mercredi 27 juillet 2016

DANS LE NOIR


Épouvante-horreur/Efficace, il donne envie de garder les lumières allumées...

Réalisé par David F. Sandberg
Avec Teresa Palmer, Maria Bello, Alicia Vela-Bailey, Billy Burke, Gabriel Bateman, Emily Alyn Lind...

Long-métrage Américain
Titre original : Lights Out 
Durée: 01h21mn
Année de production: 2016
Distributeur: Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans britanniques : 19 août 2016
Date de sortie sur nos écrans : 24 août 2016


Résumé : Une famille en proie à une mystérieuse créature qui ne vit que dans le noir.

Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir. Mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines. Désormais, c'est au tour de son petit frère Martin d'être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison. Car une créature terrifiante, mystérieusement liée à leur mère Sophie, rôde de nouveau dans la maison familiale. Cherchant à découvrir la vérité, Rebecca comprend que le danger est imminent… Surtout dans le noir.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : La scène d'introduction du film est particulièrement efficace pour nous mettre tout de suite à l'aise avec l'entité maléfique du scénario ! Une fois la flippe installée, le scénario déroule son histoire. Au fond, cette dernière n'est pas forcément super originale, mais le réalisateur, David F. Sandberg, gère très habilement la mise en scène autour de la créature terrifiante décidée à pourrir les nuits de la famille victime de son attention dans le film. J'ai eu mon lot de sursauts et de 'Il va se passer un truc ! Ha non. Ha si, arrgghh !'.
Plus qu'avec de l'horreur pure, c'est avec la peur du noir que le réalisateur cherche à nous épouvanter et il réussit sa mission avec brio. Ce long-métrage s'inspire d'un court-métrage de moins de 3 minutes, cela se ressent au niveau du scénario. Il n'y a pas une intensité permanente, certaines scènes servant à habiller l'histoire. Et puis, on voit un peu venir la fin. Mais quand la créature est présente, la tension monte et l'angoisse pointe son nez systématiquement.
J'ai bien aimé le fait qu'on ait des explications. Si au départ, on ne comprend pas trop de quoi il retourne, le pourquoi nous est révélé au fur et à mesure de l'avancement du film. Il y a suffisamment d'informations pour que l'intrigue se mette en place correctement. L'inexplicable ne peut pas non plus être expliqué totalement, c'est ce qui fait l'intérêt de ce genre de film.

Teresa Palmer interprète Rebecca, une jeune femme qui a cherché à fuir des problèmes qui ont fini par la rattraper.



Maria Bello interprète Sophie, la mère de famille, paumée, fragile, elle laisse ses problèmes envahir sa maison.


Gabriel Bateman interprète Martin, un petit garçon qui voudrait bien pouvoir dormir la nuit au lieu de se faire chasser par l'horrible chose qui se planque dans le noir.



Alexander DiPersia, interprète Bret, un jeune homme qui aime Rebecca et décide de faire face, avec elle, aux phénomènes étranges qui perturbent sa famille.



Tous les acteurs participent activement à nous faire croire à la présence de l'entité maléfique et ils sont tout à fait convaincants.

DANS LE NOIR fait partie de ces petits films d'épouvante qui se débrouille pour titiller la nervosité du spectateur habilement. Si vous aimez stresser et sursauter, je vous le conseille. Oserez-vous encore éteindre la lumière le soir après avoir vu le film ? Vous n'avez qu'un seul moyen de le savoir...


NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Tout le monde a peur du noir.Et c'est ça qui la nourrit.
Qu'il s'éclaire à l'aide de torches ou de LED, de bougies ou de réverbères, d'enseignes lumineuses, de néons ou de flammes, l’homme, depuis qu’il est sur Terre, a toujours cherché à échapper à l’obscurité rampante et aux créatures effroyables qu’elle dissimule.

"Tout le monde a peur du noir", affirme le producteur James Wan, maître du cinéma d’horreur et du thriller. "Enfant, on a tous cru qu'un monstre se cachait dans le placard ou sous le lit et c'est quelque chose qu'on n'a jamais oublié. C’est une peur universelle. Ce film joue sur ce simple postulat et c'est ça qui est à la fois génial et drôle".  Mais au-delà de la peur et des pressentiments, que ferait-on si une créature maléfique était vraiment tapie dans l'ombre ? Un être dont l’existence même dépendait de l'obscurité et puisait sa force de notre terreur ? Notre seule défense serait alors de lui opposer une source de lumière rassurante : nous serions entièrement tributaires d’un interrupteur, de l'électricité d'un plafonnier, ou des piles d'une lampe de poche.

Tu la vois. Clic. Tu la vois plus.
Tu la vois. Clic. Tu la vois plus.
Et puis elle est juste devant toi. Tendant vers toi ses doigts calcinés, son souffle sur ton visage…
Attention !

"Les gens ont sûrement peur du noir depuis la nuit des temps", déclare le réalisateur David F. Sandberg. "C’est un phénomène que je ressens au plus profond de moi. Du coup, plutôt que de nier cette sensation, on est parti du principe suivant : 'J'avais raison d’avoir peur, parce qu’il y a bel et bien quelque chose dans l'ombre'. On s’est servi de cette peur pour en faire un monstre".

Et cette créature a un nom : Diana.

S’il fait ses débuts au cinéma avec DANS LE NOIR, Sandberg a déjà écrit et réalisé des courts métrages aux titres délicieusement pervers tels que CLOSET SPACE [jeu de mots avec "espace clos" et "placard", NdT.] et ATTIC PANIC ["panique au grenier", NdT.]. D'où l’enthousiasme de ses nombreux fans s’attendant, avec ce premier long métrage, à être totalement terrifiés. DANS LE NOIR est en effet le prolongement d’un de ses tout derniers courts métrages d’horreur éponyme : la qualité et l'efficacité de ce petit bijou à glacer les sangs n'ont pas tardé à susciter l’attention d’Hollywood sur ce jeune cinéaste suédois.

"Je me souviens de l’avoir regardé en me disant : 'c’est fantastique, c’est vraiment génial, et c’est le genre de truc que je faisais quand je n’étais encore moi-même qu’un jeune réalisateur' ", reconnaît Wan.

"Ça fait environ un an que David a tourné ce court dans son appartement en Suède avant de le poster sur les réseaux sociaux, où il a commencé à créer le buzz", raconte le producteur Lawrence Grey. "C’était incroyablement puissant et effrayant. Je vois beaucoup de films mais celui-ci sortait vraiment du lot. Il a été visionné près de 100 millions de fois, si bien que je n’ai pas été le seul à éprouver ça".

"J’ai contacté David et on a parlé de faire un film ensemble et on a envisagé qui seraient les meilleurs collaborateurs", poursuit Grey. "Mes favoris étaient Eric Heisserer, scénariste phénoménal qui a écrit le script et produit le film, et James Wan, type impressionnant débordant d’énergie créatrice. L’idée leur a beaucoup plu à tous les deux. Du coup, on tenait une équipe de rêve dès le début".

Auteur de DESTINATION FINALE 5 et d'un remake de FREDDY : LES GRIFFES DE LA NUIT, Heisserer qualifie le court métrage de Sandberg d'"oeuvre cinématographique remarquable qui a marqué mon subconscient et a tout simplement réveillé mes peurs enfantines de façon viscérale, comme ça a été le cas pour tant de spectateurs du monde entier. Je pense que c’est un vestige de nos lointains ancêtres : tout ce qui se déplace dans l’obscurité est un prédateur. On a exploré cette idée dans un long-métrage centré sur Diana et ce qu’elle incarne".

Il ne s'agissait pas de se contenter de développer le court métrage sous forme de long métrage mais de s'en inspirer pour créer un démon avec son propre état d'esprit et ses sombres desseins. "On a bâti toute une mythologie autour de ce personnage", explique le scénariste. "David a élaboré des scènes d’épouvante clés tandis que j’ai rebondi sur ça pour travailler sur les jeux d’ombre et de lumière de façon inédite et innovante. Il était crucial que la figure de Diana fonctionne parfaitement".

Autre élément important : restituer la manière dont Sandberg parvient à terrifier le spectateur, née de la passion du réalisateur et de sa perspicacité, tout en ponctuant des touches d’humour inattendues que les fans de film d’horreur affectionnent. "C’est primordial d'avoir à ses côtés un réalisateur qui sait construire des scènes d’horreur et faire monter la tension et le suspense", souligne Wan, heureux de donner leur chance à de nouveaux talents. "En tant que producteur, et grâce à mon expérience du genre, je sais qu’on doit être là pour fournir les bons outils au metteur en scène, mais on voulait laisser David libre de faire le film qu’il souhaitait. C’est son fil, marqué par sa vision personnelle, et il a accompli un travail remarquable".

"C’était fabuleux de bénéficier de l’expertise de James", pointe le réalisateur. "Il a apporté pas mal de trouvailles précieuses au projet. En plus, il débordait d’idées et d’enthousiasme : c’était génial de l’avoir à nos côtés".

Creusant l'histoire ensemble, Sandberg, Heisserer et Grey ont imaginé le mode opératoire d’une créature qui ne se manifeste que dans le noir et qui cherche à détruire quiconque se trouve sur son chemin. Ainsi, une fois étoffé, le scénario a gagné encore en profondeur et en gravité : les personnages ne sont pas simplement des victimes mais plutôt des êtres bien réels auxquels le public peut s’identifier et pour lesquels il peut éprouver de l’empathie.

Au début du film, Rebecca, le personnage central joué par Teresa Palmer, vit seule en ville, dans un appartement. Quand elle était jeune, et après le départ soudain de son père, Rebecca a tout simplement fui le domicile familial en raison de sa relation de plus en plus conflictuelle et explosive avec sa mère, Sophie : depuis, les deux femmes ne se parlent plus. Ce n’est que lorsque le demi-frère de Rebecca, Martin, âgé de 10 ans, commence à souffrir d’insomnie et à subir des phénomènes inquiétants que Rebecca revient chez elle, où elle ne s’est jamais sentie totalement à l’aise.

Sophie n’a pas changé. Elle est même pire qu’avant. Campée par Maria Bello, la mère de famille, qui souffrait autrefois de troubles mentaux, menace de retomber dans une dépression pour laquelle elle a séjourné en institut psychiatrique. Vivant désormais en véritable recluse dans la semi-pénombre des pièces qu’elle occupe, elle reste, aux yeux de sa fille, cette femme violente et la tyrannique que Rebecca a tenté de fuir des années auparavant. Plus étrange encore, Sophie semble communiquer avec une vieille amie d’enfance qu’elle appelle Diana : on entend parfois ses déplacements dans la maison, mais on ne la voit jamais vraiment car elle n'est qu’une silhouette dans l’obscurité.

"J’adore le cinéma d’horreur, et du coup ce projet m’a complètement emballée", annonce Teresa Palmer. "C’est terrifiant. Diana incarne nos pires cauchemars. C’est la créature la plus effrayante qui soit. On associe la peur à une force tapie dans le noir et rien n'est plus terrifiant qu'elle, de son apparence à sa manière d'entrer en contact avec les personnages. C'est un cauchemar à part entière".

Mais bien que le film évoque malaises et souffrances, il y est aussi question d’amour, ce qui à bien des égards exacerbe d’autant plus le danger pour les personnages. "En dehors des moments d’épouvante", ajoute-t-elle, "il s’agit d’un drame qui touche une famille totalement traumatisée par cette créature".

"Si on met de côté les scènes d’horreur et qu’on observe simplement les personnages", intervient Grey, "le film parle d'une mère de famille en souffrance et des conséquences dévastatrices de ses troubles sur ses proches. On voit alors que des êtres qui s’aiment s’éloignent les uns des autres. Quelles que soient les raisons pour lesquelles Rebecca est partie, les problèmes de sa mère y ont leur part de responsabilité. À présent, elle découvre que ses troubles cachaient peut-être un phénomène qu’elle ignorait, un phénomène surnaturel, foncièrement maléfique et incontrôlable. Quand Rebecca décide de protéger Martin, elle se retrouve à nouveau confrontée à ses terreurs d’enfant".

À la différence près "que lorsqu'on est jeune et que des phénomènes étranges se produisent, personne ne vous prend au sérieux", fait remarquer le réalisateur. "Personne ne vous croit".
"Le spectateur peut projeter ce qu'il veut sur Diana", suggère Maria Bello. "Elle évolue dans l’ombre et se montre si insaisissable qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre de sa part. Je pense que les spectateurs vont bondir de leur siège, car c’est ce qui m’est arrivé en lisant le scénario. On ne sait jamais comment elle va se matérialiser ni à quel endroit. Elle vous prend par surprise quand on s’y attend le moins".

"Et des surprises, il va y en avoir", promet le réalisateur.

ACTEURS ET PERSONNAGES
Il y a une femme qui attend dans le noir.
Au premier abord, Rebecca semble être une jeune femme farouchement indépendante, intelligente, froide et dure, et constamment sur ses gardes. "On la voit comme une battante très sûre d'elle", affirme Grey, "mais au fil de l’histoire on la découvre sensible et pleine de compassion. En grandissant, Rebecca a connu des problèmes, du genre dont on ne parle pas".
"Par conséquent, elle a du mal à s’engager et elle rencontre pas mal de difficultés qu’elle essaie de gérer", ajoute le réalisateur, "car elle ne s’est jamais remise de son traumatisme d’enfance. Teresa Palmer est fabuleuse et restitue à merveille ces déchirements intérieurs dans son jeu. Ses émotions semblent bien réelles".

Rebecca n’a certainement pas prévu de retourner chez elle. Mais elle reçoit un appel de l'assistante sociale de l’école de son frère : en effet, Martin s’endort en classe. Et Rebecca se doute de ce qui le tient éveillé la nuit. Par le passé, elle essayait de rationaliser ce qu’elle vivait, en l'attribuant à des cauchemars et à une imagination fertile. Elle comprend à présent que ces phénomènes étaient sans doute bien réels puisque son frère en est aussi victime : si Martin est aux prises avec la même force démoniaque qui l’a forcée à quitter la maison à 16 ans, elle ne peut l'abandonner dans cette situation.

"J’apprécie la vitalité que conserve Rebecca malgré les obstacles qu’elle doit surmonter", note Teresa Palmer. "Elle est visiblement marquée par son passé mais elle fait preuve de détermination pour se battre et persévérer face à l’adversité quelle qu’elle soit. Fuir était la solution la plus facile quand elle était la seule concernée mais maintenant qu’elle doit protéger Martin, elle est prête à retourner dans la maison familiale et à affronter ce qui le tient sous son emprise, quoi que cela puisse être".

Heisserer décrit Martin, interprété par Gabriel Bateman alors âgé de 10 ans, comme un garçon "précoce et plus mûr que son âge. Il a dû grandir très vite, comprenant que sa mère est souffrante. Et quand elle tombe malade, la situation s'aggrave. En outre, il estime qu’elle cache dans leur maison une amie mystérieuse et puissante, et qu’elle ne veut pas de lui dans les parages".

"Il est conscient que sa mère ne va pas bien, il l’aime et se fait du souci pour elle", déclare le jeune acteur. "Il a aussi peur pour sa propre survie mais il essaie de ne pas le montrer à sa mère. Il tâche d’être fort et de faire preuve de maturité, et de prendre soin d’elle. Ça fait beaucoup pour quelqu’un de si jeune".

Entre les prises, le jeune acteur témoigne de la même maturité et de la même concentration que son personnage, ce qui n’a pas échappé à ses partenaires. "On a cherché parmi des milliers d’acteurs et il sortait largement du lot", souligne Grey, remarquant que c'est la manière dont Bateman a déjoué un piège pendant l’audition qui l'a convaincu. "Ces enfants avaient passé des semaines à répéter des répliques jusqu’à la perfection mais on voulait les déstabiliser. Du coup, David a pris une lampe-torche en disant, 'Imagine que c’est la tienne, que je te l’ai prise et que tu veux la récupérer'. On a testé ça sur un groupe de garçons et ils ont généralement adopté une attitude passive, alors que Gabriel, lui, n’arrêtait pas de taper David pour récupérer la lampe torche ! Il a fait preuve d’une férocité incroyable et c’est comme ça qu’on a su que quoi qu’on lui demanderait, il s’en sortirait très bien".

C’est ce que le réalisateur appelle un "exercice d’improvisation", conçu pour court-circuiter une réaction potentiellement surjouée ou répétée à tel point qu’elle manque de naturel, explique Sandberg. "Gabriel s’est tout simplement donné à fond et je voyais bien qu’il n’avait peur de rien et n’avait aucune inhibition. Or c’était ainsi qu’on se représentait Martin".

Jusqu’à présent, le père de Martin, Paul, était son allié dans la maison. Mais Diana a fait en sorte que la situation change et elle s’arrange pour que Martin se retrouve livré à lui-même.
Paul, campé par Billy Burke, est le second mari de Sophie : il est donc le père de Martin mais pas celui de Rebecca. "C’est un homme bienveillant et attentionné", précise Heisserer. "Il a conscience de l’état de Sophie et essaie de l’aider, ne comprenant pas que ses efforts ne font qu’irriter davantage Diana".

Le public fait la connaissance de Paul dès les premières minutes du film, à l’entrepôt de textile où il travaille. "Il tente désespérément de remédier aux difficultés qu'il rencontre sous son toit", développe Burke. "Il sent que sa femme se bat contre une force qui dépasse largement la dépression et il espère améliorer les choses et garder la famille soudée. C'est alors que son attention est attirée par un problème dans l’entrepôt juste avant de rentrer chez lui. Il croit avoir aperçu quelque chose dans l’obscurité..."

Par la suite, Martin est en plus grand danger encore et se tourne finalement vers sa demi-soeur qu’il connaît à peine. À son tour, Rebecca sollicite son petit ami, Bret. "Il est amoureux d’elle et, même si elle ne s'en rend pas encore compte, elle est aussi amoureuse de lui", révèle Grey. "C’est un garçon solide et fiable, et qui apporte une formidable dimension humaine à l’histoire".

Comme Rebecca, Bret (Alexander DiPersia) apparaît sous des dehors durs qui cachent une profonde douceur, raison pour laquelle il la perce si facilement à jour et qu’il reste à ses côtés, même si elle ne cesse de garder ses distances et refuse de s’attacher à lui. "Il a des tatouages, porte des chaînes et fait partie d’un groupe de métal mais c’est en fait un garçon honnête et fiable, même si Rebecca s’attend à ce qu’il la quitte d’un moment à l’autre", reconnaît Alexander DiPersia.

Sa loyauté va être durement mise à l’épreuve. N’ayant pas le même vécu traumatique que Rebecca et sa famille, Bret accorde peu de crédit à l'existence de créatures surnaturelles malveillantes. C’est ainsi qu’il fait un grand plongeon dans l’inconnu … et il ne va pas être déçu.
Grâce à la présence de Bret, le film prend par moments un ton humoristique bienvenu. "Je pense que ces scènes détendent l’atmosphère et permettent de relâcher la tension", signale l'acteur. "Ça fait du bien de voir ces deux jeunes gens faire ce que font tous les couples. L'un des deux veut prendre son temps, l'autre veut aller plus vite et passer la nuit sur place… Tous les ingrédients d'une histoire d'amour sont réunis".

Le réalisateur a choisi l’acteur non seulement pour son talent et son approche du rôle mais aussi pour la véritable complicité née entre Teresa Palmer et lui. "C’est un garçon adorable qui ne fonctionne pas selon le schéma éprouvé des films d’horreur", analyse Sandberg. "On pourrait se dire, 'C'est le personnage du petit ami, il va mourir, c’est sûr'. Mais peut-être pas. À mon avis, le public va être de son côté et espérer qu'il s'en sorte grâce à son intelligence".
Il y a très longtemps de ça, j’avais une amie qui s’appelait Diana.
Un jour, il lui est arrivé quelque chose de terrible.
Quels que soient les événements, ils concernent Sophie. Elle incarne l’oeil du cyclone qui menace désormais sa famille. Mais contrairement au cœur d’une authentique tempête, Sophie n’est pas toujours épargnée par sa folie destructrice.

"Elle est dans tous ses états quand on la rencontre pour la première fois, et petit à petit ça empire", révèle Maria Bello, sous les traits de ce personnage perturbé. "Elle continue à perdre les pédales sans qu’on comprenne pourquoi. On ne comprend pas non plus la nature de ses rapports avec Diana ni ce que tout ça veut dire".

"Sophie a eu beaucoup de problèmes", concède Sandberg. "Elle a souffert de dépression, peut-être d'une forme de schizophrénie, et c’est un phénomène que je voulais explorer dans le film, car perdre la raison est sans doute la chose la plus terrifiante qui puisse nous arriver. Cela reflète notre façon d’appréhender le monde et c’est ce qui représente notre réalité. Du coup, si la frontière entre le réel et le surnaturel vole en éclat, la situation peut vraiment dégénérer".

Reste la question de savoir si Sophie est de mèche avec l’énigmatique et dangereuse Diana, ou simplement sa prisonnière. A-t-elle Diana sous sa coupe ou est-ce l'inverse ?

"Maria est l’une des plus grandes actrices de tous les temps", affirme Grey. "Sophie est un personnage exceptionnellement complexe, surtout du point de vue de son interprétation, car elle joue sur plusieurs registres. Elle semble imposer à ses proches cette terrible créature, alors qu'il est évident qu’elle les aime ; elle se bat contre ses propres démons mais son état est lié à un élément surnaturel. C'est donc un rôle comportant un grand nombre de nuances".
"Je l’admire beaucoup", déclare le réalisateur. "Maria possède un talent incroyable et s'est surpassée dans le rôle de Sophie. Sa relation à Gabriel et à Teresa, qui jouent ses enfants, semble tout à fait authentique".

Ironie du sort : c’est la destruction potentielle de cette cellule familiale qui pourrait en fin de compte faciliter les rapports entre mère et fille. "Sophie et Rebecca ont des relations tendues", souligne Heisserer. "Elles ont toutes les deux connu un profond traumatisme à l'époque où Rebecca ne comprenait pas ce qui se passait, rendant sa mère responsable de pas mal de choses. Maintenant qu’elle a grandi, elle éprouve plus d’empathie. Elle voit les choses différemment".

"Rebecca est un personnage fascinant", ajoute Maria Bello. "Au début, elle est drôle, indépendante et cool, mais elle prend aussi vraiment soin de son frère et de sa mère. Non qu’elle le veuille mais elle est simplement là pour eux, parce que c'est son devoir, et c’est sa vraie force".

Pendant ce temps, la Diana dont Rebecca se souvient est devenue plus forte elle aussi. Plus audacieuse, plus irascible et plus imprévisible. Diana est une silhouette noire comme l'ébène et dangereusement agile, qui les atteint dès que pointe l'obscurité. Elle semble ne plus se contenter de vivre dans l’ombre. Bien au contraire, elle veut faire en sorte que les ténèbres les enveloppent eux aussi…

"C’est le terrain sur lequel elle est puissante : elle les attire donc dans le noir par tous les moyens", argumente le réalisateur. "Elle les piège dans le sous-sol et plonge la maison dans le noir. Elle essaie de les amener dans un lieu où elle maîtrise totalement la situation".

"L'écriture du personnage de Diana n’a pas été simple", observe Heisserer. "Son existence tient à l’absence de lumière, si bien que quand il y a de la lumière, elle n’est pas seulement invisible mais inexistante. Par conséquent, si on croit l’apercevoir dans la lumière, on se trompe. Elle n’a pas de corps. Il existe donc des règles précises sur la façon dont on peut la révéler, sur les actes qu’elle peut commettre et il faut obéir à ces règles".

Plutôt que de recourir au numérique, les auteurs du film ont opté pour des effets pratiques, se reposant sur le maquillage, les prothèses, l’éclairage et le talent de l’actrice et cascadeuse Alicia Vela-Bailey pour incarner Diana. Selon eux, cette approche a généré un spectre à glacer les sangs qui se révèle bien plus troublant qu'une créature numérique.

"Quatre vingt quinze pour cent du temps, Diana n’est qu’une silhouette, ses gestes et ses déplacements sont donc d’autant plus importants", insiste le réalisateur.

"Alicia est étonnamment sportive", reprend Grey, en évoquant cette ancienne gymnaste professionnelle, dont les contorsions prêtent au personnage une posture à la fois humaine et étrangement animale. "Ses performances nous ont permis d’élaborer une Diana comme une entité rapide et extrêmement puissante physiquement, capable de se déplacer de façon inattendue : elle surgit du plafond comme une araignée ou rampe par terre. Dans une scène où elle se jette sur Martin qui recule brusquement dans la lumière, on a d’abord cru qu’il faudrait utiliser un effet visuel pour la faire disparaître mais Alice a réussi à s’évanouir assez rapidement pour faire croire qu’il y avait un trucage. Elle se volatilise simplement dans l’obscurité".

"Quand Alicia était en tenue complète et qu’on ajustait l’éclairage des décors pour qu’il soit faible, on pouvait se retrouver brusquement nez-à-nez avec elle et crier d’effroi 'Haaaa !' ", se rappelle Heisserer en riant.

Il n’est pas le seul à éprouver un tel effroi. Nombreux ont été les acteurs et les techniciens à bondir de peur en croisant Alicia Vela-Bailey grimée en Diana. "Elle me faisait parfois sursauter en plein milieu d’une scène", admet Maria Bello.

"Je ressentais le besoin de me débarrasser de cette énergie après une journée de tournage, car cette sensation était trop épouvantable", souligne Teresa Palmer.
Qui est là ?
Ceux qui ont vu les précédents films de Sandberg vont reconnaître un visage familier dans la scène d’ouverture. L’actrice suédoise Lotta Losten, épouse de Sandberg à la ville, a non seulement souvent tenu le rôle principal dans ses courts métrages mais les a aussi tous coécrits et coproduits.

L’actrice campe ici Esther, l’assistante de Paul, où elle assure la fermeture de l’entrepôt : elle passe ainsi parmi l'empilement inquiétant de mannequins mis au rebus qui suscitent déjà une ambiance irréelle. Tout comme elle, le spectateur est ébranlé la première fois qu’il aperçoit Diana, silhouette élancée et plus sombre que l’obscurité qui l'entoure.
"Esther éteint la lumière et pense voir quelque chose à l’autre bout de la pièce", raconte le réalisateur. "Quand elle rallume, la présence disparaît. Elle éteint à nouveau et elle revient. Et à chaque fois, elle se rapproche d’elle".

C'est à ce moment-là qu'on éprouve le sentiment désagréable que la partie va commencer : Esther suggère qu'il y a un problème dans l’entrepôt et que l’électricité est peut-être défectueuse." Elle n’est pas sûre de ce qu’elle voit ni même d’avoir vu quoi que ce soit", avance Lotta Losten," car la présence disparaît quand elle allume la lumière, et cela donne un avant-goût de ce qui va suivre".

Pour les auteurs du film, la participation de Lotta Losten au projet était une évidence : "C'était important qu'elle y tienne un rôle, car le succès du court-métrage est à porter à leur crédit à tous les deux", explique Lawrence Grey. "Les fans l'adorent et nous voulions un peu leur rendre hommage. De plus, des éléments de cette scène rappellent des détails de l'original même si cette fois ce n'est pas son personnage qui est en danger, mais Paul".

L'ESTHÉTIQUE ET L'ATMOSPHÈRE DU FILM

Désireux de réaliser un film aussi authentique et réaliste que possible, les auteurs ont tourné DANS LE NOIR presque entièrement en décors naturels dans le quartier de Highland Park, au nord-est de Los Angeles, et dans le centre-ville pour quelques scènes supplémentaires. Le tournage a réuni de nombreux talents qui avaient tous déjà travaillé sous la houlette du producteur James Wan, comme le directeur de la photographie Marc Spider, la chef-décoratrice Jennifer Spence, la chef-costumière Kristin M. Burke et la chef-maquilleuse Elenaor Sabaduquia.

Pendant la préparation, alors qu'on construisait les décors et chorégraphiait les cascades, Sandberg n'a pas pu s'empêcher d'établir une comparaison avec les méthodes de travail qu'il avait employées auparavant : "C'était surréaliste de voir tant de personnes s'affairer sur ce qui a commencé comme un court métrage de deux minutes trente, tourné avec les moyens du bord dans notre appartement, à Lotta et à moi", s'exclame-t-il. "Un an après, voilà des artistes qui peignaient des décors, des équipes de maquillage et d'effets visuels, et des types qui perçaient des trous au plafond… c'était dingue. C'était le rêve devenu réalité de tout jeune réalisateur".

Pour l'appartement de Rebecca, c'est une banque désaffectée, située dans la partie rénovée de North Figueroa sur l'Avenue 56 (connue dans le coin sous le nom de "Lower Fig"), qui a été choisie. L'intégralité du premier étage a été conçue comme un plateau de trois pièces servant de décors (parquet grinçant compris). C'était l'un des favoris de Jennifer Spence.

"Il s'agit d'une jeune femme qui cherche à se reconstruire après avoir quitté le domicile familial et à s'éloigner de sa mère. C'est un peu une rebelle", analyse la décoratrice. "C'est une artiste, ce qui me touche, et j'ai adoré concevoir son appartement. Je voulais imaginer un univers qui évoque son côté rock'n'roll et solitaire. Pourtant, dans un coin de sa cuisine, elle fait pousser des plantes. Même si le reste de l'appartement est assez brut de décoffrage, il y a un endroit qui révèle sa sensibilité qui la définit aussi".

Détail révélateur : l’enseigne lumineuse d’un salon de tatouage, fixée à la hauteur de sa fenêtre. Elle clignote sans cesse et éclaire ainsi Diana sous un angle terrifiant. "C'était une idée de James", déclare Sandberg. "La lumière s'éteint et on voit Diana accroupie dans l’encadrement de la porte. La lumière s'allume et elle a disparu ; elle s'éteint à nouveau et Diana est cette fois dans la chambre de Rebecca, se rapprochant chaque fois davantage".

Autre décor construit en dur : l'entrepôt où Paul rencontre l'entité maléfique. Il s'agit d'une ancienne fabrique de jeans située dans le quartier des artistes en centre-ville, le Downtown Arts District. C'est là que le directeur de la photographie Spicer et le chef éclairagiste Mike Ambrose ont mis en place des espaces éclairés de manière stratégique grâce auxquels Paul tente de se sauver en sautant de l'un à l'autre avant que Diana ne puisse l'attraper.

Dans un clin d'oeil aux fans, le département artistique a sculpté un moulage de la maquette du monstre original tiré du court de Sandberg et l'a placé sur une étagère du bureau de Paul.
Mais c'est la maison de Sophie qui marque le plus les esprits. Cet espace imposant se décline en plusieurs décors plus modestes, à l'instar du sous-sol par exemple. Située à proximité du site de l'appartement de Rebecca, cette vaste demeure a déjà été vue à l'écran, et notamment dans la saga OUIJA. Jennifer Spence, qui a défini une palette de couleurs dominée par des rouges profonds, déclare : "La maison est très impressionnante et correspond parfaitement à ce film. L'extérieur est assez abrupt avec des lignes géométriques, des matériaux durs et du ciment mais l'intérieur est morose, sombre et fragile, ce qui, au fond, brosse un portrait assez exact de Sophie. Sa vie est assez sombre et en réfléchissant à l'intérieur de sa maison, j'ai choisi de nombreuses antiquités qui vont non seulement avec l'époque de la maison mais indiquent aussi que Sophie s'accroche à des objets qui lui pèsent et l'accablent".

À l'inverse, elle fait remarquer que "la chambre de Martin est verte. Ce n’est pas un endroit sombre, car il reflète une vraie vitalité, entre les petites voitures, les jouets et les bandes dessinées. Et sa mère l'aime. Elle a bien réussi sa chambre parce que c'est un espace qui compte pour elle. Même si elle lutte contre la maladie, elle s'occupe de lui et ça se voit dans cette pièce".

Malheureusement pour Martin, rien ne peut faire obstacle à la présence atroce qui se niche au sous-sol. La décoratrice offre un indice : "Paul est à la tête d'une entreprise de confection, et on y trouve donc des mannequins qui lancent des ombres inquiétantes. On y aperçoit aussi des inscriptions très étranges. On a déjà vu ça dans des films et on a voulu procéder différemment : je les ai donc disséminées sur des échelles et des fenêtres et on ne peut les déchiffrer que dans un sens".

Lorsqu'on demande à Heisserer quel est l'élément le plus terrifiant du film, le sous-sol revient souvent dans ses réponses : "Ce qui m'effraie le plus dans le film ? Il y a tellement de scènes angoissantes que c'est difficile de choisir. Je dirais que c'est lorsque Rebecca et Martin font une découverte au sous-sol".

Pour accentuer le sentiment de malaise, "la caméra est souvent dirigée vers le sol, nous plaçant du point de vue de Martin, ce qui rend tout beaucoup plus grand, impressionnant et terrifiant", explique Lawrence Grey.

Bien entendu, étant donné l'identité de Diana et le titre du film, l'éclairage a été l’un des plus grands défis du film. "La lumière joue un rôle crucial dans cette histoire, et il nous a donc fallu énormément de préparation pour que le dispositif soit parfait", commente Sandberg. L’absence de lumière était tout aussi importante, puisque le réalisateur était déterminé à ne pas utiliser la luminosité bleutée habituelle qu'on voit souvent au cinéma dans les scènes nocturnes où les objets sont malgré tout discernables : il tenait plutôt à ce qu'il appelle "une obscurité totale, qui pourrait cacher n'importe quoi. J'ai toujours envie que certaines zones du plan ne soient pas totalement visibles – ce n'en est que plus effrayant".

"Dans les films de fantômes, on peut avoir des esprits qui se déplacent dans des tonalités de blanc avec de faibles éclairages, mais Diana est essentiellement une silhouette", poursuit-il. "On ne peut l’éclairer directement, car sinon elle disparaît. Dans une scène où l’on voit des agents de police, même les étincelles provenant des canons de leurs pistolets suffisent à la faire disparaître chaque fois qu'ils lui tirent dessus. Le problème a toujours été de savoir comment éclairer une entité qui ne peut exister dans la lumière".

Cherchant à faire preuve de créativité, Sandberg et son équipe ont envisagé plusieurs stratégies pour rediriger les sources de lumière et permettre de voir rapidement Diana dans les recoins et la pénombre, de la même façon que les personnages y sont confrontés. Tous ces artifices ne font qu'accroître la tension du film.

Il y a trois étapes dans le maquillage permettant de mettre au point le personnage de Diana. Elle est ainsi représentée à différents stades correspondant à ce que le public découvre d'elle au fur et à mesure du film : d'une silhouette furtive et sobre à une autre quelque peu plus précise jusqu'à révéler l'étendue de sa monstruosité. Au cours du tournage, Alicia Vela-Bailey a porté une combinaison noire recouvrant l'intégralité de son corps, conçue par le chef-prothésiste Matthew W. Mungle, une perruque noire, du maquillage lui recouvrant les mains et le visage, des lunettes noires ressemblant à celles qu'on porte dans les cabines de bronzage artificiel : celles-ci étaient munies de minuscules lentilles au travers desquelles la comédienne pouvait voir tout en dissimulant ses yeux à la caméra. Pour la deuxième étape de son maquillage, des prothèses supplémentaires ont été ajoutées à une combinaison plus élaborée pour indiquer des marques de défiguration et de décomposition. La troisième et dernière étape de maquillage nécessitait sept heures de préparation et une équipe de quatre maquilleurs spécialisés en effets spéciaux.

"On a eu l'idée de rendre sa peau translucide à certains endroits, révélant les muscles et les os, ce que les maquilleurs ont réalisé de façon admirable", explique Sandberg. "Ils lui ont fait des doigts très longs et ont aussi accentué ses hanches et ses coudes pour la rendre plus maigre, car quand on a fait en sorte de mettre en avant de tels détails, ça lui donnait un air plus émacié. C'est une fille tout simplement flippante, vraiment flippante".

Les étapes de la transformation de Sophie ont été plus subtiles, comme le remarque la chef-costumière Kristin M. Burke : "Au départ, elle est assez soignée, presque élégante, et quand son état se détériore, on le voit également à sa garde-robe".

Rebecca et Bret portent leurs vêtements comme une armure, comme pour signifier au monde qu'ils sont des durs. C'est une illusion mais la costumière n'a pas tenu à trop le souligner. "L'idée était de leur donner un style assez sombre, en leur faisant porter pas mal de bijoux qu'on remarque mais pas trop, afin qu'ils restent accessibles au public", dit-elle. "Rebecca arbore un certain nombre de colliers étonnants, dont un lapin monté sur une grenade au bout d'une chaîne créé par une artiste nommée Caia Koopman".

Alexander DiPersia signale : "Ces accessoires marquent une dichotomie entre leur style apparent et leur comportement. On ne peut juger un livre d’après sa couverture. Bret n'a pas l'air du genre à mourir d'envie de vivre avec sa petite amie ou de faire des sandwichs au petit frère. Ce n'est pas parce qu'ils s'habillent en noir et écoutent du death metal qu’ils sont eux-mêmes lugubres. Ils veulent s'affranchir de la noirceur comme tout le monde".

ELLE VA T'ATTRAPER !

"Il y a plus de cascades que prévu dans le film, car plus on avançait et plus de nouvelles possibilités s'offraient à nous", avoue Sandberg. "Il y a pas mal de gens qui sont projetés contre les murs et qui semblent voler dans les airs. Comme Diana n'est qu'une entité physique vivant dans le noir, tout ce qu'elle touche retombe brusquement à terre quand la lumière se rallume, et on a trouvé de nombreuses façons de jouer avec ça".

"L’un des postulats de départ était d'utiliser le minimum d'effets spéciaux possible, si bien que presque tout a donc été filmé", déclare Grey. Par exemple, la scène dans laquelle Diana descend du plafond pour attraper Rebecca par la chaîne qui pend autour de son cou et la soulever en l'air pour l'étrangler a été réalisée avec des harnais, des câbles et des poulies.

Le chef cascadeur Mark Norby raconte : "David a eu l'idée d'utiliser le collier. Puis, quand il est sur le point de casser, Diana attrape Rebecca par les cheveux de son autre main. On a pu faire ça avec Teresa. On l'a soulevée un peu puis on l'a lâchée. Elle a bien joué le jeu et a fait un excellent boulot. Pendant ce temps, Alicia était accrochée à un point fixe au plafond, ce qui donne l'impression que Diana se cachait dans un coin et qu'elle est capable de se déplacer sur les murs. L'idée était que le public se rende compte qu'elle peut apparaître ailleurs qu'à hauteur d'homme et surgir n'importe où".

Pour une scène dans laquelle Diana poursuit Bret, une doublure cascade a été nécessaire, car il fallait effectuer une chute d’une hauteur vertigineuse pour atterrir sur ce qui semble être du ciment mais qui est en réalité une mousse à haute densité. Un procédé particulier a ensuite permis au cascadeur de freiner sa chute juste avant l'impact.

Le jeune Bateman a particulièrement apprécié ses deux séquences de cascades : "Dans la première scène, je suis happé sous un lit et dans l'autre je suis propulsé en arrière", raconte-t-il. "C'était drôlement amusant".

Les auteurs ne peuvent qu'acquiescer : pour eux, DANS LE NOIR restera une expérience formidable et le fruit du travail de vrais passionnés. Ils espèrent à présent que le public y sera sensible. Revenant à son inspiration première, Heisserer remarque : "Je ne peux même pas imaginer ce que le spectateur va éprouver. Si on retient sa respiration comme je l'ai fait pendant les deux minutes trente du court métrage, il va falloir penser à s'équiper d'un masque à oxygène, car cette fois c'est parti pour une heure et demi !"

"Il y a énormément de scènes de terreur intéressantes et originales dans ce film. Je pense que le public peut s'attendre à une expérience particulièrement intense et exaltante. Certains membres de l'équipe technique m'ont avoué regarder par-dessus leur épaule et faire des cauchemars une fois rentrés chez eux et en ce qui nous concerne, c’est très bon signe", commente Grey.

Comme ses collègues qui ont découvert que DANS LE NOIR était au départ un court métrage à succès circulant sur les réseaux sociaux, James Wan a compris que ce projet pouvait potentiellement toucher un public plus large. Mais il salue la vision de David Sandberg et le concept très fort du film qui rend ce projet hors du commun. "Ce que David a accompli correspond exactement à ce que j'aime : tourner le genre de films que j'adorais quand j'étais jeune – des films d'horreur à la fois drôles et sans prétention, qui savent aussi être totalement divertissants et qui vous donnent envie d'en voir d’autres".

Et qui vous donnent peut-être à voir un aperçu de la nature humaine. Comme le souligne Sandberg : "Je pense que ce film a le potentiel d'effrayer pas mal de gens, car la peur du noir est en fait la peur de l'inconnu et en ce sens-là, c'est quelque chose d'universel. On ne sait pas ce qui se cache dans l'ombre ou si cette présence va essayer de vous poursuivre. La plupart d'entre nous ont connu cet instant où l'on éteint la lumière et où l'on se demande, 'Y a-t-il quelqu'un dans ce recoin ?' puis on rallume la lumière et il s'agit d'un manteau accroché ou d’autre chose. Comme j'ai assisté à des avant-premières de DANS LE NOIR ouvertes au public, j'ai été ravi de voir à quel point les gens sont plongés dans le film, à quel point ils sautent dans leur fauteuil ou bien rient parfois".

D'un air facétieux, il conclut : "Peut-être que ce sera comme avec LES DENTS DE LA MER mais au lieu d'avoir peur d'aller dans l'eau, les gens auront dorénavant peur d'éteindre la lumière".

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