
Action/John Wick est de retour et c'est pour notre plus grand plaisir
Réalisé par Chad Stahelski
Avec Keanu Reeves, Common, Ian McShane, Laurence Fishburne, Riccardo Scamarcio, Ruby Rose, Bridget Moynahan, John Leguizamo, Lance Reddick, Peter Stormare...
Long-métrage Américain
Titre original : John Wick: Chapter Two
Durée: 02h02mn
Année de production: 2017
Distributeur: Metropolitan FilmExport
Date de sortie sur les écrans américains : 10 février 2017
Date de sortie sur nos écrans : 22 février 2017
Bande annonce (VOSTFR)
Symphonie de la violence
Extrait - "Again so soon" (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : John Wick est de retour et ce n'est pas juste pour faire une suite bateau sans intérêt. Je crois que ce JOHN WICK 2 m'a plus plu que le premier. Suite directe, le film replace immédiatement les choses dans leur contexte : John Wick est une légende et les actions de l'homme sont à la hauteur du mythe. Il apprécierait qu'on lui foute la paix, mais comme personne n'a l'air décidé à vouloir arrêter de le gonfler, il répond de la seule façon qu'il connaît : avec une hargne et une efficacité mortifères qui font trembler les pires racailles et mettent irrémédiablement un sourire de contentement aux lèvres des spectateurs déjà acquis à sa cause. Après tout, on le comprend. Nous aussi, on voudrait bien qu'on nous laisse tranquille !
L'esprit du premier opus est non seulement intact, mais il est même approfondi et mieux utilisé. Le décalage entre le calme et la rigueur des règles instaurées par Winston, interprété par l'élégant et convaincant Ian McShane, dans sa chaîne d'hôtels Continental et le chaos du monde extérieur est à la fois drôle et incongru.
Ce monde un peu mystérieux à la lisière du fantastique, qui permet aux criminels de se ressourcer sur des terres sacrées, aide ici à mettre en place le scénario. Après il n'y a plus qu'à se laisser porter et à apprécier la maestria de la mise en scène du réalisateur Chad Stahelski. Il fait un excellent boulot. Les plans, les ambiances et les décors, tout est soigné, maîtrisé et cohérent. Il réussit à faire un hommage aux films d'action des années 80, au travers de son personnage increvable qui dégomme tout sur son passage, et à inclure des références ciné et de jeux vidéo, tout en offrant une vraie personnalité originale à son long-métrage. En plus, il nous balade dans New-York et nous offre un bel aperçu de cette ville pleine d'énergie.
Keanu Reeves revient pour sa part dans ce rôle emblématique qui lui va comme un gant. Il est attachant parce qu'on sent que ce personnage capable de tuer comme il respire et aussi pourvu d'humanité et de bonté. Le problème est qu'il ne faut pas enclencher le mauvais programme, sinon derrière les corps s'accumulent assez vite. Le film est d'ailleurs très violent sans être gore, mais on ne va pas voir un JOHN WICK pour voir des plans de fleurs qui poussent, sinon c'est qu'on n'a pas compris le produit qui est ici proposé.
JOHN WICK 2 envoie du lourd côté scènes d'action et du très solide côté réalisation autour d'un scénario assez sympa. Ce bon vieux John Wick is back et on est bien content qu'il y en ait un qui se soit dévouer pour l'énerver. Validé et conseillé !
JOHN WICK 2 - LA CONFÉRENCE DE PRESSE
Le mardi 7 février 2017 après-midi, j'ai eu la chance de pouvoir assister à la conférence de presse du film, à l'hôtel Ritz à Paris, en présence du réalisateur Chad Stahelski et de l'acteur principal Keanu Reeves.
Il est frappant de voir à quel point ils sont complices. On sent qu'ils se connaissent bien, se respectent et s'apprécient mutuellement. Ils aiment se taquiner gentiment. Il faut dire qu'ils se connaissent bien professionnellement puisque ce n'est pas leur première collaboration sur un long-métrage. L'ambiance de cette conférence de presse était détendue. Keanu Reeves a même très gentiment signé quelques autographes à la fin. Encore une rencontre de cinéma un peu magique et intéressante.
Je vous propose d'en découvrir le contenu, non exhaustif, ci-dessous. Attention, il y a de nombreux spoilers !
À la question 'Pourquoi avoir nommé votre film John Wick Chapter 2 ?', le réalisateur Chad Stahelski a répondu que c'est parce qu'il y avait plus à explorer autour du mythe urbain entourant la vie de ce personnage et qu'ils ont pensé qu'il fallait mieux l'appeler chapitre 2 pour montrer qu'il y a une histoire beaucoup plus importante autour.
À la question 'Quelle serait votre recette pour réussir une bonne trilogie ?', l'acteur Keanu Reeves a répondu avec humour "attendez, pourquoi seulement 3 ?!" et Chad Stahelski a enchaîné en disant que pour lui les éléments d'une bonne recette sont un super personnage, un super univers et une super mythologie autour de cet univers et une super histoire, alors il peut y avoir une multitude de suites. Il a cité LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, STAR WARS, ainsi que des histoires mythologiques telle que le Roi Arthur ou Robin des Bois en disant que c'est plus l'importance de raconter vraiment une histoire que l'idée simplement de faire des suites qui compte. Il a expliqué que Keanu et lui voulaient vraiment raconter une histoire et pas seulement faire un film d'action en travaillant sur John Wick.
À la question 'Keanu, comment vous êtes-vous entraîné pour le rôle ?', l'acteur a répondu qu'il a continué l'entraînement débuté lors du premier opus, qu'il y avait un peu de judo, un peu plus de jujitsu et beaucoup plus de tirs à l'arme à feu que dans le premier et un petit peu de conduite de voitures. Cet entraînement a duré sur une période de plusieurs mois. Chad Stahelski a continué en disant que c'était 5 ou 6 heures par jour et Keanu a dit que non, pas vraiment, que c'était moins dur que cela. Le réalisateur a insisté et Keanu a fini par dire en rigolant que, oui, en fait, c'était beaucoup d'entraînement, mais que peu importait.
À la question 'Keanu, vous semblez avoir trouvé le bon équilibre entre films d'action et films d'auteur ?', il a répondu qu'il a eu vraiment de la chance l'année passée de travailler sur JOHN WICK 2, ainsi qu'avec Nicolas Winding Refn et Ana Lily Amirpour, deux autres réalisateurs. Il avait toujours espéré qu'il pourrait travailler sur des films de genres très différents, donc 2016 était une bonne année.
À la question 'Chad, comment les Wachowski ont-ils influencé votre travail ?', le réalisateur a répondu que, pour lui-même, leur influence a été immense. Ils l'ont probablement le plus influencé sur la création d'un univers, l'attention apportée aux détails et toutes les décisions qu'ils prennent concernant les vêtements, le casting, le design des décors, les cascades, le ton. Tout cela converge pour construire un univers et le rendre crédible aux yeux des spectateurs. Pour lui, travailler avec eux sur la trilogie Matrix était certainement une école de cinéma façon Harvard. C'était une expérience unique.
Suite à cela, la question était également posée à Keanu Reeves, qui a répondu que l'entraînement sur le tournage des Matrix a eu une grande influence. Chad et lui sont tous les deux passés par cette école Matrix à la fois pour la pratique, le cœur, le cinéma et l'esthétique. Cela leur donne un langage commun et une confiance l'un dans l'autre.
À la question 'Chad, quels sont les réalisateurs qui vous ont le plus influencé ?', il a répondu Akira Kurosawa, Sergio Leone avec ses plans qui allaient du plus large au plus serré, Bernardo Bertolucci, cela se retrouve dans les plans et dans les objectifs qu'ils ont utilisé. Pour l'action, il a cité John Woo et Yuen Woo-ping, il y a beaucoup d'influences du cinéma asiatique. Keanu a ajouté 'film noir' et la nouvelle vague américaine. Chad a continué en expliquant qu'il voulait surtout donner un vernis seventies, un peu vieille école, à son film.
À la question 'Pourquoi avoir choisi Laurence Fishburne pour le rôle de Perry White ?', Keanu a expliqué qu'ils sont amis et qu'ils se voient plusieurs fois par an pour parler de la vie et qu'une fois Laurence lui a dit combien il avait aimé JOHN WICK, ce que Keanu a immédiatement noté. Keanu lui a demandé s'il souhaitait participer à JOHN WICK 2. Laurence lui a demandé de lui envoyer un script. Keanu a appelé Chad pour lui annoncer la nouvelle, ils ont envoyé le script immédiatement et Laurence leur a répondu positivement dans la même journée. Quand ils ont travaillé sur le script et spécialement sur le personnage de Perry White, conceptuellement, ils avaient un acteur comme Laurence Fishburne en tête, mais ils n'ont jamais pensé qu'il jouerait vraiment le rôle. C'était une super surprise qu'il soit intéressé et qu'il accepte.
À la question 'Pouvez-vous nous parler du tournage de la scène finale avec les miroirs ?', Chad a répondu que c'est son hommage à OPÉRATION DRAGON dont il est un grand fan. Il ne voulait pas juste faire plus d'action, mais un truc plus malin avec un côté artistique, ils sont donc tombés d'accord sur cette idée des miroirs et après avoir étudié les plans du Metropolitan Museum of Modern Art de New York, ils ont décidé que le musée serait un endroit parfait pour une scène d'action de combat à l'arme à feu et qu'il pourrait ainsi inclure cette salle des miroirs dans une exposition d'art. Ils trouvaient aussi marrant d'avoir leur grand méchant dans un musée et d'avoir une exposition d'art dont le sujet tourne autour des reflets de l'âme. Concernant le tournage, ils ont utilisé tous les tours connus avec les caméras et quand ils ont épuisé toutes les idées, ils ont utilisé les effets spéciaux. Cependant, il a affirmé que nous serions surpris de voir tout ce qu'ils ont fait en pratique sur place, il avait une équipe vraiment maline.
À la question 'Keanu, comment votre personnage a-t-il évolué ?', il a répondu qu'il aime la douleur de John et de voir combien il est coincé dans sa situation. Il a fait référence à un moment du film pendant lequel John est forcé d'aller faire sa mission et qu'il hurle de frustration, puis il retrouve son calme et sa composition parce qu'il est John Wick. Il aime cet aspect du personnage et le fait qu'il montre de la force ainsi que de la vulnérabilité. Pour lui, il pense que John va rester comme il est, que c'est un personnage très passionné et qu'il a beaucoup de traumas.
À la question 'Keanu, qu'avez-vous en commun avec votre personnage ?', il a répondu qu'il espère qu'il est John Wick quand il le joue, parce qu'il aime beaucoup interpréter ce personnage. Il ne sait pas réellement ce qu'il a en commun avec lui, mais il aime vraiment sa douleur, sa volonté - il est battu, mais se relève toujours - et son sens de l'humour. Il pense que John est vraiment drôle.
À la question 'Pourquoi avez-vous choisi de tourner ce film à Rome ?', Chad a répondu qu'ils voulaient élargir l'horizon et montrer aux spectateurs que le Continental et la mythologie de John Wick ne se limitent pas à New York. Toutes les grandes villes du monde ont un Continental et un monde souterrain qui y est connecté. Rome avait le parfait mélange d'ancien et de nouveau qui correspondait au mythe du personnage. Rome correspondait aussi parfaitement à l'esthétique qu'ils voulaient donner au film. Ils ont également discuté des racines anciennes de la mafia, ce qui est en adéquation avec la mythologie de cet univers. Beaucoup d'éléments de l'univers de John Wick viennent de la mythologie grecque et romaine, ils ont donc pensé que c'était la bonne ville à choisir. Mais peut-être que la prochaine ville sera Paris.
À la question, 'Keanu, aimez-vous réaliser vos cascades, comme Tom Cruise ?', il a répondu qu'il ne fait pas de cascades mais que les cascadeurs font les cascades. Cependant, il fait autant de scènes d'action qu'il peut. Il aime le faire. Il aime pouvoir jouer le personnage dans toutes ces situations dramatiques. Il pense que dans l'action, c'est cool, pour lui en tant qu'acteur, mais aussi pour les spectateurs, de voir le protagoniste agir. C'est important pour lui. Chad a ajouté que Keanu a une grande volonté de rentrer dans l'action, qu'il y a un rythme un peu magique au fait de lancer un coup de poing ou un coup de pied ou de tomber et que Keanu intervient au niveau du personnage dans ces moments-là. Pour lui, une des grandes qualités de John Wick est son honnêteté qui est liée à la capacité de l'acteur à réussir à nous faire croire qu'il est réellement aussi bon qu'ils essayent de le montrer au travers de sa mythologie. Il est extrêmement important pour lui d'avoir ces moments magiques, mais ils ne peuvent exister que si l'acteur va réussir ce genre de travail.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
JOHN WICK
crée la surprise en 2014 en rencontrant un grand succès auprès du public, ravi de retrouver Keanu Reeves dans un véritable film
d'action. Il acquiert le statut de film-culte grâce à son
approche dynamique des arts martiaux traditionnels et du maniement des armes à feu. Le succès international du film
suscite alors chez les producteurs une question
inéluctable : comment envisager une suite ? Pour Reeves,
la réponse est claire : il est prêt à retenter l'aventure à condition qu'il y
ait plus d'action, une ampleur dramaturgique plus importante, et une
véritable exploration des conflits intérieurs du protagoniste.
"Dans le deuxième opus" ,
explique Reeves, "on a voulu développer le monde de la pègre, et donc on a intégré un élément nouveau. Dans le premier
film, il y avait le Continental, une confrérie
d'assassins. Cette fois, on a imaginé une 'fédération' qui s'appelle la Table Haute où siègent toutes les organisations
criminelles du monde".
Les producteurs ont pris soin d'éviter
de réitérer le postulat du premier épisode. "On ne voulait pas d'un scénario trop générique, qui fasse appel à la
même source émotionnelle", note le producteur Basil Iwanyk. "Mais il
fallait aussi satisfaire à la fois le public masculin et
le public féminin, ainsi que des spectateurs généralement peu friands de cinéma d'action, en leur offrant des scènes émouvantes
qui s'adressent à tous, sans être redondant".
JOHN WICK 2 a été écrit par Derek
Kolstad, qui avait fait des débuts remarqués avec JOHN
WICK, son premier scénario porté à l'écran. "Lorsque Keanu a accepté de jouer John Wick, c'était vraiment un rêve qui se réalisait",
raconte Kolstad, originaire du Wisconsin, qui a donné
au personnage le nom de son grand-père. "Mais le plus incroyable, c'est que le film ait eu autant de succès et qu'il ait
maintenant une suite".
En travaillant sur le script, les
producteurs ont cherché à élargir le point de vue tout en restant fidèles au concept initial. "Il y avait beaucoup
de personnages de salauds et de lieux différents" , résume
la productrice Erica Lee. "Pour cette histoire, on a vu les choses en plus grand et en plus sensationnel, tout en
préservant l'émotion. C'est important parce que Keanu
est l'un de ces rares acteurs qui plaisent autant aux hommes qu'aux femmes. Pour un tueur à gages, tel que l'incarne
Keanu, John Wick suscite beaucoup d'empathie, et on
voulait s'assurer que son parcours, dans le deuxième opus, lui
vaudrait toujours autant la sympathie du public".
Outre le retour tant attendu de Keanu
Reeves dans un film d'action, c'est aussi le Continental, cette
société secrète de tueurs vieille de plusieurs siècles et régie par un code de conduite impitoyable, qui a passionné les spectateurs dans
JOHN WICK. Afin d'explorer plus en profondeur ces
règles dans JOHN WICK 2, Kolstad a eu l'idée d'une dette
irrévocable symbolisée par une pièce d'or, sorte d'objet symbolique. "John Wick s'est dessaisi de ce symbole pour pouvoir
abandonner le monde du crime", explique le scénariste.
"Et maintenant qu'il a repris du service, ses patrons ont bien l'intention d'en réclamer la contrepartie. Mais John Wick
a changé".
"On a adoré l'idée de cet objet
symbolique, parce qu'il permettait de faire intervenir un nouveau méchant et de se pencher un peu plus sur le
Continental", raconte Erica Lee. "Si le
public a autant apprécié JOHN WICK, c'est en grande partie parce qu'on montrait la face cachée du monde des tueurs et des types qui y
gravitent. L'objet symbolique s'appuie sur cette
mythologie, et comme il est tangible, c'est devenu un élément qu'on pouvait vraiment travailler d'un point de vue
cinématographique".
"Le fait que John Wick doive
honorer sa dette passée modifie aussi la perspective du film, de la revanche à tout prix du premier, à l'idée que même au
sein de la pègre, les actes ont des conséquences",
observe le producteur exécutif David Leitch. "Dans le premier volet, John Wick vit dans un monde où il semble qu'on
peut tuer des gens sans aucune conséquence. Dans le
deuxième opus, Wick est rattrapé par son passé violent.
Face à l'objet symbolique, et à ses propres décisions impulsives, le tueur à gages paye le prix fort pour ses crimes".
Pour le réalisateur Chad Stahelski,
JOHN WICK 2 offrait l'occasion d'explorer davantage l'univers
de Wick, sous un angle visuel et géographique. Il a engagé le directeur de la photographie Dan Laustsen (CRIMSON PEAK),
collaborateur de Guillermo Del Toro. "On a opté
pour un effet écran large et utilisé des objectifs anamorphiques parce qu'on voulait repousser les limites de ce
qu'on pouvait faire entrer dans le cadre. Le
chef-décorateur et le chef-opérateur ont vraiment réussi à donner de l'envergure au monde de John Wick".
Le style visuel d'une belle ampleur du
deuxième opus va de pair avec une exploration plus en
profondeur du personnage de Wick et des règles de vie strictes qu'il s'est imposées "Si vous retournez voir n'importe lequel des
premiers films de samouraïs d'Akira Kurosawa ou des
westerns de Sergio Leone, vous verrez que les héros ont tous un code de conduite," souligne Stahelski. "Ce qui
est très intéressant chez John Wick, c'est que cet homme
a un code de conduite, qu'il soit du côté de la loi ou du côté des malfrats".
Le réalisateur fait un rapprochement
entre l'acteur et le personnage qu'il incarne à l'écran.
"Keanu Reeves ressemble beaucoup à John Wick dans la mesure où c'est un homme de précision et de détermination", poursuit-il. "À
ce niveau là, Keanu aussi a son propre code de
conduite".
La précision avant tout
Keanu Reeves ne s'est pas contenté
d'interpréter le personnage principal : il a également joué un
rôle essentiel en coulisse. C'est lui qui a proposé le nom de Chad Stahelski, célèbre réalisateur 2ème équipe ayant chorégraphié les
cascades de Keanu Reeves dans la trilogie MATRIX, pour
la réalisation des deux films. "Quand on envisage
de prendre un réalisateur débutant, et que la vedette du film vous dit 'C'est quelqu'un en qui je crois', ça facilite la tâche de tout le
monde" , témoigne Iwanyk.
"Keanu s'est beaucoup investi
dans le projet dès le début", ajoute Erica Lee. "Dans un sens, John Wick, c'est lui, si bien qu'on tenait vraiment à ce
qu'il reste associé à la conception du film. J'ai passé
beaucoup de dimanches chez Keanu à parler du script. Il est très intelligent, il connaît les enjeux de la mise en
scène, et il est extrêmement exigeant envers lui-même.
Keanu travaille très dur pour réussir".
Reeves raconte que le film est le
fruit d'un travail d'équipe : "JOHN WICK 2 est né du script de Derek Kolstad, qui avait déjà écrit le scénario du
premier film. Le producteur Basil Iwanyk, Chad et
moi-même avons discuté de l'orientation que nous voulions donner
à l'histoire, à la fois avant que Derek se mette à écrire et après le premier jet".
JOHN WICK 2 raconte le parcours d'un
tueur à gages qui lutte pour préserver l'homme meilleur
qu'il est devenu après avoir rendu les armes, mais qui s'en trouve empêché par une dette qu'il a contractée. "John Wick a donné
son objet symbolique à Santino, le personnage joué par
Riccardo Scamarcio", explique Reeves. "Selon les règles, si le détenteur de cet objet vient en réclamer la
contrepartie et que vous ne faites pas ce qu'il
demande, vous mourrez. Si vous tuez le détenteur de l'objet, vous mourrez aussi. Autant dire que John a de quoi s'inquiéter".
Stahelski a suggéré à Keanu Reeves de
mettre l'accent sur ces deux facettes de la personnalité de Wick.
"Quand Keanu endosse la casquette de John en civil, il l'incarne avec plus de douceur, alors qu'il lui donne un peu plus
de dureté quand il se glisse dans la peau de John le
tueur", raconte Stahelski. "On distingue les deux facettes de son personnage de façon plus tranchée, et c'est
toujours intéressant à voir chez un acteur".
Homme taiseux, Wick oscille
constamment entre ces deux états d'esprit. "Lorsque John Wick est tombé amoureux, il s'est dit 'Il faut que j'arrête
de tuer des gens', mais quand sa vie d'avant revient le
hanter, il devient le Superman du dédoublement de
personnalité. Lorsqu'il est dans la peau de l'assassin, il n'a aucun remord. La différence, c'est qu'avant, John Wick se battait pour d'autres
personnes, et que maintenant il se bat pour sa propre
liberté".
Ils reprennent du service
Tandis que l'univers de Wick prend de
l'ampleur, on comprend mieux comment certains des
personnages du premier opus s'insèrent dans l'environnement de John. Winston, l'impérieux chef du Continental interprété par Ian McShane
dans le premier épisode, revient comme une présence
intimidante dans JOHN WICK 2. "Ian n'a travaillé que deux
jours pour le premier film, mais il a eu un véritable impact sur le déroulement de l'histoire et son personnage a beaucoup plu au
public" , observe Iwanyk. "L'une de nos intentions
pour le deuxième opus était de creuser le personnage de Ian
pour pouvoir approfondir la relation entre Winston et John, mais aussi ses liens avec le reste de son univers".
McShane, que le public américain
connait surtout pour son rôle emblématique d'Al Swearengen
dans la série DEADWOOD, s'est réjoui d'avoir l'opportunité de replonger dans le monde de John Wick. "Winston apprécie John et le
considère comme un assassin de talent", rapporte
l'acteur britannique. "Keanu apporte au personnage son innocence meurtrie ce qui, à mon avis, correspond parfaitement à
John Wick et à son sens de la justice".
Lance Reddick revient aussi pour ce
deuxième opus sous les traits de Charon, l'imperturbable
patron de l'hôtel Continental. Reddick a apprécié de faire à nouveau équipe avec Reeves, dont il admire le professionnalisme.
"Quand on travaille avec une star de l'ampleur de
Keanu, on ne sait jamais à quel genre d'ego on va avoir affaire" , remarque l'acteur. "Mais avec Keanu, il n'est
jamais question d'ego, mais que de travail".
D'après Reddick, Reeves était
terrifiant dans la peau de John Wick. "Keanu a cette présence incroyable qui me fait penser à Clint Eastwood. Je me
souviens de ma
première scène avec lui dans JOHN WICK, lorsqu'il entre dans
l'hôtel et me dévisage. Je sais que c'est impossible, mais
j'ai eu l'impression que ses yeux devenaient noirs et que son regard me transperçait. Je n'avais jamais ressenti ça".
L'acteur John Leguizamo, récompensé
par un Emmy, reprend également son rôle dans JOHN WICK 2, où
il incarne à nouveau Aurelio, l'ami mécanicien de John Wick. Au cours de la promotion du film, Leguizamo a tissé des liens avec
Keanu Reeves.
"Keanu est un type vraiment chouette. On s'est rapprochés
dans la vraie vie, et on voit que nos deux personnages ont
tissé des liens d'amitié un peu plus forts dans JOHN WICK
2. C'est comme ça que fonctionne le cinéma : mieux on connaît son partenaire, plus on se sent à l'aise avec lui sur le
plateau".
Un nouveau casting cinq étoiles
Dans le deuxième opus, John Wick se
retrouve à nouveau entraîné dans le monde du crime, aux ordres de
Santino D'Antonio, dangereux psychopathe incarné par Riccardo Scamarcio. Décrit par le magazine Variety comme "le George
Clooney italien" Scamarcio avait tous les atouts que
les producteurs recherchaient chez leur méchant. "Santino
était probablement le personnage le plus difficile à choisir, parce que c'est
le méchant qui fait la qualité d'un film" , remarque Erica Lee.
"On a eu beaucoup de chance d'avoir Michael Nyqvist pour le
premier. Pour la suite, il nous fallait quelqu'un d'aussi
menaçant, mais qui soit aussi un peu excentrique, qu'il ait beaucoup de charisme, une flamme dans le regard. Il fallait aussi qu'il soit
italien et qu'il soit à sa place dans cet
univers".
Après quatre mois de casting, les
producteurs ont entendu parler de Scamarcio et organisé
un entretien vidéo entre l'acteur et Stahelski, le réalisateur. "J'ai
appelé Ricardo sur Skype et il a répondu comme s'il venait de se lever,
une cigarette à la main, et malgré tout il avait la
classe !", se souvient Stahelski. Durant l'audition à distance, Scamarcio s'est mis immédiatement dans la peau de son personnage
de gangster charismatique. "Il connaissait le rôle sur le bout
des doigts, et au bout de deux minutes j'étais convaincu. Avec
Ricardo, chaque mouvement de sourcil, chaque petit tic a un sens.
Son corps a une souplesse qui donne une impression de fluidité, et par ailleurs, il porte très bien le costume" . L'énergie
de son partenaire à l'écran a beaucoup plu à Reeves.
"Riccardo apporte de la force, de
l'humour, et de l'émotion, et tout ça avec quelque chose d'inquiétant" , constate l'acteur. "Sa prestation
est vraiment complexe, et pleine de charme". La
relation entre Wick et Santino conserve une part de mystère. "Santino lui a promis : 'tant que tu ne reprends pas du
service, je ne viendrai jamais réclamer la contrepartie
de l'objet symbolique", explique Iwanyk. "Évidemment, John reprend du service, et donc maintenant, quelques semaines après la
fin du premier
film, Santino vient réclamer son dû, parce que sa sœur vient de
lui passer devant dans la course à la direction de la
Camorra italienne".
C'est l'actrice italienne Claudia
Gerini, recommandée par Scamarcio, qui campe Gianna, la soeur de
Santino. Gianna dirige une organisation criminelle depuis son siège luxueux à Rome. Elle surprend John Wick chez elle alors
qu'il s'apprête à accomplir sa funeste mission.
"John ne veut pas tuer Gianna, parce qu'ils se connaissent depuis longtemps" , raconte Iwanyk.
"Malheureusement, il y a des règles qu'il ne peut pas
enfreindre, ce qu'il apprend à ses dépens. Il est désormais de retour dans le monde du crime".
C'est le rappeur et musicien Common
qui incarne Cassian, le chef de la sécurité de Gianna :
c'est un meurtrier aguerri qui affronte John Wick lors de confrontations tendues à Rome ainsi que dans la station de métro du World Trace
Center à New
York. "John Wick et Cassian sont rivaux, mais ils se
respectent", explique Common. "Qu'il s'agisse
de sport, de musique, ou de tueurs à gages, quand quelqu'un est exceptionnel, on doit lui témoigner du respect".
"On pourrait penser que Cassian
est seulement un gros bras, parce qu'il est chef de la sécurité" , poursuit-il. "Mais dès sa première
apparition on voit qu'il est malin et qu'il a une certaine
sophistication qu'on ne trouve pas chez beaucoup d'agents de sécurité. Son intelligence transparaît rien qu'à sa façon de
calculer et de se déplacer. Ce rôle me plaît aussi
parce que je dois parler italien".
En acceptant le rôle de Cassian,
Common s'est engagé à suivre pendant plusieurs mois une
initiation intensive aux cascades. "On a demandé à Common s'il se sentait de passer huit semaines en immersion dans l'équipe des
cascadeurs" , se souvient Stahelski. "Et il a
répondu 'je suis prêt à tout pour faire ce film avec vous'. Il n'a pas raté le moindre entraînement".
Keanu Reeves, qui a déjà partagé
l'écran avec Common en 2008 dans le film d'action AU BOUT
DE LA NUIT, a apprécié la rivalité des personnages. "Common et moi, on joue des personnages qui ont un lourd passé, mais qui restent
professionnels. J'ai tué l'enfant qu'il avait sous sa
protection, et du coup il veut se venger, et il est assez rancunier. Mais même quand ils se battent à mort, ils ont un
respect incroyable l'un pour l'autre. Quand ils arrivent sur
le terrain neutre du Continental, ils sont capables de boire un coup et de discuter de choses et d'autres".
Ruby Rose tient le rôle d'Ares, chef
de la sécurité de Santino, aussi ombrageuse que coriace.
Vedette de la série à succès ORANGE IS THE NEW BLACK, elle s'est réjouie de pouvoir aller à l'encontre des stéréotypes de genre.
"J'adore jouer le chef de la sécurité et pas
seulement la femme dont on tombe amoureux", explique-t-elle. "Dans le premier JOHN WICK, Adrienne Palicki interprétait Ms Perkins,
une nana géniale et très dangereuse. Elle a eu son heure
de gloire ! Donc pour JOHN WICK 2 je me suis dit 'comment est-ce
qu'on va s'assurer qu'Ares ne ressemble pas à Ms Perkins ?'"
Contrairement à Ms Perkins, Ares
n'utilise pas sa féminité comme une arme : "Ares est experte en armes à feu, elle maîtrise parfaitement les arts
martiaux, et elle sait très bien se servir de son couteau
", fait remarquer Ruby Rose. "On aurait pu décider d'en faire un personnage très sensuel qui mène les hommes à leur
perte. Mais on n'a pas eu besoin de ça, parce que c'est un
personnage androgyne avec beaucoup de force qui commande
une équipe d'hommes. C'était très intéressant de jouer cette femme qui contrôle tous ces hommes".
Un nouveau personnage : Bowler King
JOHN WICK 2 introduit une nouvelle
dimension sans concession à l'univers de Wick par
l'intermédiaire de Bowler King. Interprété par Laurence Fishburne, ce tueur énigmatique est à la tête d'un réseau de tueurs aux allures de
clochards qui
attendent leur heure dans les rues de New York. "Bowler King
et ses hommes vivent parmi nous dans l'ombre et on ne se
rend même pas compte de ce qu'ils font," explique
Iwanyk. "Avant, il faisait partie du monde de John, mais à présent, il a décidé qu'il était absurde d'essayer d'imposer une discipline à
des tueurs. Il considère que le monde est bien plus chaotique
que ça, comme si tout allait s'effondrer et prendre feu autour de
nous. Lorsque John cherche un peu de réconfort et des armes, il se tourne vers Bowler King".
Fishburne était impatient de faire à
nouveau équipe avec son partenaire de MATRIX, lui qui
avait admiré le premier JOHN WICK pour son intrigue efficace et son humour noir. "J'ai trouvé que l'action était vraiment sympa, avec
une pointe d'humour grinçant", indique Fishburne,
qu'on connaît surtout pour son rôle de Morpheus, le mentor de Neo dans MATRIX.
À l'été 2015, Fishburne s'entretient
avec Reeves. "J'ai dit à Keanu à quel point j'avais aimé le premier film, et que je serais ravi de jouer à ses côtés
si l'occasion se présentait dans le deuxième opus. On
m'a envoyé le script, et quand je l'ai lu je me suis tout
de suite dit 'OK, ça va être génial'".
Reeves envisageait ses retrouvailles
avec Fishburne comme une occasion d'explorer à nouveau leur
relation tant appréciée par les fans de la trilogie MATRIX. "Laurence et moi sommes amis depuis notre rencontre sur le tournage de
MATRIX, et c'était donc super de pouvoir jouer à nouveau
avec lui" précise-t-il. "Laurence est l'acteur parfait pour incarner Bowler King, parce qu'il donne à son
personnage de la force, de la noblesse, de la
prestance, de la vulnérabilité et de l'humour, d'autant plus qu'il a beaucoup de charisme. C'est un acteur formidable".
La vieille amitié de Reeves et
Fishburne s'est ressentie dans l'évidente tension dramatique
qu'ils dégagent à l'écran. "Tout est cool chez Bowler King parce qu'il n'est pas ce qu'il paraît" observe Fishburne. "Il n'a de
comptes à rendre à personne, et il connaît Wick depuis
très longtemps. Leur relation n'est pas des meilleures, et ça crée une tension lorsqu'ils se retrouvent face à face pour la
première fois. C'est un formidable postulat de départ".
En réunissant à nouveau Reeves et
Fishburne 16 ans après MATRIX, Stahelski comptait sur l'acteur
pour faire découvrir une nouvelle dimension dans l'univers de John Wick. "J'ai adoré l'idée d'un monde souterrain qui
existe juste sous notre nez dans un environnement
urbain comme New York où n'importe qui pourrait être un meurtrier", raconte Stahelski. "Un éboueur, un artiste
de rue, ou un clochard".
Le réalisme avant tout
Les scènes d'action de JOHN WICK ont
ravi le public parce que la production a évité le
recours aux fonds verts au profit d'effets réels et d'un travail soigné des
cascades. Pour le deuxième opus, le réalisateur Chad Stahelski, le
producteur exécutif David Leitch et leur équipe de cascadeurs de
87Eleven se sont imposés de mettre la barre plus haut. "On
s'est dit que comme on avait tué 84 personnes dans JOHN WICK, il fallait qu'on fasse mieux dans le deuxième opus", explique le
producteur Basil Iwanyk, qui souligne qu'ils sont
finalement arrivés au nombre de 141. "On a pas mal développé les techniques de combat du premier film".
Au lieu de s'appuyer sur des plans
très courts et des tours de passe-passe technologiques,
Reeves et ses partenaires, tout comme l'équipe de cascadeurs, interprètent les scènes de combat de manière extrêmement réaliste.
"Ce qu'on
voulait, c'était que le public voit Common, Keanu ou Ruby tout
faire eux-mêmes" précise Stahelski.
Cette approche s'est avérée très
contraignante pour les acteurs, et particulièrement pour Keanu Reeves. "Je fais ce métier depuis longtemps et Keanu
est l'un des types les plus bosseurs avec qui j'aie
jamais travaillé" affirme JJ Perry, chef-cascadeur. "C'est une bête de travail et un perfectionniste. Entre Chad
qui est un excellent réalisateur et qui sait filmer les
scènes d'action, et Keanu qui sait les jouer, ça fait des étincelles".
Pour JOHN WICK 2, Perry a réuni une
équipe composée en grande partie d'anciens militaires. Perry,
qui a commencé sa propre carrière de cascadeur six mois après avoir quitté l'armée, déclare qu'il considère comme une chance de
pouvoir s'entourer d'anciens militaires pour ses films.
"Je suis un ancien combattant et j'ai passé cinq ans au sein de l'armée si bien que je suis très reconnaissant du
service qu'ils ont accompli et je suis conscient de leur
incroyable professionnalisme".
Le plus impressionnant, c'est que
Reeves n'a eu aucun mal à suivre les cascadeurs aguerris.
Il a passé quatre mois en immersion auprès des frères Machado qui lui ont enseigné leur propre forme de jiu-jitsu brésilien. "On s'est
servi de leur forme de jiujitsu comme base du travail au
sol de Keanu et pour les transitions", explique Perry, qui a fait venir les maîtres du combat à Los Angeles pour qu'ils
supervisent personnellement l'entraînement de Keanu Reeves.
Reeves a adopté le jiu-jitsu
brésilien, ainsi que toutes les autres techniques dont fait usage son personnage pour se battre contre ses ennemis. "Le
style de combat de John Wick, c'est en gros de se
défendre ou d'attaquer par tous les moyens", résume l'acteur. "Il combine le judo au jiu-jitsu, et va même
jusqu'à se servir d'une voiture comme arme. Il est
extrêmement déterminé".
L’ingéniosité plutôt que la force
brutale, voilà ce qui caractérise le style de combat de Wick, ce qui amène Prescott, le réalisateur 2ème équipe, à
qualifier le personnage de "parfaite machine à
tuer". "Il va utiliser tout ce qu'il a sous la main pour essayer de vous tuer. Je pense que c'est ce que veut voir le public".
L'engagement sans faille de Reeves a
motivé ses partenaires à aller jusqu'au bout de leur
entraînement pour les scènes d'action. "Common et Ruby avaient hâte de s'entraîner à la John Wick avec des armes à feu et des mouvements
de jiu-jitsu et des prises plus longues", raconte
Reeves. "Ce sont des scènes d'action très exigeantes
parce qu'il faut maîtriser à la fois la technique, le jeu de jambes et le travail d'équipe. C'était super d'avoir le temps de s'entraîner
avec Common et Ruby, parce qu'à la fin les combats
ressemblaient presque à des chorégraphies bien huilées".
Faire monter d'un cran le niveau de
'gun-fu'
Dans JOHN WICK 2 le personnage de
Keanu Reeves se livre à nouveau à des démonstrations
musclées de "gun-fu", qui s'inspirent des arts martiaux mais intègrent également des armes à feu. Afin d'apprendre à les
manier, Reeves s'est entraîné avec le champion Taran
Butler. "J'ai beaucoup aimé travailler avec Taran", souligne l'acteur. "C'était une super expérience de
s'entraîner avec un véritable tireur d'élite. Il est
champion dans trois catégories d'armes à feu, ce qui m'a bien aidé quand il fallait passer d'une arme de poing à une arme d'épaule
comme un fusil de chasse. C'était vraiment chouette
qu'il partage ses connaissances avec moi pour que je puisse
faire tout mon possible pour acquérir un bon niveau".
Des mois d'entraînement à balles
réelles pendant la phase de préparation ont permis à Reeves de perfectionner sa technique, comme le prouve une vidéo
largement diffusée où on le voit s'entraîner sur un champ de tir. "Chad
veut que les choses aient l'air aussi authentiques que
possible", constate Reeves. "Donc en ce qui concerne l'utilisation des armes, s'entraîner à balles réelles
aide beaucoup à apprendre comment le corps réagit. En
fait, c'est la seule façon de savoir ce que ça fait de
tirer avec une arme".
Stahelski a constaté que
l'entraînement avait été bénéfique une fois que Keanu s'est retrouvé devant la caméra : "Il s'est entraîné trois à quatre
fois par semaine en l'espace de dix semaines, en tirant
entre 1000 et 1500 balles à chaque fois", racontet- il. "Une fois qu'il a parfaitement maîtrisé la technique avec
de vraies armes, on l'a envoyé s'entraîner à la salle de sport
avec des armes factices, et on a travaillé la chorégraphie.
Quand on a commencé le tournage, Keanu avait une telle mémoire musculaire qu'il était épatant dans les scènes de gun-fu".
La séquence principale de gun-fu se
déroule aux termes antiques de Caracalla à Rome, où John Wick
vient à bout de 35 assaillants. JOHN WICK 2 peut aussi se vanter d'être le premier film tourné dans le Centre des Transports
du World Trade
Center (dont la construction a coûté 4 milliards de dollars), qui
sert de décor à la confrontation entre John Wick et
Cassian. Équipés de réducteurs de son, le tueur à gages et
son assaillant finissent par se lancer dans une troublante fusillade silencieuse à bord d'une rame de métro bondée. "Dans le
premier film, John tue dix personnes dans la scène de
gun-fu" , précise Iwanyk. "Cette fois, on a vu les choses en grand, on a fait dans le sensationnel".
Repousser les limites du ‘car-fu’
JOHN WICK 2 met à nouveau en valeur le
talent incroyable de son personnage principal au volant
d'une voiture. "Je pense que le public va beaucoup apprécier ce qu'on appelle le 'car-fu', où c'est la voiture qui sert
d'arme", explique Darrin Prescott, chef-cascadeur et
réalisateur 2ème équipe. JOHN WICK 2 évoque de nouveau la Mustang 1969 à laquelle John tient tant et qui a été volée dans le
premier film. "John tient absolument à la récupérer, et
ses ennemis font l'erreur de la bousiller alors que John vient tout juste de la récupérer", précise Prescott.
"Ça le rend dingue et lui donne envie de tous les
tuer".
Comme dans le premier film, Reeves
assure presque toutes les cascades en voiture lui-même,
dont une incroyable rotation arrière à 180 degrés qu'il a appris à réaliser spécialement pour le rôle. "J'adore conduire" , raconte
la star des films d'action. "C'était génial de
reprendre le volant et de pouvoir faire ce genre de cascades. La rotation arrière à 180 degrés, c'était une première et c'était
très amusant, mais les rotations à 90 et 45 degrés ainsi que
les dérapages me sont revenus assez vite".
Les scènes de car-fu à New York ont
mobilisé toute une équipe de taxis conduits par des
cascadeurs, pour jouer sur l'idée d'un monde caché juste sous notre nez, centrale à la mythologie de la franchise. "Chad a eu l'idée
que tous les taxis de New York transportent de l'argent et des
marchandises illégales pour la pègre", raconte Prescott. "Les taxis sont en fait une sorte de service de
livraison souterrain pour les criminels".
Cette séquence exaltante commence dans
un entrepôt de Brooklyn et atteint son apogée à Times Square
dans une collision spectaculaire. Pour cette scène de course-poursuite, Reeves a de nouveau sollicité les services de Jeremy Fry, l'expert
des cascades en voiture. "Jeremy est le meilleur cascadeur de la
profession et Keanu lui a demandé de revenir", relate
Prescott. "Je l'ai poussé au bout de ses limites. Il est capable de faire ce qu'on appelle un dérapage volant, l'une des
cascades les plus impressionnantes que j'aie jamais eu
la chance de filmer au cours de ma carrière. Ce n'était
pas évident, mais bon Dieu, qu'est-ce que le résultat est incroyable !"
Les producteurs avaient la ferme
intention de repousser les limites du premier film en termes de cascades spectaculaires au volant, jusqu'à défier les
lois de la physique devant la caméra. "On a aussi
ajouté quelques motos à l'équation, on a inventé de nouveaux gags et on a rendu ça plus agressif, si bien que le
car-fu est plus audacieux", ajoute Prescott.
"D'ailleurs, Keanu ne cesse de s'améliorer de film en film".
Pour les scènes de courses-poursuites,
le réalisateur, la vedette et l'équipe de cascadeurs ont reçu
l'aide de mannequins de simulation d'impact très réalistes. "Leurs articulations bougent comme celles des humains, donc
on les a utilisés pour donner un côté réaliste à la
séquence", rapporte Perry, le pro de la cascade. "On a fini par renverser quelques personnes, et surtout beaucoup de
mannequins" . Résultat ? "JOHN WICK 2, c'est le
grand frère du premier en plus sensationnel", résume Perry. "Après ce deuxième opus, s'il faut un jour tuer
James Bond, Jason Bourne ou même Jack Reacher, John Wick
est l'homme de la situation".
Des toits des gratte-ciel aux villas
romaines
Le tournage de JOHN WICK 2 a commencé
à l'automne 2015, où l'équipe a passé sept semaines à New
York et dans ses environs. Parmi les lieux qu'on trouvait déjà dans le premier, on peut citer la maison ultramoderne de John Wick
sur la rive nord de Long Island ainsi que le club privé
le Continental situé dans le quartier financier de
Manhattan. La confrontation entre John Wick et Winston au sommet du Continental a été filmée sur le toit du Rockefeller Center.
"On a une vue sur la cathédrale St Patrick et la Cinquième
Avenue en contrebas", raconte Kevin Kavanaugh, le
chef-décorateur. "C'est l'épicentre du crime organisé new-yorkais".
L'équipe
a aussi filmé sur un toit dans le quartier de DUMBO à Brooklyn, là où Bowler King, le personnage incarné par Fishburne, a ses appartements. Le
tournage s'est
également déroulé dans une vieille boutique de tailleur à
Bushwick, qui sert de décor à l'atelier qu'occupe le
tailleur italien de Wick. Le bistrot français Les Halles situé sur Park Avenue sert de décor au bar où Wick se débarrasse de trois
malfrats grâce à sa maîtrise des arts martiaux et à... un
crayon. Enfin, c'est dans un entrepôt de Brooklyn que sont
garées des dizaines de grosses cylindrées de collection qui servent d'arrière-plan à la scène d'ouverture. "On voulait montrer
New York sous un nouveau jour, avec cet autre univers qui
coexiste avec le premier, juste sous notre nez", remarque Kavanaugh.
Pour la cheville ouvrière de la
Camorra, Santino d'Antonio, il fallait un avant-poste dans un quartier chic de Manhattan comme QG de ses activités
criminelles : l'équipe s'est installée dans la boîte de nuit
TAO Downtown dans le Meatpacking District. "C'était
incroyable de pouvoir utiliser cet espace si vaste, avec toutes ses belles statues et son éclairage grandiose", reprend Kavanaugh.
"C'est un grand cabaret clandestin des temps
modernes qui n'est pas ouvert au public, donc c'était une autre manière de montrer cette micro-société au sein de notre
société". Après le tournage à New York, l'équipe
s'est rendue à Rome, ville dont l'histoire ajoutait de la profondeur à la toile de fond du film. "Rome a été fondée il
y a des milliers d'années, si bien que ça renforce
l'idée que cette guilde d'assassins est vieille de plusieurs siècles, qu'elle existe depuis qu'il y a une justice, une
jurisprudence, et des voyous" résume Iwanyk.
Sur les conseils d'Enrico Latella,
régisseur d'extérieurs, la production a tourné le gala de Gianna au coeur des ruines des termes de Caracalla, des bains
publics antiques datant du IIème siècle. La
confrontation sanglante de la salle des miroirs s'est déroulée dans la Galerie Nationale dans les jardins de la Villa
Borghese. Enfin, lors d'une course-poursuite frénétique, on
s'attache aux pas de John Wick et Cassian de la Piazza Navonna aux
collines qui surplombent la ville.
Les scènes d'intérieur ont été
tournées dans l'élégant hôtel Grand Plaza situé sur la Piazza di Spagna, où Reeves et Common s'affrontent dans le hall et
dans le bar que fréquentait Federico Fellini dans les
années 50. Le Grand Plaza offrait également au dernier
étage un espace spectaculaire situé à la fois en intérieur et en extérieur avec une vue à 360 degrés sur Rome, où Wick se prépare à assassiner
Gianna.
Un style renversant
John Wick peut se vanter de son style
à ravir conçu par Luca Mosca, le chefcostumier. Le
créateur italien a élaboré le style élégant de Wick dans le premier film, en s'inspirant des lignes du pistolet Glock. Il se souvient :
"J'ai fait des recherches sur Internet, et j'ai
regardé des pistolets Glock. Je ne sais même pas comment on tient une arme, mais j'ai trouvé qu'il y avait une beauté incroyable qui
se dégageait des lignes de ce pistolet. C'était presque
comme une belle montre ou un bijou, ce que j'ai trouvé
fascinant. J'ai apporté cette élégance au costume de John Wick, avec le pantalon ajusté et la veste sur mesure qui épouse parfaitement les
épaules".
Pour le nouvel
opus, Mosca s'est appuyé sur le succès du modèle de départ. "Les costumes ajustés, un jeu monochromatique sur les tissus, les
chemises assorties aux cravates ont beaucoup plu",
déclare-t-il.
"On a décidé de rester dans la
même veine, et on a donc confectionné des chemises avec des cols imposants assez hauts. Keanu a un port de tête
majestueux et les cols hauts lui vont bien ; ils mettent en
valeur son visage et ses expressions. Du coup, ce type de
col est devenu le point de départ du nouveau costume de John Wick".
Mosca a habillé Santino d'ensembles
soignés dépareillés inspirés de la mode italienne décontractée
qu'on appelle spezzato . "Dans le film, on a beaucoup joué sur ce contraste entre le tweed, les carreaux et les rayures",
explique Mosca. Ayant grandi à Milan, Mosca s'est inspiré
de son propre héritage pour peaufiner ce style sportif. "J'ai pensé à mon propre père ou à mes oncles en Italie qui portaient du
tweed ou une
veste à carreaux avec un pantalon uni gris en flanelle ainsi
qu'une chemise et une cravate rayées ou à carreaux" ,
raconte-t-il. "Le personnage de Santino porte rarement un costume complet et s'inspire du spezzato avec une
certaine arrogance mais aussi avec un sens inné du style.
Le fait que Riccardo soit un homme très élégant a aussi
beaucoup aidé".
Le film d'un accro à l'action
Stahelski, passionné de cinéma
d'action classique, a conçu JOHN WICK 2 pour qu'il se démarque dans un monde saturé de films de divertissement.
"Il se s'agit pas d'un film d'action
traditionnel", explique-t-il. "On vous fait explorer un monde que
vous n'avez encore jamais vu".
Les clés de ce royaume sont entre les
mains de Keanu Reeves, ajoute Stahelski. "C'est un vrai
plaisir de travailler avec Keanu parce qu'il se donne toujours à 100%. Pour MATRIX, Keanu a appris toutes les techniques possibles de
Kung Fu. Pour 47 RONIN, il a appris l'iaido, le
maniement des armes japonaises et le kenjutsu. Et maintenant,
pour JOHN WICK 2, il passe à la maîtrise de trois armes à feu différentes et s'entraîne avec les hommes de l'AETS (Armes et
Tactiques Spéciales), se met au jiu-jitsu brésilien, et bien
sûr repousse les limites des cascades au volant. Peu
importe ce qu'exige l'intrigue, Keanu s'y met à fond et c'est une qualité très
rare. Je suis convaincu que les gens vont adorer voir cette intensité à
l'écran dans JOHN WICK 2".
Autre post du blog lié à JOHN WICK 2
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