dimanche 1 juillet 2018

À LA DÉRIVE


Drame/Romance/Aventure/Une belle histoire, un film bien réalisé et plein d'émotions

Réalisé par Baltasar Kormákur
Avec Shailene Woodley, Sam Claflin, Jeffrey Thomas, Elizabeth Hawthorne...

Long-métrage Américain
Titre original : Adrift 
Durée : 01h38mn
Année de production : 2018
Distributeur : Metropolitan FilmExport 

Date de sortie sur les écrans américains : 1er juin 2018
Date de sortie sur nos écrans : 4 juillet 2018


Résumé : Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime. 

Bande annonce (VOSTFR)



Extrait - "Aide-moi" (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : À LA DÉRIVE est à nouveau un film sur un voilier pris dans la tempête et sur la survie de ces deux navigateurs. Alors qu'est-ce qui distingue À LA DÉRIVE des autres longs-métrages sur le même thème ? Tout d'abord, la réalisation de Baltasar Kormákur qui nous fait voyager dans un Tahiti des années 80, certes de carte postale, mais qui fait vraiment rêver. Sa façon de raconter une histoire d'amour et la complicité de deux êtres qui se sont trouvés est aussi efficace. Il y insuffle une simplicité dans les émotions qui crédibilise la force des sentiments qui les unissent pendant toute cette aventure. Il choisit de nous raconter les événements entre moments présents et flashbacks, ce qui n'est pas forcément très original, mais cela fonctionne bien avec le rythme qu'il instaure. Il construit sa narration et nous tient en haleine tout au long du déroulement des faits. Techniquement, ces scènes en mer sont tout à fait réussies et il nous fait vraiment vivre la tempête comme si on y était, ce qui est anxiogène, d'autant que le scénario s'inspire d'une histoire vraie.

Le réalisateur, Baltasar Kormákur




Une autre réussite se niche dans le duo d'acteurs principaux avec Shailene Woodley qui interprète Tami Oldham et Sam Claflin qui interprète Richard Sharp. Leur dynamique fonctionne parfaitement bien. L'actrice est très convaincante autant dans les aspects physiques qu'émotionnels du rôle. De son côté, Sam Claflin fait agir son charme tranquille. Ils sont très attachants. Les épreuves et la souffrance qu'ils traversent nous font chavirer le cœur.





À LA DÉRIVE raconte une magnifique histoire d'amour. Il nous fait vivre des émotions fortes et parfois assez dures. La réalisation est maîtrisée, la narration maintient notre attention à tout instant, les acteurs nous donnent envie de savoir ce qu'il va se passer jusqu'à la fin. Si vous aimez ce genre de thématique, alors ce film répondra tout à fait à vos attentes aussi bien sur le fond que sur la forme. 

Copyright photos @ METROPOLITAN FILMEXPORT

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

L’HISTOIRE VRAIE QUI A INSPIRÉ LE FILM

Inspiré par les tragiques et formidables événements qu’a vécus Tami Oldham Ashcraft, À LA DÉRIVE est une histoire de persévérance et de courage qui révèle les ressources insoupçonnées de l’âme humaine et la puissance que donne l’amour quand il amène à se dépasser.

Perdue en pleine mer pendant 41 jours éprouvants, Tami Oldham Ashcraft raconte son histoire dans le livre Red Sky in Mourning: A True Story of Love, Loss and Survival at Sea, dont le titre fait référence au dicton bien connu des marins : « Ciel rouge le soir laisse bon espoir. Ciel rouge le matin, pluie en chemin ». Aucun adage n’aurait cependant pu permettre à Tami et son fiancé de prévoir que l’ouragan Raymond, en 1983, changerait de route et s’abattrait sur leur voilier de 13 mètres en plein océan Pacifique, alors qu’ils avaient quitté Tahiti pour rallier San Diego…

Tami Oldham Ashcraft a entamé l’écriture de Red Sky in Mourning avec l’auteure Susea McGearhart dix ans après les évènements et a mis quatre ans à l’achever. Parmi les nombreux admirateurs du livre figurent les scénaristes Aaron et Jordan Kandell, qui l’ont découvert au cours de leurs recherches pour une autre histoire de navigation née de leur amour pour l’océan.

Aaron Kandell explique : « Nous sommes nés et avons grandi à Hawaï, ce qui explique que nous ayons toujours été attirés par l’eau. Enfants, nous faisions du surf, du kayak, du paddle et de la plongée : l’océan a toujours fait partie intégrante de notre identité. J’ai eu la chance de m’initier à la navigation sur l’Hokule’a, la fameuse grande pirogue double polynésienne, c’est comme cela que j’ai découvert ce que c’est que de se retrouver en pleine mer. L’océan a la capacité de vous révéler à vousmême : face à des conditions extrêmes, on découvre de quel bois on est réellement fait. »

Jordan Kandell, son frère jumeau, raconte : « Nous avons découvert le récit de Tami alors que nous écrivions une histoire fictive de survie en mer. Au cours de nos recherches, nous sommes très rapidement tombés sur son livre, que nous avons dévoré en une nuit. L’histoire était tellement intense et émouvante que nous avons immédiatement su que nous devions la raconter. Ce qu’elle a vécu surpasse de loin tout ce qui pourrait sortir de notre imagination. Nous l’avons donc contactée dès le lendemain afin d’en apprendre davantage sur elle et de lui proposer de collaborer avec nous. »

Les Kandell se sont rendus chez Tami Oldham Ashcraft dans les îles San Juan, dans l’État de Washington, où elle a partagé avec eux ses souvenirs, ses journaux et ses photos d’époque, leur permettant ainsi de mieux comprendre son histoire d’amour avec Richard et l’expérience traumatisante qu’elle a vécue. Ils déclarent : « Tami est une véritable source d’inspiration et une fabuleuse conteuse. Il était non seulement important pour nous d’obtenir son approbation, mais également de travailler main dans la main avec elle pour dresser son portrait et raconter son histoire le plus fidèlement possible. »

Le duo s’est alors attelé à l’écriture du scénario. Mais tandis qu’ils commençaient à travailler sur À LA DÉRIVE, ils ont été appelés sur un film d’un genre très différent mais au thème similaire : VAIANA, LA LÉGENDE DU BOUT DU MONDE. Ces deux films racontent en effet l’histoire de jeunes femmes qui répondent à l’appel du large et embarquent pour une aventure épique auprès d’un navigateur chevronné avant d’essuyer une violente tempête.

Tout de suite après VAIANA, LA LÉGENDE DU BOUT DU MONDE, Aaron et Jordan Kandell se sont replongés dans l’écriture de À LA DÉRIVE. Une fois la première version du scénario achevée, ils l’ont envoyée à leur amie Shailene Woodley, car ils avaient toujours espéré qu’elle interpréterait l’héroïne. Jordan Kandell explique : « Nous avons rencontré Shailene à Hawaï sur le tournage de THE DESCENDANTS et nous nous sommes liés d’amitié. Aaron a ensuite eu la chance de se trouver à Pittsburgh l’année où elle y tournait NOS ÉTOILES CONTRAIRES. »

Son frère poursuit : « Le hasard a voulu que ce soit également à cette époque que nous découvrions l’histoire de Tami. Nous avons donc développé le projet tandis que Shailene s’imposait comme une actrice de premier plan et que le monde découvrait son immense talent. C’est la raison pour laquelle nous avons écrit le film pour elle. En outre, lorsque nous avons rencontré Tami, elle nous a immédiatement fait penser à Shailene. »

Jordan Kandell confirme : « Elles partagent la même force de caractère, le même anticonformisme et la même volonté de mener une existence qui leur ressemble et de tracer leur propre chemin. Une fois le scénario terminé, Shailene a donc été la première à qui nous l’avons envoyé, en espérant qu’il trouverait un écho en elle. Et par chance, ça a été le cas ! »

SHAILENE WOODLEY À LA BARRE

Mais l’actrice n’a pas immédiatement répondu aux scénaristes, et ce pour une bonne raison : militante engagée, elle avait été arrêtée lors de la Journée internationale des peuples autochtones pour avoir pris part à une manifestation pacifique contre le projet du Dakota Access Pipeline.

Elle se souvient : « J’ai reçu le script par email le jour de mon arrestation et il a été noyé dans le flot de ma boîte de réception. Un mois plus tard, mes agents m’ont appelée pour me demander si je connaissais Aaron et Jordan, car ils m’avaient envoyé un scénario incroyable et voulaient savoir si je l’avais lu… C’est là que j’ai réalisé qu’il avait dû se perdre dans mes emails ! »

Pendant ce temps, le réalisateur Baltasar Kormákur avait lu le script, et comme les Kandell, il n’imaginait personne d’autre que Shailene Woodley pour interpréter Tami Oldham Ashcraft. Dans l’attente et l’espoir que l’actrice accepte le rôle, il a décidé de réaliser et produire le film.

Le cinéaste confie avoir été séduit par plusieurs aspects du projet, notamment l’opportunité unique de collaborer avec Shailene Woodley pour dresser le portrait d’une femme hors du commun. Il déclare : « Je n’avais encore jamais réalisé de film porté par un personnage féminin, mais j’aimais l’idée d’une jeune héroïne dotée d’une incroyable force de caractère, et qui de mieux que Shailene pour l’incarner ? J’ai également trouvé poignante la manière dont était racontée l’histoire d’amour de Tami et Richard. J’avais envie de raconter une histoire d’amour tragique depuis longtemps, et celle-ci me donnait l’occasion d’explorer le thème du grand amour d’un point de vue unique. »

Après avoir lu le scénario, Shailene Woodley était elle aussi impatiente de prendre part au film. Elle explique : « J’ai été captivée par l’histoire, la personnalité de Tami et son histoire d’amour avec Richard : j’ai été bouleversée par le lien extraordinaire qui les unissait. »

Baltasar Kormákur était sans doute le seul réalisateur capable de diriger À LA DÉRIVE, car il est lui-même un navigateur de renommée mondiale, et en tant que metteur en scène du film islandais SURVIVRE et plus récemment d’EVEREST, sa capacité à raconter des histoires de survie en décors réels n’est plus à démontrer.

Le cinéaste explique : « J’aime la navigation, j’ai même participé à des compétitions lorsque j’étais plus jeune, c’est donc ce qui m’a initialement attiré dans ce projet. J’ai également beaucoup aimé sa structure unique : la manière dont ce qui se produit dans le passé affecte l’histoire en temps réel, et le parallèle qui est dressé entre les moments les plus heureux et les moments les plus difficiles traversés par le couple. J’ai trouvé le mélange des genres très intéressant. Toute bonne histoire d’amour doit surmonter des obstacles, et en termes d’adversité on ne fait pas beaucoup mieux qu’un naufrage en mer… La manière dont l’amour que se portent Tami et Richard les aide à faire face à leur situation désespérée m’a totalement captivé. »

EN QUÊTE D’AUTHENTICITÉ

Lors des semaines qui ont précédé le tournage, Baltasar Kormákur a travaillé en étroite collaboration avec Shailene Woodley. Le réalisateur raconte : « Shailene s’est beaucoup impliquée dans le projet. Nous avons travaillé main dans la main car son point de vue était crucial à mes yeux. Je n’avais aucun doute sur sa capacité à incarner cette femme forte, courageuse et intense, mais comme il s’agissait d’un film sur une jeune femme et que je suis un homme – un dinosaure qui plus est ! – je trouvais essentiel d’obtenir le soutien et la participation de quelqu’un qui possède une meilleure compréhension que moi de ce qu’est être une jeune femme de 23 ans ! »

L’actrice déclare : « Baltasar est un des réalisateurs les plus collaboratifs avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. Il a une vision et n’hésite pas à défendre ses idées, mais il respecte également les choix et les propositions qu’on lui fait. Travailler avec quelqu’un d’aussi ouvert est inestimable. Le scénario était formidable, mais il tenait à avoir mon avis sur le rôle et il a vraiment écouté et pris en compte mon point de vue. Pour moi, le plus important était d’honorer l’histoire de Tami. Elle est tellement riche et tellement profonde que je voulais m’assurer que nous raconterions les évènements avec la plus grande sincérité. C’était également le cas de Baltasar et je lui en suis très reconnaissante. »

Le scénariste David Branson Smith (INSTALIFE) a rejoint l’équipe afin de parfaire le script et d’approfondir l’histoire de Tami Oldham Ashcraft en tenant compte des remarques de l’actrice et de ses conversations avec le réalisateur.

À LA RECHERCHE DE RICHARD

L’équipe s’est ensuite mise en quête de l’interprète du charismatique petit ami de l’héroïne. À l’origine de ce tragique voyage, Richard est également la raison de la survie de Tami, car c’est par amour pour lui qu’elle n’abandonne pas. Ces deux-là sont unis par un lien puissant, né presque instantanément lorsque leurs regards se sont croisés. Dans son livre, Tami Oldham Ashcraft raconte leur rencontre : « J’ai failli défaillir, je me suis sentie rougir. J’ai maudit mon corps, qui allait une fois de plus trahir mes émotions, mais je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher… Aucun homme ne m’avait jamais fait cet effet-là. »

Baltasar Kormákur déclare : « Je me suis beaucoup intéressé à Richard. Les Kandell ont rencontré l’un de ses amis, avec qui ils ont réalisé des entretiens très instructifs sans relation avec le livre ou le naufrage, qui m’ont aidé à cerner le genre d’homme qu’il était. Richard possédait une force tranquille et un vrai magnétisme, mais il était également méticuleux, courtois, sensible et doux. C’était un navigateur expérimenté, il n’était pas du genre à prendre des risques inconsidérés, il planifiait les choses. Des deux, Tami était de loin la plus aventureuse. J’ai aimé la dynamique de leur couple, ils étaient très différents mais complémentaires. Lorsque nous avons envisagé de confier le rôle à Sam, il se trouvait en Tasmanie, si bien que notre premier contact s’est fait par téléphone et dès qu’il a décroché, j’ai eu l’impression de parler à Richard. Il était fait pour ce rôle. »

Shailene Woodley et Sam Claflin se sont retrouvés aux Fidji deux semaines avant le début du tournage pour répéter, ce qui leur a permis d’apprendre à se connaître et de développer une relation solide.

L’actrice se souvient : « Sam et moi avons tout de suite sympathisé, ce qui a débouché sur une profonde amitié. J’ai aimé apprendre à le connaître en dehors du tournage et passer le scénario au crible avec lui. Sous le regard bienveillant de Baltasar, nous avons travaillé chaque scène pour nous assurer que les personnages correspondaient bien à l’idée que nous nous en faisions. Nous avons ainsi développé une relation sincère et, je l’espère, une alchimie avant même le début du tournage. »

Elle ajoute : « Sam est un trésor. C’est incontestablement le partenaire le plus travailleur, généreux, bienveillant, affectueux et enthousiaste auquel j’ai donné la réplique au cours de ma carrière. Les conditions du tournage étaient loin d’être faciles : nous passions 14 heures par jour à bord d’un bateau perdu en pleine mer, mais il ne s’est jamais plaint et n’était jamais fatigué. Il est non seulement incroyablement professionnel mais également très créatif, et ça a été un bonheur de travailler avec lui. »

Sam Claflin confie avoir été ému par l’histoire d’amour entre Richard et Tami lors de la lecture du scénario – c’est d’ailleurs elle qui l’a guidé tout au long du tournage. Il explique : « J’aborde habituellement un projet du point de vue du personnage que je serai amené à interpréter, mais cette fois-ci j’ai aussi lu le script du point de vue de Tami tant leur relation était intense. Je suis tombé sous le charme de ce couple et je voulais qu’il s’en sorte. Après m’être renseigné sur eux, j’ai été encore plus fasciné par l’histoire. Je savais en plus que je n’aurais aucun mal à m’éprendre de Shailene ! »

TOURNAGE EN EAUX PROFONDES : AU-DELÀ DES LIMITES

Grand amateur d’activités de plein air, Baltasar Kormákur a abordé le tournage de À LA DÉRIVE avec son enthousiasme et son esprit aventureux habituels. Pour souligner le caractère dramatique de la situation à laquelle est confronté le couple, il a choisi de tourner le plus possible en décors réels, à bord d’un voilier en plein océan Pacifique. Mais il n’a jamais demandé aux acteurs d’en faire plus que lui, ce que Sam Claflin a particulièrement apprécié.

L’acteur commente : « Baltasar est un Viking, littéralement. C’est le genre d’homme à qui l’on peut confier la direction d’un film les yeux fermés, en particulier d’un film comme celui-ci. Il est passionné par la nature, c’est son élément. Il fait vivre à ses acteurs les mêmes expériences que les personnages, et c’est la raison pour laquelle EVEREST était à mon sens aussi réussi. Shailene et moi avons appris à naviguer pour le film car Baltasar tenait à ce qu’on sache ce que l’on faisait, il ne voulait pas qu’on fasse semblant. Cet homme est une véritable force de la nature car non content de nous faire vivre cette expérience de la manière la plus authentique possible, il l’a vécue à nos côtés. Il possède une résilience et une patience extraordinaires. Tout cela avait l’air si facile pour lui que ça a renforcé ma détermination à me dépasser. Il savait parfaitement ce qu’il voulait mais il était également ouvert aux suggestions. Il nous a encouragés – acteurs et techniciens – à repousser nos limites parce qu’il savait que nous en étions capables. C’est grâce à lui que nous avons réussi à donner le meilleur de nous-mêmes. »

Dans le film, le personnage de Shailene Woodley, Tami, navigatrice chevronnée, tente tant bien que mal de manœuvrer le voilier endommagé par l’ouragan pour rallier la terre ferme alors qu’elle est grièvement blessée. Pour plus d’authenticité, l’actrice s’est donc entraînée avant le tournage afin de perfectionner ses compétences nautiques.

Elle raconte : « Je nage beaucoup et l’eau est un élément qui me fascine et avec lequel j’entretiens un lien fort, mais je n’avais jamais fait de voile auparavant. Avant le tournage, j’ai donc passé un mois à Hawaï pour apprendre à naviguer sur tout un tas d’embarcations différentes. Et lorsque je suis arrivée aux Fidji, j’ai passé un autre mois à naviguer avant le début de la production. »

Mais la préparation de l’actrice n’a pas uniquement consisté à égaler les talents de navigatrice de Tami. Pour se glisser dans la peau de son personnage, à l’instar de Baltasar Kormákur elle s’est laissé guider par Tami Oldham Ashcraft en personne. Elle explique : « J’ai lu Red Sky in Mourning plusieurs fois et je m’y suis référée tout au long du tournage. Je tenais à comprendre le point de vue et le psychisme du personnage, et à cet égard, le livre m’a énormément aidée. C’est devenu notre fil rouge durant la production : chaque jour avant de tourner une scène, je relisais le livre en miroir du script. Nous faisions sans arrêt des allersretours entre les deux pour être sûrs de rester aussi fidèles que possible à l’histoire. »

LA VRAIE TAMI

Tami Oldham Ashcraft a rendu visite à l’équipe du film pendant le tournage. Shailene Woodley se souvient : « J’étais très heureuse de pouvoir enfin la rencontrer, mais j’étais consciente que ce devait être éprouvant pour elle de revivre cette expérience douloureuse. J’ai découvert une femme très profonde et très forte qui a apporté tout son soutien au film. J’espère sincèrement que sa venue sur le tournage aura eu un effet thérapeutique. »

Sam Claflin ajoute : « L’une des premières choses qu’elle m’a dites était combien je lui rappelais Richard. Ça a été un moment très spécial pour moi. Avoir son approbation était très important à mes yeux. »

Baltasar Kormákur affirme que la présence de Tami sur le tournage et son soutien envers le film a été une leçon d’humilité. « Il a fallu trouver l’équilibre émotionnel à tous les niveaux, précise-t-il, ce qui n’a pas été évident. Même s’il ne s’agit pas d’un documentaire mais d’un film, nous sommes tous des êtres humains. Nous avons essayé de trouver le juste milieu. Toute l’équipe était consciente que Tami méritait que nous fassions de notre mieux. C’est une femme incroyable et nous avons été honorés qu’elle tienne à prendre part au projet. J’espère vraiment que le film lui plaira. »

Le scénariste Jordan Kandell déclare : « En hawaïen, le mot « pono » signifie droiture, et c’est comme s’il avait été inventé pour Tami. Ça a été un honneur de pouvoir raconter son histoire. Obtenir sa bénédiction était essentiel pour nous. »

Pour Tami Oldham Ashcraft, voir l’expérience qui a bouleversé sa vie portée sur grand écran a été émouvant et surréaliste, mais également gratifiant. Elle raconte : « Ça a été extraordinaire de voir le travail, le dévouement et l’attention fournis par toute l’équipe pour raconter mon histoire. J’étais plus que ravie que Shailene accepte le rôle ; elle a été parfaite, très prévenante et généreuse avec moi. Il en va de même pour Sam, qui ressemble tellement à Richard que c’en est troublant. Il possède le même charisme. Ce rôle était taillé sur mesure pour lui.

« Je suis restée en contact avec les Kandell par intermittence pendant cinq ans tandis qu’ils écrivaient le scénario. Baltasar était le seul cinéaste capable de réaliser le film, non seulement parce que c’est un marin et un metteur en scène hors pair, mais également parce qu’il possède de grandes qualités humaines : il est bienveillant, conciliant et courtois. Quand je suis arrivée sur le tournage et que j’ai vu Shailene et l’épave de l’Hazana, j’ai été touchée en plein cœur. Quand j’ai traversé cette épreuve il y a 35 ans, j’ai pris conscience que je possédais une force intérieure et morale, une volonté de vivre que je ne soupçonnais pas. Mais revivre tout cela par le biais du film m’a également fait réaliser à quel point j’ai eu de la chance de survivre. »

PRENDRE LA MER

Le tournage de À LA DÉRIVE a duré 49 jours et s’est principalement déroulé en décors naturels aux Fidji en pleine mer, mais pendant quelques semaines, l’équipe a également posé ses caméras dans des studios néo-zélandais.

Baltasar Kormákur déclare : « Je trouve important de se rapprocher le plus possible de ce qu’ont vécu les héros de ces histoires vraies dans lesquelles l’homme est confronté à la nature – ou dans le cas présent, une femme. Cette authenticité dans la manière de tourner trouve écho chez les spectateurs et aide tous ceux qui prennent part au film, acteurs et techniciens, à se sentir concernés par l’histoire et à en transmettre les émotions. Lorsqu’on passe 12 à 14 heures par jour sur un bateau ballotté par les vagues en plein océan, il est impossible de faire semblant, il est alors plus facile de se mettre à la place de Tami et Richard. Cela oblige les acteurs à se concentrer sur l’essentiel. Voilà pourquoi j’essaie de tourner autant que possible en décors naturels. »

Le réalisateur avait l’avantage sur ses camarades d’être un navigateur chevronné et d’être à l’aise sur l’eau comme seuls le sont les insulaires.

Le directeur de la photographie Robert Richardson est considéré par Baltasar Kormákur comme un alter ego à tous les niveaux. Le réalisateur confie : « J’ai été ravi d’apprendre que Robert souhaitait prendre part au film. Il s’est véritablement surpassé sur ce projet, ce qui m’a encouragé à repousser mes propres limites. Il a fait tout son possible pour que je puisse régulièrement tourner en pleine mer, ce que j’ai évidemment beaucoup apprécié. Je fais en sorte de vivre les choses pleinement, je n’aime pas rester à ne rien faire à distance, derrière un moniteur, et Robert est comme moi. C’est sans doute la première fois que je travaille avec quelqu’un qui me ressemble autant. Il a été un moteur pour moi tout au long de l’aventure et ça a été un plaisir de collaborer avec lui. »

Mais tourner en pleine mer comporte évidemment son lot de difficultés. Les techniques cinématographiques traditionnelles ne sont ainsi pas toujours les plus efficaces, ce qui a obligé Baltasar Kormákur et Robert Richardson à faire preuve de flexibilité et d’inventivité.

Le cinéaste confie : « Ce tournage nous a coûté beaucoup de matériel ! Honnêtement, l’un des plans les plus réussis du film a été réalisé à bord d’une embarcation naviguant à côté de la réplique de l’Hazana. Nous étions parvenus à monter une grue télescopique sur le bateau, mais un beau jour elle est tombée en panne, et en pleine mer, impossible de la remplacer. Comme les conditions étaient parfaites, Robert a décidé de tourner le plan malgré tout, caméra au poing, assis à la proue du bateau. C’est un chef opérateur passionné et très collaboratif qui a fait fi du danger, allant jusqu’à se suspendre au-dessus de l’eau pour obtenir le meilleur plan possible. »

Baltasar Kormákur et Shailene Woodley ont également fait preuve d’un engagement physique sans faille lors du tournage, que ce soit dans un canyon du haut duquel l’actrice se jette dans une rivière ou face aux éléments.

Le réalisateur commente : « On peut avoir une idée du plan que l’on veut obtenir et réaliser autant de storyboards que l’on veut, mais au final, il faut savoir se laisser guider par la nature car c’est généralement là qu’il se passe les choses les plus intéressantes. Pour le tournage de la scène clé dans laquelle Shailene saute d’une falaise dans une rivière, nous avions trouvé le lieu idéal et tout planifié… sauf que le niveau de l’eau change constamment dans ce genre d’endroit et à quelques jours du tournage, il est devenu évident qu’il n’y aurait pas suffisamment d’eau le jour J. Nous avons donc trouvé un autre décor où filmer la scène. L’équipe en charge des cascades l’a jugé sûr mais il était un peu plus difficile d’accès. »

Un peu plus difficile d’accès ? Un euphémisme selon Shailene Woodley, qui explique : « Pour atteindre le nouveau site, il a d’abord fallu marcher pendant 25 minutes puis faire du rafting en eaux vives avec un casque vissé sur la tête. On aurait dit une famille en vacances… à ceci près que nous transportions un nombre incalculable de sacs remplis de matériel pour le tournage. Avant de nous rendre sur les lieux, nous avons évoqué la question de la sécurité, et notamment comment réagir en cas de heurt d’un rocher, de chute dans la rivière, comment se laisser flotter pour atteindre un endroit où on pourrait être secouru. C’est le genre d’aventure que certaines personnes payent pour vivre le temps d’un week-end...

« Une fois sur place, poursuit l’actrice, l’équipe a dû construire une grue pour filmer la scène pendant que nous attendions sur un banc de sable, hypnotisés par les rapides et la vue de ces incroyables canyons. Nous avons ensuite poursuivi notre chemin le long de la rivière jusqu’à atteindre la falaise où nous avons tourné la scène. Je me souviens avoir dû me changer perchée sur un rocher tandis que les membres du département costumes tenaient des serviettes pour m’offrir un peu d’intimité. On ne peut pas faire beaucoup plus rudimentaire ! Pour rentrer en fin de journée, notre équipe de cascadeurs hors pair avait installé des cordes le long des rapides pour nous permettre de nous y accrocher afin de les remonter à pied. On se serait cru dans une course d’obstacles ! Mais ça a été une aventure incroyable et exaltante. »

DES SOUVENIRS INOUBLIABLES

Le tournage a laissé quelques souvenirs mémorables à l’équipe, notamment lors du fameux saut de la falaise dans la rivière. La scène illustre le lien qui unit Richard et Tami, mais également leurs différences : si le premier est réticent à l’idée de se jeter à l’eau, la jeune femme, elle, semble n’avoir peur de rien et le convainc de sauter avec elle. Guidés par l’équipe en charge des cascades, Shailene Woodley, Sam Claflin et Baltasar Kormákur, accompagnés de quelques courageux membres de l’équipe, ont fait le grand saut.

Sam Claflin raconte : « Ça a été une journée incroyable à la fin de laquelle nous nous sommes élancés à trois ou quatre reprises depuis le sommet de cette falaise. L’équipe tout entière a participé à la scène. Je peux vous garantir que ce n’est pas une expérience que j’oublierai de sitôt ! Baltasar réalise autant de scènes que possible en décors réels... avec le maximum de réalisme ! »

La nature n’a eu de cesse de contribuer au tournage de À LA DÉRIVE de manière insolite et désarmante. Shailene Woodley déclare : « J’ai tellement de bons souvenirs de cette aventure qu’il est impossible de n’en choisir qu’un ! Un jour, alors que nous étions à bord du bateau en train de filmer, un banc de ce qui semblait être plusieurs centaines de dauphins est apparu autour de la coque et nous a accompagnés pendant un long moment. Ça a été une expérience profonde et magique, presque spirituelle. Un autre jour, nous avons fait une randonnée incroyable sur une île isolée où nous avions une vue imprenable sur l’océan. Honnêtement, chaque jour amenait un bonheur différent… même ceux où nous étions terrassés par le mal de mer ! »

L’actrice a également développé une sincère affection pour les Fidji et leurs habitants. Elle confie : « C’est un privilège d’avoir pu apprendre à connaître la culture fidjienne et les Fidjiens, pour qui j’ai énormément de respect. La communauté, la famille et les amis sont les piliers de leur culture. Leur manière de faire passer leurs valeurs communes et la société avant tout le reste est remarquable. Et puis leur pays, dont nous avons eu la chance de visiter différentes régions isolées, est d’une beauté à couper le souffle. Mais ce que je retiendrai surtout, c’est leur immense gentillesse, leur désir de nous aider à apprendre à les connaître et de partager avec nous la beauté de leur terre. »

LE TOURNAGE AUX FIDJI : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Les Fidjiens sont, on le sait, de formidables navigateurs, ce qui a constitué un avantage de poids pour l’équipe. En raison de la nature même du film, la production a fait appel au coordinateur maritime Neil Andrea, qui avait déjà pris part à ce titre à DUNKERQUE et KONG : SKULL ISLAND, entre autres. Il était en charge de la logistique quotidienne du tournage en mer, laquelle reposait largement sur une armada disparate mais des plus efficaces.

Neil Andrea déclare : « Mon travail a consisté à organiser le ballet des bateaux entre les îles et le lieu du tournage. Une journée type commençait par la mobilisation de toute l’équipe. Tout, de la nourriture aux caméras, des acteurs à l’équipe technique, devait être transporté dans des embarcations bien précises, installé et prêt à partir dès que nous obtenions le feu vert. Nous avons eu recours à une flotte locale composée de bateaux gonflables à structure rigide, de barges, de pangas et de bateaux en aluminium. Nous avons également fait appel à des équipages et des capitaines fidjiens dont l’expérience et la connaissance des lieux nous ont été d’une aide précieuse, car le film n’a pas été tourné dans une zone très fréquentée par les bateaux commerciaux. Ils connaissaient chaque récif et chaque obstacle – et ils étaient nombreux – qui se trouvaient sur notre route, ce qui nous a beaucoup aidés. »

Outre le transport du personnel et du matériel, Neil Andrea avait pour mission de permettre à l’équipe de s’approcher suffisamment près pour faire son travail et accoster rapidement la réplique de l’Hazana si nécessaire, tout en restant assez loin de manière à ce que la caméra de Robert Richardson puisse filmer l’immensité de l’océan sans que la flottille n’apparaisse à l’image. Et cela n’avait rien d’une promenade de santé.

Neil Andrea explique : « Baltasar n’a pas peur de se frotter aux conditions les plus extrêmes, comme l’ont démontré EVEREST et le film islandais SURVIVRE. Dans À LA DÉRIVE, bien que Tami et Richard traversent des paysages paradisiaques, il est surtout question d’un ouragan dont nous avons essayé de recréer les conditions en pleine mer. L’idée n’était pas de donner à voir une journée de cabotage idéale mais de décrire un évènement catastrophique, nous nous sommes donc confrontés à une mer démontée et à des conditions météo extrêmes, le tout dans un environnement hostile. La frontière entre raconter l’histoire le plus fidèlement possible et assurer la sécurité de toute l’équipe est ténue, mais nous sommes parvenus à concilier les deux. »

Certaines scènes pendant le passage de l’ouragan et juste après étaient cependant trop dangereuses à réaliser en décors naturels, c’est pourquoi elles ont été filmées dans des studios néo-zélandais avant d’être intégrées au reste du film par le superviseur des effets visuels Dadi Einarsson et son équipe au sein des studios islandais RVX. Le voilier star du film, l’Hazana, apparaît à la fois dans les scènes tournées aux Fidji et celles filmées en Nouvelle-Zélande.

Le producteur exécutif Ralph Winter explique comment les répliques spécialement conçues pour le film ont été créées. « Nous avons acheté un bateau un peu plus grand que le vrai de manière à avoir plus de place pour les mouvements de la caméra et l’action. Malheureusement, nous n’avons pas pu en trouver un deuxième identique. Nous avons donc fabriqué différentes versions du voilier, dont celle d’après le naufrage dans laquelle l’eau s’infiltre mais que nous pouvions tout de même utiliser en pleine mer. Nous avons ensuite construit un intérieur dans lequel l’eau s’infiltre également, que nous avons utilisé en Nouvelle-Zélande où nous avons installé un bassin extérieur. Il a fallu adapter ces différentes versions de manière à ce qu’elles fonctionnent aussi bien en pleine mer qu’en bassin. Nous tenions à voir le plancher s’incliner et la gravité s’exercer, mais également l’eau monter dans la coque. Que ce soit dans l’océan aux Fidji ou sur le backlot des studios en NouvelleZélande, nous avons donc passé notre temps trempés des pieds à la tête ! »

AVIS D’OURAGAN

Pour recréer la furie de la mer et la force extraordinaire de l’ouragan Raymond, l’équipe a monté les différentes versions de l’Hazana sur une plateforme mobile hydraulique high-tech placée devant un fond vert. Paradoxalement, le tournage du gros de la tempête a donc également été le moins humide pour l’équipe. Ralph Winter raconte : « Pour filmer les plans les plus spectaculaires et les plus violents du film, nous avons placé l’Hazana sur un socle qui nous a permis de contrôler et de répéter les mouvements du voilier sur plusieurs axes pour simuler les conditions extrêmes générées par l’ouragan, ce que nous n’aurions jamais pu obtenir en décor réel. Tout a été réalisé sur le backlot des studios grâce aux effets spéciaux et dans un environnement relativement sec par rapport au reste du film ! »

Dadi Einarsson, le superviseur des effets visuels, a ensuite fusionné ces images avec celles de l’ouragan destructeur dans un environnement entièrement généré par ordinateur. Il déclare : « Mon équipe et moi avons eu diverses responsabilités comme créer des animaux marins tels que les raies manta et faire en sorte que le ciel soit le même d’un plan à l’autre pour assurer la continuité visuelle. Mais notre principale mission a consisté à concevoir la séquence de l’ouragan et créer un océan entièrement généré par ordinateur. Il s’agit évidemment d’un moment phare du film. Nous avons tout d’abord créé une version de l’océan et du voilier en basse résolution de manière à pouvoir jouer sur les angles de prises de vues et pré- visualiser la séquence dont la version finale est le fruit de la collaboration entre mon département, Baltasar et Robert Richardson. »


Dadi Einarsson et Baltasar Kormákur collaborent depuis 2010 et partagent une même idée du cinéma. Le réalisateur conclut : « Tourner en décors réels confère au film un réalisme qui se reflète jusque dans les effets visuels. Pour À LA DÉRIVE, je tenais à ce que Dadi et son équipe aient une base de référence qu’ils puissent enrichir tout en restant ancrés dans le monde réel. »
  
Textes des notes de production : Coming Soon Communication

  
#ALaDerive

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