Drame/Un sujet difficile et bien traité, mais un film de facture un peu trop classique
Réalisé par Peter Hedges
Avec Julia Roberts, Lucas Hedges, Courtney B. Vance, Kathryn Newton, Mia Fowler, Jakari Fraser, Michael Esper, David Zaldivar...
Long-métrage Américain
Durée : 01h42mn
Année de production : 2018
Distributeur : Paramount Pictures France
Date de sortie sur les écrans américains : 7 décembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 16 janvier 2019
Résumé : la veille de Noël, Ben, 19 ans, revient dans sa famille après plusieurs mois d’absence. Sa mère, Holly, l’accueille à bras ouverts tout en redoutant qu’il ne cède une fois de plus à ses addictions. Commence alors une nuit qui va mettre à rude épreuve l’amour inconditionnel de cette mère prête à tout pour protéger son fils.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : l'addiction est un sujet terrible, car elle détruit tout sur son passage. Ce film montre bien certains aspects des effets sur ceux qui la vivent au jour le jour et sur leurs proches. Le scénario est une tranche de vie, terme étrange lorsqu'il décrit une lutte de tous les instants pour éviter la chute fatale. Une mère se bat pour que son fils s'en sorte et lui doit faire face à son passé pour essayer d'alléger la culpabilité qui le renvoie dans une boucle infernale.
Le réalisateur Peter Hedges adopte une façon de filmer classique dans le cinéma indépendant. Il utilise souvent des gros plans et il suit les mouvements de ses personnages de près. Il ne tombe pas dans le larmoyant, mais ne réussit pas non plus à vraiment nous convaincre de nous attacher à ses protagonistes. Il reste un peu trop sur des sentiers battus pour cela. Le scénario n'offre pas de surprise. Il est soigné et balise ce chemin personnel de façon attendue, mais fort heureusement ne tente pas de proposer une solution ou une morale quelconque à un sujet difficile.
Les deux acteurs principaux offrent de belles interprétations sensibles qui servent le sujet adroitement. La mère de Ben, Holly Burns, est interprété par Julia Roberts. Cette femme est condamnée à regarder son fils souffrir sans possibilité de pouvoir vraiment l'aider. Ben est pour sa part interprété par Lucas Hedges, qui est très juste dans ce rôle.
Le chef de famille, Neal, est interprété par Courtney B. Vance qui impose une personnalité à son personnage dans le peu de temps imparti à son rôle.
BEN IS BACK ne se distingue pas particulièrement parmi les films sur ce sujet épineux, mais il est bien fait, bien joué et a le mérite de rappeler combien l'addiction est nuisible et sans pitié.
Le réalisateur Peter Hedges adopte une façon de filmer classique dans le cinéma indépendant. Il utilise souvent des gros plans et il suit les mouvements de ses personnages de près. Il ne tombe pas dans le larmoyant, mais ne réussit pas non plus à vraiment nous convaincre de nous attacher à ses protagonistes. Il reste un peu trop sur des sentiers battus pour cela. Le scénario n'offre pas de surprise. Il est soigné et balise ce chemin personnel de façon attendue, mais fort heureusement ne tente pas de proposer une solution ou une morale quelconque à un sujet difficile.
Les deux acteurs principaux offrent de belles interprétations sensibles qui servent le sujet adroitement. La mère de Ben, Holly Burns, est interprété par Julia Roberts. Cette femme est condamnée à regarder son fils souffrir sans possibilité de pouvoir vraiment l'aider. Ben est pour sa part interprété par Lucas Hedges, qui est très juste dans ce rôle.
Copyright photos @ Paramount Pictures France
Le chef de famille, Neal, est interprété par Courtney B. Vance qui impose une personnalité à son personnage dans le peu de temps imparti à son rôle.
BEN IS BACK ne se distingue pas particulièrement parmi les films sur ce sujet épineux, mais il est bien fait, bien joué et a le mérite de rappeler combien l'addiction est nuisible et sans pitié.
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Peter Hedges, auteur et réalisateur
nommé aux Oscars, s’est efforcé pendant toute sa carrière de
raconter des histoires où des familles dysfonctionnelles sont
confrontées à des difficultés hors du commun. Dans GILBERT GRAPE,
adapté de son propre roman éponyme en 1993, PIECES OF APRIL, son
premier long-métrage comme réalisateur, ou encore POUR UN GARÇON
qu’il a coécrit d’après le roman de Nick Hornby, Peter Hedges
s’attache à partager des récits émouvants et drôles, où des
familles imparfaites font de leur mieux pour vivre dans un monde
imparfait.
À première vue, la famille qu’on
découvre dans BEN IS BACK, son nouveau film, ne semble pas présenter
beaucoup de points communs avec celles qu’il a dépeintes dans ses
précédents projets. Riches, beaux et débordant d’amour, les
Burns évoquent une version moderne d’un tableau de Norman
Rockwell, avec leur ado talentueuse qui chante dans la chorale et les
adorables petits derniers qui se déguisent pour le spectacle de
Noël. Mais en observant l’air troublé de Holly Burns lorsqu’elle
rentre chez elle et tombe sur son fils Ben attendant devant la porte,
on comprend avec certitude que cette famille est elle aussi
confrontée à un défi de taille. Un défi qui traverse les
barrières sociales et économiques. “Je viens d’une famille qui
a été profondément touchée par les addictions, que ce soit à
l’alcool ou aux drogues”, raconte Peter Hedges. “Dans ma
famille, certains s’en sont sortis, d’autres pas, et d’autres
encore continuent à se battre. Par ailleurs, j’ai perdu quelqu’un
de proche et j’ai vu une autre personne de mon entourage se
rétablir, et cela m’a donné envie de faire un film sur l’impact
qu’un être brisé et en souffrance peut avoir sur tous ses
proches”.
Alors que Peter Hedges cherchait à
mettre en scène ces répercussions dans un long métrage, il a
décidé de condenser son histoire sur 24 heures. “J’ai eu l’idée
de faire commencer le film le matin du réveillon de Noël. Je me
suis demandé ce qui se passerait si un jeune homme en désintox
revenait chez lui alors qu’il n’y est pas encore prêt”,
explique le réalisateur. “L’histoire est devenue plus puissante
quand je l’ai abordée du point de vue d’une famille ordinaire,
mais un jour extraordinaire”. Peter Hedges était impatient de
renouer avec ses racines de cinéaste indépendant. “J’avais très
envie de revenir aux films que je faisais au début de ma carrière,
autrement dit des projets nécessaires et sans concession”,
déclare-t-il. “Cela fait quelques années que j’accompagne les
autres pour mettre leurs idées en œuvre. Cette fois, je souhaitais
me lancer dans un projet inédit. Je voulais voir ce qui se passerait
si je retrouvais mon côté intrépide d’hier, et que je
l’associais à la sagesse que j’ai pu accumuler au cours de mes
trente-cinq ans d’expérience d’écrivain”. Après avoir
retourné l’idée dans sa tête pendant plusieurs années, Peter
Hedges s’est véritablement attelé à l’écriture de BEN IS BACK
à la fin mai 2017. Il a été surpris d’achever la première
version en moins de six semaines. “Je n’avais pas l’impression
de raconter l’histoire”, se rappelle-t-il, “j’avais plutôt
le sentiment que c’était l’histoire qui se racontait à moi. Je
l’ai écrite dans un état d’ébullition, ce qui m’arrive
rarement. J’essayais simplement de lâcher prise pour me laisser
porter par l’écriture”.
Peter Hedges est particulièrement fier
du personnage de Holly Burns. “J’ai déjà écrit des personnages
de mère plutôt intéressants, par exemple dans GILBERT GRAPE et
PIECES OF APRIL”, reconnaît-il, “mais quand Holly Burns s’est
imposée à moi, je me suis dit que c’était la mère la plus
complexe, la plus entière et la plus redoutable que j’aie jamais
imaginée. Cela ne veut pas dire qu’Holly fait tout bien. Elle fait
des choix plus que contestables, mais cela ne part jamais d’une
mauvaise intention. Ses choix partent systématiquement de son espoir
presque douloureux d’être une mère protectrice qui arrive à
subvenir aux besoins de ses enfants”. Au bout de quelques versions
successives, Peter Hedges envoie le scénario à son amie Nina
Jacobson, figure incontournable du milieu. Elle a été présidente
du groupe Walt Disney Motion Pictures et produit à présent des
blockbusters comme HUNGER GAMES et CRAZY RICH ASIANS avec sa société
de production Color Force. “Nina est une des personnes que je
préfère dans le milieu”, affirme Peter Hedges. “Même si je me
disais que BEN IS BACK était une production trop modeste pour elle,
je voulais qu’elle lise le projet avant d’aller voir d’autres
producteurs. Une heure et demi après avoir reçu le scénario, Nina
m’appelle et me dit ‘Le scénario que tu as écrit est tout
simplement captivant. Il faut que je le produise’”.
JULIA ROBERTS DANS LE RÔLE DE HOLLY
BURNS
Pendant l’été, l’équipe de Nina
Jacobson fait parvenir le scénario à l’actrice oscarisée Julia
Roberts, afin de savoir si le rôle de Holly peut l’intéresser. La
star est immédiatement sensible au script : “L’histoire est très
touchante”, explique l’actrice qui a été nommée pour la
quatrième fois aux Oscars en 2014 pour son second rôle dans UN ÉTÉ
À OSAGE COUNTY. “Le scénario de Peter aborde les nombreuses
manières dont l’addiction peut avoir un impact sur toute une
famille”.
Julia Roberts a pris un moment sur ses
vacances en famille dans sa maison de Malibu pour y rencontrer Peter
Hedges. “La rencontre a été passionnante”, raconte le
réalisateur qui vit à Brooklyn. “Julia s’est sentie proche de
Holly, cette mère qui ne veut lâcher ses enfants sous aucun
prétexte. Mais pour Julia, ce n’est pas anodin de s’éloigner de
ses enfants, si bien qu’elle voulait parler du film à sa famille
avant de prendre un quelconque engagement”.
Quelques semaines plus tard, Peter
Hedges reçoit un message de Julia Robert qui lui annonce qu’elle
accepte le rôle. “J’avais le cœur qui battait à cent à
l’heure, j’étais fou de joie”, se souvient Peter Hedges. “Pour
commencer, Julia Roberts est une des stars de cinéma que je préfère.
Elle est incroyablement intelligente et passionnée, et j’allais
bientôt apprendre qu’elle est également une des actrices les
mieux préparées avec qui j’ai jamais travaillé. J’ai l’espoir
que le film touche le public le plus large possible et Julia Roberts
bénéficie d’un soutien populaire considérable. Ce rôle de mère
qui tente de sauver son fils lui donne également l’occasion
d’explorer des territoires nouveaux sur le plan émotionnel,
physique et dans son jeu d’actrice. Bref, le jour où elle a dit
oui était magique”.
HEDGES & HEDGES
Julia Roberts n’a réclamé aucun
changement dans le scénario de BEN IS BACK, mais elle a formulé une
demande par rapport au casting. Impressionnée par la prestation de
Lucas, le fils de Peter Hedges nommé aux Oscars pour son rôle
d’adolescent orphelin dans MANCHESTER BY THE SEA, elle a insisté
auprès du réalisateur pour qu’il lui confie le rôle-titre.
Mais un problème se posait : “Toute
ma vie, j’ai dit très clairement à mon père que je ne jouerais
jamais dans un de ses films”, reconnaît Lucas Hedges. “Cette
idée m’a toujours mis mal à l’aise, et je trouve cette
perspective gênante. Je savais que mon père travaillait sur ce
film, mais j’ignorais qu’il y avait un rôle pour un acteur de
mon âge. Il m’a avoué bien plus tard qu’il l’avait écrit
pour moi”.
La réticence du jeune comédien a
cependant disparu quand il a appris que Julia Roberts avait proposé
son nom pour le rôle : “Quand j’ai su que Julia Roberts voulait
que je joue Ben dans le film, j’ai trouvé ça dingue”, raconte
Lucas Hedges. “Pour moi, c’est comme si elle venait d’une autre
planète. J’ai été incroyablement flatté qu’elle ait envie de
jouer avec moi. Ensuite, j’ai lu le scénario et j’ai été
complètement scotché”.
Même si Lucas n’avait plus vraiment
besoin d’être convaincu, Julia Roberts a envoyé à Peter Hedges
une photo d’elle-même et de son fils aîné qui est roux : “Dans
son message, elle disait quelque chose du genre ‘Je veux juste que
Lucas sache que les jeunes et beaux rouquins sont très à l’aise
avec moi’”, se souvient l’acteur aux cheveux roux. “Julia a
apaisé ma crainte que le film tourne uniquement autour de la
relation entre mon père et moi. Évidemment, la relation avec le
réalisateur est toujours importante, mais ce qui compte le plus dans
le film, c’est la relation entre mon personnage et sa mère”.
Une fois qu’il a accepté le rôle,
Lucas s’est renseigné dans le moindre détail sur la pathologie de
son personnage. “J’ai tâché de réunir le plus d’informations
possible pour comprendre comment on en arrive au point de se faire
beaucoup de mal, juste dans le but de se défoncer”, déclare-t-il.
Lucas a également trouvé
l’inspiration en regardant autour de lui : “Certains de mes amis
du lycée connaissent la situation de Ben et essaient de s’en
sortir en enchainant les cures de désintox”, témoignet-il. “Quand
j’étais plus jeune, beaucoup de gens de mon âge se faisaient
prescrire de l’Adderall, ou d’autres médicaments qu’ils
n’auraient jamais dû prendre quotidiennement. J’avais donc bien
conscience que la consommation de drogue parmi les adolescents de
Brooklyn constituait un vrai problème. Ce dont je ne me rendais pas
compte, c’est que ce problème est tout aussi présent, voire plus
encore, dans les banlieues et les zones plus rurales des États-Unis”.
LA FAMILLE AU COMPLET
Après avoir engagé les comédiens
pour les deux personnages principaux, Peter Hedges a confié à
Kathryn Newton le rôle de la petite sœur de Ben, Ivy. Dans la vidéo
de son audition, Kathryn Newton interprète une conversation
téléphonique déchirante entre Ivy et sa mère, qui se déroule
vers la fin du film. “Ça m’a brisé le cœur”, note le
cinéaste. “J’étais bouleversé. Pour moi, c’était important
qu’Ivy ne soit pas seulement la petite sœur parfaite. Elle est
déçue par Ben mais en même temps elle aime son frère et tient
énormément à lui. C’est l’essence même de leur relation et
cela transparait très clairement dans le jeu de Kathryn”.
Kathryn Newton et Lucas Hedges avaient
déjà noué une amitié au cours des tournages de LADY BIRD et 3
BILLBOARDS – LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE, où ils jouent également
un frère et une sœur, mais aucun des deux n’avait encore
travaillé avec Julia Roberts. Pendant la prépa de BEN IS BACK, le
réalisateur et ses acteurs se sont retrouvés chez Julia Roberts
pour répéter ensemble et apprendre à se connaître. “On a passé
trois ou quatre jours à travailler, prendre des repas et discuter”,
raconte Peter Hedges. “C’était formidable que chacun puisse se
sentir à l’aise avec les autres”.
Pour le rôle du beau-père de Ben,
Neal, un homme raisonnable qui a eu deux jeunes enfants avec Holly,
le cinéaste a sollicité Courtney B. Vance, récompensé par un Emmy
en 2016 pour son interprétation de l’avocat Johnnie Cochran dans
la série AMERICAN CRIME STORY. “Courtney n’est pas seulement un
acteur de talent”, déclare Peter Hedges, “C’est également un
père investi, un mari formidable et un fils dévoué. Il choisit ses
projets avec beaucoup d’attention. Toutes ces qualités se
ressentent fortement chez lui. Son personnage perçoit très
clairement ce qui se passe au sein de sa famille et Courtney est
justement quelqu’un de solide et déterminé. J’ai donc été
enchanté qu’il accepte le rôle”.
Courtney B. Vance décrit son
personnage comme quelqu’un de bien et précise : “Il aime sa
femme et sa famille, si bien que la question qui se pose est plutôt
: peut-on penser que ‘qui aime bien châtie bien ?’ Faut-il
laisser Ben faire comme il l’entend, le protéger, le sauver ? Les
décisions qu’on doit prendre sont très difficiles”.
C’était un vrai plaisir pour Lucas
Hedges de jouer le beau-fils de l’acteur nommé deux fois aux Tony
Awards : “J’ai fait une école de théâtre pendant un an, et on
a étudié la pièce ‘Fences’ où Courtney a joué pour la
première fois le rôle de Cory, et James Earl Jones celui de son
père”, raconte-t-il. “On regardait en boucle un passage
particulièrement génial. C’était une occasion très privilégiée
de travailler sur un pied d’égalité avec quelqu’un que
j’admirais depuis si longtemps”.
TOURNAGE DANS LE NORD DE L’ÉTAT DE
NEW YORK
Une fois le casting achevé pour les
rôles principaux, le projet s’est accéléré lorsque Teddy
Schwarzman, le président de Black Bear Pictures a découvert le
scénario de Peter Hedges au Festival international du film de
Toronto en 2017 : “On est tombé sous le charme de BEN IS BACK, et
j’ai fait une offre dès le lendemain”, raconte le producteur
dont le film IMITATION GAME a été nommé à l’Oscar du meilleur
film. “En échangeant avec Peter, j’ai compris que le propos du
film n’était pas de réunir deux stars à l’écran pour susciter
l’intérêt du public. C’était plutôt de raconter une histoire
qui pourrait parler à n’importe quel parent qui tente de faire ce
qu’il y a de mieux pour son enfant”.
Bien qu’il aborde des sujets très
actuels, BEN IS BACK est aussi un film de divertissement, comme le
remarque la productrice exécutive Jane Evans : “C’est un film à
suspense avec plein de rebondissements et de coups de théâtre à
couper le souffle. Et c’est surtout une histoire très belle et
touchante”. Teddy Schwarzman et Jane Evans ont augmenté la cadence
de la prépa, dans le but de commencer le tournage en décembre : “On
s’est dépêché de trouver les financements, de signer les
contrats, de boucler le budget et de régler les derniers détails
pour pouvoir faire le film”, explique Teddy Schwarzman. “Color
Force, qui s’occupait davantage de la partie artistique, comptait
sur nous pour gérer la logistique et les aspects plus concrets.
Black Bear et Color Force ont donc travaillé main dans la main pour
coproduire ce film. BEN IS BACK nous semblait un projet trop
important pour courir le risque qu’il ne voie pas le jour”.
Le 5 décembre 2017, soit un peu plus
de six mois après le début de l’écriture du scénario, le
tournage commençait dans le nord de l’État de New York, sous la
houlette du directeur de la photographie Stuart Dryburgh, nommé aux
Oscars pour LA LEÇON DE PIANO. “Stuart et moi avons longuement
discuté pour trouver un cadre qui ne soit pas trop resserré, afin
de laisser de la liberté aux acteurs, mais qui bénéficie aussi
d’un bel éclairage”, commente Peter Hedges. “Certains
chefs-opérateurs moins expérimentés sont très à l’aise avec
les mouvements d’appareil mais ne maîtrisent pas l’éclairage.
Stuart sait faire les deux.”
Stuart Dryburgh, qui a signé les
prises de vue additionnelles de LA DRÔLE DE VIE DE TIMOTHY GREEN de
Peter Hedges en 2012, l’a convaincu de tourner BEN IS BACK en
format large anamorphosé. “Je n’avais jamais tourné au format
2:39:1, mais Stuart m’a fait remarquer qu’en Scope, on se
sentirait plus proche des personnages”, précise Peter Hedges. “Le
format large anamorphosé réduit la profondeur de champ, ce qui
signifie que le 1er assistant opérateur doit être très précis.
Mais en atténuant la mise au point en arrière-plan, on obtient un
effet très riche et très cinématographique”.
Le réalisateur a fait appel au
chef-décorateur Ford Wheeler pour élaborer des décors allant de
l’élégant pavillon de banlieue de la famille Burns à un repaire
de dealers situé dans un entrepôt. “Ford est une des personnes
les plus intéressantes que je connaisse”, souligne Peter Hedges.
“Il a un goût exceptionnel et un sens aigu du détail. Il ne se
contente pas de placer n’importe quel meuble dans la maison des
Burns. Chaque œuvre d’art qu’il accroche au mur raconte une
histoire qu’il a inventée dans sa tête”.
Ford Wheeler, qu’on connaît pour son
travail sur la série THE AFFAIR et le film RACHEL SE MARIE, prend
plaisir à accentuer le contraste entre le contexte familial sain
dont est issu Ben et l’environnement beaucoup moins protégé où
se déroule presque toute la troisième partie du film. “En tant
que décorateur, j’ai trouvé cette histoire formidable car on
passe du cadre emblématique de la famille américaine bien propre
sur elle à un campement de sans-abri”, explique Ford Wheeler.
Le travail de la chef-costumière
Melissa Toth a permis d’accentuer l’esthétique naturaliste du
film. “Melissa avait déjà travaillé sur MANCHESTER BY THE SEA et
3 BILLBOARDS – LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE avec Lucas”, raconte
Peter Hedges. “Une de ses marques de fabrique, c’est que ses
créations ne donnent jamais l’impression d’être des costumes.
On dirait juste des gens qui portent leurs vêtements. J’espérais
pouvoir travailler avec elle et par chance elle était disponible”.
Le choix des lieux de tournage était
capital pour composer la banlieue qui sert de toile de fond à BEN IS
BACK. Parmi les endroits pittoresques repérés par le régisseur
d’extérieurs Rob Streim dans les comtés de Westchester et
Rockland dans l’État de New York, on peut citer des petites villes
comme Haverstraw, Larchmont, Sloatsburg, Garnerville et Mamaroneck,
où la production a déniché la maison des Burns. C’est là que
les acteurs ont pu se plonger dans l’univers de leur personnage :
“Être sur place et voir notre maison m’a permis de ressentir le
lien avec la famille et comprendre ce que ça ferait de vivre dans
une petite ville”, affirme Kathryn Newton. “Ça m’a vraiment
aidée à m’approprier l’histoire”.
CYCLONES ET TEMPÉRATURES NÉGATIVES
Le choix du réveillon de Noël a
constitué un cadre métaphorique d’une grande force pour BEN IS
BACK, mais en raison de l’ambiance hivernale, l’équipe a dû
affronter de rudes conditions météorologiques. “Dehors. Nuit.
Hiver. C’est sans doute trois mots que je n’utiliserai plus
jamais à la suite”, s’amuse Peter Hedges. “Sincèrement,
c’était très dur. Les nuits étaient longues et froides et ça
finit par peser sur le moral. Et puis, ce n’est pas comme si on
tournait une comédie légère. Chaque scène pour ainsi dire était
intense”.
Teddy Schwarzman se souvient d’avoir
dû faire face à une tempête de neige cyclonique qui avait paralysé
toutes les routes de New York et de Yonkers, où l’équipe avait
prévu de tourner une scène : “Ça a été extrêmement difficile
de tourner cette scène à cause du froid glacial”, se souvient le
producteur. Julia Roberts, qui a vécu à New York pendant dix-huit
ans, assure qu’elle n’a jamais connu un hiver sur la côte Est
équivalent à celui qui s’est abattu sur le tournage de BEN IS
BACK. “C’était encore un niveau au-dessus : -34 °C en janvier
!” s’étonne l’actrice. “C’était très drôle de se
retrouver dans le cercle arctique – aussi connu sous le nom de
Westchester. Il y avait vraiment des moments où je me disais ‘Il
fait tellement froid que je ne vais pas pouvoir tenir une seconde de
plus’, mais finalement on y arrive. Et c’était compensé par le
fait de passer du temps dans tous ces endroits pleins de charme”.
UNE RELATION MÈRE-FILS
Malgré le froid polaire, Lucas Hedges
et Julia Roberts ont entretenu des rapports chaleureux sur le plateau
: “Julia était incroyable”, affirme Lucas Hedges. “Elle est
maternelle, attentionnée et humble. J’étais abasourdi qu’une
personne considérée depuis des décennies comme une superstar
puisse avoir autant les pieds sur terre et être aussi adorable. Elle
était là pour moi entre les prises, comme pendant les scènes qu’on
tournait ensemble. J’ai travaillé avec de grands acteurs qui n’en
font pas autant”. Julia Roberts se réjouit des relations
professionnelles et personnelles qu’elle a développées avec son
partenaire : “Lucas est quelqu’un que j’aime beaucoup, on est
devenu très proches”, explique l’actrice. “Il a beaucoup de
talent, c’est une belle personne qui sait se montrer disponible. Il
y avait des scènes très éprouvantes et on a eu de la chance
d’avoir une telle complicité”.
La plupart des séquences qui se
passent de jour ont été filmées avant que l’équipe ne se sépare
pour les vacances. En janvier, la production a tourné les scènes de
nuit, alors que l’histoire s’assombrit, au sens propre comme au
figuré. Peter Hedges remarque que ses acteurs ont fait preuve d’une
grande sensibilité dans la façon dont ils ont joué la tension
croissante entre mère et fils : “Il y a tellement d’émotion
dans le film qu’on finit par se demander ‘Où est la légèreté
? Quand est-ce qu’on reprend son souffle ?’. Julia et Lucas ne
peuvent pas sangloter et crier à chaque scène. Ils ont tous les
deux eu l’intelligence de sentir les moments où ils devaient
exploser et les moments où ils devaient se contenir”. Avec le
recul, Lucas a-t-il aimé tourner sous la direction de son père ?
“Parfois, le fait de travailler ensemble était un plus, parfois
c’était très agaçant”, reconnaît l’acteur qui a fêté ses
21 ans pendant le tournage. “Mais même quand c’était énervant,
cela pouvait m’aider car le personnage est lui-même dans une
situation de grande frustration. Je pouvais toujours tirer parti de
la situation, qu’il me donne un coup de pouce ou qu’il fasse
quelque chose qui me faisait bondir juste parce que c’est mon père.
Ne vous méprenez pas : je trouve qu’il a accompli un boulot
fantastique. Mais c’est normal que je continue parfois à me
comporter comme un adolescent grincheux avec lui”.
N’ABANDONNE JAMAIS
Réunissant un casting hollywoodien de
premier plan et un scénario d’une finesse et d’une profondeur
émotionnelle incomparable, BEN IS BACK invite le public à se mettre
à la place d’un parent prêt à tout pour sauver son enfant –
mais qui ne sait pas comment s’y prendre, ou même s’il peut y
parvenir. “Il y a autant de parcours différents que de familles
différentes”, remarque Julia Roberts. “Mais l’idée qu’on
essaie de faire passer dans ce film, c’est de ne jamais abandonner
l’autre”.
Selon Lucas Hedges, BEN IS BACK offre
une représentation, dépourvue de tout jugement, de personnages qui
souffrent d’une maladie considérée par beaucoup comme une
faiblesse de caractère. “On a tendance à stigmatiser les
personnes qui souffrent d’addiction”, précise-t-il. “J’espère
qu’on pourra aider les gens à comprendre à quel point c’est dur
d’être dans cette situation. J’espère que ceux qui auront vu le
film en sortiront plus compatissants”.
BEN IS BACK n’apporte pas des
réponses toutes faites, mais s’efforce de porter un regard nuancé
sur la réaction de gens bien intentionnés face à des situations
qui les dépassent. “Je suis fils de pasteur, si bien que je sais
que le rôle d’un sermon consiste à dire aux gens comment mener
leur vie”, raconte Peter Hedges. “Je ne pense pas que ce soit
celui d’un réalisateur. Ce que je préfère en tant que
spectateur, c’est d’avoir l’impression, en sortant de la
projection, d’être passé par toutes sortes d’émotions, pas
parce qu’on m’a manipulé mais parce qu’on m’a raconté une
histoire plausible. Le genre de film où, en quittant la salle de
cinéma, on se sent plus vivant et plus ouvert que jamais aux
expériences des autres, et où on se rappelle avec force la beauté
et la fragilité de la vie. C’est ce genre d’histoire qu’on a
voulu raconter dans BEN IS BACK”.
Source et copyright des textes des notes de production @ Paramount Pictures France
#BenIsBack
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