jeudi 25 octobre 2018

BOHEMIAN RAPSODY


Biopic/Musical/Drame/Un film drôle, prenant et émouvant, avec une belle réalisation et des performances d'acteur superbes

Réalisé par Bryan Singer
Avec Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron McCusker, Joseph Mazzello, Gwilym Lee, Ben Hardy, Aidan Gillen, Tom Hollander...

Long-métrage Américain
Durée: 01h46mn
Année de production: 2018
Distributeur: Twentieth Century Fox France 

Date de sortie sur les écrans américains : 2 novembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 31 octobre 2018


Résumé : Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

Bande annonce (VOSTFR)



Featurette - Devenir Freddie (VOSTFR)



Extrait - Galileo (VOSTFR)



Ce que j'en ai pensé : Queen est un groupe de rock britannique mythique dont les mélodies traversent les générations et provoquent toujours le même enthousiasme. Ce groupe musical est composé de quatre artistes : le chanteur Freddie Mercury, le guitariste Brian May, le batteur Roger Taylor et le bassiste John Deacon. Le réalisateur Bryan Singer entreprend avec BOHEMIAN RHAPSODY de nous faire remonter le temps pour nous projeter dans les années 70 et 80 et nous faire revivre la création de Queen au travers du prisme de la vie de son chanteur Freddie Mercury. Le résultat est enthousiasmant. 

Bryan Singer maîtrise la mise en scène des concerts au point de nous faire vibrer face aux images des instruments qui lancent leur symphonie sous les mains talentueuses de leurs musiciens et quand la voie de Freddie Mercury se fait entendre alors ce sont les frissons qui prennent le relais. On a l'impression de revivre ces moments de communion entre le groupe et le public. L'expérience est fort agréable et vous vous surprendrez à taper du pied ou à danser dans votre fauteuil. 



Il sait aussi filmer les échanges plus intimes ou professionnels tout en nous guidant au travers des ressentis de Freddie Mercury à qui il offre plus qu'une voix. Il nous ouvre une fenêtre vers la découverte et la compréhension du parcours de cet homme ultra talentueux, qui a souffert et qui s'est beaucoup cherché dans une époque qui est ici retranscrite avec justesse. On ressent la solitude de l'être, les mauvais choix, la force de l'amitié, les coups de génie, l'amour... Il n'y a pas de jugement, seulement des moments de vie. 



Le réalisateur sait à la fois nous raconter l'histoire d'un homme tout en nous contant la vision d'un groupe. Ainsi, les uns ne sont pas plus importants que les autres dans ce long-métrage. Ils forment un tout. Avoir l'impression de regarder les créations de certaines des chansons les plus célèbres de Queen naître sous nos yeux est un bonheur. On est transporté au cœur de ce tourbillon créatif. L'alternance des scènes qui retracent l'intimité de Freddy Mercury, avec celles dans lesquelles le groupe se rencontre et celles des concerts donnent un rythme dynamique à l'ensemble, sans longueurs. Les effets que le réalisateur utilise pour marquer la période dans son film sont efficaces et viennent surligner les périodes de folies des représentations publiques face aux moments de creux entre deux processus créatifs. Ils font partie de cette narration si bien mise en place.

Bien sûr, tout ce travail n'aurait pas trouvé un écho dans les yeux des spectateurs sans les incroyables performances des acteurs. Ils sont tous extras. 


Rami Malek personnifie Freddie Mercury au point que par moment, sous la caméra attentive et créative de Bryan Singer, on a le sentiment que l'illusion est parfaite. Sa gestuelle, son ton, ses attitudes traduisent l'artiste génial ainsi que l'homme et ses complexités. Du début à la fin, il apporte une grande cohérence à son personnage et participe grandement à nous faire oublier qu'on ne regarde pas le vrai Freddie Mercury.




Gwilym Lee est tout aussi convaincant dans le rôle de Brian May, ce guitariste, artiste accompli aux multiples talents. Il en est de même pour Ben Hardy qui interprète Roger Taylor et Joseph Mazzello qui interprète John Deacon. Leurs portraits sont justes et touchants.


Copyright photos © Twentieth Century Fox Film Corporation

Les rôles périphériques sont tous excellents également que ce soit Lucy Boynton, qui amène une belle sensibilité à son interprétation de Mary Austin, Aaron McCusker qui nous charme dans le rôle de Jim Hutton, Aidan Gillen qui fait mouche dans celui de John Reid, Tom Hollander qui est attachant dans son portrait de Jim Beach, l'humour de Mike Myers dans le rôle de Ray Foster ou encore Allen Leech qui ne laisse aucun doute, à traves son interprétation, sur l'influence que Paul Prenter a eu sur Freddie Mercury.


BOHEMIAN RHAPSODY est drôle, prenant et émouvant, sans jamais être larmoyant et tout en respectant les artistes qu'il nous dépeint. Bryan Singer nous donne sa vision, équilibrée et rayonnante. Elle donne envie de se replonger dans les albums de Queen pour réécouter les paroles qui prennent un sens nouveau après avoir savouré ce long-métrage sensible.

NOTES DE PRODUCTION
(À ne regarder et ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Le 19 septembre 2018, suite à la projection du film BOHEMIAN RHAPSODY à Paris, les acteurs Rami Malek et Gwilym Lee ont eu la gentillesse de venir répondre à nos questions. Retrouvez cet échange dans les vidéos ci-dessous :




NOTES DE PRODUCTION

Qui, en entendant l’emblématique intro de « We Will Rock You », le refrain fédérateur de « We Are the Champions », ou l’hypnotique « Bohemian Rhapsody », peut rester de marbre et ne pas battre la mesure du pied ? Et qui a oublié ce moment où l’historique concert Live Aid de 1985 a basculé, lorsque Freddie Mercury est fièrement entré en scène devant une foule en délire entonnant ses titres d’une seule voix ?

Cela fait aujourd’hui plus de 25 ans que le flamboyant leader de Queen nous a quitté et pourtant, sa musique perdure. À l’image de Freddie Mercury, qui a redéfini et transcendé les stéréotypes, le style de Queen est inclassable. Et c’est peut-être ce qui explique le succès intergénérationnel, interculturel et international du groupe.

C’est aujourd’hui Rami Malek, l’acteur primé aux Emmy Awards pour « Mr. Robot », qui incarne la légende du pop rock dans BOHEMIAN RHAPSODY, véritable hymne à la musique de Queen et à l’extraordinaire destinée de son leader, Freddie Mercury.

AVANT DE MONTER SUR SCÈNE

C’est le scénariste Peter Morgan qui a convaincu le producteur Graham King d’acheter les droits de l’histoire de Freddie Mercury et du groupe Queen. Ce dernier se souvient : « Peter m’a appelé pendant le tournage d’HUGO CABRET pour me demander si j’aimais Queen – j’adore Queen ! Il m’a alors confié qu’il travaillait à l’écriture d’un scénario sur le groupe mais que personne n’avait les droits de leur histoire, et il pensait que cela pourrait m’intéresser. »

Ayant grandi dans le Londres des années 1970 et 1980, Graham King connaissait bien la vie de Freddie Mercury, et après une longue conversation téléphonique avec Jim Beach, l’avocat de Queen, il a rencontré les fondateurs du groupe : le guitariste Brian May et le batteur Roger Taylor. Et par chance, ceux-ci lui ont donné leur accord.

Comme on pouvait s’y attendre, Brian May et Roger Taylor ont initialement exprimé des doutes quant au projet, mais la présence de Graham King, à qui l’on doit plusieurs films primés sur des personnalités hors du commun - Howard Hughes (AVIATOR), Muhammad Ali (ALI) et l’ancien agent de la CIA Tony Mendez (ARGO) - a suffi à dissiper leurs inquiétudes. Le producteur commente : « Je suis un habitué des grosses productions hollywoodiennes et il m’a semblé que leur histoire méritait des moyens d’envergure. Le film est une ode à la musique et à l’héritage que nous ont légué Queen et Freddie Mercury. Il nous permet également de faire découvrir Freddie aux jeunes générations : son enfance à Zanzibar, son arrivée à Londres en tant qu’immigrant, la discrimination dont il a souffert en grandissant, sa grande timidité et son manque de confiance en lui. Nous évoquons également les nombreuses batailles qu’il a dû mener, son génie musical, ses relations avec les autres membres du groupe qu’il considérait comme sa famille, sa transformation en bête de scène, et le fait qu’il savait se faire pardonner tous ses excès tant il était apprécié – le tout sur un fond musical révolutionnaire pour l’époque. La période qui s’étend de 1970 à 1985, et qui s’achève avec le triomphe du Live Aid, nous a semblé être la plus importante de la vie de Freddie et du groupe. »

Comme le souhaitait Graham King, Brian May et Roger Taylor ont joué un rôle actif au sein de l’équipe tout au long du processus créatif afin de garantir l’authenticité du film. Le producteur déclare : « BOHEMIAN RHAPSODY retrace l’histoire de leur vie, ils étaient donc les mieux placés pour la raconter. On peut lire tous les livres, tous les articles de presse et regarder autant de vidéos et d’interviews que l’on veut, rien ne remplacera jamais le fait de pouvoir discuter avec ceux qui ont vécu ces évènements et peuvent vous confier des anecdotes sur Freddie qu’ils sont les seuls à connaître. Il n’était pas question pour nous de faire le film si tout n’était pas parfait : l’histoire, le casting… Toutes les pièces du puzzle devaient s’imbriquer à la perfection. L’essentiel était à mes yeux que Brian et Roger soient fiers du film et qu’ils aient envie de le partager avec les spectateurs du monde entier. »

Le projet a connu plusieurs versions avant de voir le jour. Brian May et Roger Taylor confient avoir été impressionnés par la persévérance et la détermination dont a fait preuve Graham King. Le guitariste déclare : « Graham est un producteur exceptionnel qui nous a accompagnés tout au long de l’aventure. À plusieurs reprises, Roger et moi avons cru que le film ne se ferait jamais, c’est pourquoi nous sommes si heureux qu’il soit parvenu à monter le projet avec une équipe et une distribution aussi remarquables. »

C’est le réalisateur Bryan Singer qui a été choisi pour mettre le film en scène. Issu d’une famille de musiciens, il s’avoue fasciné par Queen et Freddie Mercury depuis son plus jeune âge. Le cinéaste espérait porter l’histoire du groupe et de son leader à l’écran depuis plus de dix ans. « Ce film est un témoignage de l’amour que je porte à Freddie et Queen. À mes yeux, leur musique, leur style, leur présence sur scène transcendaient le rock’n’roll. C’était plus que du rock, c’était de la musique symphonique, de l’opéra, une stupéfiante explosion visuelle et auditive. J’ai toujours considéré Freddie Mercury comme un super-héros de la vraie vie, qui dansait sur le fil entre sa vie privée compliquée et sa personnalité de superstar. »

Il n’est pas surprenant que Freddie Mercury tienne encore une place si importante dans le cœur de Brian May. Ce dernier confie : « J’ai énormément de souvenirs de Freddie. Je me souviens de son sourire ravageur et de cette étincelle dans ses yeux, mais également de sa capacité à dire des choses totalement déplacées et absolument géniales. C’était quelqu’un de très drôle et de foncièrement gentil, il ne possédait pas une once de méchanceté. Il était cependant assez sanguin et pouvait s’emporter facilement, mais cela cachait une grande timidité. Il n’évitait pas les confrontations mais n’était pas rancunier. Je me rappelle aussi son immense bienveillance et sa volonté de ne jamais perdre de temps. Il était toujours concentré et savait exactement ce qu’il voulait tirer d’une situation donnée. J’ai appris à son contact que cela valait bien mieux que d’essayer de plaire à tout le monde. »

Graham King est également très fier que le film montre le processus créatif de Queen. Il explique : « Montrer la manière dont un groupe s’y prend pour créer de la musique n’a rien d’évident, mais je pense que le public va prendre plaisir à le découvrir dans le film, car BOHEMIAN RHAPSODY ne raconte pas seulement l’histoire de Freddie Mercury, il raconte celle de l’univers musical unique de Queen. On découvre ainsi comment ils ont imaginé le titre « Bohemian Rhapsody » qui, je vous le rappelle, a été très sévèrement critiqué à sa sortie. »

Parmi les scènes que Brian May a été particulièrement heureux de découvrir dans le scénario figure la première apparition du groupe dans la légendaire émission musicale de la BBC « Top of the Pops » en 1974. Ils y interprètent le titre « Killer Queen » qui les a propulsés au rang de célébrités internationales malgré – ou grâce à – la performance scandaleusement provocante de Freddie et à sa non moins suggestive tenue moulante.

Le guitariste raconte : « Nous avons pu nous produire dans l’émission grâce à une annulation de dernière minute. Mais nous n’étions pas très à l’aise car à l’époque, personne ne se produisait en live sur la BBC, la politique de l’émission voulait que tous les groupes fassent du playback, et cela ne nous correspondait pas. C’est ce qui nous a poussés à tourner le clip de « Bohemian Rhapsody » car nous savions que nous aurions l’air ridicule à faire semblant de jouer sur scène. Comme le morceau s’est placé numéro un durant six semaines consécutives, « Top of the Pops » a diffusé la vidéo pendant un mois et demi. Ce que nous ignorions, c’est qu’elle allait faire le tour du monde et susciter le même enthousiasme partout. En Australie par exemple, où nous étions encore quasiment inconnus, le succès a été fulgurant. Ce clip a fait de nous des stars. »

BOHEMIAN RHAPSODY commence et se termine avec la performance historique de Queen au Live Aid, l’un des évènements culturels majeurs des années 1980. Le 13 juillet 1985, les plus grandes stars mondiales de la chanson se sont réunies pour un double concert caritatif donné simultanément au stade de Wembley à Londres et au John F. Kennedy Stadium de Philadelphie. Organisé par Bob Geldof et Midge Ure pour collecter des fonds afin de venir en aide aux victimes de la famine en Éthiopie, le Live Aid a été retransmis en direct par les télévisions du monde entier et suivi par 1,9 milliard de téléspectateurs originaires de 150 pays.

La décision d’ouvrir et de clore le film sur cette incroyable performance live s’est imposée tout naturellement à Graham King et son équipe. Le concert marque en effet un moment décisif dans l’histoire du groupe. Cet événement ressoudera Queen après l’installation de Freddie Mercury en Allemagne, où il avait enregistré deux albums solo. Il intervient également au moment où le chanteur est au creux de la vague. Sous l’influence néfaste de Paul Prenter et flanqué de parasites qui exploitent sa générosité, Freddie Mercury flirtait alors dangereusement avec l’abus de drogues et d’alcool.

La prestation de Queen a donné un immense coup de pouce aux organisateurs du Live Aid. Graham King explique : « Les Britanniques regardaient le concert mais n’appelaient pas pour faire des dons, alors que c’était le principe même de l’évènement. Mais lorsque Freddie est apparu sur scène et que le groupe a interprété le set de 20 minutes qu’ils avaient répété pendant trois semaines, tout a basculé. Il a fait prendre conscience aux téléspectateurs l’enjeu du concert. »

Pour le producteur, cela s’explique en partie par les origines multiculturelles de l’artiste. « Freddie avait le don de rassembler les gens, quelles que soient leurs origines, leur orientation sexuelle ou leur nationalité. Chaque fois qu’il montait sur scène, le public entrait littéralement en communion avec lui. Lorsque ce soir-là il a demandé aux gens d’appeler pour faire un don, il a été écouté et les appels ont commencé à affluer. Queen a permis à l’organisation d’enregistrer son plus gros don individuel, environ un million de livres sterling, ce qui à l’époque était une somme astronomique ! »

Tout le monde garde un souvenir très personnel de ce concert, mais il revêt une signification toute particulière pour ceux qui se trouvaient sur scène, comme Brian May. « Je me souviens de la frénésie qui régnait, tout allait très vite. C’était très excitant parce qu’il s’agissait d’un évènement unique, c’était terrifiant et stimulant à la fois. Comme après chaque concert, nous avons ressenti un immense soulagement en quittant la scène : tout s’était bien passé, il n’y avait eu aucune fausse note et nous étions fiers de notre prestation. C’est un sentiment merveilleux, et je me souviens que Bob Geldof était lui aussi très satisfait. J’en garde un très bon souvenir car tout le monde a su mettre son ego de côté pour se soutenir et s’encourager. »

L’ENTRÉE DES ARTISTES

Trouver le bon acteur pour chacun des personnages était essentiel, en particulier pour incarner Freddie Mercury, un rôle difficile. Il fallait non seulement que son interprète soit capable d’exprimer toute la complexité émotionnelle du chanteur mais, étant donné le grand nombre de reconstitutions des concerts de Queen, il fallait aussi qu’il puisse imiter à la perfection la gestuelle qui a fait la réputation de Freddie Mercury sur scène.

Graham King revient sur les épreuves qui ont jalonné la vie de l’artiste. « Freddie ne s’est jamais laissé faire, c’était un battant. Être un immigrant au Royaume-Uni n’avait rien d’évident à l’époque. Il n’a pas connu un succès immédiat et n’est pas devenu une star du jour au lendemain. Il s’est fait un nom en se bagarrant, en refusant d’accepter les refus qu’on lui opposait, en restant positif et en se relevant plus fort de chaque échec. C’est d’ailleurs ce qui transparaissait dans la musique de Queen, à chaque fois qu’on pensait avoir entendu ce qu’ils pouvaient faire de mieux, ils sortaient une nouvelle chanson encore plus sensationnelle. »

Pour incarner Freddie Mercury à l’écran, la production a choisi Rami Malek, l’acteur originaire de Los Angeles couronné par un Emmy Award pour la série télévisée « Mr. Robot ». Fan de Queen, celui-ci était très enthousiaste à l’idée d’en apprendre davantage sur cette icône de la musique. Il confie : « Je savais que Queen était un groupe d’anthologie et que Freddie Mercury était une légende et un héros aux yeux de beaucoup de monde, mais je n’avais pas réellement mesuré l’importance qu’il avait pour les gens aux quatre coins de la planète. Les fans de Queen se comptent par millions. J’ai toujours adoré Queen et Freddie Mercury, mais ce n’est qu’en me renseignant sur le groupe que j’ai découvert qu’il avait été formé dans les années 1970. Tous les membres avaient alors les cheveux longs, les ongles vernis de noir et des tenues psychédéliques. Je pense que les gens se souviennent surtout du Freddie musclé, bravache et viril qui portait les cheveux courts, la moustache et un débardeur. Ça a donc été un plaisir de découvrir ses diverses incarnations ainsi que la douceur qui le caractérisait. »

L’appréhension initiale de l’acteur à l’idée d’incarner une figure aussi emblématique s’est rapidement dissipée. Il déclare : « Lorsqu’on s’apprête à se glisser dans la peau de Freddie Mercury, on se demande inévitablement si on est à la hauteur. C’est pourquoi j’ai décidé d’aborder le rôle comme je l’aurais fait pour n’importe quel autre. J’ai mis de côté ses talents de showman, de chanteur et de pianiste, et j’ai découvert un homme très complexe en quête d’identité. Il m’est alors apparu comme un personnage à ma portée. En partant de là, je me suis dit qu’il me serait plus facile de l’incarner sur scène. »

Il poursuit : « Le magnétisme de Freddie Mercury est absolument incontestable. Lorsqu’il se trouvait sur scène avec son drôle de pied de micro ou qu’il était assis au piano, il était invincible. Ce qui était extraordinaire, c’était sa manière de s’adresser directement à chaque spectateur venu l’écouter : il était capable de vous toucher individuellement, comme si vous étiez la seule personne dans la salle. C’est cette relation qui a fait de lui l’un des artistes les plus uniques, remarquables et révolutionnaires de notre époque, voire de tous les temps. »

Le producteur Graham King ajoute : « Personne ne savait captiver le public comme Freddie. Avec lui, personne ne se sentait délaissé, pas même le type qui se trouvait à l’autre bout du stade. Il jouait pour les exclus, les gens tyrannisés et ceux qui n’avaient pas les moyens d’être là. Il donnait tout ce qu’il avait sur scène sans jamais oublier ses racines, ni comment était né Freddie Mercury et ce que cela signifiait pour lui. Ses chansons reflétaient la volonté du personnage qu’il s’était créé de chanter d’une même voix avec ses fans et de faire en sorte que tout le monde s’aime et trouve sa place dans le monde. Je pense que cela comptait beaucoup à ses yeux. »

Pour Rami Malek, l’un des thèmes principaux du film est celui de la famille, de l’amour et de la protection qu’elle offre. Lorsque John Reid, le manager de Queen, engage Paul Prenter en tant qu’assistant, le groupe, qui est devenu la famille de Freddie Mercury, explose. Paul Prenter se rapproche sournoisement du chanteur, qu’il encourage à s’abandonner à son penchant hédoniste. Il le convainc de quitter le groupe pour se lancer dans une carrière solo en Allemagne. Rami Malek déclare : « Les autres membres du groupe voient clair dans le jeu malsain de Paul, qui entraîne Freddie sur une pente très glissante faite de soirées, de clubs, de drogue et d’alcool. C’est la visite de Mary Austin, son amie la plus proche, qui lui fait prendre conscience que les gens qu’il fréquente à Munich ne sont pas sa vraie famille et ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Le véritable électrochoc survient lorsqu’il réalise qu’il a perdu une part de lui-même et par la même occasion son groupe. Il comprend alors à quel point il a besoin de ses ex-partenaires et de Mary. »

La participation de Brian May et Roger Taylor au film était primordiale aux yeux de Rami Malek. Il explique : « Il était essentiel que Brian et Roger prennent part au projet, car personne ne connaît mieux qu’eux leur groupe et leur histoire. Leur contribution a donc été inestimable. Leur soutien permanent a également boosté notre confiance. Savoir qu’ils étaient là et qu’ils nous regardaient nous a obligés à redoubler d’efforts. Ça n’est pas facile de confier son histoire à des étrangers, mais nous avons appris à les connaître et il était hors de question pour nous de trahir la confiance qu’ils avaient placée en nous. »
Pour préparer les scènes de concert, Rami Malek a opté pour une approche insolite. Il explique : « Je savais qu’il allait falloir que je chante, que j’adopte un accent britannique et que j’occupe la scène, il me fallait donc un coach en mouvement. J’ai rencontré Polly Bennett et nous nous sommes tout de suite bien entendus. »

Polly Bennett a aidé l’acteur à identifier et s’approprier la manière dont Freddie Mercury bougeait et se déplaçait. Elle déclare : « Sa façon d’occuper l’espace et sa gestuelle ne tiennent pas seulement de la performance scénique, elles nous renseignent sur l’identité profonde du personnage. »

La coach a commencé par mettre en parallèle chacune des performances de Freddie Mercury avec ce qu’il traversait en dehors de la scène. Elle explique : « Rami et moi avons étudié chaque chanson à l’aune de la vie de Freddie pour expliquer sa manière de se déplacer. Nous avons retracé tous les évènements majeurs de sa vie des années 1950 à 1985, lorsque le film prend fin, pour déterminer leur impact sur sa physicalité. »

Pour Polly Bennett, le fait que l’artiste ait pratiqué la boxe, le golf et la course de fond lorsqu’il était enfant a eu un impact non négligeable sur sa manière de se mouvoir une fois adulte. « Sur scène, on peut le voir envoyer des coups de poing, courir en levant les genoux et parfois même utiliser son pied de micro comme un club de golf. Chacun de ces mouvements témoigne de sa mémoire physique et musculaire. Il a en outre grandi à Zanzibar, dont la culture singulière se reflète dans le choix de ses tenues colorées et ornementées. Nous avons également relevé les différentes astuces auxquelles il avait recours pour dissimuler ses dents, en particulier au début de sa carrière. Puis, la manière dont ce tic disparaît avec le temps tandis qu’il gagne en confiance et se met à chanter en ouvrant davantage la bouche, et à sourire sur scène. »

Les recherches de Polly Bennett et Rami Malek ont également mis en évidence l’admiration que vouait Freddie Mercury à Liza Minnelli et au film CABARET, son intérêt pour le travail du réalisateur et chorégraphe du film Bob Fosse, et sa passion pour l’opéra et ses divas glamour ainsi que pour ses contemporains, Mick Jagger et David Bowie. La coach en mouvement commente : « Rami et moi avons fait en sorte d’intégrer dans ses performances du début des années 1970 des références à Bowie et des mouvements de mains typiques de Liza Minnelli, lesquels disparaissent lorsqu’il commence à accepter son homosexualité. Il ne faut pas oublier que l’homosexualité était considérée comme un crime jusqu’à ses 20 ans, ce qui a nécessairement eu un impact majeur sur sa manière de s’approprier l’espace et ses interactions avec les autres. Mais petit à petit, à force d’écrire des chansons et grâce à la célébrité, il gagne en assurance. »
Les séquences du Live Aid ont entraîné leur propre lot de difficultés, d’autant plus qu’elles ont été filmées au tout début du tournage. Polly Bennett se souvient : « Il a fallu que je prépare Rami de manière à ce qu’il soit aussi agile, dynamique et magistral que Freddie face à cette foule immense. Notre travail a débuté avec le titre « Radio Ga Ga » et en à peine trois heures, il avait tout assimilé : chaque regard, chaque mouvement, chaque inclinaison du micro. Après ça, il a très vite réussi à livrer une performance fluide, naturelle et spontanée qui donnait l’impression qu’il s’adressait à chaque spectateur dans le stade. Le principal défi pour lui a été celui de l’endurance nécessaire pour maintenir une énergie constante. »

L’une des scènes que Polly Bennett a pris le plus de plaisir à préparer avec l’acteur est l’interprétation de « Killer Queen » dans « Top of the Pops ». Elle explique : « Freddie est très extravagant dans cette vidéo, il porte un manteau de fourrure, du vernis à ongles, des bagues, des bracelets et les cheveux longs. Il est très mince et possède une élégance très travaillée, tout l’opposé de ce qu’est Rami, ce qui ne l’a pas empêché de prendre du plaisir à explorer cet univers, loin de là. Libéré de la pression de devoir se produire en live puisque le titre a été enregistré en playback, on sent que Freddie s’autorise à forcer le trait de son interprétation. »

L’aide de Polly Bennett a été inestimable pour Rami Malek, qui explique : « Nous ne voulions pas imiter purement et simplement Freddie Mercury, notre objectif était d’abord de comprendre pourquoi il se déplaçait comme il le faisait. Et à cet égard, l’analyse des films et du travail des artistes et des chorégraphes qui l’ont influencé s’est révélée très utile pour comprendre sa manière de se comporter sur scène. »

Les scènes du Live Aid constituent l’aboutissement du travail mené par l’acteur et sa coach en mouvement. Rami Malek confie : « Il est difficile de décrire ce que j’ai ressenti en montant sur scène pour tourner les séquences du Live Aid. Malgré l’absence de public, c’était très stressant, mais en même temps incroyablement vivifiant. L’estrade avait été reproduite dans les moindres détails, si bien qu’on s’y serait vraiment cru. »

Graham King déclare : « Notre but n’était pas de livrer une imitation de Freddie Mercury, nous tenions à ce que Rami s’approprie le personnage tout en conservant la gestuelle culte de la star. Et sous cet angle, Polly est parvenue à un équilibre parfait. Rami et elle ont travaillé d’arrache-pied pour créer le personnage, et je dois dire que Rami a fait un travail incroyable. Je l’avais vu dans « Mr. Robot », je savais donc qu’il avait énormément de talent, mais la pression qui reposait sur ses épaules pour incarner un chanteur à ce point mythique était considérable – on parle tout de même d’un groupe qui compte des millions de fans, tous plus impatients les uns que les autres de découvrir le film. Mais qu’ils se rassurent : ils ne seront pas déçus, Rami est plus qu’à la hauteur. Il s’agit selon moi d’une des meilleures performances qu’on ait vues au cinéma depuis bien longtemps et j’en tire une immense fierté. »

Aidan Gillen, qui interprète John Reid, n’a également que des éloges pour son partenaire. Il déclare : « Ce qu’accomplit Rami dans le film est exceptionnel. Il livre une interprétation précise, passionnée, audacieuse et troublante. »

Gwilym Lee, qui incarne Brian May à l’écran, ajoute : « Rami est extraordinaire. Il apparaît à l’écran pendant la quasi-totalité du film et il a travaillé très dur pour être à la hauteur. Freddie était adulé par des millions de personnes, c’est une sacrée responsabilité à endosser. Rami exprime parfaitement la passion et l’énergie qui l’animaient, mais il dévoile également une facette moins connue du personnage : beaucoup de gens ignorent en effet que Freddie était aussi un homme très sensible et profondément humain. Pour les scènes de concert, il a dû apprendre sa gestuelle dans les moindres détails, puis la faire sienne pour donner une impression de spontanéité et d’instantanéité, et il y parvient brillamment. »

C’est la directrice de casting Susie Figgis qui a rassemblé le reste de la distribution. Le producteur Graham King déclare : « Nous ne voulions pas de stars, nous voulions des acteurs capables de se métamorphoser. Si les spectateurs ne sont pas convaincus par les personnages au cours des vingt premières minutes du film, alors nous aurons échoué. C’était là notre plus grand défi. »

Jim Beach ajoute : « Susie a fait un boulot incroyable. C’est à la fois merveilleux pour nous et triste pour le cinéma, car elle a décidé que BOHEMIAN RHAPSODY serait son dernier film. »

Lucy Boynton, que l’on a dernièrement pu voir dans les films SING STREET et LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS, incarne Mary Austin, le grand amour de Freddie Mercury, avec qui elle est restée très amie malgré l’échec de leur relation amoureuse.

L’actrice déclare : « Mary comprend immédiatement que Freddie est différent des autres garçons qu’elle connaît. Elle perçoit la lumière qui émane de lui. Dans le film, elle le surprend en train de se regarder dans le miroir. C’est un très beau moment dans lequel on voit Freddie s’évaluer et tester différentes personnalités. C’est ce qui attire Mary chez lui. Mais c’est lorsqu’ils s’amusent à se maquiller et à se déguiser qu’elle réalise le véritable caméléon qu’il est. Et c’est ce qui la captive le plus. »

À propos de Mary, Rami Malek déclare : « Elle était la plus proche confidente de Freddie. C’était quelqu’un en qui il avait entière confiance et sur qui il pouvait compter en toutes circonstances. L’amour et l’affection qu’ils se portaient étaient immenses. Mary, qu’il appelait sa « concubine », lui a donné la confiance et le courage d’être lui-même. C’est ce que font les vrais amis, ils vous aident à vous assumer, à prendre confiance en vous et à vous ouvrir au monde. »

C’est le scénario de BOHEMIAN RHAPSODY qui a donné envie à Lucy Boynton de prendre part au film. Elle raconte : « J’ai adoré l’histoire. J’ai été surprise par l’hommage poignant qu’elle rend à Queen, à leur œuvre et à Freddie. Il était évident que le script avait été écrit par des gens qui l’aimaient vraiment. J’y ai vu une exploration bouleversante de son existence. »

L’actrice a également été séduite par la dynamique entre Freddie et Mary. Elle explique : « J’ai été très touchée par la relation qu’ils ont entretenue tout au long de leur vie. Bien qu’il s’agisse initialement d’une liaison amoureuse, leur relation est en réalité beaucoup plus profonde et comptait énormément pour eux. Mary a été sa plus fidèle alliée, et lui le sien, jusqu’à la fin de sa vie. Il était essentiel pour moi d’arriver à exprimer ce qu’ils voyaient l’un chez l’autre et le regard dénué de jugement qu’ils posaient l’un sur l’autre à une époque autrement plus moralisatrice que la nôtre. Freddie a réussi à se libérer de l’étiquette qui lui avait été collée et leur manière de s’accepter mutuellement tels qu’ils étaient m’a profondément émue. »

Lucy Boynton a aussi apprécié l’esprit du film. « Graham tenait à ce que BOHEMIAN RHAPSODY rende hommage au groupe et à son travail, il n’était pas question pour lui d’en profiter pour révéler des secrets d’alcôve. C’est un vrai plaisir de travailler avec quelqu’un qui a d’aussi bonnes intentions et une telle passion et un tel enthousiasme pour ce qu’il fait. »

À l’instar de ses partenaires, toute la difficulté pour l’actrice a consisté à donner vie à une personne réelle. Elle confie : « C’est beaucoup de pression d’interpréter quelqu’un qui est encore en vie et qui aura nécessairement une opinion sur le film et la manière dont je l’incarne, en particulier dans les scènes que je partage avec Rami. Le film dévoile leur intimité, j’ai donc instinctivement voulu protéger Mary ; je ne voulais pas prétendre savoir ce qu’elle avait ressenti dans ces moments et m’en suis donc tenue à livrer ma propre interprétation des événements. Je ne chercherais jamais à parler en son nom. Si l’équipe a essayé de reproduire l’apparence et les costumes de Freddie à l’identique, nous avons pris davantage de liberté dans le portrait de Mary, de manière à lui offrir une certaine protection. »

Rami Malek ne tarit pas d’éloges à l’égard de sa partenaire. « Freddie avait une entière confiance en Mary, elle le rassurait. C’est aussi elle qui lui a donné les conseils et la confiance dont il avait besoin pour découvrir qui il était vraiment. Elle avait le don de dire ce qu’il fallait au moment opportun. Le personnage de Mary est le cœur et l’élément de cohésion du film. BOHEMIAN RHAPSODY n’aurait pas été le même sans l’assurance de Lucy et sa capacité à incarner cette facette du personnage. »

Les autres membres de Queen – Brian May, Roger Taylor et John Deacon – sont respectivement incarnés par Gwilym Lee, Ben Hardy et Joe Mazzello.

Pour Gwilym Lee, que l’on a récemment pu voir dans les séries britanniques « Jamestown » et « Inspecteur Barnaby », refuser le rôle du guitariste de Queen Brian May était tout simplement impensable. Il déclare : « C’est un immense honneur de pouvoir se glisser dans la peau d’un membre d’un groupe aussi emblématique et adulé par autant de monde. J’ai également aimé que le film raconte une histoire profondément humaine dans laquelle ces véritables icônes du rock sont présentées comme des gens ordinaires. C’était tous des bourreaux de travail, mais le succès a tardé à venir au Royaume-Uni. Ils ont fait une tournée au Japon où ils ont été accueillis par des foules en délire, en complète adoration devant eux alors que dans leur propre pays, ils étaient de parfaits inconnus ! »

L’acteur poursuit : « Le groupe formait une famille, ils avaient tous besoin les uns des autres. Brian entretenait une relation difficile avec son père. Étudiant brillant, il a abandonné son doctorat en astrophysique pour faire de la musique, et le moins que l’on puisse dire c’est que son père n’approuvait pas. Ce n’est qu’au moment de leur concert au Madison Square Garden, au milieu des années 1970, qu’il a compris le choix de son fils – qui lui avait offert le vol en Concorde et un séjour dans un hôtel cinq étoiles pour l’occasion. »

Comme ses partenaires, Gwilym Lee était déterminé à ne pas réduire son personnage à une simple imitation. Il explique : « Je voulais essayer de comprendre comment Brian fonctionnait. L’un des problèmes auxquels j’ai été confronté, c’est que le fruit de mes recherches sur lui et le groupe se limitait à des interviews, et quand on est interviewé, on présente au monde l’image que l’on veut donner de soi, elle est donc volontairement tronquée et pas totalement authentique. Je me suis donc efforcé de lire entre les lignes pour comprendre ce qui mettait Brian en colère ou le rendait triste, et comment il se comportait dans ces moments, car c’est là que se révèle la vraie personnalité de quelqu’un. J’ai eu l’immense privilège de le rencontrer pendant les répétitions qui ont précédé le tournage et il m’a tout de suite pris dans ses bras. Son enthousiasme et sa passion étaient palpables. Il m’a apporté un soutien sans faille tout au long du projet. Le tournage de la scène dans laquelle j’enregistre le solo de « Bohemian Rhapsody », par exemple, aurait pu être terrifiant, mais sa présence m’a rassuré. »

L’acteur a non seulement profité des répétitions pour s’approprier son rôle mais également pour nouer des relations authentiques avec ses partenaires. Il déclare : « Sur le plan musical, le défi consistait à apprendre de nombreuses chansons, mais il fallait aussi donner l’illusion d’un groupe soudé qui se connaît depuis des années et dont les membres s’apprécient sincèrement. Pour ce faire, nous avons répété assidûment avec Polly Bennett, notre coach en mouvement. Pouvoir s’appuyer sur une chorégraphie était très rassurant, notamment pour la première scène que nous avons tournée, celle du Live Aid, une expérience incroyablement intense mais également galvanisante. Nous avons fait le grand saut tous ensemble et cela nous a véritablement soudés. »

Ben Hardy, qui est récemment apparu dans la minisérie de la BBC « The Woman in White » et a joué dans ONLY THE BRAVE, incarne quant à lui Roger Taylor, qui a pris part au film en tant que consultant aux côtés de Brian May. L’acteur raconte comment il a obtenu le rôle : « Le défi était de taille car Roger est un fantastique batteur alors que je n’avais jamais touché une batterie de ma vie … ce que je n’ai pas vraiment osé avouer lorsque j’ai auditionné pour le rôle ! J’ai assuré au réalisateur que je savais jouer de la batterie, si bien que lorsqu’il m’a demandé de me filmer en train d’interpréter un morceau, je n’ai pas eu d’autre choix que d’acquiescer. En rentrant chez moi, je me suis acheté la batterie la moins chère que j’ai pu trouver et j’ai pris des cours quotidiens pendant deux semaines. J’ai fait parvenir mon enregistrement à l’équipe et par chance, ils n’ont pas trouvé ça trop mauvais. C’est là que le vrai travail a commencé : 10 heures de batterie par jour sous la houlette du batteur Brett Morgan. Et croyez-moi, ça a été intensif ! »

L’acteur s’est surtout efforcé de s’approprier le style dynamique très personnel de son personnage. Il explique : « Roger est un vrai showman. Il fait notamment tournoyer ses baguettes entre ses doigts – un tour, pas plus. Il affectionne aussi le rimshot, une technique qui consiste à frapper le cercle de la caisse claire en même temps que la peau pour générer un son plus brillant, plus incisif. Sa manière de jouer est très théâtrale, même ses rimshots sont accompagnés d’un mouvement de fouet. Il aime également accentuer les backbeats, les temps pairs, en battant la charleston, mais aussi verser de la bière sur la peau de son tom basse de manière à ce que lorsqu’il le frappe, des gouttelettes de liquide jaillissent dans les airs. J’ai essayé de reproduire toutes ces particularités et je dois dire que cela m’a aidé à mieux cerner le personnage. J’étais couvert de bière au bout de plusieurs prises, mais ça en valait la peine ! »

L’un des défis majeurs pour Ben Hardy a été d’incarner une personne réelle encore en vie, une première pour lui. L’acteur confie : « J’ai mis du temps à réaliser qu’on ne me demandait pas de me faire une imitation de Roger mais simplement de m’approprier l’essence du personnage tout en restant fidèle au scénario et en répondant aux besoins du film. Après ça, je me suis senti beaucoup plus à l’aise. »

Il poursuit : « J’étais très nerveux à l’idée de rencontrer Roger. Cela faisait des semaines que je n’arrêtais pas de regarder des vidéos de lui et j’avais l’étrange impression de le harceler ! Lors de notre premier rendez-vous, j’avais peur qu’il ne me trouve pas assez bien pour l’incarner, mais il m’a apporté tout son soutien et il n’a rien trouvé à redire à la situation. Il comprend qu’il est nécessaire d’avoir recours à une certaine licence artistique lorsqu’on réalise un film sur des évènements réels. Il m’a même donné un mini-cours de batterie – j’avoue que je n’en menais pas large. Quand il m’a demandé de lui montrer ce dont j’étais capable, j’étais terrifié ! Mais il a été très pédagogue et j’ai beaucoup appris à ses côtés. »

Le quatrième membre du groupe, le bassiste John ‘Deacy’ Deacon, est interprété par Joe Mazzello, l’acteur américain qu’on a pu voir dans JURASSIC PARK et la série de HBO « Band of Brothers : L’enfer du Pacifique ».

Il déclare : « Je qualifierais John de ‘rock star malgré lui’, cette carrière lui est tombée dessus un peu par hasard, alors que je pense que ses partenaires, eux, rêvaient de devenir de célèbres musiciens depuis l’enfance. John était parfaitement heureux de travailler dans le domaine de l’électronique et de réparer des téléviseurs. Il adorait jouer de la musique et il était doué pour ça, mais pour lui c’était un loisir. Il avait également un talent pour l’écriture, mais il n’imaginait pas que c’était quelque chose qu’il pourrait faire pour le restant de ses jours. Le succès du groupe a progressivement pris de l’ampleur et avant qu’il s’en soit rendu compte, il s’envolait pour des tournées en Amérique et au Japon. C’était aussi le plus jeune et le dernier à avoir rejoint le groupe, il a donc mis du temps à trouver sa place. Il était introverti, mais c’était aussi un clown. Avec le succès grandissant de Queen et le triomphe de ses chansons, il s’est imposé comme un membre à part entière du groupe. »

C’est le caractère émouvant du scénario qui a séduit Joe Mazzello. L’acteur explique : « J’ai trouvé l’histoire des quatre membres du groupe magnifique et très touchante, et j’ai été fasciné par le personnage de John Deacon. Cet homme est une énigme. Il joue le rôle d’arbitre quand les trois autres se disputent, il règle la situation en quelques bons mots. Il n’est jamais à court de traits d’esprit. J’ai pris beaucoup de plaisir à me glisser dans la peau de ce personnage, à apprendre à jouer d’un nouvel instrument et à maîtriser l’accent des Midlands, que je n’avais encore jamais entendu. Je n’aurais refusé ce projet pour rien au monde. »

Pour préparer le rôle, l’acteur a parcouru Internet à la recherche de vidéos du groupe. Il raconte : « J’ai regardé toutes les interviews données par John, toutes les images de lui sur scène ou en coulisses, et tous les documentaires que j’ai pu trouver afin de me faire une idée de sa personnalité, de la place qu’il occupait et de la vision qu’il avait de lui au sein du groupe, et de sa transformation au fil du temps. C’est ce que j’appelle des ‘macroéléments’, et il est important d’y rester fidèle. Mais BOHEMIAN RHAPSODY reste un film, et il y a 99 % de chances que les dialogues que nous prononçons n’aient jamais été dits par les membres de Queen. La seule manière d’interpréter un personnage encore en vie et aussi connu, et sur lequel les gens ne manqueront pas d’avoir une opinion tranchée, est selon moi de faire en sorte que les répliques et les scènes que l’on joue – ce que j’appelle les ‘micro-éléments’ – correspondent aux macroéléments. »

Joe Mazzello, qui a appris à jouer de la guitare il y a une dizaine d’années, a pris plaisir à se familiariser avec la basse. Il confie : « J’ai eu un peu de mal avec la main droite parce qu’il y a beaucoup de picking dans le jeu de basse. L’instrument se tient aussi différemment et ne nécessite pas forcément l’utilisation d’un médiator. La basse est le trait d’union entre les percussions et les guitares, si bien qu’on se retrouve souvent à jouer les harmonies plutôt que la mélodie principale et à intervenir de manière décalée. Cela vous oblige à penser la musique différemment. J’ai répété pendant six semaines et j’ai passé tout ce temps à apprendre à jouer les quelque 25 titres du film alors que je ne sais même pas lire la musique ! »

L’acteur avait à cœur d’atteindre la perfection, conscient que sa performance serait scrutée par le public. Il confie : « Nous savons que la plupart de ceux qui iront voir le film seront des fans de Queen. Je ne compte même plus le nombre de bassistes qui m’ont demandé si c’était bien moi qui jouais de la basse dans le film. Je ne pouvais tout simplement pas faire semblant. En tant qu’acteur, je me devais d’être sur scène et de jouer ces chansons. Ça a d’ailleurs été un défi que j’ai pris plaisir à relever. »

Pour Rami Malek, la présence de Brian May et Roger Taylor a constitué une aide précieuse pour ses partenaires. « Cela nous a permis de mieux les comprendre, et dans le cas de Gwilym et Ben, de les interpréter avec une plus grande fidélité. »

Les quatre acteurs ont pour leur part fait très forte impression à Brian May. Le musicien raconte : « Lorsque je suis arrivé sur le tournage et que j’ai vu Gwilym avec sa perruque et son costume, c’était presque comme si je me regardais dans un miroir ! Je dois dire qu’il m’interprète brillamment. Quant à Rami, il est extrêmement convaincant dans le rôle de Freddie, dont il a même réussi à saisir le langage corporel. Et Joe Mazzello fait un Deacy absolument remarquable. John n’était pas du genre extraverti, mais il avait une manière très singulière de jouer de la basse et Joe l’a parfaitement saisie, tout comme Ben a réussi à retranscrire l’esprit de Roger dans sa performance. »

Aidan Gillen, plus connu pour le rôle de Petyr ‘Littlefinger’ Baelish dans « Game of Thrones », interprète John Reid, le premier manager de Queen. Pour l’acteur irlandais, Queen et Freddie Mercury tiennent une place unique et majeure dans l’histoire de la culture mondiale. Il explique : « Freddie n’avait pas le physique d’une star de la pop traditionnelle, mais cela ne l’a pas empêché de devenir un grand chanteur et un immense sex-symbol. Le marginal qu’il était s’est métamorphosé en superstar internationale. Il troublait les gens, les femmes le trouvaient beau et sexy, et les hommes cool. Queen est un groupe extrêmement populaire sans jamais avoir vraiment été à la mode. Ils ont toujours été un peu hors du temps et au-delà des modes, ce qui explique leur popularité constante, tout comme le fait que leurs chansons sont fantastiques et très avant-gardistes. Ils avaient en effet recours à de multiples re-recordings pour superposer des harmonies vocales, et à des progressions harmoniques complexes et originales très inhabituelles pour l’époque. »

Allen Leech, adulé par les fans de « Downton Abbey », série dans laquelle il incarnait Tom Branson, interprète quant à lui Paul Prenter, le manager personnel de Freddie Mercury, qui gagne sournoisement l’affection du chanteur avant de le trahir de la plus abominable des manières.

L’acteur, qui connaissait très peu de choses sur Paul Prenter, a effectué beaucoup de recherches sur son personnage. Il déclare : « C’était quelqu’un de malveillant. Plus j’en apprenais à son sujet, plus je comprenais les raisons pour lesquelles le reste du groupe se méfiait de lui. Il faut cependant rester prudent lorsqu’on interprète une personne réelle et s’assurer de faire preuve de nuances pour ne pas dresser un portrait trop simpliste du personnage. Il y a des raisons qui expliquent pourquoi Paul est tel qu’il est. Et en tant qu’acteur, votre travail consiste à trouver l’équilibre entre le respect de l’histoire et le respect de la personne. »

Il précise : « Paul a été choisi pour être l’assistant personnel du groupe et s’est tout de suite très bien entendu avec Freddie, principalement parce qu’ils partageaient la même orientation sexuelle. À l’époque, Freddie n’avait pas encore fait son coming out et Paul lui a ouvert les portes d’un monde qui lui était inconnu : celles du milieu gay. Il était son confident, et d’assistant du groupe, il est devenu le manager personnel de Freddie. Leur relation a pris un tournant malsain lorsqu’il a séparé Freddie du reste du groupe, en lui suggérant de se lancer dans une carrière solo. Il s’est débarrassé de John Reid de manière très perfide. »

Le film met en scène deux moments charnières dans la relation de Freddie et Paul. Le premier se déroule aux Rockfield Farm Studios, où le groupe enregistre l’album « Bohemian Rhapsody ». Paul embrasse alors Freddie et tous les deux réalisent qu’ils sont pareils. Le second a lieu à Munich, lorsque Freddie voit enfin Paul pour ce qu’il est et le bannit de sa vie sous une pluie battante. L’acteur commente : « Freddie prend conscience que Paul n’a jamais été là pour lui et qu’il ne pense qu’à son propre intérêt. Lorsqu’il le raye de sa vie, cela ressemble davantage à une rupture amoureuse qu’à un licenciement. J’ai beaucoup aimé tourner cette scène. »

La distribution de BOHEMIAN RHAPSODY est complétée par l’acteur primé aux BAFTA Awards Tom Hollander (« The Night Manager ») dans le rôle de Jim ‘Miami’ Beach, l’avocat devenu manager du groupe ; et Aaron McCusker (« Shameless ») dans celui de Jim Hutton, le compagnon de Freddie Mercury durant les sept dernières années de sa vie.

Graham King a été subjugué par le talent des acteurs secondaires du film. Il déclare : « Lors de son audition, Gwilym Lee s’est directement adressé à nous en tant que Brian May ; il n’en fallait pas plus pour nous convaincre de lui confier le rôle. Ben Hardy possède pour sa part une personnalité qui rejoint beaucoup celle de Roger. Et Joe Mazzello, bien qu’il soit originaire de New York, a beaucoup de John Deacon en lui. Quant à Tom Hollander, il est tout simplement phénoménal dans le rôle de Jim Beach. Roger Taylor, Brian May et Jim Beach ont trouvé Allen Leech incroyablement convaincant dans le rôle de Paul Prenter. Il s’agit d’un personnage assez antipathique mais Allen est parvenu à lui conférer une sensibilité qui rend son comportement compréhensible. Enfin, Lucy Boynton est parfaite dans le rôle de Mary ; l’alchimie entre Rami et elle est indéniable. »

Le producteur, qui discutait du projet depuis un certain temps avec son ami Mike Myers, lui-même un immense fan de Queen, a été enchanté lorsque ce dernier a accepté d’interpréter Ray Foster, le directeur de la maison de disques EMI. Il déclare : « C’est amusant que ce soit l’acteur de WAYNE’S WORLD qui incarne ce producteur de musique plus que sceptique lorsque Freddie lui soumet « Bohemian Rhapsody » et auquel il assure qu’aucun adolescent n’aura jamais envie de se déhancher sur ce titre. C’est par ailleurs Mike qui a choisi de donner un accent du nord au personnage. Il est tout simplement génial dans ce rôle. »

DÉCORS DE SCÈNE

Puisque BOHEMIAN RHAPSODY raconte l’histoire d’un groupe et d’un artiste pour qui le style revêtait une importance fondamentale, c’est en toute logique que l’esthétique, les costumes et les décors du film ont fait l’objet de toutes les attentions de l’équipe. Boas, capes en velours et col d’hermine, salle de bain en marbre, lions dorés à l’or fin : tout y est et plus encore.

C’est au chef décorateur Aaron Haye qu’il a incombé de créer l’univers du film. Celui-ci a obtenu l’autorisation de tourner sur l’aérodrome de Bovingdon dans le Hertfordshire ; à l’hôtel de ville de Hornsey, un chef d’œuvre du style Art déco situé au nord de Londres ; dans les LH2 Studios à l’ouest de la capitale britannique ; au Heaven, célèbre night-club londonien ; et à l’hôtel de ville edwardien de Bromley, au sud-est de Londres.

La production a également investi le Gillette Building, au sud-ouest de Londres, pour tourner la majorité des scènes en studio du film. C’est là qu’ont été reproduits le Zanzibar des années 1950 où l’on découvre Freddie enfant, le plateau de « Top of the Pops » qui a permis au groupe de percer, la station de radio Capitol Radio, la maison de la famille Bulsara, la propriété de Garden Lodge, l’hôtel de Rio de Janeiro et la maison de campagne où Freddie a composé « Bohemian Rhapsody », ainsi que trois studios d’enregistrement.

Aaron Haye a commencé par rassembler le plus possible d’images de Queen et de Freddie Mercury. Après avoir étudié plusieurs milliers de photos, la plupart uniquement datées grâce à la coupe de cheveux de Freddie – de plus en plus courte au fil du temps –, l’équipe a réussi à créer une chronologie allant de 1970 à 1986.
Le chef décorateur et la production ont pu compter sur l’aide inestimable de Brian May, qui leur a donné accès à ses archives, et du consultant historique Peter Freestone, qui a partagé avec eux ses photos personnelles. Aaron Haye déclare : « Brian et Peter ont fait une différence de poids dans nos recherches. Sans eux, nous aurions dû nous contenter des images tombées dans le domaine public ou publiées dans des livres, et le film n’aurait pas été le même. C’était assez surréaliste de pouvoir aller chez Brian fouiller dans ses considérables archives personnelles. Il a conservé tous les talons de billets et toutes les affiches des concerts qu’ils ont donnés, tous les albums qu’ils ont enregistrés et même certains de leurs costumes, que les acteurs du film portent d’ailleurs à l’écran. »

Il poursuit : « Une fois la chronologie en place, j’ai défini la palette de couleurs pour 1970, 1975, 1978, 1982 et ainsi de suite. Nous avons dressé une chronologie plus détaillée, jalonnée de références que nous nous sommes efforcés de respecter dans tous les domaines : peinture, décoration, costumes… À la fin des années 1960 et au début des années 1970, nous avons opté pour des tons chauds et naturels tels que le vert foncé, l’orange et le marron. À partir du milieu des années 1970, les couleurs primaires associées au disco deviennent plus prépondérantes, et au tournant des années 1980, c’est une palette de couleurs vives et de fluo qui s’impose. Chacune de ces décennies a un style très différent que nous avons pris plaisir à explorer. Beaucoup de choses ont changé durant les quinze années qui séparent 1970 de 1985, ce qui confère au film une grande richesse sur le plan visuel. »

Parmi les décors clés du début du film figure la maison de famille de Freddie à Feltham dans le Middlesex. Aaron Haye et son équipe ont eu la chance de visiter la vraie maison des Bulsara, aujourd’hui occupée par une autre famille. Il raconte : « Voir la chambre de Freddie nous a permis de nous représenter l’espace dans lequel il vivait. Dans le film, la maison et celles des voisins ont été agrandies pour les besoins du tournage et de l’histoire. »

À ce stade, Freddie est un jeune étudiant en art, c’est pourquoi le chef décorateur a imaginé une chambre remplie de dessins et de carnets de croquis. Il ajoute : « Nous nous sommes efforcés de traduire l’histoire du quartier où il a grandi et les conditions économiques dans lesquelles il vivait d’un point de vue architectural, c’est pourquoi nous avons intégré des références visuelles à l’Inde et à Zanzibar. »

Aaron Haye a bien entendu collaboré avec les autres directeurs de départements tout au long de la production afin de raconter l’histoire sur le plan visuel. Il déclare : « Il est essentiel que les différents chefs de poste coopèrent pour assurer la cohérence visuelle du film car notre mission consiste à créer une image fidèle à la réalité, mais également à l’histoire que nous essayons de raconter. Ce sont mes conversations avec le directeur de la photographie Tom Sigel qui m’ont aidé à définir les différentes palettes de couleurs du film. L’éclairage joue également un rôle très important en raison des nombreux concerts donnés par le groupe. Nous tenions à ce que chaque élément du film s’inscrive dans le cadre esthétique que nous avions défini. J’espère que cela transparaîtra à l’écran. Tom est un remarquable chef opérateur doté d’un sens du détail exceptionnel. Il en va de même pour le chef costumier Julian Day. Par exemple, à Garden Lodge, la maison de Freddie, la palette de couleurs qu’il a choisie pour les costumes complète parfaitement les décors. »

Le chef décorateur a également pu compter sur l’aide du consultant musical Pete Malandrone pour s’assurer de l’authenticité des instruments et du matériel que l’on voit dans le film. En 1970, la plupart des instruments étaient d’occasion, il n’a donc pas été évident d’en trouver des copies pour le film. Par chance, Pete Malandrone, qui est également le roadie de Brian May, a accepté de prêter des instruments de la collection personnelle du guitariste au département accessoires, y compris la guitare blanche dont joue Gwilym Lee dans les scènes qui se déroulent aux Rockfield Studios. Il a en outre supervisé la conception et la transformation des guitares qui ont dû être fabriquées pour le film. Il déclare : « La première guitare de Brian par exemple, la Red Special, dont il joue encore aujourd’hui, a été fabriquée par son père à partir de bric et de broc : un vieux linteau de cheminée, une aiguille à tricoter, des ressorts de soupape de moto, des boutons en nacre, etc. Mais elle a aujourd’hui 50 ans et aurait eu l’air trop usée, la production en a donc fabriqué deux répliques qui semblent beaucoup plus récentes. »

Ces copies ont été réalisées par le luthier Andrew Guyton, qui avait déjà fabriqué des reproductions pour la collection personnelle de Brian May. Pete Malandrone commente : « Andrew est un expert. Tout est dans le détails, et même le plus infime ne lui échappe pas. »

La reconstitution de la scène du Live Aid dans le mythique stade de Wembley à Londres a présenté un défi de taille pour l’équipe. La première étape a consisté à trouver un lieu suffisamment vaste pour y monter une scène grandeur nature afin de pouvoir suivre Freddie Mercury sans interruption depuis son arrivée au stade, puis sa loge, en passant par son habillage, les coulisses et jusqu’à son entrée en scène, en finissant par un plan d’ensemble sur le public. Après de nombreux repérages, Aaron Hayes et son équipe ont opté pour l’aérodrome de Bovingdon dans le Hertfordshire, dont la piste d’atterrissage était suffisamment plane pour y bâtir le décor. L’équipe a également dû prendre en compte le caractère imprévisible de la météo britannique – la scène a en effet été édifiée au mois de juillet pour un tournage au mois de septembre.

Aaron Haye a en outre été confronté à la difficulté supplémentaire de devoir trouver des photos ou croquis du stade en 1985. Les plans du stade original, construit dans les années 1930, ont été faciles à trouver, mais comme il a été reconstruit par la suite, le chef décorateur a eu bien du mal à réunir des informations sur son apparence à l’époque du Live Aid.

Il raconte : « Nous avons reproduit Wembley d’après des photos d’époque ainsi que les images du documentaire consacré au concert, mais il fallait aussi que le décor corresponde aux besoins de l’histoire. Dans la réalité, les coulisses consistaient en quelques caravanes installées à l’extérieur du stade. Nous voulions conserver cet esprit nomade dans l’espace intérieur qui mène à la scène, c’est pourquoi nous avons installé une caravane Airstream, des parasols et des chaises de jardin dans les coulisses pour créer une atmosphère intérieure/extérieure ludique, bourdonnante et joyeuse. »

Le chef décorateur poursuit : « Nous avons érigé une immense plateforme surélevée à près de 5 mètres et demi du sol, soit la même hauteur que la scène de Wembley pour le Live Aid. Nous avons ensuite monté une tente au-dessus des coulisses pour les protéger des aléas climatiques. Et enfin, nous avons reproduit à l’identique les gigantesques tours d’échafaudages construites pour le concert, ainsi que les immenses affiches et bannières – certaines hautes de trois étages –, et les logos qui encadrent la scène. »

Par un heureux hasard, il se trouve que deux des membres de l’équipe de construction de la scène du Live Aid de 1985 ont pris part à l’édification du décor.

Peter Freestone, l’assistant personnel de Freddie Mercury durant les douze années qui ont précédé sa mort, a participé au film en tant que conseiller, et sa contribution s’est révélée inestimable. Sa description des coulisses du Live Aid a permis à Aaron Haye et son équipe de créer une atmosphère authentique.

Peter Freestone se souvient de cette folle journée de juillet 1985 : « Dès notre arrivée, l’excitation était palpable. L’ambiance était excellente. C’était très convivial, il n’y avait aucune compétition, contrairement à ce qui se produit malheureusement souvent lorsqu’on rassemble une telle programmation. Queen est monté sur scène et le public s’est déchaîné dès les premiers accords de « Bohemian Rhapsody ». L’ambiance dans les coulisses a soudain changé, elle est devenue électrique. Quelque chose venait de se produire. Dix-huit minutes plus tard, le groupe a quitté la scène après un set d’anthologie, la foule était en transe et dans les coulisses, tout le monde applaudissait à tout rompre. »

Le travail fourni par l’équipe d’Aaron Haye a plus que porté ses fruits. Brian May raconte : « Lorsque je suis monté sur cette scène, c’était comme si j’avais remonté le temps. C’était vraiment incroyable. Aaron et son équipe ont réussi à reproduire la scène de 1985 à la perfection, jusque dans les moindres détails : des amplis qui se trouvaient derrière moi aux pédales d’effets en passant par le chiffon que j’utilisais pour faire briller ma guitare et les coulisses jonchées de mégots de cigarettes, de cendriers et de bouteilles de soda. Ils ont fait un fabuleux travail. »

Peter Freestone a lui aussi été stupéfait par l’authenticité du décor. Il confie : « J’ai eu une nette impression de déjà-vu. Quand j’ai découvert la scène, je pouvais à peine y croire. Elle était exactement de la même taille que la vraie et tout était parfaitement identique : l’estrade, les coulisses et même la peinture écaillée aux murs et la rouille sur les tuyaux de canalisation. J’en ai eu des frissons. »

Les acteurs du film ont également été émerveillés par le travail du chef décorateur. Gwilym Lee, qui interprète Brian May, se souvient : « Le décor était tellement détaillé qu’il nous a tout simplement transportés dans l’univers du film. Le soin avec lequel Aaron a créé cet environnement nous a beaucoup facilité la tâche parce que nous n’avons rien eu à imaginer, tout avait été pensé dans les moindres détails et magnifiquement réalisé. »

Aaron Haye se souvient : « Quel plaisir ça a été de découvrir les acteurs dans leurs rôles pour la première fois ! Je me trouvais à côté de Brian et Roger pendant le tournage de ces scènes, et croyez-moi, c’est le genre de moment qu’on n’oublie pas. »

La séquence du Live Aid a aussi touché Graham King en plein cœur. Il confie : « Je n’ai pas pu retenir mes larmes, c’était la première fois que cela m’arrivait sur un tournage. Au-delà du caractère émouvant du film, j’ai été assailli par mes souvenirs de jeunesse et du concert. Il était essentiel que la scène soit réussie : la manière de bouger des membres du groupe, leur apparence, la foule… tout devait être parfait. Et ça a été le cas dès la première répétition, qui a eu lieu pendant la première semaine du tournage. Nous avons réalisé de nombreuses prises jusque tard dans la nuit et Rami, Gwilym, Ben et Joe sont restés concentrés du début à la fin. Il y avait une telle énergie que personne ne voulait s’arrêter ! Nous avions tous conscience d’être en train de créer quelque chose de très spécial. Le Live Aid a été un évènement tellement important qu’il était de notre devoir de nous montrer à la hauteur. Et du décor à la musique, en passant par l’ambiance et la performance du groupe, je pense que nous y sommes parvenus. »

Parmi les principaux décors du film figure également la ferme dans laquelle on voit Queen enregistrer « Bohemian Rhapsody ». Le titre a en réalité été enregistré dans deux endroits différents : Rockfield Farm et Ridge Farm, au pays de Galles, qui ont offert au groupe l’isolement et la solitude qui lui étaient indispensables – comme à beaucoup de groupes à l’époque. Rockfield Farm est aujourd’hui encore un studio d’enregistrement. Aaron Haye a découvert un documentaire dans lequel Brian May et Roger Taylor y retournent et évoquent les morceaux qui y ont été enregistrés. De plus, les nombreuses photos du groupe à Ridge Farm ont permis à l’équipe de recréer fidèlement les lieux et les costumes.

Le chef décorateur a choisi de fusionner ces deux endroits pour ne créer qu’un seul et même décor, et il a trouvé le lieu idéal pour cela : une grange vieille de 200 ans située aux portes de Londres. Une fois vidée de ses chevaux, de sa paille et du fumier, Aaron Haye y a installé un studio d’enregistrement de style années 1950. Pour cela, il a fabriqué une table de mixage inspirée d’une console d’un studio de Notting Hill dont le style rétro-futuriste ne dépareillerait pas dans un épisode de « Star Trek » des années 1970 ! Elle a été fabriquée de manière aussi réaliste que possible, des potentiomètres aux voyants et aux pedalboards, en passant par le bandeau de VU-mètres. 

Le studio s’inscrit dans la palette de couleurs définie par Aaron Haye pour les années 1970. Il déclare : « Nous avons opté pour des tons très chauds comme le brun, le orange et le vert avocat, des couleurs associées à cette période. Lorsque Brian May est venu nous rendre visite et qu’il nous a interprété un solo de « Bohemian Rhapsody », j’en ai eu des frissons ! »

Le chef décorateur a porté une attention toute particulière aux détails dans la reconstitution des intérieurs. Il explique : « Freddie et Mary ont habité dans deux appartements avant de se séparer. Leur appartement dans le film est inspiré de ces deux endroits. À chaque fois que nous avons pris un peu de liberté avec la réalité, nous avons essayé d’intégrer des éléments pour rendre le décor le plus authentique possible. Par exemple, le papier peint que l’on voit dans le film est une reproduction exacte, jusque dans les moindres imperfections, de celui qui tapissait les murs de leur appartement, et le mobilier en osier est une copie conforme de celui qu’ils possédaient. »

Pour la suite d’hôtel que Freddie occupe à Rio de Janeiro, aménagée au sein du Gillette Building, Aaron Haye a imaginé un décor fait de murs tendus de soie, de tentures, de verre fumé, de canapés en cuir et de cloisons d’inspiration japonaise. Il commente : « Nous nous sommes inspirés de l’appartement de Freddie à New York, dont Peter Freestone nous a confié qu’il n’avait jamais eu le temps de le décorer après son emménagement. Il y régnait donc une atmosphère d’hôtel. Une fois de plus, nous avons fait se rencontrer la réalité et la fiction. »

Garden Lodge, la propriété de Freddie Mercury située dans le quartier d’Earl’s Court à l’ouest de Londres, est une maison isolée entourée d’immeubles, qui possède quelque chose de féérique. C’est là que vit encore aujourd’hui Mary Austin. Pour le film, Aaron Haye a opté pour une maison de Surbiton, dans le sud de la capitale britannique, qu’il a décorée avec du papier peint texturé, des lustres en porcelaine, des œuvres d’art japonaises, des antiquités et des tissus d’ameublement collectés aux quatre coins du monde comme aimait à le faire Freddie. Bien qu’il n’ait pas pu complètement reproduire la décoration intérieure de Garden Lodge, le chef décorateur s’est efforcé de recréer son atmosphère. Et son travail a été récompensé. En découvrant le décor, Peter Freestone, qui a passé plusieurs années auprès du chanteur dans cette maison, a déclaré : « On se croirait chez Freddie… »

Aaron Haye a pris beaucoup de plaisir à décorer Garden Lodge pour la soirée fellinienne donnée par Freddie pour célébrer, comme il le dit lui-même joyeusement, « l’immensité de sa créativité, uniquement égalée par sa dépravation ». La première scène a été tournée en plan séquence. La caméra nous entraîne depuis l’allée menant à la maison jusqu’à la porte d’entrée où l’on est accueilli par une foule de cracheurs de feu, de géants, de magiciens, de danseurs en cage et d’invités déguisés, avant de rejoindre Freddie et de le suivre à travers la maison et son intérieur décadent.

Le chef décorateur déclare : « La décoration reflète à la fois le caractère opulent de la soirée mais également son esprit débauché. Elle illustre le plaisir et les excès de l’époque avec de gigantesques plats de nourriture et de fruits exotiques, des lions dorés… Nous tenions également à faire référence aux passions de Freddie et à l’histoire de Queen, c’est pourquoi nous avons installé des figurantes sur des vélos d’appartement en clin d’œil au clip de « Bicycle Race ». »

L’une des scènes préférées d’Aaron Haye est celle du tournage du clip de « I Want to Break Free ». Il explique : « La réalisation de cette vidéo est très bien documentée et nous tenions à rester aussi fidèles que possible à la réalité. La séquence nous entraîne dans les coulisses du tournage. Par chance, nous avons pu nous procurer le modèle exact de l’aspirateur qu’utilise Freddie ainsi que le réveil lumineux dont jaillit de la vapeur au début du clip. Nous avons également utilisé une caméra 35 mm d’époque que l’on voit dans le film, car comme l’originale, notre vidéo a bien entendu été tournée en 35 mm. »

L’ultime défi auquel la production a été confrontée a été de trouver un lieu qui puisse passer à la fois pour le Madison Square Garden, où Queen s’est produit à guichets fermés en 1978, et pour divers autres stades au Japon, au Brésil et à travers les États-Unis. Le chef décorateur a opté pour les LH2 Studios, à l’ouest de Londres, qu’il a ensuite convertis au gré de l’histoire. Mais s’adapter aux besoins du tournage pour une scène donnée tout en préparant la transformation du décor pour doubler le lieu suivant s’est révélé un défi logistique de taille, en raison des évolutions en matière d’éclairage et de scénographie au fil des années. S’il suffit aux acteurs de changer de costumes et d’instruments pour passer d’une époque à l’autre, il est beaucoup plus difficile de faire passer un décor de 1973 à 1982 du jour au lendemain. 

Aaron Haye explique : « Il a fallu mettre au point un moyen de changer rapidement les éclairages ainsi que leur couleur. Nous ne pouvions évidemment pas avoir recours à des ampoules LED, nous avons donc utilisé des spots traditionnels. Le problème, c’est qu’ils émettent beaucoup de chaleur. Le dispositif que nous avons construit spécialement pour le décor du Madison Square Garden a été surnommé par l’équipe le « four à pizza » tellement il chauffait ! Le devant de la scène était particulièrement chaud, mais les garçons ne se sont jamais plaints. »

LOOKS DE STARS

Pour parfaire l’esthétique du film, Aaron Haye a pu compter sur la collaboration du chef costumier Julian Day et de la chef maquilleuse et coiffeuse Jan Sewell.

Pour les deux chefs de département, travailler sur BOHEMIAN RHAPSODY a été un véritable privilège. Julian Day explique : « Qui refuserait de prendre part à un film qui met en scène l’un des groupes de rock les plus emblématiques ayant jamais existé ? J’étais très enthousiaste à l’idée de ce projet, ça a été un merveilleux défi à relever. J’ai effectué énormément de recherches et au-delà du fait de recréer les costumes portés par les membres du groupe lors de célèbres évènements publics, j’ai trouvé particulièrement intéressant d’imaginer leurs tenues dans les moments dont on sait moins de choses. J’ai beaucoup lu et parcouru Internet à ce sujet. Pour ce qui est des reproductions, je me suis adressé aux créateurs des costumes originaux. Brian May et Roger Taylor nous ont également gentiment ouvert les portes de leurs archives vestimentaires, ce qui s’est révélé extrêmement utile. »

Brian May a même accepté de prêter à l’équipe certaines des pièces originales de sa collection. Parmi elles figurent un peignoir de tournée avec son nom brodé dans le dos, une robe de chambre rouge et plusieurs vestes, dont une en velours avec un col brillant qu’il porte sur plusieurs photos de l’époque.

Le chef costumier déclare : « Pour les scènes de concert, nous avons reproduit deux combinaisons moulantes en lycra, une à losanges noirs et blancs et une à paillettes argentées, à partir des originaux, et nous avons demandé à Zandra Rhodes si elle voulait bien reproduire l’incroyable tenue blanche à manches chauve-souris que Freddie portait lors du concert à l’arène Nippon Budokan au Japon. On raconte qu’elle a été initialement adaptée d’une robe de mariée qui aurait tapé dans l’œil du chanteur lors d’une visite de l’atelier de la créatrice… »

Parmi les costumes les plus audacieux du film figurent la couronne et la cape rouge que porte Freddie lors de la soirée à Garden Lodge. Elles ont été confectionnées par les deux artisans auprès de qui le chanteur avait initialement passé commande.

Julian Day précise : « Certains des costumes du film sont légèrement sortis de leur contexte, mais nous tenions à inclure les tenues emblématiques de Freddie car nous savons que c’est ce que les gens veulent voir. »

BOHEMIAN RHAPSODY débute en 1970 à Ealing, la banlieue londonienne où Freddie Mercury a grandi, et s’achève en 1985, après un périple qui nous entraîne aux quatre coins du monde et que reflètent les costumes des personnages. Julian Day commente : « Pour les premières scènes, j’ai opté pour un style très inspiré des années 1960, de la mode hippie et de l’ambiance de Woodstock. À l’époque, les couleurs étaient assez discrètes en Angleterre. Après trois concerts en Grande-Bretagne, le film nous transporte aux États-Unis, où le groupe a fait la première partie de cinq concerts. Pour ces scènes, j’ai créé un style très américain aux accents western avec du daim, des franges, des chemises à carreaux et des chapeaux de cowboy. On s’envole ensuite avec le groupe pour le Japon, où leur style devient beaucoup plus coloré avec des influences pop art. »

Au fil du temps, les costumes se font de plus en plus extravagants. Pour les séquences qui se déroulent dans le New York des années 1980, lorsque Freddie se met à fréquenter les clubs gays de la ville, le chef costumier s’est inspiré du travail du photographe Robert Mapplethorpe, de clichés du Meatpacking District réalisés dans les années 1970 et du film CRUISING – LA CHASSE avec Al Pacino. Il a choisi de vêtir les acteurs de cuir, de latex, de jean et de chaînes afin d’illustrer le caractère clandestin de ces lieux. Enfin, dans les scènes qui se passent à Rio de Janeiro, les corps se dénudent davantage.

Cette progression se retrouve dans la garde-robe du leader de Queen. Julian Day raconte : « Lorsqu’il était jeune, Freddie a travaillé au célèbre Kensington Market de Londres où se croisaient vendeurs de vêtements vintage, jeunes créateurs émergents et influenceurs, et le style des années 1970 était clairement nourri par la mode des années 1930. À Kensington Market, il a donc par exemple eu accès à des étoles vintage et aux costumes et accessoires des années 1930. C’était un fin connaisseur en matière de mode, c’est la raison pour laquelle je tenais à ce que l’on retrouve ces influences dans ses costumes. »

Il poursuit : « Le style de Freddie était plus extravagant dans les années 1970 mais il était également conscient du message que renvoyaient ses tenues. Je voulais que ses costumes soient un peu plus colorés et chatoyants, car cela correspond bien à ce qu’il était, mais son côté flamboyant ne l’empêchait pas d’être très viril et j’ai pris plaisir à jouer sur cette dualité. Au début des années 1980, ses costumes s’assagissent et reflètent les changements qu’il connaît dans sa vie privée. J’ai aussi voulu souligner sa passion pour les kimonos après la tournée du groupe au Japon. »

Le travail de Julian Day a été très apprécié par les acteurs du film. Rami Malek déclare : « Julian possède un talent phénoménal. J’ai vu beaucoup de ses films et je savais que j’étais entre de bonnes mains. Nous avons passé une cinquantaine d’heures à faire des essayages et ça a été une période très enrichissante. J’en ai profité pour répéter mes mouvements en chaussures compensées à talons de 10 cm, en pantalon en satin moulant ou en combinaison complète en lycra. Avec la coiffure et le maquillage, les costumes boostent votre confiance en vous et vous aident à consolider le personnage. »

Tout comme Freddie Mercury, Brian May et Roger Taylor avaient un style bien à eux. Pour Gwilym Lee, qui incarne Brian May, le chef costumier a opté pour une palette monochrome essentiellement composée de noir et blanc. Ben Hardy, qui campe Roger Taylor, a quant à lui un style plus coloré et dandy avec ses gilets de costume. La garde-robe de John Deacon est un mélange des trois rehaussé d’une touche British. Dans les scènes qui se déroulent à Rockfield Farm, il a en effet des faux airs du Dr Who incarné par Tom Baker, avec sa longue écharpe rayée et ses manteaux africains.

Gwilym Lee déclare : « J’ai pris beaucoup de plaisir à mettre les costumes du film, et j’ai eu la chance d’en porter qui appartiennent à Brian. C’était un lien direct avec la légende que j’interprétais. Ça a été un immense honneur. »

Un honneur qui a cependant eu quelques contreparties. L’acteur raconte : « Dans le film, je porte un blouson d’aviateur en cuir blanc avec des épaulettes tellement larges que je devais me mettre de côté pour passer les portes ! »

Pour Mary Austin, le seul personnage féminin de premier plan du film, Julian Day s’est surtout basé sur les conversations qu’il a eues avec les amis et collaborateurs de la jeune femme à l’époque. Elle travaillait alors chez Biba, le mythique grand magasin londonien situé sur Kensington High Street et fondé par la créatrice de mode Barbara Hulanicki. Inspirée par les courants préraphaélite, Art décor et Art nouveau, cette dernière créait des robes fluides, des pantalons larges, des blouses et des vestes à manches cloches confectionnés dans de luxueux tissus tels que le satin et le velours. Ses couleurs de prédilection étaient le bordeaux, le prune et le violet mais elle affectionnait également les motifs à pois ou à rayures très audacieux.

Le chef costumier déclare : « Mary était une jeune femme très élégante, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle a été placée à l’entrée du magasin pour représenter le style Biba. Nous avons donc essayé de recréé cet esprit et l’avons conservé jusqu’à la fin du film. Et quel bonheur d’habiller Lucy Boynton ! »

L’actrice n’a également que des éloges pour le chef costumier. « Les costumes de Julian pour le film sont de toute beauté et les pièces reproduites d’après les vrais costumes de scène de Queen démontrent un savoir-faire hors pair. Les tenues qui ont été confectionnées à la main sont tout simplement stupéfiantes. »

Les costumes portés par le groupe lors du Live Aid ou dans leurs clips ont été à la fois les plus faciles et les plus difficiles à dupliquer. Les plus faciles parce que Julian Day savait exactement à quoi ils ressemblaient, et les plus difficiles parce qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Les fans et les journalistes peuvent en effet facilement repérer la moindre anomalie grâce aux nombreuses ressources accessibles en ligne.

Le chef costumier a donc porté une attention toute particulière aux détails. Il commente : « Lorsqu’on commence à se pencher sur les détails d’une tenue, cela devient soudain beaucoup plus complexe. Par exemple, la ceinture cloutée que porte Freddie au Live Aid est composée de deux modèles de clous différents, et son débardeur a une forme particulière. J’ai pris beaucoup de plaisir à collaborer avec Rami Malek, qui a un vrai sens du détail. Nous lui avons confectionné 15 débardeurs pour ces scènes, mais quelques jours seulement avant le tournage, il nous a fait remarquer que l’encolure n’était pas tout à fait assez échancrée. Il a donc fallu que nous les recoupions et les recousions tous, mais ce gros centimètre fait toute la différence dans l’authenticité du costume. Nous avons aussi reproduit les motifs de la chemise que porte John Deacon dans la scène pour qu’ils soient exactement identiques à l’originale. Il a également fallu faire venir le jean Wrangler de Freddie des États-Unis et demander à Adidas de reproduire pour nous une paire de leurs célèbres chaussures de boxe. Ça a été passionnant mais difficile ! »

Le clip de « I Want to Break Free », dans lequel les membres du groupe apparaissent travestis, était une des séquences les plus attendues du film. Julian Day et son équipe ont parcouru le Royaume-Uni à la recherche des costumes nécessaires au tournage de la scène, du négligé que porte Brian May à la jupe en vinyle de Freddie Mercury, et ont confectionné eux-mêmes un grand nombre de vêtements et d’accessoires. Il note : « Nous avons déniché un canotier identique à celui que porte Roger Taylor dans le dos et avons fait imprimer un ruban dans les mêmes couleurs que celles de l’original. »

Pour l’éblouissante fête que donne Freddie à Garden Lodge, le chef costumier a opté pour l’une des tenues les plus emblématiques du chanteur : la couronne et la cape en velours rouge festonnée d’hermine, qu’il a associée à une veste militaire et à un pantalon en cuir, un autre style que la star affectionnait particulièrement. Julian Day confie : « Nous voulions qu’il soit la vedette de la soirée. »

Pour les invités, le chef décorateur s’est inspiré des photos du légendaire Studio 54 de New York pour imaginer une panoplie de costumes tous plus extravagants les uns que les autres, en référence au milieu de la nuit des années 1970, à l’univers punk, à la culture gay, aux drag-queens et à la scène underground.

Fait assez extraordinaire pour être mentionné, aucun des costumes du film n’a été porté plus d’une fois.

Julian Day déclare : « C’était la première fois que je faisais autant d’essayages. Nous avons créé des centaines et des centaines de costumes, il a fallu affréter un car entier rien que pour ceux des quatre membres du groupe ! Au total, nous avions quelque chose comme 8 000 à 10 000 costumes, en comptant tous ceux des figurants. L’histoire nous entraîne d’un pays à un autre, du Japon à New York en passant par l’Amérique profonde, et chacun de ces concerts se devait d’avoir une atmosphère différente. Ça a vraiment été passionnant. »

Graham King confie avoir été renversé par la beauté des costumes : « Julian a accompli un travail extraordinaire, il n’a pas volé sa réputation. Il a en outre fait preuve d’un enthousiasme incroyable pour le projet. Il possédait la sensibilité et les connaissances adéquates pour ce film. Quand tous ceux qui prennent part à un projet le font par passion pour l’histoire qui est racontée, cela se ressent. »

Julian Day a travaillé en étroite collaboration avec la chef coiffeuse et maquilleuse Jan Sewell, qui était très enthousiaste à l’idée de donner à voir l’évolution de Freddie Mercury de 1970 jusqu’au Live Aid.

Le travail de la chef coiffeuse et maquilleuse a été grandement facilité par la quantité de documentation visuelle disponible dans le domaine public. Elle explique : « Il y a énormément de vidéos dans lesquelles on peut voir l’évolution de Freddie au fil des années. Avec Julian Day, nous avons déterminé les différents looks de chacun des membres du groupe et défini une chronologie, mais nous n’étions pas certains de pouvoir montrer toutes leurs coiffures. John Deacon, par exemple, conserve quasiment la même apparence tout au long du film, mais au début des années 1980, il apparaît avec les cheveux beaucoup plus courts. Quant à Brian May, il a toujours eu la même coupe, en plus ou moins long selon les époques. L’apparence de Freddie a en revanche énormément changé au fil du temps, il a donc fallu choisir les looks qui nous semblaient les plus représentatifs. »

Au début du film, au milieu des années 1970, Freddie apparaît ainsi rasé de près, avec les cheveux longs et une frange courte, pour finir avec une coupe courte et une moustache lors du Live Aid. Entretemps, on l’aura découvert avec plusieurs styles différents.

Jan Sewell a eu recours à des prothèses de maquillage pour reproduire les dents proéminentes et le nez aquilin de Freddie Mercury. Elle a testé plusieurs paires de fausses dents sur Rami Malek afin de trouver le modèle parfait. La chef coiffeuse et maquilleuse explique : « Ce qui est fascinant lorsqu’on regarde Rami interpréter Freddie, c’est qu’il a parfaitement saisi ses tics. Freddie était très conscient de sa dentition. Bien qu’il en ait eu les moyens, il a choisi de ne pas se les faire refaire, mais il passait beaucoup de temps à essayer de les dissimuler, notamment par des mouvements de bouche. Il était donc très important que le dentier de Rami soit de la bonne taille, de manière à ce qu’il vienne étayer son jeu. »
Pour le nez du personnage, Jan Sewell a créé une prothèse en gélatine que l’acteur se faisait poser chaque matin. Elle commente : « Cette prothèse avait pour but d’élargir la partie supérieure du nez de Rami, ce qui avait pour effet de rapprocher légèrement ses yeux. Les yeux de Rami sont beaucoup plus grands que ceux de Freddie, j’ai donc eu recours au maquillage pour les rendre un peu moins saillants. »

Pour parfaire son apparence, Rami Malek porte également une multitude de perruques et de fausses moustaches. L’acteur, qui a enchaîné le tournage de BOHEMIAN RHAPSODY juste après « Mr. Robot », n’a en effet pas eu le temps de se laisser pousser les cheveux pour le film, c’est la raison pour laquelle il porte une perruque dans toutes les scènes, même celles du Live Aid. Toute la difficulté pour la chef coiffeuse et maquilleuse a consisté à trouver l’équilibre entre la longueur de sa chevelure et l’épaisseur de sa moustache.

Jan Sewell a aussi dû vieillir les quatre membres du groupe pour les dernières scènes du film qui se déroulent au milieu des années 1980. Elle raconte : « Pour la séquence du Live Aid, nous avons utilisé de petites prothèses afin de créer de très légères rides sur le visage de chacun des quatre acteurs, avant de les couvrir de maquillage de scène comme ils en auraient porté pour le concert. »

La chef coiffeuse et maquilleuse a fait d’importantes recherches pour s’assurer de l’exactitude de chaque détail. Pour cela, elle a non seulement interrogé Brian May et Roger Taylor, mais également un grand nombre de ceux qui ont accompagné le groupe en tournée. Elle observe : « Dans les années 1970, Freddie portait du vernis noir, mais uniquement sur les ongles de la main gauche. Quand j’ai demandé pourquoi, on m’a répondu que c’était parce qu’il n’arrivait pas à se vernir les ongles de la main droite. Même chose pour Brian, sauf que lui portait du vernis blanc. »

Pour les scènes nécessitant de nombreux figurants – la fête à Garden Lodge et le Live Aid – Jan Sewell et son équipe se sont inspirés de photos et de vidéos réalisées lors de ces évènements. Elle explique : « Nous avons attentivement étudié l’apparence des invités de la soirée de Garden Lodge. Certains avaient des costumes extraordinaires, notamment des toges et des couronnes de laurier à la mode romaine, que nous sommes parvenus à reproduire. Pour le Live Aid, nous tenions absolument à ce que le style des figurants soit ancré dans les années 1980, c’est la raison pour laquelle presque tous les hommes portent la coupe mulet et la moustache, et les femmes les cheveux courts. Comme de nos jours la plupart des hommes ont les cheveux courts et les femmes les cheveux longs, presque tous les figurants portent une perruque. Il a donc fallu plusieurs semaines d’essayages et quelque chose comme 7 000 perruques pour que tout soit parfait. Mais comme les figurants étaient tous fans de Queen, lorsque nous avons demandé aux hommes de se laisser pousser la moustache, ils ont tous accepté ! »

En collaboration avec Julian Day, Jan Sewell a défini la palette de couleurs du maquillage des personnages féminins. Elle observe : « Il y a une nette évolution entre le début et la fin du film en matière de maquillage. Dans les années 1970, la mode était aux rouges à lèvres orangés, aux faux-cils, aux ombres à paupières bleu-vert et aux blushs tirant sur l’orange. Mais pour les années 1980, nous avons opté pour des teintes terracotta et bronze. »

La chef coiffeuse et maquilleuse garde un souvenir inoubliable de sa collaboration avec les acteurs du film. « Ils connaissaient parfaitement leurs personnages et se sont beaucoup impliqués dans la création de leur look. Rami, avec qui j’ai travaillé étroitement, a un instinct phénoménal, rien ne lui échappe. Il sait la différence que peut faire un peu de maquillage, une couleur un peu plus soutenue ou une ombre le long du nez. Je pense que ça a été une expérience mémorable pour chacun d’entre nous. »

Rami Malek déclare : « Jan est une incroyable chef coiffeuse et maquilleuse. Au-delà du dentier que je porte, elle a fait un travail absolument remarquable autour de mes yeux et dans la définition de la structure de mon visage en fonction des différentes périodes de la vie du personnage. Le maquillage constitue une étape majeure qui permet à un acteur de s’approprier encore davantage son rôle. Comme les costumes, la coiffure et le maquillage vous aident à vous rapprocher encore un peu plus de votre personnage. J’ai toujours su que je ne serais jamais Freddie Mercury, mais le travail de Jan m’a permis de saisir son essence. »

LA MUSIQUE

Sur un film dans lequel la musique occupe une place aussi prépondérante que BOHEMIAN RHAPSODY, le rôle du superviseur musical est évidemment essentiel. C’est à Becky Bentham qu’est revenue la mission de créer la bande originale du film en utilisant les voix de Freddie Mercury, d’un imitateur de la star et de Rami Malek.

Après avoir longuement discuté avec Brian Singer et Graham King, Becky Bentham a classé chaque chanson du film selon qu’elle est interprétée à l’écran ou figure sous forme de clip. Une fois réuni tout le matériel existant qu’elle a pu trouver – des backing tracks (enregistrements d’instruments et pistes audio pour accompagnement) aux enregistrements vocaux originaux de Queen –, elle a dressé la liste des éléments manquants pour chaque préenregistrement et chaque playback. Les préenregistrements ont ensuite été envoyés aux acteurs afin qu’ils les travaillent avec leurs coachs vocaux et musicaux.

Elle commente : « Pour « Bohemian Rhapsody », nous avons eu la chance d’avoir accès à tous les enregistrements vocaux et musicaux originaux. Mais pour les morceaux dont il n’existe pas d’enregistrement, nous avons fait appel à un imitateur de Freddie Mercury. Nous avons également enregistré toutes les performances de Rami Malek. Et tous ces éléments nous ont permis de créer un catalogue de titres aussi authentiques que possible à partir duquel nous avons assemblé la bande originale du film. »

Pour le réalisme des scènes de chant, Becky Bentham a demandé aux acteurs de véritablement chanter sur les titres préenregistrés. Elle explique : « C’était la seule manière de générer des mouvements de gorge et de muscles faciaux authentiques. »

Bien qu’en apparence plus complexes, les scènes du Live Aid ont en réalité été les plus faciles à tourner. Becky Bentham explique : « Comme les morceaux avaient tous été préenregistrés, il nous a suffi de les jouer en playback à plein volume pour mettre les acteurs dans l’ambiance. »

Elle rend hommage au travail de Rami Malek et du reste de la distribution. « Je tire mon chapeau à Rami, Gwilym, Ben et Joseph qui ont travaillé d’arrache-pied et ont fait preuve d’un dévouement exceptionnel. Ben avait quelques connaissances en batterie sur lesquelles nous avons pu nous appuyer, Gwilym jouait quant à lui un peu de guitare avant le film et Joe s’était déjà essayé à la basse. Mais comme Rami, ils ont tous passé de longues heures à travailler avec les préenregistrements. Pour Rami, nous avons enregistré et filmé l’imitateur auquel nous avons fait appel de manière à ce qu’il ait une référence sonore et visuelle sur laquelle caler ses mouvements et ses respirations. »
Les morceaux du film ont été enregistrés dans les légendaires studios londoniens d’Abbey Road. Becky Bentham raconte : « Je me souviens que lors de notre première session d’enregistrement, Rami a levé les yeux et vu une photo de Queen et Freddie Mercury qui donnaient l’impression de l’observer… C’était à la fois très intimidant et très émouvant, c’était un peu comme s’ils nous donnaient leur consentement. Ça a beaucoup enrichi cette expérience. »

SE SENTIR VIVANT

Graham King est particulièrement fier du message qu’adresse le film aux jeunes générations. Il déclare : « BOHEMIAN RHAPSODY est un film qui vous inspire et vous élève. J’espère que s’il y a parmi les spectateurs des gens un peu perdus, qui se sentent persécutés ou exclus, ils entendront ce que Mary dit à Freddie dans le film : « L’avenir t’appartient, tu peux être tout ce que tu veux. » Je trouve qu’il s’agit d’un message très important aujourd’hui encore. »

Le producteur sait aussi que la musique du film ne manquera pas de captiver l’imagination du public. Il confie : « Quand je vais au cinéma, je ne veux pas seulement voir un film, je veux le ressentir. À travers BOHEMIAN RHAPSODY, je tenais à faire vivre aux spectateurs une expérience. J’aimerais que dans toutes les salles de cinéma, les gens applaudissent et reprennent en chœur ces morceaux cultes qui ont bercé leur enfance et font désormais partie de leur vie. Et à cet égard, je pense que nous avons réussi notre pari. Je veux que les gens ressortent heureux de ce film, qu’ils aient envie de prendre leurs voisins dans les bras et de chanter les tubes de Queen à tue-tête. « We Will Rock You », « We Are The Champions », « Bohemian Rhapsody »… Ces morceaux sont passés à la postérité et il est impossible de ne pas avoir le sourire aux lèvres quand on les entend ! »

Il ajoute : « Je veux perpétuer l’héritage de Freddie Mercury et de Queen, les faire découvrir aux jeunes générations, leur montrer comment le groupe a résisté à l’épreuve du temps, combien l’industrie musicale a changé, leur expliquer comment se faisaient les disques à l’époque et comment ces quatre garçons se sont rencontrés et ont produit cette musique si singulière. Freddie a toujours considéré le groupe comme sa famille, et je pense que dans le climat actuel, il est bon de rappeler que nous faisons tous partie d’une grande famille, qui que nous soyons et quelles que soient nos origines. »

Rami Malek conclut : « J’espère que les spectateurs seront aussi inspirés par l’histoire de Freddie Mercury que je l’ai été et qu’ils quitteront la salle plus confiants en eux et gonflés à bloc. J’aimerais qu’ils prennent conscience qu’il n’y a aucun mal à être soi-même, qu’il faut même clamer haut et fort qui l’on est. Je voudrais qu’ils aient envie de s’accepter tels qu’ils sont avec autant de force que Freddie, sans jamais avoir le sentiment de devoir cacher quoi que ce soit. »

Source et copyright des textes des notes de production @ 20th Century Fox France

  
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