Drame/Romance/Une réalisation intense, de belles interprétations, un film dur et émouvant
Réalisé par Trey Edward Shults
Avec Taylor Russell McKenzie, Kelvin Harrison Jr., Sterling K. Brown, Renée Elise Goldsberry, Lucas Hedges, Alexa Demie, Bill Wise, David Garelik, Justin R. Chan...
Long-métrage Américain
Durée : 02h15mn
Année de production : 2019
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 15 novembre 2019
Date de sortie sur nos écrans : 29 janvier 2020
Résumé : l’intrigue de WAVES se déroule au cœur des paysages exceptionnels du sud de la Floride. Servi par une distribution remarquable où se côtoient des acteurs nommés aux Oscars aussi bien que des nouveaux venus, le film retrace le parcours des membres d’une
famille afro-américaine, menée par un patriarche protecteur, mais très exigeant, sur les eaux troubles du malheur et du deuil. Un chemin douloureux qui finira par les rassembler sur les rives de l’amour et du pardon, si tant est qu’ils parviennent à accepter de lâcher prise.
Réalisé par Trey Edward Shults, WAVES est un récit poignant qui rappelle la capacité de l’être humain à pardonner et continuer à grandir, même dans les situations les plus désespérées.
famille afro-américaine, menée par un patriarche protecteur, mais très exigeant, sur les eaux troubles du malheur et du deuil. Un chemin douloureux qui finira par les rassembler sur les rives de l’amour et du pardon, si tant est qu’ils parviennent à accepter de lâcher prise.
Réalisé par Trey Edward Shults, WAVES est un récit poignant qui rappelle la capacité de l’être humain à pardonner et continuer à grandir, même dans les situations les plus désespérées.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : avec ses mouvements de caméra tournoyants, le réalisateur, Trey Edward Shults, nous fait parcourir le chemin d'une spirale descendante qui finit par reprendre le chemin d'une spirale ascendante, dans un jeu de miroirs surprenant qui se différencie par un supplément d'âme. Sa mise en scène lie les destinées des protagonistes entre elles. Il nous fait passer confortablement et dans un belle dynamique d'un moment à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une vie à l'autre.
Trey Edward Shults a également écrit le scénario de ce film. Dans sa première partie et sa seconde partie, il évoque des thématiques déjà vues plus d'une fois au cinéma, qui reflètent des sujets de société souvent traités. Cependant, ce qui nous marque est à la fois la force qu'il insuffle aux images, ainsi que la construction particulière de sa narration. Il sait créer visuellement le ressenti des protagonistes à l'écran. Il glisse ainsi très rapidement d'une ambiance à l'autre et indique aux spectateurs au travers des atmosphères qu'il met en place que son récit va prendre un tournant.
L'amour est au cœur de l'intrigue. Il y a l'amour qui prétend en être, mais qui n'en n'est, en fait, absolument pas et qui mène à des actes, aux conséquences désastreuses et accablantes, qui ne peuvent trouver aucunes excuses aux yeux de l'humanité. Il y a l'amour qui vous prend au dépourvu, qui est humain au sens positif, réel et véritable. Il y a l'amour de la force du pardon face à l'impardonnable, l'amour qui soutient, l'amour qui se construit et se déconstruit pour mieux se retrouver. Comme tout sentiment fort, il entraîne dans son sillon des émotions intenses.
Le réalisateur pose le contexte, explique les conditions des faits, donne des éléments au fur et à mesure et n'impose pas un jugement aux spectateurs. Il s'appuie sur ses très bons acteurs pour faire exister cette famille et rendre crédibles les épreuves qu'elle traverse et les ressentis qu'elle affronte.
Kelvin Harrison Jr. interprète, avec conviction et justesse, Tyler, un lycéen qui a l'avenir devant lui et qui prouve que c'est face à l'adversité que le caractère profond d'un individu se révèle vraiment, pour le meilleur ou pour le pire.
Taylor Russell McKenzie interprète Emily, la sœur de Tyler. L'actrice apporte beaucoup de sensibilité à ce rôle à fleur de peau.
Sterling K. Brown interprète Ronald, un père de famille aimant et exigeant. Il apporte beaucoup de consistance à son personnage.
Renée Elise Goldsberry interprète Catharine, une femme qui mène de front sa carrière, son rôle de mère et son rôle d'épouse. L'actrice est touchante dans ce rôle.
Alexa Demie interprète Alexis, la petite amie de Tyler. Elle dépeint une jeune fille enthousiaste face à la vie.
Lucas Hedges interprète l'attachant Luke, un jeune homme au caractère doux et qui se fie à son cœur.
WAVES nous entraîne sur une vague de drames qui viennent se fracasser dans une déferlante d'émotions. Sa réalisation inspirée fait ressortir la force de son propos. L'interprétation des acteurs donne corps au récit. Ce long-métrage nous raconte non pas une histoire, mais des histoires qui s'entrechoquent. Il prend son temps et révèle pourtant une intensité inattendue. C'est un film à la fois dur et émouvant.
Trey Edward Shults a également écrit le scénario de ce film. Dans sa première partie et sa seconde partie, il évoque des thématiques déjà vues plus d'une fois au cinéma, qui reflètent des sujets de société souvent traités. Cependant, ce qui nous marque est à la fois la force qu'il insuffle aux images, ainsi que la construction particulière de sa narration. Il sait créer visuellement le ressenti des protagonistes à l'écran. Il glisse ainsi très rapidement d'une ambiance à l'autre et indique aux spectateurs au travers des atmosphères qu'il met en place que son récit va prendre un tournant.
L'amour est au cœur de l'intrigue. Il y a l'amour qui prétend en être, mais qui n'en n'est, en fait, absolument pas et qui mène à des actes, aux conséquences désastreuses et accablantes, qui ne peuvent trouver aucunes excuses aux yeux de l'humanité. Il y a l'amour qui vous prend au dépourvu, qui est humain au sens positif, réel et véritable. Il y a l'amour de la force du pardon face à l'impardonnable, l'amour qui soutient, l'amour qui se construit et se déconstruit pour mieux se retrouver. Comme tout sentiment fort, il entraîne dans son sillon des émotions intenses.
Le réalisateur pose le contexte, explique les conditions des faits, donne des éléments au fur et à mesure et n'impose pas un jugement aux spectateurs. Il s'appuie sur ses très bons acteurs pour faire exister cette famille et rendre crédibles les épreuves qu'elle traverse et les ressentis qu'elle affronte.
Kelvin Harrison Jr. interprète, avec conviction et justesse, Tyler, un lycéen qui a l'avenir devant lui et qui prouve que c'est face à l'adversité que le caractère profond d'un individu se révèle vraiment, pour le meilleur ou pour le pire.
Taylor Russell McKenzie interprète Emily, la sœur de Tyler. L'actrice apporte beaucoup de sensibilité à ce rôle à fleur de peau.
Sterling K. Brown interprète Ronald, un père de famille aimant et exigeant. Il apporte beaucoup de consistance à son personnage.
Renée Elise Goldsberry interprète Catharine, une femme qui mène de front sa carrière, son rôle de mère et son rôle d'épouse. L'actrice est touchante dans ce rôle.
Alexa Demie interprète Alexis, la petite amie de Tyler. Elle dépeint une jeune fille enthousiaste face à la vie.
Lucas Hedges interprète l'attachant Luke, un jeune homme au caractère doux et qui se fie à son cœur.
Copyright photos @ Universal Pictures International France
WAVES nous entraîne sur une vague de drames qui viennent se fracasser dans une déferlante d'émotions. Sa réalisation inspirée fait ressortir la force de son propos. L'interprétation des acteurs donne corps au récit. Ce long-métrage nous raconte non pas une histoire, mais des histoires qui s'entrechoquent. Il prend son temps et révèle pourtant une intensité inattendue. C'est un film à la fois dur et émouvant.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
À PROPOS DU FILM
TREY EDWARD SHULTS
nous livre ici l’histoire déchirante d’une famille qui, sur le
point de s’écrouler, finit par retrouver un deuxième souffle
grâce à l’amour, la communication, le pardon et les liens
familiaux.
Servi par une
distribution hors normes et une structure narrative exceptionnelle,
WAVES traite de l’Amérique d’aujourd’hui, à travers le
parcours d’un frère et d’une sœur en quête d’identité à
l’aune d’un terrible drame.
Le troisième film
de Trey Edward Shults est peut-être le plus personnel de son œuvre
quant aux thèmes de l’amour et du deuil. Il est baigné par une
atmosphère musicale très particulière créée par Trent Reznor et
Atticuss Ross, le duo Oscarisé de la bande originale du film THE
SOCIAL NETWORK (David Fincher, 2010), et rythmé par les titres de
Franck Ocean ou Radiohead.
Le réalisateur
livre ici un film sans concession aussi radical visuellement que
musicalement, explorant la manière dont l’amour et le deuil
affectent les liens familiaux.
Centré autour
d’une famille afro-américaine vivant au sud de la Floride, le film
passe également en revue les pressions familiales, les limites de
l’amour filial et les difficultés que parents et enfants peuvent
éprouver à exprimer leurs vulnérabilités respectives, alors
qu’elles sont nécessaires à leur développement et leur survie.
Sterling K. Brown
qui joue Ronald Williams le père de cette famille nous raconte :
« ma mère me disait toujours je suis dure avec toi pour que la
vie ne puisse pas l’être plus. C’est ainsi, je pense, que
Ronald se comporte avec son fils, croyant qu’il a la responsabilité
de ne pas le laisser sortir faire n’importe quoi et se ridiculiser.
Il est plein de bonnes intentions, mais il va devoir réaliser, comme
je l’ai fait moi-même, qu’il vaut mieux en tant que parent être
motivé par l’amour que par la peur. »
WAVES dissèque
toutes les formes de l’amour, et analyse la façon dont il peut
aussi bien séparer les êtres que les rapprocher. «
C’est un film qui parle des différentes facettes de l’amour,
qu’il soit romantique ou filial, de ce que signifie la passion, et
de ce qui peut arriver quand tout s’écroule ».
LA CRÉATION DE
WAVES
L’idée du film
est née il y a plus d’une dizaine d’années, bien avant que son
auteur n’ait écrit et réalisé IT COMES AT NIGHT (2017) ou KRISHA
(2016) inspiré par l’histoire de sa propre famille. Ce dernier a
remporté le prix du festival South By Southwest et a été en
compétition au Festival de Cannes. WAVES dépasse cette fois le
cadre de l'expérience familiale du réalisateur et marque
l’approfondissement de son art aussi bien que de sa technique tout
en explorant des thèmes qui lui sont chers.
Il nous explique
: « j’étais beaucoup plus jeune quand j’ai commencé à
réfléchir à ce film. J’avais alors des images de GÉNÉRATION
REBELLE (Richard Linklater, 1993) qui me venaient à l’esprit, puis
ça s’est transformé et j’ai eu l’idée de l’histoire de cet
adolescent qui sombre dans une terrible tragédie, et finalement
celle de sa sœur qui traverse sa première véritable histoire
d’amour ».
WAVES possède une
articulation très spéciale, c’est un film séparé en deux
parties qui sont liées par un passage commun, mené de main de
maître par son réalisateur Trey Edward Shults qui s’impose avec
ce film comme l’un des cinéastes les plus avantgardistes de sa
génération. Passant de la spirale infernale de Tyler à la
renaissance et l’épanouissement de sa sœur, les deux parties du
film se reflètent et sont liées par les attentes de leurs parents
interprétés par Sterling K. Brown et Renée Elise Goldsberry.
Le réalisateur
développe : « je me suis inspiré de CHUNKING EXPRESS
(Wong Kar Wai, 1994) pour me concentrer dans une première partie sur
le frère puis sur la sœur, mais toujours dans leurs dynamiques de
couple respectives, avec leurs parents comme fil rouge ».
Sterling K. Brown
en dépit de son emploi du temps surchargé en raison du tournage de
la série "This Is Us" (de Dan Fogelman, 2016-2019), nous
raconte : « Il y a deux énergies très différentes dans
le film. Celle du début, très frénétique et électrique, s’oppose
à celle plus languide et intérieure de la deuxième partie. Elles
émanent de ce frère et de sa sœur au fur et à mesure des
évènements qu’ils traversent, et de leurs quêtes respectives. La
première partie est aussi explosive que la seconde est apaisante ».
LA DYNAMIQUE
FAMILIALE
Comme les deux
précédents films du réalisateur, qui traitaient des liens
familiaux et de la difficulté à communiquer quand les choses
dégénèrent et que le chaos finit par s’installer, WAVES explore
encore une fois le terrain miné que peut devenir la famille. Ici ce
foyer afro-américain.
Le réalisateur
explique : « les Williams ont dû se battre pour en arriver là
où ils sont, avec une belle maison, de bonnes carrières et des
enfants bien élevés. Tous comme leurs parents les enfants ont
acquis une éthique de travail. Mais comme toutes les familles
américaines, la façade est fissurée par des luttes internes
larvées. Leur fils de 17 ans, Tyler (Kelvin Harrison Jr.) est un
jeune athlète prometteur, future star de lutte universitaire. Il est
fou amoureux de sa copine Alexis (Alexia Demie) mais éprouve des
difficultés à être à la hauteur de la barre que repousse en
permanence son père et ce dans tous les domaines, que ce soit pour
ses résultats scolaires ou sportifs, jusqu’à son petit boulot, et
ce à un moment où il essaie de déterminer qui il a envie de
devenir. Et comme la plupart des adolescents, Tyler ne sait pas vers
qui se tourner pour exprimer ses peurs, ses faiblesses ou sa
vulnérabilité ».
Le jeune comédien
a développé son personnage avec la complicité du réalisateur
pendant des mois avant le début du tournage, en s’inspirant de sa
propre relation avec un père exigeant. Il développe : « son
père est un véritable exemple pour lui, dans la mesure où il est
peut-être l’homme le plus dur à la tâche qu’il ait jamais
rencontré. Quand on idéalise quelqu’un à ce point, il est très
difficile d’éprouver de la compassion pour soi-même et de penser
qu’on peut arriver à la cheville de cette personne. C’est un des
problèmes principaux de Tyler ».
Ronald pousse son
fils à exceller en tout, que ce soit en lutte pour être le premier,
ou en sport à pousser des poids trop lourds pendant des heures.
C’est une relation paradoxale, très compliquée où les
démonstrations d’amour filial et les altercations se succèdent de
plus en plus, entamées par les projections de Ronald de ses propres
peurs et démons. Il aime tellement son fils que celui-ci bascule
d’autant plus violemment, profondément bléssé aussi bien
physiquement que mentalement de ne pas être à la hauteur, ce qui
donne un côté tragique à la première partie de cette histoire.
Sa relation
amoureuse qui se délite ajoute également une énorme pression au
jeune homme qui ne voit pas son avenir comme sa petite amie. Ces deux
relations très exigeantes le poussent vers l’autodestruction,
ouvrant la voie à un des thèmes centraux du film : la manière
dont les perturbations des relations intimes peuvent à la fois
construire et détruire les êtres au sein d’une même famille.
Mais si Trey Edward Shults nous montre le côté obscur des relations
fusionnelles, il nous explique aussi également comment elles peuvent
aboutir à la lumière et la manière dont le pardon et le renouveau
peuvent émerger des cendres de la destruction, brisant ainsi la
spirale infernale du drame et du malheur qui se transmet de
génération en génération.
Pour le
réalisateur qui s’est largement inspiré de sa propre histoire,
c’est là que réside la tragédie de la trajectoire de la famille
Williams. Ce qui arrive à Tyler détruit tous ses rêves, ses
aspirations et ses efforts. En revanche, la partie d’Emily opère
comme un contrepoint et vient apporter la lumière et l’espoir au
moment où personne n’y croit plus. WAVES est un film qui parle de
famille et de pardon, un film sur la résilience et la capacité
d’aller de l’avant.
À travers les
trajectoires de Tyler et Emily, le réalisateur nous offre une
expérience cinématographique innovante et à laquelle il est facile
de s’identifier, à travers les pressions que subit l’un, qui
sont à la limite de l’ingérable et le chemin rempli de joie et
d’affection que trouvera l’autre, en prenant une direction
totalement opposée au désastre d’où elle vient.
RETROUVER L’ESPOIR
Le film bascule
totalement au moment où les Williams doivent endurer la pire des
douleurs et semblent toucher le fond. Commence alors une seconde
moitié qui envoie le film dans une toute autre direction en se
concentrant sur Emily (Taylor Russel) la petite sœur si sage qu’on
ne remarque que furtivement dans la tragédie de Tyler.
La jeune fille se
trouve à un moment critique de sa vie, et elle essaie de trouver sa
place au sein de sa famille, où elle se sent invisible cachée dans
l’ombre de son frère. Toute l’attention est d’abord portée à
Tyler et aux pressions qu’il subit pour finalement lui laisser
l’opportunité de se découvrir et d’enfin prendre elle-même les
décisions qui feront d’elle la femme qu’elle est sur le point de
devenir.
Alors qu’elle
vient de sortir d’une spirale de violence et de douleur, elle
trouve le chemin de la lumière. Elle tombe littéralement et
passionnément dans les bras d’un de ses camarades de classe qui
était dans la même équipe de lutte que son frère, Luke (Lucas
Hedges). Leur histoire se construit en miroir de la passion que son
frère et Alexis ont pu vivre, mais d’une façon plus pure et
innocente, empreinte d’une grâce qui les en éloigne
définitivement.
À mesure que la
jeune fille s’épanouit à la chaleur de l’amour de son
compagnon, elle choisit de ne pas se laisser détruire par la
tragédie qu’elle a traversée et l’histoire de son frère. Très
isolée après le drame, elle est encore plus écrasée par l’ombre
fraternelle que jamais et par le poids de ce qu’il a fait et de ce
qui lui est arrivé lui semble insurmontable. Elle est terrorisée,
au moment où elle doit choisir qui elle veut devenir, un abysse de
noirceur s’est ouvert sous ses pieds et elle aurait pu devenir une
toute autre personne si elle n’avait pas choisi d’embrasser
l’amour au lieu de la haine.
L’AUTEUR ET
L’ACTEUR
Trey Edward Shults
a jeté les premières esquisses de WAVES juste après la sortie de
IT COMES AT NIGHT en juillet 2017 et l’a immédiatement envoyé à
sa jeune star, dont il avait adoré le travail et à qui il tenait à
donner un rôle plus étoffé.
KELVIN HARRISON
JR. a tout de suite accroché à la complexité du rôle de Tyler, et
dès que le contrat a été conclu, le réalisateur et son acteur se
sont mis au travail pour créer le rôle en fonction du point de vue
du jeune homme, qui n’a pas hésité à se servir d’expériences
personnelles et à partager par texto des anecdotes familiales avec
Trey Edward Shults, alors qu’il était en tournage sur d’autres
films.
Il s’est en
particulier épanché à propos de conversations avec son père qui
ont forgé sa personnalité actuelle et qui l’ont aidé à créer
son personnage dans le film, comme à l’époque elles l’avaient
aidé à forger sa propre personnalité. Le jeune comédien s’est
heurté comme Tyler à la volonté de son père qui aurait voulu le
voir entamer une carrière musicale. Mais il a su prendre le contrôle
de son avenir et choisir l’art dramatique, un choix qui a parachevé
l’identité forte et puissante qui lui vaut aujourd’hui d’être
reconnu comme un comédien de talent.
Au fur et à
mesure des séances d’écriture, Ronald Williams est devenu une
sorte d’hybride entre leurs pères respectifs. Le réalisateur se
rappelle : « la première version du script parlait de
mon expérience avec mon propre père. Puis quand nous avons commencé
à échanger avec Kelvin, nous nous sommes vite aperçus que le film
tournerait autour de notre dynamique paternelle commune ».
WAVES dissèque
les pressions que subissent les adolescents américains, comme Tyler,
qui se débattent entre leurs ambitions, leurs désirs, la pression
que leur mettent leurs parents et la manière dont ils peuvent tout
faire coïncider en une seule personne : l’adulte qu’ils
vont devenir. Durant une des scènes du film on voit le jeune Tyler
se teindre les cheveux en blond à la Franck Ocean, pour échapper et
s’affirmer à sa manière face à la rigidité paternelle. De même
lors d’un échange virulent de textos, il s’oppose au futur que
tente de lui imposer sa petite amie.
Quant à la
relation entre Tyler et Alexis les deux comédiens s’étaient mis
d’accord sur le fait qu’ils devaient avant tout être les
meilleurs amis du monde et que leur amour devait être pur et
sincère. Kelvin Harrison Jr. résume : « Tyler est très
anxieux, mais il est très épris de sa petite amie. C’est
directement lié au fait qu’il ait perdu sa mère très jeune, que
sa belle-mère ne parvient pas à remplacer et à ce vide qu’il
essaie inconsciemment de combler ».
Afin de renforcer
l’impression d’osmose de ce couple, les deux jeunes acteurs ont
passé du temps ensemble, se sont raconté leurs vies, leurs secrets
et ont pris en ligne un cours commun sur lequel ils étaient obligés
de travailler ensemble. Kelvin Harisson a aussi pris des cours de
lutte afin de paraître crédible durant les combats, mais aussi
pour traduire physiquement la rage et la fureur qui le parcourent.
À l’annonce de
sa blessure, comme tous les adolescents, Tyler a du mal à accepter
l’information, ou même à en parler à qui que ce soit. Il ne peut
se résoudre à affronter ce genre d’instabilités ou de faiblesses
qui le renvoient directement au petit garçon orphelin de mère qu’il
était, livré à son père. Le réalisateur approfondit :
« Tyler s’est fabriqué sur le moule que son père a forgé.
Il se doit d’être plus parfait que les autres et surtout de tenir
bon. C’est pour cela qu’il ne dit rien de ses problèmes ni à
son père, ni à sa belle-mère, ni à sa sœur ou même sa petite
amie à propos de son épaule et qu’il réagit de telle manière.
Si aucun de ces évènements ne s’était produit, et ce en si peu
de temps, il aurait tracé sa route. Mais tel n’est pas le cas et
quand son monde lui explose littéralement à la figure, il ne sait
plus comment demander de l’aide à force d’avoir été convaincu
qu’il est le plus fort de tous ».
La tonalité du
film est très naturaliste et le jeune comédien a dû se confronter
à ses propres faiblesses et insécurités, sans compter les choses
qu’il détestait chez lui. Il commente : « je n’ai
rien à voir avec Tyler, mais la manière dont j’ai dû me préparer
physiquement avec la musculation, la gestion de ma testostérone, de
mon ego, boire des protéines, me décolorer les cheveux, tout ça a
infusé une sorte d’énergie en moi que je portais comme un masque,
les gens me regardaient différemment ».
Le réalisateur et
le jeune comédien voulaient explorer toutes les complexités de ce
personnage en qui se bousculent les frustrations propres à
l’adolescence et pour lequel il allait falloir déployer toute
l’empathie et la générosité possible afin que sa descente aux
enfers reste accessible au public sans pour autant faire de lui un
monstre. Grâce au talent du jeune comédien, Tyler est devenu
l’emblème des pressions actuelles et la manière dont les jeunes
essaient, et parfois échouent, à trouver leur chemin dans cette
nouvelle ère qui peut être aussi stressante que dangereuse.
Kelvin Harrison
Jr. conclut à propos de son personnage : « Tyler n’est
pas un monstre, les gens peuvent faire des erreurs et toujours être
considérés comme des êtres humains. Il faut apprendre à être
tolérants et ne pas juger trop vite. Je suis devenu un fervent
défenseur de Tyler ».
LE PATRIARCHE
STERLING K. BROWN
l’acteur multirécompensé pour les séries "American Crime
History : The People Against O. J." (de Scott Alexander et
Larry Karaszewski, 2016) ou "This Is Us" (de Dan Fogelman,
2016-2019), interprète le rôle complexe de Ronald Williams. Cet
acteur de talent amène nuance et gravité à ce personnage aux
multiples facettes qui découvre que la meilleure façon d’être de
bons parents passe par la vulnérabilité et la compréhension plutôt
que par la sévérité même si celle-ci est motivée par l’amour.
À la lecture du
script, le comédien a tout de suite reconnu des générations
entières de cet homme et la manière dont ce comportement se
transmet de père en fils. Il a amené tellement de nuance et de
générosité à son rôle que le réalisateur a apprécié la
qualité de leur travail commun.
Dans la première
partie du film, Ronald pousse son fils de manière excessive sans
même le réaliser. Dans la seconde partie, il trouve enfin la paix
grâce à sa relation avec sa fille Emily, et découvre une
vulnérabilité qu’il ne se connaissait pas jusque-là et qu’il
n’avait jamais partagé avec son fils. Après avoir perdu son fils,
avoir été tenu à distance par sa femme, il est sauvé par la seule
personne dont il ne s’est jamais vraiment préoccupé et se trouve
forcé à reconsidérer qui il est. Il laisse tomber la sévérité
qu’il pensait nécessaire et constructive pour l’évolution de
son fils et suit l’exemple de sa fille Emily en choisissant
l’amour, la transparence et l’honnêteté.
Le comédien
conclut : « on peut voir cet homme évoluer au fur et à
mesure du film, et on comprend que les relations familiales doivent
être basées sur la confiance, car si les enfants se sentent
étouffés ils finiront par se rebeller ou s’enfuir. Ce n’est
qu’en voyant ce qu’a donné son éducation sur son fils qu’il
comprend qu’il lui faut suivre l’exemple de sa fille. S’il
avait su partager ce niveau d’intimité et de vulnérabilité avec
son fils, il aurait pu lui montrer que la véritable force ne réside
pas dans le fait d’être parfait ou de tout contrôler, mais d’être
capable de s’appuyer sur les personnes en qui on a confiance et qui
vous aiment quand les temps sont durs et surtout ne pas hésiter à
demander de l’aide ».
Comme il tournait
pendant la semaine la série de NBC "This Is Us" (de Dan
Fogelman, 2016-2019), Sterling K. Brown prenait l’avion tous les
vendredis soir pour passer ses Week-Ends en Floride sur le tournage
du film pour repartir le dimanche soir. Un emploi du temps que le
comédien lui-même qualifie de schizophrène, épuisant mais
motivant. Il se rappelle : « c’était un emploi du temps
infernal : 3 week-ends d’affilée, dont un où douze scènes
étaient prévues avant de passer aux scènes intimistes et là du
jour au lendemain je me retrouve à péter un câble avec mon fils
pour des histoires de musculation et m’écrouler en larmes avec ma
fille qui ne connaît ni ne comprend rien à la vie, pas plus que moi
d’ailleurs ».
PREMIER AMOUR
TAYLOR RUSSELL
livre ici une performance d’exception dans un premier grand rôle
avec le portrait de cette jeune fille qui découvre ses premiers
émois amoureux au moment même où elle doit affronter un terrible
drame. Elle a été auditionnée pour le rôle et le réalisateur a
immédiatement vu qu’elle comprenait instinctivement la sensibilité
qu’il recherchait chez ses acteurs.
Il se souvient
: « dès la première audition, nous avons vu qu’elle était
habitée, il se passait énormément de choses en elle sans qu’elle
en fasse pour autant démonstration. C’est une qualité que peu de
comédiens possèdent. On a l’impression qu’ils ne font pas
grand-chose, mais quand on place la caméra sur eux, elle capte une
infinité de sentiments qui se succèdent et s’entrechoquent. C’est
une sorte de charisme et de puissance intérieure qui sont assez
rares chez les jeunes acteurs ».
Pour la jeune
comédienne qui jusque-là avait principalement travaillé à la
télévision, le rôle d’Emily Williams est un peu le rôle de sa
vie : « J’attendais un rôle comme celui-ci depuis
toujours. Je me suis sentie réellement liée à ce personnage, rien
qu’à la lecture du script. J’ai reconnu sa voix, parce que c’est
une de mes voix intérieures. Du coup, je n’avais aucune pression,
je n’ai eu qu’à me laisser guider par cette voix et me fondre en
elle pour créer un personnage très proche de moi ».
LUCAS HEDGES avait
contacté le réalisateur pendant la période d’écriture du film,
pour lui faire part de son envie de travailler avec lui. Trey Edward
Shults avait été très impressionné par la maturité du jeune
comédien dans MANCHESTER BY THE SEA (Kenneth Lonergan, 2016), pour
lequel il avait d’ailleurs été cité aux Oscars et nous
raconte : « nous nous sommes tout de suite entendus,
vous savez on le sent tout de suite quand le courant passe. Dès que
j’ai eu fini l’écriture, je lui ai envoyé le script en lui
demandant d’interpréter Luke l’amoureux d’Emily. Vers la fin
du film ils partagent des scènes poignantes et durant leur
road-trip, c’est elle qui l’aide à trouver la paix et le lâcher
prise. C’est cette prise de conscience du pouvoir et de la force
que l’amour lui donne qui lui permet de se réconcilier avec ses
propres parents ».
Le jeune acteur a
tout de suite accroché à l’intensité émotion nelle du film, et
de toute façon était un grand fan des films de Trey Edward Shults
avec qui il avait très envie de travailler. Il développe :
« C’est un film plein d’émotions brutes comme la rage, la
colère, la frustration, la joie, la liberté et la libération. On
pourrait facilement le qualifier de Teen-Movie, mais c’est un film
beaucoup plus viscéral. Ce qui sous-entend le film est beaucoup plus
primal qu’identitaire. En allant voir ce film, le public va
partager une expérience très brute et réaliste ».
L’EXIGENCE
PARENTALE
RENÉE ÉLISE
GOLDSBERRY interprète Catherine, qui comme son mari Ronald doit
faire face au chaos et à la destruction dans la première partie du
film, pour en sortir transformée grâce à l’amour et au pardon
dans la deuxième. « Si elle n’est pas la mère
biologique des enfants, leur vraie mère les ayant quittés quand ils
étaient petits, elle ne se voit pas comme une belle-mère. Elle les
considère comme ses propres enfants et le lien qu’ils
entretiennent est affectueux et bienveillant. Elle est le réconfort
familial, celle qui arrondit les angles. Comme elle reproche à son
mari de pousser Tyler et d’ignorer Emily, en réaction elle est
trop douce avec son fils et trop dure avec sa fille. Et en plus de
tout ce qui se passe, elle doit encore retrouver de la place dans son
cœur pour son mari ».
WAVES s’adresse
aussi bien aux parents qu’aux jeunes qui luttent pour trouver leur
place dans un monde difficile. Sterling K. Brown développe :
« Ronald, une fois qu’il a perdu sa première femme, a du se
retrouver terrifié à l’idée de perdre qui que ce soit d’autre.
La manière dont il élève ses enfants découle directement de cette
peur. Il fait en sorte que rien ni personne ne puisse plus lui
échapper. Surtout son fils ». Le réalisateur ajoute : « La
fin du film est pleine d’espoir, elle montre que ces gens vont s’en
sortir. Comme le flux et reflux des marées, ou les courants
sous-marins, ils vous poussent, vous tirent mais si vous savez les
utiliser, même si vous en avez l’impression, vous ne coulerez
pas ».
OCÉAN MUSICAL
Dès le début,
Edward Trey Shults a voulu faire un film où la bande-son serait
constitutive du sous-texte, à la manière de films comme LES
AFFRANCHIS (Martin Scorsese, 1990) ou BOOGIE NIGHTS (Paul Thomas
Anderson, 1997), où les chansons et la musique du film forment une
vague de fond qui participe au déroulement du film. Le film est du
coup intrinsèquement lié à sa bande originale qui mélange des
titres très actuels comme Animal Collective, Kendrick Lamar ou
Radiohead avec une musique originale crée par TRENT REZNOR et
ATTICUS ROSS, le duo Oscarisé de THE SOCIAL NETWORK (David Fincher,
2010).
Mélomane depuis
toujours, le réalisateur a sélectionné avec parcimonie les titres
qui conviendraient au film, à chacun des personnages et surtout à
leur état d’esprit. Il nous explique : « Quand
j’écrivais, et même avant, puisque j’ai ce film dans ma tête
depuis toujours en fait, je me faisais parallèlement une play liste
géante dont je me servais, parfois à l’aide des paroles des
chansons pour influer la direction que mon film devait prendre, et la
manière dont les personnages pouvaient évoluer.
FRANCK OCEAN a
particulièrement influencé mon film. En plus du fait que les
personnages écoutent sa musique avec des titres comme Mitsubishi
Sony, Rushes, Sideways, Florida, que Tyler se teigne les cheveux en
blond comme lui, la structure même du film qui est habituellement en
3 actes, s’articule ici en deux, comme dans les chansons de cet
artiste qui rejette la forme traditionnelle musicale "vers,
refrain, vers". C’est un de mes artistes préférés, et
alors que je travaillais sur mon dernier film, les albums Blonde et
Endless sont sortis et je travaillais en les écoutant en boucle.
Blonde est peut-être mon album préféré, et je trouve que son
travail est incroyable. Il fait preuve d’une maîtrise technique
incroyable et beaucoup de choses sont pourtant artisanales et surtout
très personnelles ce qui crée un équilibre impressionnant dans son
travail ».
À la réception
du script, les comédiens ont eu la surprise de trouver des liens
hypertextes accompagnant le texte vers des morceaux musicaux, afin de
lire en écoutant l’influence musicale qui informerait les
différentes scènes. « Je voulais que le texte et la musique
se répondent à travers les images et traduisent les mondes d’Emily
et de Tyler ainsi que leur fonctionnement. WAVES est rythmé par les
hauts et les bas de différents parcours qui résonnent
musicalement ».
LA BANDE ORIGINALE
Un des albums
cultes du réalisateur a toujours été The Downward Spiral de Nine
Inch Nail, produit par Trent Renzor. Il a donc envoyé son script à
Trent Reznor et son partenaire Atticus Ross avec certaines scènes du
film, et, au moins, quatre heures de rushes non montés. De ce
matériel brut les deux artistes ont commencé à écrire de la
musique qu’ils ont renvoyée directement au réalisateur. Trent
Reznor nous confie : « On était ravis ! Nous avions
fait une liste des gens qui faisaient des choses intéressantes et
avec qui nous avions envie de travailler, et Trey en faisait partie.
Nous avions adoré IT COMES AT NIGHT, et avons encore plus aimé
KRISHA que nous avons vu plus tard. Quand nous nous sommes
rencontrés, je ne sais pas trop à quoi nous nous attendions, mais
ce n’était pas ça du tout, dans le bon sens du terme. On a tout
de suite accroché et ressenti une réelle parenté artistique avec
lui. Nous étions sur la même longueur d’onde. Une fois que
le feu vert a officiellement été donné, et que nous avons reçu le
script, nous avons découvert un scénario qui ne ressemblait à
aucun autre, il était si intense et sans compromis qu’on avait
l’impression que Trey l’avait écrit avec son propre sang, et on
sentait qu’il avait passé un temps fou à mettre en place ce
kaléidoscope émotionnel qui donnait au film un point de vue et un
angle très original. Trey est un réalisateur très talentueux, au
début d’une grande carrière, et nous avons réellement apprécié
le travail avec lui ».
Comme les
chansons, la bande originale exprime l’inconscient des
protagonistes principaux alors qu’ils se débattent avec les choix
qu’ils ont à faire pour trouver leur voie. La musique s’impose
la première fois quand Tyler apprend qu’il doit arrêter sa
carrière de lutteur, ce qui marque le début de sa descente aux
enfers.
Le réalisateur ne
voulait pas que les deux parties du film soient séparées et il a
confié le soin à Trent Reznor et Atticus Ross de les relier
musicalement grâce une structure qui fonctionne aussi bien dans la
lumière que dans les ténèbres et qui allait créer une sorte de
fil rouge tout au long du film.
Ils ont alors
commencé à synthétiser des sons typiques de la vie quotidienne des
deux adolescents, d’après les scènes et les rushes qu’ils
avaient reçus, pour concocter une bande-son qui ne prendrait pas le
dessus contrairement aux musiques de films plus conventionnelles et
pour permettre aux chansons de revêtir un poids émotionnel plus
conséquent.
Ils décryptent le
processus pour nous : « Nous avons également enregistré
et filtré les voix des personnages ce qui donne l’impression
qu’ils se parlent sans arrêt, mais ne réussissent pas à
comprendre ce que racontent ces voix inaudibles. Nous en avons tiré
des morceaux de plus de 10 minutes, faits de voix transformées et de
prises de son directes arrangées que nous avons accélérés,
ralenties déformées pour en faire autre chose ».
LAISSER AFFLEURER
LA SENSIBILITÉ
Trey Edward Shults
a cherché dans d’autres films comment était capturée la richesse
intérieure des protagonistes, quels moyens techniques, quels
mouvements de caméra et quelle longueur de focale étaient les plus
appropriés pour retranscrire les émoluments de l’âme humaine.
Avec l’aide de son directeur de la photographie DREW DANIELS, il a
porté la sensibilité de ses protagonistes à un niveau encore
jamais atteint.
Le directeur de la
photographie nous explique : « Tout ce que nous
faisions visait à pénétrer l’inconscient de nos personnages,
aussi bien techniquement que narrativement ou artistiquement. Nous
savions quelle grammaire visuelle utiliser pour chaque scène et
chaque partie du film, et il ne nous restait plus qu’à laisser les
choses se faire naturellement dans ce cadre très précis ».
Le film donne
l’impression qu’il pourrait mener n’importe où, et c’est
parfois le cas, car il s’adresse et capture à la fois le rythme
incessant de la jeunesse contemporaine. La caméra de Drew Daniels
fait ce genre de choses, elle a une liberté qui se démarque des
premiers films du réalisateur qui se déroulaient dans des espaces
confinés au sein de foyers bien distincts.
Dans WAVES on a
l’impression que Tyler peut vriller dans n’importe quelle
direction. Il est filmé avec un rapport de cadre 1/85, comme le roi
de son monde, libre, ouvert et amoureux. Mais plus les choses se
durcissent plus on rétrécit le cadre et plus on le suit de près.
En opposition, le
rapport de cadre d’Emily commence en 1/33, assommée par la douleur
et le drame dans lesquels la première partie du film nous égare.
Mais le cadre finit par s’ouvrir à mesure qu’Emily s’épanouit
et revient à la vie grâce à sa relation avec Luke.
Le réalisateur
conclut : « WAVES est très libérateur comparé à mes
premiers films, que ce soit au niveau narratif ou stylistique. C’est
mon premier film qui ne se déroule pas en huis clos, et nous avons
utilisé au moins 50 décors différents sur 35 jours de tournage. Et
même si certaines scènes sont oppressantes, d’autres au contraire
insufflent de l’espace et de la vie au gré de la progression des
personnages. C’était assez nouveau pour moi de me concentrer sur
l’univers entier de mes personnages, de leurs relations et de leur
parcours ».
Source et copyright des textes des notes de production
© 2019 UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL
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