samedi 8 septembre 2018

PEPPERMINT


Thriller/Action/Un film d'action clair et efficace autant dans les aspects psychologiques que dans l'impact des scènes d'action

Réalisé par Pierre Morel
Avec Jennifer Garner, John Gallagher Jr., Tyson Ritter, John Ortiz, Method Man, Richard Cabral, Eddie Shin, Juan Pablo Raba...

Long-métrage Américain
Durée : 01h38mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport 

Date de sortie sur les écrans américains : 7 septembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 12 septembre 2018


Résumé : Riley North est une jeune mère de famille dont le mari et la petite fille viennent d’être assassinés par un gang. Face à système judiciaire corrompu qui remet en liberté les meurtriers qu’elle avait pourtant formellement identifiés, Riley décide de prendre les armes pour faire payer tous ceux qui, de prêt ou de loin, sont impliqués.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséPEPPERMINT est un film structuré comme les films de justiciers des années 80. Il en a le ton et la forme. L'histoire tient dans le résumé du film. Le scénario ne cherche pas à faire dans l'originalité, mais il développe le pourquoi et le comment de façon à toujours garder le cap par rapport à son intrigue de base. J'ai apprécié que le personnage principal, une femme, développe une brutalité froide et retors à l'image des protagonistes masculins dans les films du même style. La violence est ici amenée de manière logique et s'intègre donc à l'histoire sans questionnement. Bien sûr, cette thématique de la vengeance appliquée par soi-même pose les questions du fonctionnement de la justice, de la justification de la violence ainsi que de ses limites. Un certain nombre de réponses sont ici évoquées, après, c'est au spectateur de se positionner en fonction de son propre vécu et sa propre logique par rapport aux agissements de cette femme déterminée à se venger. 




Le réalisateur, Pierre Morel, nous entraîne dans les événements dramatiques qui forment le fil rouge de l'histoire et dans l'action qui s'en suit de façon constante et fluide. Son récit est simple et clair. Il utilise adroitement des éléments modernes sans en abuser. Il conserve ainsi habilement un style un peu désuet à son long-métrage qui lui va assez bien. Il s'agit d'un film qui ne cherche pas à rentrer dans la cour des grands, mais qui ne manque ni d'application, ni d'efficacité. On sait ce qu'on va voir et on obtient ce que l'on est venu chercher. 

Pierre Morel, le réalisateur du film
Jennifer Garner tient le film sur ses épaules qui sont loin d'être frêles. Elle est convaincante dans la détresse psychologique de devoir survivre à l'horreur, dans la souffrance physique des coups qu'elle reçoit, dans l'intensité des combats qu'elle mène. Chaque acteur donne une personnalité à son protagoniste et participe à nous impliquer dans cette histoire.




PEPPERMINT est un film d'action qui est cohérent entre sa construction, son intrigue, sa réalisation et le jeu de ses acteurs. Il réussit à atteindre un équilibre entre violence et émotions. PEPPERMINT répond tout à fait aux attentes des spectateurs pour ce genre film. 

Crédits photos : © STXfilms / Tony Rivetti Jr.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

LE COMBAT DE RILEY NORTH 

Dès leur première lecture de PEPPERMINT, scénario original novateur, les producteurs de Lakeshore Entertainment Tom Rosenberg et Gary Lucchesi sont tombés sous le charme de son héroïne, mère de famille ordinaire devenue meurtrière assoiffée de justice. Bien conscients du manque cruel de films captivants mettant en scène des personnages féminins forts et courageux, ils savaient qu’il leur fallait se décider très rapidement. Après avoir reçu le scénario un jeudi, ils ont fait une offre le vendredi, et dès le lundi, ils avaient acquis les droits du projet.

″ On savait qu’il fallait conclure le plus vite possible, et j’ai donc téléphoné au directeur de l’agence un samedi, ce qui ne m’arrive pas souvent, et j’ai insisté pour qu’on signe le samedi soir ″, se souvient le producteur Gary Lucchesi. ″ Dès le lundi, il y avait trois ou quatre autres studios sur le coup, si bien qu'on a bien fait d’être u n peu persévérants ″.

Le nom du réalisateur chargé de porter à l'écran le scénario de Chad St John (LA CHUTE DE LONDRES) les a d’autant plus convaincus : Pierre Morel, metteur en scène de renom spécialiste de cinéma d’action, qui a initié la saga TAKEN, et qui a, à lui seul, réinventé le héros de film d’action. ″ J’étais à la recherche d’un film d’action porté par un personnage féminin fort, et l’idée m’a paru tout à fait convaincante ″, raconte Pierre Morel.

″ Ce qui est le plus important à mes yeux, c’est la trajectoire émotionnelle, parce que sans motivations personnelles, il n’y a pas d’action ″. Pierre Morel était passionné par les sujets abordés, à commencer par l'impact profond que peut avoir un grave traumatisme sur un individu. ″

Riley est très différente des héros de films d’action classiques, qui sont souvent d’anciens espions ou d’anciens militaires. C’est une femme tout à fait banale, qui subit une évolution drastique à la suite d’un traumatisme : son seul objectif, désormais, est d'obtenir justice. Ça a été franchement fascinant pour moi d’essayer de comprendre comment un être humain ordinaire réagit à la suite d’un événement aussi tragique et brutal ″. PEPPERMINT semble parfaitement s’inscrire dans la continuité de ses films précédents. ″ C’est un peu comme la suite de TAKEN, mais avec une femme au cœur de l’action. Je crois qu’il était temps ″, estime Pierre Morel.

Grâce à son héroïne, PEPPERMINT était l’occasion parfaite de mettre en avant un protagoniste que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un film d’action. Le producteur Tom Rosenberg explique : ″ Le scénario était malin, solide, et proposait un premier rôle féminin magistral. On cherchait une actrice susceptible de susciter l'empathie des spectateurs, et qui de mieux que Jennifer Garner pour y parvenir ? ″ ″ Ce qui m’a vraiment plu, c’est que ce soit une histoire originale, et un film d’action au premier rôle féminin. C’est vraiment très symbolique à mes yeux ″, révèle l’actrice Jennifer Garner, qui a sauté sur l’occasion d’interpréter cette héroïne redoutable.

Elle poursuit : ″ Je n’ai jamais eu l’occasion d’aborder dans un film ce besoin viscéral de protéger sa famille, mais cette idée me parlait beaucoup ″. Le caractère extrêmement physique du rôle a donné à l’actrice l’occasion de tirer parti de sa grande expérience des films d’action, après une longue pause loin des combats et des cascades chorégraphiées. Après avoir incarné pendant de nombreuses années la super espionne Sydney Bristow, héroïne de la série ALIAS, et s'être illustrée dans des films comme ELEKTRA et THE KINGDOM, Jennifer Garner s’est tournée vers des œuvres plus dramatiques. Pour elle qui était prête à se lancer à nouveau dans l’action, le rôle de Riley lui offrait la possibilité de se dépasser, en alliant à la fois son expérience de l’action et du drame.

Elle se sentait prête à relever le défi : ″ Ça faisait plus de onze ans que je n’avais pas tourné une scène de combat, ce qui est vraiment très long pour réussir à s’y remettre, mais je savais que j’en étais capable. C’est à travers les sensations physiques que j’ai réussi à transmette le désespoir de Riley et les motivations personnelles qui la poussent à chercher à se venger ″, explique l’actrice. ″

Comme Jennifer est elle - même maman, elle a réussi à s’identifier intimement à son personnage. L’amour d’une mère pour son enfant a quelque chose de féroce, un peu comme une lionne prête à tout pour protéger ses petits jusqu’au bout ″, suggère Gary Lucchesi. Les producteurs étaient conscients que le public attendait avec impatience le retour de Jennifer Garner dans un film d’action. ″

Ce rôle est vraiment tombé à point nommé pour elle, qui est aujourd’hui une maman tendre et dévouée qui ne vit que pour sa famille et qui comprend parfaitement ce qui se joue dans cette histoire. C’est ce lien émotionnel qui rend crédible, aux yeux du spectateur, l’idée qu’après une perte si dramatique on puisse complètement craquer et devenir quelqu’un d’autre – quelqu'un capable de descendre les criminels les uns après les autres ″, remarque avec humour Pierre Morel.

Les motivations de Riley et sa méthode sont tout à fait singulières, et ne correspondent en rien à ce dont on a l’habitude dans les thriller de vengeance. Le film renverse complètement la définition du héros de film d’action : il soulève la question des subtilités éthiques qui entourent le concept de justice. Le producteur Richard Wright considère que ″ l’idée de se faire justice soi - même est intéressante d’un point de vue social . Évidemment, on ne voudrait pas que n’importe qui puisse décider de fa ire la loi comme il l’entend, mais il est vrai que beaucoup de gens mériteraient d’être mieux protégés que ce que la loi leur offre aujourd’hui. Certes, c’est un film, et comme on reste dans le domaine de la fiction, on peut se permettre de pousser cette idée à l’extrême, mais le postulat de départ est un phénomène social que l’on retrouve partout, à chaque instant ″.

La question centrale du film est la différence entre vengeance et justice : où se situe l’humanité entre ces deux pôles ? Comment réagirait-on si on souffrait autant et qu'on faisait face à une corruption aussi flagrante ? ″ Je ne sais pas si cette justice - là comble le vide qui s’est inscrit dans l’âme de Riley ″, s'interroge Jennifer Garner. ″ Au cours de notre premier entretien, Pierre et moi no us sommes demandés si la vengeance pouvait parfois se justifier, et si ce que fait Riley était condamnable ou pas ″, raconte l’actrice. ″ C’est une question passionnante et complexe à la fois à traiter par le biais de l’intrigue fictive d’un film d’action ″.

″ La vengeance est un ressort obscur qui ne résout rien et qui ne ramène personne à la vie. Mais pour Riley, il s’agit davantage de justice que de vengeance. Elle exerce une forme de justice que la justice officielle n’a pas su lui apporter, et la question de savoir si c’est bien ou mal rend l’intrigue d’autant plus captivante ″, remarque Pierre Morel.

Ce qui distingue PEPPERMINT des films d’action classiques, c’est que Riley cible ses victimes avec précision de façon à occasionner le moins de dommages collatéraux possible. Elle prend toutes les précautions nécessaires pour limiter sa colère aux cibles dont les noms figurent sur la liste qu’elle a établie. Pierre Morel observe : ″ Riley ne tue pas pour le plaisir de tuer. Ce qu’elle veut, c’est que justice soi t faite pour que ce genre de drame n’arrive plus jamais. Il n’est pas question pour elle de faire de mal à d’innocentes victimes, seulement d'abattre les types responsables de son malheur ″.

Son projet d’éliminer à elle seule les membres d’un puissant cartel de trafiquants de drogue, des policiers corrompus, et leurs complices au sein du système judiciaire, est un véritable suicide. Mais elle est prête à prendre tous les risques nécessaires : ″ Ce qui lui importe, c’est sa mission, et elle n’envisage même pa s qu’elle puisse s’en sortir vivante. Elle s’imagine retrouver ensuite sa famille, en sachant que ceux qui lui ont fait du mal ne pourront pas recommencer ″, reprend Pierre Morel.

L’HISTOIRE

Notre société est ancrée dans un système de valeurs communes qui permet de maintenir un certain équilibre. On s’accroche à l’espoir que les bons seront récompensés et les méchants punis. Dans PEPPERMINT pourtant, la société et le système judiciaire ont manqué à leur devoir envers Riley North. Lorsque Chris North renonce à participer à une opération illicite suggérée par un ami peu recommandable, la vengeance de Jonas Garcia, baron de la drogue local, est rapide et impitoyable. Sortie pour fêter l’anniversaire de Carly, la famille de Riley est victime d’une fusillade en voiture digne d’un règlement de compte entre gangs rivaux. Son mari et sa fille succombent, et Riley est grièvement blessée et respire à peine. Lorsqu’elle sort du coma, Riley est prête à identifier formellement les tueurs, et s’accroche à l’idée que justice sera faite. ″

Riley a vu sa famille assassinée sous ses yeux. À son réveil, elle ne demande qu’à identifier les coupables et s’attend à ce qu’ils soient traduits en justice ″, explique Jennifer Garner. Bien qu’elle ait formellement identifié les coupables, l’influence du cartel est considérable au sein de ce système corrompu aux poches pleines et au vaste réseau de conspirateurs. L’affaire n’avait aucune chance d’être traitée de manière impartiale étant donné le nombre de complices infiltrés. Lorsqu’elle voit les assassins repartir libres, quelque chose se brise en elle.

″ Le juge, l’avocat et les policiers sont tous du mauvais côté de la loi, et l’injustice flagrante de la situation lui fait perdre les pédales ″, raconte Jennifer Garner. ″ Elle devient folle à l’idée que son mari et sa fille lui aient été arrachés et que personne n’y fasse quoi que ce soit. Elle fait taire ses émotions, entre dans la clandestinité, et passe les cinq années suivantes à se préparer ″.

Riley disparaît sans laisser de traces, et commence à se reconstruire avec un seul objectif en tête : rendre la justice comme elle l’entend. Elle passe alors plusieurs années à s’entraîner afin de se transformer en tueuse ultra efficace au sang-froid, spécialiste d’arts martiaux, explosifs et armes en tout genre. ″ Elle apprend à maîtriser les arts martiaux mixtes, les couteaux et les armes à feu, à recoudre ses plaies et à soigner ses fractures. Elle s’apprête à passer à l’action lors du cinquième anniversaire de leur mort, c’est - à - dire le jour de l’anniversaire de Carly ″, rapporte Jennifer Garner.

Appelés à enquêter sur un triple meurtre atroce, les inspecteurs de l'antigang Moses Beltran et Stan Carmichael découvrent rapidement que les victimes sont les trois hommes accusés du meurtre de la famille de Riley cinq ans auparavant. À mesure qu’ils avancent dans leur enquête, l’horloge tourne et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Sur la sellette après des années de métier, l’inspecteur en chef Moses Beltran, très aguerri, connaît bien les rouages du système. Il est méthodique et stoïque, du genre à aller droit au but. "Moses est un policier de la vieille école ; il est dans les forces de l’ordre depuis longtemps et plus rien ne le surprend. Il a vu de près des choses terribles, ce qui l’a poussé à se forger une carapace et à tout faire dans les règles" , explique Morel.

L’attitude volontairement détachée de Moises et sa méthode de travail très directe laissent planer une certaine ambiguïté sur son éventuelle corruption. C’est ce que John Ortiz (HAPPINESS THERAPY) a trouvé particulièrement séduisant dans ce rôle : "Il est présenté sous un jour plus équivoque qu’un inspecteur de police ne l’est en général et on ne sait pas trop s’il est du bon ou du mauvais côté, ce que j’ai trouvé vraiment intéressant. Cette ambiguïté soulève des questions éthiques et pose la question de savoir où se situe la loi dans un univers qui a tout du Far - West" . Avec une expérience différente, le partenaire de Moses, l’inspecteur Stanley Carmichael, a une attitude plus tranchée. "Carmichael est un peu plus jeune que Moses et moins hermétique à ce qui se passe autour d'eux. Il n’a pas non plus l’air d’avoir encore appris à faire face" , reprend le réalisateur.

Engagé pour camper l’inspecteur Carmichael, John Gallagher Jr (10 CLOVERFIELD LANE) s’est plu à explorer les complexités psychologiques propres à la police. "Il a dû entrer dans la police rempli de bonnes intentions et peut - être avec une certaine naïveté" , déclare Gallagher. "Mais son appartenance à l’unité antigang lui a fait voir des choses vraiment éprouvantes. Ces expériences l’ont poussé à pratiquer ’automédication pour essayer d’anesthésier ses émotions".

À mesure qu’ils creusent, Moses et Carmichael commencent à voir une image générale se dessiner. Très rapidement, en l’espace de quelques heures, les corps d’autres personnes impliquées dans l’assassinat des North et dans la mascarade judiciaire qui en découla commencent à faire surface, mis en scène de façon spectaculaire et violente. Leurs soupçons sont confirmés quand ils sont contactés par l’agent du FBI Lisa Inman, qui est sur les traces de Riley North, toujours insaisissable et aux quatre coins du monde.

L’histoire de Riley finit enfin par se préciser tandis que l'équipe de policiers a du mal à la suivre dans sa mission meurtrière, toujours en avance d’un coup. À présent que Riley est de retour, elle est déterminée à se faire justice elle-même en tuant non seulement Garcia, le baron du cartel, mais également tous ceux à sa solde. Conscient qu’elle en a après lui, le caïd se sert de toutes les ressources à sa disposition pour tenter de l’arrêter. La traque s’intensifie à mesure qu’elle fait échouer chaque tentative l’une après l’autre. À peine reconnaissable, cette mère autrefois douce et sans prétention vivant en banlieue s’est transformée en soldat impitoyable qui s’est donné pour mission de venger la mort de sa famille restée impunie.

Riley vit dans une camionnette dans Skid Row, quartier du centre-ville de Los Angeles, camouflée parmi les laissés-pour-compte et les démunis. En dépit de ses tentatives pour rester à l’écart des autres, elle devient malgré elle l’ange-gardien justicier de la communauté de sans-abris qui l’entourent. En dépit de ses efforts pour tourner le dos à son ancienne vie, de lointains échos ressurgissent. "Un phénomène se produit lorsque Riley s’installe à Skid Row : le taux de criminalité se met à chuter" , souligne Jennifer Garner, "à tel point que la police s’en rend compte et se demande ce qui se passe. Elle a beau se réfugier derrière une carapace, elle ne peut pas s’empêcher de réclamer justice et de veiller sur les gens autour d’elle".

LE TOURNAGE

En réalisateur habile sachant raconter des histoires percutantes, fortes et riches en scènes d’action, Pierre Morel a abordé ce projet en insistant tout autant sur l'émotion que sur les cascades. Sous le choc de la perte immense qu’elle a subie, Riley North mobilise le peu d’énergie qui lui reste pour réclamer justice au nom des siens. "Son cheminement émotionnel est fondamental, sans quoi l’action n’a pas lieu d’être", note Morel. Comme dans ses précédents films, le réalisateur a imprégné celui-ci d’action inspirée de la réalité et chorégraphiée sans recourir aux effets spéciaux ou au numérique. Le chef cascadeur expérimenté Keith Woulard a été sollicité pour élaborer ces scènes d'action réalistes, filmée de manière traditionnelle. "Pierre a déjà signé beaucoup de films d’action et savait parfaitement ce qu’il voulait pour ce projet" , se souvient Woulard. "Il tenait à réaliser un nouveau genre de film d’action profondément ancré dans la réalité et on a dû planifier minutieusement toutes les scènes plan par plan".

"Je me méfie toujours des héros qui accomplissent des exploits pas franchement réalistes, et on a donc étroitement collaboré avec Keith po ur éviter de chorégraphier des scènes totalement improbables" , souligne le réalisateur. "Encore une fois, ça vient d’une volonté de rendre le film authentique et réaliste. Du coup, elle ne marche pas la tête en bas ni ne vole à l’aide d’un filin dissimulé".

"Dans le film, chaque action peut réellement être accomplie" , confirme Wright. "Certes, il faudrait quelqu'un d'extrêmement bien entraîné, expert dans le maniement des armes et gymnaste - acrobate accompli pour y parvenir, mais ça n’a rien d’insurmontable physiquement".

Pour choisir le directeur de la photographie, les producteurs ont suggéré à Morel de rencontrer David Lanzenberg, avec qui ils avaient travaillé sur le film d’époque ADALINE. "En apparence, les deux seuls points commun entre David et Pierre sont qu’ils travaillent dans le cinéma et qu’ils sont tous les deux français, mais ça ne va apparemment pas plus loin" , poursuit le producteur. "Pierre est instinctif, incisif et rapide, et David possède une méthode de travail bien particulière. Leur colla boration artistique n’avait rien d’évident".

À en juger d’après les projets précédents de Lanzenberg et de Morel, leur collaboration ne saute pas aux yeux sur le papier. Ils se sont pourtant parfaitement complétés. "Leur duo s’est révélé franchement mervei lleux. C'est un solide film d'action mais tourné de manière extraordinaire" , commente Gary Lucchesi. "Jusque - là, David n’avait pas été habitué au cinéma d’action, mais plutôt aux plans fixes très stylisés et sophistiqués, alors que beaucoup de mes films so nt d’un réalisme cru et plus mouvementés" , fait remarquer le réalisateur. "On a travaillé de concert pour réunir tous ces éléments et obtenir un ton juste, et le résultat est fantastique".

Leur relation na pas été sans avantages. "Vers la moitié du tournage, ils ne se parlaient qu’en français si bien que personne ne pouvait les comprendre" , souligne Lucchesi en riant. L’un des postulats de Morel en matière de scènes d’action spectaculaires est qu’un acteur doit être en immersion totale. Le public est de plus en plus exigeant, et le réalisateur a donc considéré qu'il était primordial de dénicher une actrice qui accepte d'effectuer ses propres cascades. "C’est très important d’être dans la tête du personnage tout au long de ce cheminement, et c’est pourquoi il était capital que tout soit accompli par la comédienne : Jennifer a totalement adhéré à cette idée et était prête à se lancer" , déclare-t-il. "Pierre sait parfaitement ce qu’il veut, il est très clair et possède un vrai sens de l’action et du cadrage. On a toujours été sur la même longueur d’ondes concernant le réalisme et on s’est très bien compris", se rappelle Jennifer Garner.

Dès qu’elle a accepté le projet, l’actrice s‘est lancée dans un programme d’entraînement et de mise en forme intensif. Elle a passé plusieurs heures par jour avec différents entraîneurs, suivant diverses méthodes comme la musculation, le Krav Maga, la boxe et une forme d’entraînement-chorégraphie inspirée de la danse. "J’ai toujours aimé danser et je crois que c’est pour ça que je suis aussi sensible à l’action : c’est comme une chorégraphie et me servir d’une technique nourrie par la danse m’a beaucoup aidée pour les scènes de combat" , développe Jennifer Garner. Bien qu’elle ait conservé un sens aigu de cette technique et n’ait eu qu’à la peaufiner, il a fallu qu’elle travaille de manière approfondie d’autres paramètres. "J’ai dû coordonner mes mouvements en boxe, car ça faisait très longtemps que je n’en avais pas pratiqué. Je me suis donc exercée tous les jours. En plus, pendant plusieurs heures par jour, on a passé en revue tout ce que je devais savoir faire en boxe, en jeu de jambes et en technique de combat" , ajoute-t-elle. Outre la dimension physique, Jennifer Garner a passé du temps auprès de Navy SEALs pour améliorer son aisance à se déplacer et son maniement des armes. "Je connaissais les rudiments pour utiliser une arme, changer les munitions, etc., mais cela faisait aussi longtemps que je ne m’en étais pas servi et j’avais besoin de m’y replonger" , reprend-elle. "Jennifer s’est lancée et a tout saisi incroyablement vite", ajoute Woulard. "Riley utilise un vaste arsenal et on voulait s’assurer qu’elle maîtrise leur maniement. Inutile de préciser qu’elle possède un don naturel".

Jennifer Garner s’est investie à fond dans le projet et sans sourciller. "Jen ne s’est jamais plaint une seule fois, allant souvent jusqu’à me demander de l’entraîner pendant le week-end", poursuit Woulard. "Elle est le genre d'actrice avec lequel les chefs cascadeurs adorent travailler, car elle trait e tout le monde avec le plus grand respect, ce qui pousse à leur tour chacun des techniciens à redoubler d'efforts pour elle".

L’actrice a étroitement collaboré avec sa doublure cascade habituelle Shauna Duggins, qui lui a offert un soutien sans faille. "Shauna est ma doublure depuis presque vingt ans et est devenue l’une de mes amies les plus proches" , insiste Jennifer Garner. "À moins que je doive être renversée par une voiture ou tomber dans les escaliers, ce qu’elle ne me laisserait pas faire, elle est toujours là pour me soutenir, 'tu peux le faire, tu sais le faire'. Elle m’a permis d'accomplir toutes ces acrobaties dangereuses, si bien que ce qu’on voit à l’écran, c’est vraiment moi qui l'ai fait".

"J’espère que les spectateurs auront une grosse boîte de pop-corn au cinéma et qu’ils vont s’éclater. Le film est vraiment malin et c’est moi qui ai fait toutes les acrobaties" , déclare l’actrice en riant. Tandis que Riley progresse avec sa liste de noms, elle vise l’un des bastions de Garcia pour affaiblir sa position et celle de ses hommes de main : la séquence se déroule dans une boutique de piñata. Dans cette scène, Riley abat à elle seule – et en quelques minutes – une dizaine d’hommes baraqués et armés jusqu’aux dents.

"La séquence dans le magasin de piñata est le fruit de longues heures de travail" , explique Woulard. "Il y avait au total 14 salopards dans un espace confiné et Pierre voulait que l’action y soit aussi réglée qu’un orchestre. Il a fallu beaucoup répéter pour y parvenir et Jen a traversé ce magasin comme un cobra" , poursuit le réalisateur de 2ème équipe. Vouée à devenir la séquence préférée des fans, la scène des piñatas était le cadre idéal pour un massacre. "Il y avait des piñatas partout, de toutes tailles et couleurs, du sol ou plafond, c ’était merveilleux. C’était un endroit très coloré et censé être joyeux, quand soudain c’est l’enfer qui se déchaîne et répand des lambeaux de papier, des chamallows et des bonbons qui volent de partout" , souligne Morel dans un éclat de rire.

TOURNER À LOS ANGELES

La transformation de Riley North la mère de famille banlieusarde en justicière redresseuse de torts, repose sur les contrastes, notamment entre les différents arrière-plans du film. On passe ainsi de la banlieue, qui dégage une atmosphère familiale et cordiale, aux ruelles les plus sombres et les plus infestées de criminels. PEPPERMINT dévoile les diverses forces qui coexistent et s’affrontent dans la ville de Los Angeles. La dimension âpre et réaliste de l’histoire se retrouve dans la fabrication du film, loin des plateaux hollywoodiens, et le tout filmé en décors naturels. "De nos jours, tourner dans la ville même où se déroule l’histoire est presque un luxe et on a eu de la chance de pouvoir filmer les rues de Los Angeles à Los Angeles", reprend Pierre Morel. "On a pourtant voulu montrer une facette différente de la ville, loin du feu des projecteurs de Hollywood. On a souhaité mettre en avant des quartiers plus sombres et les gens qui y habitent".

Le plan de tournage de PEPPERMINT était ambitieux et difficile, restreint à 44 jours pour la plupart en horaires de nuit. Comme Riley se cache dans une camionnette à Skid Row, les producteurs ont été confrontés au défi de s'imprégner du réalisme sans concession du lieu et de son emplacement stratégique. Ils ont effectué des repérages dans tout le quartier : "Les repérages de nuit ont été très révélateurs : on y assiste à la détresse, on voit à quel point les gens peuvent tomber dans la misère et la déchéance les plus totales", raconte le réalisateur avec gravité. Pour des raisons de logistique et de sécurité, mais aussi pour ne pas perturber les habitants du coin, la production n'a pas pu tourner à Skid Row. La production a donc pris la décision audacieuse de reconstituer le quartier quelques pâtés de maisons plus loin. "On a filmé dans une zone adjacente à Skid Row, avec plusieurs ruelles communes aux deux. Les rues y ont été nettoyées à la vapeur chargée de produits chimiques à usage industriel pour assainir le périmètre et le rendre sûr pour les membres du tournage. À part ça, tout est resté intact", ajoute Wright.

Même si la production n’a reculé devant rien pour nettoyer cet espace, on apercevait néanmoins un peu partout des rappels du quotidien, parfois sous forme de créatures à quatre pattes. "Après l e tournage d’une scène dans laquelle je m’effondre à plusieurs reprises sur la chaussée, j’ai remarqué deux cadavres de rats en me rendant vers le combo trois mètres plus loin. J’ai rigolé et dit 'il y a même des rats ? On fait vraiment les choses à fond ! '", raconte Jennifer Garner en riant.

Source et copyright des notes de production @ Metropolitan FilmExport

  
#Peppermint


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