Comédie/Famille/Un sympathique divertissement familial
Réalisé par Stephen Gaghan
Avec Robert Downey Jr., Carmel Laniado, Antonio Banderas, Michael Sheen, Jim Broadbent, Jessie Buckley, Ralph Ineson...
Avec les voix, en version originale, d'Emma Thompson, Tom Holland, Octavia Spencer, Kumail Nanjiani, Rami Malek, John Cena, Craig Robinson, Selena Gomez, Marion Cotillard...
Long-métrage Américain
Titre original : Dolittle
Durée : 01h41mn
Année de production : 2020
Distributeur : Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 17 janvier 2020
Date de sortie sur nos écrans : 5 février 2020
Résumé : Après la perte de sa femme sept ans plus tôt, l’excentrique Dr. John Dolittle, célèbre docteur et vétérinaire de l’Angleterre de la Reine Victoria s’isole derrière les murs de son manoir, avec pour seule compagnie sa ménagerie d’animaux exotiques.
Mais quand la jeune Reine tombe gravement malade, Dr. Dolittle, d’abord réticent, se voit forcé de lever les voiles vers une île mythique dans une épique aventure à la recherche d’un remède à la maladie. Alors qu’il rencontre d’anciens rivaux et découvre d’étranges créatures, ce périple va l’amener à retrouver son brillant esprit et son courage.
Au cours de sa quête, le docteur est rejoint par un jeune apprenti et une joyeuse troupe d’amis animaux, dont un gorille anxieux, un canard enthousiaste mais têtu, un duo chamailleur entre une autruche cynique et un joyeux ours polaire, et enfin un perroquet entêté, le plus fiable conseiller et confident de Dolittle.
Bande-annonce (VOSTFR)
Bande-annonce (VF)
Bande-annonce 'Auditions' (VOSTFR)
Bande-annonce 'Auditions' (VF)
Ce que j'en ai pensé : LE VOYAGE DU DR DOLITTLE est un sympathique divertissement familial. Certes, il s'adresse plutôt aux enfants, mais son réalisateur Stephen Gaghan réussit à en faire un film d'aventures devant lequel les parents s'amuseront aussi. Le réalisateur rend immédiatement très clair le contexte émotionnel et professionnel entourant ce docteur au don particulier, celui de parler aux animaux. Sa narration est presque toujours dans l'action tout en permettant à l'histoire de se mettre en place.
Chaque personnage compte, ce qui est agréable puisqu'ils apportent tous quelque chose et ont tous un ou plusieurs moments où ils sont mis en valeur. Grâce à sa mise en scène, le réalisateur nous place souvent au cœur des événements. Pour les adultes, le scénario se devine assez facilement puisqu'il prend des chemins relativement classiques dans ce genre de long-métrage. De plus, il ne peut s'empêcher d'intégrer quelques facilités humoristiques, qui finalement nous font rire tout de même. Il n'en demeure pas moins que plus l'histoire avance et plus les protagonistes, humains et animaux, deviennent attachants. On apprécie les messages positifs qui se dégagent de ce récit. Les décors aident à nous plonger dans les différents endroits parcourus. Les costumes aux allures bohèmes du Docteur Dolittle viennent souligner le brin de folie douce qui fait le charme de ce personnage.
Les effets spéciaux sont tout à fait convaincants, en tout cas suffisamment pour que les animaux qui accompagnent le Docteur Dolittle soit vus comme de véritables personnages avec leur personnalité propre et leur expressivité en cohérence avec leur espèce. Quant aux effets spéciaux qui complètent les scènes d'action, ils permettent de faire efficacement fonctionner l'imagination. En français, les actrices et acteurs de doublage font un très bon travail pour faire exister les protagonistes animaux à travers leurs voix.
Robert Downey Jr. interprète le Docteur John Dolittle. L'acteur a toujours un excellent sens de la répartie et est très à l'aise pour donner la réplique dans un cadre décalé. Il rend tout à fait crédible ses échanges avec les animaux qui l'entourent. Tout ne tourne pas autour de lui, mais il est un des éléments et fait partie d'un tout pour faire avancer cette intrigue, et c'est une bonne idée. Cela offre plus de souffle à l'histoire.
Harry Collett interprète le jeune Stubbins. Il est attachant dans ce rôle d'enfant qui comprend mieux les animaux que les hommes.
Antonio Banderas interprète Rassouli. L'acteur a le charisme qu'il faut pour le rôle.
Michael Sheen interprète Müdfly. On sent qu'il prend plaisir à jouer ce type détestable et faible.
LE VOYAGE DU DR DOLITTLE propose un agréable divertissement à partager en famille. C'est son objectif et il l'atteint. On rit, on est surpris par la dynamique entre humains et animaux, on s'attache aux personnages et on se change les idées. C'est un film léger, mais fait avec sérieux. Il est tout à fait plaisant.
Note : il faut rester au moins pendant la première partie du générique de fin pour une petite scène additionnelle.
Chaque personnage compte, ce qui est agréable puisqu'ils apportent tous quelque chose et ont tous un ou plusieurs moments où ils sont mis en valeur. Grâce à sa mise en scène, le réalisateur nous place souvent au cœur des événements. Pour les adultes, le scénario se devine assez facilement puisqu'il prend des chemins relativement classiques dans ce genre de long-métrage. De plus, il ne peut s'empêcher d'intégrer quelques facilités humoristiques, qui finalement nous font rire tout de même. Il n'en demeure pas moins que plus l'histoire avance et plus les protagonistes, humains et animaux, deviennent attachants. On apprécie les messages positifs qui se dégagent de ce récit. Les décors aident à nous plonger dans les différents endroits parcourus. Les costumes aux allures bohèmes du Docteur Dolittle viennent souligner le brin de folie douce qui fait le charme de ce personnage.
Les effets spéciaux sont tout à fait convaincants, en tout cas suffisamment pour que les animaux qui accompagnent le Docteur Dolittle soit vus comme de véritables personnages avec leur personnalité propre et leur expressivité en cohérence avec leur espèce. Quant aux effets spéciaux qui complètent les scènes d'action, ils permettent de faire efficacement fonctionner l'imagination. En français, les actrices et acteurs de doublage font un très bon travail pour faire exister les protagonistes animaux à travers leurs voix.
Robert Downey Jr. interprète le Docteur John Dolittle. L'acteur a toujours un excellent sens de la répartie et est très à l'aise pour donner la réplique dans un cadre décalé. Il rend tout à fait crédible ses échanges avec les animaux qui l'entourent. Tout ne tourne pas autour de lui, mais il est un des éléments et fait partie d'un tout pour faire avancer cette intrigue, et c'est une bonne idée. Cela offre plus de souffle à l'histoire.
Harry Collett interprète le jeune Stubbins. Il est attachant dans ce rôle d'enfant qui comprend mieux les animaux que les hommes.
Antonio Banderas interprète Rassouli. L'acteur a le charisme qu'il faut pour le rôle.
Michael Sheen interprète Müdfly. On sent qu'il prend plaisir à jouer ce type détestable et faible.
Copyright photos @ Universal Pictures International France
LE VOYAGE DU DR DOLITTLE propose un agréable divertissement à partager en famille. C'est son objectif et il l'atteint. On rit, on est surpris par la dynamique entre humains et animaux, on s'attache aux personnages et on se change les idées. C'est un film léger, mais fait avec sérieux. Il est tout à fait plaisant.
Note : il faut rester au moins pendant la première partie du générique de fin pour une petite scène additionnelle.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LA GENÈSE DU FILM
Le développement du projet Stephen
Gaghan à la manœuvre Depuis près d'un siècle, les contes
fantaisistes de "L'extravagant Docteur Dolittle" de Hugh
Lofting enchantent les lecteurs, de toutes générations. La capacité
extraordinaire du héros à parler les langues complexes des animaux,
petits et grands, a nourri l'imaginaire du public qui découvrait ses
aventures dans les livres, à la radio, au théâtre, à la
télévision ou au cinéma.
Joe Roth et Jeffrey Kirschenbaum, qui
ont tout récemment produit MALÉFIQUE : LE POUVOIR DU MAL,
développaient un projet d'adaptation depuis longtemps. Une fois que
Thomas Shepherd, auteur de l'adaptation, s'est engagé dans
l'aventure, le projet a commencé à prendre forme. Mais il a fallu
que Stephen Gaghan, réalisateur oscarisé, accepte de signer la mise
en scène pour que LE VOYAGE DU DR DOLITTLE se concrétise vraiment.
Pour le cinéaste, L'EXTRAVAGANT
DOCTEUR DOLITTLE (1967) avait été marquant. "J'ai découvert
cette version avec Rex Harrison à un âge charnière", se
souvient-il. "Je devais avoir 3 ou 4 ans à l'époque et j'ai
été captivé. Je crois que le fi lm s'est niché dans un coin de ma
tête et s'y est épanoui pour en ressortir cinquante ans plus tard".
Quand Gaghan a rencontré les
producteurs pour leur faire part de ses remarques sur l'intrigue, il
s'est mis à jouer les scènes qu'il souhaitait voir dans sa version.
"J'ai grandi dans le Kentucky et je suis un dingue d'animaux",
confi e-t-il. "Quand mes gamins étaient petits, j'inventais des
histoires pour chacun. Du coup, j'ai raconté des histoires
différentes à chacun de mes quatre enfants, âgés de 5 à 19 ans,
et ils croyaient qu'elles provenaient de livres. Mais en réalité,
je me débrouillais comme je pouvais pour inventer de nouvelles
histoires en permanence". Il a également fait découvrir à ses
enfants LE VOYAGE DE CHIHIRO de Miyazaki quand ils étaient tout
jeunes. "Peu importe si c'était adapté à leur âge ou pas",
reprend-il. "C'est un fi lm sublime !" C'est ainsi que les
histoires qu'il racontait à ses enfants, les longs métrages de
Miyazaki qu'il a vus plusieurs fois avec eux et le souvenir
persistant de L'EXTRAVAGANT DOCTEUR DOLITTLE ont nourri sa vision du
fi lm. "Toutes ces infl uences se sont sédimentées au fi l des
années… et voilà où nous en sommes aujourd'hui !",
ajoute-t-il.
Comme il le reconnaît lui-même,
Gaghan souhaitait réaliser un fi lm qui soit à la fois le premier
que son fi ls de 5 ans puisse découvrir dans une salle de cinéma et
suffi samment complexe pour intéresser ses enfants adolescents. "Je
voulais que mes gamins soient captivés et émerveillés",
dit-il. "Je ne peux pas séparer ma famille de mon travail. Tout
ce que j'ai entrepris sur ce fi lm se nourrit de mon amour pour mes
proches. J'ai imaginé un univers qui réunit ces différents
éléments".
Kirschenbaum était convaincu que
Gaghan saurait donner une ampleur inédite au projet et les
producteurs lui ont ainsi permis de réécrire la première mouture
du script. Dans l'histoire, un garçon, du nom de Stubbins, plonge
dans le monde de Dolittle, et Kirschenbaum a été sensible au fait
que le réalisateur aborde la trajectoire de Stubbins sous un angle
personnel. "À mon avis, l'idée de ce jeune homme qui ne se
sent pas à sa place dans cet univers a vraiment parlé à Steve",
déclare-t-il. "C'est un garçon qui vit avec sa tante, son
oncle et son cousin qui sont tous chasseurs. Mais Stubbins n'a pas
envie de tuer d'animaux – il veut les sauver. Quand il rencontre
Dolittle, qui est en deuil suite à la disparition de sa femme, ces
deux âmes sœurs entament un périple destiné à panser leurs
plaies. Ce n'est qu'en s'ouvrant à l'autre et en apprenant à
s'écouter qu'ils réussissent à aller mieux. En emmenant le
scénario dans cette direction, Steve a su le sublimer".
Pour le réalisateur, le film et le
personnage de Dolittle faisaient écho, en creux, au monde actuel,
profondément divisé. "Si on l'envisage comme un fi lm de
superhéros, Dolittle est un superhéros dont le superpouvoir est de
savoir écouter les autres", signale Gaghan. "S'il est à
même de communiquer avec toutes ces créatures, c'est qu'il sait
formidablement faire preuve d'empathie. Alors qu'aujourd'hui on a
tendance à diaboliser n'importe qui, LE VOYAGE DU DR DOLITTLE milite
pour le droit à se faire entendre. Chacune des créatures du fi lm a
quelque chose à dire. Il y a des points de vue, dans la nature, qui
méritent qu'on leur prête attention. On peut transposer cette
situation chez l'espèce humaine. Avec LE VOYAGE DU DR DOLITTLE, il
s'agit de s'attacher à nos points communs plutôt qu'à nos
différences. Dès qu'on s'engage dans cette voie, on va mieux".
Comment entamer le dialogue avec les
animaux Robert Downey dans le rôle du docteur Dolittle
Quand Robert Downey Jr. a choisi, après
avoir quitté l'univers Marvel, de s'attaquer au périple du célèbre
vétérinaire – et de revenir à l'Angleterre victorienne où se
déroule l'histoire de Dolittle –, un nouvel héros était né. Un
héros bâti pour la jeune génération avide de récits d'aventures
sur grand écran.
Roth et Kirschebaum ont contacté Team
Downey, société de production de Robert et Susan Downey, son épouse
et fi dèle collaboratrice, sensibles à la faculté de Roth à
réinterpréter les grands classiques de la littérature. d’ALICE
AU PAYS DES MERVEILLES à BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR, le producteur
prolifi que a transposé de nombreux contes célèbres en
blockbusters. Roth et Kirschebaum étaient certains qu'avec Robert
Downey, l'interprétation du brillant et complexe Dolittle serait des
plus marquantes.
De son côté, Gaghan apprécie depuis
longtemps le jeu de Downey et a commencé à imaginer son Dolittle
avec l'acteur en tête. "Ses partenaires le considèrent comme
un grand comédien", remarque-t-il. "Quand j'ai su que
Robert incarnait le personnage, j'ai écrit le scénario avec un œil
neuf en revenant aux sources des livres. Mais je ne voulais pas pour
autant me sentir limité par ce postulat. Je tenais à ce que le fi
lm soit contemporain et à ce que la psychologie des personnages soit
actuelle".
Le premier rendez-vous entre le
réalisateur et Robert Downey a été déterminant. "Robert m'a
demandé quelles décisions avaient déjà été prises concernant le
fi lm", se remémore Gaghan. "Je lui ai répondu qu'on n'en
avait pris qu'une seule et qu'elle expliquait notre rendez-vous. 'On
voudrait te confi er le rôle principal et tout le reste est
totalement ouvert'. C'est un vrai collaborateur de création et il
est totalement partie prenante dans la fabrication du fi lm. C'était
une décision fondamentale mais c'était la bonne".
Pour Robert et Susan Downey, il
s'agissait d'un formidable défi artistique et d'une opportunité
unique. "Joe Roth est venu nous voir avec la version du scénario
réécrite par Stephen Gaghan", précise Susan Downey. "Il
nous a dit que Steve l'avait écrit avec Robert en tête. On l'a lu
avec Robert et on a trouvé que c'était génial. Qui n'a pas envie
de se dire qu'il ou elle est capable de parler avec ses animaux ?
Surtout, Steve avait concocté une aventure spectaculaire destinée à
tous les publics".
Pour Robert Downey et sa femme, LE
VOYAGE DU DR DOLITTLE est en effet un récit d'aventure grand public
qui s'interroge sur la possibilité de s'inventer une famille – et
d'obtenir une deuxième chance, au moment où on s'y attend le moins.
"Tout le monde peut aller voir ce fi lm et l'apprécier, ma fi
lle de 5 ans comme une grand-mère de 94 ans", note Susan
Downey. "C'est très drôle. C'est un fi lm qui ne se prend pas
au sérieux, qui est très spectaculaire, mais qui aborde des thèmes
profonds qui devraient toucher tous les spectateurs, quels que soient
leur âge, leur sexe ou leurs origines".
Kirschenbaum a trouvé sa partenaire
d'une grande effi cacité. "Susan était déjà une formidable
productrice avant qu'elle et Robert ne travaillent sur SHERLOCK
HOLMES", affi rme Kirschenbaum, "et elle a produit tous ses
fi lms depuis ce projet. Elle a été une partenaire extraordinaire
et ils ont accueilli chaleureusement toute l'équipe. Sur le
tournage, on a formé une vraie famille et tous les acteurs, jusqu'au
moindre second rôle, se sont sentis soudés. L'aventure
qu'entreprennent Dolittle et Stubbins – et toute leur ménagerie –
était emblématique de ce qu'on vivait sur le plateau".
Une fois le scénario signé Gaghan,
Dan Gregor et Doug Mand, le tournage a pu commencer. "C'est le
fi lm le plus féerique qu'on ait jamais produit et ce n'est pas peu
dire", renchérit Robert Downey. "C'est toujours un miracle
à mes yeux quand un projet qui comporte autant d'éléments
différents se met en place et aboutit à un fi lm aussi
divertissant. Quand les gens le découvrent, ils racontent qu'ils ont
été émus et amusés. Ma chère et tendre, qui me supporte depuis
longtemps, dit qu'il est destiné aux spectateurs de 4 à 94 ans.
C'est donc mission accomplie pour Team Downey !"
"Mon père sera sensible à
l'humour subversif du fi lm", poursuit l'acteur. "La jeune
génération, elle, est habituée à ce que les effets soient d'un
réalisme total. Mais LE VOYAGE DU DR DOLITTLE me fait plutôt penser
au genre de fi lms qu'on regardait quand on était petits – comme
FANTASIA et MARY POPPINS – qui mêlaient animation et prises de
vues réelles. J'ai le sentiment que LE VOYAGE DU DR DOLITTLE possède
le style visuel qui lui convient".
Susan Downey acquiesce. "Il m'a
fait penser à ces classiques comme CHITTY CHITTY BANG BANG et
CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE", dit-elle. "Il y a là beaucoup
d'humour transgressif et pas mal de petits clins d'œil. Je sais par
exemple que mes enfants rêvent de pouvoir parler avec les animaux".
LES PERSONNAGES
Dolittle - Robert Downey Jr.
Génie d'un genre très particulier que
la plupart des gens tiennent pour fou, le docteur Dolittle est un
ours mal léché – mais brillant – qui comprend la plupart des
langues animales. Médecin autrefois très compétent, il est dévasté
par la mort de sa femme, Lily : depuis sa disparition, il s'est
détourné des hommes pour tenter de cerner le monde secret des
autres espèces. Bien qu'il soit un misanthrope décomplexé –
passé maître dans l'art d'envoyer paître ses semblables – le
vétérinaire de Puddleby-on-theMarsh aspire secrètement à retisser
des liens avec autrui et à retrouver une famille. Mettant le cap sur
une île inexplorée avec Stubbins, Dolittle devra utiliser son don
le plus étrange pour sauver la reine… et sa propre humanité par
la même occasion.
Downey a décidé de faire de Dolittle
un Gallois. "Pour moi, ce personnage vit en ermite et s'est
retranché du monde en raison d'un traumatisme, d'un choc
émotionnel", signale-t-il. "Il a choisi de ne soigner que
les animaux parce qu'il a renoncé à venir en aide à ses
congénères. Il vit reclus dans ce domaine que lui a offert la
reine. Je me suis dit que ce serait encore mieux s'il était gallois
parce que, même si le Pays de Galles fait partie de l'Angleterre,
les Gallois donnent pas mal de fi l à retordre aux Anglais !"
Un choix qui, néanmoins, présentait
certains défi s que l'acteur n'avait pas anticipés. "Il se
trouve que c'est l'accent le plus difficile du monde et ça m'a rendu
fou !", confi e Downey. "Ça devrait au moins faire
l'affaire pour le film. Le gallois est proche d'une langue d'origine
gaélique et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Michael Sheen m'a
beaucoup soutenu et donné quelques conseils. Il m'a parlé de
discussions qu'il avait avec son père si bien que je l'ai enregistré
et j'ai aussi fait appel à un coach gallois". Downey a en effet
travaillé avec le répétiteur Andrew Jack et le consultant gallois
Tim Treloar qui étaient tous les deux présents sur le plateau
pendant le tournage. L'acteur et Jack avaient d'ailleurs déjà
collaboré à plusieurs reprises au cours de leurs carrières
respectives. "Avec Robert, on s'était dit que CHAPLIN nous
avait aidés pour notre travail sur LE DON DU ROI et le diptyque
SHERLOCK HOLMES", relate Andrew Jack. "Mais DOLITTLE a
encore repoussé les limites et on a dû faire du personnage un
Gallois pur jus ! Pour autant, comme d'habitude, c'était un vrai
plaisir".
Si Dolittle est un personnage haut en
couleur dans les romans de Lofting, le lecteur n'a pas l'occasion de
connaître les défauts du vétérinaire. Le personnage campé par
Downey est bien plus complexe : "Robert tenait à ce que son
Dolittle soit excentrique et vulnérable", précise
Kirschenbaum. "C'est à partir de ces traits de personnalité
qu'émerge l'héroïsme du personnage". Downey était aussi
concerné par son rôle de producteur. "Il se préoccupait de
savoir comment élargir le public naturel du fi lm", reprend
Kirschenbaum. "Robert fourmillait de nouvelles idées concernant
les personnages. Il me fait penser à Dolittle qui aime venir en aide
à son entourage. Que ce soit devant ou derrière la caméra, il est
généreux et il aime le travail d'équipe".
Le réalisateur apprécie l'humeur
changeante du comédien. "Il est capable de vous faire rire tout
en étant un peu inquiétant", témoigne Gaghan, "et cela
correspond à Dolittle. Dolittle est plus malin que les autres. Il
s'est retranché du monde et vit au milieu des animaux parce qu'il ne
veut plus s'encombrer des rapports humains. Les animaux font à peu
près tout ce qu'il veut mais fomentent des complots. Robert s'en est
servi. Il a un instinct pour le burlesque et peut faire n'importe
quelle acrobatie comique ou faire preuve de la technicité la plus
complexe. Quand on fait sa connaissance, il n'est plus en deuil mais
s'apitoie désormais sur son sort et les animaux en ont assez. C'est
à partir de ce contexte que Robert a bâti le personnage".
Tommy Stubbins - Harry Collett
Garçon espiègle et profondément
attaché aux animaux, Tommy Stubbins, 12 ans, souhaite enrichir ses
connaissances au contact de Dolittle depuis qu'il a découvert ce que
le vétérinaire était capable de faire ! Surtout, il aspire à
trouver sa place dans le monde… loin du minuscule village de
Puddleby-on-the-Marsh. À contrecœur, Dolittle accepte de prendre
sous son aile cet apprenti aussi courageux que doué et les voilà
embarqués dans le périple de leur vie ! Prouvant qu'il sait parler
la langue la plus mystérieuse qui soit, Stubbins découvrira son
propre pouvoir et les merveilles du monde que la plupart des hommes
ignorent. Pour Gaghan, c'était un vrai bonheur de voir Robert Downey
et le jeune Collett réunis. "On avait ce grand comédien
chaplinesque qui donnait la réplique à un partenaire purement
instinctif", raconte-t-il. "Il se trouve que leurs rapports
sur le plateau faisaient écho à ceux de leurs personnages, entre le
mentor et son élève. Le plus jeune était talentueux et instinctif
et souhaitait s'inspirer de son partenaire plus aguerri. Robert a
abordé la situation avec assurance et bonne humeur".
Le partenaire de Collett est le premier
à faire l'éloge du jeune comédien. "Harry est un acteur plein
d'avenir", affi rme Downey. "Je me souviens qu'en voyant
son bout d'essai, je me suis demandé si Tom Cruise était comme ça
à 11 ans. Mais il a sa propre personnalité et il est bourré de
talent". Downey s'en amuse : "Mon programme de tutorat pour
la nouvelle génération se poursuit".
La production avait mené des
recherches poussées pour trouver le jeune interprète. "Harry
est très souriant naturellement et extrêmement attachant",
note Kirschenbaum. "On a sillonné la planète pour le dénicher
et on a rencontré des milliers de garçons. Harry n'avait pas autant
d'expérience que la plupart de ses concurrents mais il y avait
quelque chose d'authentique et de spontanément curieux chez lui. On
voulait quelqu'un qui soit naturel et l'émerveillement qu'on décèle
dans le regard d'Harry est sincère".
Apprenant à parler la langue des
canards, des ours polaires et des gorilles, Stubbins se révèle
posséder un don que personne ne soupçonnait. Pour autant, le plus
diffi cile pour le jeune acteur consistait à faire appel à son
imagination pour se représenter les créatures avec lesquelles il
était censé "jouer". Étant donné que les animaux du fi
lm étaient des créations numériques, il n'avait pas de véritable
girafe ou autruche avec lesquelles communiquer. "Je m'étais
imprégné d'images de chacun des animaux pour connaître leur taille
et l'équipe des effets visuels utilisait une balle de tennis fi xée
sur une perche pour que j'aie un 'interlocuteur' en face de moi",
note Collett. "J'adore puiser dans mon imagination pour me
représenter les animaux. Malgré tout, c'est diffi cile puisqu'on se
retrouve à parler à une balle de tennis sur une perche même si, en
réalité, on est censé discuter avec un ours polaire ! Mais on a
passé un moment merveilleux quand Robert et moi avons commencé à
imaginer les animaux à bord du bateau. Comme on était en studio, on
avait vraiment le sentiment d'être sur un vrai bateau quand celui-ci
se mettait à tanguer. Dès qu'on entendait 'Action', il fallait
qu'on plonge dans cet univers et qu'on ait le sentiment d'être sur
place".
Le jeune acteur a énormément appris
au contact de Downey. "Quand on travaille avec Robert, on a
envie de l'observer", dit-il. "Il est comme un fi lm à lui
tout seul : il connaît le moindre axe de caméra, il donne des idées
et il peut tout aussi bien garder le silence et venir en aide au
réalisateur. Il est capable de s'acquitter de n'importe quel boulot
sur le plateau grâce à tous les fi lms qu'il a déjà tournés".
Lady Rose - Carmel Laniado
Suivante et dame d'honneur de la reine
Victoria, la courageuse Eugénie Archer-Rose vient en aide à
Stubbins lorsque celui-ci se retrouve pris au piège sur le domaine
de Dolittle. Missionnée par Buckingham, elle demande avec insistance
à Dolittle et à Stubbins de se rendre au palais avec elle pour
sauver la reine d'une mystérieuse maladie. Tandis que le vétérinaire
et son jeune acolyte s'embarquent dans leur aventure, Lady Rose,
secondée par le chien Jip et l'insecte Styx, veille sur la reine,
s'engageant à la protéger coûte que coûte.
"Lady Rose est sûre d'elle,
bienveillante et déterminée et elle a tendance à s'attacher à ce
qui est beau chez les êtres humains et les autres créatures",
déclare Carmel Laniado. "Elle est bien décidée à sauver la
reine et à permettre à Stubbins d'acquérir une plus grande confi
ance en lui. Lady Rose décèle chez les autres ce qui échappe à la
plupart des gens. Quand on fait sa connaissance, on sent qu'elle est
issue d'une famille noble très stricte mais dès qu'on apprend à la
connaître, on se rend compte qu'elle est aussi une enfant comme les
autres".
La toute jeune comédienne fait ici ses
débuts au cinéma. "Même si elle n'avait jamais tourné
auparavant, elle captait toute la lumière pendant son audition",
explique le réalisateur. "On ne pouvait pas détacher son
regard d'elle. Toute sa famille a été adorable et on a compris
qu'on tenait notre Lady Rose dès qu'on l'a rencontrée. On lui a dit
qu'on se moquait de savoir si elle était débutante ou pas car, pour
elle, tout commençait maintenant. Et dès le premier jour, on aurait
dit qu'elle en était à son vingtième fi lm. C'est une actrice
née".
Rassouli - Antonio Banderas
Il n'y a qu'un seul endroit où l'on
peut trouver le célèbre pirate King Rassouli : le port de
Monteverde. Pour des raisons qui, au départ, sont peu
compréhensibles, le redoutable Rassouli n'apprécie guère Dolittle…
Il détient un secret concernant le vétérinaire et un journal
intime qui renferme des informations essentielles sur la destination
de Dolittle : l'île mystique d'Eden Tree. Rassouli adore ses chats
et dort entouré de lions.
Si Robert Downey et Antonio Banderas se
sont déjà rencontrés au fi l des années, ils n'avaient jamais
tourné ensemble. "Il a récemment inauguré son propre théâtre
en Espagne et campé Picasso dans la série GENIUS", note
Downey. "Je me suis rendu compte que j'allais jouer avec
quelqu'un de ma génération, que j'apprécie beaucoup, et qu'on
faisait ce métier depuis le même nombre d'années… autrement dit,
plusieurs décennies ! Banderas est dément dans le rôle de
Rassouli".
Banderas aime aborder ses rôles comme
s'il se précipitait d'une falaise – sans savoir s'il va s'abîmer
sur les rochers ou tomber dans l'eau. C'est la démarche qu'il a
adoptée avec Rassouli et il reconnaît que son premier jour sur le
plateau était l'un des plus intenses du tournage. "Dans mes
premières scènes, je suis dans un donjon où mon personnage a
enfermé Stubbins et Dolittle", raconte Banderas. "À ce
moment-là, où je me retrouve avec les deux protagonistes, je me
demande comment les atteindre. Le contentieux qui l'oppose à
Dolittle était très bien écrit. Il ne m'en fallait pas plus pour
comprendre qu'un vrai problème s'était produit autrefois et que mon
personnage cherchait à se venger. Ça m'a suffi pour m'emparer du
rôle".
L'acteur a apprécié les échanges et
les traits d'humour qu'il a eus avec Downey sur le tournage. "C'est
une question d'alchimie, de timing, de rythme et de compréhension de
ce qu'on fait qui dépasse les mots", souligne Banderas. "C'est
quelque chose qu'on a en soi. Je l'ai ressenti avec Robert dès que
je l'ai rencontré et que j'ai compris qu'il aimait le travail
d'équipe. C'est comme lorsqu'on joue avec quelqu'un et que votre
partenaire vous fait comprendre qu'il a envie de jouer avec vous.
Toutes les appréhensions s'envolent. Il n'y a ni arrière-pensée ni
stratagème. Tout ce qu'on fait est au service du fi lm et destiné à
ce que les comédiens prennent du plaisir. Je l'ai détecté chez
Robert dès le départ et je crois qu'il l'a décelé chez moi".
Dr. Blair Müdfl y - Michael Sheen
Médecin royal – et crétin de sang
noble –, le docteur Blair Müdfl y ne parvient pas du tout à
soigner la reine Victoria, extrêmement malade. Le seul remède qu'il
propose consiste à la faire saigner à l'aide de sangsues. Ancien
camarade de Dolittle à Edinburgh, Müdfl y est jaloux de celui-ci –
et ce n'est guère digne de lui.
Cherchant constamment l'approbation des
autres, Müdfl y ne supporte pas que Dolittle suscite autant
l'intérêt de Buckingham : sa fureur à l'égard du vétérinaire le
poussera à vouloir se venger. Il est campé par Michael Sheen :
"Michael insuffl e une véritable énergie au personnage",
déclare Kirschenbaum. "Il est pour Dolittle ce que Salieri
représentait pour Mozart".
Le réalisateur acquiesce : "Michael
est un acteur né", dit-il. "Je l'adore. Il est d'une folle
vivacité. Il avait beaucoup d'idées et en a testé certaines pour
élaborer son personnage qui, au fond, est un homme désirant
seulement être reconnu par Dolittle. Toutes les idées de Michael
dépassaient nos espérances. Grâce à son formidable talent, Robert
et lui ont engagé une vraie partie de ping-pong".
De son côté, Sheen reconnaît qu'il
est toujours fasciné par la complexité et la beauté des décors de
productions comme LE VOYAGE DU DR DOLITTLE. "La plupart du
temps, les détails les plus infi mes échappent au spectateur,
surtout quand il s'agit de ces vastes décors spectaculaires",
note Sheen. "Mais cela permet aux comédiens de se plonger dans
un monde qui n'existe pas".
À ses yeux, le mérite en revient
largement à Gaghan. "J'ai beaucoup aimé travailler avec Steve
parce qu'il est non seulement réalisateur mais aussi scénariste",
poursuit Sheen, "et du coup, son imagination est sans cesse en
éveil. Ce que j'adore, c'est qu'il peut avoir une idée au moment où
vous tournez une scène et réagir de manière judicieuse à ce que
vous faites et, à mon avis, c'est une qualité magnifique. Il nous
poussait à faire des propositions au moment des répétitions et
puis on partait dans une direction inattendue. Steve a une
imagination fertile mais, dans le même temps, il possède les
compétences techniques pour mettre en œuvre ses idées".
Le comédien se met à rire en
repensant aux moments où il devait se convaincre qu'il tournait face
à des animaux ! "Il faut s'accrocher à cette idée et c'est
formidable d'arriver à jouer avec ce postulat en tête",
signale Sheen, "même si ce sont des moments peu spectaculaires
comme la première scène où j'ai recours à des sangsues ou à une
autre où j'ai un animal sous les pieds. Ça me fait penser à
l'époque où on était gamins et où on jouait : on n'avait ni
accessoires, ni décors, ni rien. C'est la forme la plus pure du jeu
d'une certaine façon : on ne joue qu'en faisant appel à son
imagination".
Lord Thomas Badgley - Jim Broadbent
Si la reine Victoria venait à mourir
des suites de sa maladie, Lord Thomas Badgley lui succèderait en
devenant Thomas Ier. Il n'est pas inconcevable qu'il mette tout en
œuvre pour que la couronne échoie à la maison Badgley. Très
préoccupé par la santé de la reine, il affrète une frégate –
le Britannia – pour suivre Dolittle dans ses pérégrinations.
La production était enchantée que
Broadbent, comédien oscarisé, accepte le rôle. "À mon avis,
Jim Broadbent est le plus grand acteur en activité", déclare
Kirschenbaum. "On a eu une chance folle de l'avoir à nos côtés.
Son jeu était tout en nuances et dès qu'il est à l'écran, c'est
un régal pour le public".
Broadbent avait déjà tourné avec
Jessie Buckley, qui incarne ici la reine Victoria, dans la série
GUERRE ET PAIX et avec Michael Sheen, mais il n'avait jamais
travaillé sous la direction de Gaghan. "C'est un cinéaste
intéressant qui trouve des moyens inédits et enthousiasmants de
raconter son histoire", dit-il. "C'était fascinant de le
voir travailler et d'apprendre à le connaître un peu mieux".
Étant donné que la plupart de ses
scènes se déroulent dans la chambre de la reine, Broadbent a pu
apprécier les décors raffi nés du fi lm. "C'est une pièce
splendide avec un grand lit à baldaquin, des couvertures en velours,
de magnifi ques tableaux aux murs et de très beaux meubles",
précise le comédien. "C'est un décor sublime. Je ne me suis
jamais rendu dans les chambres somptueuses du palais de Buckingham
mais c'est comme ça que je les vois".
Selon le réalisateur, Broadbent et
Sheen apportent un humour délicieusement décalé au fi lm. "Je
voulais évoquer l'atmosphère de CHITTY CHITTY BANG BANG et
instaurer une tonalité qu'on trouve rarement dans les fi lms pour
enfants", dit-il. "J'avais envie de m'inspirer de Roald
Dahl et Ian Fleming. On était vraiment dans la cour des grands. D'un
côté, on comprend que Rassouli est prêt à vous jeter en pâture à
un fauve et, de l'autre, Jim et surtout Michael ont un humour qui
rend les personnages attachants. J'appelle ça 'la vie à 110%'. Ils
sont crédibles par rapport à l'époque mais ils apportent une
dimension supplémentaire qui ajoute 10% de vie en plus. On a juste
envie de les suivre !"
La reine Victoria - Jessie Buckley
À seulement 18 ans, la reine est
tombée gravement malade sans que personne ne parvienne à comprendre
pourquoi. Plus jeune monarque en exercice, Victoria prouvera qu'elle
a non seulement la force de caractère pour régner mais qu'elle est
prête à s'attaquer à tous ceux qui seraient tentés d'usurper le
trône. Son seul espoir est un remède, jamais encore testé, issu
d'un arbre que personne n'a encore découvert… situé sur une île
inexplorée…
Avant le début du tournage, Jessie
Buckley a lu une biographie de la reine qui lui a permis de nourrir
son jeu. "Victoria a accédé au trône à l'âge où on la
découvre dans le fi lm et elle a été largement manipulée par son
entourage qui gravitait à la Cour", affi rme Jessie Buckley.
"En discutant avec Stephen et Robert, j'ai compris qu'elle était
en grand danger. Elle est tellement manipulée que sa vie est
menacée.
LES ANIMAUX
Bien avant le début du casting,
Stephen Gaghan a passé des mois à réfl échir à l'allure de
chaque animal de la ménagerie de Dolittle. Une démarche qui lui a
permis de choisir les acteurs qui allaient les doubler. “J’ai
pris des images d’animaux et c’est pour eux que j’ai fait le
casting”, explique-t-il. “Je me disais : ‘Cette actrice fera un
très bon gorille des montagnes !’ Ensuite il fallait que
j’explique aux animateurs ce qui collait particulièrement bien
chez cet animal. C’était parfois un mouvement d’épaule, une
lueur dans le regard ou sa timidité… Il fallait identifi er les
caractéristiques humaines qui sous-tendent le langage visuel de
l’animal”.
Il était essentiel pour Stephen Gaghan
de donner une certaine grandeur aux animaux qui peuplent la vie de
Dolittle. Il s'est attaché à chacun des animaux et leur a attribué
un parcours et une complexité émotionnelle. “Dolittle est un
véritable ermite au début de l’aventure”, rappelle Jeff
Kirschenbaum. “Chacune de ces créatures a quelque chose à se
prouver, de Jip, le chien bigleux à Chee-Chee le gorille angoissé
en passant par Plimpton, l’autruche qui s’effraie d’un rien.
Steve voulait s’amuser avec ces personnages complexes et les rendre
imprévisibles. C’est lorsqu’ils se retrouvent ensemble et se
laissent soigner par le Dr Dolittle qu’ils apportent à leur tour
du réconfort à cet homme qui s’est retiré du monde. Au fi l de
ce voyage aux côtés de son nouvel apprenti, Dolittle refait surface
pour sauver la reine d’Angleterre… et réussit ainsi à se sauver
lui-même”.
Une fois que Stephen Gaghan et les
producteurs ont défi ni le style correspondant à chacun des
animaux, il ne restait qu’à trouver les acteurs susceptibles de
leur prêter une voix.
Polynesia, le perroquet - Emma Thompson
“Les animaux tentent constamment de
tirer Dolittle vers le haut et de lui permettre de retrouver sa
grandeur passée”, explique Kirschenbaum. Polynesia était le
perroquet de la femme de Dolittle, Lily. “Polynesia se rend compte
que c’est une occasion de sauver non seulement la reine, mais
également Dolittle lui-même qui est en deuil et s’est renfermé
sur lui-même”, poursuit-il. “Il ne se rase plus, il ne se coiffe
plus et c’est à peine s’il se lave. Et surtout, il n’accepte
aucune présence humaine autour de lui depuis la mort de Lily”.
Polynesia est digne, vaniteuse et peut
se montrer féroce quand il le faut. Celle qu’on surnomme Poly est
la plus vieille amie de Dolittle et elle est sa bonne conscience (en
plus d’être la seule créature, à part Lily, qui a le droit de
l’appeler John). Poly se targue d’avoir présenté Dolittle à
Lily qui était venue au manoir avec son magnifi que perroquet pour
qu’il examine son problème lié à ses serres. Dolittle écoute
Poly avec attention même quand elle lui dit quelque chose qu’il
n’a pas envie d’entendre – et c’est souvent le cas (par
exemple : “Tu ne peux pas ignorer les gens, juste parce que ce sont
des gens !”). Poly parle le langage humain mieux que n’importe
quel perroquet et la matriarche, un brin bourrue, garde un œil sur
toute la famille. Seule Emma Thompson pouvait interpréter ce rôle
aussi brillamment.
“C’est étrange de doubler un fi lm
car on rencontre rarement ses partenaires en personne”, remarque
Emma Thompson. “On va de studio en studio dans des villes et des
pays différents, parfois pendant plusieurs années, et on dit son
texte avec une voix qu’on espère fi dèle à celle qu’on avait
choisie au début. Une fois, je me souviens qu’il n’y avait pas
de studios libres, si bien que pour essayer d’obtenir la meilleure
acoustique possible, mon merveilleux agent a été contraint de tenir
une couverture au-dessus de ma tête pendant que je parlais dans le
micro”.
“Cela s'apparente davantage à un jeu
de devinette ”, poursuit Emma Thompson. “Si vous avez de la
chance – et ça a été mon cas pour ce fi lm – le réalisateur
est parfois présent pour vous parler pendant les séances de
travail, vous donner des conseils et vous dire exactement ce qui se
passe à l’écran à ce moment-là. Au bout d’un moment, on a le
plaisir d’arriver au terme d’une séquence et de pouvoir la
regarder. C’est un processus à la fois lent et très exaltant”.
Susan Downey raconte l’enthousiasme
des auteurs à l’idée de compter l’actrice oscarisée parmi les
interprètes du VOYAGE DU DOCTEUR DOLITTLE : “On avait besoin d'une
comédienne à même de tenir tête à Robert. Il fallait quelqu’un
qui lui en impose et si quelqu’un en est capable, c’est bien
Emma”. Et quand on lui pose la question, Robert Downey confi rme en
riant : “Je me mets au garde-à-vous rien qu’au son de sa voix”.
Jip, le lurcher à poils longs - Tom
Holland
Jip est un chien de race royale et son
sens de l’odorat est surdéveloppé pour compenser sa vision
désastreuse, à tel point qu’il arrive presque à voir sans ses
lunettes. Le fi dèle canidé est chargé par Dolittle de monter la
garde auprès de la reine Victoria pendant qu’il cherche un remède
au mal qui la ronge. Courageux, protecteur et très loyal envers ses
amis, Jip est un chien de garde hors pair.
“Tom Holland a été associé au fi
lm grâce à Robert”, explique Stephen Gaghan. “Tom a accepté de
faire le fi lm parce qu’il adore Robert et qu'ils sont très
proches”. Ce choix s’est révélé très pertinent pour le
réalisateur qui est également un amoureux des chiens. “Dans tous
les fi lms que j’ai écrits, le personnage principal avait toujours
un chien”, souligne Stephen Gaghan. “Jusqu’à présent, on fi
nissait par enlever le chien parce que cela revenait trop cher”.
Le personnage doublé par Tom Holland
se trouve être le préféré du superviseur des effets visuels John
Dykstra : “J’aime Jip parce que… j’aime les chiens”,
déclare John Dykstra. “C’est diffi cile de créer un chien en
images virtuelles car les gens connaissent très bien ces animaux. On
sait comment ils se déplacent, ce que veulent dire leurs expressions
et il faut donc veiller à effectuer un travail très précis et
détaillé de chaque personnage animé pour que le public arrive à
croire qu’un vrai chien puisse parler comme Tom Holland”.
Dab-Dab, la canne - Octavia Spencer
Dab-Dab est un personnage maternel,
étourdi et un peu autoritaire. C’est une gentille canne de Pékin,
douce et tendre, même si elle n’est pas toujours la meilleure des
infi rmières. Dab-Dab est le seul canard sur terre avec une jambe de
bois et elle est aussi tête en l’air que fi dèle à sa famille.
“Je ne suis pas sûre de savoir
pourquoi Stephen et Robert ont pensé à moi pour jouer cette
créature à la cervelle de moineau mais je prends ça pour un
compliment déguisé car c’est bien ce que c’était à mon sens”,
s’amuse Octavia Spencer. “Je trouve que le doublage est une des
formes de jeu les plus intrigantes qui existe. Cela me rappelle
pourquoi j’ai commencé à faire du cinéma : c’est formidable de
réussir à exercer son imagination au maximum, par exemple en
permettant à un canard boiteux de se révéler au cours d’une
aventure qui sauvera la vie à la reine Victoria. Hugh Lofting a
insuffl é une véritable humanité à ses personnages et Stephen
raconte l’histoire avec une tendresse incroyable. Dab-Dab est
courageuse, brave, délirante et résiliente… je l’adore tout
simplement”.
Plimpton, l'autruche - Kumail Nanjiani
Plimpton est une grosse autruche mâle
qui n’a que trop conscience qu’il ne peut, à son grand dam, ni
nager ni voler. De ce fait, il n’apprécie pas d’être considéré
comme le fi dèle destrier de Dolittle – en particulier quand il
lui semble que celui-ci a pris un peu de poids. Vous aurez toutes les
chances de retrouver Plimpton le froussard la tête plongée dans un
pot de fl eurs. Dolittle aide néanmoins le craintif volatile à
découvrir les effets relaxants des endorphines et il parvient
presque à apprécier de gambader à travers la planète aux côtés
de son frère ennemi Yoshi, l’ours polaire.
Pour le réalisateur, Kumail Nanjiani
était le seul choix possible pour ce rôle : “Kumail est
hilarant”, affi rme Stephen Gaghan. “On travaille ensemble sur un
pilote de série pour HBO et je savais qu’il avait toute sa place
dans LE VOYAGE DU DOCTEUR DOLITTLE. Alors qu'on développait cet
autre projet, je lui ai demandé de jouer une autruche trouillarde et
névrosée. Il a tout de suite imité la voix du personnage en disant
: ‘Je ne te vois pas, parce que je ne suis pas là…’ et il a
accepté de jouer dans le fi lm”.
Chee-Chee, le gorille des montagnes -
Rami Malek
Chee-Chee est un jeune gorille
maladivement timide à qui Dolittle apprend la confi ance en soi. Il
aime les jeux, les mots, les énigmes et les anecdotes. Chee-Chee a
été libéré par les Dolittle au cours d’une opération de
sauvetage et leur en est éternellement reconnaissant. Même s’il
est stressé, qu’il hyperventile souvent et ne peut pas se séparer
de sa couverture, CheeChee est intelligent, puissant, et il adore
jouer. En outre, c’est un excellent adversaire aux échecs pour
Dolittle et il se montre aussi à la hauteur quand il s’agit de se
battre contre Barry, un tigre affamé.
“Chee-Chee est un animal magnifi que,
incompris par ses congénères”, explique Rami Malek. “Son
intelligence, sa curiosité et sa compassion sont communicatifs et
j’adore le fait que Dolittle, un homme désabusé qui a appris à
douter des humains, le prenne sous son aile. Chee-Chee est
étroitement lié à Dolittle et ce splendide gorille doit apprendre
à dépasser ses peurs pour prendre soin de sa famille d’élection.
C’était important pour Robert, Stephen et pour moi que l’on
perçoive l’âme tourmentée du personnage et son humanité
inattendue”.
“J’ai fait un peu de doublage pour
des jeux vidéo et pour la télévision”, raconte Rami Malek, “mais
j’étais particulièrement fi er de pouvoir donner vie à une
nouvelle créature dans une aventure spectaculaire. D'autre part,
c’était vraiment marrant d’imaginer et d’imiter les
intonations des gorilles. J’ai passé des heures à écouter leurs
vocalises sur Internet et j’ai essayé des dizaines de cris et de
grognements devant Stephen”.
Le réalisateur a eu de la chance de
rencontrer Rami Malek à un moment bien précis : “Je savais que
Robert était proche de Rami et je suis moi-même un grand fan de MR.
ROBOT”, précise Stephen Gaghan. “J’étais en train de préparer
le fi lm à Londres et de boire un café quand j’ai levé la tête
et j’ai vu que Rami était assis juste à côté de moi. Je lui ai
dit : ‘C’est le destin, il faut que tu participes à ce fi lm’,
je lui ai parlé de Chee-Chee et il a accepté !”
Yoshi, l'ours polaire - John Cena
Tout en étant un ours polaire, Yoshi
déteste le froid. Ce gentil géant aime par-dessus tout trouver un
rayon de soleil ou se poser au coin du feu pour stimuler sa mauvaise
circulation. C’est un ami sur lequel on peut compter. Yoshi, qui
court toujours après la chaleur, est toujours prêt à partir en
voyage à Monteverde et dans l’île mythique d'Eden Tree. Quand il
ne se dispute pas avec Plimpton, Yoshi est le premier à se jeter à
l’eau pour aider Dolittle et la baleine Humphrey dans une
passionnante mission sous-marine.
“J’ai toujours adoré doubler des
personnages et j’adore le fait que Yoshi soit si paradoxal”, affi
rme John Cena. “C’est un énorme ours polaire qui déteste avoir
froid et cherche du réconfort au sud. Tout comme Ferdinand, c’est
un bon gros géant qui se promène pesamment avec son gigantesque
bonnet de ski mais qui est capable de réagir quand on a besoin de
lui. Yoshi refl ète bien l’humour, la sensibilité et la
générosité que Robert et Stephen distillent dans LE VOYAGE DU
DOCTEUR DOLITTLE. J’ai suivi leurs conseils pour donner vie au
personnage : j’ai fait complètement l’inverse de ce qu’on
attendait”.
Les auteurs décrivent Yoshi comme une
pom-pom girl plus vraie que nature et constamment optimiste. Pour
eux, la personnalité de John Cena collait parfaitement : “Yoshi
est très positif mais on comprend qu’il y a une raison pour
laquelle il se comporte ainsi”, explique Susan Downey. “On
découvre un peu son histoire et on avait besoin de quelqu’un qui
puisse jouer sur les deux tableaux. John était l'homme de la
situation”.
Robert Downey ajoute : “John a toute
mon admiration car je n’ai jamais doublé qui que ce soit dans un
fi lm d’animation. Les quelques fois où j’ai essayé, j’ai
arrêté ou j’ai été viré car cela demande des compétences très
particulières. John a réussi avec brio et il a très bien su
trouver le cœur tendre et doux de Yoshi”.
Kevin, l'écureuil - Craig Robinson
Kevin est un adorable écureuil qui a
été grièvement blessé mais qui sait qu’il est “trop beau pour
mourir”. Kevin est un vrai battant : il veut explorer le monde et
essayer tout ce qu’il a à offrir. Quand Stubbins tire sur Kevin
par accident, Dolittle et son équipe médicale le sauvent. Le petit
écureuil facétieux accepte alors à contrecœur de se joindre à
Dolittle et Stubbins pour leur servir de guide… En réalité, son
but est de savourer sa vengeance contre le garçon maladroit qui l’a
blessé.
Craig Robinson a adoré jouer ce rôle
: “Même si Kevin se comporte un peu comme une diva et de façon
égoïste, il m’a permis de devenir quelqu’un de meilleur”,
note Craig Robinson.
Les producteurs ont apprécié de voir
Craig Robinson s’amuser autant dans ce rôle : “Kevin occupe
toujours le devant de la scène”, remarque Susan Downey. “Mais
quand on fait appel à Craig, c’est ce qu’on attend… qu’il
occupe le devant de la scène”.
Betsy, la girafe - Selena Gomez
Betsy – qui porte le nom de la fi lle
de Stephen Gaghan – est un des personnages les plus altruistes de
l’équipe de Dolittle et elle se propose régulièrement pour
assumer tâches et responsabilités. De prime abord, c’est une
girafe bienveillante et sociable mais elle est aussi très courageuse
et n’hésite pas à intervenir lorsque Stubbins a besoin d’accéder
au vaisseau de Dolittle, le Water Lily. C’est aussi une experte de
l’évasion (avec Tutu la renarde, elles sont recherchées dans
trois forêts différentes), et les quartiers de Dolittle constituent
une planque et un refuge pour les deux fugitives. Enfi n, Betsy
n’hésite pas à se jeter dans la mêlée pour prendre les choses
en main.
"Ce que j'ai adoré dans ce fi lm,
c'est que l'ensemble des personnages – humains ou animaux – sont
bien plus complexes qu'ils ne semblent au premier regard",
déclare Selena Gomez. "Ils vont tous voir le docteur Dolittle
pour différentes raisons ou maladies et ces créatures ont constitué
cette magnifi que – et improbable – famille. Ce qui me plaît
tout particulièrement, c'est que Betsy et Tutu, campée par Marion
Cotillard, incarnent la résistance. Elles comptent l'une sur l'autre
– et sur personne d'autre – pour porter secours aux membres de
leur famille qui sont en danger. C'était un vrai bonheur de camper
Betsy et elle occupe une place à part dans mon cœur".
Quand la production s’est demandé
quel interprète choisir, la fi lle de Stephen Gaghan a insisté pour
que ce soit Selena Gomez. “Ma fi lle m’a dit : tu dois la prendre
car c’est quelqu’un d’incroyable humainement”, se souvient le
réalisateur. “En effet, Selena est formidable : ma fille avait
raison !”
Tutu, la renarde - Marion Cotillard
Tutu est la chef de la Résistance des
Renards et c’est le courage personnifié. Ses ancêtres sont les
insaisissables renards du désert et Tutu est extrêmement fi ère et
toujours pragmatique. Lorsque Betsy, Poly et elle se concertent avec,
rien ne peut les arrêter… Elles arrivent même à faire monter
Stubbins à bord du bateau de Dolittle, avant qu’il ne parte pour
Montverde et l’Île d'Eden Tree. Du haut de la girafe qui lui sert
de destrier, Tutu aime s’exclamer “Vive la Résistance !”
Stephen Gaghan raconte que le
personnage s'inspire de sa propre fi lle de dix ans, une jeune
skateuse un peu sauvage. Il a confi é le rôle à l’actrice
oscarisée Marion Cotillard qui vient gonfl er les rangs d’un
casting vocal hors norme : “J’ai connu Marion quand je passais du
temps au Café Gitane à New York”, raconte le réalisateur.
“Croyez-moi : elle est géniale”.
“Marion Cotillard est formidable”,
renchérit Susan Downey. L’actrice était quant à elle enchantée
d’endosser le rôle : “J’adore la relation que Tutu entretient
avec Betsy, jouée par Selena Gomez. Elles sont comme un navire et
son pilote”, déclare-t-elle. “La renarde et la girafe n’hésitent
pas à se jeter dans la mêlée pour assurer la sécurité de leurs
proches. Dès l’instant où elles apparaissent à l’écran, on
comprend qu’elles ont une relation particulière. Ce sont deux
meilleures amies qui cherchent à réparer les injustices du monde”.
Mini, le phalanger volant - Nick A.
Fisher
Mini le phalanger volant veut explorer
le vaste monde et le voyage de Dolittle sur l’Île d'Eden Tree est
une occasion toute trouvée. Tel un écureuil volant, l’adorable
marsupial embarque clandestinement à bord du bateau et saura prouver
son agilité et son courage au moment le plus opportun. “Mini est
un super-héros”, résume le superviseur des effets visuels John
Dykstra. “Il est super poilu, super mignon et super intrépide”.
Humphrey, la baleine - Tim Treloar
Comme toutes les baleines, Humphrey est
particulièrement intelligent et n’a pas choisi de devenir le
gardien des océans. Avec l’exploitation des combustibles fossiles,
la baleine et ses congénères n’ont pas eu d’autre choix que de
relever le défi . Au cours de cette aventure, Humphrey va tirer le
plus gros convoi jamais tracté par une baleine en haute mer,
propulsant le Water Lily et l’équipage de Dolittle loin du danger…
Il réussira ainsi à tromper le Dr Blair Müdfl y au parfait moment.
“Humphrey est gallois comme Dolittle, et c’est toujours un
honneur pour lui d’accompagner le docteur dans ses périples
maritimes”, affi rme Tim Treloar qui a aussi servi de répétiteur
à Robert Downey pendant le tournage. “En particulier parce que le
docteur ne laisserait jamais un sac plastique traîner près de
l’océan”.
James, la libellule - Jason Mantzoukas
Lorsque Dolittle et son équipage
arrivent à Monteverde, ils s’appuient sur l’aide d’une
libellule farouche, James, pour mener une délicate négociation avec
une bande de fourmis charpentières mafieuses. James a récemment
souffert d’une peine de cœur inattendue mais c’est un guide
habile qui arrive à introduire Stebbins dans les cachots. Cependant,
il ne pourra aider le jeune apprenti que s’il arrive à rester
concentré sur la tâche qui les attend.
“James a une super personnalité :
j’adore la tête du personnage avec ses yeux globuleux et ses
mouvements dans tous les sens”, remarque John Dykstra. “Notre
défi était de faire passer des émotions sur la tête d’un
insecte qui n’a rien d’humain. La voix et le jeu de Jason
Mantzoukas sont tellement convaincants qu’on fi nit par être
charmé par un personnage pas très avenant au premier abord”.
Barry, le tigre - Ralph Fiennes
Barry est un superbe tigre de 300 kg
avec un complexe d’Œdipe carabiné et des migraines fréquentes.
Il a été le patient de Dolittle pendant son premier séjour à
Monteverde. Avec environ 872 victimes à son actif, c’est le
prédateur le plus ironique, pince-sans-rire et drôle du règne
animal. Barry en veut à Dolittle car il lui semble que celui-ci a
abandonné leur thérapie juste au moment où il commençait à faire
des progrès.
Robert Downey a adoré tourner les
passages où il devait faire des cascades pour échapper à Barry
dans les cachots de Rassouli à Monteverde. C’était d’autant
plus plaisant pour lui que Ralph Fiennes allait prêter sa voix à la
créature. “Ralph est un génie et ce n’est que justice qu’il
incarne un tigre”, sourit Robert Downey. “En tout cas il en a
l’énergie. C’est le premier enregistrement qu’on a fait en
studio et il a mis la barre très haut”.
Stephen Gaghan déclare : “J’avais
déjà sollicité Ralph pour au moins trois fi lms, sans relâche.
J’avais réussi à dégoter son numéro de téléphone et il a
accepté de discuter des rôles avec moi avec une patience angélique.
Mais ça n’a jamais abouti. Mais après tous ces coups de fi l,
j’ai eu l’impression qu’il pourrait sans doute s’identifi er
à Barry le Tigre. C’est vraiment l'accomplissement d’un rêve
quand on écrit un rôle avec un acteur bien précis en tête… et
que celui-ci vous dit oui !” Il ajoute en riant : “D’ailleurs,
j’ai choisi le nom Barry car c’est celui de mon ancien psy. Il
était incroyablement calme mais on voyait bien que c’était une
espèce de tueur refoulé”.
Don Carpenterino - David Sheinkopf
Don Carpenterino est le chef d’une
bande de fourmis charpentières à Monteverde. Avec la fourmi
légionnaire jouée par Matthew Wolfe, ils négocient avec James la
libellule et marchandent leur aide pour permettre à Dolittle de
retrouver le journal caché dans les prisons de Rassouli. Les fourmis
ont un talent bien connu pour forcer les serrures et c’est la fi
lle de Don, Sheila, qui a brisé le cœur de James.
Dragon - Frances de la Tour
Gardienne de l’Arbre d’Eden,
cracheuse de feu, détentrice d’un cœur brisé… Dragon est sage
et désabusée. C'est ce qui arrive quand on vit 20 000 ou 40 000 ans
: elle ne compte plus. Si le talent de vétérinaire de Dolittle
parvient à soigner les blessures émotionnelles qui ont suscité ses
troubles alimentaires, il échappera peut-être à sa furie
volcanique !
Styx, le phasme
Styx le phasme a survécu dans la
nature sauvage en se faisant passer pour… une canne. L’insecte en
forme de feuille s’est d’abord présenté au domicile de Dolittle
pour lui faire part d'une injustice aux yeux de la très fi ère
famille Phyllidae. Avec ses douze yeux, Styx devient l’arme secrète
du palais et jouera un rôle essentiel pour protéger la reine
Victoria.
Elliot & Elsie, les singes capucins
Elliot et Elsie sont deux singes
capucins inséparables qui étaient chargés par Dolittle de négocier
un contrat pour le sanctuaire abritant tous les animaux.
Malheureusement, les singes ne sont pas des avocats nés. Ils sont en
revanche bien meilleurs quand il s’agit d’envoyer un appel au
secours à la baleine Humphrey, au moment où son aide est la plus
indispensable.
LES EFFETS SPÉCIAUX ET EFFETS VISUELS
Les superviseurs des effets visuels
Nicolas Aithadi, deux fois cité à l'Oscar, et John Dykstra, deux
fois oscarisé, ont eu la tâche gargantuesque de créer à l'écran
les animaux du fi lm. Il était important pour Gaghan d'accentuer les
thèmes de l'époque victorienne tout en rendant LE VOYAGE DU DR
DOLITTLE accessible aux spectateurs contemporains. Pour que l'univers
foisonnant de Hugh Lofting prenne vie à l'écran, ils ont ainsi fait
appel aux effets spéciaux et visuels les plus récents.
Pour Gaghan, il était crucial que les
créatures infographiques aient l'air parfaitement réaliste. "C'est
de la magie", explique-t-il. "On prend un endroit banal,
comme une maison avec un jardin, puis on y met un ours polaire. On ne
peut pas s'attendre à ce qu'il se comporte comme dans un dessin
animé : ce n'est pas intéressant. Ce qui est passionnant, c'est de
restituer la vérité et la dignité de ces animaux lorsqu'ils sont
en contact avec Dolittle et les uns avec les autres. Je voulais que
chacun ait un problème, une blessure ou un trouble et que ce soit ça
au départ qui les ait menés jusqu'à Dolittle. C’est après tout
un vétérinaire célèbre et le monde animal sait que quand on a un
vrai souci, il n'y a qu'une seule personne à qui s’adresser".
Il marque une pause avant d'ajouter : "Je tenais également
vraiment à voir Yoshi avec son petit bonnet en alpaga : je devais
juste trouver une raison pour qu'il le porte… et voilà, on a eu
l'idée d'un ours polaire qui a tout le temps froid" !
Travaillant en étroite collaboration
avec l'équipe du superviseur des effets spéciaux nommé aux Oscars
Dominic Tuohy (SOLO : A STAR WARS STORY, MISSION IMPOSSIBLE : ROGUE
NATION), les techniciens des effets visuels ont dû veiller à ce
qu'on puisse croire que les animaux sont doués de parole … si
seulement on sait les écouter…
Appels de perroquet domestiqué et
combats de tigre Les rapports entre humains et animaux
Que ce soit quand Dolittle plonge la
tête dans l'aquarium du poulpe Leona au palais de la reine, quand il
opère Kevin l'écureuil ou quand il joue aux échecs avec des souris
et le gorille Chee-Chee, il n'y a quasiment aucune scène où humains
et animaux ne sont pas en contact. Autant dire que la création de
ces animaux infographiques a représenté un travail colossal.
Sous la houlette de la productrice
d'effets visuels Roma Ven Den Bergh ("GAMES OF THRONES"),
l'équipe des "stuffy wranglers", qui travaille avec des
versions en peluche des animaux, a chapeauté toute l'animation en
direct des marionnettes. Que ce soit dans la chambre de Rassouli au
moment où Stubbins essaie de se faufi ler parmi une troupe de félins
endormis ou lorsque Styx confi e à l'oreille de Dolittle tous les
problèmes survenus au palais en son absence, les marionnettistes se
sont substitués à des doublures en combinaison verte pour camper
les personnages virtuels du fi lm.
Grâce à ce dispositif, les animaux
conçus par ordinateur allaient pouvoir adopter des comportements
crédibles dans le monde réel.
On en voit un exemple dans la scène où
les animaux invitent Stubbins un matin à les accompagner dans leur
aventure. Harry Collett a déambulé dans la chambre de son
personnage en parlant à une peluche de Poly le perroquet.
"La peluche a été mise en scène
et ses déplacements chorégraphiés par le réalisateur et un
marionnettiste pour être bien positionnée et permettre le
dialogue", explique Dykstra. "Quand la séquence a été
montée, la peluche a été remplacée par notre perroquet en images
de synthèse".
Les équipes des chefs-cascadeurs Simon
Crane (INVINCIBLE) et Glenn Foster (SHERLOCK HOLMES) ainsi que du
chef-cascadeur 2ème équipe Steve Dent (LES GARDIENS DE LA GALAXIE)
ont travaillé en étroite collaboration pour réaliser les scènes
exigeant le plus d'efforts physiques de la part des acteurs et des
cascadeurs.
Pour la scène de combat dans le donjon
où l'on voit Barry le tigre prêt à hacher menu Dolittle, le fauve
a été incarné par un chorégraphe de combat en combinaison verte.
Robert Downey et lui ont mis au point un enchaînement très précis,
comprenant de la lutte et des techniques de combat rapproché. Les
mains et le costume du cascadeur étaient en contact avec le corps et
le costume de Downey. "Une fois la séquence montée, le
cascadeur en tenue verte a été remplacé par notre tigre
numérique", poursuit Dykstra. "Le corps et les mains du
cascadeur ont été remplacés par les griffes du tigre et on a
l'impression que ce fauve numérique est en train de saisir Robert et
qu'on voit ses vêtements bouger".
Sur le plateau, les acteurs incarnant
les animaux comme Shaun McKee (le pataud Yoshi et plusieurs lions) et
Josh Jefferies (Chee-Chee) ainsi que d'autres incarnations de
créatures animales comme Jane Leaney, John-Luke Roberts et Richard
Soames ont collaboré avec Robert Downey Jr. et Gaghan pour donner
des références précises tant pour les voix que pour les plans,
tandis que les équipes jouaient à côté d'eux. On apprend ainsi
que lorsque Stubbins assiste Dolittle pour la mise bas de l'animal,
Collett avait installé de petits fonds verts cylindriques dans un
tablier et qu'ils sont devenus des chiots par la suite.
Les ours polaires n'utilisent pas de
marteaux
La postproduction des effets visuels
John Dykstra, qui a essentiellement
travaillé en postproduction, revient sur les étapes clés de ce
processus : "J'ai d'abord supervisé le tournage et j'ai ensuite
rejoint la postproduction en collaborant avec le producteur exécutif
Jonathan Liebesman et l'équipe des effets spéciaux pour intégrer
ces magnifi ques animaux, dont la conception a été réalisée par
le superviseur animation oscarisé David Shirk", dit-il.
Au cours de la postproduction, Dykstra
et ses collaborateurs ont défi ni l'allure des animaux. Les
créatures devaient bouger comme de vrais animaux, pas comme des
personnages de dessins animés. "David tenait absolument à ce
que les déplacements des animaux obéissent aux lois du règne
animal. Par exemple, Yoshi ne peut pas utiliser de marteau car il n'a
pas de pouces opposables. De même, Chee-Chee le gorille ne marche
pas toujours à la verticale sur deux pattes", explique Dykstra.
Allant de pair avec la gestuelle des
animaux, les équipes effets spéciaux et animation devaient
déterminer des détails comme la pilosité, la couleur et l'éclat
des yeux ainsi que d'autres traits comme la brillance des écailles
de dragon pour laquelle les équipes se sont inspirées d'insectes,
d’animaux et de créatures marines bioluminescentes. "Il
fallait intégrer ces faisceaux lumineux à sa peau, comme des
nervures, pour lui donner l'air totalement réaliste tout en faisant
référence à l’imaginaire collectif", ajoute Dykstra.
Outre l'éclairage du personnage
lui-même, les différents environnements devaient parfaitement
intégrer les autres sources de lumière. La scène de la caverne du
dragon a été particulièrement diffi cile à réaliser puisqu'elle
allie deux différents types d'éclairage surnaturel.
"La caverne du dragon comporte des
éléments bioluminescents qui réagissent de manière positive ou
négative aux actions de ceux qui s'y trouvent", explique
Dykstra. "Le dragon possède un faisceau similaire sur sa peau
qui refl ète son état physique et émotionnel : l'éclat et les
couleurs changent pour exprimer sa colère et sa douleur par exemple.
Il était diffi cile de faire en sorte de différencier ces effets
dans la caverne et il fallait éviter qu'on les confonde".
LIEUX DE TOURNAGE ET DÉCORS
Le manoir Dolittle
"Résidence du Dr John et de Lily
Dolittle. Nous traitons tous les animaux : les patients qui marchent,
volent ou sautent sont acceptés sans rendez-vous".
Aux côtés du réalisateur 2ème
équipe Simon Crane (FAST & FURIOUS : HOBS AND SHAW), la
régisseuse générale Simone Goodridge (MALÉFIQUE) et la
productrice exécutive Sarah Bradshaw ont organisé tout le tournage
du fi lm, y compris les divers lieux et plateaux de tournage. "J'ai
adoré travailler avec Joe et Kirschenbaum", explique Sarah
Bradshaw qui a récemment participé à LAST CHRISTMAS et LA MOMIE.
"Joe et moi avons collaboré sur les films BLANCHE-NEIGE ET LE
CHASSEUR – mon tout premier projet avec lui – et LE CHASSEUR ET
LA REINE DES GLACES. Souvent, quand on réinvente des contes de fées,
il faut se rappeler pourquoi ils sont aussi populaires au bout de
plusieurs siècles et y ajouter un élément moderne, que ce soit en
modifi ant l'histoire, les costumes, les décors ou en ajoutant des
effets spéciaux, etc."
Le chef-décorateur Dominic Watkins a
également travaillé avec Roth et Kirschenbaum sur les deux fi lms
du CHASSEUR : faire en sorte que LE VOYAGE DU DR DOLITTLE soit un fi
lm attrayant pour la nouvelle génération a motivé nombre des
décisions prises avec le décorateur de plateau Lee Sandales (nommé
aux Oscars pour CHEVAL DE GUERRE). On trouvera ci-dessous les plateaux
et lieux de tournage principaux du film, tourné aux studios de
Shepperton et dans leurs environs, dans le Surrey en Angleterre.
Le manoir Dolittle
La reine en personne a offert à
Dolittle le sanctuaire pour animaux où il a pu poursuivre avec son
épouse Lily son étude de la communication animale. C'est un très
beau manoir où, grâce à l'aide des ouvriers royaux, les Dolittle
ont organisé l'espace pour qu'il soit adapté tant aux humains
qu'aux animaux. Il comprend de magnifiques pâturages pour ces
derniers, une machine pour les nourrir, une mallette de docteur
renfermant des instruments pour les ausculter, des parchemins
précieux, d’anciens rouleaux d'écriture et un arbre qui pousse en
plein milieu de la maison, sans oublier une bibliothèque et un salon
typique de l'architecture du XIXème siècle.
"J'ai visité des centaines de
maisons. C'était crucial qu'on se sente dans un endroit réel et pas
dans un décor de cinéma. Je savais qu'on construirait les
intérieurs mais je voulais que les reflets de la lumière dans les
jardins et les déambulations des animaux dans ce qui est aussi leur
habitat soient naturels. Et nous l'avons trouvé dans cet endroit
magnifique, Cothay Manor dans le Somerset, près de la ville de
Wellington. Il se visite et fi gure chaque année dans la liste des
plus belles demeures avec jardin. Dès qu'on y est entrés, on a su
qu'on avait déniché la maison de Dolittle. C'était en quelque
sorte l'étape la plus importante du casting !", confie Gaghan.
Dans le film, Dolittle a modifié la
maison pour ses amis animaux. "À l'intérieur comme à
l'extérieur, il y a toujours des rampes d'accès qui sont plus
adaptées aux animaux", ajoute Susan Downey. "Il a fabriqué
une machine pour leur préparer des repas tous les jours et il y a un
petit train qui circule dans lequel les souris peuvent grimper. On
voulait créer un environnement qui semble tout droit sorti de
l'imagination de Dolittle pour que lui et ses animaux puissent vivre
ensemble, d'égal à égal, dans la maison".
Puddleby-on-the-Marsh
Village rural composé d'une rue
principale avec deux rangées de petites maisons en pierre,
Puddleby-on-the-Marsh a été fi lmé à Langley Park. C'est là
qu'on trouve la maison de Stubbins. Quand on rencontre Betsy et Tutu
penchés au-dessus du lit de Stubbins dans sa petite chambre, on sait
que l'aventure est prête à commencer.
"On a fini par construire Puddleby
en studio", explique Sarah Bradshaw. "On ne trouvait pas de
village qu'on puisse investir pendant des jours d’affilée :
effacer toute trace de modernité était également très difficile
et on avait des exigences très spécifiques. J'ai beaucoup
travaillé avec Dominic Watkins : il est très créatif et comprend
aussi très bien les nécessités imposées par le plan de tournage
et le budget".
Les appartements de la reine Victoria
Michael Sheen, Jim Broadbent, Jessie
Buckey et Carmel Laniado ont passé beaucoup de temps sur le plateau
représentant la chambre de la reine Victoria au palais de
Buckingham. Elle comprend des lambris, du mobilier ouvragé et quatre
lustres : tout y est d'une grande richesse mais on y trouve aussi un
certain nombre de poupées anciennes, des dessins originaux de
poulpes, des loupes et du matériel médical.
"Je pense que c'est avec cette
pièce qu'on prend la mesure du génie de Dominic Watkins",
déclare Gaghan. "Le décor devait représenter tellement de
choses différentes et tout est sorti de son imagination. Le palais
de Buckingham tel que nous le connaissons n'existait pas à l'époque
où se passe le film. Il n'est pas comparable à l'envergure et à
l'opulence de notre palais. La chambre devait suggérer l'intimité
et l'émotion nécessaire à un lieu privé qui appartient à une
jeune fi lle qui vient récemment d'être sacrée reine d'Angleterre.
La chambre devait évoquer ses passions d'enfance tout en montrant la
solennité et les responsabilités propres au pouvoir. Et bien sûr,
il fallait qu'elle soit adaptée à une séquence d'action ! Dominic
a parfaitement compris tout ça : il pourrait vraiment faire passer
un chameau à travers le chas d'une aiguille !"
Le Water Lily (le bateau de Dolittle)
Perché sur un ensemble impressionnant
de mécanismes permettant de se balancer et de se pencher à volonté,
le Water Lily, nommé ainsi en mémoire de la défunte épouse de
Dolittle, était posé sur une plateforme mécanique. Les membres des
équipes à l'extérieur utilisaient de longues perches depuis la
plateforme pour balancer le décor d'un côté puis de l'autre pour
simuler le roulis des vagues.
Le port de Monteverde
L'île de bandits et de brigands était
auparavant l'endroit où vivaient Poly, Dolittle et Lily… jusqu'à
ce que Dolittle devienne l'ennemi de King Rassouli. C'est là que se
trouve le palais de ce dernier, avec son bassin intérieur et sa
chambre à coucher ainsi qu'un passage secret dissimulé sous le
tableau gigantesque d'un tigre.
Le décor de Monteverde abrite aussi le
donjon de Rassouli, où Dolittle rencontre Barry le tigre alors qu'il
est enchaîné et qu'il doit essayer de ne pas se faire dévorer. On
y voit une cour intérieure avec des murs en pierre, des fers, des
cellules et des instruments de torture.
C'est la chambre de Rassouli qui a
suscité le plus de difficultés. "Il a tous ses 'chats' autour
de lui et ces derniers aiment s'amuser avec des jouets",
explique Lee Sandales. "C'est donc une chambre qui intègre une
salle de sport tropicale si bien que le décor devait être assez
grand pour convenir à ces fauves. On a imaginé ce que ça pourrait
donner de vivre avec de tels animaux et on a accordé au décor une
plus grande envergure encore".
L'île d'Eden Tree
Le fruit de l'arbre d'Eden, sur l'île
du même nom, est réputé pour ses pouvoirs magiques de guérison.
Ce décor a été réalisé par le département de la végétation
qui a veillé à y intégrer tout ce dont un dragon pourrait avoir
besoin ou envie de manger.
Le sanctuaire de Dolittle
Le dernier décor du fi lm n'était pas
situé en Angleterre mais dans le sud de la Californie où Robert et
Susan Downey possèdent leur propre mini zoo à Malibu : ils ont
recueilli au départ deux chatons, puis deux chèvres, Trigger et
Memo, et tout est parti de là. "À présent, on en a deux
autres, Cutie Boots et Flash, très mignonnes", déclare Robert
Downey. "On a aussi quatre alpagas, Madre, Dandy, Fuzzy et Miss
Brain et deux cochons nommés Pops et Ladybug – je pense qu'ils
sont frère et sœur. Nos plus récents pensionnaires sont des vaches
appelées Oreo et Strawberry. Et au dernier recensement, on avait 17
poules". Il s'interrompt : "Et je veux une meute de
dingos". "Non, je ne pense pas", rétorque Susan
Downey. "Ok, on ne fait pas ça". Elle rit : "Mais
j'avais aussi dit non pour les vaches donc on verra bien !"
LES ACCESSOIRES
Bateaux de pirates, chaises à bascule
pour rongeurs et dons du sang en noisettes David Cheesman,
chef-accessoiriste du VOYAGE DU DR DOLITTLE, a déjà exercé son
talent sur des fi lms spectaculaires comme LE CHASSEUR ET LA REINE
DES GLACES, CHEVAL DE GUERRE de Steven Spielberg, CAPITAINE PHILLIPS
de Paul Greengrass, PAN de Joe Wright et LA MOMIE d'Alex Kurtzman.
Au cours de ses entretiens avec Gaghan
et Team Downey, l'accessoiriste a proposé de se plonger dans le
passé. "Je me suis principalement inspiré de la médecine de
l'époque victorienne", explique Cheesman. "J'ai visité
l'école vétérinaire de Londres et imaginé à partir du scénario
et de conversations avec Steve la façon dont la science était
susceptible d'évoluer. J'ai conçu des accessoires fondés sur les
réalités de ce qu'a inventé Robert Downey Jr. et j'ai eu l'idée
du stéthoscope ultra-long de Dolittle à la dernière minute".
Le sanctuaire de Dolittle n'est pas
seulement équipé de matériel derniercri mais on y trouve aussi des
livres rares et des outils découverts par John et Lily au cours de
leurs précieux voyages ensemble. La demeure du docteur est aussi
truffée de vieux tomes, d'instruments médicaux et de bien d'autres
objets encore. "Mon moment préféré chaque jour, c'était ma
visite au laboratoire-entrepôt de Dave", confi e Gaghan. "Il
était en train de créer les livres les plus extraordinaires pour le
journal de Lily ou bien il s'était procuré une collection
d'instruments de chirurgie du XIXème siècle, des accessoires géants
pour les animaux ou une calèche de luxe caractéristique de l'ère
victorienne. C'était un endroit vraiment magique car il est le
meilleur".
Dans la maison de Dolittle, les
accessoires les plus petits de Cheesman devaient se fondre avec les
souris conçues numériquement, surtout lorsqu'elles grimpaient dans
un train ou prenaient un ascenseur miniature ! "J'ai essayé
d'imaginer ce que des enfants aimeraient voir : des petits animaux et
des accessoires rappelant le monde des humains mais réduits à
l’échelle correspondante. Par exemple, la chaise à bascule n'est
pas de taille normale : elle est minuscule et conçue pour une souris
ou une araignée", raconte Cheesman. Ce souci du détail est
omniprésent et seul un spectateur aux yeux de lynx en prendra
conscience. Pendant l'opération chirurgicale de Kevin l'écureuil,
"au lieu de groupes sanguins de types A + ou B –, on a
Noisette ou Noix", poursuit-il.
Au palais de Rassouli à Monteverde,
Cheesman et son équipe ont conçu un trône sculpté pour le roi des
pirates, comprenant des symboles taillés dans du bois battu par les
éléments et des sculptures de lions en pierre. Ce décor évoque de
bons souvenirs à l'accessoiriste : "On a même lancé un boulet
de canon dans le trône pour donner l'impression que Rassouli s'en
est sorti de justesse".
Pour la chambre de la reine au palais
de Buckingham, Cheesman devait prendre en compte tous les animaux de
Dolittle présents dans la pièce. "Il y avait beaucoup de
changements à paramétrer en raison de l'arrivée des animaux dans
le palais", explique Cheesman. "Mon plus grand défi a été
de créer l'aquarium dans lequel vit Leona le poulpe. Les lunettes de
Robert Downey Jr. dans cette scène ont été assez amusantes à
faire et on les a conçues en s'inspirant d'anciennes lunettes de
motard ou de soudeur".
Pendant la construction des bateaux
Britannia et Water Lily à Shepperton, le département des
accessoires a joué un rôle essentiel. Les techniciens se sentaient
des âmes d'enfants et pouvaient s'imaginer voyager avec Peter Pan ou
le capitaine Crochet. "Dans ce métier on garde tous en nous un
peu de l'enfant que nous avons été et c'était génial de déformer
la réalité ainsi. Qui n'aimerait pas monter à bord d'un vaisseau
pirate ?", ajoute Cheesman.
Cheesman tient également à remercier
tous les autres chefs de poste : "Notre directeur de la
photographie Guillermo Navarro est un sacré personnage : il
travaille à l'ancienne et veut juste faire du mieux possible",
dit-il. "Notre chef-décorateur Dominic Watkins est très
modeste et possède une capacité incroyable pour résoudre les
problèmes et notre costumière Jenny Beavan est une dame
extraordinaire de talent et de gentillesse".
LA PHOTOGRAPHIE
Un cœur innocent
Par le prisme de l’enfance
Le chef-opérateur Guillermo Navarro,
qui a remporté un Oscar pour LE LABYRINTHE DE PAN de Guillermo del
Toro et a déjà tourné quatre fi lms avec Antonio Banderas,
travaille ici pour la première fois avec cette équipe. "J’ai
tendance à rechercher des projets qui vont me permettre d'imaginer
un univers inédit et non à reconstituer un monde réaliste",
raconte Navarro. "Je suis donc attiré par des fi lms situés
dans le passé, appartenant au futur ou encore ancrés dans des
réalités parallèles relevant du fantastique. Dès que j’ai
entendu parler du VOYAGE DU DR DOLITTLE et des possibilités qu’il
offrait, j’ai su que ça coïncidait avec ce que j’aime faire".
Ce qui a particulièrement séduit
Navarro dans ce projet, c’est que l'histoire soit racontée du
point de vue de Tommy Stubbins et permette aux spectateurs d'éprouver
de nouveau de la compassion pour toutes les créatures, qu'elles
soient grandes ou petites. "Les adultes n’éprouvent pas la
même empathie que les enfants pour les animaux", poursuit le
directeur de la photographie. "Un enfant est davantage acquis à
l'idée que les animaux ont des droits et ce fi lm le montre bien. À
travers Stubbins, le règne animal est une nouvelle fois accessible
et le docteur Dolittle en est l’instigateur. Il faut posséder un
cœur pur pour être capable de voir ce qui est invisible au commun
des mortels. Les animaux sont doués de sentiments, de réfl exion et
capables d’apprendre. J’espère que ce fi lm saura restituer ce
sentiment d’empathie pour le monde vivant".
Évoquant sa collaboration avec Robert
Downey Jr., Navarro estime qu’ils ont eu de la chance de pouvoir
nouer une relation de travail saine et féconde.
"Ça a été extraordinaire de se
découvrir une telle proximité entre nous", poursuit Navarro.
"Robert et moi avons commencé nos échanges quand on réfl
échissait à la façon, pour moi, de fi lmer pour venir étayer le
discours du fi lm et, pour lui, d’intégrer ça à son jeu. On a
parlé de l’emplacement de son personnage dans les scènes et des
contraintes imposées par la caméra. J’ai apprécié sa présence
et notre façon de communiquer. Il fourmillait toujours d’idées
intéressantes pour nourrir le projet".
Tourner avec des personnages invisibles
Lorsqu’il a fallu gérer les
créatures numériques, ce qui revenait à avoir des acteurs
invisibles devant la caméra, le directeur de la photographie a dû
tenir compte du fait que le département des effets spéciaux devrait
les insérer par la suite. "C’était important que les acteurs
respectent un certain espace quand ils devaient être en contact avec
les animaux", poursuit Navarro. "Il fallait respecter une
dynamique tout au long du tournage et savoir où ils se tenaient :
ils devaient faire partie du plan même si cela donnait à première
vue un cadrage déséquilibré".
"Le plan peut paraître en partie
vide mais il s’agit de respecter un espace délimité",
souligne-t-il encore. "Et aussi, si le plan réunit des animaux
et des gens qui bougent, les acteurs doivent avoir conscience de ne
pas marcher sur les créatures ni passer à côté d'elles de façon
étrange. Les comédiens doivent faire un effort d’imagination
pendant leur interprétation, grâce à quoi leur regard peut être
direct. Cela requiert de la discipline et il faut absolument que leur
regard dénote clairement qu’ils savent où se trouvent les
animaux. Certaines créatures sont plus grandes et d’autres plus
petites que les acteurs.
Il a donc fallu que tout s’imbrique
parfaitement et on a utilisé toutes sortes de repères pour
déterminer où chacun était censé se trouver". Quand les
acteurs ont joué face aux doublures en costume vert (les animaux du
fi lm), ils ont naturellement voulu jouer avec leurs partenaires.
"Grâce aux doublures en combinaison verte, le département des
effets visuels a pu créer leur personnage en surimpression",
développe Navarro, "et ça a été une bonne façon de
délimiter l’espace nécessaire, même si l’animal allait être
plus gros. Tout devait être respecté à ce niveau-là".
Studios et lieux de tournage
Alors que le docteur Dolittle et
Stubbins entreprennent le voyage de Puddleby-on-the-Marsh à Londres
et de Monteverde à l'île d'Eden Tree, Stephen Gaghan et Navarro ont
dû envisager chaque lieu de tournage sous un angle différent.
"C’est un ensemble de tous les éléments traditionnels
propres à un décor", reprend Navarro. "La façon dont un
décor est aménagé, les proportions, l’éclairage et les costumes
– tout contribue à créer cet univers sur le plan visuel et ils
refl ètent plusieurs cultures. La diversité des climats a été
diffi cile à restituer car on a tourné tout le fi lm en Angleterre.
On passe d’îles tropicales à des intérieurs du palais de
Buckingham. On a ainsi fi lmé les intérieurs sans savoir quelle
météo on aurait au moment de tourner en extérieurs. Il y a
beaucoup de décisions à gérer. Les images sont tributaires des
décors et des conditions de tournage et c’est ainsi qu’on se met
à agencer les plans que l’on veut créer".
"Fondre réalité et imaginaire a
été l’un des aspects les plus diffi ciles du tournage",
ajoute le réalisateur. "Ça prend du temps de trouver
l’équilibre parfait. Si c’est trop fantaisiste, on s’attend à
ce que les animaux parlent. Si c’est trop réaliste, ça semble
banal. Pendant le fi lm, qui est en vérité une formidable aventure,
on se rend sur une île aux animaux où règne un roi pirate, sur une
île féerique construite autour d’un arbre légendaire porteur de
fruits magiques et qui est, soit dit en passant, gardé par un très
vieux dragon qui parle. Et pourtant, il faut que tout semble ancré
dans la réalité dans l’espoir enfantin, qui nous anime tous, que
tout cela puisse être réel. Le travail de Guillermo Navarro et les
décors de Dom Watkins se sont merveilleusement harmonisés pour
restituer l’effet désiré".
LA MUSIQUE
La volonté d'éviter des thèmes
associés aux personnages
Une partition signée Danny Elfman
Quatre fois cité à l'Oscar, Danny
Elfman – qui a déjà collaboré avec Roth sur ALICE AU PAYS DES
MERVEILLES et avec Downey sur AVENGERS : L'ÈRE D'ULTRON – a su
apporter sa patte au VOYAGE DU DR DOLITTLE.
Pour les auteurs, Elfman s'imposait.
"Je n'ai jamais songé à un autre compositeur", signale
Gaghan. "Je voulais retrouver dans la bande-originale ce
caractère joyeux et légèrement déjanté qui caractérise la
musique des SIMPSON et l'œuvre de Tim Burton. Alors qu'il était
chez moi et que mes enfants couraient partout dans la maison, on
s'est fredonné quelques airs pendant trois heures. Et puis, alors
qu'il était dans le taxi qui le ramenait à l'aéroport, il a trouvé
le thème principal du fi lm et me l'a chanté au téléphone. Il l'a
retravaillé dans le taxi et l'a envoyé à son studio à Los
Angeles. Environ trois quarts d'heure après qu'il soit parti de chez
moi, il m'a envoyé le thème principal du VOYAGE DU DR DOLITTLE.
Quand on s'est retrouvés à Londres pour l'enregistrement de la
bande-originale, je me suis rendu compte que chaque morceau était
encore imprégné de son inspiration qui l'avait guidé dans le
taxi".
Susan Downey a adoré sa collaboration
avec le compositeur. "Je ne vois pas qui d'autre aurait pu
signer cette partition", dit-elle. "Dans le fi lm, il y a
un mélange d'action, d'aventure et d'émotion – mais aussi
d'excentricité – et il nous fallait donc quelqu'un qui réunisse
de nombreuses qualités. La musique de Danny répond à tous nos
critères de manière totalement naturelle. Il est lui-même
imprévisible si bien que ses partitions sont hors du commun. Il
imprègne sa musique d'humour décalé, de mystère et d'émotion".
Susan Downey estime qu'avec un homme
comme Elfman, on s'attend à ce qu'il sublime le film sur le plan
musical. "À chaque fois qu'on se rendait dans son studio, on se
demandait ce qu'on allait découvrir et comment Danny allait donner
aux échanges entre les personnages encore plus d'ampleur",
témoigne-t-elle. "Au montage, on cherche à trouver le bon
rythme et la durée qui convient à la scène. Grâce à sa musique,
il a su compléter nos choix et les rendre plus judicieux encore".
Si elle a bien du mal à choisir son
morceau préféré, Susan Downey affi rme que les deux thèmes
récurrents choisis par Elfman sont extraordinaires : "Le
premier évoque à merveille les liens quasi familiaux qui unissent
Dolittle aux animaux", reprend-elle. "Selon Danny, il faut
que la musique soit non seulement mémorable mais qu'elle puisse se
résumer à quelques notes. Tout au long du fi lm, on entend
plusieurs variations sur le même thème. Du coup, la musique est
reconnaissable et emprunte des formes nouvelles tout à la fois".
De même, la productrice a été
sensible au thème composé par Elfman pour John et Lily Dolittle.
"C'est tout simplement magnifi que", poursuit Susan Downey.
"La femme de Dolittle est décédée avant le début du fi lm et
il souffre en silence. Dès qu'il voit quelque chose qui lui rappelle
Lily – ou qu'il fait quelque chose qu'il aurait pu faire avec elle
– on entend ce thème. C'est bouleversant et sublime".
Étant donné que plusieurs effets
visuels étaient en cours d'élaboration au moment où Elfman a
composé la partition, celui-ci a souvent dû écrire la musique sur
de simples croquis défi lant sur l'écran. "Dès qu'on
renseignait Danny sur ce qu'on attendait du style fi nal de la scène,
il nous répondait 'je sais exactement ce que je vais faire'",
ajoute Susan Downey. "Le film vous embarque dans un périple
spectaculaire et Danny a su lui donner un souffl e épique. Pour
autant, il identifie chaque protagoniste à une sonorité bien
particulière".
Si Elfman a fi ni par enregistrer la
bande-originale aux célèbres studios AIR de Londres avec un
orchestre, il a entamé son travail avec Gaghan assez simplement.
"J'ai fait la connaissance de Stephen et on s'est tout de suite
bien entendus", confie-t-il. "Il m'a demandé si j'étais
partant et je lui ai répondu 'Absolument !' Je suis un grand fan de
Robert Downey et j'ai été emballé à l'idée d'écrire une musique
ample pour accompagner cette fresque tirée d'un grand classique".
Le compositeur a apprécié d'être
sollicité très en amont. "J'ai commencé à écrire en
m'inspirant de graphiques et d'illustrations avant même que le film
ne soit tourné", poursuit-il. "Pour ce genre de musique,
le plus important, c'est d'imaginer des thèmes simples et efficaces. J'ai trouvé les thèmes très tôt en m'inspirant des
graphiques et de mes visites sur le tournage où je m'attardais un
peu. J'ai commencé à bien sentir l'ambiance et la suite s'est mise
en place très facilement".
Étant donné que l'histoire de
Dolittle a donné lieu à plusieurs adaptations sous différents
formats, Elfman souhaitait s'éloigner des conventions du genre.
"J'ai abordé ce projet comme tout récit classique qui
s'inspire d'une série littéraire connue depuis plus d'un siècle",
dit-il. "Par exemple, je tenais à ce que la tonalité musicale
se démarque d'ALICE AU PAYS DES MERVEILLES. Quoi qu'il en soit, le
fait que ces deux films soient si différents permet de les
distinguer sur le plan musical".
Alors que plusieurs compositeurs aiment
créer des thèmes associés aux divers personnages, Elfman procède
différemment. Enfin, presque toujours. "J'évite les thèmes
associés aux personnages sauf quand je n'ai pas le choix",
déclare Elfman. "C'est notamment le cas quand on travaille sur
un fi lm d'animation et qu'on a affaire à un horrible personnage
extrêmement méchant".
Selon l'artiste, il faut éviter de
multiplier les thèmes. "Si on veut que le spectateur se
souvienne d'une bande-originale, il faut se limiter à deux ou trois
thèmes", raconte Elfman. "Ce qui compte le plus à mes
yeux, ce n'est pas tant d'avoir un thème pour chaque personnage mais
de faire en sorte que l'histoire ait un thème musical : pour moi, le
thème fondamental du fi lm, c'est la 'famille'. Mais ce n'est pas le
thème du docteur Dolittle. C'est un morceau qui évoque la
construction d'une famille composée de différentes créatures".
"L'autre est un thème romantique
qu'on entend à chaque fois qu'on fait allusion à Lily, la chère
épouse disparue de Dolittle", reprend Elfman. "Et même
s'il y a d'autres morceaux qui accompagnent certaines situations ou
personnages, on s'en tient à deux thèmes principaux. La musique
suit la progression du fi lm si bien que, peu à peu, la partition
adopte une tonalité de récit d'aventures tout en restant chargée
d'émotions. Même s'il s'agit d'un fi lm à gros budget, il demeure
intimiste à plusieurs égards. C'est une production de grande
envergure mais l'histoire raconte tout de même le parcours de
personnages qui tissent des liens et recréent une famille. C'est ce
qui m'a séduit au départ et j'espère que c'est ce que les
spectateurs en retiendront".
À plusieurs reprises au cours de sa
carrière, le musicien a participé à des projets où l'animation
occupe une place de choix. Étant donné qu'il a collaboré au fi lm
au stade des croquis, de l'animatique et des rendus en 2D, il a été
enchanté de voir le fi lm se concrétiser peu à peu et aboutir au
résultat final. "C'était un pur bonheur d'assister à la
fabrication du VOYAGE DU DR DOLITTLE", note Elfman. "Pendant
des mois, j'ai composé à partir de story-boards – ou de séquences
d'animation inachevées – et je tâchais d'imaginer à quoi les
scènes allaient ressembler au fi nal. Car il faut bien voir que j'ai
écrit la musique à partir d'images d'ours polaires et d'autruches !
En réalité, en tant que compositeur, on ne découvre la scène ou
les personnages finalisés que lorsqu'on a fi ni notre travail".
Le compositeur ne tarit pas d'éloges à
l'égard de ses partenaires : "C'était une équipe adorable et
tout s'est passé à merveille", relève-t-il. "Ce qui m'a
plu chez Susan, c'est que ses consignes sont claires et concises et,
quand on est musicien, c'est précieux. On n'a pas à se poser mille
questions pour savoir ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas. Le fait
qu'elle soit très claire rend mon travail plus simple et plus
agréable. Ses consignes étaient toujours concises et
compréhensibles, ce qui évite de se stresser".
LES COSTUMES
Le loup dans la bergerie…
Jenny Beavan habille le bon docteur
Deux fois oscarisée, Jenny Beavan, qui
a collaboré au diptyque SHERLOCK HOLMES avec Team Downey, signe les
costumes du VOYAGE DU DR DOLITTLE. Qu'il s'agisse des aristocrates et
de la garde royale, des soi-disant chasseurs et des vétérinaires
peu soignés, elle a apprécié la tâche qui lui a été confi ée.
Elle a compris qu'elle était sur la
même longueur d'ondes que Stephen Gaghan dès qu'elle a fait sa
connaissance sur Skype. "Steve vit à Los Angeles et moi à
Londres, et au cours de notre première conversation, il a commencé
par me présenter son chien, Mouse, et il se trouve que mon chat
Button, qui est une vraie tête de mule, était assis à côté de
moi", raconte-t-elle. "On a sympathisé en évoquant le
périple extraordinaire de Dolittle. Peu de temps après, je me suis
attelée à concevoir un cahier de tendances permettant de stimuler
notre créativité et de savoir dans quelle direction travailler".
Jenny Beavan a été sensible aux
personnalités très contrastées évoquées dans le scénario et
souhaitait les transposer autant que possible à travers les
costumes. "La Cour de la reine Victoria est très guindée et
marquée par des teintes sombres alors que l'univers merveilleux de
Monteverde où évolue Dolittle est joyeux, chatoyant et
fantastique".
Sarah Bradshaw s'est dite galvanisée
par l'énergie et la vision de la chef-costumière. "Jenny a déjà
travaillé avec Robert et j'ai collaboré avec elle sur ALEXANDRE il
y a bien longtemps", note Sarah Bradshaw. "C'est l'une des
meilleures chef-costumières du Royaume-Uni et elle est sensible à
la dramaturgie, aux personnages et à l'humour".
S'agissant du costume emblématique de
Dolittle, Jenny Beavan s'est inspirée d'images du personnage que
Robert Downey avait lui-même utilisées pour camper le vétérinaire.
"Très en amont, Robert m'a montré des images d'un médecin
gallois du XIXème siècle, William Price, qui était très étrange,
même s'il a vraiment existé", dit-elle. "C'était une
sorte de druide qui portait des tenues en velours vert dignes d'un
lutin !"
Plus Robert Downey et Jenny Beavan
s'imprégnaient du personnage, plus ils étaient fascinés par son
allure. "Le Docteur Price était un végétarien qui soignait
les animaux grâce aux plantes et il a aussi fait en sorte que la
crémation soit légalisée au Royaume-Uni", signale Jenny
Beavan. "Robert m'a envoyé ce splendide portrait totalement
déjanté de Price portant une sorte de combinaison de mécanicien
ornée d'insignes de druide – et c'était un formidable point de
départ. Je m'en suis inspirée et j'ai ensuite renvoyé à Robert
des images avant qu'on ne fabrique quelques prototypes de tenues et
qu'on ne se rende à Atlanta pour les essayages. Susan était
enthousiaste. Robert a porté presque toutes les tenues qu'on lui a
données mais pas forcément de la façon que j'aurais imaginée. Il
a parfaitement su se les approprier".
Quand on fait la connaissance de
Dolittle dans son antre, il est hirsute et négligé : on comprend
qu'il vit seul depuis près de dix ans. Mais une fois que les animaux
le prennent en main pour le décrasser et l'envoyer au palais de la
reine, il a fi ère allure ! Ensuite, il se déguise en pirate à
Monteverde… avant d'embarquer à bord du navire de Rassouli où il
trouve quelques accessoires supplémentaires. Grâce aux différents
décors du fi lm, l'équipe Costumes a vraiment pu s'amuser avec
toutes sortes de tenues.
Étant donné qu'ils ont déjà
collaboré sur d'autres projets, Jenny Beavan et Robert Downey se
comprennent à demi-mot et la chef-costumière est sensible au fait
que l'acteur déniche des éléments de l'intrigue qui viennent
enrichir la garde-robe du personnage. "En lisant le scénario,
on ne se rend pas franchement compte de son évolution",
remarque Jenny Beavan. "Mais Robert adore introduire de petites
modifi cations. Il aime les vêtements et le rôle du costume dans la
construction du personnage. Pour autant, il a un visage tellement
charismatique qu'on remarque à peine ses tenues vestimentaires !"
En ce qui concerne le pirate King
Rassouli et sa bande de hors-la-loi, Jenny Beavan a souhaité
imaginer des costumes inédits. "Je tenais à ce qu'Antonio
Banderas ait un style 'Monteverde' hors normes et il l'a totalement
adopté", signale la chef-costumière. "Au moment de ses
essayages, j'avais déjà entamé la conception des costumes de tous
les pirates et mon équipe s'était attelée à la tâche. On
obtenait des résultats magnifi ques si bien que je savais dans
quelle direction emmener les personnages. Je voulais juste que
Rassouli se distingue comme le roi de tous les pirates. Comme
Rassouli est vegan, j'ai demandé à mes acheteurs de sillonner le
marché de Covent Garden pour dénicher toutes sortes de fruits
étranges. On a bien veillé à ne pas utiliser de cuir mais des
fruits séchés, des noisettes et des graines comme accessoires de
décoration".
Étant donné qu'elle créait un tout
nouvel univers pour LE VOYAGE DU DR DOLITTLE, la chef-costumière a
dû élargir son équipe. Pour les figurants et acteurs évoluant à
la Cour, elle a dû parcourir les friperies et pour les uniformes de
la garde de la reine – tous cousus à la main –, elle a fait
appel à des couturiers situés en Pologne. Mais ce n'était pas
tout. Car la chef-costumière souligne que la clé du succès consiste
à réunir au sein de son équipe d'excellents essayeurs et de
formidables créateurs.
De leur côté, Stubbins et Lady Rose
sont parfaitement complémentaires. Le premier est un jeune homme qui
ne se sent pas très à l'aise dans sa famille et dans son petit
village gallois : Jenny Beavan a exploré différents styles, y
compris un gilet. "On s'est dit que c'était un peu classique",
note-t-elle. "Du coup, j'ai déniché ce joli pull chez Cosprop,
ce loueur de costumes qui nous permet toujours de trouver une
solution. Mais quand on travaille avec un acteur enfant, il faut
prévoir qu'il va grandir et se rappeler qu'il a une doublure
cascade. Autant dire qu'on a besoin de nombreuses déclinaisons du
pull !"
Selon la chef-costumière, Stubbins
devait être époustouflé en faisant la connaissance de Lady Rose.
"Je voulais qu'elle ressemble à la fée qu'on installe au
sommet du sapin de Noël", confie Jenny Beavan. "Il fallait
qu'elle soit totalement aux antipodes de lui. On a opté pour des
tons très purs et pastels pour elle car dans le village gallois de
Stubbins, les habitants ont un style très rudimentaire et portent
des tenues sombres en laine à motifs à carreaux. Elle débarque du
palais royal dans un costume aux tons pastel mais ce qui me plaisait,
c'est qu'elle porte des sabots. Car elle a du bon sens et qu'elle
sait qu'il y aura de la boue. Un peu comme ces gamines d'aujourd'hui
en robe de princesse et en Doc Martens !"
Source et copyright des textes des notes de production
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