – bien plus forts qu'il ne l'imaginait. Cale Boyter de Legendary Pictures, qui a produit le film aux côtés de Mary Parent, et de Hidenaga Katakami et Don McGowan de la Pokémon Company, explique : "Ce film exprime à quel point la vie est merveilleuse quand on accepte de tendre la main aux autres. Qui que nous soyons, nous avons tous été blessés et il est parfois difficile de se relever – et c'est la situation de Tim quand il débarque à Ryme City. Il s'est totalement barricadé. Mais il noue une amitié avec Pikachu, qui est de nature foncièrement optimiste, et c'est ce qui le pousse à se lancer sur les traces de son père. Du coup, c'est une histoire galvanisante sur les rapports père-fils qui affirme qu'il n'est jamais trop tard pour se donner une deuxième chance. Les jeunes qui collectionnent les cartes sont, eux aussi, très liés à leur Pokémon. C'est donc un thème très fort qui correspond parfaitement à l'ADN de cet univers". 

Autant dire que le soutien de la Pokémon Company était précieux. "Rob et tous ses collaborateurs chez Legendary se sont montrés très soucieux de respecter l'univers Pokémon", indique le producteur Hidenaga Katakami. "Tout en souhaitant rester fidèles à la licence, ils se sont accordés quelques libertés pour susciter des moments de drôlerie et réaliser un film captivant – et nous les avons encouragés dans cette voie. Pikachu est connu dans le monde entier et, à mon avis, les gens vont adorer redécouvrir ce Pokémon emblématique dans une fonction différente, avec sa personnalité incomparable, grâce à Rob et Ryan Reynolds". 

Tsunekazu Ishihara, président de la Pokémon Company et producteur exécutif du film, acquiesce : "Le film adresse des clins d'œil à l'univers Pokémon, tout en racontant une histoire qui séduira le plus grand nombre. Tout comme la marque Pokémon, il s'agit vraiment d'un film dans lequel chacun – petits ou grands, fans de la première heure comme néophytes – peut se projeter". 

À noter que les fans seront enchantés – et amusés – par les échanges entre Pikachu et Tim. Car ils révèlent non seulement les réflexions et sentiments du petit détective, mais aussi ceux des autres Pokémon que les deux protagonistes croisent sur leur chemin. Comme le relève Ali Mendes, producteur exécutif du film : "C'était une expérience résolument nouvelle de pouvoir se glisser dans la tête de Pikachu. Mais lorsque Pikachu traduit ce que raconte un Bulbizarre qui se contente de dire 'Bulbizarre, Bulbizarre', c'est l'occasion de mieux cerner la vie intime des Pokémon et de plonger dans leur univers d'une manière encore inédite". 

Surtout, un principe inscrit au cœur même de l'intrigue, et cher à l'univers Pokémon et à ses fans, prédomine : l'évolution. Conscient que ces créatures merveilleuses peuvent se transformer physiquement et déployer une puissance inimaginable, Letterman signale : "Les Pokémon font ressortir ce qu'il y a de mieux chez l'être humain à travers les liens qu'ils nouent avec les hommes : ensemble, ils sont à même de s'améliorer constamment. C'est ce qui m'a plu dans cette histoire et c'est l'état d'esprit qui l'anime". 


ACTEURS ET PERSONNAGES
Pikachu : "C'est la magie qui nous a réunis, petit, et cette magie, c'est l'espoir. L'espoir qu'Harry est encore en vie". 
Un tandem de choc 

Élevé par sa grand-mère, Tim n'a pas vu son père depuis des années – et la situation lui convient très bien ainsi ! Il n'a pas besoin de père et, d'ailleurs, il n'a besoin de rien, ni de personne. Mais dès lors qu'il se retrouve dans l'appartement de célibataire d'Harry, il fend un peu l'armure. Il y découvre des photos de lui, enfant, une carte d'anniversaire et un billet de train que son père ne lui a pas envoyés, et une chambre soigneusement décorée pour un ado fan de Pokémon qu'il n'a jamais occupée. 

"Je crois qu'il se sent triste et qu'il culpabilise un peu", souligne Justice Smith. "Il se rend compte que son père l'aimait davantage qu'il ne le pensait, et qu'il est sans doute partiellement responsable car il n'a pas donné sa chance à Harry. C'est une situation difficile. Le sentiment de vulnérabilité qu'il a ressenti quand il était gamin – et qu'il a cherché à camoufler toute sa vie – remonte à la surface. Le pire, c'est que même si son père et lui avaient eu la moindre chance de renouer, il se dit qu'il est trop tard". 

Mais a-t-il raison ? Si Tim veut reprendre espoir, il lui suffit d'écouter le partenaire d'Harry qui sait tout sur lui… même si, pour l'heure, il ne se souvient de rien. Pourtant, bien que Pikachu n'ait pas de souvenirs antérieurs à la semaine précédente – moment où Harry a disparu – , il est absolument convaincu d'être un fin limier et du fait qu'Harry est encore en vie. Étant donné que Pikachu est capable de communiquer avec les Pokémon, que Tim communique avec les humains, et que Pikachu et Tim communiquent l'un avec l'autre, il est parfaitement logique qu'ils fassent équipe et découvrent tous les deux ce qui s'est passé, non ? Tim finit par accepter, malgré lui. Mais il ne se doute pas le moins du monde de ce qui l'attend. 

"Ce petit Pikachu est animé par une force incontrôlable, si bien qu'il se dit qu'il possède non seulement l'intelligence mais aussi les muscles pour parvenir à ses fins, alors qu'il n'a pas les facultés physiques lui permettant de faire la moitié de ce qu'il croit pouvoir faire", déclare Boyter. "Du coup, il se repose sur Tim, ce qui l'amène à être confronté à des situations complexes". 

Mais c'est peut-être justement ce dont Tim a besoin pour se remettre en question et se trouver. Grâce aux encouragements de Pikachu – enfin, à sa propension à s'attirer toutes sortes de problèmes, puis à tenter de les régler dans un deuxième temps –, Tim se détourne d'une vie bien balisée, mais sans surprise, pour s'engager dans une voie qui donne du sens à son existence. 

Étant donné que le film repose en grande partie sur la relation entre les deux personnages, la production a accordé aux acteurs une importante marge de manœuvre pour nouer leur complicité. Reynolds et Smith ont ainsi enregistré leurs échanges au cours des semaines précédant le tournage. Le procédé est inhabituel mais il a beaucoup plu aux interprètes. Puis, Reynolds est resté sur le plateau au début du tournage pour donner la réplique à Smith à travers une oreillette en s'inspirant de leur complicité. Par la suite, une doublure a remplacé Reynolds pour poursuivre le dialogue avec le jeune acteur. 

Reynolds précise : "Je double pas mal de personnages et je me suis particulièrement éclaté sur ce film, parce que, contrairement à la plupart des projets, j'ai pu donner la réplique à Justice". Il évoque aussi sa présence sur le plateau : "Je voulais être là pour trouver le bon rythme. On parlait souvent en même temps et on formait une sorte de tandem improbable si bien qu'il fallait trouver le bon tempo". 

Letterman reprend : "Au départ, on a déployé beaucoup d'efforts pour concevoir le détective Pikachu en 3D, si bien qu'on s'attachait surtout à la couleur et aux mouvements et qu'on cherchait à retrouver l'esprit du graphisme d'origine. Quelques mois après, et avant même que Ryan ne s'engage dans le projet, on a fait un essai. On a pris un échantillon de sa voix, on a calé l'animation dessus, et ça collait parfaitement. C'est difficile à décrire : c'était très naturel et, dans le même temps, ça donnait une tout autre dimension au personnage. Quand Ryan est venu pour les enregistrements avec Justice, ils ont su faire ressortir tout l'esprit, le charme et l'humour de cette relation". 

Tandis que Pikachu et Tim s'attachent aux indices de la dernière affaire d'Harry, une alliée inattendue, mais bienvenue, leur vient en aide : Lucy Stevens. Celle-ci mène sa propre enquête sur le comportement totalement inhabituel – et inexpliqué – des Pokémon. C'est ce qui l'a menée chez Harry. Elle estime qu'il soulevait les mêmes questions qu'elle et qu'il a approché d'un peu trop près la vérité. 

"C'est une journaliste d'investigation. Enfin, une journaliste débutante. Bon, très bien, elle est stagiaire mais elle ira loin", indique Kathryn Newton en reprenant à son compte une plaisanterie du film. Car Lucy est constamment dénigrée et elle doit se battre pour que ses compétences soient reconnues à leur juste valeur. Pour autant, elle ne renonce pas. Désormais, "elle remue ciel et terre pour découvrir ce qui se passe à Ryme City parce qu'il est clair que quelque chose ne tourne pas rond". 

Lucy partage bien volontiers ses infos avec notre tandem d'enquêteurs à condition qu'ils la tiennent au courant de leurs avancées. Pas question pour elle de rester sagement les bras croisés quand la situation se corse. Et comme c'est justement le cas, on se demande pourquoi elle a choisi Psykokwak comme partenaire, adorable Pokémon qui a tendance à s'effrayer pour un rien. Bien attaché dans son porte-bébé, il est témoin de toutes les situations délirantes et périlleuses dans lesquelles Lucy se retrouve, susceptibles de lui déclencher de terribles migraines : quand il est dans cet état, il acquiert son pouvoir caractéristique – celui de tout détruire par la télékinésie. Par conséquent, son entourage cherche constamment à le calmer… sans y parvenir toujours. 

"Je me sens proche de Lucy à certains égards", souligne Kathryn Newton. "Je suis déterminée et volontaire et j'ai de grandes ambitions, mais elle est plus ambitieuse encore. Elle est drôle, elle a un côté un peu ringard et elle voudrait sauver la planète. Lucy a foi en elle-même. Pour elle, il faut se fier à son instinct et à ses intuitions". 

Les figures influentes de Ryme City 

Ryme City correspond au rêve d'un homme : Howard Clifford que Bill Nighy décrit comme "un milliardaire affable et responsable, si vous voyez ce que je veux dire. C'est le PDG du groupe industriel Clifford Enterprises et il a fait de la ville son champ d'expérimentation : un lieu où, pour la toute première fois, humains et Pokémon cohabitent et sont à égalité". 

Le plus drôle, c'est qu'Howard ne connaît pas une telle harmonie chez lui. Il est constamment en conflit avec son fils Roger : particulièrement agressif à son égard, celui-ci est directeur général de la société dont il a une tout autre vision que celle de son père. Il ne perd jamais une occasion de s'en prendre à Howard. "Si mon personnage est favorable à une option, Roger s'y oppose systématiquement", relève Nighy. 

Chris Geere, qui campe Roger, explique : "C'est un gosse de riche pourri gâté qui se prend très, très au sérieux. À mon avis, il sait charmer son entourage et se faire obéir, mais il n'a pas beaucoup de jugeote. Le cerveau de l'entreprise, c'est Howard – et c'est sans doute ce qui les divise". 

Mais s'ils s'affrontent en privé, ils font bonne figure en public et semblent sur la même longueur d'ondes. Tout récemment, ils ont d'ailleurs conjointement encouragé les habitants de la ville à venir nombreux pour un gigantesque défilé à la gloire de Ryme City. "Leurs rapports ne sont pas du tout les mêmes devant les caméras et en privé, si bien qu'ils jouent beaucoup la comédie", ajoute Geere. "C'était très amusant à jouer et un vrai bonheur d'avoir Bill comme partenaire". 

Rares sont ceux parmi leur cercle rapproché qui connaissent l'animosité qui les oppose. C'est notamment le cas de l'assistante redoutablement efficace d'Howard, Mlle Norman (Suki Waterhouse), femme peu loquace mais très influente. Elle est toujours impeccablement habillée, comme si elle ne supportait pas de laisser paraître la moindre faiblesse… ou quoi que ce soit d'ailleurs. Suki Waterhouse note : "C'est une nana coriace et elle est toute en finesse car on ne sait jamais ce qu'elle pense ou ce qu'elle s'apprête à faire". 

Le docteur Ann Laurent (Rita Ora) fait aussi partie des employés de Clifford. C'est une scientifique dont les expériences pourraient bien se révéler l'un des clés de la disparition mystérieuse d'Harry. "C'était génial de camper une scientifique à des années-lumière de mon quotidien", précise la comédienne. "Elle dirige le labo de recherches de l'une des filiales les plus méconnues du groupe. Elle apparaît à Tim et ses amis sous forme d'hologramme. Elle surgit de nulle part et fiche la frousse à Tim. J'ai adoré ça !" 

Chanteuse anglaise plusieurs fois disque de platine, elle interprète aussi la chanson "Carry On" avec Kygo qu'on entend sur le générique de fin. 

Très loin des hautes sphères de la ville, on croise d'autres protagonistes tout aussi puissants. Il y a notamment celui qu'on appelle tout simplement Sebastian et qui tient un "fight club" clandestin de Pokémon surnommé le Roundhouse. Il arbore par ailleurs un tatouage sur tout le torse de son champion Dracaufeu. Il règne dans ces lieux une atmosphère délétère et frénétique où les hurlements de la foule se conjuguent aux pulsations de la musique, pilotée par le célèbre DJ Diplo qui fait une apparition dans le film. Les Pokémon et leurs entraîneurs mettent en scène des combats qui, ailleurs, seraient parfaitement légaux, mais qui enfreignent les lois de coexistence pacifique de la ville. Tim et Pikachu ont de bonnes raisons de croire qu'Harry est récemment venu dans ce club pour rendre une petite visite à son propriétaire. 

Omar Chaparro, qui incarne Sebastian, déclare : "C'est un dingue, très excessif dans son style vestimentaire et son mode de vie, qui a un égo surdimensionné. Un mois plus tôt, Pikachu aurait pour ainsi dire cassé la figure à son cher Dracaufeu. Sebastian a été humilié devant son public et ses amis par cette espèce de peluche toute jaune. Du coup, quand il aperçoit Pikachu et Tim dans le club, il exige d'avoir sa revanche. Et c'est là que la situation dégénère". 

Comme les fans le comprendront immédiatement, il ne s'agit pas de combats s'inscrivant dans l'esprit des Pokémon, même si en apparence les règles de l'affrontement pourraient le laisser penser. Non, ces combats sont bien plus violents, sans limites, et très dangereux. Harry enquêtait-il sur le club ? 

Si c'était le cas, son patron, le lieutenant Hide Yoshida (Ken Watanabe), n'était visiblement pas au courant. Il ignore également que Pikachu et Tim croient Harry en vie et que ces derniers se sont lancés à sa recherche malgré les risques. Pourtant, comme le suggère Watanabe, Yoshida ne s'y oppose pas. "Harry était un détective épatant et, au début du film, Yoshida le perd", précise l'acteur. "Je pense qu'il soutient Tim comme si c'était son propre fils". 


UN LIEU INCOMPARABLE 
Howard Clifford : “Vous arrivez à Ryme City, fondée sur l'entente cordiale entre humains et Pokémon". 
Le style visuel de POKÉMON DÉTECTIVE PIKACHU correspond à la vision d'Howard Clifford. Autrement dit, un environnement où humains et Pokémon cohabitent pacifiquement. Des dizaines de Pokémon ont été conçus pour les besoins du film, dont certains sont des personnages à part entière et d'autres restent en arrière-plan. 

Le soutien de la Pokémon Company s'est avéré inestimable : le PDG de l'entreprise Tsunekazu Ishihara, le graphiste des premiers jeux de Pokémon Ken Sugimori et de nombreux illustrateurs et artistes ont fourni des sources d'inspiration à la production et l'ont conseillé sur plusieurs détails, comme les ongles et la fourrure. Car Letterman et ses chefs de poste cherchaient à transposer fidèlement les dessins en animation en trois dimensions. 

Alors que l'animation traditionnelle obéit au principe du "squash and stretch" [la compression et l'étirement, permettant de donner aux objets l'illusion du poids et de la flexibilité, NdT], le réalisme de la 3D soumet les animateurs à des lois physiques strictes. C'est ainsi que les proportions ont été calculées à partir de la taille et de la largeur de chacun des personnages. "On ne peut pas du tout tricher", souligne le chef-animateur Ferran Domenech. "On ne voulait surtout pas que ces créatures aient l'air cartoonesque, si bien qu'on s'est inspiré de la réalité. On a dû mettre en œuvre pas mal de recherches avec nos animateurs et nos techniciens pour les concevoir de A à Z. Il fallait que les Pokémon donnent le sentiment d'être massifs, notamment quand ils bougeaient". 

Surtout, "il s'agissait d'y parvenir sans renoncer à l'élément le plus important : l'identité des Pokémon et l'attachement des gens vis-à-vis d'eux", intervient le superviseur effets visuels Erik Nordby, qui a collaboré avec Letterman sur CHAIR DE POULE LE FILM. "Il fallait qu'on comprenne qui étaient ces créatures, ce qui les animait, et qu'on garde toujours cela en tête". 

S'il ne s'agit pas d'animaux, les Pokémon empruntent néanmoins certains attributs à différentes espèces animales. L'équipe s'est donc inspirée de plusieurs d'entre elles pour leur allure, qu'il s'agisse de souris, de tortues, de singes, d'aigles ou de toute autre espèce se rapprochant de la source d'inspiration d'origine. Plus important encore, la prestation de Reynolds – et pas seulement sa voix – a contribué à incarner Pikachu à l'écran. "Il se l'est totalement approprié", relève Domenech. "Grâce à son jeu, Pikachu a adopté son humour, son timbre de voix, ses mimiques, ses expressions et sa gestuelle". 

Pour la scène délicate où Tim et Pikachu doivent interroger un mime, la production a engagé le célèbre mime néo-zélandais Trygve Wakenshaw pour conseiller les animateurs et Justice Smith. 

Des marionnettes ont aussi été fabriquées pour que le département effets visuels s'en inspire et pour donner la réplique aux acteurs. "Pikachu est souvent perché sur mon épaule", raconte Smith. "Du coup, je me baladais avec une marionnette lestée sur l'épaule. Puis, les animateurs l'ont adaptée à mes mouvements, en tenant compte de la manière dont je penche la tête ou dont je réagis lorsqu'il m'envoie sa queue en plein visage". 

S'agissant de Ryme City, la production a privilégié un réalisme stylisé. Le chef-décorateur Nigel Phelps explique que Letterman souhaitait une métropole moderne et cosmopolite où l'on retrouve des inspirations connues et plus exotiques. "On est parti de Londres et on a abouti à une ville qui emprunte à New York, Tokyo et Londres", dit-il. "Il y a pas mal de contradictions voulues. Les voitures roulent à gauche, mais Ryme City dégage une atmosphère américaine". 

Les gratte-ciels et les panneaux de signalisation, augmentés en infographie, donnent à la ville une ambiance plus sombre. Comme pour faire écho aux affinités de Pikachu pour le film noir, des néons se reflètent dans les rues balayées par la pluie et des ombres inquiétantes se profilent à chaque coin de rue pour suggérer le suspense… ou le danger. "Les tonalités assez neutres de Londres constituaient un arrière-plan parfait car les Pokémon sont de couleurs vives", reprend Phelps. "On a commencé par définir l'allure des personnages dans chaque scène en les épinglant au mur, pour pouvoir ensuite trouver la couleur des décors". 

Certains décors ont été construits aux Shepperton Studios, comme l'appartement d'Harry, l'appartement-terrasse d'Howard et le Hi Hat Café où Tim et Pikachu tentent de discuter sans donner l'impression au reste des clients que le jeune homme est devenu fou. L'intérieur du Roundhouse et le labo du docteur Laurent ont été bâtis aux Leavesden Studios. Outre ces décors, la production a largement eu recours à des sites naturels en Angleterre et en Écosse. 

La scène où Tim est projeté hors de l'appartement de son père par une bande de Capumains inhabituellement agressifs a été tournée en quatre nuits au sommet du Truman Brewery dans l'est de Londres, tandis que les extérieurs d'immeubles de Bishopsgate et de Broadgate Plaza ont campé l'ancien fief d'Harry. Pour la séquence du défilé, riche en action, il aura fallu mobiliser 300 figurants au cours de cinq week-ends : elle a été tournée au cœur de la City et notamment devant la tour 122 Leadenhall (en face de la Lloyds), plus connue sous le nom de "Cheesegrater" [la Râpe à fromage, NdT] en référence à sa forme prismatique. Puis, la production s'est rendue dans les Highlands écossaises – et plus précisément à Glen Affric, Glen Orchy et Finnish Gen, alias le Devil's Pulpit – pour des scènes où le trio s'aventure dans le labo du docteur Laurent, niché dans une région boisée éloignée de la ville. 

Cette séquence et ses répercussions surprenantes débouchent sur quelques cascades, particulièrement prisées par Nordby. Fruit du travail des Effets visuels, des Effets spéciaux – pilotés par Steven Warner –, du département Verdures et du chef-cascadeur Franklin Henson, la scène plonge Tim, Lucy et Pikachu dans une nature sauvage en apparence tranquille qui, soudain, se dérobe sous leurs pieds. Smith et Kathryn Newton ont pris des cours de plongée car il leur fallait s'immerger dans un lac. Visiblement heureux du résultat, Nordby souligne : "C'est une scène que j'adore car on a dû relever d'incroyables défis techniques ! Il a fallu qu'on achemine des tonnes de métal pour y parvenir, qu'on transporte toute l'équipe en Écosse et qu'on tourne dans la boue à l'aide d'hélicoptères et de drones". 

Conçu pour que la terre se fende littéralement, le décor était composé d'acier et mesurait plus de 30 m de long. Une partie du dispositif se repliait par tranches de 22 demi-degrés jusqu'à former un angle à 90°. Construit sur un vérin hydraulique, puis couvert de terre et de feuillages, il se constituait de quatre parties susceptibles d'être pilotées séparément par ordinateur. "On a dû trouver quelques gags rigolos pour conserver une atmosphère détendue sur le plateau", relève Henson. 

"Mon Pokémon préféré devrait être Pikachu, mais pour être honnête, pendant le tournage, je me suis parfois davantage identifié à Psykokwak et à ses migraines qui se creusait la tête pour savoir comment atteindre son objectif", reconnaît le réalisateur dans un fou-rire. 

Il conclut : "Ce que j'aime dans ce film, comme dans tous les films que j'ai plaisir à voir, c'est l'émotion et la dimension humaine des personnages. C'est important que ces derniers fassent rire et pleurer le spectateur et qu'on ait peur qu'il leur arrive quelque chose. Quand on réunit les bonnes personnes et qu'on monte un projet captivant et séduisant pour le public du monde entier, c'est une expérience magique. C'est ce qu'on a cherché à faire avec ce film et on espère que les spectateurs y seront sensibles".


Source et copyright des textes des notes de production @ Warner Bros. France

  
#DétectivePikachu

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