Lorsque le roman pour adolescents
de Madeleine L’Engle parut pour la première
fois en 1962, il devint instantanément un classique. L’histoire de cette jeune
fille qui explore l’univers et ses dangers pour retrouver son père enchanta
d’innombrables lecteurs dans le monde. Après « Un raccourci dans le temps »,
4 autres livres parurent, poursuivant les aventures des mêmes personnages :
« Le vent dans la porte », « Une terre à la dérive », « Many
waters » et « An acceptable time », les deux derniers n’ayant
jamais été traduits en français. En 1963, « Un raccourci dans le temps »
reçut la médaille Newbery récompensant la meilleure œuvre pour la jeunesse de
l’année. Sa popularité ne s’est jamais démentie depuis. Le livre a été traduit
dans 35 langues et s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le
monde.
Cinquante ans plus tard, les
dirigeants de Disney envisageaient de porter à l’écran l’œuvre de Madeleine L’Engle lorsque le producteur
Jim Whitaker (PETER ET ELLIOTT LE
DRAGON, THE FINEST HOURS) contacta le studio au sujet de ce même livre, convaincu
qu’une adaptation au cinéma fonctionnerait à merveille. Le studio donna son
accord et l’engagea pour produire le film.
Jim Whitaker déclare : « UN RACCOURCI
DANS LE TEMPS est une aventure
incroyable et profondément émouvante qui nous entraîne dans un univers
merveilleux aux décors sublimes. C’est une œuvre spectaculaire, splendide par
les images qu’elle évoque, mais aussi extrêmement touchante, divertissante et
drôle… Bref, elle a tout ce qui fait une fabuleuse aventure ! »
La productrice Catherine Hand est étroitement liée à UN RACCOURCI
DANS LE TEMPS depuis des années,
et elle a rapidement rejoint Jim
Whitaker pour produire le film. Elle avait rencontré Madeleine L’Engle il y a plus de 30 ans, lorsqu’elle travaillait
pour le scénariste et producteur de télévision Norman Lear, qu’elle avait poussé à acheter les droits. Elle est
restée très proche de l’auteure jusqu’à sa mort en 2007. C’est d’ailleurs à
elle que Madeleine L’Engle a légué
les droits de son livre.
Catherine Hand raconte : « Nous
avons eu de merveilleuses discussions avec Madeleine autour du sens de son
récit. Nos échanges m’ont permis de mieux comprendre encore les différents
thèmes et d’apprécier à leur juste valeur la profondeur et la richesse de son
livre. »
Et de poursuivre : « J’avais lu le livre dans les semaines
qui ont suivi l’assassinat du Président Kennedy, et je me souviens que les
adultes qui m’entouraient disaient que tout espoir était mort avec lui. C’était
très dur d’entendre cela pour la toute jeune fille que j’étais alors. Mais le
roman m’a rendu l’espoir. Il m’a donné du courage en me faisant comprendre que
si le mal existe bel et bien, il est possible de le vaincre. »
Pendant 20 ans, Catherine Hand a cherché à faire
adapter le livre au cinéma. Jim Whitaker
raconte : « Catherine
connaissait mieux que personne la portée émotionnelle du sujet et le potentiel
visuel que recelait le livre. Elle a apporté au film sa profonde connaissance
de l’histoire, nourrie de ce qu’elle avait vécu avec Madeleine tout au long de
ces années. Ce film n’aurait pas pu voir le jour si nous ne l’avions pas eue
pour guide. »
En 2014, le studio a contacté la
scénariste Jennifer Lee (LA REINE
DES NEIGES, LES MONDES DE RALPH) pour lui proposer d’adapter le livre à
l’écran. Elle déclare : « J’étais
plus qu’enthousiaste ! J’avais lu le livre étant jeune, et j’avais adoré
son inventivité. Mon imagination galopait de page en page car je n’avais jamais
rien lu de pareil. C’était la première fois que je découvrais un personnage
comme Meg, pleine de vie, imparfaite et unique, qui se lance dans une aventure
hors du commun et en sort grandie. »
Les producteurs avaient toute
confiance dans la capacité de Jennifer
Lee à adapter l’histoire. Jim
Whitaker souligne : « Jennifer
a écrit l’un des plus grands succès de Disney de ces dernières années, LA REINE
DES NEIGES, et les thèmes et les idées d’UN RACCOURCI DANS LE TEMPS rejoignent
ceux de ce film. Il y a de l’émotion, du cœur, de l’humour… C’est une aventure extraordinaire,
une véritable épopée, et c’est aussi l’histoire intime d’une jeune fille qui
comprend et accepte qui elle est, et y puise sa force. »
Le producteur poursuit : « Jennifer a un don pour créer des
personnages complexes, solides, attachants et capables de triompher des
épreuves. Quand vous lisez un de ses scénarios, vous avez envie d’être au
milieu de ses personnages, vous tremblez pour eux, vous voulez qu’ils gagnent.
C’est très difficile d’écrire de pareils protagonistes de façon convaincante. Arriver
à faire en sorte que le public ait en permanence l’impression de vivre
l’aventure avec les personnages, de traverser leurs épreuves et péripéties, en
restant auprès d’eux à chaque seconde et en toutes circonstances, demande un
savoir-faire subtil et rare. »
Jennifer Lee commente : « « Un
raccourci dans le temps » est un livre qui stimule votre imagination et
vous pousse un cran plus loin. Le roman ne présentait aucune structure
facilement adaptable au cinéma. C’est une œuvre délicate, éthérée, spirituelle,
et quand vous l’avez lue, elle vous hante longtemps. C’est formidable de nouer
une relation pareille avec un livre : votre esprit comble les non-dits,
votre imagination s’épanouit entre les lignes. Mais quand il s’agit d’un film,
c’est une autre paire de manches. Il faut faire des choix. »
La scénariste explique : « Lorsque je décris une des planètes
que visitent les enfants, je dois parvenir à provoquer chez les spectateurs les
mêmes sentiments qu’à la lecture du livre, et ne surtout pas brider leurs
émotions. Parce qu’il s’agit pour la jeune héroïne d’un périple émotionnel tout
autant que géographique, je dois entrer dans sa tête et dans son cœur et
interpréter cinématographiquement ce qu’elle ressent, d’une manière aussi évocatrice
et prenante que les mots. »
Un an plus tard, le scénario
achevé en main, les producteurs ont commencé à parler réalisation. À qui
confier la mise en scène d’un film aussi atypique que celui-ci ? Le studio
voulait quelqu’un ayant le savoir-faire, la créativité et la passion
nécessaires pour donner vie à l’histoire, capable de faire partager une
expérience intime et d’aborder des thèmes amples et complexes… quelqu’un d’inattendu.
Réalisatrice acclamée à qui l’on
doit les films nommés aux Oscars SELMA et 13TH, Ava DuVernay remplissait tous les critères. Cependant, lorsque le
studio lui parla de son projet, elle demanda à réfléchir. Ce n’est qu’en
prenant le temps de lire le scénario qu’elle commença à voir comment l’histoire
pourrait prendre vie à l’écran.
La réalisatrice se
souvient : « C’était une
histoire passionnante, propice à l’imagination, et le fait que ce soit une
héroïne féminine au centre de ce voyage extraordinaire me parlait vraiment en
tant que femme. « Un raccourci dans le temps » est un mélange
puissant et superbe de mystère, de fantastique, d’aventure, de science, de
romance, de commentaire social et de spiritualité. Ce n’est pas courant d’avoir
une fille au centre d’une histoire aussi riche, entre mondes et planètes, et c’est
encore plus rare qu’elle soit de couleur… C’est vraiment quelque chose qui sort
de l’ordinaire et qui stimule l’imagination. »
Charlotte Jones Voiklis, la petite-fille de Madeleine L’Engle, se montra tout de suite très enthousiaste :
« Ava DuVernay incarne tellement de
« premières », exactement comme ma grand-mère ! Chacune reflète
magnifiquement l’autre. Ma grand-mère disait toujours que l’on ne peut pas
faire comme si le mal n’existait pas, et qu’il faut donner aux enfants les
outils nécessaires pour le combattre. Ava comprend cela à la perfection, et
elle a une vision claire des choses et énormément d’empathie. »
Ava DuVernay savait que le chemin serait difficile car il était
essentiel non seulement que le film relate et fasse éprouver au public le
parcours émotionnel d’une jeune fille dans un cadre visuellement époustouflant,
mais qu’on y retrouve aussi les détails qui comptent tellement aux yeux de ceux
qui ont aimé le livre. Elle observe : « Certains
aspects de l’histoire ont été actualisés ou ajustés pour être plus
contemporains ou plus cinématographiques, mais notre objectif était de
conserver l’intention première de Madeleine L’Engle et l’esprit de son
histoire. Nous espérons que les gens qui ont aimé le livre aimeront
pareillement le film, qu’ils éprouveront en le voyant les mêmes émotions que
lorsqu’ils ont découvert le roman – même si l’expérience sera un peu différente
parce mon travail consiste à raviver leurs souvenirs pour mieux les embellir et
les rendre encore plus marquants ! »
Un long processus a alors
commencé pour déterminer et analyser précisément les intentions de Madeleine L’Engle lorsqu’elle a écrit
son livre et ce qu’elle a cherché à provoquer chez ses lecteurs. Ava DuVernay détaille : « Je suis intimement convaincue que
Madeleine L’Engle était une femme de passion et de courage. C’était une artiste
intrépide, et nous nous sommes efforcés de nous montrer à la hauteur en faisant
preuve d’audace dans nos choix. »
La réalisatrice poursuit : « Si tant de générations ont été
séduites tour à tour par ce livre, c’est parce qu’il était à l’avant-garde de
l’imaginaire et de l’aventure. Il l’était en 1962, et notre mission a consisté
à faire en sorte que le film le soit en 2018. On devait retrouver cet esprit pionnier
dans nos décors et nos effets spéciaux, afin de donner vie au scénario de
Jennifer Lee d’une manière vibrante et dynamique. »
UN RACCOURCI DANS LE TEMPS est
une fable intemporelle, et les approches combinées d’Ava DuVernay et de Jennifer
Lee ont apporté encore plus d’épaisseur et de richesse à une histoire
forte, d’une manière qui préserve la voix de Madeleine L’Engle tout en lui apportant une nouvelle dimension.
NÉS POUR
L’AVENTURE, PRÊTS À LA VIVRE
Avec des femmes talentueuses
comme la réalisatrice Ava DuVernay,
la scénariste Jennifer Lee et la
productrice Catherine Hand, UN RACCOURCI
DANS LE TEMPS bénéficiait d’une forte aura féminine, mais Ava DuVernay s’est toujours attachée à
défendre des projets incluant tout le monde, afin d’obtenir l’écho le plus large
possible. Le résultat final est un casting extraordinairement varié en termes
d’âge, de sexe, d’ethnie et de profil culturel.
Ava DuVernay déclare : « Cette
histoire parle du sentiment d’appartenance. Meg Murry ne se sent pas forte, ni
dans son esprit, ni dans son corps. Mais au fil de son voyage, elle va trouver
sa force intérieure et découvrir que le centre de l’univers commence en
elle-même. Elle va comprendre qu’elle occupe une place dans le monde et qu’elle
y a un rôle important à jouer… comme chacun d’entre nous. »
Madame Quidam, Madame Qui et Madame Quiproquo sont les trois guides venues des étoiles. Faites de lumière pure, elles ont pris forme humaine pour venir sur Terre apporter à Meg leur sagesse et leur amour, et l’aider dans sa quête. Chacune a son importance dans le livre, et leur rôle a encore été étoffé dans le film, ce qui apporte beaucoup à l’histoire. Ava DuVernay commente : « Nous avons tous des « Madames » dans notre vie. Elles représentent ces choses intangibles que sont notre instinct, notre imagination, notre culture et notre expérience… Si l’on s’efforce de donner le meilleur de soi-même et qu’on écoute ces voix, alors on peut tracer le chemin qui nous correspond le mieux. »
Le producteur Jim Whitaker précise : « Meg s’est vaillamment battue contre ses propres démons jusqu’à ce que l’espoir se présente sous la forme de ces trois femmes. Elles sont le catalyseur qui va amener la jeune fille à prendre conscience qu’elle possède en elle tout ce dont elle a besoin pour surmonter ses ténèbres intérieures. »
Conformément à son objectif principal, créer une représentation de cette histoire plus complexe et variée à l’écran qu’à l’écrit, Ava DuVernay s’est volontairement éloignée de la description faite par Madeleine L’Engle de ces personnages. Elle a donc choisi des actrices sud-asiatique, caucasienne et afro-américaine. Ce choix renforce la nouveauté de l’expérience que la réalisatrice souhaitait proposer au public.
Ava DuVernay a toujours songé à Oprah Winfrey pour incarner Madame Quidam, la plus âgée et la plus avisée des trois femmes. Avec ses consœurs Madame Qui et Madame Quiproquo, elles se sont faites les défenseuses de tout ce qui est beau et bon dans l’univers, et ont choisi d’aider Meg, Charles Wallace et Calvin à retrouver le professeur Murry.
Actrice, productrice et philanthrope, Oprah Winfrey est présidente-directrice générale de la chaîne câblée OWN, mais elle est plus connue encore comme animatrice du talk-show « The Oprah Winfrey Show », qui a obtenu d’innombrables prix au cours de ses 25 ans d’existence et a été le plus suivi de l’histoire de la télévision américaine. Elle a aussi interprété et produit de nombreux projets pour le cinéma et la télévision, dont LA COULEUR POURPRE, SELMA et THE IMMORTAL LIFE OF HENRIETTA LACKS. Oprah Winfrey et Ana DuVernay ont travaillé ensemble pour la première fois sur SELMA.
La productrice Catherine Hand se souvient : « Je n’oublierai jamais le jour où nous avons reçu un appel d’Ava, qui nous a demandé ce qu’on penserait d’Oprah pour le rôle de Madame Quidam. Elle a dit : « Et si l’une des personnes les plus sages du monde jouait l’une des personnes les plus sages de l’univers ? » Il n’y a pas eu une seconde d’hésitation de notre part. Ava était convaincue qu’Oprah réfléchirait sérieusement à cette proposition… et c’est ce qu’elle a fait, puisqu’elle est notre Madame Quidam idéale ! »
Jim Whitaker commente : « Il n’y a pas deux Oprah Winfrey dans le monde, et personne ne l’égale ni en termes de personnalité ni d’humanité. Elle communique émotionnellement avec le monde. Et Madame Quidam lui ressemble. C’est une ancienne étoile qui vit depuis des milliards et des milliards d’années. Elle possède la sagesse, la puissance, l’intensité et la clairvoyance dont manquent ses consœurs. »
Oprah Winfrey déclare : « Madame Quidam vit depuis des millénaires. C’est un être cosmique, une sorte d’ange qui possède une empathie absolue, une connexion totale avec les humains. Elle ne fait qu’un avec l’univers. Elle sait que l’amour et la lumière sont les seules choses qui comptent, et elle voyage à travers l’univers pour répandre ce savoir. »
Elle poursuit : « Madame Quidam était pour moi une sorte de croisement entre la femme la plus sage que je connaisse, Maya Angelou, et mon personnage magique préféré, Glinda, la bonne sorcière du Magicien d’Oz. Il fallait qu’elle ait des racines terrestres. Je l’ai donc ancrée en pensant à Maya, qui est une amie très chère et aussi un mentor. Il y a chez Madame Quidam une certitude, une assurance dans la poursuite de son but, et une sagesse qui tirent leur origine de Maya. Quelque part, Madame Quidam lui doit sa présence. »
Oprah Winfrey avoue avoir été impressionnée en observant AvaDuVernay sur le plateau. « Il est clair qu’elle est à sa place. L’une des choses que j’ai appréciées chez elle, c’est qu’elle a une compréhension absolue non seulement de la valeur de cette histoire, mais de celle des gens qui contribuent à la faire exister en images. Elle s’entoure des meilleures équipes, de gens qui sont bons dans ce qu’ils font et qui ont une vraie valeur humaine, qui partagent sa vision et sont volontaires pour faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de lui donner vie. »
Pour le rôle de Madame Quiproquo, le deuxième guide céleste qui accomplit son voyage sur Terre, les cinéastes cherchaient une actrice « délicieuse, pleine de charme et de drôlerie ». Des termes qui décrivent parfaitement Reese Witherspoon. L’actrice et productrice qui compte à sa filmographie LA REVANCHE D’UNE BLONDE, WALK THE LINE, la série « Big Little Lies » ou encore WILD, avait adoré le livre étant enfant et a été ravie qu’on lui propose le rôle de ce personnage juvénile et libre. Elle était également enthousiaste de pouvoir tourner sous la direction d’Ava DuVernay. « J’avais été très impressionnée par SELMA, un film magnifiquement écrit et superbement mis en scène avec un casting exceptionnel », confie-t-elle. « Avoir une cinéaste aussi incroyable, une femme forte et déterminée à la tête de ce film était vraiment très attirant pour moi. »
Madame Quiproquo est une étoile qui a renoncé à son existence première pour combattre les ténèbres. Reese Witherspoon explique : « Elle est la plus jeune des trois « Madames » : elle n’a que deux milliards d’années ! C’est sa première mission en tant que guide voyageant à travers l’univers pour se battre au nom de la lumière et de la bonté chez les humains. C’est donc une nouvelle venue sur Terre. Elle n’a pas l’habitude d’avoir forme humaine et elle éprouve beaucoup de curiosité pour tout ce qui l’entoure. »
L’actrice poursuit : « Elle est innocente, presque enfantine… Elle rêve désespérément d’impressionner Mesdames Qui et Quidam mais elle ne comprend pas comment les choses marchent, alors elle est toujours en train de jouer avec tout ce qu’elle trouve. Et parfois elle dit ce qu’elle pense tout haut, sans se rendre compte que les autres l’entendent… et ses paroles ne sont pas toujours judicieuses ! »
Comédienne, actrice et scénariste, Mindy Kaling (« The Office », « The Mindy Project », VICE-VERSA) incarne la troisième guide céleste, Madame Qui, un personnage qui symbolise le melting-pot de notre planète, à la fois dans l’histoire et à notre époque. C’est la plus calme et la plus posée des trois, et elle a adopté pour communiquer les mots de certaines des plus grandes figures spirituelles et des plus grands combattants. Elle s’exprime donc beaucoup par proverbes et citations, puisant ses paroles aussi bien chez Shakespeare que chez Churchill ou Bouddha.
La scénariste Jennifer Lee explique : « Madame Qui a tellement évolué qu’elle ne comprend plus vraiment pourquoi le langage est nécessaire. Pour communiquer, elle ne s’embarrasse plus de réfléchir par elle-même et se contente d’emprunter les mots des autres. »
Mindy Kaling précise : « Madame Qui est un personnage mystérieux parce qu’elle s’exprime à travers les mots et les sentiments d’autres personnes. Pour quelqu’un de très expressif comme moi, qui a toujours beaucoup à dire et nombre d’opinions à partager, ce rôle a été particulièrement difficile à jouer. Cela signifiait aussi que je ne pouvais pas improviser sur le tournage, et c’est la première fois que cela m’arrive ! »
Madame Qui incarne l’amour inconditionnel, et fait office de mère de substitution quand les enfants sont loin de chez eux. Ses lorgnons magiques, dont elle fait cadeau à Meg, se révéleront d’une aide précieuse dans la quête de la jeune fille pour retrouver et aider son père.
Storm Reid, 12 ans, a été la première actrice qu’Ava DuVernay a rencontrée pour le rôle de Meg Murry, l’héroïne de cette histoire. Elle a grandi à Atlanta et n’a encore que peu de titres à son actif (12 YEARS A SLAVE, « NCIS : Los Angeles », « Chicago Police Department »), mais elle a réussi parfaitement sa première audition, en incarnant le juste mélange de réserve, de curiosité, de charme et de vulnérabilité que demandait le rôle.
Pour Storm Reid, être choisie pour incarner ce personnage emblématique de la littérature était à la fois palpitant et effrayant. Elle confie : « C’est une grosse pression d’être l’une des premières jeunes filles afro-américaines à tenir le rôle principal d’un film d’anticipation. Mais quand la nouvelle a été annoncée, la réaction a été extraordinairement positive ; les petites filles qui me voyaient trouvaient qu’on était pareilles ! Cela m’a beaucoup inspirée, et j’ai vu comme un honneur cette chance de faire partie d’un film si spécial. »
Charlotte Jones Voiklis déclare : « Meg est un modèle merveilleux pour les petites filles parce qu’elle est loin d’être parfaite. Tout le monde peut s’identifier à elle. Elle est mal à l’aise, maladroite, ne se sent pas à sa place, se met facilement en colère, se bagarre et se sent seule et incomprise. Lire une histoire sur une personne comme elle qui affronte des problèmes qui la dépassent, qui est capable de mûrir et de comprendre que sa colère et son obstination - ces caractéristiques qu’elle considérait comme des défauts - sont justement ce qui va l’aider à sauver l’univers, vous réconcilie avec vous-même et le monde. »
Ava DuVernay précise : « Storm Reid se distingue du livre par son interprétation du personnage. C’est une enfant métisse qui englobe donc dans son identité des personnes de différentes origines. Elle est l’incarnation de l’espoir, parce que lorsqu’on regarde ce film, qui que l’on soit, quelles que soient nos origines, on se reconnaît en elle. Notre monde est fait de toutes sortes de peuples, de toutes sortes de gens. C’est un mélange, une tapisserie constituée d’innombrables points. Chacun d’entre nous est un fil. »
Et de poursuivre : « Storm a un talent bien à elle. Pendant le tournage, elle me sidérait chaque jour par ce dont elle était capable en tant qu’actrice. C’est à la fois une héroïne romantique et une héroïne d’action. Elle peut sauver la situation, pleurer, rire, être impatiente, se montrer magnanime et pardonner, aimer, être rancunière…. Elle a une palette d’émotions immense et peut tout jouer. Elle est de toutes les scènes du film, et elle ne lâche jamais son cap. Elle porte le film sur ses épaules. C’est une force de la nature qui porte merveilleusement bien son prénom ! »
Les combattants de valeur peuvent se trouver partout et se révéler dans les circonstances les plus inattendues. Meg Murry n’a aucune idée de ce qu’elle est et ignore complètement qu’elle est une pièce d’un vaste puzzle. La disparition de son père, et sa conviction qu’il est toujours vivant quelque part, l’empêchent de comprendre vraiment qui elle est. Manquant d’assurance, elle se renferme et se coupe du monde extérieur. Elle se convainc elle-même que lorsque son père reviendra, les choses redeviendront comme avant.
Storm Reid explique : « L’une des choses que j’aime chez Meg, c’est qu’elle se moque de ce que l’on pense d’elle. Elle est brutalisée à l’école et des rumeurs courent sur la disparition de son père, mais elle va entreprendre un voyage merveilleux durant lequel elle va apprendre à s’accepter, à s’aimer, à faire entendre sa voix et à se battre pour les siens. »
Pendant le tournage, Storm Reid s’est immergée dans le personnage et est même allée jusqu’à accomplir elle-même une grande partie des cascades. Elle raconte en souriant : « Lors du tournage de la scène où nous devions courir à travers la forêt et à laquelle on allait ajouter des effets spéciaux pour montrer les arbres qui s’abattent derrière nous, j’ai glissé ! J’ai continué à courir parce que ça rendait les choses plus vraies, mais cela m’a un peu déstabilisée. Et pour une autre scène, j’étais suspendue dans les airs… En gros je devais tomber d’une falaise, mais je me suis beaucoup amusée ! »
C’est presque à la fin du casting
mondial de 6 mois – et 3 semaines seulement avant le début du tournage – que
les cinéastes ont découvert leur Charles Wallace, en la personne d’un jeune
débutant de 10 ans, Deric McCabe. Le
petit frère de Meg, un garçon précoce et d’une grande sagesse en dépit de son
jeune âge, adore sa grande sœur, mais n’a pas beaucoup d’amis de son âge. En
cherchant son père, il tombe dans les griffes de l’énergie malfaisante qui
retient prisonnier M. Murry.
La scénariste Jennifer Lee déclare : « Charles Wallace est brillant, mais
comme peut l’être un garçon de 5 ans. Il voit le monde comme un enfant, avec
toute la magie qu’il peut comporter, toutes les possibilités et le potentiel,
mais c’est aussi un enfant qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense et peut
paraître un peu arrogant pour son âge, ce qui lui attire des ennuis. Il a cependant
quelque chose de spécial, et ce qui le rend si spécial le rend aussi vulnérable
– comme beaucoup d’entre nous dans la vie. »
Calvin vient compléter le trio
d’intrépides jeunes voyageurs. Ce camarade de classe de Meg est interprété par
l’acteur australien Levi Miller
(PAN, WATCH OUT). Calvin est un athlète, une star du collège très populaire
auprès des filles, et même si sa vie familiale est loin d’être parfaite, il se
révèle un ami plein de gentillesse et de compréhension pour Meg. Il sera là
pour elle quand elle en aura le plus besoin.
Storm Reid confie : « Meg
a le béguin pour Calvin, mais elle refuse qu’il le sache et donne
malheureusement l’impression d’être froide et indifférente. Mais au fil de leur
quête, elle va apprendre que Calvin et son père avaient des liens, et cela va
les rapprocher et les amener à se faire confiance. »
Chris Pine (STAR TREK, WONDER WOMAN, COMANCHERIA) incarne Alex
Murry, le père de Meg et Charles Wallace. Ce physicien théoricien qui travaille
pour la NASA a découvert avec sa femme le voyage grâce à la compraction,
l’utilisation de la cinquième dimension. Il a mystérieusement disparu 4 ans
auparavant, et est en fait retenu prisonnier sur la planète Camazotz.
Jim Whitaker avait déjà travaillé avec Chris Pine sur le thriller THE FINEST HOURS, et il pensait que le rôle
pourrait lui plaire. Ce qui a été le cas, et l’acteur trouvait en outre
l’histoire très pertinente dans le climat politique actuel. Il se
souvient : « Ava et moi nous
sommes retrouvés autour d’un café et avons eu une discussion passionnante sur
la vie. J’ai vraiment pu approcher sa personnalité, sa vision du monde, et ce
qu’elle voulait faire de ce film. Au bout de 10 minutes, j’étais plus que
partant ! »
Chris Pine poursuit : « L’image
que je me faisais du personnage du professeur Murry a commencé à prendre forme
dès cette première conversation. Nous avons longuement parlé de l’ego et de
l’âme. L’ego nous pousse à chercher l’approbation d’autrui, mais à quoi aspire
l’âme ? C’est exactement ce dont parle le film. Nous avons discuté de
l’homme qu’est M. Murry. Il se définit par sa lutte perpétuelle entre son désir
d’accomplir de grandes choses et sa volonté de rester pragmatique et proche des
siens. Il est écartelé entre ces deux grandes forces : sa famille qu’il
aime et sa soif de réussite. »
Jim Whitaker commente : « M.
Murry est un docteur en physique obsessionnel et ambitieux. Il veut faire ce
qui est bien pour les siens – et pour l’humanité. En accomplissant un voyage
dans l’univers, il compte découvrir ce que personne n’a encore découvert. Il se
bat pour saisir quelque chose qui le dépasse, mais cela représente un dilemme
pour lui parce qu’il ne veut pas sacrifier sa famille à sa quête. »
Le producteur poursuit : « Chris a le don de disparaître complètement
derrière ses personnages. Son rôle n’est pas énorme, mais il est très important
parce que le public doit croire à la relation qu’il entretient avec Meg. Leur
amour est ce qui sous-tend toute l’émotion du film. » Et Storm Reid de confirmer : « Meg et son père ont un lien très
fort. Ils sont très proches et faisaient tout ensemble. Depuis sa disparition,
Meg n’a plus la force de continuer seule, et elle n’a plus de boussole pour la
guider. »
Gugu Mbatha-Raw (LA BELLE ET LA BÊTE, MISS SLOANE) incarne Kate
Murry, l’épouse du personnage de Chris Pine. Biophysicienne couronnée pour ses
travaux, elle est l’incarnation de la femme moderne. Elle a installé son
laboratoire chez elle, ce qui lui permet d’être très présente auprès de ses
enfants. Mais elle est dévastée par la disparition de son mari et n’en comprend
pas les raisons.
Red, un personnage désigné dans
le livre de Madeleine L’Engle comme
« l’homme aux yeux rouges », est interprété par Michael Peña (ANT-MAN, AMERICAN BLUFF). Red aborde les enfants sur
la planète Camazotz, mais derrière son apparence plaisante, c’est un pion
contrôlé par le ÇA, la force qui va s’emparer de Charles Wallace. Il a même des
fils dans le dos, exactement comme une marionnette…
Du côté des ténèbres et ailleurs
Zach Galifianakis, acteur comique réputé (VERY BAD TRIP,
« Baskets »), est le Médium Heureux, que Meg, Charles Wallace et
Calvin consultent en espérant découvrir une piste pour retrouver M. Murry. Dans
le livre, le médium est un personnage féminin, mais les cinéastes ont choisi de
confier le rôle à un homme face à un casting très féminin.
Jim Whitaker déclare : « Zach
amuse son entourage dès qu’il ouvre la bouche, mais il sait aussi faire
résonner nos émotions. Son personnage vit dans une grotte pour échapper aux
ténèbres. Il a fini par choisir cette existence pour ne plus avoir à interagir
avec personne. »
Mindy Kaling n’a que des éloges pour l’acteur : « Zach ne fait jamais deux fois la même
chose dans une scène parce qu’il aime conserver la nouveauté et la fraîcheur. Cet
élan lui vient de son expérience d’humoriste et de comique. Cela m’a beaucoup
aidée. Il a donné une impulsion spéciale, changeant à lui seul la dynamique sur
le tournage tellement il est drôle ! »
Le casting comprend également André Holland (MOONLIGHT, SELMA) dans le
rôle de M. Jenkins, le principal du collège, frustré par l’attitude négative et
le comportement perturbateur de Meg ; Rowan
Blanchard (« Le monde de Riley », SPY KIDS 4) dans le rôle de
Veronica Kiley, une camarade de classe qui s’acharne contre Meg mais est
finalement aussi peu sûre d’elle et malheureuse que sa victime, et Bellamy Young (« Scandal »),
qui joue une femme de la planète Camazotz contrôlée par le ÇA.
D’AUTRES MONDES ET
D’AUTRES DIMENSIONS
Pour donner vie à l’histoire imaginée par la romancière, la production
a fait appel aux artistes les plus accomplis de l’industrie : le directeur
de la photographie Tobias Schliessler ; la chef décoratrice Naomi Shohan ; le chef monteur Spencer
Averick ; le chef costumier Paco
Delgado ; le superviseur des effets visuels Rich McBride ; le compositeur Ramin Djawadi ; la chef maquilleuse LaLette Littlejohn et la chef coiffeuse Kim Kimble.
Comme avec les acteurs, les cinéastes ont encouragé les différents chefs
de département à faire preuve d’originalité afin de développer la vision de Madeleine L’Engle. Ava DuVernay
déclare : « « Un raccourci
dans le temps » est un livre magnifique et intemporel, mais nous tenions
néanmoins à offrir au public une expérience inédite. ». Jim Whitaker ajoute : « Ava désirait que chaque chef de poste
travaille avec son équipe pour trouver le moyen de représenter chaque scène de
la manière la plus inventive possible. Elle voulait à la fois rendre hommage
aux idées du livre et offrir aux spectateurs quelque chose de différent. »
Le tournage principal d’UN RACCOURCI DANS LE TEMPS a
débuté en novembre 2016 à Compton, dans le comté de Los Angeles. L’équipe a
ensuite posé ses caméras dans les quartiers de West Adams, Venice Beach et San
Pedro puis dans les forêts de séquoias de la Californie du Nord. La production
a également investi les studios Santa Clarita près de Los Angeles.
Une fois le tournage américain achevé, une équipe réduite s’est rendue
en Nouvelle-Zélande où elle a passé deux semaines sur la pittoresque île du
Sud. Sur place, la production a filmé dans plusieurs lieux reculés pour capter
la beauté brute et spectaculaire des paysages. Le tournage s’est terminé fin
février 2017.
L’une des missions principales de la chef décoratrice Naomi Shohan (AMERICAN BEAUTY, LOVELY
BONES) fut de créer l’univers visuel qui émerveillera les futurs spectateurs.
Sur UN
RACCOURCI DANS LE TEMPS,
il a également fallu qu’elle trouve le moyen d’approfondir l’histoire pour la
rendre la plus cinématographique possible. Elle a donc commencé par analyser la
nature du projet - notamment l’histoire et sa portée émotionnelle et philosophique
- avec son équipe et tous les autres départements. Les informations qui en ont
été tirées ont été illustrées puis développées sous la forme de concept art
pour déterminer comment et où serait tourné le film.
Pour représenter la ville indéterminée où vit la famille Murry, les
cinéastes ont choisi Compton dans le comté de Los Angeles, au sud de Downtown. Compton, tout comme Los
Angeles, offrait la diversité recherchée par l’équipe, et sur le plan visuel,
l’établissement scolaire de Crenshaw correspondait parfaitement à l’idée que la
production se faisait du collège James Baldwin où Meg est élève de quatrième.
Il se trouve aussi que c’est là qu’Ava
DuVernay a étudié.
Pour la résidence des Murry, les cinéastes ont choisi une maison
traditionnelle de style American Craftsman dans le quartier de West Adams à Los
Angeles. Puisque Meg et Charles Wallace sont amenés à se rendre dans des mondes
fantastiques au cours de leurs aventures, il était important pour l’équipe que
les spectateurs découvrent la famille dans un environnement crédible et
réaliste qui ancre les personnages dans le réel. Naomi Shohan a choisi West Adams pour le style architectural des
maisons qui offre un cadre agréable et accueillant pour les familles.
Elle a également trouvé l’histoire du quartier fascinante. Elle
explique : « West Adams a énormément
changé au cours des 20 dernières années. Il a initialement été construit à
proximité du quartier des affaires, Downtown Los Angeles, par des gens fortunés
et éduqués. Mais au fil du temps, cette population a déserté le coin pour aller
s’installer ailleurs. Les maisons ont alors été récupérées par des habitants
plus bohèmes. »
Dans l’histoire, les recherches intergalactiques des Murry les
conduisent à la découverte de la compraction, un moyen de voyager dans
l’univers en un clin d’œil. Ce voyage est possible grâce à la cinquième
dimension, qui n’est pas soumise aux lois spatiotemporelles que nous
connaissons.
Pour donner au garage l’apparence d’un véritable laboratoire
scientifique, le département artistique a utilisé des équipements fournis par
le Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Ava
DuVernay tenait en effet à ce que les éléments scientifiques du film soient
aussi réalistes que possible. Les murs du laboratoire sont ainsi recouverts de
schémas, de graphiques et de données applicables aux recherches des deux
scientifiques, et toutes leurs équations ont été fournies par de vrais
astrophysiciens et physiciens théoriciens.
Charlotte Jones Voiklis, la petite-fille de Madeleine L’Engle, admet que sa grand-mère n’avait pas de véritable
formation scientifique lorsqu’elle a écrit le livre. Elle commente : « Son amour de la science reposait
avant tout sur les métaphores qu’offrait celle-ci. Elle aimait l’idée qu’en
manipulant l’atome nous avions libéré une force que nous étions incapables de
maîtriser. Elle était consciente du fantastique potentiel créatif du nucléaire
mais également de son immense capacité de destruction. »
Les cinéastes espéraient néanmoins pouvoir expliquer, ne serait-ce
qu’en théorie, le concept du voyage spatiotemporel sur le plan visuel et
thématique. Naomi Shohan déclare : « Dans le film, les personnages passent
d’un point A à un point B situés à 92 millions d’années-lumière l’un de l’autre
en l’espace d’une seconde. Nous tenions donc à pouvoir expliquer ce phénomène
en termes simples. »
Interrogées sur la crédibilité de la théorie appelée compraction dans
le livre, l’astrophysicienne de la NASA Amy
Mainzer et l’ingénieure système Tracy
Drain ont confirmé à l’équipe que le tesseract est un véritable concept
géométrique : il s’agit de l’analogue quadridimensionnel du cube. En quelque
sorte, le tesseract est au cube ce que le cube est au carré.
Tracy Drain explique : « Un cube à l’intérieur d’un cube, c’est ce qu’on appelle un
hypercube. Métaphoriquement parlant, dans le film, le tesseract permet de
voyager dans l’espace-temps en passant par une cinquième dimension, dont
l’existence dans le monde réel n’a pas encore été démontrée. En substance, la
faisabilité du voyage spatiotemporel dépend donc de la personne à qui l’on pose
la question... »
Ava DuVernay déclare : « Il faut posséder certaines qualités propres et une grande force
intérieure pour être capable de voyager dans l’espace-temps. Tout ceci fait
partie des choses que Meg doit découvrir au cours de son périple
intergalactique. » La caméra se concentre surtout sur les réactions
des personnages face au tesseract, ce qui permet aux spectateurs de s’imaginer
ce que l’on ressent au cours d’un voyage dans l’univers.
Pour créer les effets du voyage spatiotemporel, ainsi que les nombreux
autres effets nécessaires pour donner vie à sa vision, Ava DuVernay a fait appel à Rich
McBride de chez Industrial Light
& Magic, qui l’avait impressionnée par son travail sur des films tels que
GRAVITY ou THE REVENANT.
La réalisatrice déclare : « Rich
m’a appris que les effets visuels étaient indissociables de la photographie.
Ensemble, nous avons donc cherché à éclairer les plans en images de synthèse de
la même manière que les décors réels. C’était la première fois que je
travaillais avec un superviseur des effets visuels qui pensait de cette
manière. Il porte une attention particulière à la mise en lumière pour rendre
le plan le plus réaliste possible. Ça a été un processus collaboratif très
intense. »
La chef décoratrice Naomi Shohan était très enthousiaste à
l’idée de créer les décors des différentes planètes visitées par les
personnages lancés à la recherche du professeur Murry. Déterminer l’apparence
de ces mondes lointains a nécessité plusieurs mois de travail et la
contribution de tous les départements. Les planètes constituent également un
élément majeur de l’évolution de Meg. Au début de l’histoire, elle est au
collège, un univers où il est plus facile de se conformer que d’être soi-même.
Chacune des planètes qu’elle visite fait cependant ressortir différents aspects
de sa personnalité qui l’aident à s’accepter et à devenir plus forte.
La planète Camazotz, où réside l’énergie maléfique du « cerveau » désincarné simplement connu
sous le nom de ÇA, change constamment d’apparence. Le ÇA contrôle tous les
habitants de Camazotz, y compris M. Murry, retenu prisonnier sur la
planète. C’est le seul endroit où Mesdames Qui, Quidam et
Quiproquo ne peuvent se rendre car elles incarnent la lumière pure, et
n’existent donc pas là où règne l’obscurité.
Certaines des scènes qui se déroulent sur Camazotz ont été tournées en
Nouvelle-Zélande, d’autres dans les forêts de séquoias de Californie du Nord à
Patrick’s Point et dans le Sequoia Park près d’Eureka dans le comté de
Humboldt, notamment pour la séquence dans laquelle Meg et Calvin sont traqués
dans les bois. Pour filmer la scène, Rich
McBride a utilisé des drones puis transféré les images sur ordinateur de
manière à ce que les artistes en charge des effets visuels aient accès à tous
les recoins de la forêt pour créer les effets nécessaires à la scène.
Il détaille : « Nous
avons donné vie aux différents éléments de la forêt que l’on voit en
arrière-plan - comme les arbres, le feuillage, les roches et la terre - pour
que les spectateurs réalisent que c’est en fait le paysage tout entier qui se
ligue contre nos héros. Nous
avons commencé par simuler une sorte de tempête avec des vents capables
d’abattre des arbres tandis que la terre et les feuilles s’élèvent dans les
airs. L’équipe en charge des effets spéciaux a ensuite généré du vent et fait
tomber de vrais arbres devant les acteurs pour provoquer des réactions
authentiques. Nous avons plus tard intégré ces éléments aux images de
synthèse. »
Pour créer les quartiers apparemment idylliques de Camazotz où nos
héros découvrent des rangées de maisons identiques devant lesquelles des
enfants font rebondir un ballon de manière parfaitement synchronisée, Naomi Shohan a initialement pensé que
son équipe allait devoir construire tout un pâté de maisons. Par chance, elle a
trouvé une base militaire à San Pedro qui répondait parfaitement aux besoins du
film. L’uniformité des lieux a permis à la chef décoratrice de donner une
apparence identique à tous les jardins avec un minimum d’aménagements.
Elle déclare : « Tout
se ressemblait. Il se dégageait des lieux une ambiance très étrange et par
chance, aucun des jardins n’était entretenu, ce qui était parfait pour
nous. » Cette scène joue un rôle crucial dans l’évolution du
personnage de Meg, car elle remet en question son désir de se conformer au lieu
de développer son individualité.
La scène qui se déroule sur une plage bondée de Camazotz - où Red
approche Meg, Charles Wallace et Calvin - a quant à elle été filmée à Venice
Beach à Los Angeles. Mais ce qu’ignorent les enfants, c’est que cette plage est
en réalité une illusion créée de toutes pièces par le ÇA. Le producteur Jim Whitaker commente : « Il s’agit d’une de mes scènes
préférées du film, et elle faisait déjà partie de la toute première version du
scénario de Jennifer. Red propose aux enfants de le suivre mais ce qu’il veut
en réalité, c’est les faire passer du côté obscur de Camazotz – ce qu’ils
ignorent car Michael Peña a l’air de quelqu’un de plutôt sympathique qui veut
simplement leur venir en aide. »
Uriel, la première planète sur laquelle sont transportés Meg, Charles
Wallace et Calvin, est un monde luxuriant, vert et fertile qui n’a jamais connu
que la lumière. Ses paysages vallonnés sont recouverts de plantes et de fleurs
immenses dont certaines sont mêmes capables de communiquer avec les humains.
Les majestueux paysages montagneux de l’Aoraki/mont Cook en Nouvelle-Zélande
ont servi de décors à plusieurs scènes qui se déroulent sur Uriel. L’équipe a
posé ses caméras sur la rive ouest du lac Hawea dans le district de Central
Otago, dans une propriété de plus de 2 800 hectares aux verts pâturages
située au bord d’un lac aux eaux turquoise, au pied de montagnes pittoresques
coiffées de neiges éternelles.
Ava DuVernay déclare : « En lisant la magnifique description d’Uriel dans le scénario,
j’ai immédiatement pensé à un endroit fleuri avec un ensoleillement constant et
de l’eau en abondance pour permettre à tous les organismes vivants de
prospérer. Imaginez le plus bel endroit de la Terre, multipliez-le par dix et
vous obtiendrez Uriel ! » Oprah
Winfrey ajoute : « C’est un
endroit où les fleurs, les arbres, le ciel et l’eau parlent tous un langage qui
leur est propre. »
C’est également sur Uriel que Madame Quiproquo se transforme en une
majestueuse créature ailée pour transporter les enfants aux quatre coins de la
planète. Reese Witherspoon,
qui n’avait encore jamais tourné dans un film faisant appel à des
images de synthèse, raconte : « C’était
passionnant d’observer le processus qui permet de transformer mon personnage en
une créature féérique. J’ai toujours beaucoup aimé l’imagination des films
Disney. Celle des artistes en charge des effets visuels est très
impressionnante : ils sont capables de créer n’importe quoi. »
C’est sur la planète Orion, dont le paysage rocheux est noyé sous
plusieurs couches d’un épais brouillard bas, que réside le Médium Heureux, un
devin qui vit dans une grotte pour éviter toute confrontation et échapper à
l’obscurité. La grotte créée pour le film est beaucoup plus complexe que celle
décrite dans le roman et a été érigée aux Santa Clarita Studios. Il s’agit du
plus grand décor du film, et sa construction a nécessité près de quatre mois de
travail.
Le personnage du Médium Heureux repose sur le concept de l’équilibre
dans l’existence, c’est pourquoi Naomi
Shohan et son équipe ont complètement réinterprété l’environnement dans
lequel il vit et créé un espace qui souligne le thème de l’harmonie. La
scénariste Jennifer Lee
explique : « La grotte
constitue un système complexe conçu pour aider les visiteurs à trouver
l’équilibre dans leur vie, et même ce qui ne devrait pas coexister en harmonie
finit par se contrebalancer. Elle se compose de magnifiques sculptures et de
balanciers complexes qui en font un monde dans lequel les personnages doivent
apprendre à trouver l’équilibre avant de pouvoir poursuivre leur quête. »
La grotte, qui a été conçue de manière verticale et s’enfonce en
spirale dans le sol, est dominée par des tons ambrés. Les murs ont été
fabriqués en bois avant d’être enduits de plâtre puis peints. Enfin, des
balanciers en cristal ambré réalisés en fibre de verre ont été accrochés aux
murs en guise de marches, mais leur mouvement ressemble davantage à celui d’une
balançoire. Une fois que tous les occupants de la grotte ont trouvé l’équilibre
et l’harmonie, le Médium Heureux utilise son énergie pour générer des visions,
ce qui donne lieu à une scène captivante et poignante.
Bien qu’UN RACCOURCI DANS LE TEMPS raconte
l’histoire personnelle et émouvante d’une jeune fille qui tente de s’accepter
telle qu’elle est, il s’agit également d’un film à grand spectacle qui met en
scène des mondes extraordinaires. C’est pourquoi la production a choisi de
faire appel à un directeur de la photographie expérimenté, capable d’éclairer
et de filmer des univers aux atmosphères très distinctes.
Le chef opérateur Tobias
Schliessler, qui a pris part à des films aussi variés que LA BELLE ET LA
BÊTE, TRAQUE À BOSTON, DREAMGIRLS et FRIDAY NIGHT LIGHTS, aime passer d’un
genre cinématographique à l’autre car cela l’oblige sans cesse à se renouveler.
Il commente : « Ma tâche
consiste à donner vie à la vision du réalisateur. Chaque film est donc un
nouveau défi car il faut trouver le meilleur moyen d’interpréter l’histoire à
travers le cadrage et l’éclairage. »
Le directeur de la photographie, qui a grandi en Allemagne, ne
connaissait pas le roman de Madeleine
L’Engle avant de prendre part au projet et a rejoint l’équipe avec une idée
assez vague de l’histoire et des personnages. Heureusement, la réalisatrice Ava DuVernay avait, elle, une idée très
précise de la manière dont elle voulait raconter l’histoire sur le plan visuel,
et très vite, il s’est instauré entre eux une relation privilégiée.
Ava DuVernay tenant à ce que le caractère poignant de
l’histoire se matérialise à l’écran, le chef opérateur s’est donc mis en quête
de moyens créatifs pour souligner les émotions. Il commente : « Bien qu’il s’agisse d’un film à gros
budget, nous sommes revenus à nos racines indépendantes et nous sommes
largement appuyés sur le cadrage. Ava m’a mis au défi de faire preuve
d’originalité en la matière. En se montrant inattendu, on confère plus de
caractère aux scènes. »
Sur le plan technique, UN RACCOURCI DANS LE TEMPS a donné
l’occasion au directeur de la photographie d’essayer de nouveaux équipements et
d’obtenir d’impressionnantes images. Pour la scène filmée dans les forêts de
séquoias de Californie du Nord - dans laquelle la planète Camazotz se retourne
littéralement contre Meg et Calvin -, Tobias
Schliessler a installé une Spydercam sur câble directement au-dessus de la
tête des acteurs, de manière à pouvoir se déplacer à travers la forêt à près de
50 km/h, ce qui a permis d’obtenir d’incroyables plans à basse altitude. Il a
également utilisé un drone et un stabilisateur gyroscopique portable Artemis
Maxima afin d’obtenir des travelings fluides pour compléter les plans de la
Spydercam.
La Chapman Hydrascope de 12 mètres a été utilisée pour la plupart des
plans nécessitant une grue tournés en Californie, tandis qu’en
Nouvelle-Zélande, le directeur photo a opté pour une Technocrane de 15 mètres
pour filmer les magnifiques paysages et traduire au mieux leur immensité.
Pour souligner la beauté naturelle des décors néo-zélandais, Tobias Schliessler a en outre filmé
avec plusieurs ouvertures et des filtres à densité neutre (ND). Il
explique : « Les montagnes
étaient tellement imposantes que je voulais vraiment essayer de reproduire
cette sensation à l’écran. »
Pour filmer au mieux les spectaculaires costumes portés par Madame
Quidam, Madame Quiproquo et Madame Qui, ainsi que leurs impressionnants
maquillages et coiffures, le directeur de la photographie a mis au point un
éclairage stylisé grâce aux projecteurs SkyPanel de chez ARRI, à des Soft Sun,
à de bonnes vieilles ampoules à incandescence et des projecteurs H.M.I à
lentille de Fresnel. Mindy Kaling
déclare : « Tobias sait
exactement comment filmer les décors pour les magnifier. Et la manière dont il
a éclairé les personnages et l’atmosphère environnante ne ressemble à rien de
ce que j’avais vu auparavant. »
Le principal défi auquel le département caméra a été confronté a
consisté à éclairer la grotte du Médium Heureux construite en studio, ce qui
s’est révélé extrêmement difficile en raison des possibilités limitées de
recourir à l’éclairage. Tobias
Schliessler explique : « Nous
avons finalement opté pour des projecteurs mobiles contrôlés à distance pour
les éclairages focalisables et des spots colorés lorsque des accents de couleur
étaient nécessaires. »
Parmi les nombreuses idées d’Ava
DuVernay pour développer la vision unique de Madeleine L’Engle sur le plan créatif, la réalisatrice tenait à ce
que Madame Qui, Madame Quiproquo et Madame Quidam portent des costumes élégants
et futuristes. Le producteur Jim
Whitaker a alors immédiatement pensé au chef costumier espagnol Paco Delgado. Il explique : « Paco n’a pas peur de sortir des
sentiers battus, et Ava cherchait quelqu’un doté d’une imagination et d’une
créativité débordantes qui puisse l’aider à donner vie à sa vision des trois
guides. »
Le chef costumier a ainsi imaginé et confectionné des tenues
différentes et toutes plus originales, extravagantes et envoûtantes les unes
que les autres pour chacune des planètes visitées. Il commente : « J’aime être éclectique et intégrer
toutes les images et les idées qui me passent par la tête dans mes
créations. »
Madame Quidam, interprétée par Oprah
Winfrey, est la plus sage des guides. Elle incarne l’énergie et la lumière.
L’actrice déclare : « Madame
Quidam a un style qui lui est propre. Elle a plusieurs milliers d’années et
crée ses tenues à partir de morceaux d’étoiles et de cosmos assemblés
pêle-mêle. Elle a fière allure. »
Le costume imaginé par Paco
Delgado pour Madame Quidam lorsqu’elle se rend sur la planète Camazotz est
une robe à la forme originale réalisée à partir d’un lourd organza aux reflets
métalliques et à la texture gaufrée. Pour jouer sur le concept de l’explosion
d’une supernova, l’intérieur de la tenue a été constellé de petites lumières
tandis que des armatures métalliques ont été positionnées sur le torse et les
hanches de l’actrice. Le chef costumier commente : « La plupart des habits féminins d’époque utilisent une structure
similaire pour soutenir les différentes épaisseurs de tissu. Nous avons fait
l’inverse et l’avons placée à l’extérieur. »
Sur Terre, Madame Quidam porte une robe longue en cotte de mailles
tandis que dans la grotte du Médium sur Orion, on la découvre vêtue d’une
longue jupe plissée couleur cuivre et d’un corset métallique en forme de
ressort sur un haut blanc qu’on dirait orné de plumes. Oprah Winfrey commente : « Les
fabuleux costumes de Paco m’ont aidée à me glisser dans la peau du personnage.
Mais aussi beau soit-il, porter un corset en métal est loin d’être
confortable ! »
Paco Delgado a disposé de plus de liberté pour créer
les costumes du personnage de Reese
Witherspoon. Il déclare : « Madame
Quiproquo est très fantaisiste et éthérée. Elle semble toujours heureuse.
Lorsqu’on la rencontre pour la première fois dans le film, tout comme dans le
roman, elle est vêtue de draps de lit qu’elle a subtilisés. Pour moderniser ce
concept, j’ai conservé l’idée des draps pour créer une tenue plus sculpturale
et légèrement abstraite qui ne suit pas les lignes du corps mais souligne la
taille du personnage et crée un effet de silhouette. »
Pour le jupon de la robe que porte Madame Quiproquo sur Orion, le chef
costumier a créé un tissu spécial qui évoque des queues de poisson en
mouvement. Le haut de la tenue se compose quant à lui d’une fine épaisseur de
tissu sous un gilet en cuivre rehaussé d’épaulettes. Pour la tenue qu’elle
porte sur Camazotz, Paco Delgado s’est
inspiré de l’arum d’Éthiopie pour créer une magnifique robe blanche animée d’un
gracieux mouvement.
Reese Witherspoon confie : « Les costumes de Paco sont vraiment superbes. Leurs couleurs,
leurs reflets métalliques et la quantité de tissu nécessaire à leur confection
leur donnent très fière allure. Il avait une vision singulière et très
audacieuse, et n’a pas fait pas dans la demi-mesure ! »
Les costumes que Paco Delgado
a imaginés pour Madame Qui - interprétée par Mindy Kaling - font quant à eux référence à différentes cultures,
différents continents et différentes époques. Ils mêlent esthétique japonaise
et influences nordiques. Pour la tenue que porte le personnage sur Terre, le
chef costumier s’est inspiré du kimono japonais et a imaginé une splendide robe
composée de plusieurs couches de tissus colorés coupés de manière asymétrique
sous une pèlerine argentée et pastel brodée de plumes.
Sur Orion, la tenue de Madame Qui a été inspirée par des photos de
femmes colombiennes portant un panier sur la tête. Elle se compose de
différents tissus et motifs cousus en patchwork et d’une jupe portée
diagonalement par-dessus. Sur Camazotz, elle apparaît vêtue d’une robe au style
plus décontracté que le chef costumier a créée à partir d’un tissu similaire à
ceux utilisés au XIVe siècle au Japon et sur lequel certaines des
citations du personnage ont été imprimées dans différentes polices de caractère.
Les costumes imaginés par Paco
Delgado pour Mesdames Quidam, Quiproquo et Qui associent une esthétique
futuriste inspirée par la terre, l’eau et le ciel à des étoffes et des textures
peu communes, et en raison de la délicatesse des matériaux utilisés et la
complexité de leur fabrication, ils n’étaient pas évidents à enfiler. Si l’on
ajoute à cela le temps nécessaire à la coiffure et au maquillage, il fallait
quotidiennement trois heures à Oprah
Winfrey, Reese Witherspoon et Mindy Kaling pour se préparer.
La chef maquilleuse LaLette
Littlejohn (DREAMGIRLS, COLLATÉRAL et COMMENT TUER SON BOSS ?), a été
chargée de superviser l’équipe des maquilleurs individuels des actrices du
film, notamment composée de Derrick
Rutledge, Molly R. Stern, Tracey Levy et Cindy Williams. Inspirés par les costumes élaborés de Paco Delgado, LaLette Littlejohn et son
équipe ont créé pour chacun des personnages des maquillages extraordinaires qui
subliment leurs diverses origines ethniques.
Derrick Rutledge collabore avec Oprah Winfrey depuis des années et sait instinctivement ce qui lui
plaît et ce qui ne lui plaît pas. C’est lui qui a eu l’idée de la thématique
des étoiles pour son maquillage – après tout, Madame Quidam vient du cosmos –
et de mettre l’accent sur ses sourcils et ses lèvres. Il a ainsi fait ressortir
son regard grâce à des sourcils en cristal et constellé son visage de pierres
et de gemmes. L’actrice commente en souriant : « C’est comme si tout l’univers s’était donné rendez-vous sur mon
visage ! »
À l’image de leurs costumes, l’apparence des trois guides change en
fonction de leur environnement. Lorsque Madame Quidam se rend sur Terre dans sa
robe métallique, sa peau se pare de reflets métallisés, des éclats de cristaux
sombres et des feuilles argentées ornent ses sourcils et ses lèvres prennent
une couleur noire-argentée. À l’inverse, sur Uriel, elle a des sourcils
émeraude réalisés à partir de minéraux de jade broyés, la peau dorée, des
pierres argentées sur le front et un rouge à lèvres d’un rose orangé pailleté
qui soulignent à merveille son costume.
Pour la planète Camazotz, Derrick
Rutledge a choisi d’atténuer le thème des étoiles. Il explique : « Nous avons conservé le thème
récurrent du rouge à lèvres pailleté et avons utilisé du rose, du bleu et de
l’argenté. Mais pour les sourcils et le bindi qu’elle porte sur le front, nous
avons opté pour des couleurs et des pierres naturelles. » Sur Orion,
Madame Quidam porte un rouge à lèvres nude et sa teinte de peau naturelle
relevée par des pierres d’ambre.
LaLette Littlejohn déclare : « Le maquillage du personnage de Reese Witherspoon, Madame
Quiproquo, est plus subtil et naturel. Ses costumes sont plus épurés que ceux
de ses partenaires. C’est pourquoi nous avons opté pour une base naturelle avec
très peu de fond de teint. »
La chef maquilleuse poursuit : « Madame
Qui, incarnée par Mindy Kaling, s’habille en revanche de manière plus formelle
et académique, mais son maquillage reste discret. » Sur Camazotz, elle a
un bindi bleu sur le front tandis que sur Terre elle porte un rouge à lèvres et
de l’ombre à paupières violette, et sur Orion, du rouge à lèvres et de l’ombre
à paupières bleue.
Les fabuleuses perruques futuristes des 3 guides célestes ont été
supervisées par Kim Kimble, la chef
du département coiffure. Troisième génération de sa famille à exercer ce métier,
saluée pour sa créativité, elle a travaillé auprès d’artistes telles que
Beyoncé, Mary J. Blige et Shakira.
Quoi que Kim Kimble ait déjà
pris part à des films fantastiques, UN RACCOURCI DANS LE TEMPS revêtait
à ses yeux un caractère unique. Elle explique : « C’est un film à part dans le genre fantastique car l’apparence
des personnages repose principalement sur leur personnalité, et nous voulions
leur donner un style totalement inédit. On voit rarement des perruques à
l’esprit si haute couture au cinéma. Chacune des coiffures portées par Mesdames
Quidam, Quiproquo et Qui aurait parfaitement sa place dans un défilé de
mode. »
Kim Kimble et ses principales stylistes ont travaillé
en étroite collaboration avec Paco
Delgado et LaLette Littlejohn
pour s’assurer que leurs créations viennent parfaire les costumes et le
maquillage des personnages afin de créer une apparence cohérente sur chaque
planète. Son équipe a ainsi conçu plusieurs centaines de perruques au style
complexe (Madame Quidam, Madame Qui et Madame Quiproquo portent chacune plus de
10 perruques différentes) et consacré de longues heures à leur confection, à
leurs essayages et à leur ajustement.
La musique et les chansons
Ramin Djawadi, à qui l’on doit entre autres les génériques
des séries « Game of Thrones » ou « Westworld », sait le
rôle crucial que joue la musique au cinéma et à la télévision. L’aspect émotionnel
de l’histoire - essentiel aux yeux d’Ava
DuVernay - a donc représenté un défi passionnant pour le compositeur, qui a
pu explorer musicalement plein d’univers cinématographiques différents.
La réalisatrice déclare : « Ramin
est un homme adorable doublé d’un artiste ouvert et généreux. Il est fait
preuve d’une grande sensibilité dans son travail et ses rapports avec les
autres. J’ai pris beaucoup de plaisir à le regarder diriger l’orchestre. Je
suis convaincue que la musique du film résistera à l’épreuve du temps. »
Le compositeur déclare : « UN RACCOURCI DANS LE TEMPS est
un film sur la famille, l’amour et les émotions. Ava et moi voulions traduire
le cheminement complexe des personnages à travers des thèmes musicaux qui
allient drame et fantastique. »
La musique du film a été enregistrée à Los Angeles avec un orchestre de
71 musiciens, une chorale de 29 adultes et une chorale de 24 enfants. Ramin Djawadi commente : « Elle associe une variété
d’instruments représentatifs de diverses cultures, comme le tabla venu d’Inde
ou le hammered dulcimer. Puisqu’il s’agissait d’un film fantastique, il n’y
avait aucune limite et aucune règle. »
Pour souligner le concept du voyage intergalactique, il a de plus
intégré des glissandos à ses compositions pour donner l’impression d’un
étirement musical.
La bande originale inclut notamment la
chanson du générique de fin « I Believe », interprétée par DJ
Khaled - avec la participation de Demi Lovato -, deux versions de « Flower of
the Universe » de Sade, dont un remix de No I.D, « Magic », composée par Sia avec
le musicien Jesse Shatkin, « Let Me Live » par Kehlani et « Warrior » par le
duo Chloe x Halle.
« Chacune des chansons de la bande
originale a été conçue en étroite collaboration avec les musiciens
concernés », explique Ava DuVernay. « J’ai
ressenti une telle symbiose artistique avec Sade sur « Flower of the
Universe » que j’ai suivi le chemin inverse de ce que je fais
d’habitude en me servant de ses paroles comme dialogues ! J’ai adoré
travailler avec DJ Khaled, qui s’est investi avec beaucoup d’enthousiasme et de
générosité dans ce projet, avec l’extraordinaire Demi Lovato.
Sia, Kehlani et Chloe x Halle se sont approprié avec brio
l’atmosphère visuelle du film pour écrire des chansons qui sortent de
l’ordinaire et subliment le parcours héroïque de Meg. »
UN VOYAGE SPATIO-TEMPOREL
POUR TOUS
« Un raccourci dans le
temps » de Madeleine L’Engle captive les lecteurs
de tous âges depuis 1962. Grâce à l’audacieuse adaptation d’Ava DuVernay, une toute nouvelle
génération va tomber sous le charme de ce classique enchanteur.
La réalisatrice déclare : « Meg
Murry est une jeune fille imparfaite qui se lance dans une aventure
fantastique, non pas pour devenir parfaite mais pour apprendre à s’accepter
telle qu’elle est, avec ses qualités comme ses défauts. À ses côtés, nous
explorons des thèmes qui nous concernent tous, qu’importe d’où l’on vient, à
quoi on ressemble ou ce en quoi nous croyons. Nous sommes tous tiraillés entre
l’amour et la haine, l’ombre et la lumière. C’est le fondement même de notre
humanité, quelque chose d’universel. C’est à la fois notre faiblesse et notre
force. »
Pour l’actrice Storm Reid,
le message principal du film est celui de l’indulgence envers soi-même. Elle
déclare : « C’est normal de connaître
des hauts et des bas. C’est même ce qui fait de nous des êtres humains. Mais il
est important de faire ce que l’on aime et de ne jamais laisser personne nous
dire qu’on ne peut pas accomplir quelque chose. »
Le producteur Jim Whitaker
ajoute : « Ce que j’aime
particulièrement dans ce film, c’est qu’il illustre visuellement le combat
entre la lumière et les ténèbres, auquel il apporte un contexte émotionnel à
travers le cheminement de Meg, un être humain plutôt sombre au début de cette
histoire, mais qui se révèle finalement lumineux et fort. »
Le concept de l’ombre et la lumière représente bien plus que le simple
combat du bien contre du mal. Il symbolise le quant-à-soi par opposition à
l’action, le courage par opposition à la lâcheté, l’individualité par
opposition au conformisme et bien d’autres idées fondamentales très pertinentes
dans la société moderne.
Jim Whitaker conclut : « L’extraordinaire peut souvent sembler ordinaire. Mais le périple
de Meg Murry nous prouve qu’il est possible de faire triompher la lumière sur
les ténèbres, et de proposer ainsi au monde ce qu’il y a de meilleur en
nous. »