mardi 10 juillet 2018

SKYSCRAPER



Action/Thriller/Du grand spectacle, des acteurs très sympas, un scénario qui se tient, un bon divertissement

Réalisé par Rawson Marshall Thurber
Avec Dwayne Johnson, Neve Campbell, Pablo Schreiber, Byron Mann, Hannah Quinlivan, Noah Taylor, Roland Møller, Chin Han...

Long-métrage Américain
Durée : 01h49mn
Année de production : 2018
Distributeur : Universal Pictures International France 

Date de sortie sur les écrans américains : 13 juillet 2018 
Date de sortie sur nos écrans : 11 juillet 2018


Résumé : Will Ford, ancien leader de l’équipe de libération d’otages du FBI, ancien vétéran de guerre, et maintenant responsable de la sécurité des gratte-ciels est affecté en Chine. Il découvre le bâtiment le plus grand et le plus sûr du monde soudainement en feu et est accusé de l’avoir déclenché. Désormais considéré comme un fugitif, Will doit trouver les coupables, rétablir sa réputation et sauver sa famille emprisonnée à l’intérieur du bâtiment…au-dessus de la ligne de feu. 

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséSKYSCRAPER répond aux attentes. On vient chercher du grand spectacle, des cascades barrées, un héros sympa au grand cœur et c'est exactement ce que le réalisateur, Rawson Marshall Thurber, nous fournit. Il veille à tenir sa narration du début à la fin. Les objectifs sont clairs, les enjeux aussi. 

Sa mise en scène nous entraîne au plus près de l'action et n'oublie pas les détails au passage. Il met aussi en valeur Hong-Kong, sa verticalité et ses magnifiques vues. Les effets spéciaux assurent le côté spectaculaire, et même s'ils sont un peu inégaux, ils sont tout de même assez convaincants pour nous impliquer et nous faire trembler pour les personnages. 



Le scénario ne fait pas dans l'originalité, mais il construit l'histoire au fur et à mesure, explique le pourquoi et le comment, garde tout son sens et réussit à ne pas faire de sur-dramatisation en intégrant, en plus, un peu d'humour. 

Dwayne Jonhson forme un duo très sympathique avec Neve Campbell. Ils interprètent Will Ford et Sarah Sawyer. L'acteur fait jouer sa bonhomie pour rendre son personnage attachant et utilise son imposant physique pour se sortir des situations complètement improbables et peu crédibles qu'il doit affronter. Et avec lui, ça passe. L'actrice est très solide dans ce rôle de mère, de femme brillante et de battante. Elle assure sur tous les fronts. Les deux enfants sont mignons et jouent bien. 




Les méchants ne sont pas spécialement charismatiques, mais font le boulot. 



Par rapport au genre de ce film, il est difficile de ne pas penser à PIÈGE DE CRISTAL ou encore à LA TOUR INFERNALE, et même si SKYSCRAPER ne se hisse pas aux niveaux de ses prédécesseurs, il trouve son ton et sa dynamique pour divertir les spectateurs qui aiment ce genre de film. C'est un long-métrage très sympa, pour lequel il n'y a pas besoin de réfléchir et qui l'assume tout à fait. Un film à voir pour un bon moment de détente. 


NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

WILL SAWYER ET LE PEARL : UN MÉLANGE D'ADRÉNALINE ET D'INTELLIGENCE 

Un Américain, sa femme et leurs deux jeunes enfants jouent tous ensemble, heureux, dans un magnifique parc où coule une cascade. Mais en s'attardant sur la scène, on constate qu'il ne s'agit pas d'un banal jardin : ce havre de paix est en réalité une construction de 30 étages, intégrée à la plus haute tour du monde, le Pearl. Avec ses 225 étages et ses 1000 m de haut, ce gratte-ciel domine le célèbre Victoria Harbour de Hong Kong.

Chef d'œuvre d'ingénierie, le Pearl est assez grand pour englober trois bâtiments comme l'Empire State Building. Inspiré par "La perle du dragon", ancienne légende chinoise, il abrite un hôtel cinq étoiles, trois salles de sport, deux multiplexes de 16 cinémas, un practice de golf, un centre commercial sur six niveaux, un restaurant trois étoiles Michelin, le Jade Park sur 30 étages et une centaine d'étages d'appartements. Véritable ville à part entière fondée sur la verticalité, le Pearl a été imaginé par le concepteur de logiciels Zhao Long Ji. Le bâtiment est le premier gratte-ciel de sa catégorie à avoir une empreinte carbone négative et à être alimenté par des sources d'énergie solaire et éolienne. Il est même autosuffisant sur le plan alimentaire.

"Le Pearl est un personnage à part entière", indique le producteur Hiram Garcia. "Dans des villes comme Hong Kong, où la population est très nombreuse, il n'y a plus d'espace où construire des logements – il faut donc bâtir des immeubles en hauteur. En situant l'intrigue dans la plus haute tour du monde, on évoque la réalité actuelle. Et pourtant, le Pearl mesure près de trois fois l'Empire State Building. Mais il pose la question suivante : 'le fait qu'on soit capable techniquement d'une telle prouesse légitime-t-il sa concrétisation ?' Cela rappelle un peu le Titanic : certes, il s'agit d'une merveille de technologie, mais les risques sont innombrables, comme Will et sa famille vont le constater".

Les habitants les plus fortunés de Hong Kong pourront bientôt habiter les étages supérieurs du Pearl, mais Zhao doit d'abord contracter la police d'assurance la plus chère jamais mise en place pour un bâtiment polyvalent. Il s'agit d'évaluer la sécurité de la construction, censée résister à toute catastrophe.

Le Pearl intègre un système de lutte contre les incendies, qui confine les flammes à l'étage d'où elles proviennent. Cependant, cette technologie doit encore faire ses preuves.

Will Sawyer entre alors en scène.

Dix ans plus tôt, il était le chef du commando de libération des otages du FBI et a dû affronter un déséquilibré retenant sa famille en otage dans une cabane. Alors que les négociations échouaient, l'équipe de Will est intervenue. Mais l'opération de sauvetage ne se passe pas comme prévu. Will perd les otages, la plupart des membres de son équipe et sa jambe gauche. Alors qu'il se remet lentement à l'hôpital, il rencontre le chirurgien Sarah qui lui a sauvé la vie. Il l'épouse et refait sa vie avec elle. Dix ans plus tard, Will et Sarah sont des parents dévoués à leurs jumeaux, Georgia et Henry, 8 ans.

Malgré le passage des années, certaines blessures ne se referment pas. Homme meurtri, Will est changé à jamais : il a quitté l'armée pour devenir conseiller en matière de sécurité auprès d'entreprises.

Malgré son bonheur, Will est toujours hanté par la tragédie du passé. Comme il le confie à un ami, "après ce qu’il s'est passé, j'ai rangé les armes et je ne compte plus m'en servir. Le plus drôle, c'est que sans ma déveine, je n'aurais jamais rencontré Sarah et n'aurais jamais eu d'enfants. Je les aime de tout mon cœur, mais il y a quelque chose de brisé en moi. Je le sens. Parfois, j'ai le sentiment que je ne mérite pas mes enfants".

Lorsque Ben, ancien collègue de Will, lui offre la deuxième chance de sa vie en le recommandant auprès de Zhao Long Ji, il s'entraîne pendant des mois.

Mais il ignore que sa rencontre avec Zhao va provoquer les événements les plus terribles de sa vie et mettre sa famille en danger. Will devra surmonter de redoutables obstacles, pour laver sa réputation et sauver la vie de ses êtres chers.

DES PLANS À LA CONSTRUCTION : SKYSCRAPER SORT DE TERRE 

En 2016, alors que Dwayne Johnson et son scénariste et réalisateur, Rawson Marshall Thurber, mettaient la touche finale à AGENTS PRESQUE SECRETS, ils envisagèrent un tout autre projet et un type de personnage que Dwayne n’avait pas encore interprété. Si la notoriété de Dwayne Johnson, liée à son charme, sa musculature et sa passion, n’est plus à prouver depuis longtemps, il tenait cette fois-ci à faire travailler un autre type de muscles.

"On venait tout juste de finir le film et on s’était vraiment bien entendus avec Rawson", se souvient Hiram Garcia, le producteur associé de Johnson et de son producteur exécutif Dany Garcia. "Dwayne et lui ont vraiment accroché et Rawson a vu à quel point Dwayne pouvait jouer plusieurs facettes d’un personnage, qu’il soit vulnérable, dur à cuire ou effrayé. Rawson a eu l’idée de créer pour lui un personnage au passé difficile, autrement dit un registre inédit pour le public".

Le réalisateur, connu pour son amour des grands films d’action des années 1980 comme les sagas DIE HARD et L’ARME FATALE, a fait part de ce projet à Dwayne Johnson. L’acteur et producteur a immédiatement contacté Garcia et tous deux ont sollicité Rawson pour qu'il leur fasse une présentation de vive voix. Thurber évoque le rendez-vous : "J'ai dit à Dwayne 'Imagine l’immeuble le plus haut du monde. Il est en Chine, il est en feu et ta famille est coincée à l’intérieur. La ville entière te poursuit et tu dois pénétrer dans l'immeuble. Et, au fait, il te manque une jambe'. Les yeux de Dwayne se sont mis à pétiller quand il a entendu ça. Pouvoir rendre hommage à tous ceux qui doivent se surpasser au quotidien pour dépasser leur potentiel est très stimulant à ses yeux".

Johnson revient sur ce qui l’a attiré dans ce projet qui, selon lui, lui offrait "certainement le rôle le plus physique que j’aie jamais joué ! Au cinéma, ce qui fascine le plus les spectateurs, c’est d’abord l’attachement à la famille. Tout le monde peut s’y retrouver, peu importent la religion et la culture. Il y a quelque chose de viscéral à voir une famille être déchirée, et les parents faire tout leur possible pour essayer de sauver leurs enfants. C’est l’un des thèmes forts de SKYSCRAPER et aborder ces thématiques sur grand écran rend le film d’autant plus pertinent".

L’opportunité de travailler de nouveau avec Thurber a également été un facteur décisif : "Rawson est un homme d’un talent rare à Hollywood car dans ses projets, il est le seul scénariste et le seul réalisateur, et ils sont d’une envergure hallucinante ! Tout ça vient de lui, de son cerveau et de son imagination. Quand il m’a pitché SKYSCRAPER, je m’y suis tout de suite vu. Je sentais que ça pouvait être un mélange de PIÈGE DE CRISTAL, LA TOUR INFERNALE et LE FUGITIF : après tout, Harrison Ford est l’une des sources d’inspiration de Will Sawyer".

Tous les trois ont contacté le producteur Beau Flynn, qui collabore avec Johnson depuis VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 – L’ÎLE MYSTÉRIEUSE et qui a participé aux quatre films suivants de ce dernier. Le producteur a immédiatement été attiré par le postulat de départ : "Dwayne et moi adorons les films catastrophe", explique-t-il. "Je suis obsédé par LA TOUR INFERNALE, j’adore PIÈGE DE CRISTAL. Du coup, quand ils m’ont fait part de leur idée, j’ai tout de suite dit que j’étais partant, et j’ai immédiatement visualisé le film. Will Sawyer est un personnage unique et totalement différent de tous ceux que Dwayne a joués auparavant. Il est très vulnérable et très humain. Il faut un matériau de ce genre pour humaniser Dwayne Johnson. Dans ce film, c’est juste un type normal qui doit dépasser ses limites. Si on ajoute ça à un drame fascinant, on a su tout de suite que c’était un film à faire !"

Pour les auteurs, SKYSCRAPER permettait aussi de se plonger dans un scénario résolument original. "Actuellement, à Hollywood, on ne jure que par les franchises et les films de super héros", commente Garcia. "Ne me méprenez pas : on y contribue et on adore ça, mais pour nous, l'occasion de raconter une histoire nouvelle était séduisante. Surtout après avoir collaboré à AGENTS PRESQUE PARFAITS qui lui aussi était un film complètement à part. Du coup, ça nous a paru être le projet parfait".

Il a toujours été évident que Thurber signerait la mise en scène : "Il n’y a pas beaucoup d’auteurs-réalisateurs de ce niveau", ajoute Garcia. "Rawson est passé maître dans l’art de proposer des idées de scénarios originales, de les écrire et de les réaliser. Il est connu pour MÊME PAS MAL ! (DODGEBALL), LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE, et, bien sûr, AGENTS PRESQUE SECRETS, et il commence à être vraiment célèbre pour son talent en matière de comédie. Mais Rawson est depuis longtemps un vrai fan de thrillers et il a toujours rêvé d’en tourner un. Il a écrit un premier jet du scénario qui était fantastique et au bout de quelques nouvelles moutures, on tenait une version de tournage. Il fait vraiment partie des grands noms du cinéma d’aujourd’hui et il est tellement jeune qu’on peut affirmer qu’il a devant lui une carrière extraordinaire".

Pour Thurber, le fait d’écrire et réaliser est tout à fait naturel et il ne voit pas bien pourquoi il faudrait séparer les deux missions. "Je ne sépare pas l'écriture de la réalisation : tout cela fait partie du processus de création d’un film. Pour moi, le scénario est indéniablement voué à devenir autre chose. Ce n’est pas un poème ou un article journalistique, un essai ou un roman : il n'a pour objectif que d’être joué et filmé. D’une certaine manière, c’est une fondation. Mais je tiens à souligner que parfois les choses sont allées dans le sens inverse… quand l’auteur en moi a été hésitant à écrire car je savais que ce serait difficile à tourner. J’essaie en général d’ignorer cette voix intérieure et d’écrire du mieux possible", déclare-t-il.

Le plus important pour le réalisateur était que le public perçoive enfin Dwayne Johnson comme un héros vulnérable. "On le connaît tous comme The Rock, on sait tous qu’il peut soulever un camion et le balancer sur un immeuble", plaisante-t-il. "Mais ce n’est pas ce qui est intéressant chez lui, en tant qu’acteur ou en tant que personne. Je pense aussi que ce n’est pas ce à quoi les spectateurs s’identifient. Les gens aiment Indiana Jones car il se prend des beignes, et non parce qu’il sait en donner. C’est juste un type normal qui essaye de survivre à cette aventure. Dwayne et moi souhaitions que Will soit un homme qui en réchappe tout juste".

Au fur et à mesure de l’écriture, les enjeux sont devenus encore plus importants pour le personnage de Will Sawyer : "L’immeuble est en feu, sa famille est prisonnière à l’intérieur et lui est à l'extérieur", explique le réalisateur. "En plus, il est accusé d'avoir provoqué l'incendie. Il doit donc trouver comment s’introduire dans le bâtiment pour sauver les siens, identifier les méchants, les arrêter, prouver son innocence et sortir. Tout ça la même journée ! Je tenais à mettre Dwayne au défi, je voulais le placer dans une situation de vulnérabilité, le voir réfléchir plutôt que cogner pour s’en sortir, et je voulais qu’on le voie en réchapper in extremis", ajoute-t-il.

L’équipe a ensuite parlé du projet à plusieurs producteurs hollywoodiens et c’est devenu "le projet le plus couru du moment", se souvient Garcia. "Il y a eu des enchères incroyables, une vraie foire d’empoigne. C’est très rare dans le milieu de lancer une idée, de la concrétiser, de la vendre et un an plus tard qu’on vous donne le feu vert pour tourner. Ça n’arrive jamais ! Normalement, un film comme ça prend cinq ans entre le moment où on a l'idée de départ et le tournage. C’était donc assez extraordinaire".

DE HONG KONG A L'OCCIDENT : UN CASTING INTERNATIONAL 

Dans tous ses films, Dwayne Johnson a toujours trouvé primordial que les personnages soient réalistes aux yeux des spectateurs du monde entier. Il en a été de même pour SKYSCRAPER, où des acteurs exceptionnels originaires d'Asie et d’Occident se rencontrer à Hong Kong pour la première fois. "Nous avons une distribution géniale et résolument internationale", souligne, ravi, le producteur Flynn. "Chin Han, de Singapour, joue Zhao. Roland Møller, l’un des meilleurs comédiens danois, incarne le principal méchant. On a également Noah Taylor, l’un des mes acteurs britanniques préférés, ainsi que Neve Campbell, actrice canadienne que l’on ne présente plus. Nos deux enfants américains, McKenna et Noah, qui sont à l’écran les enfants de Neve et Dwayne, sont eux de vraies découvertes. Au final, on a réuni des acteurs de tous horizons qui apportent un sang neuf et un souffle de fraîcheur au film".

Et bien sûr, il y a Johnson lui-même, né en Californie d’un père afrocanadien d’origine irlandaise et de Nouvelle-Écosse et d’une mère d’origine Samoa. Comme le rôle de Will Sawyer a été écrit spécialement pour Johnson, "ça a été extraordinaire de le voir se plonger dans son personnage", raconte Garcia. "Voir Dwayne se glisser dans la peau d’un homme meurtri qui ressent tant de choses, que ce soit la culpabilité du survivant, la perte de sa jambe, la perte de ses frères d’armes, ses doutes par rapport à sa carrière, c’était vraiment incroyable. On a tous adoré le voir se transformer et devenir ce personnage. C’est sans doute le rôle le plus éprouvant physiquement et mentalement qu’il ait jamais joué".

Une fois l'acteur principal engagé, il était essentiel de trouver rapidement qui allait lui donner la réplique. C’est Neve Campbell, actrice reconnue pour ses drames et ses films d'action, qui a décroché le rôle du docteur Sarah Sawyer : "On est tellement heureux que Neve ait participé à ce film", raconte Garcia. "On a auditionné de nombreuses actrices confirmées, mais quand on a organisé des séances de lecture pour voir qui allait s’entendre avec Dwayne, ça a été immédiat : dès qu’elle a commencé à lire, on a tout de suite vu que ça collait entre eux. Dwayne a une forte personnalité, mais à la manière dont Neve a mené la scène, on aurait pu penser qu’ils étaient mariés depuis des années ! Elle ne s’est pas laissé intimider et l’a même parfois remis en place ! C’est exceptionnel, et leur complicité saute aux yeux".

En la voyant sur le tournage, Garcia a tout de suite su que les producteurs avaient fait le bon choix : "Ce qui est amusant chez Sarah, c’est qu’elle est vraiment comme une ourse protégeant ses petits. Elle a une scène de combat incroyable avec l’excellente Hannah Quinlivan. C’était mémorable ! Sarah est un personnage génial à jouer, mais il faut une actrice charmante et affectueuse, mais qui sache quand même en découdre, et Neve a été parfaite à tous points de vue", poursuit-il encore.

La famille Sawyer est en effet centrale dans le film, comme le souligne Neve Campbell : "Il faut que le public adhère vraiment à ce couple et croie que tous deux feraient tout pour retrouver l’autre et sauver leur famille… J’ai trouvé ces personnages très bien écrits et crédibles, Sarah est une mère géniale, c’est une battante qui a de la volonté à revendre. Elle est aussi très aimante et sincère envers son mari, c’est une belle relation car elle l’a connu au pire moment de sa vie et leur couple en est sorti consolidé. Ils ont une magnifique relation".

L’actrice a aussi vraiment apprécié que Thurber ait su écrire un personnage féminin qui ne soit jamais passif : "C’est vraiment bien d’incarner un personnage que des femmes ou des jeunes filles pourraient découvrir en se disant 'Je peux être forte moi aussi, je n’ai pas à être la victime dans ce film' ". Ce médecin de la marine, excellent chirurgien, a non seulement sauvé la vie de Will mais c’est aussi elle qui lui a donné la volonté de continuer à se battre. La force de Sarah vient essentiellement de son expérience du combat et de son entraînement. "On comprend mieux qu’elle soit aussi forte", ajoute l’actrice. "Mais c’est aussi une lionne qui se bat pour sauver ses petits. Pour tous les parents, le seul fait d’imaginer ses enfants en danger est terrifiant et provoque une formidable poussée d’adrénaline. Imaginez seulement ce que vous feriez dans la réalité pour les sauver !"

Le plus grand fan de l’actrice est sans aucun doute Dwayne Johnson luimême, qui salue la décision courageuse de l’actrice de retourner au cinéma plusieurs années après avoir consacré ses talents au petit écran, notamment dans la série emblématique HOUSE OF CARDS. "Je pense que Neve est parfaite pour ce rôle, et c’est un honneur qu’elle puisse être de nouveau au cinéma dans SKYSCRAPER et que ce film signe son retour à Hollywood", déclare-t-il.

Après la mère, restait à trouver qui allait jouer les enfants dans cette histoire : "Si Dwayne et Neve avaient des enfants, comment seraient-ils ? On a fait des recherches dans tout le pays", confie Garcia. "Quand on a vu le visage de Noah Cottrell, c’était le portrait craché de Dwayne enfant. On a tout de suite su qu’il fallait le prendre, ensuite ce qui a été dur, ça a été de lui trouver une sœur".

"On a auditionné de nombreuses petites filles, mais McKenna Roberts sortait du lot", poursuit le producteur. "Et quand on l’a réunie avec Noah et Dwayne, on a su tout de suite que ce serait elle. Ce sont de jeunes acteurs, qui n’avaient encore jamais été sur un film de cette ampleur, et on a été époustouflés par leur professionnalisme, leur assurance et leur gentillesse. Chaque jour, on se regardait et on se disait : 'on a vraiment bien choisi ces petits, une carrière prometteuse les attend' ", dit-il encore.

Henry est "intelligent et drôle", décrit Noah Cottrell, "mais comme il a de l’asthme, il est un peu en retard en ce qui concerne les activités physiques". Pour le jeune acteur, il ne s’agit pas seulement d'une première grosse production, mais d’un premier long métrage tout court ! "Quand j’ai appris que j’avais décroché le rôle, j’ai été surexcité pendant des semaines !", se souvient-il.

Sa sœur Georgia, explique McKenna Roberts, est "très indépendante. Elle n’a vraiment pas peur de dire ce qu’elle pense. Elle est très serviable et a de l’empathie pour les autres. Elle ressemble beaucoup à son père".

SKYSCRAPER offre aussi le premier rôle au cinéma de McKenna Roberts qui en dépit de son jeune âge a déjà su se faire un nom à la télévision, notamment grâce aux FEUX DE L’AMOUR. La jeune actrice est très heureuse de pouvoir ajouter la mention de cascadeuse à son CV. "Il y a une scène où je suis prise en otage, mon père tire dans une vitre et je tombe au travers. J'étais attachée à des filins, je suis tombée et Dwayne m’a rattrapée par ma capuche. C’était effrayant car j’ai eu la sensation que j’allais tomber, mais tout le monde a vraiment pris soin de moi et j’ai adoré ça. Je fais des acrobaties chez moi avec mon frère et du coup c’est vraiment cool de pouvoir dire que je suis aussi une cascadeuse !"

Tout comme la famille Sawyer joue un rôle essentiel dans l’intrigue, Chin Han, qui campe Zhao Ming Zhi, insiste sur le fait que sa relation avec Will est tout aussi déterminante : "Rawson et moi étions sur la même longueur d’ondes quant à l’importance de la relation entre Zhao et Will", rapporte l’acteur. "Pour que le film fonctionne, la relation entre ces deux-là doit être très profonde, car ce sont des âmes sœurs. Ils viennent de cultures différentes mais ils sont tous deux de milieux modestes et ont dû affronter de grandes épreuves pour être là où ils en sont aujourd’hui. Tout cela contribue à une authentique connivence qui les porte jusqu’à la fin du film".

Chin Han, Singapourien d’origine chinoise, a tout de suite aimé ce rôle "car tout d’abord le film se déroule en Chine et évoque le développement actuel et la croissance de ce pays où de tels mastodontes sont susceptibles d’être construits. De plus, Rawson a créé un personnage fascinant – un type intéressant et puissant qui est aussi vulnérable. C’est aussi un film événement dans tous les sens du terme. Il montre des gens en péril, distille une émotion authentique, traite de la famille, de l’amour et de ce qu’on est prêt à sacrifier pour les siens". Comme les producteurs, Chin Han a aussi été séduit par SKYSCRAPER en raison du genre qu'il aborde : "Quand j’étais jeune, j’adorais les films catastrophe comme LA TOUR INFERNALE, L’AVENTURE DU POSÉÏDON et TREMBLEMENT DE TERRE. La lecture de ce scénario m’a donc remémoré tous ces moments de cinéma et c’était vraiment stimulant !"

Concernant son personnage, Zhao, l’acteur le décrit comme étant "très énigmatique. C’est un visionnaire et un excentrique, un génie de la technologie qui cherche constamment à repousser les limites du possible. Mais il a grandi dans un village pauvre de pêcheurs et il a eu une relation compliquée avec son père, dont il cherche sans cesse l’approbation. Le Pearl est inspiré d’une ancienne fable chinoise au sujet d’un garçon qui trouve une perle et se transforme en dragon. Il est facile d’imaginer que Zhao se prend pour ce garçon. Il sait ce que c’est de se battre pour réussir, et c’est pour ça qu’il a tout de suite éprouvé de la sympathie pour Will Sawyer. Il apprécie son honnêteté et aussi le fait qu’il est l’un des rares à lui parler en toute franchise. Zhao veut créer l’ultime édifice, au design révolutionnaire mais ce faisant il se met en danger et met en danger la vie des gens autour de lui, et et ça se voit au fur et à mesure que le film progresse".

Comme ses partenaires et les techniciens, le comédien britannique Noah Taylor a aimé l’hommage que SKYSCRAPER rend aux films catastrophe et a apprécié de jouer le rôle de Pierce, le représentant de la compagnie d’assurances qui doit assurer le Pearl. "Ce qui m'a plu, c'était de revenir à ce type de film catastrophe à la Irwin Allen, qui étaient si populaires dans les années 1970. Ils se déroulent tous en lieu clos, dans un avion ou un immeuble, un peu comme les intrigues d’Agatha Christie qui se passent généralement dans un train ou un manoir. SKYSCRAPER est une version moderne de ce genre de drame dans lequel un héros doit surmonter des épreuves terrifiantes".

L’arrogance brutale de Pierce est une façade qui cache les sombres secrets d’un imposteur : "C’est un homme violent, un escroc et un sociopathe sadique qui sait imiter et manipuler les gens. C’est vraiment un type épouvantable qui aime provoquer les gens et jouer avec leur état mental. Il dévalorise Will, en partie pour son propre plaisir et aussi pour se mettre en valeur aux yeux de Zhao. Mais cela se retourne contre lui car Zhao sait à quoi s'en tenir en ce qui concerne Will et on peut dire que Pierce joue mal cette carte", avoue Taylor.

Mais l'expert de la compagnie d’assurance n’est pas le seul joueur cruel dans l’univers de SKYSCRAPER puisque personne n’arrive à égaler l’horrible Kores Botha. "Tout le monde a besoin d’un super méchant", confie Garcia. "Roland Møller est phénoménal dans le rôle de Botha. On est tous fans du film LES OUBLIÉS et on a tout de suite vu le potentiel de cet acteur. Il a une personnalité très forte, il est drôle, il a la voix qui porte et se vante beaucoup. Et quand la caméra tourne, il est totalement crédible. Face à un homme comme Dwayne, il faut vraiment quelqu’un qui assure et Roland a été plus qu’à la hauteur".

Kores Botha est un mercenaire en mission pour attirer Zhao hors de son refuge. Sans que personne ne le sache, Zhao possède quelque chose auquel Botha tient tellement qu'il est prêt à tuer pour l’obtenir. Botha et ses hommes mettent le feu au 96 e étage du Pearl et entendent utiliser la tablette de Will pour désamorcer les systèmes d’alarme incendie de l’édifice. Sans autre possibilité que l’évacuation, Zhao serait alors obligé de se montrer. "Comme Botha le dit à ses hommes, 'Mettez le feu à sa demeure et vous saurez ce qu’un homme aime vraiment' ", explique Møller. "Botha aime l’argent, c’est ce qui le motive, et il mourrait pour ça. Zhao a des informations qui pourraient ruiner la vie de Botha, et lui ravir ce qu’il aime. Il est prêt à protéger son argent par tous les moyens".

Pour Møller, SKYSCRAPER est aussi une nouvelle occasion de jouer un personnage étranger : "J’adore les accents, et je donne le meilleur de moi-même quand on me pousse dans mes retranchements. Et c’est vraiment le cas quand on doit jouer dans une langue différente. Je l'ai déjà vécu puisque je joue un Russe dans ATOMIC BLONDE, et que j’ai récemment tourné un film où je suis Serbe et un autre dans lequel je parle allemand. Cette fois, je suis d’Afrique du Sud : attendons de voir de quelle nationalité je serai la prochaine fois !"

Pour le personnage de Ben, les producteurs devaient trouver un antagoniste qui saurait se mesurer de façon réaliste à Johnson. Ils ont déniché l’acteur idéal en la personne de Pablo Schreiber, récemment vu dans le succès de Netflix ORANGE IS THE NEW BLACK et dans AMERICAN GODS : "Pablo est assez grand – 1,95 m – pour se mesurer à Dwayne", estime Garcia. "On peut tout à fait croire qu’avant d’être un adversaire de taille, lui et Dwayne ont été amis du temps de leur service dans leur commando de libération d’otages. Tous deux se sont d’ailleurs vraiment bien entendus et c’était un vrai plaisir d'avoir Pablo sur le plateau. C’est un acteur talentueux : il a tout de suite compris la dualité de son personnage, qui fait tomber Will dans un piège tout en voulant éviter à tout prix de blesser sa famille".

La lutte entre Ben et Will à Hong Kong est d’ailleurs l’une des séquences préférées de Thurber. "Voir ces deux éléphants se taper dessus dans un magasin de porcelaine est extraordinaire. Physiquement, Pablo peut vraiment se mesurer à Dwayne". Pour Thurber, c’est là un moment emblématique qui illustre parfaitement le film. "Avec Dwayne, on était d’accord pour que son personnage ait l’air de s’en sortir avec peine, et on le constate lors de sa bagarre avec Ben. Il n’a quasiment jamais le dessus –au contraire, il a du mal, crache le sang, se remet difficilement sur pied, se blesse et peine vraiment à éviter la lame qui le vise".

Cependant, tous les méchants du film ne font pas preuve d’autant de duplicité : certains sont des assassins purs et durs. Par exemple, le personnage de Xia, la gâchette de Botha, est une vraie tueuse, et Hannah Quinlivan, qui l’incarne, confie : "Elle est douée et elle est efficace. Elle ne se soucie de rien d’autre, c’est une machine à tuer, et elle le fait tout naturellement".

t en effet, l’actrice a sans doute plus que quiconque gagné ses galons de méchante ! "J’ai auditionné la veille de mon accouchement et on a commencé à tourner trois mois après ! C’était mon premier film aux États-Unis, j’étais nerveuse car je savais que j’allais devoir parler anglais tout le temps, ce qui était nouveau pour moi. Mais tout le monde a été absolument adorable avec moi, on m’a fait confiance et on m’a beaucoup appris : j'avais l'impression de faire partie d’une grande famille".

UNE INSPIRATION OLYMPIQUE : JEFF GLASBRENNER SUR LE PLATEAU 

Pendant la préparation du film, les producteurs ont tenu à s’assurer que le portrait de Will en amputé serait parfaitement réaliste. "C’était essentiel de montrer qu'une véritable force se cache derrière ce que les gens pourraient considérer comme un sort terrible. Un amputé peut être un héros comme n'importe qui et je n’avais jamais vu ça au cinéma avant", commence Thurber.

Flynn a été particulièrement inspiré par un documentaire de HBO sur le champion paralympique Jeff Glasbrenner. "Ça m’a vraiment marqué", confie le producteur. "Jeff a perdu sa jambe à l’âge de 8 ans et on lui a dit qu’il ne pourrait jamais plus faire de sport. Mais un jour, il a décidé qu’il ne serait pas une victime et qu’il allait reprendre le contrôle de sa vie. Depuis, il a participé à 45 triathlons IronMen, il est devenu trois fois champion paralympique et champion du monde de basket-ball en fauteuil roulant. Récemment, il a même été le premier amputé américain à réussir l’ascension de l’Everest !"

"En regardant ce documentaire, j’ai été inspiré autrement", poursuit-il. "Jeff est quelqu’un que je souhaitais rencontrer et je voulais que Dwayne le rencontre aussi. Tous deux sont assez semblables dans leur façon de se fixer des objectifs et de tout faire pour les atteindre. Tous deux sont aussi les personnalités les plus positives, heureuses et épanouies que j’ai pu connaître".

Les producteurs ont invité Jeff Glasbrenner à se rendre sur le tournage et à tenir un discours galvanisant à l’attention des techniciens. Il est ensuite resté pour donner des conseils à Johnson, lui expliquant par exemple que s’il était amputé, et s’il devait atterrir d’une chute ou d’un point en altitude, il ne devrait jamais se réceptionner sur sa prothèse mais toujours sur sa vraie jambe. Il lui a aussi appris à imiter sa démarche, à attacher sa prothèse, à gérer la manière dont un tel handicap affecte son style de saut – par exemple, d’une grue géante quand on est à 300 mètres d'altitude !

Jeff Glasbrenner tenait, ajoute Flynn, à ce que le film montre de la façon la plus authentique possible l’endurance et la ténacité dont les amputés font preuve au quotidien : "Jeff a senti que ce film était essentiel pour tous les amputés qui se sentent diminués. Il croit, en revanche, qu’il n’y a pas de limites, et que c’est à chacun de se fixer les siennes : Dwayne et lui partagent la même philosophie de vie et ils se sont immédiatement entendus", raconte-t-il.

Le personnage de Will affronte doutes et questionnements suite à la perte de sa jambe et "c’était important pour Dwayne et Jeff de discuter de ce que qu’on ressent lorsqu’on est amputé", ajoute le producteur. "Il s'agissait de savoir quel est l'impact psychologique d’une amputation, ce que Jeff a dû surmonter, et la façon dont on ne peut jamais vraiment l’oublier". Ce qui a été particulièrement émouvant pour les acteurs et les techniciens, c’est quand Jeff Galbrenner a raconté son ironique retour en avion après son ascension de l’Everest. "Il était assis à proximité d’une issue de secours et il était bien content d’avoir plus de place lorsque l’hôtesse lui a demandé de se déplacer 'parce qu’il faut à cette place quelqu’un de volontaire et capable' ".

"Jeff a répondu 'Je suis volontaire et capable, je viens de gravir l’Everest' ", poursuit Flynn. "Elle lui a néanmoins demandé de se déplacer. C’est juste un exemple de la façon dont on perçoit le handicap et non la personne. Mais Jeff a décidé d’être courtois. Il a sorti sa jambe du compartiment à bagages et s’est installé six rangs plus loin. Devoir affronter ça au quotidien tout en gardant le sourire et un bon état d'esprit est vraiment ce dont on a besoin dans le monde en ce moment. C’est le thème central du film – le fait de dépasser ses limites. J’espère que ça va inspirer les spectateurs et qu’ils vont dorénavant penser que quel que soit leur sort, ils peuvent tordre le cou au destin".

Dwayne Johnson est très reconnaissant du temps et de l’énergie que le champion a consacrés à former les équipes. "J’ai eu l’occasion de lire le livre de Jeff et de l’étudier", confie Dwayne Johnson. "Jeff a été une formidable source d’informations, et le jour où il est venu sur le plateau a été un moment très fort où on s’est tous sentis très fiers et flattés. J’ai senti qu’on avait l'occasion de créer un personnage auquel tous les spectateurs du monde entier pourraient s’identifier".

Par chance, l’agenda de Jeff lui a permis de venir sur le plateau le jour où Will Sawyer devait grimper en haut d’une grue placée parallèlement au Pearl et en sauter… pour atteindre le bâtiment le plus haut du monde. Si Johnson a eu besoin de motivation, il a dû la trouver en ce héros. Quand Jeff lui a appris qu’il devrait boîter et avoir une démarche particulière, Johnson s’est entraîné pour parfaire ces détails et se déplacer de façon parfaitement convaincante, par respect pour lui et tous les autres handicapés. "J’ai demandé son avis à Jeff, heureusement il a été impressionné. Il a même dit 'P…. de m…, mec ! C’est exactement comme ça que je cours !' Cette journée avec lui a été vraiment à part et un moment très important : j’espère que j’ai assuré, tant pour Jeff que par respect pour mon personnage".

Pour le film, la prothèse de Will a été conçue par le chef accessoiriste Dean Eilertson et son équipe. Une radio de la jambe de Johnson et une estimation de l’atrophie musculaire ont dû être réalisés, car des consultations avec un expert en prothèses ont révélé que dix ans après une amputation, certains muscles commencent à s’atrophier à force de n’être plus sollicités. À partir de là, un modèle en 3D a pu être élaboré, puis un moulage et finalement la prothèse et son attache.

"Il y a énormément d’aspects techniques à prendre en compte", confie Dean Eilertson. "On a appris qu’il y avait plusieurs façons de fixer une prothèse à la jambe. Celle que nous avons choisie est un manchon en gel. C’est la première chose qu’une personne devant porter une prothèse doit enfiler tous les matins. Ensuite, il y a un système de verrouillage, un bouton de déblocage, avec une cavité et une sorte de cliquet : quand on l’enfile, il faut faire comme un petit bond. Ça fait 'clic, clic, clic' et voilà, c’est fixé et ça ne peut pas se détacher. C’est grâce à ça que les scènes où Dwayne est suspendu tête en bas par sa prothèse sont crédibles".

Jeff Glasbrenner a énormément appris à l’équipe de Dean Eilertson, notamment sur la prothèse elle-même : "Quand une personne commande des lames de fixation pour son pied, l’entreprise qui les fabrique doit connaître son poids et sa taille parce que la lame n’est pas fixée", ajoute l’accessoiriste. "C’est articulé, et on peut donc, par exemple, planter le pied au sol et glisser sur le côté. Le travail d’ingénierie que cela a nécessité est impressionnant, je suis fasciné par cette technologie. On a tant de soldats blessés et de gens qui on eu des accidents : c’est fantastique de voir que les progrès réalisés ont redonné plus de mobilité à ceux qui souffrent de telles blessures".

UNE DÉMARCHE INTERNATIONALE : DIALOGUES ET SIGNALÉTIQUE 

Outre le casting international, les producteurs de SKYSCRAPER ont décidé de rester fidèles aux langues parlées dans le film. Quand des personnages asiatiques discutent entre eux, ils le font dans leurs langues natales, c’est-à-dire le cantonais et le mandarin. Le cantonais est la langue la plus parlée à Hong Kong, tandis que le mandarin est la langue principale en Chine continentale, sachant qu'il existe des centaines de dialectes. Les Hong Kongais parlent donc l’une ou l’autre langue, ou les deux.

Pour respecter cette authenticité, les producteurs ont fait appel au coach linguistique Lin Lee. Ce dernier a traduit en cantonais les répliques écrites en anglais pour les forces de police de Hong Kong et autres autorités locales. Les producteurs ont aussi engagé comme consultant un chef de la police de Hong Kong à la retraite pour mettre à profit ses connaissances et reprendre le jargon typique de la police.

Lin Lee a ensuite adapté la signalétique ainsi que les marquages au sol et dans les ascenseurs du Pearl, pour rendre le tout cohérent. Même si le public anglo-saxon ne remarquera pas ces détails, les spectateurs asiatiques, qu'ils soient aux États-Unis ou ailleurs, verront que ce film est ancré dans le réel et respecteux des cultures qu’il met en scène.

Le coach a également travaillé avec Johnson et Neve Campbell, dont les personnages prononcent quelques mots en mandarin et en cantonais. Même si ce ne sont que de courtes répliques, les langues asiatiques sont extrêmement différentes de l’anglais, ce qui rend l’apprentissage ne serait-ce que de quelques phrases très difficile pour certains.

Par ailleurs, le mandarin et le cantonais sont des langues tonales, c’est-àdire qu’un mot prononcé sur un ton différent signifie entièrement autre chose. "Ça sonnait complètement étranger à mes oreilles, car ça n’a rien à voir avec l’anglais ou le français, que je parle aussi", évoque Neve Campbell. "Chaque intonation donne un sens propre au mot. C’est une tout autre conception de la langue, et j’ai eu du mal à m’y faire. Mais c’était agréable d’apprendre simplement en phonétique".

Chacun des acteurs a abordé cet exercice à sa manière. Neve Campbell a demandé à Lin Lee d’enregistrer ses répliques sur son téléphone portable et elle s’est entraînée sans relâche sur le plateau et en dehors. Johnson a lui préféré répéter chaque réplique sur le plateau, Lin Lee lui en criant une, Johnson la reprenant encore et encore, et ce, jusqu’à atteindre un niveau acceptable.

L’acteur a ensuite rapidement su reprendre les intonations grâce à une "très bonne oreille", comme l’explique Lee. Il ne lui a alors fallu que quelques tentatives pour trouver le ton juste.

COMBATS ET PRISES D'ÉTRANGLEMENT : DES CASCADES DIGNES D’UNE GRANDE AVENTURE 

L’une des scènes de combat les plus terribles du film est celle qui oppose Will à Ben dans l’appartement de ce dernier. "C’est un élément important car on a voulu que ce soit l’un des enjeux du film – celui d’un homme qui s'en sort à peine", explique Garcia. "Will est un guerrier qui a déposé les armes depuis longtemps. Il n’a pas fait usage de ses talents au combat rapproché depuis de nombreuses années, il est rouillé. Ce n’est pas Jason Bourne, il ne fait pas ça comme il faut. Il se sert de ses mains et c’est violent, car ce sont deux hommes qui essaient de se tuer et Will tente seulement de survivre. Ben est son copain, et voilà qu’il essaie de le tuer".

Johnson n’est pas surpris de constater que les spectateurs ayant déjà vu le film réagissent si bien à ce combat entre ces deux anciens frères d’arme, des compatriotes ayant combattu ensemble mais devenus ennemis mortels. "C’est très brutal et violent", dit-il en refléchissant. "Ce qui m’a plu, c'est que ce combat n’a rien de ceux dont Hollywood a l’habitude, tout en perfection et classe. L’action a parfois l’air de se dérouler dans une autre dimension. Ici, ce n’est pas le cas. C’était vraiment bestial. On y voit du sang et des larmes".

Le combat se révèle particulièrement sadique quand Ben fait voler la jambe artificielle de Will pour que celui-ci perde l'équilibre. Un geste particulièrement mesquin. "Ce personnage a un handicap physique", souligne Neve Campbell. "On a surtout l’habitude de voir Dwayne dans des rôles d’hommes forts si bien que c’est fascinant de de le voir dans la peau de Will. Ce personnage n’a rien d’un super héros. Il a du mal à faire face. Le public va être surpris de voir avec quel talent Dwayne l’interprète".

Dwayne Johnson se retrouve mêlé à un autre combat spectaculaire, au sommet du Pearl, avec un homme de main joué par le catcheur Jason Day, également connu sous le nom de combat "Doomsday" (ou selon Johnson, "un vrai dur à cuire"). Pour Dwayne Johnson, ce combat est très emblématique, car il met en lumière que tout chez Will, "dans chaque fibre de son corps, de son être, de son ADN, est programmé pour qu’il n’abandonne pas. Il n’arrêtera pas, il va simplement continuer encore et encore". Au cours de cette scène, Jason Day a réalisé sur Dwayne Johnson une "un étranglement arrière par l’avant-bras" qui a duré pendant plusieurs secondes, trop longtemps au goût de Marshall Thurber. Nul besoin de dire que le visage violacé de Johnson ne devait rien au maquillage.

L’acteur n’a pas été le seul à être pris dans le feu de l’action. Sarah, chirurgien de la Marine, est elle aussi poussée à se battre jusqu’au bout. "Le combat dans l’habitacle de la voiture avec Hannah va être intéressant à regarder", indique Neve Campbell, "parce que ces deux femmes, bien que très différentes, ont des caractères bien trempés et n’hésitent pas à se mesurer à l’autre. Comme l'action se déroule dans l’espace confiné de la voiture, il a fallu être créatif en matière de chorégraphie. Les chefs cascadeurs ont dû relever ce défi inhabituel et ils ont accompli un travail formidable".

HONG KONG RÉINVENTÉE : DÉCORS, PRISES DE VUE ET MUSIQUE 

La conception du Pearl 

Winston Churchill avait déclaré au sujet des bombardements du palais de Westminster pendant la Seconde Guere mondiale : "On façonne des édifices qui finissent par nous façonner". Et c’est ce qui a inspiré le chef décorateur Jim Bissell pour imaginer le Pearl. "Un bâtiment ou un plan d’urbanisme s’inscrit dans la culture dont il est issu et la façonne", affirme Jim Bissell. "Il doit être enraciné dans la culture du lieu où l’on veut le construire. Son architecture doit également être plausible et attrayante. Et même si on n'a eu que 5 mois pour tout concenvoir et préparer le film, le Pearl devait donner l’impression qu’il était le fruit d’années de développement".

"Le bâtiment n’est pas détruit, il résiste", comme le dit Jim Bissell. "Il incarne force et résilience, tout le contraire de LA TOUR INFERNALE, symbole d’un orgueil démesuré et dont le message implicite est que 'l’on est allé trop loin'. Dans ce film des années 70, il y avait des promoteurs corrompus et un architecte véreux, alors que, dans SKYSCRAPER, le bâtiment est fabuleux. Son seul défaut est d’être convoité par des forces malveillantes".

Jim Bissell et son équipe ont étudié la culture chinoise, cherchant une thématique centrale autour de laquelle élaborer leur démarche. C’est ainsi qu’ils ont découvert le conte de "La perle du dragon", apprenant que, dans la culture chinoise, les perles représentent le savoir absolu, ou parfois le cheminement de l’âme vers la sagesse. Selon la légende, un garçon se transforme en dragon dans une rivière. Par ailleurs, l’un des collaborateurs de Jim Bissell a découvert que l’estuaire de la rivière des Perles se déverse près de Hong Kong, et que cette rivière est souvent symbolisée par un dragon.

Lorsque le décorateur s’est rendu à Hong Kong en repérages, il a étudié la topographie du lieu et s’est rendu compte qu’il fallait situer le Pearl sur la péninsule de Kowloon et non sur l’île de Hong Kong. Cela permettait aux producteurs d’utiliser Hong Kong comme arrière-plan. C’est alors que Bissell a également appris que le nom de Kowloon signifie "neuf dragons". Les huit montagnes des environs représentaient huit dragons et l’empereur était le neuvième.

À partir de l'iconographie de dragons et de perles, l’équipe des décors s’est mis à concevoir des plans pour le bâtiment. "L’une des conditions indispensables était d’avoir cette énorme sphère au sommet", raconte le chef décorateur. "Il fallait éviter de créer une tour rectiligne et se contenter de poser un dôme au-dessus car c’est assez phallique. On a donc joué avec plusieurs formes avant que je prenne conscience que rien ne représente la force à l’état pur autant qu'un muscle sinueux. On s’est alors attelés à cette idée qui a fini par donner au bâtiment une allure ondoyante, comme un dragon qui s’élève jusqu’à la perle même".

D’abord mis au point par un membre de l’équipe de Jim Bissell, le dessin comportait trois piliers qui s’enchevêtraient en s’élevant, formant comme un trépied venant soutenir la sphère, ou la perle, à son sommet. Il le visualisait comme la gueule du dragon et a proposé à son équipe : "Et si on plaçait tout en haut un globe oculaire et que celui-ci devenait une éolienne ?"

À partir de là, "lentement mais sûrement, on a commencé à sculpter [la tour] et on a conçu la construction comme un dragon qui se trouverait à l’extrêmité du Victoria Harbour, le port de Hong Kong", poursuit Bissell. "On a construit à la base des bassins artificiels reproduisant le phénomène des marées ; les mouvements de l’eau activent les turbines qui alimentent le générateur électrique. Et puis, il y a cette éolienne située au 150e étage".

Pour parachever le tout, ils ont installé des panneaux solaires, ce qui offre au final au Pearl une autonomie énergétique. "Dès que l’on a pensé aux bassins simulant la marée, on s’est dit, 'pourquoi ne pas faire de ces bassins des rizières ?' Ainsi le Pearl est non seulement auto-suffisant en matière d’énergie mais produit également sa propre nourriture", poursuit le chef décorateur. "Le riz est une culture essentielle en Chine. On a donc la métaphore du dragon qui surgit des rizières pour s’élever dans les cieux et atteindre la perle de sagesse. Tout le concept s’est mis en place très rapidement, en l’espace d’à peine deux semaines, et c’est une vraie chance. C’est parfois ainsi que l’art fonctionne. Si on a de la chance, on n’a qu’à suivre une série d’incidents fortuits".

L’image du dragon se dressant vers la perle dans le ciel a donné à Bissell l’idée de créer l’illusion d’une sphère qui flotte en l’air. Il s’est alors inspiré du Salar de Uyuni, cette célèbre étendue de sel en Bolivie qui reflète le ciel tel un miroir, effaçant l’horizon et donnant l’impression de l’infini. "J’ai pensé qui si on se trouve à 225 étages de haut", se remémore le chef décorateur, "et qu’on se tient sur une surface réfléchissante, le ciel se fond alors avec le sol et on aurait alors la même sensation d’infini. On a donc créé cette grande avancée qui surgit du dôme et quand elle s’ouvre, on a cette sensation frappante d’infini : ça donne quasiment l’impression éthérée d’être au Paradis".

La plate-forme d’observation a été créée numériquement mais l’idée est quant à elle bien ancrée dans le réel. "C’est tout à fait faisable dans la réalité", raconte la productrice des effets spéciaux et responsable de la post-production Petra Holtorf-Stratton. "Nombre de ces gratte-ciels possèdent désormais des plate-formes aériennes. On sort à l’extérieur et c’est comme dans une piscine à débordement : on a l’impression d’être tout au bord du vide. C’est une superbe illusion d’optique. La seule raison pour laquelle on ne l’a pas construit est que le bâtiment n’existe pas. Mais tout ce qu’on a créé devait donner l’impression de s’intégrer à une construction réelle. On veut que ce film donne envie aux spectateurs de visiter Hong Kong pour y voir notre construction, même si elle n’existe pas".

Outre son équipe de décorateurs, Bissell a aussi eu le luxe de collaborer avec Adrian Smith, l’architecte du Burj Khalifa, la plus haute tour au monde. Flynn se souvient avoir contacté Smith, qui lui a révélé puiser ses idées au cinéma. "Adrian nous a dit que l’un des plus gros problèmes dans la construction de telles structures réside dans les câbles d’ascenseurs", explique Flynn. "Ils doivent maintenant utiliser des câbles plats pour pouvoir hisser les ascenseurs à une telle hauteur. Adrian nous a dit quelque chose du genre, 'Imaginez si on pouvait utiliser la technologie magnétique pour déplacer les ascenseurs sur mille mètres de hauteur'. C’est de la science-fiction pure et on s’est immédiatement entendus".

"On a mis Adrian en contact avec Rawson par téléphone et ils se sont mis à lancer des idées, ce qui nous a menés vers des concepts simples pour le Pearl", reprend-il. "Puis on a engagé Jim, l’un des meilleurs designers au monde, et c’est lui qui a décelé cet incroyable mythe chinois qui a inspiré la forme du bâtiment, ses matériaux, ses couleurs, qui font tous écho à l’histoire de Zhao. C’est comme ça que ça s’est fait".

Une fois que l’allure extérieure a été définie, la question suivante a été l’emplacement de la tour dans le paysage de Hong Kong. À l’heure actuelle, le plus haut bâtiment de Hong Kong est en réalité l’International Commerce Centre avec plus de 100 étages. Avec ses 225 étages, le Pearl fait plus de deux fois sa hauteur. Bissell a réalisé des maquettes numériques de Hong Kong et a commencé à jouer avec les angles. Au final, le Pearl "avait l’air magnifique, planté au milieu [de la baie]", déclare le chef décorateur.

Créer (et incendier) Jade Park 

Les producteurs ont ensuite dû relever un autre défi et créer Jade Park. Contrairement à un bâtiment classique qui aurait sur le toit une terrasse paysagée, Jade Park, avec ses trente étages de verticalité, devait d’abord fonctionner sur le papier avant qu'on envisage de le filmer.

La phase de création a commencé par des recherches sur les représentations du dragon à travers l’art chinois depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Les peintures chinoises représentent aussi souvent la nature, et c’est ainsi que de nombreux tableaux traditionnels ont servi d’inspiration pour Jade Park. La question a été de savoir comment transposer l’élégance de ces peintures dans l’univers en trois dimensions du film. L’équipe a fini par engager un artiste contemporain qui a revisité ces œuvres en y ajoutant les ombres et la lumière nécessaires au relief d’un paysage. Et c’est ainsi que Jade Park est né.

Le tournage de la scène d’ouverture a toutefois constitué un défi. Étant donné qu'il s'agit d'une scène qui se passe de jour, et donc censée baigner dans une lumière naturelle filtrant par des fenêtres, le tournage devait se dérouler en extérieur pour bénéficier d’une même luminosité. Le dispositif a posé un dilemme : fallait-il utiliser un fond vert sur un plateau extérieur puis créer le parc de façon numérique ? Était-il nécessaire de construire le parc dehors puis de le transposer dans son intégralité à l’intérieur sur un gigantesque plateau ? Ou bien fallait-il se servir d’un parc bien réel dont on pourrait reconstituer les parties nécessaires en studio pour les séquences d’action et qui puisse servir de base pour les effets spéciaux ? Finalement, la troisième option s’est avérée la plus réalisable du point de vue créatif et technique, et c’est Cecil Park dans l’université de British Columbia qui campe donc Jade Park.

Le parc abrite une cascade d’une hauteur de 30 étages qui, même si elle a été créée à une échelle réduite pour le film, reste néanmoine impressionnante. Le superviseur des effets spéciaux Joel Whist a été responsable de la construction de cette gigantesque fontaine dont la pompe propulsait près de 8000 litres d’eau à la minute ! Sous le plateau a été installé un énorme réservoir abritant l'eau et la plomberie qui devait être "archi costaud", comme le dit Whist : "il fallait vraiment la parer à toute épreuve, car tout devait fonctionner au quart de seconde".

Cela n’a pas été facile. Le débit d’eau devait être suffisant pour créer assez d’opacité et camoufler le personnage de Georgia lorsqu’elle veut échapper aux hommes de Botha. Autrement dit, il fallait que la pompe soit équipée d’un régulateur de vitesse permettant des ajustements nécessaires pendant les tests. Une fois que le débit de l’eau a été choisi, il a fallu calculer le volume total de 2,5 fois le mouvement de l’eau afin qu’il y ait continuellement assez d’eau dans le réservoir et les pompes. "Entre l’idée originale, les plans, les calculs, les discussions avec les ingénieurs chargés de la pompe, sans parler du fonctionnement du réseau de tuyaux, l’échafaudage, les poids, le métrage et les modifications apportées par le département artistique, avec tout ça le processus a pris plusieurs semaines", explique Whist.

La deuxième difficulté liée au parc a été d’y mettre le feu. Certaines prises ont été trop dangereuses à filmer : il a donc fallu utiliser un fond vert mais il y a aussi eu plusieurs plans d’incendie réels. Ce parti-pris a requis la plus stricte des préparations sous l’œil vigilant du chef cascadeur Allan Poppelton.

"On veut que le public ressente le sentiment d’anxiété des personnages", déclare le réalisateur 2ème équipe J.J. Perry, "alors les placer en situation, à proximité d’un vrai feu tout en les préservant du danger a été quelque chose d'inouï ! Chaque plateau a dû préalablement être monté sur plate-forme avant la construction des décors, puis testé et approuvé. Ces scènes ont été très complexes. On a tourné avec des doublures en s’assurant que les effets spéciaux marchaient et que tout le monde était content, mais on a essayé de fonctionner avec le plus de prises de vue réelles possible. On a allumé de vrais feu sur le plateau mais Allan Poppelton et son équipe ont fait un travail fantastique. Je crois qu’on s'en est tirés avec un seul pansement pendant le tournage".

Pour rendre la situation encore plus angoissante, il y a bien sûr les enfants. Et ces deux-là ont assuré comme des pros. Pour Noah Cottrell, l’expérience s’est apparentée à un tour en parc d’attraction, à la fois amusant et absolument terrifiant. "Ma scène préférée est celle de l’ascenseur dans Jade Park", avoue-t-il. "C’était drôle. Il y avait un fond vert derrière nous avec le feu qui faisait rage. Mais la partie la plus effrayante a été ce petit dispositif étrange sur lequel on était et qui nous secouait, ce qui nous faisait hurler de peur. En fait, j’ai fini par avoir peur car c’était plutôt réaliste. Dwayne a cette réplique quand il me dit, 'Pour être courageux, avant il faut avoir un p’tit peu peur', ce qui m’a totalement inspiré".

Erik Nash, le superviseur des effets visuels chez Motion Picture Company (MPC), a eu pour mission de faire se confondre les prises de vue réelles et ses créations de flammes numériques. "À chaque fois qu’on a un fond vert aussi vaste que celui-ci, la difficulté vient de l’éclairage qui doit être tel qu’on s’attend à le trouver. Ici en l’occurrence, il y avait beaucoup d’effets des lumières sous la plate-forme vitrée émanant du feu qui brûle plusieurs étages en-dessous des personnages", admet-il.
"Il y a aussi le clair de lune censé briller à travers les fenêtres", poursuit le superviseur des effets spéciaux. "Il faut être capable de visualiser le résultat final et la lumière en fonction. Robert Elswit et son équipe ont fait un travail merveilleux avec l’éclairage du paysage et nous ont offert un joli éclat de feu. On a vraiment l’impression que les personnages sont cernés par les flammes".

Star Ferry à Vancouver 

Comme l'essentiel de l’action se déroule en intérieurs, l’histoire offre peu d’occasions de montrer des vues de Hong Kong même. La première scène d’action intense à se passer en extérieur est le braquage. Au départ, le scénario évoquait Will et Ben en train de manger dans un kiosque de nouilles dans une ruelle de la ville. Mais Bissell s’est dit que c’était une opportunité de pouvoir se servir de la ville comme arrière-plan et de relocaliser la scène sur le célèbre Star Ferry de Hong Kong, un bac qui dessert la baie. Il a soumis son idée au réalisateur qui s’est immédiatement fié à l’instinct de Bissell.

Mais la réalité a été moins conciliante. L’idée était de maquiller un bateau à Vancouver et d’y reconstituer un quai d’embarquement qui ne pourrait pas vraiment évoquer le Star Ferry, sans compter qu’il fallait y tourner une scène d’action, ce qui n’avait rien d’attrayant. D’ailleurs, très vite, Bissell a dit : "On ne peut vraiment pas faire ça, repartons sur l’idée des nouilles. J’étais assis et c’est alors que j’ai pensé en voyant un hangar, 'Pourquoi ne pas se servir du bord de ce hangar comme d’un quai et ne construire que le haut de Star Ferry ?' Je savais que si on pouvait mettre ça en place, on pourrait l’incorporer et filmer avec le terminal du ferry en arrière-plan. Ça restituerait l’impression de grandeur, surtout avec des prises de vue de Hong Kong par hélicoptère. On pourrait alors également conserver le contrôle sur ce que l’on veut et on n’aurait pas besoin d’avoir un bateau et de s’inquiéter des marées ni de l’amarrage ou d’autre chose. On n’aurait qu’à le remettre à sa place. Et ça a marché !"

Le Star Ferry a ensuite été ajouté au montage sous la direction de Holtorf Stratton. "Le plus gros problème pour le décor du ferry", annonce-t-il, "est qu’il a été filmé le long de la Fraser River de Vancouver, avec de vrais bateaux et trains tout autour. Il y a donc eu un gros travail de réduction du son au montage. On n’avait là qu’un quart du ferry ; on en avait construit juste assez pour y accueillir les acteurs principaux et quelques figurants; et on a ajouté numériquement la proue et la poupe. On a élaboré un modèle numérique à partir de références photographiques du légendaire Star Ferry et on s’est rendus à Hong Kong pour se documenter sur les matériaux de vrais bateaux. Puis des artistes d’ILM [Industrial Light & Magic, NdT.] et d’Iloura VFX Animation ont réalisé un modèle numérique du ferry que nous avons intégré à la scène".

Les stars et la deuxième équipe 

Ferry, cascade, scènes réelles avec du feu – ce ne sont que quelques-uns des exemples illustrant la démarche de Thurber pour SKYSCRAPER. "Faites les choses en grand ou ne faites rien", lance-t-il. "Oui, ça a été un défi au niveau technique et certainement aussi au niveau créatif. On a dû tourner la moitié des plans en décors naturels et le reste en studio, nous assurant que tout restait fluide au montage. C’était une grosse production avec de grands décors à une vaste échelle. Mais l’équipe technique a été incroyable. Mon rêve s’est réalisé en ayant Robert Elswit, le directeur de la photograhie oscarisé, pour tourner mon film, et avec Jim Bissell je me retrouvais avec l’un des plus grands chefs décorateurs au monde pour donner vie à cette histoire".

Pour la deuxième équipe, Tawson Marshall Thurber a choisi J.J. Perry, dont c’est là, la première occasion de réaliser après avoir gravi tous les échelons "Avant d’être dans le cinéma, j’étais dans l’armée et je n’ai jamais fait d’études de cinéma", explique J.J. Perry, "mais j’ai travaillé sur plus de 400 épisodes de télé et 150 longs métrages. Quand j’étais dans l’armée, je ne savais pas ce que je ferais de mon entraînement une fois revenu à la vie civile, mais je sais que ma place est ici. Un leader donne l’exemple et fait son possible pour mener son équipe à la victoire. Un bon chef sait quand diriger et quand se faire discret. J’ai eu beaucoup de chance sur ce film d’avoir une équipe prête à me suivre n’importe où, voire dans un bâtiment en feu".

Au départ, la deuxième équipe devait passer après l’équipe principale pour tout remettre en ordre mais le planning s’est avéré plus problématique et J.J. Perry s’est donc retrouvé avec plus de responsabilités que prévu. Heureusement, "Rawson s’est montré très précis dans ce qu’il voulait", reprend J.J. Perry. "Il a écrit le scénario, il pouvait donc visualiser le film et nous exprimer sa vision pour que l’on puisse lui donner forme. C’est un auteur-réalisateur merveilleux et talentueux. C’est extrêmement excitant de le voir à l'œuvre".

Pour avoir déjà collaboré avec Dwayne Johnson sur LE ROI SCORPION, J.J. Perry a aimé retravailler avec l’acteur. "C’est une perle rare", déclare-t-il plein d’admiration. "Je n'hésiterais pas à retravailler avec lui. Dwayne a été footballeur et comme il a pratiqué les sports collectifs, il connaît les rouages de la mise en scène et il sait ce que c’est que de travailler en équipe. De même qu’un diamant est constitué de milliers de facettes, une personne en possède elle aussi plusieurs. Il faut être capable de se contraindre à travailler avec tous ces aspects pour faire briller un diamant, et c’est en ça que je me sens proche de sa vision des choses".

Réalités virtuelles 

La possibilité de décrire ce qu’il imaginait au reste de l’équipe a beaucoup aidé Rawson Marshall Thurber, sachant que ce film se déroule en grande partie dans une réalité virtuelle. Grâce à sa longue collaboration avec le réalisateur, Dwayne Johnson savait qu’il pourrait se lancer en toute confiance dans ce tournage. Et cela s’est avéré d’autant plus important dans la scène de combat dans la sphère. La seule partie tangible du décor était le sol. Les acteurs devaient s’imaginer tout le reste. La scène a été filmée par cinq caméras sous des angles différents, sachant que leurs images apparaîtraient plus tard sur des écrans virtuels haute définition au moment du montage. Le résultat donne une séquence complexe, alliance magistrale d’action réelle et d'images infographiques.

Pourtant, "si on se fait aider par les bonnes personnes, tout est possible", insiste Holtorf-Stratton. "La technologie a énormément évolué. On avait l’habitude d’attendre environ 20 heures avant de pouvoir juger du rendu d’un plan ; maintenant c’est fait en 20 secondes. On peut donc juger des résultats beaucoup plus rapidement, ce qui permet aussi d’opérer des changements plus vite. Rawson s’est montré très ouvert à notre égard pendant la phase de montage ; on s’est rendus chez ILM pour discuter avec les artistes et s’il y avait une modification à effectue, on pouvait la faire. ILM a été très à l’écoute de ce que voulait le réalisateur. On a eu énormément de chance et on a adoré travailler avec eux pour ce film".

La musique du film 

Pour restituer les thèmes chers à SKYSCRAPER, Rawson Marshall Thurber a fait appel au célèbre compositeur Steve Jablonsky. "C’était fantastique de travailler avec Rawson sur SKYSCRAPER", avoue le compositeur. "Il est facile d’accès, vraiment créatif et il m’a donné plein d’idées. On a beaucoup parlé du style puisque Dwayne Johnson incarne un héros déchu, pas un super héros. Rawson et moi avons également discuté du rythme de la musique, de sa progression vers plus d’intensité et de la façon de communiquer une tension palpable au public. On voulait que la partition soit pleine d’énergie et maintienne l’attention des spectateurs sur l’écran".

"On souhaitait aussi que la musique soit la plus réaliste possible", poursuit le compositeur. "Le thème de la famille que j’ai écrit est le son d’une simple guitare, ce qui paraissait plus intime et convenait à l’histoire. Mais au fur et à mesure que l’atmosphère du film devient plus tendue, on commence à entendre des morceaux de guitares eux aussi plus tendus. On reconnaît le thème de la famille. J’ai pris plaisir à essayer des sonorités de guitare différents et à voir comment les tisser autour de la trame du thème principal, même dans les scènes les plus sombres et les plus intenses".

Une fois le tournage terminé, Rawson Marshall Thurber et Dwayne Johnson ont pris le temps de réfléchir au film créé par toute l’équipe et à ce qu’il représentait pour eux. Pour l’auteur-réalisateur : "Personne ne retourne dans un immeuble en feu pour sauver son iPad. La seule chose qui nous y pousserait est quelque chose ou quelqu’un qu’on aime, femme, fille, fils, mari, ou chien. On risque sa vie pour ceux qu’on aime. C’est le cœur de l’intrigue de SKYSCRAPER et c’est pour cette raison qu’on l’a fait".

"Dans le monde d’aujourd’hui, il y a soit les films de super héros, soit de grosses productions qui deviennent des franchises, soit des films commerciaux à regarder en mangeant du popcorn", conclut Dwayne Johnson. "Je sais de quoi je parle parce que j’en fais. Mais ce que j’apprécie avec SKYSCRAPER, c’est que c’est un grand film pour l’été, drôle et qui est censé l’être. Mais il y a aussi un côté brut et réaliste qui démarque le film du tout-venant. J’en suis très fier".

Copyright des notes de production @ UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE

  
#Skyscraper

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