Comédie dramatique/Un film touchant sur le mal-être
Réalisé par Marie-Sophie Chambon
Avec Laure Duchêne, Angèle Metzger, Pauline Serieys, Zoé de Tarlé, Isabelle De Hertogh, Philippe Rebbot, Jonathan Lambert...
Long-métrage Français
Durée: 01h28
Année de production: 2017
Distributeur: Bac Films
Date de sortie sur nos écrans : 17 juillet 2019
Réalisé par Marie-Sophie Chambon
Avec Laure Duchêne, Angèle Metzger, Pauline Serieys, Zoé de Tarlé, Isabelle De Hertogh, Philippe Rebbot, Jonathan Lambert...
Long-métrage Français
Durée: 01h28
Année de production: 2017
Distributeur: Bac Films
Date de sortie sur nos écrans : 17 juillet 2019
Résumé : Loïs, 16 ans, n'a qu'un rêve depuis toute petite : devenir spationaute... s’envoler loin de cette Terre où elle se sent si étrangère. Mais elle a beau être surdouée en maths et physique, il y a un problème : Loïs pèse 100 kilos... et pas moyen d'échapper à ce truc de famille qui lui colle à la peau. Alors que tout semble perdu, Loïs rencontre Amélie, Stannah, et Justine, trois adolescentes abîmées comme elle par la vie, prêtes à tout pour partir avec elle dans l'espace…
Bande annonce (VF)
Ce que j'en ai pensé : 100 KILOS D’ÉTOILES va vous toucher droit au cœur. La réalisatrice Marie-Sophie Chambon nous raconte une histoire qui ne tourne ni au road-trip pétrit de bons sentiments, ni au drame larmoyant. Il trouve un équilibre tout en sensibilité pour nous parler de la souffrance.
Souffrance du corps et surtout souffrance de l'esprit qui s'installe au gré des expériences difficiles et du vécu douloureux. Elle met en place un environnement qui met sans cesse en opposition l'existant et le désiré. Ainsi, comment une jeune fille brillante et aimée par sa famille, peut-elle se sentir moins que rien parce qu'elle est en surpoids ? Il y a ici, sans vraiment le pointer du doigt, une véritable remise en cause sociétale de la façon dont les apparences prennent le dessus sur l'intelligence, sur ce que l'on dit (ou laisse dire) ou faire sous prétexte d’être dérangé par le physique de l’autre, de juger sans savoir ni comprendre, ainsi que la pression qui s'instaure sur la vision du corps dans le quotidien. Il est alors profondément touchant et révoltant de comprendre que ces jeunes adolescentes souffrent alors qu'on leur trouve mille et une raison d'être elles-mêmes tout simplement parce qu'elles ont beaucoup à offrir.
La réalisatrice nous entraîne dans cette aventure qui tend vers l'étincelle qui permet de vivre ce moment précieux où l'on est heureux sans se préoccuper du regard des autres. Les sondes dans ce film servent de métaphore du lien avec la vie, comme une voie existant par défaut dans laquelle il faut trouver son chemin en tâtonnant.
La narration aurait mérité d’être un peu plus lissée, car certains moments prennent forme sans qu’on sache vraiment d’où ils tiennent leur source. Cependant, la sensibilité exacerbée de l’adolescence sonne juste tout le temps. Elle est relayée par quatre jeunes superbes actrices : Laure Duchêne qui interprète Loïs, Angèle Metzger qui interprète Amélie, Pauline Serieys qui interprète Stannah, Zoé de Tarlé qui interprète Justine. Elles apportent toutes des personnalités marquées à leur protagoniste, chacune nous faisant ressentir le combat intérieur de son personnage.
Quant à Philippe Rebbot qui interprète Jean-Luc, le père de Lois, et Isabelle de Hertogh qui interprète Jocelyne, la mère de Lois, ils forment un couple émouvant et sont une représentation parentale particulièrement attendrissante.
100 KILOS D’ÉTOILES n’est pas un film drôle, mais c’est un film vrai qui parle du mal-être ainsi que de la force de l’amitié et de l’amour familial. Il fait vibrer une corde sensible chez les spectateurs, c’est ce qui en fait une très jolie découverte.
Souffrance du corps et surtout souffrance de l'esprit qui s'installe au gré des expériences difficiles et du vécu douloureux. Elle met en place un environnement qui met sans cesse en opposition l'existant et le désiré. Ainsi, comment une jeune fille brillante et aimée par sa famille, peut-elle se sentir moins que rien parce qu'elle est en surpoids ? Il y a ici, sans vraiment le pointer du doigt, une véritable remise en cause sociétale de la façon dont les apparences prennent le dessus sur l'intelligence, sur ce que l'on dit (ou laisse dire) ou faire sous prétexte d’être dérangé par le physique de l’autre, de juger sans savoir ni comprendre, ainsi que la pression qui s'instaure sur la vision du corps dans le quotidien. Il est alors profondément touchant et révoltant de comprendre que ces jeunes adolescentes souffrent alors qu'on leur trouve mille et une raison d'être elles-mêmes tout simplement parce qu'elles ont beaucoup à offrir.
La réalisatrice nous entraîne dans cette aventure qui tend vers l'étincelle qui permet de vivre ce moment précieux où l'on est heureux sans se préoccuper du regard des autres. Les sondes dans ce film servent de métaphore du lien avec la vie, comme une voie existant par défaut dans laquelle il faut trouver son chemin en tâtonnant.
La narration aurait mérité d’être un peu plus lissée, car certains moments prennent forme sans qu’on sache vraiment d’où ils tiennent leur source. Cependant, la sensibilité exacerbée de l’adolescence sonne juste tout le temps. Elle est relayée par quatre jeunes superbes actrices : Laure Duchêne qui interprète Loïs, Angèle Metzger qui interprète Amélie, Pauline Serieys qui interprète Stannah, Zoé de Tarlé qui interprète Justine. Elles apportent toutes des personnalités marquées à leur protagoniste, chacune nous faisant ressentir le combat intérieur de son personnage.
Copyright photos @ Bac Films
100 KILOS D’ÉTOILES n’est pas un film drôle, mais c’est un film vrai qui parle du mal-être ainsi que de la force de l’amitié et de l’amour familial. Il fait vibrer une corde sensible chez les spectateurs, c’est ce qui en fait une très jolie découverte.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
BIOGRAPHIE DES
HÉROÏNES
Laure
Duchêne
C’est lors d’un casting sauvage
que Laure a été découverte. C’est avec 100 kilos d’étoiles qu’elle fait
ses premiers pas au cinéma.
Angèle
Metzger
Angèle Metzger est une actrice
française née le 7 avril 1998 à Paris. Elle fait ses premiers pas au cinéma en
2017 dans la comédie fantastique Madame Hyde aux côtés d’Isabelle
Huppert puis enchaine dans 100 kilos d’étoiles de
Marie-Sophie Chambon où elle tient l’un des rôles principaux. Par la suite,
elle joue dans plusieurs courtsmétrages : Le
nom du fils de Louis Delva, Partagé/e de Julien
Vallon et Anna Vernor II d’Edouard
Carretié. Angèle Metzger est également dans le dernier film de Lisa Azuelos, Mon bébé où elle joue avec Sandrine Kiberlain.
Zoé
de Tarlé
Après avoir suivi une formation
en danse contemporaine au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, elle
est ensuite entrée dans la troupe de danse dirigée par Marion Muzac. Zoé a
participé à la création du spectacle « Ladies First, de Loïe Fuller à Joséphine
Baker » qui a tourné en France et en Belgique. En parallèle, elle a
tourné dans plusieurs courts-métrages.
Pauline
Serieys
Pauline a débuté sa carrière de
comédienne avec Palais Royal de Valérie
Lemercier. Elle apparaît ensuite dans quelques téléfilms et longsmétrages en
parallèle de sa scolarité, jusqu’à Une famille à louer de Jean-Pierre
Améris qui lui vaut d’être nommée aux Révélations des César 2016. Elle décroche
ensuite un rôle majeur dans la série Les Grands réalisée par
Vianney Lebasque, récompensée deux années de suite au Festival de la fiction TV
de La Rochelle, et dont la dernière saison sera diffusée sur OCS à la rentrée.
Pauline sera prochainement à l’affiche de Notre
Dame,
de Valérie Donzelli.
ENTRETIEN
AVEC
Marie-Sophie
Chambon
La co-scénariste et réalisatrice
Princesse
et L’Obsolescence
programmée des machines, vos courts-métrages, sont
annonciateurs de 100 Kilos d’étoiles, votre premier long-métrage. Vous y faites l’esquisse de
votre héroïne, Loïs, petite, puis jeune fille, dont le surpoids fragilise sa
relation au monde. Ce personnage vous habite-t-il depuis longtemps ?
Depuis que j’écris, j’ai en tête
un personnage de fille ronde. Il m’a sans doute été inspiré par mon vécu, car
ma mère, très sensible à la question de l’apparence physique, a mis ma soeur au
régime très tôt. J’ai donc observé cette souffrance-là, enfant. Avec le temps, j’ai
pris conscience qu’un corps de femme en surpoids symbolisait à lui seul ce que
la femme n’a pas le droit d’être dans notre société. La femme se doit d’être un
symbole de désir, sa représentation est souvent pensée par le prisme du regard
masculin. C’est le reflet d’une société de consommation. Une femme corpulente
est pour moi une figure de révolte, une figure politique.
D’emblée, votre film pose la question de la place que
prend ce corps dans l’espace, dans un plan de couloir introductif où deux femmes
obèses peinent à se croiser…
La question du surpoids est aussi
liée à celle de la classe sociale. Statistiquement, on sait qu’il y a davantage
d’obèses parmi les classes défavorisées que parmi les classes aisées. J’avais
donc en tête l’image de personnages coincés dans un espace trop petit pour eux,
car ils n’ont pas les moyens de vivre dans un appartement plus spacieux. Mon
film ne parle pas de précarité, mais il m’importait qu’on sente que Loïs vient
d’une famille modeste.
Ce couloir étroit était lié, dans
mon esprit, à l’idée d’un espace, celui de cette famille, où les corps ne
peuvent vivre en harmonie. Cette séquence soulève cette question : comment font
ces corps pour évoluer dans un monde qui ne leur est pas adapté ?
Ce corps, épais et robuste, engendre chez Loïs une
conscience aiguë de ce que représente la pesanteur terrestre…
C’est un personnage, en effet,
extrêmement conscient du monde auquel elle appartient et de sa place fragile
dans cet ensemble. Dans les premières versions de mon scénario, j’avais imaginé
que nous étions dans l’espace et que l’espace était découpé en échelles de
valeur. Loïs expliquait qu’elle était une infime partie d’un grand tout, en
partant de la terre jusqu’à la représentation de la toile cosmique, qui est une
des visions les plus abstraites que nous puissions avoir de l’univers. Je me
suis raconté que Loïs était consciente de ces dimensions et qu’elle souffrait
de vivre sur une planète où il lui est reproché de faire quelques dizaines de
centimètres en trop, alors que l’univers est immense et que ses limites sont à
peine concevables. Elle est touchée par cette absurdité.
Elle est trop grosse pour la
terre, mais que cela représente-t-il au regard de l’échelle de l’univers ? Tout
est relativité pour elle.
Le prénom Loïs fait ici référence à la femme de
Superman, un super-héros entre ciel et terre…
J’ai commencé à écrire cette
histoire lorsque j’étais encore élève en scénario à la FEMIS. Dans les
premières versions, le père de Loïs était fan de Superman. C’était un militaire
qui avait pu rencontrer, un jour, l’actrice qui incarne la compagne de Superman
à l’écran, Margot Kidder. Ma Loïs à moi avait fantasmé que cette actrice était
sa mère cachée, car elle tentait de se persuader qu’elle n’était pas la fille
de sa mère. J’ai abandonné cette idée, mais gardé le prénom de Loïs en
référence à Superman.
Le handicap au sens large est au cœur de 100
Kilos d’étoiles, à travers le profil de quatre jeunes
filles « un peu spéciales », comme dit l’une d’elle. Ce handicap engendre une volonté
de fuite hors du monde, ce que fait Superman grâce à sa faculté de voler…
Oui, Superman peut s’échapper et
c’est ce qui touche Loïs. C’est une image qui est très présente dans sa tête :
s’extraire du monde, voler… Stannah, coincée dans son fauteuil, et Amélie, à
cause de son anorexie, sont toutes les deux, comme Loïs, dans une quête d’apesanteur
physique qui les soulagerait du poids que représente leur corps. Justine, quant
à elle, avec cette maladie psychique, est également dans un rêve d’évasion qui
lui permettrait d’échapper à la dureté du monde. Elles ont ce rêve en commun et
c’est pour ça qu’il y a un point de rencontre possible très fort entre elles.
Votre héroïne ne fait pas que s’échapper : elle grandit.
Il y a là l’idée d’un conte initiatique…
C’est juste. Les Anglais ont ces
jolis mots pour désigner les récits d’apprentissage : les
coming- of-age stories. Au début du récit, Loïs se sent seule au monde. Le film s’ouvre
avec sa voix intérieure, comme si l’on se trouvait dans sa tête. Le mouvement
du film amène cette voix à répondre à quelqu’un : à la fin, ses lettres ne sont
plus destinées à l’univers, mais à d’autres gens. C’est une façon pour moi de
la raccorder à la vraie vie, dans le sillage du moment de grâce où elle s’est
envolée avec ses amies.
Le rêve, l’évasion physique et mentale de vos héroïnes
ouvrent la porte au merveilleux, genre peu représenté dans le cinéma français…
C’est vrai et j’aime le cinéma
pour ça : lorsqu’il est relié au réel, mais qu’opère une forme de grâce qui
provient de l’imaginaire des personnages. On ne sait pas, dès lors, si ce qui
se joue existe ou non, mais peu importe, car le cinéma nous donne à représenter
ce que l’on porte au plus profond de nous.
Quels furent vos partis pris de mise en scène pour
figurer la cohabitation de ces deux mondes, terrestre et aérien ?
Il m’importait d’être au plus
près de la réalité dans les effets spéciaux. C’est la raison pour laquelle je
ne voulais pas utiliser de fonds verts pour aborder l’espace et l’univers, mais
un fond noir sur lequel nous avons ajouté des étoiles, afin d’accentuer la
dimension extraordinaire du film sans que cela ne paraisse trop faux. Dans la
séquence où mes comédiennes sont sur le bord de la fenêtre dans la chambre d’hôpital,
nous avons reconstitué un mur pour avoir cette grande vitre qui donne sur l’extérieur
et faire éprouver ce sentiment d’ouverture et de liberté. Dans la séquence dans
la grotte, nous avions initialement l’intention d’ajouter des vers luisants,
mais le décor était suffisamment beau en lui-même avec ses roches naturelles
qui évoquent l’univers. Avec mon chef-opérateur, Yann Maritaud, nous avons
préféré la filmer telle quelle. De la même manière, lorsque les héroïnes s’envolent,
c’est un vrai ciel que l’on voit derrière elles. Il y avait davantage de
merveilleux dans mon scénario, mais j’aime qu’il se soit immiscé autrement dans
le film que par des effets spéciaux.
Vos décors successifs - l’appartement de la famille de
Loïs, son lycée, la piscine, l’hôpital, la grotte, le CNES (Centre National d’Études
Spéciales) – jouent alternativement avec les idées d’enfermement et d’ouverture,
et avec trois éléments, le ciel, la terre et l’eau…
C’est sans doute inconscient,
mais c’est vrai. Il y a aussi l’idée du sol martien qui m’est venue en visitant
le CNES. Là où vont discuter Loïs et un participant au concours. Cet endroit donne
la sensation d’être dans le monde et hors du monde à la fois, c’est pourquoi je
n’ai pas voulu qu’on masque la route à son abord. J’aime l’idée que le rêve de
Loïs soit aussi concret. C’est ce qu’elle apprend. Le film pose cette question
: que faire de nos fantasmes ? Ce récit initiatique permet à Loïs de
transformer son rêve en quelque chose de concret : vouloir visiter l’espace, c’est
devoir aussi rencontrer le monde.
Vous filmez aussi une histoire d’amitié entre des “pieds
nickelés” au féminin. Toutes quatre sont à la fois très naïves et très
conscientes de la violence du monde…
On représente souvent les
adolescents d’aujourd’hui comme des êtres très sexualisés. Or, si la sexualité
faisait partie de mes questionnements à l’adolescence, elle n’était pas du tout
au centre de ma vie. Je me suis fait la même réflexion face aux adolescentes
des colos dans lesquelles j’ai travaillé comme animatrice : le passage à l’âge
adulte passe par autre chose. Je voulais donc que mes héroïnes ne soient pas
focalisées sur des questions sexuelles. Elles ont vécu des choses violentes et
sont à la fois mûres et immatures. Affectivement, elles sont parfois un peu
enfantines, et en même temps, elles sont très conscientes de la rudesse du
monde qui les entoure. J’ai aimé jouer sur cet entre-deux-âges de la vie.
Comment avez-vous travaillé la tonalité et le positionnement
du film, entre drame et comédie, réalisme et réalisme magique…
À l’écriture, j’aime raconter des
choses tristes avec un ton assez drôle et léger. Nous avons ensuite beaucoup
travaillé avec mes comédiennes, lors d’une semaine de répétition avec un coach
acteur, Aurélien Némorin, afin qu’elles s’approprient le texte et trouvent le ton
juste. Beaucoup de dialogues leur appartiennent, d’ailleurs. Je les ai poussées
vers la comédie, y compris lors des moments graves. Quant au réalisme magique
dont vous parlez, c’est plus fort que moi : il intervient quoi que j’écrive !
Mais je voulais que la mise en scène oscille constamment entre une vision concrète
du monde et une vision plus fantasmée, qui correspond au deal que l’on fait
tous intérieurement entre nos rêves et la réalité.
D’où viennent vos quatre jeunes comédiennes ?
Je voulais mêler actrices
expérimentées et débutantes, afin qu’elles puissent se nourrir les unes les
autres.
Avec Kenza Barrah, en charge de
mon casting, nous avons mis six mois à trouver Laure Duchêne, qui joue Loïs.
Kenza a fait les sorties de collèges et de lycées à Paris, en Bretagne, en
Normandie, et c’est au Salon du Livre de la Porte de Versailles qu’elle a
trouvé Laure, qui venait à Paris pour la première fois. Plusieurs paramètres
étaient en jeu pour ce rôle : il fallait, bien sûr, une fille ronde, mais aussi
une fille qui aime la science et qui joue juste. Pauline Serieys a débuté
petite au cinéma dans Palais Royal de Valérie Lemercier. Je l’avais repérée
dans Les Grands, une série pour OCS que j’ai beaucoup aimée.
Angèle Metzger avait joué dans
Madame Hyde de Serge Bozon. J’aimais beaucoup sa voix. Au début, je trouvais
juste Angèle trop douce pour jouer Amélie. Je l’ai fait improviser une séquence
de conflit avec une infirmière et j’ai vu qu’elle pouvait exprimer la colère
avec force et conviction.
Quant à Zoé de Tarlé, nous avons
mis du temps aussi à la trouver. Son rôle était celui d’un personnage étrange
et lunaire ; et Zoé, qui avait déjà joué dans un court-métrage, m’est apparue
comme une évidence avec son air débarqué d’une autre planète, que je trouvais très
beau.
Isabelle de Hertogh et Philippe Rebbot, dans le rôle
des parents de Loïs, ont des physionomies opposées, mais un grand capital
sympathie en commun…
Dans ma tête, les parents de Loïs
étaient aussi opposés que peuvent l’être Loïs et Amélie. Tous deux se complètent
et s’attirent, car ils sont différents. J’ai coécrit 100 Kilos d’étoiles avec
Anaïs Carpita, que j’ai rencontrée à la FEMIS et qui avait coécrit Mariage à
Mendoza d’Edouard Deluc. C’est dans ce film que j’ai découvert Philippe Rebbot.
J’avais adoré son étrangeté, sa drôlerie et le fait qu’il ne soit pas lisse,
car on sent qu’il promène avec lui un vécu chargé. Philippe a beaucoup apporté
au film. Dans la séquence où il clame son amour à sa femme, une large partie du
monologue vient de lui. Ce qui est beau chez lui aussi, ce sont sa générosité
et son âme de poète !
Quant à Isabelle Hertogh, je l’avais
découverte dans le film belge Hasta la vista de Geoffrey Enthoven. Elle m’a
marquée par sa générosité et sa dureté combinées. Elle porte en elle un combat
qui m’a beaucoup touchée.
Comment s’est fait le choix des couleurs du film ?
Je voulais que Loïs aille
progressivement vers la couleur dans ses vêtements. J’avais été marquée par une
interview d’une jeune fille en surpoids qui disait être « sortie du noir ». J’aime
cette idée d’un moment où l’on montre son corps et où l’on accepte d’être vu et
regardé.
Je souhaitais aussi que les
couleurs du film soient à la fois vives et délavées, ce qui lui confère un
caractère un peu atemporel. Ma costumière, Marta Rossi, et moi avons travaillé aux
costumes dans cette optique.
Pour les séquences dans le centre
fermé, nous avons choisi, avec mes chefs décorateurs Frédérique Doublet et
Frédéric Grandclère, des couleurs pastel, dans les tons de bleu délavé, afin
que les couleurs du dehors puissent contraster.
Propos
recueillis par Anne-Claire Cieutat
Source et copyright des textes des notes de production @ Bac Films
#100KilosDEtoiles
Autre post du blog lié au film 100 KILOS D'ÉTOILES
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