samedi 13 juillet 2019

100 KILOS D'ÉTOILES


Comédie dramatique/Un film touchant sur le mal-être

Réalisé par Marie-Sophie Chambon
Avec Laure Duchêne, Angèle Metzger, Pauline Serieys, Zoé de Tarlé, Isabelle De Hertogh, Philippe Rebbot, Jonathan Lambert...

Long-métrage Français
Durée: 01h28
Année de production: 2017
Distributeur: Bac Films

Date de sortie sur nos écrans : 17 juillet 2019


Résumé : Loïs, 16 ans, n'a qu'un rêve depuis toute petite : devenir spationaute... s’envoler loin de cette Terre où elle se sent si étrangère. Mais elle a beau être surdouée en maths et physique, il y a un problème : Loïs pèse 100 kilos... et pas moyen d'échapper à ce truc de famille qui lui colle à la peau. Alors que tout semble perdu, Loïs rencontre Amélie, Stannah, et Justine, trois adolescentes abîmées comme elle par la vie, prêtes à tout pour partir avec elle dans l'espace…

Bande annonce (VF)


Ce que j'en ai pensé 100 KILOS D’ÉTOILES va vous toucher droit au cœur. La réalisatrice Marie-Sophie Chambon nous raconte une histoire qui ne tourne ni au road-trip pétrit de bons sentiments, ni au drame larmoyant. Il trouve un équilibre tout en sensibilité pour nous parler de la souffrance. 

Souffrance du corps et surtout souffrance de l'esprit qui s'installe au gré des expériences difficiles et du vécu douloureux. Elle met en place un environnement qui met sans cesse en opposition l'existant et le désiré. Ainsi, comment une jeune fille brillante et aimée par sa famille, peut-elle se sentir moins que rien parce qu'elle est en surpoids ? Il y a ici, sans vraiment le pointer du doigt, une véritable remise en cause sociétale de la façon dont les apparences prennent le dessus sur l'intelligence, sur ce que l'on dit (ou laisse dire) ou faire sous prétexte d’être dérangé par le physique de l’autre, de juger sans savoir ni comprendre, ainsi que la pression qui s'instaure sur la vision du corps dans le quotidien. Il est alors profondément touchant et révoltant de comprendre que ces jeunes adolescentes souffrent alors qu'on leur trouve mille et une raison d'être elles-mêmes tout simplement parce qu'elles ont beaucoup à offrir. 

La réalisatrice nous entraîne dans cette aventure qui tend vers l'étincelle qui permet de vivre ce moment précieux où l'on est heureux sans se préoccuper du regard des autres. Les sondes dans ce film servent de métaphore du lien avec la vie, comme une voie existant par défaut dans laquelle il faut trouver son chemin en tâtonnant. 

La narration aurait mérité d’être un peu plus lissée, car certains moments prennent forme sans qu’on sache vraiment d’où ils tiennent leur source. Cependant, la sensibilité exacerbée de l’adolescence sonne juste tout le temps. Elle est relayée par quatre jeunes superbes actrices : Laure Duchêne qui interprète Loïs, Angèle Metzger qui interprète Amélie, Pauline Serieys qui interprète Stannah, Zoé de Tarlé qui interprète Justine. Elles apportent toutes des personnalités marquées à leur protagoniste, chacune nous faisant ressentir le combat intérieur de son personnage. 




Copyright photos @ Bac Films

Quant à Philippe Rebbot qui interprète Jean-Luc, le père de Lois, et Isabelle de Hertogh qui interprète Jocelyne, la mère de Lois, ils forment un couple émouvant et sont une représentation parentale particulièrement attendrissante.

100 KILOS D’ÉTOILES n’est pas un film drôle, mais c’est un film vrai qui parle du mal-être ainsi que de la force de l’amitié et de l’amour familial. Il fait vibrer une corde sensible chez les spectateurs, c’est ce qui en fait une très jolie découverte.

NOTES DE PRODUCTION 
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

BIOGRAPHIE DES HÉROÏNES

Laure Duchêne
C’est lors d’un casting sauvage que Laure a été découverte. C’est avec 100 kilos d’étoiles qu’elle fait ses premiers pas au cinéma.

Angèle Metzger
Angèle Metzger est une actrice française née le 7 avril 1998 à Paris. Elle fait ses premiers pas au cinéma en 2017 dans la comédie fantastique Madame Hyde aux côtés d’Isabelle Huppert puis enchaine dans 100 kilos d’étoiles de Marie-Sophie Chambon où elle tient l’un des rôles principaux. Par la suite, elle joue dans plusieurs courtsmétrages : Le nom du fils de Louis Delva, Partagé/e de Julien Vallon et Anna Vernor II d’Edouard Carretié. Angèle Metzger est également dans le dernier film de Lisa Azuelos, Mon bébé où elle joue avec Sandrine Kiberlain.

Zoé de Tarlé
Après avoir suivi une formation en danse contemporaine au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, elle est ensuite entrée dans la troupe de danse dirigée par Marion Muzac. Zoé a participé à la création du spectacle « Ladies First, de Loïe Fuller à Joséphine Baker » qui a tourné en France et en Belgique. En parallèle, elle a tourné dans plusieurs courts-métrages.

Pauline Serieys
Pauline a débuté sa carrière de comédienne avec Palais Royal de Valérie Lemercier. Elle apparaît ensuite dans quelques téléfilms et longsmétrages en parallèle de sa scolarité, jusqu’à Une famille à louer de Jean-Pierre Améris qui lui vaut d’être nommée aux Révélations des César 2016. Elle décroche ensuite un rôle majeur dans la série Les Grands réalisée par Vianney Lebasque, récompensée deux années de suite au Festival de la fiction TV de La Rochelle, et dont la dernière saison sera diffusée sur OCS à la rentrée. Pauline sera prochainement à l’affiche de Notre Dame, de Valérie Donzelli.

ENTRETIEN AVEC
Marie-Sophie Chambon
La co-scénariste et réalisatrice

Princesse et L’Obsolescence programmée des machines, vos courts-métrages, sont annonciateurs de 100 Kilos d’étoiles, votre premier long-métrage. Vous y faites l’esquisse de votre héroïne, Loïs, petite, puis jeune fille, dont le surpoids fragilise sa relation au monde. Ce personnage vous habite-t-il depuis longtemps ?

Depuis que j’écris, j’ai en tête un personnage de fille ronde. Il m’a sans doute été inspiré par mon vécu, car ma mère, très sensible à la question de l’apparence physique, a mis ma soeur au régime très tôt. J’ai donc observé cette souffrance-là, enfant. Avec le temps, j’ai pris conscience qu’un corps de femme en surpoids symbolisait à lui seul ce que la femme n’a pas le droit d’être dans notre société. La femme se doit d’être un symbole de désir, sa représentation est souvent pensée par le prisme du regard masculin. C’est le reflet d’une société de consommation. Une femme corpulente est pour moi une figure de révolte, une figure politique.

D’emblée, votre film pose la question de la place que prend ce corps dans l’espace, dans un plan de couloir introductif où deux femmes obèses peinent à se croiser…

La question du surpoids est aussi liée à celle de la classe sociale. Statistiquement, on sait qu’il y a davantage d’obèses parmi les classes défavorisées que parmi les classes aisées. J’avais donc en tête l’image de personnages coincés dans un espace trop petit pour eux, car ils n’ont pas les moyens de vivre dans un appartement plus spacieux. Mon film ne parle pas de précarité, mais il m’importait qu’on sente que Loïs vient d’une famille modeste.

Ce couloir étroit était lié, dans mon esprit, à l’idée d’un espace, celui de cette famille, où les corps ne peuvent vivre en harmonie. Cette séquence soulève cette question : comment font ces corps pour évoluer dans un monde qui ne leur est pas adapté ? 

Ce corps, épais et robuste, engendre chez Loïs une conscience aiguë de ce que représente la pesanteur terrestre…

C’est un personnage, en effet, extrêmement conscient du monde auquel elle appartient et de sa place fragile dans cet ensemble. Dans les premières versions de mon scénario, j’avais imaginé que nous étions dans l’espace et que l’espace était découpé en échelles de valeur. Loïs expliquait qu’elle était une infime partie d’un grand tout, en partant de la terre jusqu’à la représentation de la toile cosmique, qui est une des visions les plus abstraites que nous puissions avoir de l’univers. Je me suis raconté que Loïs était consciente de ces dimensions et qu’elle souffrait de vivre sur une planète où il lui est reproché de faire quelques dizaines de centimètres en trop, alors que l’univers est immense et que ses limites sont à peine concevables. Elle est touchée par cette absurdité.

Elle est trop grosse pour la terre, mais que cela représente-t-il au regard de l’échelle de l’univers ? Tout est relativité pour elle.

Le prénom Loïs fait ici référence à la femme de Superman, un super-héros entre ciel et terre…

J’ai commencé à écrire cette histoire lorsque j’étais encore élève en scénario à la FEMIS. Dans les premières versions, le père de Loïs était fan de Superman. C’était un militaire qui avait pu rencontrer, un jour, l’actrice qui incarne la compagne de Superman à l’écran, Margot Kidder. Ma Loïs à moi avait fantasmé que cette actrice était sa mère cachée, car elle tentait de se persuader qu’elle n’était pas la fille de sa mère. J’ai abandonné cette idée, mais gardé le prénom de Loïs en référence à Superman.

Le handicap au sens large est au cœur de 100 Kilos d’étoiles, à travers le profil de quatre jeunes filles « un peu spéciales », comme dit l’une d’elle. Ce handicap engendre une volonté de fuite hors du monde, ce que fait Superman grâce à sa faculté de voler…

Oui, Superman peut s’échapper et c’est ce qui touche Loïs. C’est une image qui est très présente dans sa tête : s’extraire du monde, voler… Stannah, coincée dans son fauteuil, et Amélie, à cause de son anorexie, sont toutes les deux, comme Loïs, dans une quête d’apesanteur physique qui les soulagerait du poids que représente leur corps. Justine, quant à elle, avec cette maladie psychique, est également dans un rêve d’évasion qui lui permettrait d’échapper à la dureté du monde. Elles ont ce rêve en commun et c’est pour ça qu’il y a un point de rencontre possible très fort entre elles.

Votre héroïne ne fait pas que s’échapper : elle grandit. Il y a là l’idée d’un conte initiatique…

C’est juste. Les Anglais ont ces jolis mots pour désigner les récits d’apprentissage : les coming- of-age stories. Au début du récit, Loïs se sent seule au monde. Le film s’ouvre avec sa voix intérieure, comme si l’on se trouvait dans sa tête. Le mouvement du film amène cette voix à répondre à quelqu’un : à la fin, ses lettres ne sont plus destinées à l’univers, mais à d’autres gens. C’est une façon pour moi de la raccorder à la vraie vie, dans le sillage du moment de grâce où elle s’est envolée avec ses amies.

Le rêve, l’évasion physique et mentale de vos héroïnes ouvrent la porte au merveilleux, genre peu représenté dans le cinéma français…

C’est vrai et j’aime le cinéma pour ça : lorsqu’il est relié au réel, mais qu’opère une forme de grâce qui provient de l’imaginaire des personnages. On ne sait pas, dès lors, si ce qui se joue existe ou non, mais peu importe, car le cinéma nous donne à représenter ce que l’on porte au plus profond de nous.

Quels furent vos partis pris de mise en scène pour figurer la cohabitation de ces deux mondes, terrestre et aérien ?

Il m’importait d’être au plus près de la réalité dans les effets spéciaux. C’est la raison pour laquelle je ne voulais pas utiliser de fonds verts pour aborder l’espace et l’univers, mais un fond noir sur lequel nous avons ajouté des étoiles, afin d’accentuer la dimension extraordinaire du film sans que cela ne paraisse trop faux. Dans la séquence où mes comédiennes sont sur le bord de la fenêtre dans la chambre d’hôpital, nous avons reconstitué un mur pour avoir cette grande vitre qui donne sur l’extérieur et faire éprouver ce sentiment d’ouverture et de liberté. Dans la séquence dans la grotte, nous avions initialement l’intention d’ajouter des vers luisants, mais le décor était suffisamment beau en lui-même avec ses roches naturelles qui évoquent l’univers. Avec mon chef-opérateur, Yann Maritaud, nous avons préféré la filmer telle quelle. De la même manière, lorsque les héroïnes s’envolent, c’est un vrai ciel que l’on voit derrière elles. Il y avait davantage de merveilleux dans mon scénario, mais j’aime qu’il se soit immiscé autrement dans le film que par des effets spéciaux.

Vos décors successifs - l’appartement de la famille de Loïs, son lycée, la piscine, l’hôpital, la grotte, le CNES (Centre National d’Études Spéciales) – jouent alternativement avec les idées d’enfermement et d’ouverture, et avec trois éléments, le ciel, la terre et l’eau…

C’est sans doute inconscient, mais c’est vrai. Il y a aussi l’idée du sol martien qui m’est venue en visitant le CNES. Là où vont discuter Loïs et un participant au concours. Cet endroit donne la sensation d’être dans le monde et hors du monde à la fois, c’est pourquoi je n’ai pas voulu qu’on masque la route à son abord. J’aime l’idée que le rêve de Loïs soit aussi concret. C’est ce qu’elle apprend. Le film pose cette question : que faire de nos fantasmes ? Ce récit initiatique permet à Loïs de transformer son rêve en quelque chose de concret : vouloir visiter l’espace, c’est devoir aussi rencontrer le monde.

Vous filmez aussi une histoire d’amitié entre des “pieds nickelés” au féminin. Toutes quatre sont à la fois très naïves et très conscientes de la violence du monde…

On représente souvent les adolescents d’aujourd’hui comme des êtres très sexualisés. Or, si la sexualité faisait partie de mes questionnements à l’adolescence, elle n’était pas du tout au centre de ma vie. Je me suis fait la même réflexion face aux adolescentes des colos dans lesquelles j’ai travaillé comme animatrice : le passage à l’âge adulte passe par autre chose. Je voulais donc que mes héroïnes ne soient pas focalisées sur des questions sexuelles. Elles ont vécu des choses violentes et sont à la fois mûres et immatures. Affectivement, elles sont parfois un peu enfantines, et en même temps, elles sont très conscientes de la rudesse du monde qui les entoure. J’ai aimé jouer sur cet entre-deux-âges de la vie.

Comment avez-vous travaillé la tonalité et le positionnement du film, entre drame et comédie, réalisme et réalisme magique…

À l’écriture, j’aime raconter des choses tristes avec un ton assez drôle et léger. Nous avons ensuite beaucoup travaillé avec mes comédiennes, lors d’une semaine de répétition avec un coach acteur, Aurélien Némorin, afin qu’elles s’approprient le texte et trouvent le ton juste. Beaucoup de dialogues leur appartiennent, d’ailleurs. Je les ai poussées vers la comédie, y compris lors des moments graves. Quant au réalisme magique dont vous parlez, c’est plus fort que moi : il intervient quoi que j’écrive ! Mais je voulais que la mise en scène oscille constamment entre une vision concrète du monde et une vision plus fantasmée, qui correspond au deal que l’on fait tous intérieurement entre nos rêves et la réalité.

D’où viennent vos quatre jeunes comédiennes ?

Je voulais mêler actrices expérimentées et débutantes, afin qu’elles puissent se nourrir les unes les autres.

Avec Kenza Barrah, en charge de mon casting, nous avons mis six mois à trouver Laure Duchêne, qui joue Loïs. Kenza a fait les sorties de collèges et de lycées à Paris, en Bretagne, en Normandie, et c’est au Salon du Livre de la Porte de Versailles qu’elle a trouvé Laure, qui venait à Paris pour la première fois. Plusieurs paramètres étaient en jeu pour ce rôle : il fallait, bien sûr, une fille ronde, mais aussi une fille qui aime la science et qui joue juste. Pauline Serieys a débuté petite au cinéma dans Palais Royal de Valérie Lemercier. Je l’avais repérée dans Les Grands, une série pour OCS que j’ai beaucoup aimée.

Angèle Metzger avait joué dans Madame Hyde de Serge Bozon. J’aimais beaucoup sa voix. Au début, je trouvais juste Angèle trop douce pour jouer Amélie. Je l’ai fait improviser une séquence de conflit avec une infirmière et j’ai vu qu’elle pouvait exprimer la colère avec force et conviction.

Quant à Zoé de Tarlé, nous avons mis du temps aussi à la trouver. Son rôle était celui d’un personnage étrange et lunaire ; et Zoé, qui avait déjà joué dans un court-métrage, m’est apparue comme une évidence avec son air débarqué d’une autre planète, que je trouvais très beau.

Isabelle de Hertogh et Philippe Rebbot, dans le rôle des parents de Loïs, ont des physionomies opposées, mais un grand capital sympathie en commun…

Dans ma tête, les parents de Loïs étaient aussi opposés que peuvent l’être Loïs et Amélie. Tous deux se complètent et s’attirent, car ils sont différents. J’ai coécrit 100 Kilos d’étoiles avec Anaïs Carpita, que j’ai rencontrée à la FEMIS et qui avait coécrit Mariage à Mendoza d’Edouard Deluc. C’est dans ce film que j’ai découvert Philippe Rebbot. J’avais adoré son étrangeté, sa drôlerie et le fait qu’il ne soit pas lisse, car on sent qu’il promène avec lui un vécu chargé. Philippe a beaucoup apporté au film. Dans la séquence où il clame son amour à sa femme, une large partie du monologue vient de lui. Ce qui est beau chez lui aussi, ce sont sa générosité et son âme de poète !

Quant à Isabelle Hertogh, je l’avais découverte dans le film belge Hasta la vista de Geoffrey Enthoven. Elle m’a marquée par sa générosité et sa dureté combinées. Elle porte en elle un combat qui m’a beaucoup touchée.

Comment s’est fait le choix des couleurs du film ?

Je voulais que Loïs aille progressivement vers la couleur dans ses vêtements. J’avais été marquée par une interview d’une jeune fille en surpoids qui disait être « sortie du noir ». J’aime cette idée d’un moment où l’on montre son corps et où l’on accepte d’être vu et regardé.

Je souhaitais aussi que les couleurs du film soient à la fois vives et délavées, ce qui lui confère un caractère un peu atemporel. Ma costumière, Marta Rossi, et moi avons travaillé aux costumes dans cette optique.

Pour les séquences dans le centre fermé, nous avons choisi, avec mes chefs décorateurs Frédérique Doublet et Frédéric Grandclère, des couleurs pastel, dans les tons de bleu délavé, afin que les couleurs du dehors puissent contraster.

Propos recueillis par Anne-Claire Cieutat

Source et copyright des textes des notes de production @ Bac Films

 
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