Drame/Romance/Aventure/Une belle histoire, un film bien réalisé et plein d'émotions
Réalisé par Baltasar Kormákur
Avec Shailene Woodley, Sam Claflin, Jeffrey Thomas, Elizabeth Hawthorne...
Long-métrage Américain
Titre original : Adrift
Durée : 01h38mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Date de sortie sur les écrans américains : 1er juin 2018
Date de sortie sur nos écrans : 4 juillet 2018
Résumé : Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime.
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait - "Aide-moi" (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : À LA DÉRIVE est à nouveau un film sur un voilier pris dans la tempête et sur la survie de ces deux navigateurs. Alors qu'est-ce qui distingue À LA DÉRIVE des autres longs-métrages sur le même thème ? Tout d'abord, la réalisation de Baltasar Kormákur qui nous fait voyager dans un Tahiti des années 80, certes de carte postale, mais qui fait vraiment rêver. Sa façon de raconter une histoire d'amour et la complicité de deux êtres qui se sont trouvés est aussi efficace. Il y insuffle une simplicité dans les émotions qui crédibilise la force des sentiments qui les unissent pendant toute cette aventure. Il choisit de nous raconter les événements entre moments présents et flashbacks, ce qui n'est pas forcément très original, mais cela fonctionne bien avec le rythme qu'il instaure. Il construit sa narration et nous tient en haleine tout au long du déroulement des faits. Techniquement, ces scènes en mer sont tout à fait réussies et il nous fait vraiment vivre la tempête comme si on y était, ce qui est anxiogène, d'autant que le scénario s'inspire d'une histoire vraie.
Une autre réussite se niche dans le duo d'acteurs principaux avec Shailene Woodley qui interprète Tami Oldham et Sam Claflin qui interprète Richard Sharp. Leur dynamique fonctionne parfaitement bien. L'actrice est très convaincante autant dans les aspects physiques qu'émotionnels du rôle. De son côté, Sam Claflin fait agir son charme tranquille. Ils sont très attachants. Les épreuves et la souffrance qu'ils traversent nous font chavirer le cœur.
Le réalisateur, Baltasar Kormákur |
À LA DÉRIVE raconte une magnifique histoire d'amour. Il nous fait vivre des émotions fortes et parfois assez dures. La réalisation est maîtrisée, la narration maintient notre attention à tout instant, les acteurs nous donnent envie de savoir ce qu'il va se passer jusqu'à la fin. Si vous aimez ce genre de thématique, alors ce film répondra tout à fait à vos attentes aussi bien sur le fond que sur la forme.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
L’HISTOIRE VRAIE QUI A INSPIRÉ LE
FILM
Inspiré par les tragiques et
formidables événements qu’a vécus Tami Oldham Ashcraft, À LA
DÉRIVE est une histoire de persévérance et de courage qui révèle
les ressources insoupçonnées de l’âme humaine et la puissance
que donne l’amour quand il amène à se dépasser.
Perdue en pleine mer pendant 41 jours
éprouvants, Tami Oldham Ashcraft raconte son histoire dans le livre
Red Sky in Mourning: A True Story of Love, Loss and Survival at Sea,
dont le titre fait référence au dicton bien connu des marins : «
Ciel rouge le soir laisse bon espoir. Ciel rouge le matin, pluie en
chemin ». Aucun adage n’aurait cependant pu permettre à Tami et
son fiancé de prévoir que l’ouragan Raymond, en 1983, changerait
de route et s’abattrait sur leur voilier de 13 mètres en plein
océan Pacifique, alors qu’ils avaient quitté Tahiti pour rallier
San Diego…
Tami Oldham Ashcraft a entamé
l’écriture de Red Sky in Mourning avec l’auteure Susea
McGearhart dix ans après les évènements et a mis quatre ans à
l’achever. Parmi les nombreux admirateurs du livre figurent les
scénaristes Aaron et Jordan Kandell, qui l’ont découvert au cours
de leurs recherches pour une autre histoire de navigation née de
leur amour pour l’océan.
Aaron Kandell explique : « Nous sommes
nés et avons grandi à Hawaï, ce qui explique que nous ayons
toujours été attirés par l’eau. Enfants, nous faisions du surf,
du kayak, du paddle et de la plongée : l’océan a toujours fait
partie intégrante de notre identité. J’ai eu la chance de
m’initier à la navigation sur l’Hokule’a, la fameuse grande
pirogue double polynésienne, c’est comme cela que j’ai découvert
ce que c’est que de se retrouver en pleine mer. L’océan a la
capacité de vous révéler à vousmême : face à des conditions
extrêmes, on découvre de quel bois on est réellement fait. »
Jordan Kandell, son frère jumeau,
raconte : « Nous avons découvert le récit de Tami alors que nous
écrivions une histoire fictive de survie en mer. Au cours de nos
recherches, nous sommes très rapidement tombés sur son livre, que
nous avons dévoré en une nuit. L’histoire était tellement
intense et émouvante que nous avons immédiatement su que nous
devions la raconter. Ce qu’elle a vécu surpasse de loin tout ce
qui pourrait sortir de notre imagination. Nous l’avons donc
contactée dès le lendemain afin d’en apprendre davantage sur elle
et de lui proposer de collaborer avec nous. »
Les Kandell se sont rendus chez Tami
Oldham Ashcraft dans les îles San Juan, dans l’État de
Washington, où elle a partagé avec eux ses souvenirs, ses journaux
et ses photos d’époque, leur permettant ainsi de mieux comprendre
son histoire d’amour avec Richard et l’expérience traumatisante
qu’elle a vécue. Ils déclarent : « Tami est une véritable
source d’inspiration et une fabuleuse conteuse. Il était non
seulement important pour nous d’obtenir son approbation, mais
également de travailler main dans la main avec elle pour dresser son
portrait et raconter son histoire le plus fidèlement possible. »
Le duo s’est alors attelé à
l’écriture du scénario. Mais tandis qu’ils commençaient à
travailler sur À LA DÉRIVE, ils ont été appelés sur un film d’un
genre très différent mais au thème similaire : VAIANA, LA LÉGENDE
DU BOUT DU MONDE. Ces deux films racontent en effet l’histoire de
jeunes femmes qui répondent à l’appel du large et embarquent pour
une aventure épique auprès d’un navigateur chevronné avant
d’essuyer une violente tempête.
Tout de suite après VAIANA, LA LÉGENDE
DU BOUT DU MONDE, Aaron et Jordan Kandell se sont replongés dans
l’écriture de À LA DÉRIVE. Une fois la première version du
scénario achevée, ils l’ont envoyée à leur amie Shailene
Woodley, car ils avaient toujours espéré qu’elle interpréterait
l’héroïne. Jordan Kandell explique : « Nous avons rencontré
Shailene à Hawaï sur le tournage de THE DESCENDANTS et nous nous
sommes liés d’amitié. Aaron a ensuite eu la chance de se trouver
à Pittsburgh l’année où elle y tournait NOS ÉTOILES CONTRAIRES.
»
Son frère poursuit : « Le hasard a
voulu que ce soit également à cette époque que nous découvrions
l’histoire de Tami. Nous avons donc développé le projet tandis
que Shailene s’imposait comme une actrice de premier plan et que le
monde découvrait son immense talent. C’est la raison pour laquelle
nous avons écrit le film pour elle. En outre, lorsque nous avons
rencontré Tami, elle nous a immédiatement fait penser à Shailene.
»
Jordan Kandell confirme : « Elles
partagent la même force de caractère, le même anticonformisme et
la même volonté de mener une existence qui leur ressemble et de
tracer leur propre chemin. Une fois le scénario terminé, Shailene a
donc été la première à qui nous l’avons envoyé, en espérant
qu’il trouverait un écho en elle. Et par chance, ça a été le
cas ! »
SHAILENE WOODLEY À LA BARRE
Mais l’actrice n’a pas
immédiatement répondu aux scénaristes, et ce pour une bonne raison
: militante engagée, elle avait été arrêtée lors de la Journée
internationale des peuples autochtones pour avoir pris part à une
manifestation pacifique contre le projet du Dakota Access Pipeline.
Elle se souvient : « J’ai reçu le
script par email le jour de mon arrestation et il a été noyé dans
le flot de ma boîte de réception. Un mois plus tard, mes agents
m’ont appelée pour me demander si je connaissais Aaron et Jordan,
car ils m’avaient envoyé un scénario incroyable et voulaient
savoir si je l’avais lu… C’est là que j’ai réalisé qu’il
avait dû se perdre dans mes emails ! »
Pendant ce temps, le réalisateur
Baltasar Kormákur avait lu le script, et comme les Kandell, il
n’imaginait personne d’autre que Shailene Woodley pour
interpréter Tami Oldham Ashcraft. Dans l’attente et l’espoir que
l’actrice accepte le rôle, il a décidé de réaliser et produire
le film.
Le cinéaste confie avoir été séduit
par plusieurs aspects du projet, notamment l’opportunité unique de
collaborer avec Shailene Woodley pour dresser le portrait d’une
femme hors du commun. Il déclare : « Je n’avais encore jamais
réalisé de film porté par un personnage féminin, mais j’aimais
l’idée d’une jeune héroïne dotée d’une incroyable force de
caractère, et qui de mieux que Shailene pour l’incarner ? J’ai
également trouvé poignante la manière dont était racontée
l’histoire d’amour de Tami et Richard. J’avais envie de
raconter une histoire d’amour tragique depuis longtemps, et
celle-ci me donnait l’occasion d’explorer le thème du grand
amour d’un point de vue unique. »
Après avoir lu le scénario, Shailene
Woodley était elle aussi impatiente de prendre part au film. Elle
explique : « J’ai été captivée par l’histoire, la
personnalité de Tami et son histoire d’amour avec Richard : j’ai
été bouleversée par le lien extraordinaire qui les unissait. »
Baltasar Kormákur était sans doute le
seul réalisateur capable de diriger À LA DÉRIVE, car il est
lui-même un navigateur de renommée mondiale, et en tant que metteur
en scène du film islandais SURVIVRE et plus récemment d’EVEREST,
sa capacité à raconter des histoires de survie en décors réels
n’est plus à démontrer.
Le cinéaste explique : « J’aime la
navigation, j’ai même participé à des compétitions lorsque
j’étais plus jeune, c’est donc ce qui m’a initialement attiré
dans ce projet. J’ai également beaucoup aimé sa structure unique
: la manière dont ce qui se produit dans le passé affecte
l’histoire en temps réel, et le parallèle qui est dressé entre
les moments les plus heureux et les moments les plus difficiles
traversés par le couple. J’ai trouvé le mélange des genres très
intéressant. Toute bonne histoire d’amour doit surmonter des
obstacles, et en termes d’adversité on ne fait pas beaucoup mieux
qu’un naufrage en mer… La manière dont l’amour que se portent
Tami et Richard les aide à faire face à leur situation désespérée
m’a totalement captivé. »
EN QUÊTE D’AUTHENTICITÉ
Lors des semaines qui ont précédé le
tournage, Baltasar Kormákur a travaillé en étroite collaboration
avec Shailene Woodley. Le réalisateur raconte : « Shailene s’est
beaucoup impliquée dans le projet. Nous avons travaillé main dans
la main car son point de vue était crucial à mes yeux. Je n’avais
aucun doute sur sa capacité à incarner cette femme forte,
courageuse et intense, mais comme il s’agissait d’un film sur une
jeune femme et que je suis un homme – un dinosaure qui plus est ! –
je trouvais essentiel d’obtenir le soutien et la participation de
quelqu’un qui possède une meilleure compréhension que moi de ce
qu’est être une jeune femme de 23 ans ! »
L’actrice déclare : « Baltasar est
un des réalisateurs les plus collaboratifs avec lesquels j’ai eu
la chance de travailler. Il a une vision et n’hésite pas à
défendre ses idées, mais il respecte également les choix et les
propositions qu’on lui fait. Travailler avec quelqu’un d’aussi
ouvert est inestimable. Le scénario était formidable, mais il
tenait à avoir mon avis sur le rôle et il a vraiment écouté et
pris en compte mon point de vue. Pour moi, le plus important était
d’honorer l’histoire de Tami. Elle est tellement riche et
tellement profonde que je voulais m’assurer que nous raconterions
les évènements avec la plus grande sincérité. C’était
également le cas de Baltasar et je lui en suis très reconnaissante.
»
Le scénariste David Branson Smith
(INSTALIFE) a rejoint l’équipe afin de parfaire le script et
d’approfondir l’histoire de Tami Oldham Ashcraft en tenant compte
des remarques de l’actrice et de ses conversations avec le
réalisateur.
À LA RECHERCHE DE RICHARD
L’équipe s’est ensuite mise en
quête de l’interprète du charismatique petit ami de l’héroïne.
À l’origine de ce tragique voyage, Richard est également la
raison de la survie de Tami, car c’est par amour pour lui qu’elle
n’abandonne pas. Ces deux-là sont unis par un lien puissant, né
presque instantanément lorsque leurs regards se sont croisés. Dans
son livre, Tami Oldham Ashcraft raconte leur rencontre : « J’ai
failli défaillir, je me suis sentie rougir. J’ai maudit mon corps,
qui allait une fois de plus trahir mes émotions, mais je ne pouvais
rien faire pour l’en empêcher… Aucun homme ne m’avait jamais
fait cet effet-là. »
Baltasar Kormákur déclare : « Je me
suis beaucoup intéressé à Richard. Les Kandell ont rencontré l’un
de ses amis, avec qui ils ont réalisé des entretiens très
instructifs sans relation avec le livre ou le naufrage, qui m’ont
aidé à cerner le genre d’homme qu’il était. Richard possédait
une force tranquille et un vrai magnétisme, mais il était également
méticuleux, courtois, sensible et doux. C’était un navigateur
expérimenté, il n’était pas du genre à prendre des risques
inconsidérés, il planifiait les choses. Des deux, Tami était de
loin la plus aventureuse. J’ai aimé la dynamique de leur couple,
ils étaient très différents mais complémentaires. Lorsque nous
avons envisagé de confier le rôle à Sam, il se trouvait en
Tasmanie, si bien que notre premier contact s’est fait par
téléphone et dès qu’il a décroché, j’ai eu l’impression de
parler à Richard. Il était fait pour ce rôle. »
Shailene Woodley et Sam Claflin se sont
retrouvés aux Fidji deux semaines avant le début du tournage pour
répéter, ce qui leur a permis d’apprendre à se connaître et de
développer une relation solide.
L’actrice se souvient : « Sam et moi
avons tout de suite sympathisé, ce qui a débouché sur une profonde
amitié. J’ai aimé apprendre à le connaître en dehors du
tournage et passer le scénario au crible avec lui. Sous le regard
bienveillant de Baltasar, nous avons travaillé chaque scène pour
nous assurer que les personnages correspondaient bien à l’idée
que nous nous en faisions. Nous avons ainsi développé une relation
sincère et, je l’espère, une alchimie avant même le début du
tournage. »
Elle ajoute : « Sam est un trésor.
C’est incontestablement le partenaire le plus travailleur,
généreux, bienveillant, affectueux et enthousiaste auquel j’ai
donné la réplique au cours de ma carrière. Les conditions du
tournage étaient loin d’être faciles : nous passions 14 heures
par jour à bord d’un bateau perdu en pleine mer, mais il ne s’est
jamais plaint et n’était jamais fatigué. Il est non seulement
incroyablement professionnel mais également très créatif, et ça a
été un bonheur de travailler avec lui. »
Sam Claflin confie avoir été ému par
l’histoire d’amour entre Richard et Tami lors de la lecture du
scénario – c’est d’ailleurs elle qui l’a guidé tout au long
du tournage. Il explique : « J’aborde habituellement un projet du
point de vue du personnage que je serai amené à interpréter, mais
cette fois-ci j’ai aussi lu le script du point de vue de Tami tant
leur relation était intense. Je suis tombé sous le charme de ce
couple et je voulais qu’il s’en sorte. Après m’être renseigné
sur eux, j’ai été encore plus fasciné par l’histoire. Je
savais en plus que je n’aurais aucun mal à m’éprendre de
Shailene ! »
TOURNAGE EN EAUX PROFONDES : AU-DELÀ
DES LIMITES
Grand amateur d’activités de plein
air, Baltasar Kormákur a abordé le tournage de À LA DÉRIVE avec
son enthousiasme et son esprit aventureux habituels. Pour souligner
le caractère dramatique de la situation à laquelle est confronté
le couple, il a choisi de tourner le plus possible en décors réels,
à bord d’un voilier en plein océan Pacifique. Mais il n’a
jamais demandé aux acteurs d’en faire plus que lui, ce que Sam
Claflin a particulièrement apprécié.
L’acteur commente : « Baltasar est
un Viking, littéralement. C’est le genre d’homme à qui l’on
peut confier la direction d’un film les yeux fermés, en
particulier d’un film comme celui-ci. Il est passionné par la
nature, c’est son élément. Il fait vivre à ses acteurs les mêmes
expériences que les personnages, et c’est la raison pour laquelle
EVEREST était à mon sens aussi réussi. Shailene et moi avons
appris à naviguer pour le film car Baltasar tenait à ce qu’on
sache ce que l’on faisait, il ne voulait pas qu’on fasse
semblant. Cet homme est une véritable force de la nature car non
content de nous faire vivre cette expérience de la manière la plus
authentique possible, il l’a vécue à nos côtés. Il possède une
résilience et une patience extraordinaires. Tout cela avait l’air
si facile pour lui que ça a renforcé ma détermination à me
dépasser. Il savait parfaitement ce qu’il voulait mais il était
également ouvert aux suggestions. Il nous a encouragés – acteurs
et techniciens – à repousser nos limites parce qu’il savait que
nous en étions capables. C’est grâce à lui que nous avons réussi
à donner le meilleur de nous-mêmes. »
Dans le film, le personnage de Shailene
Woodley, Tami, navigatrice chevronnée, tente tant bien que mal de
manœuvrer le voilier endommagé par l’ouragan pour rallier la
terre ferme alors qu’elle est grièvement blessée. Pour plus
d’authenticité, l’actrice s’est donc entraînée avant le
tournage afin de perfectionner ses compétences nautiques.
Elle raconte : « Je nage beaucoup et
l’eau est un élément qui me fascine et avec lequel j’entretiens
un lien fort, mais je n’avais jamais fait de voile auparavant.
Avant le tournage, j’ai donc passé un mois à Hawaï pour
apprendre à naviguer sur tout un tas d’embarcations différentes.
Et lorsque je suis arrivée aux Fidji, j’ai passé un autre mois à
naviguer avant le début de la production. »
Mais la préparation de l’actrice n’a
pas uniquement consisté à égaler les talents de navigatrice de
Tami. Pour se glisser dans la peau de son personnage, à l’instar
de Baltasar Kormákur elle s’est laissé guider par Tami Oldham
Ashcraft en personne. Elle explique : « J’ai lu Red Sky in
Mourning plusieurs fois et je m’y suis référée tout au long du
tournage. Je tenais à comprendre le point de vue et le psychisme du
personnage, et à cet égard, le livre m’a énormément aidée.
C’est devenu notre fil rouge durant la production : chaque jour
avant de tourner une scène, je relisais le livre en miroir du
script. Nous faisions sans arrêt des allersretours entre les deux
pour être sûrs de rester aussi fidèles que possible à l’histoire.
»
LA VRAIE TAMI
Tami Oldham Ashcraft a rendu visite à
l’équipe du film pendant le tournage. Shailene Woodley se souvient
: « J’étais très heureuse de pouvoir enfin la rencontrer, mais
j’étais consciente que ce devait être éprouvant pour elle de
revivre cette expérience douloureuse. J’ai découvert une femme
très profonde et très forte qui a apporté tout son soutien au
film. J’espère sincèrement que sa venue sur le tournage aura eu
un effet thérapeutique. »
Sam Claflin ajoute : « L’une des
premières choses qu’elle m’a dites était combien je lui
rappelais Richard. Ça a été un moment très spécial pour moi.
Avoir son approbation était très important à mes yeux. »
Baltasar Kormákur affirme que la
présence de Tami sur le tournage et son soutien envers le film a été
une leçon d’humilité. « Il a fallu trouver l’équilibre
émotionnel à tous les niveaux, précise-t-il, ce qui n’a pas été
évident. Même s’il ne s’agit pas d’un documentaire mais d’un
film, nous sommes tous des êtres humains. Nous avons essayé de
trouver le juste milieu. Toute l’équipe était consciente que Tami
méritait que nous fassions de notre mieux. C’est une femme
incroyable et nous avons été honorés qu’elle tienne à prendre
part au projet. J’espère vraiment que le film lui plaira. »
Le scénariste Jordan Kandell déclare
: « En hawaïen, le mot « pono » signifie droiture, et c’est
comme s’il avait été inventé pour Tami. Ça a été un honneur
de pouvoir raconter son histoire. Obtenir sa bénédiction était
essentiel pour nous. »
Pour Tami Oldham Ashcraft, voir
l’expérience qui a bouleversé sa vie portée sur grand écran a
été émouvant et surréaliste, mais également gratifiant. Elle
raconte : « Ça a été extraordinaire de voir le travail, le
dévouement et l’attention fournis par toute l’équipe pour
raconter mon histoire. J’étais plus que ravie que Shailene accepte
le rôle ; elle a été parfaite, très prévenante et généreuse
avec moi. Il en va de même pour Sam, qui ressemble tellement à
Richard que c’en est troublant. Il possède le même charisme. Ce
rôle était taillé sur mesure pour lui.
« Je suis restée en contact avec les
Kandell par intermittence pendant cinq ans tandis qu’ils écrivaient
le scénario. Baltasar était le seul cinéaste capable de réaliser
le film, non seulement parce que c’est un marin et un metteur en
scène hors pair, mais également parce qu’il possède de grandes
qualités humaines : il est bienveillant, conciliant et courtois.
Quand je suis arrivée sur le tournage et que j’ai vu Shailene et
l’épave de l’Hazana, j’ai été touchée en plein cœur. Quand
j’ai traversé cette épreuve il y a 35 ans, j’ai pris conscience
que je possédais une force intérieure et morale, une volonté de
vivre que je ne soupçonnais pas. Mais revivre tout cela par le biais
du film m’a également fait réaliser à quel point j’ai eu de la
chance de survivre. »
PRENDRE LA MER
Le tournage de À LA DÉRIVE a duré 49
jours et s’est principalement déroulé en décors naturels aux
Fidji en pleine mer, mais pendant quelques semaines, l’équipe a
également posé ses caméras dans des studios néo-zélandais.
Baltasar Kormákur déclare : « Je
trouve important de se rapprocher le plus possible de ce qu’ont
vécu les héros de ces histoires vraies dans lesquelles l’homme
est confronté à la nature – ou dans le cas présent, une femme.
Cette authenticité dans la manière de tourner trouve écho chez les
spectateurs et aide tous ceux qui prennent part au film, acteurs et
techniciens, à se sentir concernés par l’histoire et à en
transmettre les émotions. Lorsqu’on passe 12 à 14 heures par jour
sur un bateau ballotté par les vagues en plein océan, il est
impossible de faire semblant, il est alors plus facile de se mettre à
la place de Tami et Richard. Cela oblige les acteurs à se concentrer
sur l’essentiel. Voilà pourquoi j’essaie de tourner autant que
possible en décors naturels. »
Le réalisateur avait l’avantage sur
ses camarades d’être un navigateur chevronné et d’être à
l’aise sur l’eau comme seuls le sont les insulaires.
Le directeur de la photographie Robert
Richardson est considéré par Baltasar Kormákur comme un alter ego
à tous les niveaux. Le réalisateur confie : « J’ai été ravi
d’apprendre que Robert souhaitait prendre part au film. Il s’est
véritablement surpassé sur ce projet, ce qui m’a encouragé à
repousser mes propres limites. Il a fait tout son possible pour que
je puisse régulièrement tourner en pleine mer, ce que j’ai
évidemment beaucoup apprécié. Je fais en sorte de vivre les choses
pleinement, je n’aime pas rester à ne rien faire à distance,
derrière un moniteur, et Robert est comme moi. C’est sans doute la
première fois que je travaille avec quelqu’un qui me ressemble
autant. Il a été un moteur pour moi tout au long de l’aventure et
ça a été un plaisir de collaborer avec lui. »
Mais tourner en pleine mer comporte
évidemment son lot de difficultés. Les techniques
cinématographiques traditionnelles ne sont ainsi pas toujours les
plus efficaces, ce qui a obligé Baltasar Kormákur et Robert
Richardson à faire preuve de flexibilité et d’inventivité.
Le cinéaste confie : « Ce tournage
nous a coûté beaucoup de matériel ! Honnêtement, l’un des plans
les plus réussis du film a été réalisé à bord d’une
embarcation naviguant à côté de la réplique de l’Hazana. Nous
étions parvenus à monter une grue télescopique sur le bateau, mais
un beau jour elle est tombée en panne, et en pleine mer, impossible
de la remplacer. Comme les conditions étaient parfaites, Robert a
décidé de tourner le plan malgré tout, caméra au poing, assis à
la proue du bateau. C’est un chef opérateur passionné et très
collaboratif qui a fait fi du danger, allant jusqu’à se suspendre
au-dessus de l’eau pour obtenir le meilleur plan possible. »
Baltasar Kormákur et Shailene Woodley
ont également fait preuve d’un engagement physique sans faille
lors du tournage, que ce soit dans un canyon du haut duquel l’actrice
se jette dans une rivière ou face aux éléments.
Le réalisateur commente : « On peut
avoir une idée du plan que l’on veut obtenir et réaliser autant
de storyboards que l’on veut, mais au final, il faut savoir se
laisser guider par la nature car c’est généralement là qu’il
se passe les choses les plus intéressantes. Pour le tournage de la
scène clé dans laquelle Shailene saute d’une falaise dans une
rivière, nous avions trouvé le lieu idéal et tout planifié…
sauf que le niveau de l’eau change constamment dans ce genre
d’endroit et à quelques jours du tournage, il est devenu évident
qu’il n’y aurait pas suffisamment d’eau le jour J. Nous avons
donc trouvé un autre décor où filmer la scène. L’équipe en
charge des cascades l’a jugé sûr mais il était un peu plus
difficile d’accès. »
Un peu plus difficile d’accès ? Un
euphémisme selon Shailene Woodley, qui explique : « Pour atteindre
le nouveau site, il a d’abord fallu marcher pendant 25 minutes puis
faire du rafting en eaux vives avec un casque vissé sur la tête. On
aurait dit une famille en vacances… à ceci près que nous
transportions un nombre incalculable de sacs remplis de matériel
pour le tournage. Avant de nous rendre sur les lieux, nous avons
évoqué la question de la sécurité, et notamment comment réagir
en cas de heurt d’un rocher, de chute dans la rivière, comment se
laisser flotter pour atteindre un endroit où on pourrait être
secouru. C’est le genre d’aventure que certaines personnes payent
pour vivre le temps d’un week-end...
« Une fois sur place, poursuit
l’actrice, l’équipe a dû construire une grue pour filmer la
scène pendant que nous attendions sur un banc de sable, hypnotisés
par les rapides et la vue de ces incroyables canyons. Nous avons
ensuite poursuivi notre chemin le long de la rivière jusqu’à
atteindre la falaise où nous avons tourné la scène. Je me souviens
avoir dû me changer perchée sur un rocher tandis que les membres du
département costumes tenaient des serviettes pour m’offrir un peu
d’intimité. On ne peut pas faire beaucoup plus rudimentaire ! Pour
rentrer en fin de journée, notre équipe de cascadeurs hors pair
avait installé des cordes le long des rapides pour nous permettre de
nous y accrocher afin de les remonter à pied. On se serait cru dans
une course d’obstacles ! Mais ça a été une aventure incroyable
et exaltante. »
DES SOUVENIRS INOUBLIABLES
Le tournage a laissé quelques
souvenirs mémorables à l’équipe, notamment lors du fameux saut
de la falaise dans la rivière. La scène illustre le lien qui unit
Richard et Tami, mais également leurs différences : si le premier
est réticent à l’idée de se jeter à l’eau, la jeune femme,
elle, semble n’avoir peur de rien et le convainc de sauter avec
elle. Guidés par l’équipe en charge des cascades, Shailene
Woodley, Sam Claflin et Baltasar Kormákur, accompagnés de quelques
courageux membres de l’équipe, ont fait le grand saut.
Sam Claflin raconte : « Ça a été
une journée incroyable à la fin de laquelle nous nous sommes
élancés à trois ou quatre reprises depuis le sommet de cette
falaise. L’équipe tout entière a participé à la scène. Je peux
vous garantir que ce n’est pas une expérience que j’oublierai de
sitôt ! Baltasar réalise autant de scènes que possible en décors
réels... avec le maximum de réalisme ! »
La nature n’a eu de cesse de
contribuer au tournage de À LA DÉRIVE de manière insolite et
désarmante. Shailene Woodley déclare : « J’ai tellement de bons
souvenirs de cette aventure qu’il est impossible de n’en choisir
qu’un ! Un jour, alors que nous étions à bord du bateau en train
de filmer, un banc de ce qui semblait être plusieurs centaines de
dauphins est apparu autour de la coque et nous a accompagnés pendant
un long moment. Ça a été une expérience profonde et magique,
presque spirituelle. Un autre jour, nous avons fait une randonnée
incroyable sur une île isolée où nous avions une vue imprenable
sur l’océan. Honnêtement, chaque jour amenait un bonheur
différent… même ceux où nous étions terrassés par le mal de
mer ! »
L’actrice a également développé
une sincère affection pour les Fidji et leurs habitants. Elle confie
: « C’est un privilège d’avoir pu apprendre à connaître la
culture fidjienne et les Fidjiens, pour qui j’ai énormément de
respect. La communauté, la famille et les amis sont les piliers de
leur culture. Leur manière de faire passer leurs valeurs communes et
la société avant tout le reste est remarquable. Et puis leur pays,
dont nous avons eu la chance de visiter différentes régions
isolées, est d’une beauté à couper le souffle. Mais ce que je
retiendrai surtout, c’est leur immense gentillesse, leur désir de
nous aider à apprendre à les connaître et de partager avec nous la
beauté de leur terre. »
LE TOURNAGE AUX FIDJI : UNE AVENTURE
COLLECTIVE
Les Fidjiens sont, on le sait, de
formidables navigateurs, ce qui a constitué un avantage de poids
pour l’équipe. En raison de la nature même du film, la production
a fait appel au coordinateur maritime Neil Andrea, qui avait déjà
pris part à ce titre à DUNKERQUE et KONG : SKULL ISLAND, entre
autres. Il était en charge de la logistique quotidienne du tournage
en mer, laquelle reposait largement sur une armada disparate mais des
plus efficaces.
Neil Andrea déclare : « Mon travail a
consisté à organiser le ballet des bateaux entre les îles et le
lieu du tournage. Une journée type commençait par la mobilisation
de toute l’équipe. Tout, de la nourriture aux caméras, des
acteurs à l’équipe technique, devait être transporté dans des
embarcations bien précises, installé et prêt à partir dès que
nous obtenions le feu vert. Nous avons eu recours à une flotte
locale composée de bateaux gonflables à structure rigide, de
barges, de pangas et de bateaux en aluminium. Nous avons également
fait appel à des équipages et des capitaines fidjiens dont
l’expérience et la connaissance des lieux nous ont été d’une
aide précieuse, car le film n’a pas été tourné dans une zone
très fréquentée par les bateaux commerciaux. Ils connaissaient
chaque récif et chaque obstacle – et ils étaient nombreux – qui
se trouvaient sur notre route, ce qui nous a beaucoup aidés. »
Outre le transport du personnel et du
matériel, Neil Andrea avait pour mission de permettre à l’équipe
de s’approcher suffisamment près pour faire son travail et
accoster rapidement la réplique de l’Hazana si nécessaire, tout
en restant assez loin de manière à ce que la caméra de Robert
Richardson puisse filmer l’immensité de l’océan sans que la
flottille n’apparaisse à l’image. Et cela n’avait rien d’une
promenade de santé.
Neil Andrea explique : « Baltasar n’a
pas peur de se frotter aux conditions les plus extrêmes, comme l’ont
démontré EVEREST et le film islandais SURVIVRE. Dans À LA DÉRIVE,
bien que Tami et Richard traversent des paysages paradisiaques, il
est surtout question d’un ouragan dont nous avons essayé de
recréer les conditions en pleine mer. L’idée n’était pas de
donner à voir une journée de cabotage idéale mais de décrire un
évènement catastrophique, nous nous sommes donc confrontés à une
mer démontée et à des conditions météo extrêmes, le tout dans
un environnement hostile. La frontière entre raconter l’histoire
le plus fidèlement possible et assurer la sécurité de toute
l’équipe est ténue, mais nous sommes parvenus à concilier les
deux. »
Certaines scènes pendant le passage de
l’ouragan et juste après étaient cependant trop dangereuses à
réaliser en décors naturels, c’est pourquoi elles ont été
filmées dans des studios néo-zélandais avant d’être intégrées
au reste du film par le superviseur des effets visuels Dadi Einarsson
et son équipe au sein des studios islandais RVX. Le voilier star du
film, l’Hazana, apparaît à la fois dans les scènes tournées aux
Fidji et celles filmées en Nouvelle-Zélande.
Le producteur exécutif Ralph Winter
explique comment les répliques spécialement conçues pour le film
ont été créées. « Nous avons acheté un bateau un peu plus grand
que le vrai de manière à avoir plus de place pour les mouvements de
la caméra et l’action. Malheureusement, nous n’avons pas pu en
trouver un deuxième identique. Nous avons donc fabriqué différentes
versions du voilier, dont celle d’après le naufrage dans laquelle
l’eau s’infiltre mais que nous pouvions tout de même utiliser en
pleine mer. Nous avons ensuite construit un intérieur dans lequel
l’eau s’infiltre également, que nous avons utilisé en
Nouvelle-Zélande où nous avons installé un bassin extérieur. Il a
fallu adapter ces différentes versions de manière à ce qu’elles
fonctionnent aussi bien en pleine mer qu’en bassin. Nous tenions à
voir le plancher s’incliner et la gravité s’exercer, mais
également l’eau monter dans la coque. Que ce soit dans l’océan
aux Fidji ou sur le backlot des studios en NouvelleZélande, nous
avons donc passé notre temps trempés des pieds à la tête ! »
AVIS D’OURAGAN
Pour recréer la furie de la mer et la
force extraordinaire de l’ouragan Raymond, l’équipe a monté les
différentes versions de l’Hazana sur une plateforme mobile
hydraulique high-tech placée devant un fond vert. Paradoxalement, le
tournage du gros de la tempête a donc également été le moins
humide pour l’équipe. Ralph Winter raconte : « Pour filmer les
plans les plus spectaculaires et les plus violents du film, nous
avons placé l’Hazana sur un socle qui nous a permis de contrôler
et de répéter les mouvements du voilier sur plusieurs axes pour
simuler les conditions extrêmes générées par l’ouragan, ce que
nous n’aurions jamais pu obtenir en décor réel. Tout a été
réalisé sur le backlot des studios grâce aux effets spéciaux et
dans un environnement relativement sec par rapport au reste du film !
»
Dadi Einarsson, le superviseur des
effets visuels, a ensuite fusionné ces images avec celles de
l’ouragan destructeur dans un environnement entièrement généré
par ordinateur. Il déclare : « Mon équipe et moi avons eu diverses
responsabilités comme créer des animaux marins tels que les raies
manta et faire en sorte que le ciel soit le même d’un plan à
l’autre pour assurer la continuité visuelle. Mais notre principale
mission a consisté à concevoir la séquence de l’ouragan et créer
un océan entièrement généré par ordinateur. Il s’agit
évidemment d’un moment phare du film. Nous avons tout d’abord
créé une version de l’océan et du voilier en basse résolution
de manière à pouvoir jouer sur les angles de prises de vues et pré-
visualiser la séquence dont la version finale est le fruit de la
collaboration entre mon département, Baltasar et Robert Richardson.
»
Dadi Einarsson et Baltasar Kormákur
collaborent depuis 2010 et partagent une même idée du cinéma. Le
réalisateur conclut : « Tourner en décors réels confère au film
un réalisme qui se reflète jusque dans les effets visuels. Pour À
LA DÉRIVE, je tenais à ce que Dadi et son équipe aient une base de
référence qu’ils puissent enrichir tout en restant ancrés dans
le monde réel. »
Textes des notes de production : Coming Soon Communication
#ALaDerive
Autre post du blog lié au film À LA DÉRIVE
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