Comédie/Policier/Un petit film frais avec des acteurs attachants
Réalisé par Zach Braff
Avec Morgan Freeman, Michael Caine, Alan Arkin, Ann-Margret, Joey King, Matt Dillon, Christopher Lloyd, John Ortiz, Peter Serafinowicz...
Long-métrage Américain
Titre original : Going In Style
Durée: 01h36mn
Année de production: 2017
Distributeur: Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 7 avril 2017
Date de sortie sur nos écrans : 3 mai 2017
Résumé : Pour Willie, Joe et Al, trois amis octogénaires – ou presque –, la retraite, c'est du passé. Quand ils apprennent que leurs pensions sont parties en fumée, ils décident de passer à l'action. Bousculant tous leurs principes, ils tentent l'impensable : braquer la banque qui les a ruinés !
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : BRAQUAGE À L'ANCIENNE est une petite comédie fraîche. Zach Braff, le réalisateur, sait, comme toujours, marier l'humour et l'émotion. Sur fond de thématique économique et sociale, il met en place son intrigue de façon très claire et développe son histoire avec une agréable régularité de ton.
Zack Braff, le réalisateur |
Il y a bien de petites longueurs et le film fait plus sourire que rire, mais, en tant que spectateurs, on a un indéniable plaisir à voir les trois acteurs principaux jouer les braqueurs en devenir. Michael Caine, toujours classe, interprète Joe Harding, un grand-père aimant et un meneur calme et décidé.
Christopher Lloyd est très drôle dans le rôle de Milton Kupchak, un pilier de la communauté perpétuellement à côté de ses pompes.
New-York se pose comme une scène vivante et familière pour leurs pérégrinations. Zack Braff nous en offre quelques belles vues et construit une atmosphère de quartier autour de ces potes de toujours.
Avec BRAQUAGE À L'ANCIENNE, il dénonce une réalité sociale dure en l’enveloppant dans une histoire touchante dans le fond, autour de personnages normaux qui se retrouvent dans une situation exceptionnelle. C'est mignon, et même si le film a quelques défauts de rythme, on se laisse prendre par son charme et le jeu de ses acteurs attachants.
Copyright: ©2017 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC
Photos Credit: Atsushi Nishijima
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
L'ORGANISATION
Il y a des limites à ce qu'un homme
peut subir sans rien dire, et sa réaction est parfois totalement
inattendue. Prenons le cas de Willie, Joe, et Al, incarnés par trois
des acteurs les plus admirés au monde : Morgan Freeman, Michael
Caine et Alan Arkin. Ces honnêtes habitants de Brooklyn, qui se sont
liés d'amitié à l'usine Semtech Steel, ne se voyaient pas un jour
braquer une banque. Bien entendu, ils n'imaginaient pas non plus que
ce serait leur banque qui allait les détrousser... Ils sont
désormais fous de rage. Lâchés par leur fonds de pension et leur
plan d'hypothèque, et convaincus qu'ils n'ont plus rien à perdre,
ces aspirants génies du grand banditisme à la vocation tardive se
lancent ensemble dans une aventure unique à la fois risquée et
déroutante, bien qu'étrangement grisante ! Au programme : course
contre la montre, déguisements et fuites en voiture. Une fois leur
alibi mis au point, ils élaborent le braquage parfait qui leur
permettra de récupérer ce qui leur revient de droit, même si c'est
la dernière chose à faire. Ni plus, ni moins. Ils frappent fort et
repoussent leurs propres limites, alors qu'ils approchent des 80
ans... Mais cela n'a pas d'importance, parce qu'il n'y a pas d'âge
pour défendre ses droits.
BRAQUAGE À L'ANCIENNE est une comédie
légère et haletante, qui allie tendresse et causticité. On y
croise des légendes du cinéma telles que Morgan Freeman, Michael
Caine et Alan Arkin, réunis à l'affiche pour la première fois, aux
côtés de seconds rôles époustouflants, Ann-Margret et Christopher
Lloyd en tête. "Le scénario de Ted Melfi est truffé de
renversements de situation comiques et de révélations inattendues.
C'est un conteur né", note Zach Braff. "On y retrouve de
véritables légendes d'Hollywood, avec qui j'ai eu grand plaisir à
travailler, et je suis convaincu que les spectateurs vont apprécier
leur capacité à mêler humour et action, sans oublier les scènes
plus émouvantes du film, qui jouent un rôle essentiel. Comme tout
le monde, ce sont des acteurs que j'adore. Ils parviennent
parfaitement à donner l'illusion que leurs personnages sont amis
depuis 40 ans, qu'ils ont surmonté ensemble des épreuves et
s'épaulent mutuellement".
"Je reçois énormément de
scénarios, mais celui-ci avait un petit quelque chose en plus",
se souvient Michael Caine. "Ce qui m'a beaucoup plu, c'est le
fait qu'il s'agisse d'une comédie, parce qu'on m'en propose très
peu, mais aussi la qualité des relations entre les personnages.
C'est un film touchant et drôle, mais aussi très profond. Et puis,
c'était l'occasion de travailler avec Morgan et Alan, et
franchement, pour un acteur, que rêver de mieux ?"
Morgan Freeman évoque leur
incontestable alchimie : "Je crois que notre plaisir à jouer
ces rôles-là crève l'écran". Si BRAQUAGE À L'ANCIENNE
joue largement sur le registre de la comédie, le film fustige
également les pratiques des grandes entreprises, sujet susceptible
de toucher un vaste public. Car, à l'instar de Joe, Willie et Al, de
nombreux spectateurs auront vu leur rente partir en fumée et auront
été victimes de prêts frauduleux.
Alan Arkin note : "Imaginez
quelqu'un qui a travaillé toute sa vie et qui comptait sur son
entreprise pour tenir ses engagements financiers, et que celle-ci ne
le fait pas : on comprend bien que même le plus honnête des hommes
serait fou de rage. Je comprends très bien pourquoi ces trois hommes
pètent les plombs et prennent cette décision". À cet égard,
remarque le producteur Donald De Line, "L'histoire résonne tout
autant aujourd'hui qu'à la sortie du film d'origine, et peut-être
même plus encore". Il fait référence au long métrage de 1979
réalisé par Martin Brest, qui a servi d'inspiration à BRAQUAGE À
L'ANCIENNE : "Ça n'est pas un remake, mais une approche plus
moderne d'un sujet intemporel. Souvent, le système ne fonctionne
pas, que ce soit les retraites, les assurances ou les banques. Mon
père a passé des années au sein d'une entreprise, et lorsqu'il a
pris sa retraite, ses allocations ont été brutalement divisées par
deux à cause du rachat de la boîte. Ce sont des choses qui arrivent
tout le temps".
Malgré un ton léger, le film n'édulcore pas
les sujets graves qu'il évoque. "Il se passe des choses très
drôles", raconte Zach Braff, "mais on aborde la réalité
de leur situation et les enjeux de manière frontale et honnête, et
je pense qu'on ne peut qu'être touché par ces hommes qui doivent
tout à coup se battre pour leur survie". Le plan audacieux
qu'ils mijotent permet au public de vivre son rêve le plus cher par
procuration – et sans courir aucun risque !
Donald De Line souligne
: "C'est très satisfaisant parce qu'on a envie qu'ils
réussissent, et on voit bien l'énergie que ça leur procure. C'est
la chose la plus stimulante qu'ils aient faite depuis des années,
peut-être même de toute leur vie". "Je pense que l'idée
de prendre sa revanche parle aux gens", suggère le scénariste
Theodore Melfi. "Il fallait qu'on aborde le sujet sous un angle
humoristique, parce qu'il s'agit d'un délit, même si ce qu'on leur
a fait subir en est un aussi. Je suis très sensible à la justice et
à l'idée que les gens doivent recevoir ce qui leur est dû. À mes
yeux, ces types sont dans leur bon droit. Ils ont travaillé pendant
40 ans, et on leur sucre leur retraite. Et ce qui arrive à Joe avec
son hypothèque est un parfait exemple du fait que les banquiers ne
recherchent que le profit de leur établissement, sans aucun égard
pour le client".
Afin de moderniser l'histoire, Melfi a
choisi de "centrer l'intrigue sur l'action, en faisant du
braquage le point culminant du récit, alors que l'original
s'attachait surtout à ses conséquences". En outre, il a ajouté
une histoire d'amour, entre Annie, personnage enjoué et sanguin
campé par Ann-Margaret, face au prudent et cynique Al. Melfi
s'explique : "Je voulais aborder la question de l'amour et de la
sexualité chez les séniors parce que personne n'en parle jamais".
Par ailleurs, Melfi a donné aux personnages principaux une
histoire personnelle plus étoffée, en creusant leurs relations
familiales et leur vie quotidienne, de façon à ce qu'on puisse
facilement s'y identifier. Par exemple, "Joe joue le rôle de
figure paternelle pour sa petite-fille Brooklyn dont le père est
absent. Sa mère et elle vivent avec lui, ce qui est un phénomène
courant à l'heure actuelle : il existe plusieurs familles
multi-générationnelles qui vivent sous le même toit. Willie et Al
partagent aussi un logement, comme beaucoup de personnes âgées pour
qui c'est nécessaire sur le plan financier". "C'est un
film vraiment très complet", note Ann-Margaret, dont la
présence apporte au récit une touche de douceur mais aussi de
passion. "On rit, on s'identifie à chacun des personnages, on
se sent concerné, et puis on est frappé par la chaleur et
l'intensité qui s'en dégage, et on en ressort revigoré. J'ai même
versé une petite larme".
Joey King vient compléter le
casting et incarne la futée Brooklyn, petite-fille chérie de Joe.
Peter Serafinowicz joue le rôle du père de Brooklyn, Murphy, dont
les contacts avec un dispensaire de cannabis médical pourraient
s'avérer utiles à Joe et ses amis. John Ortiz, lui, tient le rôle
de Jesus, personnage louche qui accepte d'apprendre les ficelles du
métier aux apprentis braqueurs.
Matt Dillon campe le pugnace agent
du FBI Hamer, et Christopher Lloyd prête ses traits à Milton,
membre de leur association de quartier, gentil mais un peu à côté
de la plaque. "Je pense que cette histoire est bien en phase
avec l'air du temps", indique Zach Braff. "Elle aborde la
façon dont les grandes entreprises peuvent mettre n'importe qui sur
la paille. Mais c'est avant tout une comédie sur trois hommes qui
reprennent leur destin en main – des types qui n'ont jamais rien
fait d'illégal, rien d'aussi fou ou d'aussi dangereux, mais qui se
retrouvent dos au mur et se disent qu'ils ne vont pas se laisser
faire. Et ils ont bien l'intention de mettre le paquet".
LE PLAN
Comme tout projet d'envergure, celui-ci
part d'un coup de génie. Ou plutôt, dans ce cas précis, d'un coup
de feu évité de justesse. Joe, qui va devenir le chef de bande de
cette virée improbable, se retrouve coincé un matin à Williamsburg
Savings, à écouter un conseiller clientèle condescendant (Josh
Pais de RAY DONOVAN) lui expliquer pourquoi ses mensualités viennent
de tripler. C'est alors que des hommes cagoulés font irruption.
Témoin captivé, Joe observe la chorégraphie absolument parfaite
des malfrats et la facilité avec laquelle ils s'emparent de ce
qu'ils sont venus chercher avant de s'éclipser. Toute l'opération
lui semble être un jeu d'enfant : quelques minutes d'efforts pour
une récompense de plusieurs millions de dollars. Plus tard, Joe
raconte l'épisode à ses amis et suggère sur le ton de la
plaisanterie que les trois hommes pourraient en faire autant. Ils se
moquent de lui, mais quelques jours plus tard, quand ils apprennent
que leurs pensions sont parties en fumée – et qu'ils n'ont plus de
moyens de subsistance –, l'idée leur semble soudain beaucoup moins
insensée. Joe est d'autant plus décidé que sa famille dépend de
lui financièrement.
Michael Caine raconte : "Il a une
petite-fille qu'il adore, élevée par une mère célibataire qui
travaille très dur mais qui a du mal à joindre les deux bouts. Joe
essaye simplement de payer les mensualités de son hypothèque pour
qu'ils ne perdent pas leur logement. Mais la banque s'apprête à
saisir leur maison, qu'ils doivent quitter dans un délai de 20
jours". Willie est un père et un grand-père très fier de sa
famille, bien qu'il vive loin d'elle. Il n'attend qu'une chose : les
conversations sur Skype avec ses proches, et souhaiterait pouvoir se
rendre plus souvent sur la côte ouest pour les voir. Il n'y a qu'Al,
veuf depuis longtemps, qui n'a pas de famille proche. Ce sont Willie
et Joe qui remplissent ce rôle. Arkin précise : "Al était
musicien dans un groupe de jazz mais n'a jamais vraiment fait
carrière ; il travaillait donc à l'usine pour pouvoir continuer la
musique. C'est là qu'il a rencontré les deux autres, et qu'ils sont
devenus amis".
"Ils passent tout leur temps ensemble",
raconte Morgan Freeman, qui résume l'emploi du temps des trois
hommes. "Ils font tout le temps la même chose, mangent toujours
dans les mêmes restaurants, ont les mêmes conversations, et font
partie de la même association. Ils jouent à la pétanque, et
regardent la télévision. Et puis, un jour, Joe leur annonce qu'il
envisage de braquer une banque. Évidemment, ses amis pensent qu'il a
perdu la tête. Mais il faut dire qu'ils ont une dent contre leur
banque. Du coup, l'idée commence à faire son chemin. Et puis après
tout ce qu'on leur a fait subir, ils finissent par se dire 'Pourquoi
pas ?'"
"Morgan rend son personnage
touchant et attachant", note De Line. "Il a toujours les
yeux qui pétillent, et un sens de l'humour à toute épreuve.
Albert, par contre, c'est le pessimiste grincheux du groupe. Alan
Arkin, qui est l'un des meilleurs acteurs comiques au monde, lui
donne un côté amusant, cynique, un peu névrosé, qui s'équilibre
bien avec les deux autres. Mais malgré tout, il a aussi un côté
chaleureux. Et Michael Caine, dans le rôle du meneur de la bande,
apporte juste sa dose d'humanité, d'humour acerbe et de charisme
pour qu'on croie à la suite des événements".
"C'est
fascinant de voir ces personnages très différents les uns des
autres prendre forme", observe Zach Braff. "Parfois, ce
sont les détails les plus subtils qui sont les plus parlants, et les
trois acteurs ont bien compris qu'il n'y a pas besoin d'en faire trop
pour que ces moments aient un impact considérable. On se comprend à
demi-mot, ils me font confiance, ils savent que la caméra va cerner
ces petits détails et en faire quelque chose de très fort. J'ai
beaucoup appris en les observant et en travaillant avec eux".
Comme par hasard, le jour prévu pour le braquage tombe en même
temps que la kermesse de leur association de quartier, et les trois
hommes se sont déjà engagés à y participer. De peur d'attirer les
soupçons en annulant tous en même temps, ils se débrouillent pour
se relayer. Même si Milton, l'organisateur de l'événement, ne se
serait probablement rendu compte de rien de toute façon…
C'est
Christopher Lloyd qui tient le rôle de Milton : il fait partie de
l'association des "Knights of Hudson", et c'est sans doute
la personne la moins bien placée pour organiser quoi que ce soit.
"Milton est un type très sympa, c'est un bon ami, à la fois
enthousiaste et naïf, mais il est arrivé à un âge où il est
incapable de se souvenir de quoi que ce soit", explique Zach
Braff. Milton est pétri de bonnes intentions, même s'il a souvent
la tête ailleurs. Mais bien qu'il soit parfois à côté de la
plaque, il reste profondément digne.
D'après Lloyd : "C'est un
vieux gentil. Milton perd souvent les pédales et fait des erreurs,
et il commence à devenir un peu dur de la feuille aussi. Mais il
éprouve toujours un grand plaisir et une grande fierté à organiser
les événements. C'est son truc et il fait en sorte que chacun
respecte les règles et le planning. Le rôle m'a beaucoup plu et
j'étais impatient à l'idée de relever le défi qu'il
représentait".
De Line ajoute : "Il était extrêmement
stimulant d'avoir quelqu'un d'aussi drôle et d'aussi singulier que
Christopher Lloyd. Il nous faisait mourir de rire. Zach le laissait
improviser et Christopher ne faisait que redoubler de trouvailles de
génie". Tandis que Willie, Joe et Albert se mettent au
travail, ils se disent que s'ils parvenaient à dérober plus que ce
qu'on leur doit, ils pourraient en faire bénéficier les enfants. En
outre, en se débrouillant bien, la kermesse elle-même pourrait leur
servir de couverture, et Milton – béni soit son esprit embrumé –
leur fournir le meilleur des alibis.
LE TOUR DE CHAUFFE
Mais avant de s'engager pour de vrai,
ils doivent s'assurer d'être capables de mener à bien leur mission.
Ils procèdent donc à une répétition afin de tester leurs forces
et leurs faiblesses, ce qui donne lieu à un épisode désastreux de
vol à l'étalage, l'une des scènes préférées de l'équipe. Comme
le raconte De Line : "Willie, Joe et Al vont au supermarché du
coin, en se disant qu'ils vont commencer mollo, en volant quelques
produits. Et il s'avère que ça n'est pas leur truc du tout ! Ils
s'y prennent comme des manches, ils font tomber des choses, ils
prennent de mauvaises décisions... Tout est dans le comique de
situation". "Le plus dur a été d'essayer de cacher le
rôti de porc dans mon pantalon, et puis aussi de courir partout dans
le parking avec des œufs dissimulés sous ma chemise", se
rappelle Morgan Freeman.
Tandis que Willie et Joe errent dans les
rayons du supermarché, en fourrant au hasard des articles sous leurs
vêtements, ils parviennent à ne pas rater une seule des caméras de
surveillance. Pendant ce temps-là, Albert, leur chauffeur attitré
qui s'ennuie ferme et meurt de chaud dans la voiture, abandonne son
poste, obligeant ses compères, chargés de leur larcin, à
improviser leur sortie.
Michael Caine raconte : "Joe pique le
caddie à moteur d'une vieille dame, et force Willie à s'asseoir
dans le panier pour échapper à l'agent de sécurité, avant de
prendre la route. C'est une scène classique de course-poursuite... à
vitesse réduite".
Keith, le responsable du magasin à l'air
blasé campé par Kenan Thompson, les regarde passer à l'action... à
défaut de trouver meilleure formulation. D'abord intrigué par la
scène qui se déroule sous ses yeux, Keith est finalement plutôt
amusé, même s'il doit malgré tout faire son travail. L'épisode
donne lieu à une séquence de confrontation hilarante qui fera
sûrement partie des plus emblématiques du film. Mais Keith est loin
de se douter que les trois compères n'ont pas l'intention de jeter
l'éponge.
"Morgan a passé quasiment toute la journée dans
son panier", se souvient Zach Braff. "Personne n'allait
s'isoler dans sa loge entre les prises. Michael s'est pas mal exercé
à la conduite acrobatique au volant de son engin, au milieu de la
circulation, avec un bus qui lui coupe la priorité. J'avais prévu
des doublures pour la plus grande partie de la scène, mais les
acteurs ont insisté pour faire presque tout eux-mêmes. Ils ont
vraiment joué le jeu". S'ils ont autant l'air de s'amuser,
c'est parce que c'était effectivement le cas.
Morgan Freeman et Michael Caine ont
partagé l'affiche à plusieurs reprises, notamment dans la trilogie
THE DARK KNIGHT. "Ils étaient déjà très complices quand Alan
les a rejoints, mais il s'est très bien intégré", relève
Zach Braff. "Ils improvisaient et se fendaient la poire, et
parfois je laissais tourner la caméra, parce que je savais que si je
n'arrêtais pas la scène ils allaient rester dans la peau de leur
personnage et continuer à jouer, et que ça allait donner un
résultat génial et hilarant. C'était vraiment super de voir ces
acteurs au meilleur de leur forme".
Ils n'ont d'ailleurs pas
hésité à associer le réalisateur dans leur dynamique. Morgan
Freeman raconte : "Ce qui nous motivait, à mon avis, c'était
qu'on pouvait faire marcher Zach. Il est malin, et il sait ce qu'il
veut, ce qui est super, mais en même temps il n'est pas inflexible
non plus. Du coup, parfois, on lui disait : 'Non, je veux pas faire
ça', juste pour voir sa réaction. Mais on se faisait toujours
prendre à notre propre jeu".
LE PROFESSIONNEL
L'équipe se retrouve à devoir
solliciter l'aide d'un professionnel. Heureusement, Joe connaît
l'homme de la situation. Il est certain que le bon à rien qui sert
de père à Brooklyn est le genre de délinquant camé qui doit être
en contact avec de vrais truands qu'il pourrait leur présenter sans
poser trop de questions. Murphy, joué par l'acteur et humoriste
britannique Peter Serafinowicz qui maîtrise à la perfection
l'accent Yankee, est à la tête d'un dispensaire de cannabis
médical, ce qui est sûrement son premier emploi digne de ce nom. Il
s'en sort plutôt bien, même si visiblement pas assez pour payer sa
pension alimentaire. Joe est la dernière personne qu'il souhaite
voir passer la porte de son établissement – à part peut-être un
flic – parce qu'il sait que sa visite est toujours synonyme de
leçon de morale. En réalité, Joe a deux raisons de contacter
Murphy. Certes, lui et ses amis ont besoin de quelqu'un qui les aide
à mettre au point un braquage, mais il espère aussi convaincre cet
adolescent attardé au bon fond de prendre enfin ses responsabilités.
Et si ça tournait au vinaigre et qu'il finissait en prison ? Qui
s'occuperait de Brooklyn ?
Le réalisateur a choisi Joey King, 16
ans, pour le rôle de Brooklyn, l'adolescente de 14 ans. "On a
pensé le rôle pour un garçon plus jeune, mais je me suis dit qu'il
serait intéressant d'explorer la relation d'un grand-père et d'une
ado dynamique qu'il n'arrive pas toujours à suivre, et donc Ted a
réécrit le rôle pour Joey", rapporte Zach Braff. "Je
l'ai rencontrée pour la première fois sur le tournage du MONDE
FANTASTIQUE D'OZ de Sam Raimi, et je me suis dit que cette gamine
avait quelque chose d'unique. Et puis, je lui ai offert un rôle dans
LE RÔLE DE MA VIE. C'est une actrice exceptionnelle".
"Joe et Brooklyn ont une relation
privilégiée", révèle Joey King. "On dirait plus des
meilleurs amis qu'un grand-père et sa petite-fille ; ils ont de
grandes conversations. C'est une relation profondément touchante. Il
est très fier qu'elle soit aussi intelligente, et il ne regarde que
vers l'avenir, tandis qu'elle fait ressortir sa joie de vivre et son
âme d'enfant. Et puis, ils se protègent mutuellement". Si Joe
est bien décidé à mettre la banque à genoux coûte que coûte, il
se préoccupe surtout de savoir en quoi sa décision va affecter
Brooklyn. Et c'est ce qui l'amène à contacter Murphy.
"Murphy
a tendance à se décrire comme un entrepreneur, mais en réalité
c'est surtout un loser", reconnaît Serafinowicz. "Il est
d'une inutilité absolue, c'est un adolescent attardé qui a refusé
de grandir et d'assumer sa responsabilité de père. Il ne paye
jamais sa pension alimentaire dans les temps, et il se sent coupable,
mais visiblement pas assez pour y changer quoi que ce soit. Du coup,
c'est un peu comme si cette gamine n'avait pas de père. Ce n'est pas
un mauvais bougre, mais il faut qu'il grandisse". "On
connaît Peter pour des rôles plus franchement comiques, et il a dû
jouer un peu plus en retenue afin de servir de faire-valoir à
Michael Caine, même si au final il n'en est pas moins drôle",
confie Zach Braff.
Serafinowicz raconte sa collaboration avec
l'une de ses idoles : "Michael Caine ne joue pas dans la même
catégorie. Non seulement c'est une légende, mais c'est aussi
quelqu'un d'adorable. Et pourtant, j'étais hyper stressé à l'idée
de le rencontrer. Heureusement, mon personnage est censé être mal à
l'aise en sa compagnie, parce qu'il passe son temps à le rabaisser,
et je me suis donc servi de ça". On ignore si Murphy peut
devenir l'homme que Joe attend de lui. Mais au moins tient-il son
engagement d'aider les trois hommes en leur présentant un personnage
trouble du nom de Jesus au casier judiciaire bien rempli et,
étonnamment, au logement rempli d'animaux qu'il a recueillis. En
échange d'une partie des bénéfices, il accepte de coacher nos
gangsters amateurs. Tout est alors passé en revue : timing,
repérage, fuite. C'est la première leçon qui sera probablement la
plus compliquée : maîtriser l'art du SMS.
John Ortiz, qui campe
le mystérieux Jesus, ajoute : "Ça n'est pas le truand typique.
C'est un type solitaire, qui a dû surmonter plusieurs obstacles au
quotidien dans un quartier défavorisé, et même s'il a l'air d'un
gros dur, il fait preuve de beaucoup d'empathie". Quel que
soit le montant de sa commission, ce sera toujours trop peu par
rapport à la somme de travail que cette mission exige...
LA FEMME
Alors même que les trois vieux amis
échafaudent leur plan, Albert et Annie (AnnMargret), caissière de
supermarché, entament une histoire d'amour inattendue. Des deux,
c'est sans doute Albert le plus surpris car il a depuis longtemps
renoncé à toute vie sentimentale. Joyeuse et insouciante, Annie
est sensible à l'artiste qui sommeille chez ce dernier et trouve
l'occasion de lui prouver qu'il a tort de s'être autant caparaçonné.
"Annie a un gros faible pour Al", rapporte Ann-Margret.
"Elle se souvient des moments où il jouait du saxophone. Avec
ses potes, il vient au supermarché presque tous les jours et achète
une pomme de terre, ou une brique de soupe, et puis, de fil en
aiguille, les événements s'enchaînent… sans qu'il sache comment
ils en sont arrivés là".
"Il fallait qu'Annie soit
belle, charmante et un peu dragueuse – et Ann-Margret réunit
toutes ces qualités", indique Zach Braff. "Elle est
magnifique, et très drôle, et ce qui est formidable, c'est qu'elle
a déjà tourné avec Alan et qu'ils sont amis. Du coup, leur
complicité a été immédiate. L'alchimie entre eux se retrouve
magnifiquement à l'écran".
Tout autre qu'Albert serait
métamorphosé par l'amour. Mais comme l'indique Arkin, "Al ne
change pas. Le fait qu'il reste égal à lui-même est l'un des
ressorts de la comédie. Toute relation nous fait évoluer mais en ce
qui concerne Al, je pense qu'à la limite il devient un peu plus
conciliant". "En tout cas, il est toujours aussi grognon",
rétorque Ann-Margret. "Tu le trouves grognon ?",
interroge Arkin, avant de reconnaître : "Il se retrouve du jour
au lendemain engagé dans une relation dont il ne voulait pas, et il
ne sait pas du tout comment il en est arrivé là. Mais c'est une
histoire qui semble marcher".
La connivence qui unit Arkin et
Ann-Margret est sans doute manifeste dans la séquence de la kermesse
où ils montent tous les deux sur une scène de karaoké. "On a
réussi un véritable exploit", avance De Line. "On a fait
chanter Ann-Margret et Alan Arkin en duo et c'était un vrai bonheur.
Je ne l'avais pas entendue chanter depuis des années et elle a
toujours une voix magnifique – et qui se doutait qu'Alan savait
chanter ? Il a une très belle voix. On a découvert qu'il avait été
chanteur professionnel, il y a très longtemps, au sein d'un groupe
de folk avant de renoncer à sa carrière musicale pour se consacrer
au métier d'acteur. Du coup, ils ont chanté dans les conditions du
direct et se sont bien marrés".
LA TENSION MONTE D'UN CRAN
Comme dans tout film de braquage qui
se respecte, un personnage tente de contrecarrer les plans de nos
cambrioleurs amateurs : il s'agit de Hamer, agent du FBI assez
content de lui, campé par Matt Dillon. "Il est parfaitement
crédible en agent du FBI, tout en étant un bon faire-valoir pour
nos trois protagonistes et en étant très drôle", affirme
Braff.
Chargé d'enquêter sur le premier braquage, dont Joe était
témoin, Hamer tente encore de comprendre l'enchaînement des
événements lorsque, à sa grande surprise, la même banque est
attaquée pour la deuxième fois ! "Hamer veut résoudre
l'affaire", note Dillon. "C'est le genre de type qui se
doit d'avoir toujours raison. Quand il fait la connaissance de Joe,
simple témoin du premier braquage qui ne s'est encore rendu coupable
d'aucun délit, Hamer a le sentiment que son interlocuteur est un
rien condescendant. En effet, il se permet de lui donner des conseils
professionnels et lui suggère de s'inspirer de la série NEW YORK
POLICE JUDICIAIRE.
Hamer trouve ses remarques amusantes, même si
elles sont à la limite d'être insultantes". Hamer n'est pas
idiot pour autant. C'est un bon enquêteur et il a l'intuition que
ces trois vieux grincheux mijotent quelque chose – sans savoir quoi
précisément. Mais il n'est pas du genre à renoncer facilement…
JUSTE EN FACE DE MANHATTAN
Le tournage s'est déroulé dans le
Queens et à Brooklyn. Pour Braff, lui-même originaire du New
Jersey, tourner à New York était essentiel. "Quand on tourne
dans ces décors naturels, une atmosphère particulière liée à la
population, aux couleurs et à l'architecture imprègne l'image",
signale le réalisateur. "C'était difficile. Il faisait très
chaud. Et les New-yorkais ne vous facilitent pas toujours la tâche,
surtout quand on occupe tout un trottoir, mais j'étais convaincu
qu'on ne pouvait pas tourner ailleurs".
Braff a fait équipe
avec le chef-opérateur Rodney Charters avec qui il avait travaillé
sur quelques pilotes de série. Le cinéaste salue le style du
directeur de la photo : "Il est très rapide, ce qui correspond
à ma méthode de travail, et il signe une lumière impeccable. Le
style est magnifique et les plans sont très bien éclairés. Rodney
sait vraiment mettre la ville en valeur". Les trois décors
majeurs du film sont la banque, le marché et la kermesse. Le
bâtiment de la Williamsburg Savings Bank, située sur Hanson Place,
est un site historique de Brooklyn dont l'horloge à son sommet
surplombe le quartier de Fort Greene et d'Atlantic Avenue. Reconverti pour
l'essentiel en immeuble d'habitation, il accueille de nombreux
événements, disposant toujours de son hall d'accueil Art Déco, de
son plafond en arc de cercle de 20 mètres de haut, de ses sols en
marbre, de ses vitraux et de ses mosaïques multicolores. La
production l'a choisi pour son volume et sa hauteur sous plafond : il
s'adapte en effet parfaitement au style de mise en scène de Braff et
Charters qui mobilisent plusieurs caméras, des grues et des Dolly
afin de susciter un sentiment de tension et d'amples mouvements
d'appareil.
Par ailleurs, la chef-décoratrice Anne Ross a réussi à
y trouver ce mélange de vieux et de neuf qui, selon elle, est très
répandu : "On est tous allés un jour dans une banque qui a été
imposante autrefois et qui a été aménagée en un espace aseptisé
en formica et équipé de mobilier de bureau de piètre qualité qui
ne s'accorde pas du tout au cadre environnant", dit-elle. Le
plus difficile pour la scène de vol à la tire consistait à
dénicher une supérette de quartier avec parking attenant : "La
plupart des supérettes de New York n'offrent pas ce service",
précise Anne Ross. Par chance, elle avait son idée : le supermarché
Key Foods sur Grand Street dans le quartier de Williamsburg à
Brooklyn, à deux pas de son ancien appartement. Le magasin
correspondait également à la surface et à l'ancienneté
recherchées : il a donc été rebaptisé Value Town, enseigne
résolument bas de gamme – et contraire à tout esprit bobo – où
Willie, Joe et Albert font leurs courses.
Anne Ross et la
décoratrice de plateau Sara Parks ont conçu ex nihilo la kermesse
Knights of Hudson (les Chevalier de l'Hudson, NdT) au Williamsburg
East River State Park, sans oublier sa grande roue, sa maison hantée,
son stand de karaoké, et son bassin où Joe plonge pour une bonne
cause. Mais si ces sites posaient de véritables problèmes
logistiques, Anne Ross a particulièrement apprécié les décors
qui, selon son expression, possédaient du "cachet et du
caractère", comme les intérieurs des maisons de Joe, Willie et
Al, construits sur les plateaux des Gold Coast Studios de Bethpage.
Par exemple, souligne-t-elle, "Joe possède sa maison depuis
très longtemps et y a vécu avec sa femme, si bien qu'on a imaginé
des pièces très encombrées car il habite sans doute là depuis le
milieu ou la fin des années 60. On y ajouté quelques touches
british, comme la moquette et le papier-peint, et on s'est dit que
Joe devait être fan de l'équipe de foot de Chelsea – comme l'est
d'ailleurs Michael Caine – et on a donc posé ici et là quelques
gadgets et accessoires estampillés Chelsea. En revanche, Willie et
Al n'ont pas toujours habité en face de chez Joe. Ils n'y vivent
probablement que depuis qu'ils sont à la retraite, ou après que la
femme d'Al soit décédée et qu'ils ne deviennent colocataires. Leur
maison est donc aménagée dans un style plus récent et plus sobre
sans bibelots personnels".
Pour autant, poursuit-elle, "on
retrouve le passé musical d'Al dans les affiches de jazz qu'il a
collées aux murs, tandis que la chambre de Willie est ornée de
nombreuses photos de famille et de voyages dans l'espace – car il
s'agit là, encore une fois, d'une authentique passion de Morgan".
Il était également essentiel que les personnages habitent un
quartier d'où ils aperçoivent, au loin, un tout autre univers :
"Nos trois protagonistes vivent à Brooklyn et on sent bien
qu'il s'agit d'un quartier populaire", analyse De Line. "Et
pourtant, de l'autre côté du fleuve, on aperçoit la crête
scintillante des gratte-ciels de Manhattan et Wall Street, où
gravitent de grandes fortunes".
Anne Ross, qui a recherché des
coins peu connus de Brooklyn et du Queens, était convaincue que
l'intrigue devait se dérouler dans des quartiers excentrés. "Le
fait que beaucoup de gens ne puissent plus vivre à Manhattan n'est
pas une découverte", dit-elle. Mais elle remarque : "Brooklyn
et le Queens sont en train de s'embourgeoiser également. On y trouve
pas mal de gratte-ciels en verre jouxtant de petites maisons, comme
si les classes populaires étaient envahies". Les extérieurs
des maisons ont été repérés à Long Island City, dans une rue
calme bordée de modestes propriétés de plain-pied et donnant sur
le RFK/Triborough Bridge.
La production a déniché à Astoria, dans
le Queens, plusieurs sites comme le Ditmars Park où les trois
protagonistes jouent à la pétanque, et la PS 122 Mamie Fay School
qui sert de cadre au lycée Junior High de Brooklyn. L'équipe a
également tourné dans le Queens au College Point, où le VFW Post
885 campe le QG des Knights of Hudson, à Richmond Hill, où
Bangert's Flowers a été aménagé en dispensaire de cannabis de
Murphy, et à Maspeth où le célèbre Goodfellas Diner datant des
années 60 est devenu Nat's où nos trois acolytes se retrouvent pour
boire un café et – les bons jours – manger une part de gâteau.
L'appartement d'Annie a été déniché à East Williamsburg et le
Brooklyn Army Terminal de Sunset Park a servi de cadre à une scène
à l'extérieur du Semtech Steel, inventé pour les besoins du film.
Le chef-costumier Gary Jones a étoffé ses recherches en se rendant
dans le quartier et en prenant des photos des passants à la volée.
En partant du principe que les trois vieux amis ont peu de moyens, il
a rappelé les origines anglaises de Joe à travers sa casquette, son
blazer et son gilet, tandis que Willie porte des pulls et des
pantalons plus sport et qu'Al, en bon anticonformiste, se balade en
shorts la plupart du temps.
Jones, qui avait déjà travaillé avec
Ann-Margret, a trouvé chez la comédienne une précieuse
collaboratrice pour imaginer le style d'Annie : "C'est une femme
d'un certain âge, mais incontestablement quelqu'un d'enjoué et de
sexy", dit-il. "On voulait que cet état d'esprit se
retrouve dans ses vêtements de façon très réaliste". Quand
elle ne porte pas sa blouse vert émeraude des magasins Value Town,
Annie privilégie des tenues vaporeuses aux teintes vives. Tout en
prétendant qu'il n'est en rien affecté par ses sentiments, Albert
change légèrement de style après être tombé amoureux de sa
belle.
"Il commence à porter des tenues plus stylées aux
couleurs plus claires et plus chaudes, et on voit bien qu'il n'est
plus dans le même état d'esprit", indique Jones. "Au
départ, il est maussade et il porte des shorts sombres très
simples, sans le moindre effort esthétique. Il se met à changer
quand il enfile un costume – assez stylé – pour le braquage et
qu'il porte un peu de mohair, comme un vestige de sa gloire passée.
Albert joue de nouveau du saxophone, ce qui fait ressortir un autre
aspect de sa personnalité. On se met à croire qu'il est peut-être
sur le point d'aller de l'avant et de changer de vie".
À cet
égard, Albert souligne la transformation des trois camarades. "On
a réuni des comédiens extraordinaires et l'intrigue est à la fois
délirante, crédible et émouvante", reprend De Line. "Elle
met en jeu des relations humaines formidables, des liens familiaux,
une histoire d'amour et un braquage complexe échafaudé et mis en
œuvre à la lettre par nos trois gaillards. Je pense que le public
va apprécier. On parle de gens ordinaires face au système, et plus
encore, de types qui se disaient sans doute 'On est foutus, et nos
vies sont finies', mais tout à coup, ils reprennent le pouvoir. Ils
retrouvent confiance en eux et se sentent plus considérés".
Zach Braff conclut : "Quand je pense aux films que j'aime, ils
ont tous en commun de mêler l'émotion à l'humour. Ce qui me plaît,
c'est de pouvoir rire à un moment donné, et puis de me sentir ému
l'instant d'après, et j'espère que le spectateur ressentira ça
avec BRAQUAGE À L'ANCIENNE. C'est une comédie policière
interprétée par trois légendes vivantes – autrement dit, c'est
le genre de film qu'on peut voir en famille car il a de quoi séduire
les publics de tous les âges".
#BraquageALancienne
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