lundi 25 juin 2018

SICARIO LA GUERRE DES CARTELS


Thriller/Action/Une mise en scène solide, un scénario bien écrit, de très bons acteurs principaux

Réalisé par Stefano Sollima
Écrit par Taylor Sheridan
Avec Benicio Del Toro, Josh Brolin, Isabela Moner, Jeffrey Donovan, Matthew Modine, Manuel Garcia-Rulfo, David Castaneda... 

Long-métrage Américain
Titre original : Sicario: Day of the Soldado 
Durée : 02h02mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport 

Date de sortie sur les écrans américains : 29 juin 2018
Date de sortie sur nos écrans : 27 juin 2018


Résumé : Les cartels mexicains font régner la terreur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Rien ni personne ne semble pouvoir les contrer.

L'agent fédéral Matt Graver (Josh Brolin) fait de nouveau appel au mystérieux Alejandro (Benicio Del Toro) pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du baron d'un des plus gros cartels afin de déclencher une guerre fratricide entre les gangs.

Mais la situation dégénère et la jeune fille devient un risque potentiel dont il faut se débarrasser. Face à ce choix infâme, Alejandro en vient à remettre en question tout ce pour quoi il se bat depuis des années…

Bande annonce (VOSTFR)


Extrait - "Pas de règles" (VOSTFR)


Featurette - " Semer le chaos" (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : dès l'introduction, le réalisateur, Stefano Sollima, vous attire dans son film avec des images chocs. Il vous prévient tout de suite, ça va être tendu dans cette histoire. Il est saisissant de voir à quel point il respecte et conserve le ton et l'ambiance mis en place par Denis Villeneuve dans SICARIO (2015).

Sa narration oblige le spectateur à être attentif, à réfléchir et à déduire certaines implications. Il nous place beaucoup au cœur de l'action et nous maintient pendu au déroulement des faits. Il prend le temps de nous montrer ce qu'il faut pour nous emmener d'un fil narratif à un autre sans nous perdre. Sans en avoir vraiment l'air, son film est dense. Le rythme passe souvent de l'intensité des scènes d'action aux moments plus posés. Sa mise en scène est nette, efficace et rend tous les aspects logistiques que ce soit du côté militaire ou du côté des cartels et autres organisations criminelles crédibles.

La patte de Taylor Sheridan à travers l'écriture du scénario est bien présente. L'intrigue n'est jamais là où on l'attend, il ne nous raconte pas que ce qui est le plus visible et ne nous dit pas tout, ce qui peut décontenancer les spectateurs qui préfèrent avoir des réponses sur l'ensemble des sujets abordés dans un film. Il utilise le grand spectacle ainsi que les maniements gouvernementaux et politiques comme un écran de fumée pour nous parler, au fond, de ces protagonistes. C'est malin et très bien fait. 


Les deux acteurs principaux n'ont pas besoin de se lancer dans de grands discours (ce qu'ils ne font pas d'ailleurs) pour nous faire comprendre que la relation de leurs protagonistes est basée sur l'expérience, la connaissance de l'autre et la confiance. De ce fait, il n'est pas absolument nécessaire d'avoir vu SICARIO pour apprécier cette suite. Elles sont à la fois complémentaires et distinctes.



Alejandro reprend les armes sous les traits de Benicio Del Toro, toujours avec la vengeance de sa famille en tête et le doigt fermement posé sur la gâchette. L'acteur impose son charisme qui participe à rendre les exploits de son personnage plausibles. Il est toujours aussi bon. 



Face à lui, Josh Brolin est un compère tout ce qu'il y a de plus convainquant dans le rôle de Matt Graver dont il endosse à nouveau parfaitement la personnalité. Il joue juste dans toutes les situations. 



On retrouve aussi Catherine Keener dans le rôle de Cynthia Foards. Cette actrice a une forte présence qui convient tout à fait à son personnage.Isabela Moner interprète Isabela Reyes, une adolescente atypique autant par sa situation familiale que sa capacité à faire face à des situations complètement terrifiantes et dramatiques.


SICARIO LA GUERRE DES CARTELS est une suite qui respecte son précédent opus, tout en mettant en place une intrigue et une narration qui lui est propre. Il est fort bien écrit et sa mise en scène est très solide. On a plaisir à retrouver les acteurs principaux et secondaires qui nous entraînent avec eux dans les méandres des jeux politiques. Dans son genre, c'est un long-métrage réussi et à découvrir.



NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

UN NOUVEAU CHAPITRE 

SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS est un thriller d’action captivant porté par deux antihéros confrontés à l’univers impitoyable des cartels de la drogue et aux arcanes de la politique étrangère américaine. Tout aussi viscéral, profond et intense que son prédécesseur, ce nouveau chapitre plonge plus profondément encore dans le monde violent et sans pitié révélé par SICARIO. Ce qui a commencé comme un affrontement sur la frontière explose en une guerre complexe qui menace l’équilibre du monde. Alors que la frontière géographique se transforme en champ de bataille, toutes les frontières morales se brouillent… 

Le film réunit de nouveau à l’écran l’acteur oscarisé Benicio Del Toro dans le rôle d’Alejandro, un mystérieux avocat reconverti en tueur, et Josh Brolin dans celui de l’agent de la CIA Matt Graver, associés dans leur combat contre les cartels. Alejandro est cette fois-ci chargé de kidnapper la fille d’un baron de la drogue afin d’exacerber des tensions déjà importantes – une mission qui se révèle hautement personnelle pour lui. Benicio Del Toro explique : « Alejandro revit d’une certaine façon ce qui est arrivé à sa propre fille et cela provoque en lui un bouleversement. » 

Lorsque la vie de son otage, la jeune Isabela, est menacée, Alejandro et Matt se retrouvent face à face, contraints de s’affronter. Tous deux sont confrontés à un dilemme moral tandis que la guerre entre les trafiquants de drogue qu’ils ont déclenchée s’intensifie. Le choix qui s’offre à eux est le suivant : protéger la vie d’Isabela ou gagner la guerre… Stefano Sollima, le réalisateur du film, déclare : « Alejandro et Matt déclenchent une guerre dont ils sous-estiment les possibles retombées. » 

Né en Italie, où il a grandi, le cinéaste a fréquemment évoqué au cours de sa carrière l’étroite limite qui sépare les policiers des criminels, notamment à travers des projets tels que les populaires séries télévisées « Gomorra » et « Romanzo criminale – La série », ou les longs métrages primés ACAB – ALL COPS ARE BASTARDS et SUBURRA. 

Pour Denis Villeneuve, le réalisateur plébiscité du premier film, confier la réalisation de ce nouveau chapitre à Stefano Sollima a été un choix inspiré. « Stefano était parfait pour créer un film coup de poing, dit-il. Cette suite de SICARIO est tout simplement magistrale. J’ai été bluffé ! » 

Dans SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS, les personnages sont confrontés à des choix dont les conséquences sont plus extrêmes que tout ce qu’ils ont affronté jusque-là. Benicio Del Toro raconte : « Alejandro prend une décision en conscience qui va à l’encontre des ordres de Matt. Ce faisant, il déclare d’une certaine manière la guerre à son partenaire. Dès lors, Alejandro et Isabela ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. » 

Au début du film, Matt Graver rentre tout juste du Moyen-Orient et se voit confier par ses supérieurs une nouvelle mission qui le replonge dans l’univers sordide du trafic de drogue transfrontalier. Josh Brolin commente : « Pour faire court, mon personnage doit déclencher le chaos pour pouvoir ensuite reprendre le contrôle de la situation et faire régner la justice. » 

Taylor Sheridan, le scénariste du film, précise : « Matt est en effet convaincu que la fin justifie les moyens et que la morale ne vaut que si elle s’applique à son propre camp. » 

Graver se tourne alors vers Alejandro, le seul homme capable de l’aider à mener cette mission à bien. Mais, comme le raconte Josh Brolin : « Ils sont rapidement confrontés à une série de conséquences qui les amènent à remettre en question leur propre intégrité et leur rôle sur l’échiquier politique. » 

Le producteur Edward L. McDonnell déclare : « L’humanité constitue l’un des thèmes principaux du film. Alejandro, qui en était quasiment dépourvu dans SICARIO, la redécouvre ici. De la même manière, Matt renoue avec son humanité dans des circonstances très particulières. » 

Pour le plus grand bonheur des producteurs du film, SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS a été écrit par le scénariste nommé aux Oscars Taylor Sheridan, à qui l’on devait déjà SICARIO. Molly Smith explique : « Taylor avait plein d’idées pour emmener ces personnages emblématiques vers de nouvelles aventures. » 

Trent Luckinbill, producteur du film au sein de Black Label Media, remarque : « Le style aux accents de western moderne de Taylor est plébiscité par le public. Nous lui avons donc laissé carte blanche. » 

Le scénariste a choisi d’écrire un film qui se veut le reflet du monde dans lequel nous vivons et du caractère explosif de l’univers du trafic de drogue. Il explique : « La situation a changé sur le sol américain avec la légalisation de certaines drogues et l’utilisation de plus en plus fréquente de médicaments sur ordonnance en guise de drogues récréatives. Les cartels ont été forcés de se mettre à la recherche d’un nouveau produit à vendre, et c’est ce qu’explore le film. » 

Ce nouveau produit, ce sont les vies humaines : les narcotrafiquants se sont en effet transformés en passeurs clandestins. La productrice Molly Smith commente : « C’est désormais sur ce front que se joue la lutte contre les cartels. C’est très inquiétant, c’est bouleversant, mais c’est la réalité. »

LE RÉALISATEUR 

Le thème du trafic d’êtres humains – loin de se limiter à la frontière américano-mexicaine – a trouvé écho en Stefano Sollima. Il déclare : « Il s’agit d’un sujet international qui ne touche pas uniquement les États-Unis : l’Europe y est également confrontée. C’est l’histoire de gens qui tentent d’échapper à la pauvreté et qui rêvent de s’installer ailleurs dans l’espoir d’une vie meilleure, ce qui est malheureusement rarement le cas. » 

Après avoir été salué par la critique pour la série télévisée italienne « Gomorra », qui racontait les luttes de pouvoir au sein d’un syndicat du crime, et le thriller SUBURRA, sur les liens entre la politique italienne et le milieu du crime organisé, le réalisateur était impatient de faire ses débuts aux États-Unis. Il déclare : « J’ai beaucoup d’affection pour les antihéros et je m’intéresse aux motivations, toujours très complexes, qui poussent un personnage à mal agir. La frontière est souvent très ténue entre criminels et représentants de la loi. C’est un thème que j’ai beaucoup exploré par le passé à travers des projets tels que « Gomorra » ou SUBURRA, et j’ai trouvé que Taylor Sheridan et Denis Villeneuve l’avaient également fait de manière fascinante avec SICARIO. J’étais donc impatient de revisiter ces thèmes tout en les approfondissant. Les remarquables personnages imaginés par Taylor m’ont permis de réaliser un film divertissant qui reflète également ma fascination pour les zones d’ombre de la loi. » 

Le producteur Edward L. McDonnell confie : « Stefano a fait preuve d’un immense respect pour le premier film, dont il tenait à conserver la dynamique tout en se l’appropriant. Il possède un style qui lui est propre, il n’imite personne. Il a immédiatement compris qui étaient Matt et Alejandro et quelles relations ils entretiennent. » 

Taylor Sheridan a lui aussi été impressionné par le cinéaste. Il explique : « Le film est ultra-réaliste et froid, il ne glorifie pas la violence et ne banalise pas le calvaire des victimes. Nous avions donc besoin d’un réalisateur capable de filmer les scènes les plus choquantes sans ciller, mais sans en rajouter non plus. » 

Le style de la saga SICARIO est très similaire à celui de Stefano Sollima, qui déclare : « Ce projet m’a permis d’utiliser l’action et les effets spéciaux physiques plutôt que les effets visuels pour ancrer les acteurs dans le moment présent et dramatiser les questions difficiles soulevées par le scénario. Et c’est une des manières de travailler que je préfère. » 

Dariusz Wolski, directeur de la photographie réputé dans le monde entier pour son travail sur les films PIRATES DES CARAÏBES et SEUL SUR MARS, a été choisi pour donner vie à la vision de Stefano Sollima et à l’univers du film. 

Il déclare : « L’alternance entre les plans larges et les gros plans donne du souffle et de l’ampleur au film, ce qui était essentiel pour Stefano. L’action se déroule ainsi dans de vastes espaces, en plein désert ou sur l’immense frontière entre les États-Unis et le Mexique. »

Le réalisateur ajoute : « Pour ne jamais perdre les personnages de vue dans l’immensité des décors, j’ai choisi de réaliser de très longues prises en restant au contact des personnages afin de vivre l’action à leurs côtés. » 

LES PERSONNAGES ET LEURS INTERPRÈTES 

La saga SICARIO repose en grande partie sur la relation tendue, voire parfois même conflictuelle, entre Alejandro et Matt Graver. Stefano Sollima commente : « Ces personnages sont représentés avec honnêteté et réalisme, et je pense que c’est ce qui plaît au public. Il les apprécie, même s’ils ne sont pas toujours héroïques. Ils n’hésitent pas à tuer, ils sont violents et implacables, mais ils sont également humains. Et le fait de révéler leur humanité et leur âme les rend sympathiques. » 

Josh Brolin précise : « Matt et Alejandro, les deux personnages masculins principaux, sont des antagonistes sans l’être, et c’est ce qui rend le film si intéressant à mes yeux. Ce sont des gentils pas si gentils que ça. Ils sont confrontés à un problème majeur, le trafic de drogue, mais également à des gens qui vivent dans une telle pauvreté qu’ils ne peuvent que les comprendre. » 

Benicio Del Toro revient sur l’évolution d’Alejandro dans SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS : « Sa nouvelle mission consiste à déclencher une guerre entre les cartels de la drogue mexicains. Pour y parvenir, il doit prétendre appartenir à un cartel, et d’une certaine manière, reproduire ce que ces gens ont fait à sa propre fille. Petit à petit, alors qu’il devient le protecteur de cette jeune fille innocente qu’est Isabela, on découvre qu’il possède une conscience. » 

L’acteur poursuit : « Ce film nous fait passer d’une émotion extrême à l’autre ; il ne traite pas tant des enjeux politiques que de la nature humaine. Il est cette foisci davantage question des personnages et de leurs intentions que du problème majeur que représente le trafic de drogue. » 

Le réalisateur déclare : « Voir Benicio se glisser dans la peau d’un personnage est une expérience incroyable. Il endosse intégralement cette identité totalement différente de la sienne, si bien que tout ce qu’il fait a du sens, non pas pour lui, mais pour celui qu’il incarne. » 

Le scénariste Taylor Sheridan ajoute : « C’est comme si les âmes de toutes les victimes de la violence liée au trafic de drogue s’étaient incarnées dans un seul et même homme, qui s’est donné pour mission de les venger et d’obtenir justice en leur nom. Alejandro est parvenu à transformer toute cette tristesse et toute cette douleur en une véritable rage qu’il met au service de sa vengeance. »

Le producteur Thad Luckinbill déclare : « Benicio sublime tous les films dans lesquels il joue. Sa présence illumine chacune de ses scènes parce qu’il est capable d’exprimer toute la gamme des émotions sans avoir besoin de prononcer un seul mot. Son regard est si expressif qu’il peut porter la scène à lui tout seul. » 

Benicio Del Toro a attentivement étudié le scénario de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS et a continué à s’y référer tous les soirs lors du tournage. Le producteur Basil Iwanyk confie : « Il pensait constamment au film. Et pas seulement à son personnage, mais à l’histoire dans sa totalité, parce qu’il voulait qu’elle soit réaliste et poignante mais également cohérente. Il a fait preuve d’un engagement remarquable. C’est un immense professionnel. » 

Erica Lee, productrice exécutive du film, déclare : « Alejandro est et sera toujours l’âme des films SICARIO. Il en est le cœur battant. Il est à la fois protagoniste et antagoniste, ce qui est assez unique. Benicio confère beaucoup de poids au film. C’est un acteur fascinant qui aimante le regard. » 

Josh Brolin déclare : « SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS raconte une histoire inspirée de situations réalistes, de possibilités plausibles et même d’évènements d’actualité. C’est un film intense que je trouve magnifique, tragique et d’une portée incroyable. Il réussit le tour de force de respecter les émotions éprouvées par les différentes parties. » 

L’acteur poursuit : « Lorsque l’on voit Matt pour la première fois dans ce film, on sent que quelque chose a changé, qu’il a repoussé ses limites et qu’il est prêt à aller encore plus loin pour arriver à ses fins. Il est un peu plus sombre qu’il ne l’était auparavant. Il fait preuve de beaucoup d’arrogance et d’amour-propre, mais c’est en même temps quelqu’un de solide et de bienveillant, en particulier à la fin du film. On découvre en effet une facette de lui que l’on n’avait encore jamais vue, et j’ai pris plaisir à développer cet aspect du personnage. J’aime interpréter des hommes dont l’orgueil démesuré se fissure pour laisser place à la vulnérabilité, et c’est ce qui se produit chez Matt. » 

Matt Graver est un homme au cynisme ravageur qui sait se montrer impitoyable lorsqu’il le faut. Il est le moteur de l’intrigue de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS. Taylor Sheridan déclare : « Ce qui est fascinant chez Josh, c’est sa capacité à exprimer toute la gamme des émotions et à associer humour et intensité, ce qui apporte beaucoup de profondeur au personnage. Il parvient naturellement à faire de Matt un personnage tridimensionnel d’une remarquable complexité. » 

De la relation entre Graver et Alejandro, le scénariste dit : « Dans ce film, on en apprend beaucoup plus sur ce qui les unit, ce qui rend leur relation encore plus intime et personnelle. Et je pense que l’on s’attache d’autant plus à eux. » 

Stefano Sollima déclare : « Josh est un homme incroyable qui possède une qualité très importante en tant qu’acteur : il a une parfaite connaissance du film auquel il prend part et des moindres nuances de l’histoire. Il sait très exactement où se situe son personnage et ceux de ses partenaires, à chaque instant de l’intrigue. Et cela lui donne une vision d’ensemble du film, ce qui est assez rare. » 

Le rôle d’Isabela Reyes, 12 ans, la fille ultra protégée d’un baron de la drogue mexicain, est interprété par Isabela Moner (TRANSFORMERS : THE LAST KNIGHT, « 100 choses à faire avant le lycée »). Cette dernière déclare : « La relation d’Isabela et Alejandro est très intéressante parce qu’on la voit se développer sous nos yeux. Alejandro a initialement des doutes sur elle et se montre totalement indifférent à son sort. Et le sentiment est réciproque. Isabela n’a qu’une idée en tête : rentrer chez elle. Mais petit à petit, on les voit s’apprivoiser. » 

Le choix de l’interprète d’Isabela était crucial, comme l’explique le producteur Edward L. McDonnell : « Elle est l’innocence incarnée mais évolue dans un monde corrompu. La décision est donc prise de la mettre en sécurité, mais au début du film, Matt et Alejandro sont loin d’être certains de pouvoir la sauver. » 

Basil Iwanyk déclare : « Isabela rappelle à Alejandro la fille qu’il a perdue, et il se met à imaginer ce qu’aurait été sa vie si elle avait survécu. » 

Benicio Del Toro, qui passe l’essentiel du film dans le rôle de protecteur de la jeune fille, a été impressionné par le talent de sa jeune partenaire. « Isabela possède ce don qui consiste à associer l’intelligence et l’émotion. Elle est beaucoup plus mûre que son jeune âge ne le laisse supposer. » 

Josh Brolin ajoute : « Isabela possède un talent hors du commun. Les jeunes acteurs qui sont capables d’accéder à leurs émotions et de les mettre au service de leur interprétation avec une pareille facilité dès leurs débuts sont rares. » 

C’est sa rencontre avec le réalisateur Stefano Sollima qui a convaincu Catherine Keener (TRUMAN CAPOTE, DANS LA PEAU DE JOHN MALKOVICH) d’accepter le rôle de Cynthia Foard, la directrice adjointe de la CIA. Elle se souvient : « Stefano m’a dressé le portrait psychologique du personnage, il m’a dit qu’il ne s’agissait pas d’une personne très sympathique parce qu’en tant que directrice adjointe de la CIA, elle a un devoir à accomplir. Mais en même temps, c’est une femme qui a confiance en son intelligence et qui ne ressent pas le besoin de compenser en se comportant comme un homme. » 

L’actrice ajoute : « Matt, le personnage de Josh, est un patriote et je pense que c’est également le cas de Cynthia. » 

Basil Iwanyk déclare : « Cynthia est une femme forte qui possède également une certaine douceur, et j’ai pris beaucoup de plaisir à voir Catherine l’interpréter car dans le film, elle est amenée à faire des choix très difficiles que personne n’est capable d’anticiper. » Jeffrey Donovan (SICARIO, « Burn Notice ») est quant à lui de retour dans le rôle du contractor Steve Forsing. 

L’acteur déclare : « Lorsque j’ai rencontré Stefano, il m’a dit apprécier la légèreté qu’apportait le personnage aux scènes les plus sombres, ce qui est également mon cas. Tous les gars que j’ai pu rencontrer, les vrais Steve Forsing, ont l’habitude de faire des blagues pour détendre l’atmosphère pendant les missions dangereuses. C’est leur manière à eux de faire face à l’adversité. Pendant le tournage, sous l’impulsion de Trent Luckinbill de Black Label Media, il m’a donc encouragé à faire la même chose que dans le premier film, c'està-dire faire preuve de sarcasme et d’humour. » 

Elijah Rodriguez (LA LÉGENDE DE MANOLO) incarne Miguel Hernandez, un adolescent de 14 ans qui intègre un cartel par l’intermédiaire de son cousin Hector (David Castañeda). Miguel vit à McAllen au Texas, où Elijah Rodriguez a luimême grandi. À propos de son personnage, il déclare : « Miguel est ambitieux, il n’est pas insensible au sort de ceux qui l’entourent mais il aspire à une vie meilleure. Et il est prêt à tout pour y parvenir, y compris à prendre les décisions difficiles auxquelles les autres ne veulent pas se résoudre. C’est un jeune homme très déterminé. Lorsqu’il compare la vie que mène son père à celle de son cousin, il n’y a pas de doute dans son esprit : il veut ce qu’a Hector. Il rêve d’aventure, de voyages et de mener la grande vie. » 

Gallo, le violent leader du cartel est interprété par l’acteur mexicain Manuel Garcia-Rulfo (LES 7 MERCENAIRES), né à Guadalajara. Il déclare : « J’ai grandi au Mexique et je connais des gens dans ce milieu, et d’après mon expérience, SICARIO était très réaliste. L’histoire était extrêmement proche de la réalité, ce qui est également le cas de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS. À mes yeux, il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre, qu’il s’agisse des États-Unis ou du Mexique. Les uns consomment, les autres vendent. Certains font le commerce de la drogue, d’autres des armes. Et ces deux films dressent un portrait très réaliste de la situation sur le terrain. » 

Le sympathique mais vaniteux Hector, qui ouvre les portes du cartel à son cousin Miguel, est incarné par l’acteur mexicain et américain David Castañeda (END OF WATCH, « Jane the Virgin »). À l’instar de son personnage, l’acteur possède la double nationalité américaine et mexicaine et a passé son enfance dans l’État mexicain du Sinaloa. Il déclare : « Hector est un type cool et attentionné qui a beaucoup d’affection pour Miguel : il veut l’aider à s’en sortir. Son cousin lui fait penser à lui-même quand il était plus jeune et qu’il rêvait d’avoir un grand frère, quelqu’un qu’il puisse admirer. Il pense donc bien faire en introduisant Miguel dans cet univers où la réussite lui tend les bras. » 

Dans SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS, le pouvoir ultime repose entre les mains du Secrétaire à la Défense James Riley, dont l’influence lui permet de mettre en œuvre le plan exécuté dans le film. Ce personnage est interprété par Matthew Modine (FULL METAL JACKET, BIRDY). L’acteur déclare : « James Riley est un homme qui est en position de prendre d’importantes décisions. Le seul à qui il est tenu de rendre des comptes est le Président des États-Unis, c’est son unique supérieur. Lorsqu’on interprète ce genre de personnage, je pense qu’il est important de ne pas trop se dévoiler. Il faut savoir rester impassible, comme un joueur de poker. »

SE LANCER DANS LA BATAILLE 

Le tournage de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS a débuté par une froide matinée de novembre 2016 dans une maison d’adobe délabrée située sous l’autoroute non loin du centre-ville d’Albuquerque, un lieu choisi comme doublure du quartier ouvrier où vit Miguel à McAllen au Texas. 

Au cours des trois mois suivants, la production a posé ses caméras à Albuquerque, la plus grande ville de l’État du Nouveau-Mexique, au cœur de la réserve de To’hajiilee, à Laguna Pueblo, à Bernalillo, à Santa Clara Pueblo, à Belen et à Algodones. Les nombreuses scènes d’extérieur ont souvent dû être tournées de nuit dans un froid glacial. En effet, si SICARIO avait été filmé en plein été, SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS a été tourné fin 2016, alors que l’hiver s’installait dans les montagnes et les mesas du sud-ouest américain. 

Dans un souci de réalisme, les cinéastes ont sillonné les paysages arides de cette région frontalière qui s’étend sur des centaines de kilomètres afin de donner vie aux décors du film, dans lequel le Nouveau-Mexique sert souvent de doublure au Texas. 

Pour l’une des premières scènes du film, dans laquelle le département de la Sécurité intérieure surveille des migrants qui traversent illégalement la frontière en pleine nuit, la production a utilisé les mêmes caméras thermiques FLIR que celles employées par le gouvernement. 

Pour les besoins du film, l’équipe a également rassemblé un vaste attirail militaire comprenant des hélicoptères Black Hawk, des Humvees, des fusils mitrailleurs, des gilets pare-balles, des caméras de surveillance et des uniformes de combat. 

La plus longue séquence d’action du film est celle de l’embuscade du convoi de Humvees qui se déroule en plein milieu de l’histoire. Elle a nécessité une semaine de tournage dans la réserve indienne de To’hajiilee, où de longs fragments de l’action ont été chorégraphiés puis filmés grâce à une dolly montée sur rails, de manière à saisir les nombreux personnages, les échanges de tirs et les explosions avec le maximum de réalisme. Stefano Sollima commente : « La difficulté majeure dans une séquence d’action de cette ampleur consiste à rester au plus près des personnages afin de vivre la situation à leurs côtés. » 

Le tournage au Nouveau-Mexique s’est achevé à la mi-janvier 2017 pour se poursuivre dans les rues de Mexico jusqu’à la fin du mois. 

LE NOUVEAU-MEXIQUE ET SES GRANDS ESPACES 

La majeure partie de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS a été filmée en décors réels dans le désert autour d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique – 90 % du film se déroulent en effet en extérieur.

La production a pris la direction du nord, où elle a passé deux nuits dans un village d’indiens Pueblos le long du Río Grande pour tourner les scènes de traversée du fleuve dans une obscurité quasi totale. Elle a posé ensuite ses caméras plus à l’ouest dans des réserves indiennes faiblement peuplées où abondent les tumbleweeds, au sud près d’arroyos sablonneux, et à l’est dans une grande surface (située dans le film au Kansas). 

Le principal lieu de tournage a cependant été la réserve de To’hajiilee, au centre-ouest du Nouveau-Mexique, territoire des indiens Navajo Cañoncito créé pendant la Longue Marche au cours de laquelle le peuple navajo a été forcé de quitter la terre de ses ancêtres. Aujourd’hui, la réserve s’étend sur près de 315 000 kilomètres carrés mais compte seulement un peu plus de 1 600 habitants. La réserve, avec ses armoises, ses cactus, ses pistes rocailleuses, ses mesas et ses collines rougeoyantes, est si isolée que des troupeaux de bétail et de chevaux sauvages s’y déplacent librement. C’est dans ce décor grandiose que l’équipe a filmé la scène dans laquelle des migrants tentent d’échapper au faisceau du projecteur de l’hélicoptère qui les a repérés alors qu’ils passaient illégalement la frontière en pleine nuit ; l’embuscade en Humvee à la frontière américano-mexicaine ; ainsi que les scènes dans la ferme d’Angel. L’isolement rural du lieu illustre parfaitement l’esthétique générale du film. 

La régisseuse d’extérieurs Shani Orona déclare : « À chaque fois que nous avons choisi une route, un arroyo ou une maison, nous avons fait en sorte qu’il s’en dégage une impression de désolation et d’isolement. Notre mission a consisté à trouver des endroits pauvres ou oubliés, au réalisme cru. » 

La banlieue modeste d’Albuquerque a ainsi servi de doublure aux environs poussiéreux de McAllen au Texas où se trouvent dans le film la petite maison où vit Miguel, son collège délabré et les restaurants du centre commercial. Shani Orona commente : « Les décors texans du film devaient évoquer la désolation et les difficultés matérielles et économiques qui poussent Miguel dans les bras des cartels. » 

Pour les scènes de traversée du Río Grande et celles qui se déroulent sur ses rives, la production s’est installée à Santa Clara Pueblo, près de Los Alamos, ainsi que dans un ranch à Algodones. 

Les scènes qui se passent dans la ville frontalière de Reynosa au Mexique ont principalement été tournées dans l’ancienne gare d’Albuquerque et à Laguna Pueblo, un territoire indien de plus de 2000 km2 situé en plein désert. 

La plupart des séquences le long des arroyos ont quant à elles été filmées au sud d’Albuquerque, tandis que les scènes d’aéroport ont été tournées dans deux aéroports privés du Nouveau-Mexique : l’Atlantic Aviation et le Double Eagle II Airport. La résidence protégée texane que l’on voit dans le film se situe en réalité dans la ville de Belen. 

L’équipe de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS a passé son dernier jour de tournage au Nouveau-Mexique sur un poste frontière spécialement construit pour les besoins du film avec ses files de véhicules, ses guérites, ses panneaux « Bienvenue au Mexique » et ses vendeurs de nourriture ambulants. C’est là que le convoi de Humvees passe à plus de 60 km/h, soulevant derrière lui un nuage de poussière et projetant des graviers sur son passage. 

Le lendemain, acteurs et techniciens ont embarqué à bord d’un avion en direction du Mexique. 

MEXICO 

Les deux dernières semaines du tournage de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS se sont déroulées à Mexico, une ville qui confère de l’authenticité et un certain exotisme à la mission menée par Matt et Alejandro. Ces décors urbains, avec leur activité commerciale dynamique, leurs couleurs vives et leur architecture élégante, évoquent le pouvoir et l’argent brassé par les plus grands barons de la drogue mexicains. 

La capitale mexicaine a notamment été le théâtre de la scène d’action majeure dans laquelle Isabela est enlevée. Cette séquence a nécessité deux jours de tournage sur la República de Perú dans le centre historique de la ville. La production a fait fermer la rue à la circulation et a engagé de nombreux figurants locaux pour jouer des piétons, des automobilistes, des agents de police, des enquêteurs et des personnels des services d’urgence. L’architecture de la rue, avec ses bâtiments de style colonial espagnol en stuc et ses structures de styles baroque, néoclassique, à l’italienne, Art nouveau, Beaux-Arts et Art déco remontant au début du XVIIe siècle, souligne le caractère risqué de ce kidnapping. 

L’appartement d’Alejandro se situe également dans le quartier historique de Mexico. Le chef décorateur Kevin Kavanaugh explique : « Pour l’intérieur de l’appartement, nous avons opté pour le cinquième et dernier étage d’un immeuble de style colonial surplombant la ville, tandis que les plans extérieurs ont été tournés dans une ruelle située à deux pas de là. » 

Les extérieurs du cabinet d’avocats ont été filmés au Santa Fe District, le quartier d’affaires ultramoderne de Mexico implanté à l’ouest de la ville. Cette zone prospère développée au cours des vingt dernières années rassemble de nombreux gratte-ciel de verre et d’acier aux imposantes formes géométriques qui s’élèvent audessus de rues bitumées et accueillent nombre de sièges de richissimes multinationales et conglomérats mexicains. De nombreux acteurs mexicains apparaissent dans cette séquence dans le rôle de journalistes, de policiers, d’agents fédéraux, d’urgentistes, d’automobilistes, d’enquêteurs en civil, de militaires mexicains et d’hommes d’affaires. 

Les scènes qui se déroulent dans le luxueux établissement scolaire d’Isabela ont été tournées au sein d’une école privée pour filles de Mexico avec son magnifique campus ovale érigé comme une forteresse, renfermant une pelouse impeccable, des colonnes décoratives et un escalier carrelé. L’intérieur de l’école a été choisi pour son style Art déco des années 1940 et ses somptueux vitraux. Les extérieurs de l’établissement ont été filmés dans la charmante rue Mesones, dont on dit qu’elle est la plus arborée du centre-ville de Mexico. 

Le manoir où vit la jeune fille se situe dans une enceinte fortifiée à Coyoacán, au sud de Mexico, un village bohème célèbre pour sa fontaine, ses étroites rues pavées, ses maisons bleu de cobalt et ses nombreuses petites places. Surnommé le « Barrio Mágico », le quartier abrite le musée Frida Kahlo. 

L’appartement-terrasse depuis lequel les hommes de Matt surveillent le départ d’Isabela de l’école, se situe au dernier étage du somptueux Marquis Reforma Hotel & Spa, un établissement cinq étoiles aux influences Art déco situé sur le très fréquenté Paseo de la Reforma. 

Plusieurs scènes à bord de véhicules ont également été tournées dans Mexico. 

LES DÉCORS ET LES COSTUMES 

L’esthétique de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS repose sur une palette de couleurs neutres faite de gris et de bruns reprise dans différents décors. 

Kevin Kavanaugh, le chef décorateur, déclare : « J’ai repeint tous les Humvees, qui sont traditionnellement beiges, et tous les camions du film en gris anthracite et noir pour accentuer le contraste avec les teintes naturelles du NouveauMexique, car je tenais à ce qu’ils se détachent du paysage. Côté mexicain, la couleur est plus présente, notamment à travers les murs bleus des maisons, que nous avons utilisés pour amener un peu de contraste. J’ai fait beaucoup de recherches sur les villes frontalières et je me suis rendu au Mexique afin de créer des décors réalistes mais également cinématographiques. Notre objectif n’était pas de réaliser un documentaire, c’est pourquoi nous avons choisi les meilleurs angles en nous concentrant sur ce qui rendait le mieux. » 

Il poursuit : « Pour les scènes censées se dérouler à McAllen, nous avons opté pour une représentation réaliste de la vie dans une petite ville texane. Les décors sont sans concession, plus tout à fait de la première fraîcheur et imprégnés de cette l’atmosphère typique du Texas du Sud. » 

De l’autre côté de la frontière se trouve la ville délabrée de Reynosa. Le chef décorateur déclare : « C’est une ville vieillie, poussiéreuse et couverte de graffitis. Je suis parti d’une ville frontalière américaine et j’ai grossi le trait pour créer son pendant mexicain. L’objectif était de montrer le contraste entre les deux univers dans lesquels Miguel est amené à évoluer. » 

Dans le film, Laguna Pueblo sert de doublure à Reynosa. Kevin Kavanaugh explique : « Nous avons trouvé un ensemble de bâtiments et de structures délabrés en adobe qui ressemblait à ce que nous avions vu au Mexique. Nous avons ajouté de la couleur sur les murs puis les avons vieillis. » 

Dans l’entrepôt de Reynosa, le chef décorateur a opté pour un éclairage mêlant tubes fluorescents et phares de voitures afin de créer une ambiance inquiétante. À l’intérieur, tout a été peint en orange, noir et bleu, des teintes révélées par les phares des véhicules qui pénètrent dans le bâtiment plongé dans l’obscurité. 

Kevin Kavanaugh déclare : « À Mexico, les rues sont beaucoup plus encombrées. L’architecture coloniale se mêle aux influences Art déco pour créer un style unique. Il y a davantage de teintes, de bâtiments ornementés, de détails, de vendeurs de rue et de boutiques. Les immeubles, la signalétique, les tenues des passants : tout est plus coloré. Je tenais à mettre en avant la grandeur et le caractère historique de la métropole de Mexico par opposition à l’atmosphère provinciale texane. » 

SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS met en scène de nombreux véhicules parmi lesquels figurent un convoi de Humvees gris anthracite et le coupé Chevrolet Camaro gris métallisé de 1978 d’Hector. Les deux Black Hawks à bord desquels Matt se déplace souvent ont été fournis par l’État de Washington et ont été transportés par camion vers le Nouveau-Mexique, où le département artistique les a repeints en gris avant de les décorer de stickers en lien avec l’histoire. Kevin Kavanaugh commente : « L’idée était que ces hélicoptères appartiennent à des sous-traitants qui les louent au personnage interprété par Josh Brolin. » 

La chef costumière Deborah L. Scott a elle aussi opté pour une palette de couleurs sobres composée de noirs, de gris, de bruns, de verts, de teintes neutres et de tons naturels. 

Elle a collaboré avec Benicio Del Toro afin de mettre au point la garde-robe de l’énigmatique Alejandro, véritable caméléon qui adapte ses tenues à son environnement de manière à passer inaperçu. Deborah L. Scott commente : « Il porte différents costumes qui font office de camouflage. » L’acteur apparaît en pantalon Wrangler et cravate en tricot dans une scène, et en treillis de combat noir dans une autre. Dans la deuxième partie du film, il entre dans la clandestinité et porte un jean, une chemise à carreaux rouge usée, un poncho et un vieux chapeau de cowboy. 

Dans SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS, Matt Graver troque ses sempiternelles tongs pour une paire de chaussures au style tout aussi douteux : des Crocs ! La chef costumière raconte : « C’est Stefano et Josh qui ont eu cette idée car Josh avait envie de changement. » 

LA MUSIQUE 

La musique de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS est signée Hildur Guđnadóttir, protégée et collaboratrice de longue date du compositeur Jóhann Johannsson, à qui l’on doit la bande originale de SICARIO mais qui est malheureusement décédé prématurément en début d’année. 

Aux yeux de Stefano Sollima, personne n’était mieux placé qu’elle pour poursuivre le travail entamé par Jóhann Johannsson sur le premier film. Il explique : « Hildur possède ce don unique de produire des sonorités électroniques à partir d’instruments classiques tels que le violoncelle, et est capable de perfectionner ces sons d’une manière tellement profonde qu’ils finissent par ne plus rien avoir en commun avec les instruments qui les ont produits. Outre le fait qu’elle a collaboré avec Jóhann et qu’elle appartient au même mouvement musical, la principale raison pour laquelle j’ai fait appel à elle pour ce film est sa capacité à arranger les sons. Elle est parvenue à retranscrire le caractère poignant du film de manière très personnelle. » 

La compositrice confie : « Jóhann et moi avons travaillé en étroite collaboration sur presque tous les projets que nous avons entrepris durant quinze années. Il est décédé il y a si peu de temps que je n’ai pas encore vraiment réalisé qu’il n’est plus là. Je n’ai pas pris sa suite, je ne fais que poursuivre le travail que nous avions entamé ensemble. Cela me semble à la fois naturel et surréaliste… Il n’y a pas vraiment de mots pour exprimer ce que je ressens. » 

Pour poursuivre l’héritage de Jóhann Johannsson, Hildur Guđnadóttir a imaginé un paysage musical original auquel elle a intégré des éléments familiers. Elle explique : « Le morceau le plus emblématique de SICARIO, avec ses glissandos descendants et ses percussions déformées, s’intitule « The Beast ». Nous ne voulions pas en faire un remake, mais il était important pour nous de faire référence à cet univers sonore et tonal si singulier. » 

La productrice Molly Smith déclare : « C’est Jóhann qui nous a recommandé Hildur, et elle a fait un travail remarquable. Sa musique évoque évidemment par certains aspects celle composée par Jóhann pour SICARIO, mais elle est également originale et unique, et incroyablement efficace. » 

Elle poursuit : « Il était important de conserver un lien avec la musique du précédent film pour rester dans le même univers tout en laissant la place à quelque chose de totalement différent. Il y a ainsi plusieurs morceaux très distincts de ceux de la bande originale de SICARIO. » 

Pour Hildur Guđnadóttir, si la musique de SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS est plus poignante, c’est parce que le film l’est aussi. Elle déclare : « Cette bande originale est plus « classique » que la précédente car elle comprend des thèmes qui dessinent un paysage émotionnel, ce qui était très important pour Stefano. Elle est également près de deux fois plus longue que celle de SICARIO, ce qui donne au film une atmosphère différente, parce que sa fonction est différente. C’était là aussi la volonté de Stefano. Il a en outre été très clair sur le fait qu’il ne voulait pas d’un copier-coller de la musique du précédent film, c’est la raison pour laquelle il a souvent tenu à prendre une direction très différente de ce qui avait été fait précédemment. »

La musique des deux films présente cependant certaines similitudes. La compositrice conclut : « Les univers sonores de SICARIO et SICARIO : LA GUERRE DES CARTELS sont très similaires, ce qui me semble logique puisque j’ai pris part à la première bande originale. J’ai travaillé main dans la main avec Jóhann pendant la moitié de ma vie, ce qui explique que notre manière d’aborder et de créer de la musique soit aussi analogue. Nous avions beaucoup d’influence l’un sur l’autre, j’imagine donc que le raisonnement derrière la création de chacune de ces bandes originales est très semblable. »

  
#Sicario

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