jeudi 28 juillet 2016

NERVE


Thriller/Efficace pour délivrer son message très clair

Réalisé par Ariel Schulman et Henry Joost
Avec Emma Roberts, Dave Franco, Juliette Lewis, Samira Wiley, Kimiko Glenn, Emily Meade, Jonny Beauchamp, Machine Gun Kelly...

Long-métrage Américain
Durée: 01h36mn
Année de production: 2016
Distributeur: Metropolitan FilmExport 

Date de sortie sur les écrans américains : 27 juillet 2016
Date de sortie sur nos écrans : 24 août 2016


Résumé : En participant à Nerve, un jeu qui diffuse en direct sur Internet des défis filmés, Vee et Ian décident de s’associer pour relever des challenges de plus en plus risqués et gagner toujours plus d’argent.

Mais bientôt les deux « Joueurs » s’aperçoivent que leurs moindres mouvements sont manipulés par une communauté anonyme de « Voyeurs ». Le jeu vire au cauchemar. Impossible d’arrêter…

Bande annonce (VOSTFR)


Extrait (VOSTFR)


Lien vers l'application NERVE : http://www.playnerve.com/app/

Ce que j'en ai pensé : NERVE délivre un message précis et je trouve qu'il le fait bien. Les réalisateurs, Ariel Schulman, et Henry Joost, font un excellent travail pour rendre visuel le risque virtuel et ainsi permettre à tous les spectateurs de comprendre l'intrigue, résolument moderne et de notre temps, quelles que soient leurs connaissances sur les réseaux sociaux ou les jeux en ligne. Le scénario est malin car il aborde l'histoire par le biais d'une jeune femme sur la fin de l'adolescence qui est intelligente, plutôt bien dans ses baskets et qui n'est pas enfermée dans une vie virtuelle. Et pourtant elle se laisse prendre au jeu dont il est question dans le film. Donc il faut être méfiant, cela peut arriver à n'importe qui. Cela peut faire sourire et sembler simplet, mais toujours est-il que le film dénonce la manipulation de ce genre d'activité (manipulation d’ailleurs commune à tous les engagements qui finissent pas impacter le libre arbitre et par rendre prisonnier).
Malgré de petites longueurs et une sous intrigue sur l’amitié adolescente qui manque d’originalité, NERVE maintient bien l’attention du spectateur. Nous nous retrouvons à la place des voyeurs et nous assistons aux prises de risque inconsidérées des jeunes participants. Les réalisateurs utilisent parfois des images choquantes pour appuyer leur argument et cela fait mouche. La prise de conscience est au cœur de l’histoire. Jusqu'où les personnages, voyeurs et acteurs, sont-ils prêts à aller et pour quelles raisons finalement ?

Emma Roberts est impeccable dans le rôle de Vee Delmonico, cette jeune femme qui se laisse entraîner volontairement, mais sans penser qu’elle va se laisser prendre au piège. Emma Roberts sait faire ressortir une vulnérabilité ainsi qu'une certaine force de caractère chez son personnage.



Dave Franco, dans le rôle de Ian, sait très bien jouer le jeune homme vraiment sympathique et craquant tout en laissant la possibilité du doute sur ses intentions.



Emily Meade, dans le rôle de Sydney, joue impeccablement l’adolescente paumée qui cherche à exister par tous les moyens.

Entre une réalisation qui explique habilement les dangers du virtuel et des acteurs très sympathiques, NERVE explore une thématique importante qui prouve encore et toujours que les jeunes sont seuls face à la toile et qu’ils doivent être conscients des risques. Je vous conseille NERVE car il est à la fois efficace et divertissant.









NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Tu es voyeur ou joueur ? C'est le choix que propose Nerve, jeu de téléréalité en ligne où des joueurs en mal de sensations fortes et motivés par l’appât du gain acceptent de relever des défis de plus en plus dangereux que leur lancent des "voyeurs" anonymes.

Tandis que des canulars au départ anodins deviennent de moins en moins innocents, les fans regardent le jeu en direct sur leurs Smartphones. Tiré du roman éponyme "Addict" de Jeanne Ryan, NERVE est à la fois un thriller au suspense insoutenable et une analyse au scalpel du pouvoir et de l'attrait des médias sociaux.

Les deux réalisateurs Henry Joost et Ariel Schulman, surtout connus pour CATFISH et la saga PARANORMAL ACTIVITY, signent ici un film d'aventure urbain trépidant nous faisant pénétrer dans l'univers des jeux en ligne et observer de près les comportements qu’ils suscitent.

"Notre premier film, CATFISH, a lancé un débat national autour d’Internet et de la notion d'identité", rappelle Joost. "Ici, le prétexte est le même : faire parler de la manière dont on communique à notre époque, notamment parmi les adolescents. Tout est possible sur Internet : on peut y faire des choses qu'on ne se permettrait pas dans la réalité".

Dans NERVE, Vee Delmonico (Emma Roberts), lycéenne de Staten Island, est mise au défi par sa meilleure amie de participer à ce jeu. Sa décision déclenche alors toute une série d'événements qui vont bouleverser son existence.

"Prenez une fille timide, demandez-lui de surfer sur Internet et elle est brusquement tentée de devenir quelqu'un qu'elle n'aurait jamais eu le courage d'être dans la vie réelle", raconte Schulman. "Un personnage du cyberespace la met au défi de se glisser dans la peau de quelqu'un d'autre, alors qu'elle n'en a pas forcément envie".

Vee tombe dans le terrier du Lapin blanc et passe de l'autre côté du miroir, vers une réalité plus sombre. "Savoir qu'un public vous regarde derrière son écran peut s'avérer un aphrodisiaque très puissant", reprend-il. "On se retrouve tout à coup à poster sur la Toile des photos de soi que l’on n'aurait jamais montrées à qui que ce soit et ça se retourne contre vous".

Le jeu fonctionne grâce à une application pour Smartphone, permettant aux joueurs potentiels de s'inscrire et de tenter leur chance instantanément. Se désabonner n'est pas aussi simple.

"Les voyeurs ont accès à vos données personnelles sur Facebook, Instagram, Snapchat, bref, à tout ce que vous utilisez", poursuit Joost. "Ils conçoivent des défis sur mesure à partir de ce qui vous effraie et vous inspire. Au début, c'est assez facile et bon enfant. Mais le jeu essaie de tester vos limites".

L'actrice Emma Roberts, dans le rôle de Vee, était prête à explorer le thème du jeu et de la face sombre d'Internet. "Les gens étalent leur vie sur Internet de nos jours", fait-elle remarquer. "Ce film met en lumière ce phénomène et le pousse à l'extrême".

Emma Roberts hésite désormais à utiliser Instagram, Twitter, voire les e-mails. "Rien n'est jamais vraiment confidentiel et le film part de ce postulat. Tout ce qu'on poste est susceptible d'être vu par n'importe qui, qu'on le veuille ou non".

Le scénario est tout à fait d'actualité : c'est ce qui a intéressé Dave Franco, qui incarne Ian, un autre joueur visiblement séduit par Vee.

"Le scénario évoque un phénomène propre à notre quotidien", dit-il. "Les gens ne sont plus les mêmes quand ils se cachent derrière leur écran d'ordinateur. Ils sont prêts à faire et dire des choses impensables dans la réalité".

Joost et Schulman ont entendu parler de NERVE par la productrice Allison Shearmur : celle-ci s'est dit à juste titre que leur connaissance des nouvelles technologies et de la culture des jeunes faisaient d'eux les metteurs en scène parfaits pour ce projet.

"Ce sont de jeunes réalisateurs qui ont beaucoup à dire sur leur génération", constate-t-elle. "Leur façon de raconter les histoires est d’actualité, authentique et inédite. Dans le film, la technologie est légèrement plus évoluée que dans notre réalité mais les thèmes et les situations sont, eux, bien contemporains".

D'après Franco, les réalisateurs signent des films qui proposent un point de vue singulier. "On ne s'attend jamais à ce qu'ils font", insiste-t-il. "Tous les aspects de ce film sont galvanisants : les décors, l'histoire et les personnages fonctionnent vraiment bien. Ça ne va pas seulement intéresser les jeunes. Le film est d'une grande densité et donnera matière à réflexion".

Chaque partie du jeu dure 24 heures – et pas une de plus. Un vainqueur est ensuite déclaré et une nouvelle partie démarre avec de nouveaux joueurs. "Le film pose aux spectateurs la même question que Vee se pose", reprend Schulman.

"Êtes-vous voyeur ou joueur ? Pas seulement dans le cadre du jeu mais dans la vie", développe-t-il. "Vee a toujours été une fille sage mais Nerve la pousse à prendre des risques, ce qui peut s'avérer très dangereux. En jouant, on risque de se faire mal ou bien de gagner, de devenir célèbre et de remporter beaucoup d'argent. On peut choisir l'option la plus facile ou prendre des risques. Tout dépend de vous".

L'aventure de Vee commence comme un conte de Cendrillon explosif. "Elle rencontre un inconnu incroyablement beau et sexy", explique Allison Shearmur. "Elle se rend dans le grand magasin de luxe Bergdorf Goodman où elle doit essayer une robe qui vaut plusieurs milliers de dollars".

"Elle roule dans les rues de New York à l’arrière d'une moto trafiquée et devient une icône comme elle a dû seulement en rêver du fond de son appartement de Staten Island", poursuit-elle. "La situation devient plus dangereuse quand elle se met à poser les questions que tout spectateur se pose, du genre 'Qui est vraiment ce type ?'"

D'après la productrice, le plus inquiétant dans ce jeu, c'est sans doute qu'il y a plus d'un ennemi : la menace vient des voyeurs anonymes et connectés.

"Le jeu est d’abord léger et tourne autour de l’accomplissement des désirs avant de devenir menaçant et dangereux. Telle une foule en furie pendant un combat de gladiateurs, la férocité des spectateurs devient très dérangeante", dit-elle encore.

Les réalisateurs ont puisé dans des sources inhabituelles – comme des vidéos amateurs sur YouTube – pour trouver leur inspiration et donner à NERVE son rythme et son énergie. "Le maître mot pour faire ce film a été de s’amuser", note Joost. "On voulait aussi qu’il se déroule vraiment à New York, que l’on ne voit plus autant qu’on le voudrait au cinéma. C’est animé, dynamique et exaltant. C’est un film d’action qui se passe dans l’univers des Go-Pro et des vidéos tournées avec un iPhone. Comme il s’agit d'ados se lançant des défis, on s’est servi d’Internet pour avoir des idées et on en a trouvé d’incroyables qu’on a ensuite essayé de réutiliser".

Il reconnaît également que restituer le côté instantané d’une vidéo YouTube dans le contexte d’un long métrage de fiction a représenté un vrai défi. "C’est en partie une affaire d'axes de caméra et de montage. Mais il s’agit surtout de conserver la dimension viscérale des situations et de mettre le public dans la peau du joueur. Quand Dave Franco est sur sa moto, on a l’impression d’être aux commandes, avec Emma Roberts à l’arrière. Pour autant, le spectateur est aussi la personne dans la rue qui les voit passer : il faut qu'il ressente ce qui se passe dans une scène mais quand c'est l'acteur qui la filme avec une toute petite caméra, on a la pression pour ne pas tout faire rater".

Après le succès de CATFISH, Joost raconte qu'on leur demandait souvent, à lui et à Schulman, s’ils croyaient qu’Internet était foncièrement dangereux. "On répondait que non, et qu'Internet est en fait sans parti pris. Tout dépend de ce qu’on en fait", analyse-t-il. "Il peut s'agir d'un espace où l'on puise son inspiration et où l'on se retrouve en contact avec des gens qu'on n'aurait pas rencontrés sans ça. Ça peut inciter à devenir meilleur. Ou bien ça réveille votre part d'ombre. Et au bout du compte, c’est une question de responsabilité personnelle".

QUE LA PARTIE COMMENCE

Vee Delmonico rêve de quitter Staten Island pour intégrer une école d’art du sud de la Californie mais elle craint de décevoir sa mère surprotectrice. "Au début du film, elle n’a pas le courage de sauter le pas", précise Schulman. "Et c’est la nature profonde de son personnage. Emma l’incarne parfaitement : elle veut être le centre d’attention mais elle sait très bien jouer les timides. Une fois que Vee commence à prendre confiance en elle, Emma devient une vraie héroïne de film d'action. Et elle est si belle que c’est toujours un plaisir de la filmer".

Sur l'ensemble des scénarios qu'elle avait lus récemment, l’actrice se souvient que NERVE était sorti du lot. "Il réunissait tous les ingrédients des films que j’aime regarder : beaucoup d’action, une histoire d’amour, de l’amitié et le contexte de New York. Je trouve que cette ville possède beaucoup de charme au cinéma. Après avoir lu le scénario, j’avais l’impression que c’était un projet à part et je voulais y participer".

Quand Emma Roberts a rencontré les deux réalisateurs pour parler du film, elle a été impressionnée par leur professionnalisme, surtout en matière d'innovations visuelles. "Ils m’ont montré un livre dans lequel ils avaient réuni des photos qu’ils associaient au style et à l’atmosphère du film", se souvient-elle. "Je trouvais qu’ils avaient cerné New York comme un personnage à part entière et d’une façon totalement inédite. Visuellement, ils sont formidablement inventifs. Ils se sont vraiment souciés des moindres détails, des coiffures aux tenues en passant par les plans et les dialogues. Ils ont réussi à me communiquer leur passion pour le projet".

La comédienne n'avait encore jamais travaillé avec deux réalisateurs et serait ravie de réitérer l'expérience. "Henry et Ariel sont fantastiques", dit-elle. "C’est génial d’échanger des idées avec eux. Ils ont chacun une approche différente tout en étant sur la même longueur d’ondes. Ils se comprennent parfaitement".

Les réalisateurs avouent avoir poussé l'actrice à se dépasser pour ce rôle et c’est ce qu’elle a fait. "Emma cherchait un projet qui représente un défi sur le plan physique et émotionnel", souligne Schulman. "Elle a trouvé très stimulant de traverser un grand magasin en courant en sous-vêtements au milieu de centaines de gens. Et elle a dû rapper sur un morceau de Wu-Tang Clan pendant qu’elle se faisait tatouer par The Fat Jew, une célébrité du Web. Ça ne ressemblait en rien à ses habitudes".

Shearmur explique que le public va découvrir une toute nouvelle facette de l’actrice. "C’est sensationnel d’observer l'évanescente et intellectuelle Emma se métamorphoser en vraie force de la nature. Si les gens s’attendaient à ce que Vee sorte indemne de sa troisième grande épreuve, ça aurait beaucoup moins de piquant".

Le premier défi de Vee est d’embrasser un parfait étranger, qui se trouve être lui aussi un joueur de Nerve. Lorsque Vee et Ian (Dave Franco) font connaissance, la rencontre ressemble à un rendez-vous arrangé mais elle est électrique : les observateurs en ligne exigent ensuite qu’ils affrontent les épreuves suivantes en équipe. Grâce à l'interprétation de Franco, on s’attache sincèrement à Ian, ce qui donne un tour inattendu à son personnage de mauvais garçon.

"Jusqu’à présent, j’ai surtout joué dans des comédies", rappelle-t-il. "Ce rôle est un petit peu plus sérieux même s’il n’est pas dénué d’humour. En fait, ce film est une histoire d’amour inhabituelle. La trame en arrière-plan est dense et rend cette relation amoureuse compliquée. C’est aussi assez sombre et dur".

Mais Ian cache un secret lié à sa vie passée qu'il ne veut pas révéler à Vee : "Tous ceux qui jouent à Nerve ont un secret", explique Joost. "Ils cherchent à dissimuler leur manque d'assurance et les erreurs qu'ils ont commises par le passé et ils espèrent qu'un coup de chance va tout réparer".

Ian participe à ce jeu pour des raisons qu'il ne veut ou ne peut s'avouer : il a une idée fixe. "Quand il rencontre cette fille, il est immédiatement attiré par elle mais son obsession l'emporte. Au fur et à mesure que le film évolue, il s'attache de plus en plus à elle et prend conscience qu'il ne veut pas qu'il lui arrive quoi que ce soit", commente Franco.

En tant que joueur, les défis de Ian impliquent souvent sa moto, que Franco a dû apprendre à piloter pour le film : "Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour m'initier, et c'était terrifiant mais aussi très amusant. Je ne l'ai jamais conduite sur la route mais quand je roulais dans un parking vide, je me sentais comme Evel Knievel [célèbre cascadeur américain, NdT.]", raconte-t-il.

Plus effrayant encore pour Franco : la toute première séquence de Ian, dans laquelle son défi consiste à une sérénade à une jeune femme, Vee. "C'est la scène pour laquelle j'ai été le plus anxieux car je ne chante pas très bien", admet Franco. "J'ai décidé que ça pourrait être charmant si le personnage se donnait à fond même s'il ne chante pas très juste, et du coup c'est ce que j'ai fait. C'est une scène minutieusement chorégraphiée et amusante à regarder et j'espère vraiment que je n'aurais jamais plus à chanter devant la caméra !"

Emma Roberts et Franco se sont rencontrés il y a cinq ans en tournant un vidéo clip. Leur affection sincère et le respect qu'ils ont l'un pour l'autre se retrouvent clairement à l'écran. "On s'est tout de suite mis au travail sans qu'il y ait de gêne ou de temps d'adaptation pour apprendre à se connaître", explique l'acteur. "Emma a vraiment les pieds sur terre, et elle est authentique. Elle a aussi très bon goût et elle sait me dire quand quelque chose fonctionne, et c'est tout ce dont j'ai besoin. J'espère qu'on voit cette alchimie naturelle dans le film".

L'acteur admire la carrière de Joost et Schulman depuis un certain temps : "Leur sens de l'esthétique est impressionnant. Même pour les scènes qui ne nécessitent que du dialogue, on se sent comme dans un film d'action grâce à la façon dont ils se servent de la caméra. Ils ne versent jamais dans le cliché et offrent aux spectateurs un spectacle auquel ils ne s'attendent pas du tout. Ils ont réalisé un film qui s'adresse à un public bien plus large que les seuls adolescents", commente-t-il.

Emily Meade incarne Sydney, la meilleure amie pleine d'entrain de Vee. L'actrice confie que le scénario lui a immédiatement plu : "Je me suis retrouvée à me soucier vraiment de ce qui allait arriver aux personnages. Le scénario ménage émotion, suspense et humour, et les personnages sont complexes et extrêmement bien écrits. Et le jeu en vaut la chandelle, ce qui est assez rare à trouver dans un script. Je me suis investie à fond lors de la lecture : j'ai ri et je me suis vraiment amusée et donc je ne peux qu'imaginer que ce sera un film vraiment génial à regarder".

Selon Schulman, Emily Meade est l'une des meilleures jeunes actrices de sa génération : "Elle dégage une sensualité assez libérée, c'est une excellente actrice et elle sait improviser. Elle investit le personnage de Sydney avec une confiance en elle pleinement assumée."

Emily Meade et Emma Roberts ont partagé l'affiche du film à suspense TWELVE en 2010 et sont amies depuis : "J'ai forgé un vrai lien avec Emma", dit-elle. "Je pense que dans la vie nous sommes totalement différentes de nos personnages et on s'est éclatées à jouer à être les meilleures amies dans une toute nouvelle perspective".

En revanche, Emily Meade insiste pour expliquer que Miles Heizer, qui campe le bienveillant et modeste ami de Vee, Tommy, est pareil dans la vie : "Tout le monde craque pour lui", ajoute-t-elle. "C'est le garçon le plus sincère, intelligent et adorable qui soit. Il a eu 21 ans sur le plateau et on a fêté son anniversaire en organisant un gigantesque karaoké".

Tommy et Vee sont amis depuis toujours mais il a un faible pour elle, ce qui n'est un secret pour personne. "Il ne veut pas qu'elle se mette à jouer", raconte Joost. "C'est trop dangereux. Et il ne veut pas la voir sortir avec quelqu'un d'autre. Miles joue ce rôle tout en nuances et avec humour : on ne s'est rendu compte qu'il était drôle à ce point qu'au moment du montage. Il était tout le temps-là sous notre nez et il jouait en sourdine son génie comique. Sans le vouloir et en douce, il attire les projecteurs, et le public l’aime, c'est sûr".

Heizer, l’une des vedettes de la série télévisée PARENTHOOD, reconnaît que ce film fait écho à un phénomène vraiment important dans notre culture contemporaine. "Le film parle du mauvais côté de l'anonymat sur Internet. Il s’y passe des choses épouvantables mais cela encourage une forme d'irresponsabilité puisqu'on est anonyme. C'est fou de devenir aussi insensible", commente-t-il.

Hacker débutant, Tommy aide Vee et Sydney à échafauder un plan pour combattre le jeu quand la situation commence à leur échapper. Heizer a mené des recherches sur ce versant opaque d'Internet pour les besoins du film : "J'ai rencontré des gens qui m'ont expliqué ce qu’est le hacking et la face cachée ou invisible d’Internet. Tout y est anonyme et il s'y passe vraiment des horreurs. On peut faire ce qu'on veut et on ne peut remonter à votre adresse IP", raconte l'acteur.

Un soir, la mère de Vee, Nancy (Juliette Lewis) se rend compte que sa fille est perturbée : "On savait que le personnage de Nancy nécessitait complexité, compassion et sincérité qu'on ne pouvait trouver que chez Juliette", déclare Allison Shearmur.

Selon Schulman, Juliette Lewis, qui a connu ses premiers succès notamment grâce à des rôles d'adolescente rebelle, a trouvé ironique de tenir cette-fois-ci le rôle de la mère : "Elle trouvait hilarant de s'être fait connaître pour des rôles de jeune punk et de camper à son tour la mère sévère d'une autre jeune insoumise".

"C'est une légende", ajoute Joost. "Et comme on se souvient d'elle dans des films comme TUEURS NÉS, ça la rend encore plus crédible en mère un peu dingue. Quand elle retrouve ce trait de personnalité chez sa fille, elle a envie de la protéger".

Quand les défis deviennent plus complexes, Vee se met à se demander en qui elle peut encore avoir confiance. C'est tout particulièrement le cas lorsqu'un joueur menaçant nommé Ty devient leur principal adversaire du jeu, à elle et Ian. Colson Baker, alias le rappeur Machine Gun Kelly, apporte un charisme explosif à ce rôle. "Ce type est une star", déclare Schulman qui a également collaboré avec l'artiste sur VIRAL, film d'horreur réalisé en collaboration avec Joost. "C'est un rappeur de talent et un excellent acteur. Il sait s'adresser à une foule comme s'il était sur scène devant 50 000 fans. Il donne à son personnage un peu cinglé un côté 'street' qui nous convient tout à fait".

Les réalisateurs ont aussi intégré une série d'apparitions de vedettes de l'Internet, dont l'humoriste Josh "The Fat Jew" Ostrovski, la star du site Vine Arielle Vandenberg, le vidéaste YouTube Casey Nestat et l'artiste en ligne Chloe Wise. "Le film parle d'Internet et de l'avènement des personnalités des réseaux sociaux : il semblait donc logique d'y diriger quelques-unes de nos vedettes préférées", commente Schulman.

"On surveillait Instagram à la recherche d'acteurs aux profils atypiques. Cela a permis d'injecter beaucoup d'énergie et d'authenticité au film et collaborer avec tous ces gens a été génial", ajoute Joost.

DEBOUT TOUTE LA NUIT !

New-yorkais de souche, Joost et Schulman ont su dès le départ que NERVE ne pourrait être tourné que dans leur ville d'origine. "J'en ai assez de regarder des films qui sont censés se dérouler à New York mais qui n'y sont pas tournés", commente Joost. "Il y a une énergie très particulière dans cette ville qui se perd. J'ai l'impression qu'Ariel et moi avons passé notre vie à effectuer des repérages dans la ville de New York et qu'on a enfin pu faire bon usage des tonnes d'images gravées dans nos mémoires visuelles".

Le tandem a réalisé une bande-démo composée d'images de films classiques se déroulant à New York pour illustrer leur vision aux producteurs. "C'était une lettre d'amour à la ville liée aux moments les plus importants du film", analyse Allison Shearmur. "Ils nous ont convaincus de ne filmer que sur place. Tourner à New York est excitant : quand on essaie de fermer une rue et que les habitants font tout sauf éviter le lieu du tournage, ça accentue ce sentiment d'énergie frénétique".

Pour ajouter à cette authenticité, les réalisateurs ont demandé aux acteurs de relever de vrais défis : ils les ont ainsi lâchés dans la ville et laissés improviser : "On a emmené Emily à Times Square, on lui a donné un micro et elle est allée se balader en parlant aux gens", se souvient Schulman. "Ça fait tellement plaisir de sortir des cadres stricts d'un tournage et de sentir qu'on se fond dans la ville. Il y a une énergie folle qui s'en dégage, et quand on est acteur, comme Emily qui est prête à tout, il se produit des événements franchement amusants qu'on ne peut prévoir à l'avance".

C'est dans le même esprit que le rendu de l'action a été voulu aussi réaliste que possible. "Il s'agit par exemple de faire monter Emma Roberts à l'arrière de la moto et de faire marcher James Franco le long d’une grue", raconte Joost. "Même si ce n'était qu'à 6 mètres du sol, il l'a fait et il a vraiment eu ce sentiment de vertige. C'est ce que nous avons essayé de restituer : ce frisson d'authenticité".

Le chef cascadeur Stephen Pope se souvient de la façon dont il a élaboré certains des défis les plus périlleux du film : "On a surfé sur Internet, en regardant les choses les plus audacieuses et dingues que les gens aient pu faire. On ne voulait pas répéter ce qui a déjà été fait et donc nous avons mis notre touche personnelle à tout ce qu'on voit dans le film".

L’une des scènes les plus exaltantes est la folle chevauchée de Ian à moto le long de Park Avenue, alors qu'il porte un casque à la visière obstruée. "Comment vont-ils garder l’équilibre ? Et s'en sortir avec la circulation et les feux de signalisation ? Ça rend la scène beaucoup plus intense", déclare Pope. "Et la séquence se termine à Grand Central Station où il y a toujours beaucoup de circulation : il a donc été problématique de tout régler pour tourner cette séquence. Ça a été difficile mais le résultat est à la hauteur de nos attentes".

Emma Roberts confie qu'elle n'oubliera jamais ces nuits de tournage : "J'ai vécu quelque chose de vraiment surréaliste quand j'étais à l'arrière de la moto avec Dave. On avait Times Square face à nous, on était sur une moto à 4h du matin et je lui ai dit 'on ne va jamais revivre un truc pareil !'"

En dépit de tous ces moments de bravoure et de suspense, NERVE est aussi un récit initiatique qui entend nous alerter sur les méfaits potentiels d'Internet, en particulier chez les jeunes. Si ce jeu existait vraiment, les producteurs sont persuadés qu'il deviendrait immédiatement très populaire en dépit des dangers – ou peut-être justement à cause d'eux. "Si ce jeu devenait disponible sur l'App Store ou à travers un lien vers le Web invisible, beaucoup de gens s'y inscriraient", déclare Schuman. "Tout à coup, des centaines d'ados se mettraient à diffuser en direct depuis leurs téléphones leurs défis plus dangereux les uns que leurs autres. J'espère que ce film permettra aux parents et à leurs enfants de discuter de la pression qu'on peut subir de la part de ses camarades et du désir d'émulation".

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