Thriller/Action/Un film d'action clair et efficace autant dans les aspects psychologiques que dans l'impact des scènes d'action
Réalisé par Pierre Morel
Avec Jennifer Garner, John Gallagher Jr., Tyson Ritter, John Ortiz, Method Man, Richard Cabral, Eddie Shin, Juan Pablo Raba...
Long-métrage Américain
Durée : 01h38mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Date de sortie sur les écrans américains : 7 septembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 12 septembre 2018
Résumé : Riley North est une jeune mère de famille dont le mari et la petite fille viennent d’être assassinés par un gang. Face à système judiciaire corrompu qui remet en liberté les meurtriers qu’elle avait pourtant formellement identifiés, Riley décide de prendre les armes pour faire payer tous ceux qui, de prêt ou de loin, sont impliqués.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : PEPPERMINT est un film structuré comme les films de justiciers des années 80. Il en a le ton et la forme. L'histoire tient dans le résumé du film. Le scénario ne cherche pas à faire dans l'originalité, mais il développe le pourquoi et le comment de façon à toujours garder le cap par rapport à son intrigue de base. J'ai apprécié que le personnage principal, une femme, développe une brutalité froide et retors à l'image des protagonistes masculins dans les films du même style. La violence est ici amenée de manière logique et s'intègre donc à l'histoire sans questionnement. Bien sûr, cette thématique de la vengeance appliquée par soi-même pose les questions du fonctionnement de la justice, de la justification de la violence ainsi que de ses limites. Un certain nombre de réponses sont ici évoquées, après, c'est au spectateur de se positionner en fonction de son propre vécu et sa propre logique par rapport aux agissements de cette femme déterminée à se venger.
Le réalisateur, Pierre Morel, nous entraîne dans les événements dramatiques qui forment le fil rouge de l'histoire et dans l'action qui s'en suit de façon constante et fluide. Son récit est simple et clair. Il utilise adroitement des éléments modernes sans en abuser. Il conserve ainsi habilement un style un peu désuet à son long-métrage qui lui va assez bien. Il s'agit d'un film qui ne cherche pas à rentrer dans la cour des grands, mais qui ne manque ni d'application, ni d'efficacité. On sait ce qu'on va voir et on obtient ce que l'on est venu chercher.
Jennifer Garner tient le film sur ses épaules qui sont loin d'être frêles. Elle est convaincante dans la détresse psychologique de devoir survivre à l'horreur, dans la souffrance physique des coups qu'elle reçoit, dans l'intensité des combats qu'elle mène. Chaque acteur donne une personnalité à son protagoniste et participe à nous impliquer dans cette histoire.
PEPPERMINT est un film d'action qui est cohérent entre sa construction, son intrigue, sa réalisation et le jeu de ses acteurs. Il réussit à atteindre un équilibre entre violence et émotions. PEPPERMINT répond tout à fait aux attentes des spectateurs pour ce genre film.
Le réalisateur, Pierre Morel, nous entraîne dans les événements dramatiques qui forment le fil rouge de l'histoire et dans l'action qui s'en suit de façon constante et fluide. Son récit est simple et clair. Il utilise adroitement des éléments modernes sans en abuser. Il conserve ainsi habilement un style un peu désuet à son long-métrage qui lui va assez bien. Il s'agit d'un film qui ne cherche pas à rentrer dans la cour des grands, mais qui ne manque ni d'application, ni d'efficacité. On sait ce qu'on va voir et on obtient ce que l'on est venu chercher.
![]() |
Pierre Morel, le réalisateur du film |
PEPPERMINT est un film d'action qui est cohérent entre sa construction, son intrigue, sa réalisation et le jeu de ses acteurs. Il réussit à atteindre un équilibre entre violence et émotions. PEPPERMINT répond tout à fait aux attentes des spectateurs pour ce genre film.
Crédits photos : © STXfilms / Tony Rivetti Jr.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LE COMBAT DE RILEY NORTH
Dès leur
première lecture de PEPPERMINT, scénario original novateur, les
producteurs de Lakeshore Entertainment Tom Rosenberg et Gary Lucchesi
sont tombés sous le charme de son héroïne, mère de famille
ordinaire devenue meurtrière assoiffée de justice. Bien conscients
du manque cruel de films captivants mettant en scène des personnages
féminins forts et courageux, ils savaient qu’il leur fallait se
décider très rapidement. Après avoir reçu le scénario un jeudi,
ils ont fait une offre le vendredi, et dès le lundi, ils avaient
acquis les droits du projet.
″ On savait qu’il fallait conclure
le plus vite possible, et j’ai donc téléphoné au directeur de
l’agence un samedi, ce qui ne m’arrive pas souvent, et j’ai
insisté pour qu’on signe le samedi soir ″, se souvient le
producteur Gary Lucchesi. ″ Dès le lundi, il y avait trois ou
quatre autres studios sur le coup, si bien qu'on a bien fait d’être
u n peu persévérants ″.
Le nom du réalisateur chargé de
porter à l'écran le scénario de Chad St John (LA CHUTE DE LONDRES)
les a d’autant plus convaincus : Pierre Morel, metteur en scène de
renom spécialiste de cinéma d’action, qui a initié la saga
TAKEN, et qui a, à lui seul, réinventé le héros de film d’action.
″ J’étais à la recherche d’un film d’action porté par un
personnage féminin fort, et l’idée m’a paru tout à fait
convaincante ″, raconte Pierre Morel.
″ Ce qui est le plus important à mes
yeux, c’est la trajectoire émotionnelle, parce que sans
motivations personnelles, il n’y a pas d’action ″. Pierre
Morel était passionné par les sujets abordés, à commencer par
l'impact profond que peut avoir un grave traumatisme sur un individu.
″
Riley est très différente des héros
de films d’action classiques, qui sont souvent d’anciens espions
ou d’anciens militaires. C’est une femme tout à fait banale, qui
subit une évolution drastique à la suite d’un traumatisme : son
seul objectif, désormais, est d'obtenir justice. Ça a été
franchement fascinant pour moi d’essayer de comprendre comment un
être humain ordinaire réagit à la suite d’un événement aussi
tragique et brutal ″. PEPPERMINT semble parfaitement s’inscrire
dans la continuité de ses films précédents. ″ C’est un peu
comme la suite de TAKEN, mais avec une femme au cœur de l’action.
Je crois qu’il était temps ″, estime Pierre Morel.
Grâce à son héroïne, PEPPERMINT
était l’occasion parfaite de mettre en avant un protagoniste que
l’on n’a pas l’habitude de voir dans un film d’action. Le
producteur Tom Rosenberg explique : ″ Le scénario était malin,
solide, et proposait un premier rôle féminin magistral. On
cherchait une actrice susceptible de susciter l'empathie des
spectateurs, et qui de mieux que Jennifer Garner pour y parvenir ? ″
″ Ce qui m’a vraiment plu, c’est que ce soit une histoire
originale, et un film d’action au premier rôle féminin. C’est
vraiment très symbolique à mes yeux ″, révèle l’actrice
Jennifer Garner, qui a sauté sur l’occasion d’interpréter cette
héroïne redoutable.
Elle poursuit : ″ Je n’ai jamais eu
l’occasion d’aborder dans un film ce besoin viscéral de protéger
sa famille, mais cette idée me parlait beaucoup ″. Le caractère
extrêmement physique du rôle a donné à l’actrice l’occasion
de tirer parti de sa grande expérience des films d’action, après
une longue pause loin des combats et des cascades chorégraphiées.
Après avoir incarné pendant de nombreuses années la super espionne
Sydney Bristow, héroïne de la série ALIAS, et s'être illustrée
dans des films comme ELEKTRA et THE KINGDOM, Jennifer Garner s’est
tournée vers des œuvres plus dramatiques. Pour elle qui était
prête à se lancer à nouveau dans l’action, le rôle de Riley lui
offrait la possibilité de se dépasser, en alliant à la fois son
expérience de l’action et du drame.
Elle se sentait prête à relever le
défi : ″ Ça faisait plus de onze ans que je n’avais pas tourné
une scène de combat, ce qui est vraiment très long pour réussir à
s’y remettre, mais je savais que j’en étais capable. C’est à
travers les sensations physiques que j’ai réussi à transmette le
désespoir de Riley et les motivations personnelles qui la poussent à
chercher à se venger ″, explique l’actrice. ″
Comme Jennifer est elle - même maman,
elle a réussi à s’identifier intimement à son personnage.
L’amour d’une mère pour son enfant a quelque chose de féroce,
un peu comme une lionne prête à tout pour protéger ses petits
jusqu’au bout ″, suggère Gary Lucchesi. Les producteurs étaient
conscients que le public attendait avec impatience le retour de
Jennifer Garner dans un film d’action. ″
Ce rôle est vraiment tombé à point
nommé pour elle, qui est aujourd’hui une maman tendre et dévouée
qui ne vit que pour sa famille et qui comprend parfaitement ce qui se
joue dans cette histoire. C’est ce lien émotionnel qui rend
crédible, aux yeux du spectateur, l’idée qu’après une perte si
dramatique on puisse complètement craquer et devenir quelqu’un
d’autre – quelqu'un capable de descendre les criminels les uns
après les autres ″, remarque avec humour Pierre Morel.
Les motivations de Riley et sa méthode
sont tout à fait singulières, et ne correspondent en rien à ce
dont on a l’habitude dans les thriller de vengeance. Le film
renverse complètement la définition du héros de film d’action :
il soulève la question des subtilités éthiques qui entourent le
concept de justice. Le producteur Richard Wright considère que ″
l’idée de se faire justice soi - même est intéressante d’un
point de vue social . Évidemment, on ne voudrait pas que n’importe
qui puisse décider de fa ire la loi comme il l’entend, mais il est
vrai que beaucoup de gens mériteraient d’être mieux protégés
que ce que la loi leur offre aujourd’hui. Certes, c’est un film,
et comme on reste dans le domaine de la fiction, on peut se permettre
de pousser cette idée à l’extrême, mais le postulat de départ
est un phénomène social que l’on retrouve partout, à chaque
instant ″.
La question centrale du film est la
différence entre vengeance et justice : où se situe l’humanité
entre ces deux pôles ? Comment réagirait-on si on souffrait autant
et qu'on faisait face à une corruption aussi flagrante ? ″ Je ne
sais pas si cette justice - là comble le vide qui s’est inscrit
dans l’âme de Riley ″, s'interroge Jennifer Garner. ″ Au cours
de notre premier entretien, Pierre et moi no us sommes demandés si
la vengeance pouvait parfois se justifier, et si ce que fait Riley
était condamnable ou pas ″, raconte l’actrice. ″ C’est une
question passionnante et complexe à la fois à traiter par le biais
de l’intrigue fictive d’un film d’action ″.
″ La vengeance est un ressort obscur
qui ne résout rien et qui ne ramène personne à la vie. Mais pour
Riley, il s’agit davantage de justice que de vengeance. Elle exerce
une forme de justice que la justice officielle n’a pas su lui
apporter, et la question de savoir si c’est bien ou mal rend
l’intrigue d’autant plus captivante ″, remarque Pierre Morel.
Ce qui distingue PEPPERMINT des films
d’action classiques, c’est que Riley cible ses victimes avec
précision de façon à occasionner le moins de dommages collatéraux
possible. Elle prend toutes les précautions nécessaires pour
limiter sa colère aux cibles dont les noms figurent sur la liste
qu’elle a établie. Pierre Morel observe : ″ Riley ne tue pas
pour le plaisir de tuer. Ce qu’elle veut, c’est que justice soi t
faite pour que ce genre de drame n’arrive plus jamais. Il n’est
pas question pour elle de faire de mal à d’innocentes victimes,
seulement d'abattre les types responsables de son malheur ″.
Son projet d’éliminer à elle seule
les membres d’un puissant cartel de trafiquants de drogue, des
policiers corrompus, et leurs complices au sein du système
judiciaire, est un véritable suicide. Mais elle est prête à
prendre tous les risques nécessaires : ″ Ce qui lui importe, c’est
sa mission, et elle n’envisage même pa s qu’elle puisse s’en
sortir vivante. Elle s’imagine retrouver ensuite sa famille, en
sachant que ceux qui lui ont fait du mal ne pourront pas recommencer
″, reprend Pierre Morel.
L’HISTOIRE
Notre société est ancrée dans un
système de valeurs communes qui permet de maintenir un certain
équilibre. On s’accroche à l’espoir que les bons seront
récompensés et les méchants punis. Dans PEPPERMINT pourtant, la
société et le système judiciaire ont manqué à leur devoir envers
Riley North. Lorsque Chris North renonce à participer à une
opération illicite suggérée par un ami peu recommandable, la
vengeance de Jonas Garcia, baron de la drogue local, est rapide et
impitoyable. Sortie pour fêter l’anniversaire de Carly, la famille
de Riley est victime d’une fusillade en voiture digne d’un
règlement de compte entre gangs rivaux. Son mari et sa fille
succombent, et Riley est grièvement blessée et respire à peine.
Lorsqu’elle sort du coma, Riley est prête à identifier
formellement les tueurs, et s’accroche à l’idée que justice
sera faite. ″
Riley a vu sa famille assassinée sous
ses yeux. À son réveil, elle ne demande qu’à identifier les
coupables et s’attend à ce qu’ils soient traduits en justice ″,
explique Jennifer Garner. Bien qu’elle ait formellement identifié
les coupables, l’influence du cartel est considérable au sein de
ce système corrompu aux poches pleines et au vaste réseau de
conspirateurs. L’affaire n’avait aucune chance d’être traitée
de manière impartiale étant donné le nombre de complices
infiltrés. Lorsqu’elle voit les assassins repartir libres, quelque
chose se brise en elle.
″ Le juge, l’avocat et les
policiers sont tous du mauvais côté de la loi, et l’injustice
flagrante de la situation lui fait perdre les pédales ″, raconte
Jennifer Garner. ″ Elle devient folle à l’idée que son mari et
sa fille lui aient été arrachés et que personne n’y fasse quoi
que ce soit. Elle fait taire ses émotions, entre dans la
clandestinité, et passe les cinq années suivantes à se préparer
″.
Riley disparaît sans laisser de
traces, et commence à se reconstruire avec un seul objectif en tête
: rendre la justice comme elle l’entend. Elle passe alors plusieurs
années à s’entraîner afin de se transformer en tueuse ultra
efficace au sang-froid, spécialiste d’arts martiaux, explosifs et
armes en tout genre. ″ Elle apprend à maîtriser les arts martiaux
mixtes, les couteaux et les armes à feu, à recoudre ses plaies et à
soigner ses fractures. Elle s’apprête à passer à l’action lors
du cinquième anniversaire de leur mort, c’est - à - dire le jour
de l’anniversaire de Carly ″, rapporte Jennifer Garner.
Appelés à enquêter sur un triple
meurtre atroce, les inspecteurs de l'antigang Moses Beltran et Stan
Carmichael découvrent rapidement que les victimes sont les trois
hommes accusés du meurtre de la famille de Riley cinq ans
auparavant. À mesure qu’ils avancent dans leur enquête, l’horloge
tourne et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Sur la
sellette après des années de métier, l’inspecteur en chef Moses
Beltran, très aguerri, connaît bien les rouages du système. Il est
méthodique et stoïque, du genre à aller droit au but. "Moses
est un policier de la vieille école ; il est dans les forces de
l’ordre depuis longtemps et plus rien ne le surprend. Il a vu de
près des choses terribles, ce qui l’a poussé à se forger une
carapace et à tout faire dans les règles" , explique Morel.
L’attitude volontairement détachée
de Moises et sa méthode de travail très directe laissent planer une
certaine ambiguïté sur son éventuelle corruption. C’est ce que
John Ortiz (HAPPINESS THERAPY) a trouvé particulièrement séduisant
dans ce rôle : "Il est présenté sous un jour plus équivoque
qu’un inspecteur de police ne l’est en général et on ne sait
pas trop s’il est du bon ou du mauvais côté, ce que j’ai trouvé
vraiment intéressant. Cette ambiguïté soulève des questions
éthiques et pose la question de savoir où se situe la loi dans un
univers qui a tout du Far - West" . Avec une expérience
différente, le partenaire de Moses, l’inspecteur Stanley
Carmichael, a une attitude plus tranchée. "Carmichael est un
peu plus jeune que Moses et moins hermétique à ce qui se passe
autour d'eux. Il n’a pas non plus l’air d’avoir encore appris à
faire face" , reprend le réalisateur.
Engagé pour camper l’inspecteur
Carmichael, John Gallagher Jr (10 CLOVERFIELD LANE) s’est plu à
explorer les complexités psychologiques propres à la police. "Il
a dû entrer dans la police rempli de bonnes intentions et peut -
être avec une certaine naïveté" , déclare Gallagher. "Mais
son appartenance à l’unité antigang lui a fait voir des choses
vraiment éprouvantes. Ces expériences l’ont poussé à pratiquer
’automédication pour essayer d’anesthésier ses émotions".
À mesure qu’ils creusent, Moses et
Carmichael commencent à voir une image générale se dessiner. Très
rapidement, en l’espace de quelques heures, les corps d’autres
personnes impliquées dans l’assassinat des North et dans la
mascarade judiciaire qui en découla commencent à faire surface, mis
en scène de façon spectaculaire et violente. Leurs soupçons sont
confirmés quand ils sont contactés par l’agent du FBI Lisa Inman,
qui est sur les traces de Riley North, toujours insaisissable et aux
quatre coins du monde.
L’histoire de Riley finit enfin par
se préciser tandis que l'équipe de policiers a du mal à la suivre
dans sa mission meurtrière, toujours en avance d’un coup. À
présent que Riley est de retour, elle est déterminée à se faire
justice elle-même en tuant non seulement Garcia, le baron du cartel,
mais également tous ceux à sa solde. Conscient qu’elle en a après
lui, le caïd se sert de toutes les ressources à sa disposition pour
tenter de l’arrêter. La traque s’intensifie à mesure qu’elle
fait échouer chaque tentative l’une après l’autre. À peine
reconnaissable, cette mère autrefois douce et sans prétention
vivant en banlieue s’est transformée en soldat impitoyable qui
s’est donné pour mission de venger la mort de sa famille restée
impunie.
Riley vit dans une camionnette dans
Skid Row, quartier du centre-ville de Los Angeles, camouflée parmi
les laissés-pour-compte et les démunis. En dépit de ses tentatives
pour rester à l’écart des autres, elle devient malgré elle
l’ange-gardien justicier de la communauté de sans-abris qui
l’entourent. En dépit de ses efforts pour tourner le dos à son
ancienne vie, de lointains échos ressurgissent. "Un phénomène
se produit lorsque Riley s’installe à Skid Row : le taux de
criminalité se met à chuter" , souligne Jennifer Garner, "à
tel point que la police s’en rend compte et se demande ce qui se
passe. Elle a beau se réfugier derrière une carapace, elle ne peut
pas s’empêcher de réclamer justice et de veiller sur les gens
autour d’elle".
LE TOURNAGE
En réalisateur habile sachant raconter
des histoires percutantes, fortes et riches en scènes d’action,
Pierre Morel a abordé ce projet en insistant tout autant sur
l'émotion que sur les cascades. Sous le choc de la perte immense
qu’elle a subie, Riley North mobilise le peu d’énergie qui lui
reste pour réclamer justice au nom des siens. "Son cheminement
émotionnel est fondamental, sans quoi l’action n’a pas lieu
d’être", note Morel. Comme dans ses précédents films, le
réalisateur a imprégné celui-ci d’action inspirée de la réalité
et chorégraphiée sans recourir aux effets spéciaux ou au
numérique. Le chef cascadeur expérimenté Keith Woulard a été
sollicité pour élaborer ces scènes d'action réalistes, filmée de
manière traditionnelle. "Pierre a déjà signé beaucoup de
films d’action et savait parfaitement ce qu’il voulait pour ce
projet" , se souvient Woulard. "Il tenait à réaliser un
nouveau genre de film d’action profondément ancré dans la réalité
et on a dû planifier minutieusement toutes les scènes plan par
plan".
"Je me méfie toujours des héros
qui accomplissent des exploits pas franchement réalistes, et on a
donc étroitement collaboré avec Keith po ur éviter de
chorégraphier des scènes totalement improbables" , souligne le
réalisateur. "Encore une fois, ça vient d’une volonté de
rendre le film authentique et réaliste. Du coup, elle ne marche pas
la tête en bas ni ne vole à l’aide d’un filin dissimulé".
"Dans le film, chaque action peut
réellement être accomplie" , confirme Wright. "Certes, il
faudrait quelqu'un d'extrêmement bien entraîné, expert dans le
maniement des armes et gymnaste - acrobate accompli pour y parvenir,
mais ça n’a rien d’insurmontable physiquement".
Pour choisir le directeur de la
photographie, les producteurs ont suggéré à Morel de rencontrer
David Lanzenberg, avec qui ils avaient travaillé sur le film
d’époque ADALINE. "En apparence, les deux seuls points commun
entre David et Pierre sont qu’ils travaillent dans le cinéma et
qu’ils sont tous les deux français, mais ça ne va apparemment pas
plus loin" , poursuit le producteur. "Pierre est
instinctif, incisif et rapide, et David possède une méthode de
travail bien particulière. Leur colla boration artistique n’avait
rien d’évident".
À en juger d’après les projets
précédents de Lanzenberg et de Morel, leur collaboration ne saute
pas aux yeux sur le papier. Ils se sont pourtant parfaitement
complétés. "Leur duo s’est révélé franchement mervei
lleux. C'est un solide film d'action mais tourné de manière
extraordinaire" , commente Gary Lucchesi. "Jusque - là,
David n’avait pas été habitué au cinéma d’action, mais plutôt
aux plans fixes très stylisés et sophistiqués, alors que beaucoup
de mes films so nt d’un réalisme cru et plus mouvementés" ,
fait remarquer le réalisateur. "On a travaillé de concert pour
réunir tous ces éléments et obtenir un ton juste, et le résultat
est fantastique".
Leur relation na pas été sans
avantages. "Vers la moitié du tournage, ils ne se parlaient
qu’en français si bien que personne ne pouvait les comprendre"
, souligne Lucchesi en riant. L’un des postulats de Morel en
matière de scènes d’action spectaculaires est qu’un acteur doit
être en immersion totale. Le public est de plus en plus exigeant, et
le réalisateur a donc considéré qu'il était primordial de
dénicher une actrice qui accepte d'effectuer ses propres cascades.
"C’est très important d’être dans la tête du personnage
tout au long de ce cheminement, et c’est pourquoi il était capital
que tout soit accompli par la comédienne : Jennifer a totalement
adhéré à cette idée et était prête à se lancer" ,
déclare-t-il. "Pierre sait parfaitement ce qu’il veut, il est
très clair et possède un vrai sens de l’action et du cadrage. On
a toujours été sur la même longueur d’ondes concernant le
réalisme et on s’est très bien compris", se rappelle
Jennifer Garner.
Dès qu’elle a accepté le projet,
l’actrice s‘est lancée dans un programme d’entraînement et de
mise en forme intensif. Elle a passé plusieurs heures par jour avec
différents entraîneurs, suivant diverses méthodes comme la
musculation, le Krav Maga, la boxe et une forme
d’entraînement-chorégraphie inspirée de la danse. "J’ai
toujours aimé danser et je crois que c’est pour ça que je suis
aussi sensible à l’action : c’est comme une chorégraphie et me
servir d’une technique nourrie par la danse m’a beaucoup aidée
pour les scènes de combat" , développe Jennifer Garner. Bien
qu’elle ait conservé un sens aigu de cette technique et n’ait eu
qu’à la peaufiner, il a fallu qu’elle travaille de manière
approfondie d’autres paramètres. "J’ai dû coordonner mes
mouvements en boxe, car ça faisait très longtemps que je n’en
avais pas pratiqué. Je me suis donc exercée tous les jours. En
plus, pendant plusieurs heures par jour, on a passé en revue tout ce
que je devais savoir faire en boxe, en jeu de jambes et en technique
de combat" , ajoute-t-elle. Outre la dimension physique,
Jennifer Garner a passé du temps auprès de Navy SEALs pour
améliorer son aisance à se déplacer et son maniement des armes.
"Je connaissais les rudiments pour utiliser une arme, changer
les munitions, etc., mais cela faisait aussi longtemps que je ne m’en
étais pas servi et j’avais besoin de m’y replonger" ,
reprend-elle. "Jennifer s’est lancée et a tout saisi
incroyablement vite", ajoute Woulard. "Riley utilise un
vaste arsenal et on voulait s’assurer qu’elle maîtrise leur
maniement. Inutile de préciser qu’elle possède un don naturel".
Jennifer Garner s’est investie à
fond dans le projet et sans sourciller. "Jen ne s’est jamais
plaint une seule fois, allant souvent jusqu’à me demander de
l’entraîner pendant le week-end", poursuit Woulard. "Elle
est le genre d'actrice avec lequel les chefs cascadeurs adorent
travailler, car elle trait e tout le monde avec le plus grand
respect, ce qui pousse à leur tour chacun des techniciens à
redoubler d'efforts pour elle".
L’actrice a étroitement collaboré
avec sa doublure cascade habituelle Shauna Duggins, qui lui a offert
un soutien sans faille. "Shauna est ma doublure depuis presque
vingt ans et est devenue l’une de mes amies les plus proches"
, insiste Jennifer Garner. "À moins que je doive être
renversée par une voiture ou tomber dans les escaliers, ce qu’elle
ne me laisserait pas faire, elle est toujours là pour me soutenir,
'tu peux le faire, tu sais le faire'. Elle m’a permis d'accomplir
toutes ces acrobaties dangereuses, si bien que ce qu’on voit à
l’écran, c’est vraiment moi qui l'ai fait".
"J’espère que les spectateurs
auront une grosse boîte de pop-corn au cinéma et qu’ils vont
s’éclater. Le film est vraiment malin et c’est moi qui ai fait
toutes les acrobaties" , déclare l’actrice en riant. Tandis
que Riley progresse avec sa liste de noms, elle vise l’un des
bastions de Garcia pour affaiblir sa position et celle de ses hommes
de main : la séquence se déroule dans une boutique de piñata. Dans
cette scène, Riley abat à elle seule – et en quelques minutes –
une dizaine d’hommes baraqués et armés jusqu’aux dents.
"La séquence dans le magasin de
piñata est le fruit de longues heures de travail" , explique
Woulard. "Il y avait au total 14 salopards dans un espace
confiné et Pierre voulait que l’action y soit aussi réglée qu’un
orchestre. Il a fallu beaucoup répéter pour y parvenir et Jen a
traversé ce magasin comme un cobra" , poursuit le réalisateur
de 2ème équipe. Vouée à devenir la séquence préférée des
fans, la scène des piñatas était le cadre idéal pour un massacre.
"Il y avait des piñatas partout, de toutes tailles et couleurs,
du sol ou plafond, c ’était merveilleux. C’était un endroit
très coloré et censé être joyeux, quand soudain c’est l’enfer
qui se déchaîne et répand des lambeaux de papier, des chamallows
et des bonbons qui volent de partout" , souligne Morel dans un
éclat de rire.
TOURNER À LOS ANGELES
La transformation de Riley North la
mère de famille banlieusarde en justicière redresseuse de torts,
repose sur les contrastes, notamment entre les différents
arrière-plans du film. On passe ainsi de la banlieue, qui dégage
une atmosphère familiale et cordiale, aux ruelles les plus sombres
et les plus infestées de criminels. PEPPERMINT dévoile les diverses
forces qui coexistent et s’affrontent dans la ville de Los Angeles.
La dimension âpre et réaliste de l’histoire se retrouve dans la
fabrication du film, loin des plateaux hollywoodiens, et le tout
filmé en décors naturels. "De nos jours, tourner dans la ville
même où se déroule l’histoire est presque un luxe et on a eu de
la chance de pouvoir filmer les rues de Los Angeles à Los Angeles",
reprend Pierre Morel. "On a pourtant voulu montrer une facette
différente de la ville, loin du feu des projecteurs de Hollywood. On
a souhaité mettre en avant des quartiers plus sombres et les gens
qui y habitent".
Le plan de tournage de PEPPERMINT
était ambitieux et difficile, restreint à 44 jours pour la plupart
en horaires de nuit. Comme Riley se cache dans une camionnette à
Skid Row, les producteurs ont été confrontés au défi de
s'imprégner du réalisme sans concession du lieu et de son
emplacement stratégique. Ils ont effectué des repérages dans tout
le quartier : "Les repérages de nuit ont été très
révélateurs : on y assiste à la détresse, on voit à quel point
les gens peuvent tomber dans la misère et la déchéance les plus
totales", raconte le réalisateur avec gravité. Pour des
raisons de logistique et de sécurité, mais aussi pour ne pas
perturber les habitants du coin, la production n'a pas pu tourner à
Skid Row. La production a donc pris la décision audacieuse de
reconstituer le quartier quelques pâtés de maisons plus loin. "On
a filmé dans une zone adjacente à Skid Row, avec plusieurs ruelles
communes aux deux. Les rues y ont été nettoyées à la vapeur
chargée de produits chimiques à usage industriel pour assainir le
périmètre et le rendre sûr pour les membres du tournage. À part
ça, tout est resté intact", ajoute Wright.
Même si la production n’a reculé
devant rien pour nettoyer cet espace, on apercevait néanmoins un peu
partout des rappels du quotidien, parfois sous forme de créatures à
quatre pattes. "Après l e tournage d’une scène dans laquelle
je m’effondre à plusieurs reprises sur la chaussée, j’ai
remarqué deux cadavres de rats en me rendant vers le combo trois
mètres plus loin. J’ai rigolé et dit 'il y a même des rats ? On
fait vraiment les choses à fond ! '", raconte Jennifer Garner
en riant.
Source et copyright des notes de production @ Metropolitan FilmExport
Autre post du blog lié à PEPPERMINT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.