Animation/Famille/Un film adorable, dynamique et joli comme tout, une belle réussite
Écrit et réalisé par Dean DeBlois
Avec les voix, en version originale, de Jay Baruchel, America Ferrera, Cate Blanchett, Gerard Butler, Kit Harrington, Craig Ferguson, F. Murray Abraham
Tiré des livres de Cressida Cowell
Produit par Brad Lewis et Bonnie Arnold
Long-métrage Américain
Titre original : How To Train Your Dragon: The Hidden World
Durée : 01h44mn
Année de production : 2019
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 22 février 2019
Date de sortie sur nos écrans : 6 février 2019
Long-métrage Américain
Titre original : How To Train Your Dragon: The Hidden World
Durée : 01h44mn
Année de production : 2019
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 22 février 2019
Date de sortie sur nos écrans : 6 février 2019
Résumé : Harold est maintenant le chef de Berk au côté d’Astrid et Krokmou, en tant que dragon, est devenu le leader de son espèce. Ils réalisent enfin leurs rêves de vivre en paix entre vikings et dragons. Mais lorsque l’apparition soudaine d’une Furie Eclair coïncide avec la plus grande menace que le village n’ait jamais connue, Harold et Krokmou sont forcés de quitter leur village pour un voyage dans un monde caché dont ils n’auraient jamais soupçonnés l’existence. Alors que leurs véritables destins se révèlent, dragons et vikings vont se battre ensemble jusqu’au bout du monde pour protéger tout ce qu’ils chérissent.
Bande annonce (VOSTFR)
Bande annonce (VF)
Ce que j'en ai pensé : le réalisateur Dean DeBlois fait honneur à sa trilogie (qui s'inspire de l'œuvre de Cressida Cowell) avec son DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ. Il veille au sens du rythme et propose des scènes d'actions dignes des grands films de fantasy.
Il y a une distinction nette entre les scènes de bagarre au sol et les scènes qui concernent l'évolution des dragons en vol. Ces dernières nous donnent une sensation de légèreté et de liberté, sans compter qu'elles sont magnifiques.
On retrouve avec un plaisir d'enfant les personnages qui ont marqué les opus précédents et on refait très vite à la dynamique qui les animent.
Les thématiques de l'amitié et de la continuité de la vie sont très présentes, mais il y aussi une volonté de dénoncer la violence envers les animaux et comment l'homme cherche souvent à tout détruire au lieu de comprendre ce qui l'entoure.
Le travail sur l'animation est superbe. Les couleurs, les détails, les expressions sont impeccables. Comment ne pas craquer pour la petite bouille de Krokmou et par tous les sentiments qu'il exprime sans parole ? Il est adorable et continue ici à charmer sans peine petits et grands.
En version originale, les acteurs font un super travail pour insuffler une personnalité bien reconnaissable à leurs personnages à travers leurs voix et leurs intonations.
Le méchant, Grimmel, représente une menace sérieuse et la voix de F. Murray Abraham participe à le rendre inquiétant.
Le scénario fait cohabiter humour et émotions pour nous entraîner dans une aventure qui est bien menée, attendrissante et avec des rebondissements en cohérence avec sa narration.
DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ est un film d'animation inventif, très beau visuellement et attachant par ses personnages et ses thématiques. C'est une belle réussite qu'il ne faut pas hésiter à découvrir sur un grand écran au cinéma pour en profiter au mieux.
Il y a une distinction nette entre les scènes de bagarre au sol et les scènes qui concernent l'évolution des dragons en vol. Ces dernières nous donnent une sensation de légèreté et de liberté, sans compter qu'elles sont magnifiques.
Les thématiques de l'amitié et de la continuité de la vie sont très présentes, mais il y aussi une volonté de dénoncer la violence envers les animaux et comment l'homme cherche souvent à tout détruire au lieu de comprendre ce qui l'entoure.
Le travail sur l'animation est superbe. Les couleurs, les détails, les expressions sont impeccables. Comment ne pas craquer pour la petite bouille de Krokmou et par tous les sentiments qu'il exprime sans parole ? Il est adorable et continue ici à charmer sans peine petits et grands.
En version originale, les acteurs font un super travail pour insuffler une personnalité bien reconnaissable à leurs personnages à travers leurs voix et leurs intonations.
Le méchant, Grimmel, représente une menace sérieuse et la voix de F. Murray Abraham participe à le rendre inquiétant.
Crédit photos @ Universal Pictures International France
DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ est un film d'animation inventif, très beau visuellement et attachant par ses personnages et ses thématiques. C'est une belle réussite qu'il ne faut pas hésiter à découvrir sur un grand écran au cinéma pour en profiter au mieux.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Comment
lâcher prise : Place au MONDE CACHÉ
L'auteur de
la saga DRAGON Dean
DeBlois adore porter à l'écran des récits exaltants, ponctués de vols
féeriques. Il est tout aussi attaché à faire en sorte que les univers
merveilleux nés de son imaginaire servent de toile de fond à des histoires
intimes et profondément humaines : ses personnages doivent trouver la force de
vivre en accord avec leurs convictions, avoir confiance en l'amour quand il se
présente et… apprendre à lâcher prise au moment opportun.
La trajectoire
d'Harold, Astrid et Krokmou, qui vivent dans l’un des villages vikings les plus
célèbres du cinéma, fait écho à des moments marquants de la propre vie de Dean
DeBlois et de celles de ses proches. Grâce à son goût pour l'aventure, son
imagination débridée et sa capacité à mettre en scène des moments de joie
intense comme de détresse, l'auteur et réalisateur a fait vivre ses personnages
bien au-delà de la salle de projection. Ils font désormais partie intégrante de
notre propre monde et séduisent de nouveaux fans qui apprécient la profondeur
émotionnelle et psychologique de la saga.
Depuis que
le spectateur a quitté les habitants de Beurk, le paisible village a été envahi
par des dragons stupéfiants et majestueux semant un peu la pagaille. La situation
actuelle, qui tape sur les nerfs des villageois et les ravit à la fois, n’est
plus viable. « Harold, l’éternel outsider, est
désormais le jeune chef de sa tribu », raconte le réalisateur. « Il
fait équipe avec Krokmou, le nouveau mâle dominant de la plus grande communauté
de dragons de la planète. Ils ont tous les deux été formés par Valka, mère
d'Harold, à l’art du sauvetage de dragons… et Harold s’est confectionné une
armure à partir des écailles de Krokmou. Ils passent leur temps à attaquer les
barges des chasseurs, pour libérer les dragons et les renvoyer vers leur île
surpeuplée ».
À présent que le chef viking le plus
improbable qui soit a vaincu le terrible Drago et enterré son père, Harold se
demande s’il a vraiment réalisé son rêve d’enfant d’une harmonie parfaite entre
les humains et les dragons. Très vite, cette utopie s’avère intenable… pour les
humains comme pour les créatures volantes. L’île bucolique est dangereusement
surpeuplée, et étant donné le très grand nombre de dragons qui foulent son sol
et investissent le ciel, le village autrefois paisible est au bord de la crise.
Mais une
menace encore plus terrible se profile à l'horizon. La visibilité accrue des
dragons a révélé l’existence de ces créatures magiques à des individus qui ont
des projets bien différents… Il semble que la liberté doit se payer au prix
fort. Dean DeBlois reprend : « En tant que jeune chef de tribu, c’est
à Harold que revient la charge de décider où les dragons doivent aller. Mais ce
qu'Harold craint par-dessus tout, c’est de ne pas être digne de son rôle sans
l’aide de la créature qui l’a sauvé et qui fait de lui ce qu'il est. Ce qu’il
ne voit pas, c’est qu’Astrid, résolument courageuse et douée, reconnaît ces
mêmes qualités chez lui et souhaite lui servir de partenaire afin qu’il puisse
aussi compter sur elle. Elle tente de lui montrer qu’il doit apprendre à lâcher
prise et estime qu’il ne devrait pas empêcher Krokmou de trouver sa propre voie
». Si le réalisateur a conçu le deuxième volet de la
trilogie comme un récit initiatique – où Harold, vilain petit canard obstiné,
devient un chef de tribu de plus en plus sage –, il savait que LE MONDE CACHÉ
explorerait l'amitié entre le Viking et Krokmou qui bouleverse le cours de leur
destinée commune. Lorsqu’on retrouve Harold, il est tiraillé entre son envie de
faire passer les besoins de son fidèle compagnon avant tout, et sa prise de
conscience qu’il va bien falloir un jour lâcher prise.
Le
producteur Brad Lewis, connu notamment pour RATATOUILLE,
revient sur sa participation à cette magnifique aventure : «
C'est un vrai bonheur de mettre en oeuvre une grande saga à la fois émouvante
et spectaculaire, et qui permette au spectateur de passer par toute une gamme
d'émotions. On a énormément de chance que les deux premiers opus aient
rencontré un tel succès… et je suis absolument ravi de participer à ce nouveau
chapitre si inattendu. Il s'adresse autant à ceux qui découvrent la saga qu'à
ses fans les plus chevronnés ». Brad Lewis souligne qu’il pratique
l’animation depuis longtemps et qu'il la défend comme moyen d'expression et pas
seulement comme genre. Il a d'ailleurs retrouvé une même conception chez
DeBlois. « LE MONDE CACHÉ est
une histoire d’amour à mi-chemin entre aventures grandioses et émotions sincères
», dit-il. « Dean a imaginé un univers
fascinant, où le monde caché des dragons est au coeur de l'intrigue. C’est à la
fois un récit énigmatique et une révélation. C’est un moyen de piquer la
curiosité des spectateurs mais aussi de stimuler leur imagination ».
La
productrice Bonnie Arnold, qui fait partie de l’équipe depuis les débuts de la
saga en 2006, se penche sur la situation de nos héros : « Le
passage à l’âge adulte d'Harold annonce son règne. C’est le plus progressiste
des Vikings, qui depuis longtemps souhaite la paix pour son peuple. Cependant,
tout ce qui le faisait rêver quand il était enfant a changé. Il commence à
comprendre que Krokmou est un animal sauvage, et que ses instincts le guident
vers sa destinée. C’est le chef de sa communauté de dragons, tout comme Harold
est le chef des Vikings ».
Bonnie
Arnold estime que les films DreamWorks Animation ont ceci de singulier qu'ils
savent mettre en scène des situations hors du commun. La productrice de TOY STORY et de TARZAN
considère que les meilleurs films, qu’il s’agisse
d’animation ou non, sont avant tout des histoires bien racontées. « La
complexité visuelle de la saga DRAGONS
contrebalance intelligemment la
simplicité et la beauté des histoires qu'elle raconte »,
note-t-elle. « C’est la meilleure version de
l’histoire universelle du petit garçon et de son chien : ce troisième opus
retrace cette amitié magnifique, racontée du point de vue d'Harold. Beaucoup de
gens se retrouvent dans cette trajectoire courageuse vers l’âge adulte ».
Chez
DreamWorks Feature Animation Group, chacun partage la passion de DeBlois pour
des histoires audacieuses qui prennent des risques. On doit la féerie des films
DreamWorks aux artistes et aux techniciens novateurs du studio de Glendale, en
Californie, qui savent mêler l’excellence artistique et l’innovation
technologique et plonger ainsi le spectateur dans des univers défiant
l’imagination. Réunissant une solide intrigue et des effets visuels hors normes,
LE MONDE CACHÉ est
l’une des œuvres les plus spectaculaires jamais produites par DreamWorks
Animation.
DeBlois sait gré à son équipe de
partager sa vision et aux techniciens de DreamWorks d’avoir mis au point les
outils de pointe lui permettant de réaliser son rêve. «
DreamWorks Animation a l’ambition de s’aventurer loin des standards habituels
de l’animation », note le réalisateur. «
Le studio cherche à repousser nos limites en matière de technologie et à
élargir son public. Il n’a pas peur de s’adresser à des spectateurs adultes, et
j’adore le fait que tous ceux qui travaillent chez DreamWorks aient gardé leur
âme et leur enthousiasme d’enfant et cherchent constamment à renouveler leur
manière de raconter une histoire et à exploiter de nouvelles technologies ».
LES
PERSONNAGES
L’appel
de la nature : Rencontre avec la Furie Eclair
Lorsque
Dean DeBlois a commencé à réfléchir à ce qui allait être le catalyseur du
changement dans ce nouveau volet des aventures de Krokmou et Harold, il s’est
demandé comment envisager l’âge adulte pour le dragon Furie Nocturne… qui
aspire à une vie loin des êtres humains. « Pendant
très longtemps, il a été le fidèle compagnon d’Harold »,
note le réalisateur. « Mais ce lien commence à se déliter à
mesure qu’il est attiré par l’appel de la nature, par son instinct et sa
maturité ». Afin de rester fidèles à l’histoire,
les scénaristes ont dû envisager l’inimaginable. « On
s’est demandé s’il était possible que leur relation périclite complètement,
pour qu’ils se retrouvent ensuite, plus proches que jamais ».
Lorsque
Krokmou fait la connaissance de la Furie Éclair (comme la surnomme Astrid), une
sublime dragonne blanche qui brille de mille feux et n’est guidée que par son
instinct, notre mâle dominant est soudain attiré par le monde sauvage dont elle
est issue, et où elle a bien l’intention de retourner. « Krokmou
est pris dans un conflit de loyauté, mais il est chaviré par son instinct »,
souligne Dean DeBlois. « À ses yeux, la Furie Éclair en est
le symbole ; elle lui offre une existence pleine d’innocence, à l’abri des
humains ».
Cet
épilogue a un goût amer pour les deux amis qui ont pris l’habitude de beaucoup
compter l’un sur l’autre. « Avant que Krokmou et Harold ne se
rencontrent, les humains et les dragons se considéraient mutuellement comme des
ennemis », explique Brad Lewis. « C’est
grâce à leur rencontre qu’ils ont influé sur leurs univers respectifs.
Désormais, c’est Krokmou qui, en tant que dragon dominant, tient le rôle
qu’Harold joue lui-même à Beurk. Ils explorent ce qui constitue l’habitat
naturel de chacun ; pour Krokmou, c’est une vraie vie de dragon, et pour
Harold, une véritable existence auprès des humains ».
Pour le
producteur, la Furie Éclair remplit deux fonctions : « Elle
rappelle que les dragons sauvages attaquent les humains quand ils en
rencontrent, et que quand on découvre l’amour, c’est à ce moment-là qu’on
trouve sa place. La Furie Éclair est une lionne qui ramène Krokmou vers sa
savane natale ».
Néanmoins,
DeBlois reconnaît que tout intrus semant la discorde au sein du tandem vedette
devait être à la fois attachant et spectaculaire. « La
Furie Éclair incarnait la promesse d’une famille et d’une propagation de
l’espèce de Krokmou », explique-t-il. «
Elle est là pour ramener Krokmou vers la nature, et donc vers son habitat
naturel. Pour faire en sorte que le spectateur ne prenne pas la Furie Éclair en
grippe, il fallait en faire un personnage charmant et singulier qui réussisse à
vaincre nos réticences. Cela se traduit en animation par des inventions
visuelles qui parlent malgré tout aux humains ».
En
élaborant le personnage de la Furie Éclair, l’équipe a dû surmonter plusieurs
obstacles. Il s’agissait notamment de savoir comment imaginer un dragon qui se
distingue de l’espèce de Krokmou. Les animateurs ont puisé dans les
caractéristiques des félins, en s’attachant par exemple à l’assurance, à l’élégance
et à l’agressivité des chats. Si le comportement de Krokmou s’inspire des
chevaux, des chiens et d’autres animaux domestiques, les animateurs souhaitaient
éviter tout anthropomorphisme pour la Furie Éclair. «
Alors que la Furie Éclair et Krokmou apprennent à se connaître, on souhaitait
exprimer qu’il y a chez eux attirance, curiosité et aussi un sentiment de
danger… toutes les étapes subtiles d’une relation en train de se nouer ».
Aux yeux de
Lewis, la Furie Éclair évoque les actrices hollywoodiennes les plus glamours : «
Il y a chez elle un peu de Julie Christie, d’Ingrid Bergman et de Grace Kelly
», dit-il. « La Furie Éclair est à la fois
agile, forte et insaisissable et a un point de vue très affirmé ». Il
incombait donc aux animateurs d’exprimer son esprit indomptable… visuellement. «
Pour nous, elle a l’élégance d’une lionne », reprend-il.
« On dépendait à 100% des regards, de la posture, et des réactions
physiques. Dean et Simon Otto, chef de l’animation personnages, ont collaboré
depuis le tout début pour mettre au point son langage ».
L’une des
scènes les plus emblématiques du film est aussi l’une des premières tournées :
le tout premier rendez-vous de Krokmou et de la Furie Éclair à la plage. Elle
se déroule sur les accords enjoués et romantiques du compositeur John Powell ;
la scène, rythmée par la musique, consiste en une danse. Tandis que Krokmou se
raccroche tant bien que mal à ses connaissances limitées du sexe opposé, il
doit solliciter l’aide de la personne qui l’aime le plus au monde : Harold. Krokmou
attire d’abord l’attention de sa bien-aimée en adoptant un comportement qu’il a
appris au contact des humains, et notamment du nouveau chef de tribu de Beurk.
« On s’est inspirés de l’histoire de Cyrano de Bergerac et
on y a insufflé beaucoup d’amour et d’affection »,
raconte Dean DeBlois. « Harold incite Krokmou à imiter la
parade de séduction qu’il a observée chez les dragons. Mais il s’agit là d’une
créature sauvage d’une rare beauté, qui s’attend à ce que Krokmou sache s’y
prendre, alors que lui est tout à fait novice dans ce domaine, et complètement
empoté. Harold, qui les observe, ne peut s’empêcher de se sentir mal à l’aise
pour lui ».
Alors,
qu’est-ce que peut bien faire un dragon totalement fou d’amour ? «
Krokmou n’a aucun point de repère », reprend DeBlois.
« Il est le dernier représentant de salignée, ce qui est assez triste. Détail
amusant : c’est ce qu’il a appris au contact d’un être humain – savoir dessiner
dans le sable – qui la séduit ».
Comme si
l’art imitait la vie imitant elle-même l’art, la proximité de la production
avec la dragonne fait écho à la découverte de cette créature insaisissable par
Krokmou. « Comme nous avons élaboré le
dispositif d’animation autour du personnage de la Furie Éclair dès nos premiers
essais, nous avons joué avec les proportions », explique
le réalisateur. « C’est une créature en constante
évolution et c’est un vrai plaisir pour nos animateurs de revoir la première
séquence où l’on fait sa connaissance en ayant à l’esprit tout ce qu’ils ont
appris entre-temps. Les nuances de ses réactions aux personnages ou aux
situations qu’elle rencontre continuent à évoluer, et c’est ce qui nous permet
de ciseler les touches subtiles de son comportement ».
Lewis ajoute : «
Cette reine glaciale s’adoucit progressivement à mesure que nos animateurs
apprennent à la connaître. C’était moins intentionnel que le fruit du hasard.
Mais à chaque instant, elle devient plus chaleureuse ».
Les
dragons et leurs cavaliers : Beurk sous le
commandement du général Harold
Si la Furie
Éclair est la protagoniste inédite la plus attendue de la saga, ce troisième
opus permet aux fans les plus aguerris, comme aux nouveaux spectateurs, de
retrouver les personnages chouchous du public, comme de nouveaux méchants
particulièrement terrifiants. Les créatures douées d’instincts très puissants
vivant sur Beurk sont aussi nombreuses que les dragons, mais par chance, leurs
pulsions animales sont canalisées par un ersatz de chef. Cette cohabitation va
bouleverser la vie sur l’île, et les villageois vont plus que jamais devoir
compter sur Harold. Les amis de celui-ci, un groupe de sauveteurs de dragons
désormais surnommés les Cavaliers Dragons, ont une toute nouvelle armure censée
refléter leur attachement à leur dragon. Sans doute considérée comme la Viking
la plus courageuse à avoir jamais foulé le sol de Beurk, Astrid (toujours
accompagnée de Tempête, son Dragon Vipère) est un fidèle soutien de Harold,
qu’elle a toujours encouragé et poussé à prendre confiance en lui. À ses côtés,
elle est une meneuse hors-pair, mais elle a su amener Harold à reconnaître le
courage de Stoïk la Brute tout en lui apprenant à se faire un nom et à devenir
l’homme dont les villageois avaient besoin. Bonnie Arnold explique : «
Harold est complètement sous le charme d’Astrid, mais quand Krokmou rencontre
lui aussi l’amour, il se sent rapidement négligé et se laisse distraire. Astrid
n’a de cesse de lui rappeler qu’elle est là pour lui… mais qu’elle n’attendra
pas éternellement qu’il recouvre ses esprits ! »
Pour
Cressida Cowell, cela fait longtemps qu’il est essentiel d’imaginer des personnages
féminins forts adorés ou admirés par ses lecteurs. «
Je voulais qu’on voie une femme qui n’hésite pas à montrer ses muscles et c’est
ce que j’adore chez Astrid », confie-t-elle. « De
même, Valka est un personnage intéressant car elle est à la fois cool et
évaporée. Ce n’est pas l’archétype d’une mère traditionnelle. Ce sont toutes
les deux des femmes fortes et c’est ce que je voulais. On en a besoin pour
l’avenir. Il faut que des filles incarnent des héroïnes au cinéma ».
Notre
militant du coin, Varek, accompagné de son dragon Bouledogre, de l’espèce
Gronk, vient de découvrir l’Étrigore carmin, un vieux dragon grincheux et
imposant muni de bois. Bien que ce soit assez rare chez son espèce, l’Étrigore
s’est pris d’affection pour le bébé de Bouledogre, Varedogre, jeune dragon pour
lequel Varek a été un père de substitution. D’après Lewis,
« Varek est très proche d’une figure maternelle ».
Toujours aussi fanfaron, Rustik le
Morveux (son dragon est Krochefer, un Cauchemar Monstrueux) cherche constamment
à contrebalancer son tempérament qui n’a pas grand-chose de Viking… Alors qu’il
ne sait pas vraiment se battre, il se vante en permanence de ses facultés…
imaginaires ! Cherchant à tout prix à capter l’attention de Valka, il se montre
obséquieux à l’égard du plus grand Cavalier Dragon que la Terre ait porté. «
Il manque toujours de panache et d’intelligence, mais pas de confiance en lui
», affirme Lewis. Au grand dam de Rustik le Morveux, son rival
Eret (son dragon est le Cranecrusher de Stoïk), est devenu l’adjoint auprès
d’Harold et continue à briser le coeur de ses innombrables fans.
« Dans l’esprit de Rustik, il est Eret… enfin, une version clownesque du
personnage ! », s’amuse Lewis.
De leur
côté, les jumeaux narcissiques Kranedur et Kognedur (leur dragon se nomme Pète
& Prout, un Hideux Braguettaure) continuent à être en rivalité. Kranedur se
considère comme le conseiller d’Harold, cherchant à le préparer à devenir le
chef accompli de Beurk… autrement dit, très loin de lui. Extrêmement critique,
tout en étant égocentré, Kranedur n’a pas du tout les pieds sur terre…
La moitié
de Kranedur, Kognedur, est toujours aussi prétentieuse, totalement centrée sur
elle-même et inconsciente du danger, selon le réalisateur. Accidentellement
abandonnée au cours d’une mission, elle a été faite prisonnière par Grimmel qui
représente la plus terrible menace pour Beurk. Comme tous ceux qui passent plus
de dix secondes en compagnie de Kognedur, Grimmel ne va pas tarder à comprendre
qu’il a commis la plus grossière erreur de sa carrière de méchant. Après s’être
vantée du nombre de ses prétendants, Kognedur agace tellement Grimmel qu’il
finit par la libérer.
La mère
d’Harold, Valka (son dragon est Stormcutter, un Jumper), fait bénéficier aux
habitants de l’île de ses nombreuses années d’expérience comme sauveteuse de
dragons. Depuis un an, elle initie nos jeunes Vikings à l’art de sauver les
dragons. « Valka incarne une coach et une
confidente discrète pour Harold », indique DeBlois. «
C’est elle qui initie cette quête pour trouver un nouveau havre de paix, mais
elle sait que l’avidité des hommes est plus forte que tout ».
Quand
Harold a perdu Stoïk, le puissant forgeron Gueulfor (son dragon est Grump, un
Ramolave) s’est conduit comme un père pour lui. Gueulfor a longtemps initié
Harold aux traditions des Vikings et il a été le premier à lui venir en aide.
Il s’aperçoit que ce jeune homme pas très costaud ne se comportera jamais en
mâle dominant… mais il est suffisamment malin pour comprendre que c’est
justement ce dont les Vikings ont sans doute besoin. Comme le formule Lewis, «
Harold parvient à imposer progressivement son point de vue ».
Mais c’est
indéniablement Grimmel, chasseur de dragons ayant consacré toute sa vie à
suivre la trace des Furies Nocturnes pour réduire à néant cette race de dragons
réputée très dangereuse, qui représente la plus grande menace pour l’île et ses
dragons. Grimmel connaissait bien Stoïk, envers lequel il éprouvait un profond
respect, notamment en raison de ses tentatives initiales d’élimination des
dragons et de préservation de l’espèce humaine.
La
véritable raison pour laquelle Krokmou est orphelin selon Grimmel, «
c’est parce que seul un dragon mort est un bon dragon », note
le réalisateur. « C’est lui qui pousse les dragons à
quitter notre monde. Grimmel (son dragon est un Agrippemort) incarne le
complexe de supériorité poussé à son paroxysme et refuse de laisser les dragons
– des vermines à ses yeux – coexister avec les humains ».
«
Quand il se rend compte que l’un d’entre eux a survécu – entre les mains d’Harold
–, Grimmel compte bien tuer Krokmou », poursuit
DeBlois. « Il se promet de donner une leçon à
ce garçon – bien déterminé à imposer une coexistence pacifique – sur les rapports
entre humains et dragons et à lui prouver que les humains n’ont pas à partager
leur monde avec ces créatures. Lorsqu’il s’aperçoit qu’Harold a appris à Stoïk
que les dragons pouvaient vivre librement parmi les humains, il estime qu’il
s’agit d’une idée néfaste. Et il est bien décidé à l’étouffer avant qu’elle ne
fasse des émules ».
Dans l’esprit des auteurs, Harold et
Grimmel sont construits radicalement à l’opposé l’un de l’autre, et
représentent l’harmonie face à l’intolérance. “Grimmel
considère les dragons comme des créatures à dompter et à exterminer”,
explique Lewis. “Harold les voit comme des êtres
pourvus d’un coeur et d’une âme, tandis que Grimmel estime que la disparition
de tous les dragons serait le début d’un monde meilleur”.
LES
VOIX DE DOUBLAGE
Comédiens
chevronnés et nouveaux venus. Une histoire incarnée.
Jay
Baruchel, qui prête sa voix à Harold depuis plus de dix ans, évoque la fin de
cette grande aventure et la trajectoire de ces personnages qui font désormais partie
de sa vie. « Outre les trois longs-métrages,
j’ai participé à la série télé pendant sept ou huit ans »,
dit-il. « J’ai campé ce personnage pendant
des centaines d’heures et plus de dix ans. Il y a beaucoup de gens qui
travaillent toute leur vie et qui n’ont pas la chance de participer à un projet
aussi marquant que cette trilogie – sans même parler des trois films réunis !
C’est une grande chance ».
«
Le public adore ces films », poursuit-il. «
Il s’en est emparé et s’y est projeté, qu’il s’agisse de se déguiser comme les
personnages ou de s’inspirer du graphisme et des couleurs de cet univers. Nos
fans considèrent les films et la série télé comme un univers à part entière et ils
ont le sentiment d’en faire partie. C’est le rêve de n’importe quel artiste de
créer une oeuvre qui résonne autant que le monde de DRAGONS. Je n’aurais jamais pu prévoir un
tel engouement et je ne l’oublierai jamais. Je suis très fier que nous ayons
réussi à faire passer un message de tolérance à l’égard de tous ceux qui sont
différents : les gens qui ne sont pas comme tout le monde ont, eux aussi, des
choses à dire et peuvent trouver leur place dans le monde ».
Il n’y a
pas que les comédiens, dont c’est ici l’ultime rencontre avec l’univers de DRAGONS, qui doivent lâcher prise… Baruchel
s’identifie en effet au sentiment d’abandon et d’espoir de son alter ego. «
Harold comprend, en lisant une inscription sur le mur, que Krokmou est amoureux
et il lui faut l’accepter », indique l’acteur. «
C’est un élément qui poussera Harold à s’interroger : "Tout ce que je fais
pour Krokmou, au fond, c’est dans son intérêt ou dans le mien ?" Et si
c’est dans son intérêt, il doit alors s’effacer. C’est très difficile parce que
Krokmou et lui sont très proches et que leur relation s’est consolidée au fil
du temps : au départ, Harold a tenté de tuer Krokmou sans y parvenir puis l’a
sauvé et soigné. C’est très difficile de renoncer à une telle proximité. Les
dragons n’ont fait qu’enrichir Harold ».
Les
collaborateurs de DeBlois ne seront pas les seuls à regretter le capitaine du
vaisseau… « Dean est l’un des plus grands
artistes actuels », s’enthousiasme Baruchel. «
Il déborde d’imagination et il n’hésite jamais à exprimer ses sentiments. Il
adhère à tous les beaux messages véhiculés par nos films. C’est un romantique
qui s’attache à ce qu’il y a de bon chez les gens. C’est aussi un conteur hors
pair. Grâce à son empathie pour les autres et à sa capacité à rendre un récit
captivant, les films sont exceptionnels ».
Tandis
qu’Harold commence à reprendre les rênes autrefois tenus par Stoïk, celui qui
rejetait hier tout l’héritage de son père comprend désormais mieux l’ancien
chef de Beurk… et le rôle qu’il doit jouer en tant que nouveau dirigeant. «
Harold doit, du jour au lendemain, prendre des décisions cruciales pour
l’avenir de Beurk », affirme Baruchel. «
Je ne pense pas qu’il pourrait y parvenir sans s’imprégner des conseils de son
père ou partager son état d’esprit. Il fait alors des rêves où il revoit son
père lui prodiguer des conseils avisés qui l’aideront à faire les bons choix.
Même si son père n’est plus là en personne, il est encore très présent. Toute
sa vie, Harold a dû se débattre avec l’héritage de son père. Dans le troisième
opus, il l’accepte enfin ».
Si Harold a
toujours compté sur Astrid pour l’aider à prendre les bonnes décisions, la
Viking la plus courageuse de Beurk tient particulièrement à son indépendance.
S’agissant du personnage, son évolution – l’ancienne guerrière nomade est
devenue chef des Cavaliers Dragons – est un motif de fierté pour son
interprète. America Ferrera s’explique : «
Astrid a toujours su rappeler à Harold qui il est. Dès qu›il doute de sa
capacité à diriger et à passer à l’action, Astrid rappelle à Harold de quoi il
est capable et le rassure en lui disant qu’il n’a pas à imiter son père. Il
fera de son mieux – et c’est largement suffisant ».
De toute
évidence, la comédienne a toujours apprécié que son personnage ne soit pas
qu’un simple faire-valoir. Bien au contraire, il s’agit d’une jeune femme qui
se repose autant sur la solidarité entre ses amis et les dragons que sur son
point de vue. « Astrid est farouchement
indépendante et elle se fixe ses propres objectifs »,
souligne America Ferrera. « C’est ce que j’ai toujours aimé chez
elle. Elle n’est pas là pour jouer les utilités. Elle a ses propres ambitions. C’est
la guerrière la plus pugnace qui soit et elle est toujours prête à partir au combat
».
La
comédienne a contribué à esquisser la personnalité de l’une des héroïnes de
cinéma les plus adulées au monde : à ses yeux, c’est son mélange d’indépendance
et de compassion qui lui a valu les faveurs du public. «
Les garçons comme les filles adorent Astrid grâce à esprit combatif »,
dit-elle. « Elle ne doute pas de ses capacités
et de son pouvoir. Elle se donne toujours les moyens d’obtenir ce qu’elle veut.
Elle ne se laisse influencer par personne et elle sait ce qui compte à ses
yeux. Elle connaît ses forces et elle les assume sans problème. J’ai le
sentiment que c’est formidable pour les filles et les garçons de s’attacher à
un personnage féminin comme celui-là au cinéma. Pour Astrid, il faut choisir la
voie de l’amour et tâcher d’être le plus généreux possible, même si c’est
parfois très difficile ».
Tout comme
ses partenaires, America Ferrera a été sensible aux évolutions artistiques
considérables de ce nouvel opus. « C’est bluffant, fascinant et magnifique
», reprend-elle. « La technologie a tellement évolué
depuis le début de cette trilogie que les possibilités de dépeindre cet univers
semblent désormais infinies. Quand on découvre enfin le Monde Caché – le
berceau des dragons –, on est tout simplement saisi par sa beauté ».
America
Ferrera a été autant séduite par les exploits artistiques que par la richesse
de l’intrigue de la trilogie. C’est ce qui l’a poussée à accepter de prêter sa
voix à Astrid sur la durée. « C’est formidable de se rendre
compte qu’il y a avant tout un message profondément humain au coeur de cet
univers », dit-elle. «
Ce qui m’a toujours plu dans cette saga, c’est qu’elle ne néglige pas ce que
ressentent et comprennent les plus jeunes spectateurs. Elle a toujours joué sur
plusieurs registres – humour, aventures et action – et elle a constamment été
nourrie d’authentiques histoires amoureuses, de deuils et d’expériences de vie
en général ».
Tout comme
ses partenaires, Christopher Mintz-Plasse vit avec son personnage depuis de
nombreuses années. « La saga DRAGONS a changé ma vie »,
reconnaît-il. « Ce n’était que mon deuxième rôle
et cela fait onze ans que ça dure ! J’ai participé à beaucoup de films
d’animation depuis le premier DRAGONS.
C’est un pan important de ma vie et je n’aurais jamais décroché LES TROLLS ou L’ÉTRANGE POUVOIR DE NORMAN et
les différentes séries télé sans DRAGONS ».
Si les
citoyens de Beurk ont considérablement évolué depuis qu’on les a laissés, nul
n’est aussi fiable et simple que Varek. «
S’il y a bien un personnage qui n’a pas évolué, c’est Varek »,
s’amuse le comédien. « Il est toujours terrorisé et
enthousiaste lorsqu’il voit de nouveaux dragons. Quand ça lui arrive, il ne
peut s’empêcher de pousser un cri perçant ! Varek est en quelque sorte le
scientifique des Vikings. Quand tous les habitants sont en train de se battre,
il préfère passer son temps à se documenter sur les dragons ».
Pour
comprendre pourquoi les fans s’attachent autant à son personnage, Mintz-Plasse
estime que c’est parce que ce Candide des Cavaliers Dragons nous montre
l’aspect positif de nos rapports avec ces créatures adorées. Quand on a fait la
connaissance du meilleur ami de Stoïk, Gueulfor, il s’agissait d’un Viking
têtu, convenant avec Stoïk qu’il fallait s’en tenir aux principes d’autrefois.
Mais à mesure que Gueulfor a évolué, on a découvert un homme généreux et bourru
qui n’avait plus rien à voir avec le type froid d’hier… et qui est devenu un
confident et un véritable mentor pour Harold.
Craig
Ferguson évoque l’évolution du personnage : «
Gueulfor a appris à rester ouvert. Tandis que le monde a changé, il a su
accompagner cette évolution – accepter de renoncer à des idées archaïques pour
en adopter de nouvelles que lui suggèrent les jeunes. Si on n’est pas ouvert
aux changements qui se produisent dans le monde, on n’y a plus sa place. Au départ,
Gueulfor détestait et craignait les dragons. Au fil des péripéties de la
trilogie, il a fini non seulement par accepter les dragons, mais aussi par les
aimer. Il y a sans doute là des leçons utiles à tirer pour chacun d’entre nous
».
À présent
que Stoïk est parti à Valhalla, Gueulfor est devenu, selon les termes de
Ferguson, « une sorte d’oncle ou de grand-père
un peu naïf pour Harold. Tandis qu’Harold mûrit, j’ai le sentiment qu’à
l’inverse Gueulfor incarne davantage l’idiot du village. Ça arrive quand on
prend de l’âge. On se rend compte que les gens que nous rêvions d’être lorsque
nous étions jeunes ne sont pas plus intelligents que soi. Eux aussi se
contentent de spéculer ».
Même s’il
s’est engagé dans l’aventure à partir du deuxième opus, Kit Harington est
membre à part entière de la famille DRAGONS.
Son personnage, Eret, fils d’Eret, est la preuve même que tout le monde – ou
presque – peut changer. Pour Harington, «
Alors qu’Eret était l’ennemi juré d’Harold, et cherchait à piéger les dragons,
il est désormais un homme généreux qui tente de protéger ses hommes. À travers
lui, on découvre que grâce à l’éducation, un jeune en colère peut canaliser sa
rage en énergie positive pour protéger ses camarades. Cette saga en dit long
sur la manière dont nous considérons notre prochain ». Il
ajoute : « J’espère que le spectateur
éprouvera une vraie satisfaction à voir se conclure ce périple que nous avons
parcouru avec ces personnages. J’espère aussi que le public qui suit la saga
depuis le premier chapitre aura le sentiment d’avoir évolué parallèlement à nos
personnages. Quant à ceux qui découvrent cet univers, et qui n’ont pas vu les
deux premiers opus, de formidables découvertes les attendent ».
S’agissant
de l’ennemi d’Harold et de Krokmou, la production a fait appel à un acteur
oscarisé. Loin des méchants qu’Harold a affrontés par le passé, Grimmel est
animé par une foi inébranlable en sa propre logique qui le rend terriblement
dangereux. En maniant cette arme connue sous le nom d’Agrippemort, il s’est
imposé comme l’homme le plus puissant de l’univers de DRAGONS. « Grimmel
est un type extrêmement passionné, ce qui le rend séduisant »,
explique F. Murray Abraham. « Mais c’est une passion
malveillante. Il estime que le monde n’est fait que pour une seule espèce et,
bien évidemment, il se trompe sur toute la ligne. Malheureusement, c’est un
point de vue partagé par pas mal de monde. Il est du genre à se dire « Mes
convictions sont les meilleures et elles seules comptent. Je sais ce qui est
bon pour vous, malgré vous ! Je suis prêt à tout pour mettre en oeuvre mes
projets pour le monde". En réalité, ce n’est pas pour le monde. C’est pour
servir la vision très personnelle qu’a Grimmel du monde ».
Quand on
sait qu’Abraham est un nouveau venu dans l’univers de DRAGONS, force est de
constater qu’il est tout aussi investi que ses partenaires les plus chevronnés.
Il déclare : « Ce film raconte qu’il faut écouter
son coeur en toute liberté et que l’amour triomphe, même si on doit se résoudre
à laisser ses enfants voler de leurs propres ailes. C’est une histoire qui
parle d’indépendance – et il ne s’agit pas que de l’indépendance des êtres
aimés, mais aussi de ceux qui les aiment. C’est une introspection à la fois
sérieuse et drôle de nos émotions. Ce film me touche beaucoup. Au cours d’une
projection privée, plusieurs de mes invités étaient en larmes. C’est une oeuvre
réussie et je suis fier d’y avoir participé ».
Même si, de
toute évidence, la plupart des personnages disparus n’ont pas vocation à
ressurgir ici, l’univers de DRAGONS réserve
bien des surprises… Alors que Stoïk la Brute est mort dans DRAGONS 2, le personnage accompagne malgré tout
Harold dans ce nouvel opus. Gerard Butler raconte sa trajectoire : «
Stoïk était emblématique des idées les plus conservatrices de son peuple. Il était
adepte de la loi du talion et c’est dans cet esprit qu’il a élevé son fils. Alors
qu’il était autrefois un exemple d’impatience et d’intolérance, il a su transmettre
sagesse et générosité à Harold lorsqu’il a évolué. Il a été ému par la
perspective de son fils sur son peuple. Tout au long de ce troisième chapitre, on
découvre l’histoire des Vikings et on perçoit la sagesse de Stoïk ».
Butler rejoint ses partenaires en
évoquant sa propre évolution : « Avec DRAGONS,
j’ai vécu une véritable expérience qui dépasse le simple cadre d’un film »,
dit-il. « Je me suis considérablement
enrichi en participant à ces projets. Ils sont à la fois drôles et émouvants et
la fin de la trilogie est vraiment à la hauteur. Tout ce que nous avons appris
au fil de ces récits permet au spectateur de vivre le périple de nos
personnages – et le dénouement est à la fois réconfortant, émouvant, bouleversant,
tendre et drôle. Je n’ai pas suffisamment de qualificatifs pour parler de ce que
j’ai ressenti en découvrant LE MONDE CACHÉ ».
LE
STYLE VISUEL
Efficacité
et méthodologie : La création de la magie
Alors que
le sanctuaire où Valka vivait – l’oasis d’Ice Beast – était une grande serre
entourée d’une couche de glace, le monde caché du Caldera est la demeure
ancestrale des dragons. C’est là, dans ce réseau de chambres et de tunnels qui
quadrille toute la Terre, que ces majestueuses créatures nées de la vapeur, de
la chaleur et du magma issu des entrailles de la Terre, ont toujours vécues.
À l’époque d’Harold, ils ont fini par
s’aventurer à la surface, dans le monde des hommes… et se sont attiré des
ennuis. Faire découvrir l’univers du Caldera et élaborer toutes les séquences
composant le dernier chapitre de cette trilogie s’est avéré une tâche aussi
ardue que passionnante. Après avoir passé près d’une décennie dans le monde de
Beurk et des dragons, l’heure est à la réflexion pour DeBlois, qui évoque à nouveau
les innombrables décisions scénaristiques qu’il a fallu prendre pour élaborer
et construire cet univers gigantesque, et la multitude de voix qu’il fallait
porter à l’écran. « Les histoires, ce sont finalement
des équations émotionnelles très précises de 90 minutes »,
réfléchit-il. « Chacune de ces intrigues se
caractérise par sa propre intensité et ses relations entre les personnages bien
particulières, et cela fait émerger de nouvelles idées que l’on doit choisir de
garder ou non. Nous sommes entièrement au service de l’histoire, si bien que
toute critique constructive est un défi que je me pose : est-ce que cette idée
me plaît ou pas ? Estce que cette idée permet de rehausser l’intrigue… ou
est-ce qu’elle l’amoindrit ? Ce sont des questions que nous devons nous poser ».
Bien que
DeBlois se soit investi dans cette saga pendant dix ans, il s’avoue assez
détendu quant à l’évolution de sa trilogie. « La
fin de l’histoire nous offre des réponses, et le voyage initiatique de Krokmou
touche à sa fin. Il est passé du statut d’acolyte animalier – et de dangereuse
créature devenue adorable peluche – à celui de compagnon fidèle et loyal.
Pour le
réalisateur, le cinéma d’animation est un art qui se nourrit de répétitions et…
qui récompense les plus patients. « Tous les éléments de l’histoire sont
scrutés de très près et on prend beaucoup de temps pour envisager différentes
possibilités et faire des expérimentations qui s’avèrent souvent fructueuses »,
explique DeBlois. « À partir du moment où l’on
commence à réaliser les story-boards, on est confrontés à des problèmes de
rythme ou de rapports entre les personnages. Et dès que l’on passe à l’étape
suivante, celle du montage, ce sont encore d’autres questions et
rebondissements (qui sont autant de problèmes que de solutions) qui surgissent
». Il marque une pause, avant de renchérir : «
Je pense que le plus gros défi quand on fait un film d’animation, c’est d’être
constamment au diapason de l’histoire ». Lewis
soutient que le plus grand luxe de la production a résidé dans son processus de
fabrication et sa méthodologie. « Dean peut se permettre de changer
des idées dans le scénario », dit-il. «
Il peaufine le moindre message qu’il veut faire passer et la moindre émotion au
fil de ses expérimentations. Puis, il continue à les travailler pendant le
tournage. De l’étape de l’écriture jusqu’à l’animation et à l’enregistrement
des voix de doublage, la réalisation de ce film m’a donné le sentiment de voir
une rose s’épanouir ».
Pour Cressida Cowell, auteure du
phénomène des « Dragons », le fait de voir cette oeuvre chère à son coeur
s’animer à l’écran a été cathartique. Elle salue le professionnalisme de
DeBlois : « C’est très rare que la même
personne réalise les trois films d’une trilogie d’animation car ils prennent un
temps fou à se faire », remarque-t-elle. «
On a eu une chance extraordinaire d’avoir un artiste à l’imagination aussi
fertile aux commandes, capable de raconter une histoire visuellement et à
travers les émotions. Dean est aussi doué en matière d’action que de scènes
intimes. C’est aussi lui qui a écrit les trois films ». Elle
marque une pause, puis reprend : « Nous sommes aussi accompagnés par DreamWorks,
visionnaire dans le domaine de l’animation. J’ai toujours eu le sentiment,
depuis le premier jour, qu’ils sont capables de faire advenir l’impossible.
C’est ce que j’adore au cinéma ».
Révolutionner
l’ombre et la lumière :
Dreamworks
Animation présente MoonRay
Un
long-métrage d’animation est composé d’environ un demi-milliard d’images
numériques : les films de Dreamworks Animation reposent donc en grande partie
sur la technologie. Dans certains passages de DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ, il y
a plus de 100 000 images numériques pour un seul plan. Ce travail colossal est
géré par un processeur situé sur le campus de Dreamworks à Glendale, qui
héberge 48 000 noyaux de traitement d’image.
Pendant
bien trop longtemps, l’éclairage a restreint le potentiel des films d’animation,
même dans un studio à la pointe de la technologie. “À
présent, nous disposons d’un outil puissant pour la phase finale, ce qui nous
permet de tenir la promesse de créer des mondes gigantesques, remplis de décors
splendides et luxuriants et de personnages beaucoup plus nombreux que ce qu’on
avait pu produire auparavant”, explique Dean DeBlois. “Les
choses qu’on devait recommencer à chaque prise antérieurement sont désormais devenues
d’une simplicité inouïe”.
Le
réalisateur ne tarit pas d’éloges sur MoonRay (marque déposée), outil de
ray-tracing révolutionnaire mis au point par les créateurs de DreamWorks, dont
la fonction consiste à créer l’éclairage des animations en temps réel. C’est un
dispositif remarquable qui mesure la luminosité dans le monde réel et la façon
dont les formes se réfléchissent sur les tissus et les surfaces, puis injecte
des milliards de rayons lumineux dans une scène pour reproduire le jeu d’ombre
et de lumière qui se produirait dans le monde réel. C’est cette étape du
processus d’animation qui donne vie aux images. Dean DeBlois détaille le
processus : “MoonRay, c’est un outil avancé qui réalise
l’éclairage du film, c’est-à-dire la dernière étape de sa production. Pendant
la prépa de DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ,
il n’était pas censé être prêt avant quelques années. Les techniciens ont reçu
pour mission de faire tout leur possible pour que l’outil soit disponible.
MoonRay nous a permis de créer des images définitives d’une richesse
incroyable, tant en matière de complexité que de subtilité”.
Pour
DreamWorks, c’est la première fois qu’on découvrira à l’écran un nouveau
processus qui s’appuie sur deux outils très puissants : l’outil d’animation
Primo et MoonRay, le premier outil de ray-tracing. Grâce à ce processus,
Dreamworks s’impose comme une entreprise plus souple, capable d’innover et
d’évoluer dans des domaines qui seront visibles pour les spectateurs.
Les producteurs et Dean DeBlois sont
fiers d’affirmer que l’ambition qu’ils avaient pour cette aventure épique n’a
fait que croître à mesure qu’ils découvraient cet outil fascinant. «
À présent, nous pouvons traiter un grand nombre de personnages et nous pouvons
aussi travailler sur les détails les plus riches et les plus complexes de nos
dragons », déclare le réalisateur avec fierté. «
Avant, on devait éviter tout ce qui était feuillages
fournis et luxuriants, mais dorénavant nos personnages peuvent marcher à
travers les fougères ou frôler les branches des arbres sans le moindre effort.
Cela nous a procuré une liberté incroyable ».
Le feu : Une
avancée technologique majeure
MoonRay
permet de rendre les détails plus nets et offre la possibilité aux artistes de
dessiner de nouveaux éléments, mais dans LE MONDE CACHÉ, il a surtout permis de
créer du feu avec un rendu des plus réalistes pour la toute première fois. Non
seulement les dragons rugissent et crachent du feu, mais de nombreuses scènes
dans Beurk et le Nouveau Beurk sont éclairées par des éléments enflammés : des
bougies, des torches, le feu des dragons et même un lustre.
Le
superviseur éclairage Pablo Valle savait depuis le début de la saga qu’il pouvait
s’agir d’un défi impossible à relever sur le campus de Dreamworks. Avant
MoonRay, les artistes créaient le feu en utilisant des lumières rouges, jaunes
et oranges, au lieu de composer un "véritable" feu. « On a essayé d’imiter le feu à l’aide de plusieurs techniques, mais
cela n’a jamais produit un effet aussi réaliste que ce qu’on aurait souhaité », reconnaît Pablo Valle.
En
revanche, avec MoonRay, le "time to first pixel" (c’est-à-dire le
temps nécessaire pour que l’artiste voie le premier pixel apparaître et qui
mesure la vitesse à laquelle une image est créée) est quasi-instantané. « Cette petite révolution permet aux artistes de se concentrer sur
leur art », explique Pablo Valle. « On change d’état d’esprit. On peut expérimenter de nouvelles
pistes. Cette vitesse nous a vraiment ouvert un univers radicalement nouveau ».
Le
département des effets visuels commence par mettre au point une simulation,
puis l’équipe en charge de l’éclairage donne vie à l’image. Le résultat est un
feu réaliste qui danse et vacille comme dans la réalité. « On obtient de la couleur, des mouvements tout en subtilité, qui
donnent franchement l’impression que le feu est vivant », décrit Pablo Valle. « La scène est extrêmement
convaincante grâce à ce feu ultra-réaliste, tant du point de vue des couleurs
que des ombres qu’il projette ».
De
vastes espaces et des paysages hors du commun
Grâce
à la puissance technologique de MoonRay, la vision époustouflante de Dean
DeBlois a pu être concrétisée avec plus de force encore dans le dernier opus de
la trilogie. C’est particulièrement flagrant dans les environs du Monde Caché
de Caldera, avec ses cascades et ses feuillages éclatants, ainsi qu’à Beurk,
perché à 15 000 mètres d’altitude au milieu des nuages imposants et des arbres
immenses.
«
Ces environnements sont beaucoup plus vastes
que tout ce qu’on a fait jusque-là », rappelle Dave Walvoord.
« MoonRay nous permet de mettre absolument tout
ce qu’on veut dans cet univers. C’est formidablement stimulant pour les
collaborateurs de création ».
Pour
illustrer l’envergure du film, on peut citer la scène qui se déroule dans le
Hall de Beurk, où Harold et Astrid rassemblent leur peuple. On y voit presque
deux cents personnes qui dinent ensemble, arborant parfois des barbes et des
fourrures, des éléments qui nécessitent de grandes ressources informatiques.
Dans cette seule scène, il y a plus de 150 tasses, 200 cuillères et bols, 350
pommes, 10 000 cailloux et 60 000 brins de paille. En outre, la caméra s’attache
à un groupe de protagonistes qui traversent la foule. Autrement dit, chaque
personnage qui apparaît à proximité de ces protagonistes doit être représenté
dans les moindres détails. C’était tout simplement impossible de « tricher » en
utilisant des personnages avec des résolutions plus basses.
« Ce sont des défis d’une grande complexité », explique Dave Walvoord. « On voulait repousser les limites au niveau du nombre de
personnages représentés dans un seul plan, de leurs vêtements et leurs rapports
avec le monde qui les entoure. Je n’ai jamais travaillé sur un film avec un tel
niveau de difficulté ».
Les
dragons dans leurs moindres dEtails : La conception de 65 000 dragons et 68
millions de champignons
En
étroite collaboration avec le directeur de la photographie oscarisé Roger Deakins,
Dave Walvoord et l’équipe des effets visuels ont réussi à créer des scènes
détaillées sans pour autant être dans un excès susceptible de lasser le public.
Ils ont travaillé avec Pablo Valle et l’équipe de l’éclairage pour accentuer
certains éléments et attirer l’attention des spectateurs sur ce qui est important.
C’est un problème plutôt agréable pour un artiste : être capable de créer des
images tellement réalistes qu’elles doivent imiter le monde réel.
La
liberté artistique apportée par MoonRay est visible non seulement dans les
scènes de grande ampleur, mais aussi dans d’infimes détails tout au long du
film. Par exemple, il y a 2000 caractéristiques uniques pour les personnages :
cheveux, vêtements et accessoires. Dans le village de Beurk, l’atelier du
forgeron contient à lui seul 1097 accessoires et outils uniques. Il y a même
756 clous dans la maison d’Harold.
MoonRay permet de mettre en
valeur des détails complexes. Par exemple, l’armure d’Harold est composée de
3620 écailles de Krokmou. Dans le premier opus, il ne pouvait y avoir que huit dragons
dans une même scène, sans quoi le système plantait. Cette fois, il y a plus de
65 000 dragons au cours d’une scène dans le Monde Caché de Caldera – c’est la
scène où il y en a le plus de tout le film. On ne peut qu’être fascinés par les
68 millions de champignons et les 79 millions de coraux de la Caldera.
LA
MUSIQUE
Savourer les
sons : Les compositions du film
Dans le
studio 1 des studios Abbey Road à Londres, connu dans le monde entier, Dean
DeBlois a réuni le compositeur de la trilogie John Powell et les 98 musiciens
de l’orchestre – un groupe trié sur le volet qui, grâce à John Powell n’a cessé
de s’améliorer année après année.
Pour
DeBlois, la composition représente l’étape de la réalisation du MONDE CACHÉ où
il peut mêler son univers à celui de John Powell, et permettre au compositeur
de créer une bande-son sur mesure qui donne de l’originalité à l’ensemble. « Je
crois profondément que l’histoire est racontée pour moitié par la musique »,
déclare Dean DeBlois. « Placer l’histoire entre les mains expertes
des musiciens et de John en sublime chaque moment. On dit tellement de choses
avec la musique que même les dialogues ou le jeu ne suffisent pas. On a créé
des séquences qui ne se contentent pas d’être accompagnées par la musique :
elles sont portées par elle ».
Dean
DeBlois reconnaît qu’il se repose à présent beaucoup sur l’étonnante capacité
de John Powell à poursuivre une idée jusqu’au bout. « John
a son propre matériau thématique qui vient se mêler à l’histoire et aux thèmes
du film, un peu comme dans une harmonie », explique
le réalisateur. « Il nous propose souvent des
sous-thèmes qui viennent soutenir et renforcer les personnages et font écho à
ce qu’on essaie de raconter dans l’histoire en général. Il tente toujours de se
surpasser, et c’est sa dernière occasion de le faire au sein de la trilogie. Le
résultat est fantastique, c’est son travail le plus abouti à ce jour ».
Selon le réalisateur, cela n’apparaît jamais aussi clairement que dans le choix
le plus émouvant du film : le thème dramatique du MONDE CACHÉ.
« Ce
thème, c’est tout ce qu’on attend », annonce Dean DeBlois. « Il
est ample et grandiose, il respire la découverte, c’est exactement ce qu’on
souhaitait pour cette séquence ». Comme Dean DeBlois le sollicite
depuis toutes ces années, John Powell a eu beaucoup de temps pour réfléchir à
la manière d’achever la trilogie.
« Après
le deuxième volet, Dean m’a raconté un peu la suite de l’histoire et je n’ai
pas arrêté d’y penser », confie John Powell. « On
commence par se demander "Comment s’y prend-on pour finir quoi que ce soit
?". D’un point de vue musical, on se prépare toujours à terminer une
relation avec quelqu’un, à partir. Cette transition est ce qu’on a de plus dur
à faire ».
« Et
ici, il ne s’agit pas seulement de terminer mais de conclure »,
poursuit le compositeur. « J’ai dû être rigoureux du point de
vue de la composition et j’ai réfléchi avec plus d’attention à la façon
d’utiliser les thèmes anciens et les nouveaux. Cela nous a permis de nous
assurer qu’ils se terminent tous comme il faut. Je me suis rendu compte que
depuis deux mois, je faisais tout mon possible pour que tout le monde se mette
à pleurer ».
Pour John Powell, le but n’est pas tant
de travailler avec des instruments pour produire des sons inédits, mais plutôt
de créer des mélodies et des harmonies qui servent le propos du film. L’arrivée
de la Furie Éclair et Grimmel l’ont particulièrement aidé à enrichir le spectre
musical de DRAGONS. « On a déjà les partitions des deux
précédents opus, que j’utilise avec la plus grande précaution »,
raconte-t-il. « Mais on a aussi créé de nouvelles
mélodies, comme le thème et le motif du destin. J’essaie d’exploiter leur
potentiel au maximum, puis je les mets de côté et j’utilise les anciens thèmes
pour leur redonner du sens ».
Une des
décisions phares de John Powell a consisté à utiliser la musique à bon escient
pour marquer un moment précis et permettre aux spectateurs de ressentir ce
qu’éprouvent les personnages. Pour lui, c’est essentiel d’accompagner les
spectateurs sans les brusquer : « Il faut rester en retrait par
rapport aux spectateurs », explique-t-il. « S’il
y a une scène drôle, il faut essayer de ne pas mettre de la musique drôle avant
que ce soit drôle. Sinon, les spectateurs se sentent manipulés. C’est la même
chose avec les émotions ».
S’agissant
du bon tempo à adopter pour que la musique accompagne les pleurs, John Powell
est convaincu qu’il ne doit pas faire démarrer une musique importante avant de
se sentir lui-même au bord des larmes, en tant que spectateur. « Et
là, on essaye de saisir ce moment. Mais il ne faut pas être en avance, sinon ça
revient à dire : "Voilà, c’est là que vous devez pleurer", et c’est ce
qu’on trouve traditionnellement dans beaucoup de films hollywoodiens. Je n’aime
pas ça donc j’essaie de m’en prémunir ».
John Powell
reconnaît que la séquence la plus difficile à composer dans ce registre a été
le premier rendez-vous entre Krokmou et la Furie Éclair. « C’est
un poème symphonique – un morceau de musique que j’ai voulu très complet, même
s’il est assez descriptif. Une fois de plus, il suit l’action. Il fallait que ça
ait du sens du début à la fin. En théorie, si on l’écoute tout seul sans les images,
on devrait comprendre ce qui se passe ».
Les
instruments et les musiciens réunis à Abbey Road offraient une grande diversité,
depuis la harpe celtique, jouée par la musicienne écossaise Maeve Gilchrist,
jusqu’à la chorale d’Eric Whitacre, en charge de tous les choeurs, en passant
par le chanteur Yonzi et des joueurs de cornemuse. Dean DeBlois et John Powell
s’accordent avec les artistes qui, avant eux, ont considéré ce studio comme un
endroit où le son est magique. « Rien qu’en traversant le studio, le
bruit de vos pas sonne déjà comme un instrument »,
s’étonne John Powell.
« Ils
ont parfaitement réglé ce studio incroyable dans les années 60, et personne n’y
a touché depuis », admire John Powell. « Même
quand on tousse, on savoure un son délicieux. La vie d’un compositeur se passe
en grande partie seul devant un ordinateur. Et là, c’est le moment où on sort
de son trou et où on se rend compte de tout ce dont on a rêvé et imaginé, en
essayant de faire passer le message aux réalisateurs et à leurs collaborateurs ».
LA
FIN DE LA TRILOGIE
Un
adieu doux-amer : Les adieux A Beurk
Alors que
la trilogie qu’elle a imaginée touche à sa fin, Cressida Cowell confie : « Même
si cela peut paraître improbable, ces livres s’inspirent de ma propre enfance
et l’île de Beurk est l’endroit où j’ai grandi. Stoïk la Brute s’inspire de mes
rapports avec mon père. Bien entendu, la phrase "Il y avait des dragons
quand j’étais gamin" sont les premiers mots des ouvrages que j’ai écrits
il y a vingt ans alors que je venais moi-même d’avoir un enfant. Je raconte
cette histoire en adoptant le point de vue de ce garçon qui grandit, en m’appuyant
sur ma propre enfance, et Harold incarne une figure paternelle pour Krokmou.
Tous les thèmes de cette saga me sont chers ».
Tous ceux qui croisent la route de
DuBlois finissent par adorer l’univers de Cressida Cowell. Pour le réalisateur,
l’aspect le plus gratifiant de ces années passées dans le monde de DRAGONS a consisté
à initier de nouveaux spectateurs à cet univers complexe et à rencontrer les
fans, que les films ont accompagnés à mesure qu’ils grandissaient. « Je
n’avais jamais imaginé que ces personnages et ces histoires représenteraient
une telle échappatoire pour les spectateurs »,
conclut-il. « C’est un thème qu’on aborde souvent
avec les fans : nos héros – surtout Harold qui a du mal à s’intégrer –
réconfortent les gens qui se sentent parfois rejetés. J’ai compris que nous
avions pour devoir de penser à ces gens-là à chaque décision que l’on prend sur
le film ».
Source et copyright des textes des notes de production
@ Universal Pictures International France
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