Thriller/Efficace, marquant, glaçant
Réalisé par Taylor Sheridan
Avec Elizabeth Olsen, Jeremy Renner, Kelsey Asbille, Jon Bernthal, Julia Jones, Gil Birmingham, Graham Greene, Teo Briones...
Long-métrage Américain
Durée : 01h50mn
Année de production : 2017
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Interdit aux moins de 12 ans
Date de sortie sur les écrans américains : 4 août 2017
Date de sortie sur nos écrans : 30 août 2017
Résumé : Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait - La découverte du corps (VOSTFR)
Making Of - Jeremy Renner (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : WIND RIVER est un vrai thriller. Hyper violent (c'est un film à réserver plutôt aux adultes), il est très dur dans ses thématiques. La façon qu'à Taylor Sheridan d'écrire des scénarios dans lesquels les hommes se retrouvent dans une nature immense et sauvage au milieu de laquelle des intrigues intimes affrontent une violence brutale est une véritable réussite.
WIND RIVER ne fait pas exception à la règle. En plus, cette fois, il est aussi passé derrière la caméra pour mettre en scène son histoire. Le résultat est plus que convaincant.
Sa réalisation explique le cadre de l'intrigue intelligemment. Il y a un juste équilibre entre les dialogues, les scènes de paysage et l'action. Les trois sont parfois présents en même temps. Il y a des moments de haute tension. L'histoire est clairement expliquée et on comprend qu'à la périphérie de cette enquête, c'est la souffrance qui est le fil conducteur. Taylor Sheridan nous angoisse et nous fait vivre des émotions intenses : la peine et la colère - toutes deux dévastatrices - nous assaillissent tout autant que les personnages du film. Elles sont montrées avec pudeur, mais sont extrêmement présentes. Il réussit à faire ressortir une vraie sensibilité au milieu de toute cette horreur, pour nous marquer et nous préparer à son message final. Son scénario joue avec notre morale et brouille les pistes de la justice.
Jeremy Renner interprète Cory Lambert. Il est à la fois crédible dans le rôle du chasseur, qui connaît par cœur son territoire et n'hésite pas à s'occuper des prédateurs qui l'occupent, et touchant dans le rôle d'un père qui vit avec un passé trop lourd à porter.
WIND RIVER ne fait pas exception à la règle. En plus, cette fois, il est aussi passé derrière la caméra pour mettre en scène son histoire. Le résultat est plus que convaincant.
Taylor Sheridan, le scénariste et réalisateur de WIND RIVER
Jeremy Renner interprète Cory Lambert. Il est à la fois crédible dans le rôle du chasseur, qui connaît par cœur son territoire et n'hésite pas à s'occuper des prédateurs qui l'occupent, et touchant dans le rôle d'un père qui vit avec un passé trop lourd à porter.
Elizabeth Olsen interprète Jane Banner, une agent du FBI en début de carrière, peu préparée à ce qui l'attend, mais décidée à trouver le responsable de la mort atroce d'une jeune fille. Sa vision et sa découverte de l’environnement du meurtre sont des miroirs de la nôtre.
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NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
NOTE DU RÉALISATEUR
Lorsque je me suis lancé dans
l’aventure de WIND RIVER, mon premier film en tant que réalisateur,
je l’ai vu comme la conclusion de la trilogie que j’ai écrite
sur le thème de la Frontière américaine moderne. Le premier
chapitre, SICARIO, abordait l’épidémie de violence le long de la
frontière entre les États-Unis et le Mexique, et le second,
COMANCHERIA, se concentrait sur le choc entre l’immense richesse et
la pauvreté dans l’ouest du Texas. WIND RIVER représente donc le
dernier chapitre, en forme de catharsis, de cette trilogie. WIND
RIVER explore ce qui constitue sans doute à la fois les vestiges les
plus tangibles de la Frontière américaine et le plus grand échec
de l’Amérique : la réserve amérindienne. Au niveau le plus
intime, il s’agit de l’étude de la manière dont un homme
continue à avancer après une tragédie, sans arriver à tourner la
page. C’est aussi, à un niveau plus global, l’étude des
conséquences nées du fait de forcer un peuple à vivre sur une
terre qui n’était pas destinée à l’accueillir. Il est question
d’un territoire sauvage, brutal, où le paysage lui-même est un
ennemi. De terres où l’addiction et le meurtre tuent plus que le
cancer, où le viol est considéré comme un rite de passage pour les
jeunes filles devenant femmes. De terres où la loi des hommes cède
devant celle de la nature. Nulle part ailleurs en Amérique du Nord
les choses n’ont moins évolué au cours du siècle dernier, et nul
autre lieu en Amérique n’a davantage souffert de ces maigres
changements.
Taylor Sheridan
ENTRETIEN AVEC TAYLOR SHERIDAN
Quels sont les événements qui vous
ont inspiré ce film ?
Il s’agit plutôt d’une série
d’événements. Certains problèmes sont endémiques dans les
réserves indiennes, et ils sont pourtant largement ignorés. Lorsque
je me suis retrouvé en position de leur donner une voix, de les
faire largement connaître, je m’y suis employé.
Qu’est-ce qui vous a inspiré Cory
Lambert, le personnage joué par Jeremy Renner, et pourquoi avoir
choisi précisément cet acteur pour l’interpréter ?
J’étais intrigué par la notion de
devoir continuer à vivre après une tragédie sans arriver à
tourner la page, et j’ai eu envie d’explorer ce thème à travers
un personnage. Je me suis efforcé de proposer au public un regard
vrai sur la souffrance et sur les violences faites aux femmes telles
qu’elles se déroulent dans la réserve. Quant au casting de
Jeremy, je trouve qu’il y a chez lui un mélange unique de force et
de vulnérabilité. Il me fallait un acteur possédant un registre de
jeu extrêmement large et une grande subtilité afin d’incarner
toutes les nuances du personnage, et Jeremy a réussi avec brio.
Comment avez-vous choisi Kelsey Asbille
et les autres acteurs et actrices moins connus ?
Quand vous distribuez les rôles d’un
film, vous vous efforcez de trouver des acteurs capables de capter
l’essence des personnages que vous avez créés. Pour interpréter
Natalie, je voulais une actrice qui possède une grande force d’âme.
Je voulais voir en elle la guerrière, et je voulais aussi voir
l’espoir, la jeunesse et l’amour. Kelsey incarne tout cela. C’est
la même chose pour les autres personnages. Tokala Clifford, qui joue
Sam, a réellement grandi dans une réserve, tout comme Martin
Sensmeier, qui interprète Chip. Ils connaissent donc extrêmement
bien ce monde et ils étaient capables de donner vie à ces
personnages avec justesse.
Pouvez-vous nous parler de votre
processus de recherche ?
Pour mes recherches, j’ai fait appel
à mes amis qui vivent dans la réserve ; je suis allé les voir,
j’ai écouté tout ce qu’ils m’ont raconté. J’ai passé
beaucoup de temps avec les Amérindiens et j’ai recueilli leurs
histoires, toutes celles dont on ne parle jamais et que le monde
ignore. Voilà mon processus : j’ai partagé, vécu tout cela.
Avez-vous consulté ou fait appel à
des communautés amérindiennes pour créer ce film ?
Oui, j’ai envoyé le scénario aux
tribus Arapahoe et Shoshone de la réserve de Wind River avant le
tournage, et elles nous ont offert leur soutien. Ces Amérindiens
sont venus sur le plateau et ils sont allés à Sundance. C’était
extraordinaire qu’ils me fassent confiance pour raconter cette
histoire.
Comment avez-vous procédé pour le
casting de vos acteurs amérindiens ?
Avez-vous travaillé avec des acteurs
non professionnels ou des habitants de la réserve ? Effectivement,
il y en a quelques-uns. Althea Sam, qui joue Annie, l’épouse de
Martin et la mère de Natalie, était une figurante pour le film. Je
l’ai rencontrée sur le plateau et j’ai discuté avec elle, nous
avons parlé du fait qu’elle et ses parents avaient connu des
choses similaires. Alors je lui ai demandé si elle aimerait tenir ce
rôle. Je l’ai prévenue que ce serait très difficile, mais elle a
accepté. Elle n’était pas actrice, mais elle l’est maintenant.
Elle a été sensationnelle, elle est bouleversante.
Comment avez-vous travaillé avec la
tribu Tunica-Biloxi de Louisiane ?
C’était vraiment formidable. Ils ont
soutenu leur film et l’ont financé. Avoir leur soutien était très
important à la fois pour les producteurs et pour moi. Ils m’ont
fait confiance au plan créatif et m’ont soutenu financièrement.
Vous avez remercié la tribu Shoshone
orientale et la tribu Arapahoe septentrionale. Pouvez-vous nous en
dire plus sur leur poids ou leur contribution au film ?
Ces deux tribus ont accueilli le film,
elles y ont adhéré. Elles m’ont permis d’utiliser leur drapeau
et leurs emblèmes tribaux sans contrepartie. Ces gens nous ont
apporté un soutien inconditionnel pour donner vie à cet univers.
Ils méritaient au minimum d’être remerciés.
Pourquoi avoir choisi d’explorer la
Frontière américaine moderne dans SICARIO, COMANCHERIA et WIND
RIVER ?
La Frontière américaine moderne
révèle qui nous sommes en tant que peuple. C’est un pays neuf,
des terres dans lesquelles l’homme s’est installé récemment, et
les conséquences de cette installation et de cette assimilation se
font encore énormément sentir aujourd’hui. C’est un thème qui
n’avait encore jamais été pleinement exploré au cinéma et
j’avais envie de le révéler.
Vous parlez de ces films comme d’une
trilogie…
J’ai effectivement écrit ces trois
films dans l’ordre où ils sont sortis en salles. WIND RIVER vient
compléter cette trilogie.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de
passer à la réalisation sur ce troisième chapitre, en plus de
l’écriture ?
C’était à mes yeux le film sur
lequel je devais réussir, ou renoncer. Je me devais d’être
pleinement responsable de ce qui est dit et de la manière dont c’est
dit, par respect envers le peuple dont il est question, envers mes
amis amérindiens qui ont vécu et souffert des choses dont parle le
film. Je ne pouvais pas prendre le risque de me reposer sur un autre
réalisateur qui n’aurait pas eu la même vision que moi.
Comment décririez-vous votre approche
de la mise en scène ?
Je me considère comme un cinéaste
naturaliste. Le réalisme est très important pour moi. Je fais tout
pour saisir le monde tel qu’il est et m’assurer qu’il soit un
personnage à part entière dans mes histoires, parce qu’il l’est
dans nos vies. Je m’efforce de rendre le paysage aussi présent
dans les films qu’il l’est dans nos vies.
Vous avez choisi de
clore votre film en disant que l’on dresse des statistiques des
personnes disparues pour tous les profils démographiques, sauf pour
les femmes amérindiennes, et que personne ne sait combien ont
disparu. Comment avez-vous fait cette découverte
?
J’ai mis le doigt sur ce problème en
passant du temps dans la réserve, et quand on m’a raconté cette
histoire, dans une certaine mesure. Quant aux statistiques, il n’en
existe pas. Je n’ai pu en trouver aucune, et personne ne l’a pu.
J’ai contacté le Département de la Justice, le Centre pour le
contrôle et la prévention des maladies du Département de la Santé.
J’ai appelé tout le monde. Compiler ces statistiques relève de la
mission de l’État et celui-ci n’a aucune autorité sur les
réserves, qui sont des territoires fédéraux. Et donc, il n’y a
personne pour se préoccuper de ces disparitions et des statistiques.
Quels sont vos projets à présent ?
Une autre trilogie ?
Je ne sais pas encore. Je travaille sur
cette série, « Yellowstone », pour Harvey [Weinstein], c’est un
projet qui m’enthousiasme beaucoup. J’ai un autre projet pour
Netflix, un pour Warner et Sony, et deux ou trois autres choses en
vue.
Copyright © 2016 Wind River Productions, LLC All Rights Reserved
Textes : Pascale & Gilles Legardinier
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