vendredi 7 septembre 2018

PUZZLE

PUZZLE

Drame/Une réalisation et une interprétation marquantes, une belle histoire

Réalisé par Marc Turtletaub
Avec Kelly Macdonald, David Denman, Irrfan Khan, Liv Hewson, Austin Abrams, Daniel Stewart Sherman...

Long-métrage Américain
Durée : 01h43mn
Année de production : 2018
Distributeur : Bac Films 

Date de sortie sur nos écrans : prochainement


Résumé : Agnès est une mère de famille rangée vivant en banlieue de New York, jusqu’au jour où elle se découvre une passion pour les puzzles. Ce nouvel univers fait prendre à sa vie un tournant qu’elle n’aurait jamais imaginé.

Extrait 1 (VOSTFR)



Extrait 2 (VOSTFR)



Extrait 3 (VOSTFR)



Ce que j'en ai pensé : présenté en compétition au 44ème Festival du Film Américain de Deauville, PUZZLE est un film touchant parce qu’il parle du rôle de la mère à la fois dans son aspect sociétal et au sein de la cellule familiale. 


Le réalisateur Marc Turtletaub nous fait vivre cette aventure sans utiliser de grands effets, mais en marquant le spectateur par l’utilisation de situations qui paraissent aberrantes et qui pourtant résonnent comme un déjà-vu. Ainsi, la première scène résume la vie de l’héroïne de cette histoire, Agnes, avec une efficacité impressionnante. Immédiatement, le réalisateur rend cette femme attachante et nous donne envie de la voir sortir de ce carcan. Par la suite, il filme son chemin vers le changement qui se fait peu à peu entre humour et émotion, toujours de façon juste. 

Marc Turtletaub, le réalisateur du film
Le fait que les puzzles, métaphores de la vie avec les pièces éparpillées qu’on assemble, fassent partie de cette intrigue est original. Ainsi, cette histoire, qui aurait pu manquer d’intérêt, capte notre attention et l’attachement pour Agnes est instantané. Il faut dire que cette dernière est magnifiquement interprétée par Kelly Macdonald qui derrière une fragilité apparente fait ressortir une intelligence aigüe et une force de caractère inattendue, pour elle comme pour sa famille. 



Le mari, Louie, est interprété par David Denman. Les fils Gabe et Ronnie sont interprétés respectivement par Austin Abrams et Daniel Stewart Sherman. Chaque membre de cette famille a son importance, car le changement qui s’engouffre dans la vie de la mère, va les impacter eux aussi. Le scénario est très habile pour installer les traits de caractère de chacun pour ensuite s’amuser à les modifier en fonction des événements qui se produisent au fur et à mesure. 

Un autre personnage décalé à la philosophie de vie très personnelle apporte encore un plus dans le déroulement de cette histoire. Il s’agit de Robert impeccablement interprété par Irrfan Khan. 


Copyright photos @ Bac Films Distribution
Avec PUZZLE, le réalisateur garde le cap sur son thème principal tout en utilisant les artifices de sujets périphériques pour l’illustrer et lui donner un relief qui nous donne envie de connaître Agnes et de savoir ce qu’il va lui arriver. Il sait mettre en scène aussi bien des réalités très dures qu’une légèreté joyeusement agréable. PUZZLE est un film à voir, il forme, avec chacune de ces scènes, une belle image qui nous touche droit au cœur.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Les puzzles sont des instruments improbables de découverte de soi et, pour le producteur Guy Stodel, c’est en partie ce qui fait le charme de Rompecabezas. Le premier film de la scénariste et réalisatrice Daniella Smirnoff installée à Buenos Aires, suit une femme, mère de famille, vivant en banlieue dont la passion pour les puzzles est un outil d’affirmation de son identité, lui permettant de se libérer du rôle qu’elle s’était jusque-là habituée à remplir.

«La sensibilité du film était très argentine, mais c’était surtout une histoire universelle sur une femme qui a été sous-estimée et que sa famille considérait assez peu», explique Guy Stodel. «Elle découvre qu’elle a ce talent pour résoudre des puzzles et s’inscrit en secret à une compétition avec un homme qu’elle rencontre via une annonce. Il est question de trouver un sens à sa vie et aux relations et de faire des choix. Ce sont des choses auxquelles tout le monde peut s’identifier.»

Après avoir acquis les droits d’adaptation, Guy Stodel s’est allié au producteur Wren Arthur (Submission, The Last Show) pour développer le projet qu’est devenu Puzzle. « Je suis tombé amoureux de ce personnage, de sa vulnérabilité et de son courage incroyable lorsqu’elle essaie de comprendre qui elle est, dans une pièce remplie d’hommes qui ne s’intéressent pas réellement à elle», dit Wren Arthur. «C’est une façon vraiment particulière de montrer une femme qui se réveille et prend sa vie en main. Ce n’est pas grand-chose, mais ça lui appartient et c’est réel. Je n’avais jamais fait d’adaptation auparavant et je me suis dit que c’était une opportunité formidable.»

Fin 2013, Wren Arthur et Guy Stodel ont commencé à développer le scénario aux côtés du cinéaste Oren Moverman (Love & Mercy, The Messenger), avec qui Wren Arthur avait précédemment travaillé sur plusieurs projets.

Oren Moverman, qui a grandi en Israël, était intrigué par l’héroïne de l’histoire. «L’idée d’une femme qui trouve une échappatoire à un monde qui la limite énormément alors qu’elle a tout ce potentiel me plaisait», fait remarquer Oren Moverman. «Je m’identifiais à elle d’un point de vue personnel, du point de vue du monde dans lequel j’ai grandi. J’ai pensé que c’était une occasion exceptionnelle de créer un protagoniste dont la voix existe, et qui fait finalement des choix qui sont avant tout bons pour elle, et pas seulement pour les personnes qui l’entourent.»

La première version de Oren Moverman établie, Guy Stodel et Wren Arthur souhaitaient trouver un réalisateur, en préambule du financement, et du casting. Un agent d’ICM, Cullen Conly, a contacté Leah Holzer, cadre chez Big Beach, dont les divers projets incluent Little Miss Sunshine et Loving. Big Beach cherchait activement un projet de réalisation à confier à l’associé fondateur Marc Turtletaub et le scénario de Puzzle l’a immédiatement séduit. « Pour moi, l’histoire résonnait à un niveau personnel parce que j’ai grandi dans le New Jersey avec une mère qui était folle de son mari et de son fils et n’a pas vraiment eu l’occasion de vivre la vie qu’elle aurait aimé vivre à New York», explique-t-il. «Je ne recherchais pas quelque chose qui me reliait à l’histoire personnelle de ma mère, mais c’est pourtant ce qui s’est passé. J’aime aussi les histoires sur des personnes qui découvrent leur vraie personnalité et qui deviennent libres. Il est rare d’en trouver une qui tourne autour d’une femme de plus de quarante ans, et il est encore plus rare d’en trouver une dans un scénario aussi beau que celui d’Oren.»

Une fois l’équipe de production en place, Marc Turtletaub et Oren Moverman ont passé quelques mois à travailler ensemble sur le scénario, soucieux de donner aux personnages toute la mesure de leur humanité et d’éviter les stéréotypes. «Nous ne voulions pas qu’Agnès soit cette femme au foyer persécutée, une personne banale ou sans intérêt. Le film révèle donc toutes ces petites merveilles la concernant à mesure qu’il progresse. La même idée prévaut pour Louie. Nous ne voulions pas qu’il soit le stéréotype du mari brusque. À la place, nous avons affaire à ce type qui est juste inconscient de ce qui se passe autour de lui. Créer des personnages profonds commence par l’écriture, vraiment. Et Oren est un scénariste brillant», précise Marc Turtletaub.

Marc Turtletaub et Oren Moverman ont été très précautionneux dans leur façon de présenter Agnès au public pour sa première apparition. «Nous trouvions important qu’Agnès ne soit pas dépeinte comme un personnage déprimé ou mélancolique», commente Marc Turtletaub. «Elle vit la vie qu’elle connaît, d’abord en prenant soin de son père et plus tard en prenant soin de son mari et de ses deux fils. Ensuite, comme elle découvre ce talent unique qu’elle possède, une porte s’ouvre sur un monde dont elle ignorait l’existence ». Sa nouvelle passion mène Agnès d’abord dans un magasin de puzzles à Manhattan, puis vers son partenaire de puzzle, Robert. Leur relation existe complètement en dehors du contexte de sa vie de famille à Bridgeport. Avec lui, la condescendance qu’elle ressent parfois de la part de son mari n’existe pas. Il n’y a que du respect, un intérêt profond et sincère et, à mesure que les semaines passent, de l’amour. Comme le décrit Marc Turtletaub : «Robert considère Agnès pour ses qualités et l’écoute comme personne ne l’a fait auparavant. Il lui offre, pour la première fois, un miroir dans lequel refléter sa propre vie. Progressivement, elle trouve sa voie et commence à retrouver son identité, indépendamment de sa famille. Robert lui sert de catalyseur.»

Du fait de la thématique de Puzzle et de la singularité de son protagoniste, le rôle d’Agnès était une priorité pour les producteurs. Kelly Macdonald leur semblait un choix évident : une comédienne qui a donné vie à des personnages de manière particulière et intrigante dans un large éventail de rôles, que ce soit pour des longs métrages ou des séries : de Trainspotting et No Country for Old Men à «Boardwalk Empire» et le téléfilm d’HBO, Rencontre au sommet, pour lequel elle a gagné un Emmy®.

«Kelly Macdonald est une personne que nous admirons depuis très longtemps», commente Peter Saraf. «Que ce soit dans une comédie ou dans un drame, dans une œuvre historique ou contemporaine, elle est époustouflante. Elle amène toujours quelque chose qui relève de l’empathie et de la sentimentalité. Vous ne pouvez pas vous empêcher de vous identifier aux personnages qu’elle incarne et d’en tomber amoureux. Le jour où nous avons reçu l’appel nous disant qu’elle avait lu le scénario et qu’elle voulait incarner Agnès, nous étions fous de joie. Nous ne pouvions rêver d’une meilleure actrice pour jouer Agnès.»

Agnès n’est pas une personne qui a tendance à parler de ses sentiments, mais les yeux, les expressions et les gestes de Kelly Macdonald retranscrivent parfaitement la vie intérieure de son personnage. À mesure que de nouvelles idées prennent forme dans son esprit, elle les exprime d’une manière qui lui est particulière (avec franchise et conviction, parfois avec humour et parfois de manière intempestive).

Après avoir reçu l’accord de Kelly Macdonald, les producteurs ont souhaité se pencher sur les rôles masculins. Peter Saraf, qui travaillait conjointement avec Avy Kaufman, le directeur de casting, a soudainement pensé à l’acteur indien Irrfan Khan (L’Odyssée de Pi, Jurassic World). «Irrfan fait partie de ces acteurs qui vous attirent immédiatement si bien que vous ne pouvez pas le quitter des yeux», commente Peter Saraf.

Après un certain nombre de films tournés à Bollywood, Irrfan Khan espérait tourner un film plus intime et plus personnel. Il a trouvé l’offre irrésistible. «Je suis tombé amoureux du scénario et de son langage», affirme-t-il.

Irrfan Khan trouvait beaucoup de profondeur dans la personnalité de Robert, qui traverse une période difficile de sa vie au moment où il rencontre Agnès. Sa femme l’a quitté brusquement et il a abandonné sa carrière d’inventeur, certain que la découverte capitale qu’il a fait est tout ce qu’il aura été capable d’accomplir. «Robert s’est fermé à tout le monde mais il est à la recherche de quelque chose qui lui permette de s’impliquer émotionnellement», médite Irrfan Khan. «Je pense que lorsque Agnès arrive chez lui, il n’est pas du tout prêt pour une relation. Mais il est attiré par sa personnalité. Elle possède des qualités à part, elle est très spontanée, perspicace face au monde qui l’entoure et le considère intelligemment. Quand ils se rencontrent, elle est dans sa coquille et lui la sienne. Curieusement, ensemble, ces coquilles se brisent. C’est une histoire d’amour très délicate.»

David Denman (« The Office ») a été choisi pour jouer Louie, un mécanicien automobile qui a son propre garage. Sa conception de la famille est celle avec laquelle il a grandi : le mari est le chef de famille, il fait vivre son foyer et est le seul à prendre des décisions ; la femme reste à la maison et s’occupe de son mari, de ses enfants et de la maisonnée. David Denman commente «Louie a des idées très arrêtées sur ce que devrait être le rôle de chacun dans la famille, et cela a fonctionné pour lui pendant vingt ans. Il comprend peu de choses à propos de sa femme et de ses enfants, malgré sa gentillesse. Quand Agnès commence à s’affirmer et à remettre en question ses idées, cela ébranle les fondements de tout ce à quoi il a été habitué, de tout ce qu’ils ont eu et traversé. Au départ, il est sur la défensive et désorienté; cela n’a aucun sens pour lui. Mais ensuite il doit se restructurer et reconsidérer la situation et nous le voyons commencer à faire des changements. Illustrer ce voyage a été pour moi formidable.»

Le reste de la famille proche d’Agnès est joué par Bubba Weiler dans le rôle de Ziggy et Austin Abrams dans celui de Gabe.

Bubba Weiler fait remarquer que Ziggy a toujours apprécié sa mère et a noué des liens avec elle. L’émancipation récente de sa mère l’encourage. « Je pense qu’Agnès est la meilleure amie de Ziggy », commente-t-il. « Ils sont tellement en phase l’un avec l’autre et ils arrivent à lire les sentiments de l’autre avec une précision étrangère au reste de la famille. Quand Ziggy voit Agnès devenir plus assurée et démontrer sa valeur, cela le pousse à faire la même chose. Il trouve finalement l’assurance de dire ce qu’il veut faire de sa vie et ce qu’il pense qui le rendra heureux. Je ne pense pas qu’il aurait été capable de faire ça si Agnès elle-même n’avait pas traversé tous ces changements.»

La production de Puzzle a commencé le 5 mai 2017 et le tournage a duré environ six semaines à Yonkers et à Manhattan. La production a été principalement divisée en deux parties, avec les scènes en famille filmées à Yonkers, revêtant pour l’occasion les traits de Bridgeport, Connecticut. La production s’est ensuite déplacée dans une maison de ville de Manhattan pour la partie du film mettant en scène Agnès et Robert.

La maison d’Agnès à Bridgeport et le manoir de Robert à Greenwich Village sont deux environnements distincts. Agnès et sa famille vivent dans la maison où elle a grandi avec son père et qui n’a pas changé en plus de quarante ans. Le manoir de Robert est la demeure d’un individu qui a beaucoup voyagé, qui possède des moyens considérables, mais qui est seul. Marc Turtletaub cherchait à faire la distinction entre les deux endroits grâce à l’image, la lumière et la décoration.

Mettre en place les différentes identités grâce à l’image a présenté des défis précis pour le directeur de la photographie Chris Norr. «Puisque la plupart de l’action se déroule en intérieur dans les deux endroits, cela est délicat de créer des styles individuels», explique Marc Turtletaub. «Mais grâce à sa façon de gérer l’éclairage et la caméra, Chris a réussi à créer une atmosphère différente entre New York et Bridgeport. C’est palpable mais aussi subtile. Par exemple, en termes d’éclairage nous avons utilisé à Bridgeport des machines fumigènes pour donner l’impression que cette maison est là depuis toujours, qu’elle demeure inchangée et que cette famille est hors du temps. Vous avez l’impression, au début du film, que vous vous trouvez dans une époque différente. Lorsque nous nous sommes déplacés à New York City, l’intérieur de la maison était plus lumineux et nous avons essayé d’accentuer la lumière différemment.»

La chef décoratrice Roshelle Berliner a amené des éléments forts et parfois surprenants sur le plateau. « Roshelle a donné une atmosphère caractéristique à cette maison, ce qui était inattendu», commente Marc Turtletaub. «Elle a posé ce papier-peint métallique réfléchissant, ce qui fonctionnait très bien pour la caméra. Mais cela créait aussi un décor intéressant pour Agnès. C’est pourquoi dans la première scène, Agnès peut se tenir contre un mur vêtu d’une robe au motif similaire et presque se fondre dans le décor. Pour la maison de Robert, nous avons enlevé la plupart des meubles qui s’y trouvaient pour créer l’impression que sa vie était en quelque sorte vide à ce moment de sa vie, sa femme étant partie. Nous avons simplement laissé l’architecture de la maison exprimer l’isolement de cet homme.»

La costumière Mirren Gordon-Crozier a créé pour Agnès une garde-robe qui suit subtilement son voyage émotionnel. Durant l’anniversaire qui sert de scène d’ouverture au film, Agnès porte une robe avec un imprimé et une coupe rappelant les années 50. À mesure que le film avance, nous voyons Agnès dans des vêtements plus colorés et contemporains.

Si singulière soit Agnès, son histoire évoque quelque chose d’universel. Peter Saraf résume : «Je pense que cette idée de suivre son cœur, de suivre sa passion et de s’autoriser à être heureux est quelque chose qui résonnera chez les gens.»

Selon Kelly Macdonald, «chacun a son propre don un peu spécial, je crois. Et tout le monde n’est pas assez chanceux pour le trouver ou le reconnaître en tant que tel. Parce que le fait de résoudre des puzzles est quelque chose de simple, ce n’est pas la même chose qu’inventer de grandes théories ou quelque chose qui va changer le monde. Mais il est certain qu’Agnès change quelques vies en même temps que nous la voyons dans le film. Elle change tous les acteurs de sa vie et change sa propre vie.»

Source et copyright des textes des notes de production © Bac Films Distribution

  
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