samedi 21 avril 2018

DÉPENDANCES

DÉPENDANCES
de Charif Ghattas
mise en scène de Charif Ghattas
avec Francis Lombrail et ‎Thibault de Montalembert

Du 19 au 29 avril 2018 au Studio Hébertot


A ne pas manquer au Studio Hébertot du 19 au 29 avril, pour dix représentations exceptionnelles : Dépendances, une pièce de Charif Ghattas qui réunit deux comédiens de choc :
– Francis Lombrail, qui vient de recevoir, avec l’équipe de 12 Hommes en Colère, le Globe de Cristal 2018 de la meilleure pièce de théâtre.
– Thibault de Montalembert, connu notamment pour son rôle dans la série Dix pour cent, Globe de Cristal 2018 de la meilleure série télévisée.

C’est un jour particulier. Comme prévu, Tobias, Henri et Carl ont rendez-vous à 14h. Il est 14h10 : Carl n’est toujours pas arrivé. C’est un jour particulier…

Pour régler une affaire de succession, Henri et Tobias ont rendez-vous dans l’appartement familial. Presque deux ans sans s’être vus – on comprend vite pourquoi - tant les deux frères semblent comme des pôles opposés. Pudique, en apparence affranchi de la structure familiale, Henri y va à reculons, tandis que Tobias, animal écorché vif, resté vissé à l’enfance, peine à contenir sa tempête intérieure. Il peste, fulmine, s’emporte contre Carl, le troisième frère qu’ils attendent et qui est en retard. Comme à chaque fois. Comme toujours. Ce retard anodin fait monter la tension. À moins que ce ne soit Carl lui-même le véritable problème. Peu à peu, la situation déraille. Ramenés de force à la lisière d’une névrose familiale, les deux hommes vacillent. Le bon sens s’altère, les rapports se brouillent, faisant resurgir les failles d’un terrible secret de famille, jusqu’à la révélation finale.
« La langue fonctionne ici comme un piège névrotique. La langue ranime peu à peu le corps de l’enfance oubliée et ramène à la vie un amour fraternel épuisé. Le verbe sec et vibrant qui rythme le texte met à jour la tendresse et la drôlerie du rapport des frères, avant de s’effacer dans les silences pour revenir dans l’arène, revigoré, prêt à redessiner un monde englouti. Ici, l’écriture et la dramaturgie organiques créent un théâtre physique, présent, contemporain. » Charif Ghattas
Note d’intention de l’auteur Charif Ghattas :

"Les personnages de ces pièces sont en perpétuelle tentative avortée de dire leur amour, et en perpétuel échec et repli dans des zones de contrôle de soi par le rire, le masochisme, la boulimie, l’aquoibonisme ; ces territoires où la langue se fait moins évidente, et la prise de parole moins sûre.

Comme dans une arène où ce qu’il y a de plus anodin ou de plus dramatique entre frères ou entre sœurs coexiste ; ils se jaugent, se rapprochent, s’entrechoquent et s’entremêlent dans une joute répétée, jusqu’à l’épuisement."

Ce que j'en ai pensé : DÉPENDANCES est une pièce de théâtre d'une rare intensité.

Le formidable duo d'acteurs, Francis Lombrail, qui interprète Tobias, et Thibault de Montalembert, qui interprète Henry, nous font rentrer avec force et efficacité dans l'intimité d'une relation compliquée entre frères. Immédiatement, ils nous attirent dans ce face-à-face tendu dont le nœud se démêle au fur et à mesure des paroles échangées. Il faut rester attentif et suivre les échanges de dialogues avec attention afin de ne pas rater les pistes qui le jalonnent. Le texte de Charif Ghattas est fort bien écrit. Les non-dits qu'il multiplie et les silences qui l'entrecoupent le font vibrer encore plus fort. La mise en scène utilise adroitement les placements pour mettre en valeur l'opposition des deux frères ainsi que leur rapprochement. Les spectateurs assistent à un duel verbal entre deux protagonistes présents physiquement qui se battent au sujet d'un personnage que seuls les mots rendent présent sur scène.

DÉPENDANCES prend les spectateurs par surprise dans sa façon de nous propulser dans l'univers de ces frères aux caractères opposés qui ont chacun leurs fêlures et leur façon d'exprimer la souffrance. Je vous conseille de vite aller découvrir ce drame touchant qui se joue jusqu'au 29 avril 2018 au sein du Studio Hébertot.

Informations pratiques

Durée : 1h10

DU 19 AU 29 AVRIL 2018
Du mardi au samedi à 19h
Le dimanche à 17h


Studio Hébertot

 
#Theatre #Dependances

vendredi 20 avril 2018

DEADPOOL 2



La bande annonce finale de DEADPOOL 2 envoie du lourd côté humour et côté action. Cette bande de trublions va bien nous faire rigoler !

Bande Annonce (VOSTFR) | Redband


À PARTIR DU 25 AVRIL 
RÉSERVEZ VOS PLACES SUR DEADPOOL2.FR


UN FILM DE DAVID LEITCH
AVEC RYAN REYNOLDS, JOSH BROLIN, MORENA BACCARIN, JULIAN DENNISON, 
ZAZIE BEETZ,  T.J. MILLER, BRIANNA HILDERBRAND, JACK KESY



L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque !

Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.

 
#Deadpool2

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jeudi 19 avril 2018

AVENGERS : INFINITY WAR


Au cinéma le 25 avril 2018

Plus que quelques jours avant la sortie de cet opus très attendu de la saga MARVEL. En attendant, je vous partage une vidéo mignonne sur l'ambiance du tournage et une flopée d'affiches sur les personnages que nous allons retrouver à l'écran.

Reportage : La famille Marvel (VOSTFR)


Les affiches des personnages























L'histoire

AVENGERS : INFINITY WAR met en scène le plus grand duel de tous les temps, dans une aventure épique à la confluence des différents univers Marvel. Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.

Scénarisé par Christopher Markus et Stephen McFeely, ce film d’Anthony et Joe Russo est produit by Kevin Feige. Louis D’Esposito, Victoria Alonso, Michael Grillo et Stan Lee en sont les producteur délégués. Il sortira aux États-Unis le 27 avril et en France le 25 avril 2018.

Bande annonce (VOSTFR)


 
#Avengers #InfinityWar

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mercredi 18 avril 2018

JURASSIC WORLD: FALLEN KINGDOM


Au cinéma le 6 juin 2018

Alors que JURASSIC WORLD L'EXPOSITION se visite actuellement à la Cité du Cinéma à Saint-Denis (mon avis sur l'expo est ici), des informations sur le nouvel opus cinématographique de la saga continue de nous arriver. La dernière en date : cette affiche du film pour la France où l'on découvre que le T-Rex n'a pas fini de faire des siennes.


Un film réalisé par J.A. Bayona
Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, BD Wong, James Cromwell, Ted Levine, Justice Smith, Geraldine Chaplin, Daniella Pineda, Toby Jones, Rafe Spall et Jeff Goldblum


Bande annonce (VOSTFR)


  
#JurassicWorld #FallenKingdom

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mardi 17 avril 2018

BLACK PANTHER EN VIDEO


En achat digital le 14 juin 2018
Puis en 4K Ultra HD, Blu-Ray 3D, Blu-Ray, DVD
& VOD le 22 juin 2018

L'introduction de ce personnage au statut royal a été réussie par Ryan Coogler, son réalisateur. Vous allez pouvoir profiter du plaisir de voir et revoir BLACK PANTHER dans votre salon puisque le film sort en juin en vidéo. Pour rappel, mon avis sur ce long-métrage est ici.


Avec plus de 3,5 millions de spectateurs au box-office français et plus de 1,3 milliard de dollars de recettes à l’échelon mondial, BLACK PANTHER est devenu en quelques semaines un véritable phénomène, au point même de détrôner TITANIC de la troisième place du box-office américain. Visuellement spectaculaire, doté d’effets spéciaux ébouriffants et de scènes d’action vertigineuses, BLACK PANTHER a eu partout un incroyable retentissement tant le rôle prépondérant qu’il accorde aux femmes et à la famille, mais aussi aux valeurs de loyauté et d’engagement qui font un bon souverain ont profondément marqué et inspiré le public des salles obscures, qui a réservé au film un véritable triomphe.

Avec ses personnages marquants interprétés par un casting cinq étoiles composé de Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Danai Gurira, Martin Freeman, Daniel Kaluuya, Letitia Wright, Winston Duke, sans oublier Angela Bassett, Forest Whitaker et Andy Sirkis, BLACK PANTHER présente une vision contemporaine de ce classique des comics Marvel qui, dès sa création, s’était lui aussi révélé un phénomène pour son époque…

BLACK PANTHER est la troisième sortie vidéo des studios au format 4K Ultra HD. Elle propose aux spectateurs une expérience ultime en termes de qualité HDR et de son immersif Dolby Atmos (sur la piste anglaise). Le film offre ainsi une incomparable définition d’image (une résolution HD quatre fois plus nette), avec des couleurs beaucoup plus éclatantes, une luminosité plus étincelante et des noirs encore plus intenses.

Une véritable claque visuelle et sonore pour une expérience de l’univers intergalactique Marvel encore plus inoubliable !

ENCORE PLUS DE BONUS LORS DE L’ACHAT DIGITAL !

Au-delà des bonus Blu-ray qu’elle reprendra dans leur intégralité, la version digitale s’enrichit d’un bonus exclusif qui, comme un clin d’œil publicitaire, présente de façon décalée une campagne publicitaire en faveur du Wakanda, ceci avant et après les événements relatés dans BLACK PANTHER.

#BlackPanther

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lundi 16 avril 2018

GAME NIGHT


Comédie/Policier/Action/Un film drôle, adroitement réalisé, bien écrit et avec de supers acteurs

Réalisé par Jonathan Goldstein et John Francis Daley
Avec Jason Bateman, Rachel McAdams, Kyle Chandler, Sharon Horgan, Billy Magnussen, Lamorne Morris, Kylie Bunbury, Jesse Plemons, Michael C. Hall, Danny Huston...

Long-métrage Américain
Durée : 01h40mn
Année de production : 2018
Distributeur : Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans américains : 23 février 2018
Date de sortie sur nos écrans : 18 avril 2018 


Résumé : Pour pimenter leur vie de couple, Max et Annie animent un jeu une nuit par semaine. Cette fois ils comptent sur Brooks, le frère charismatique de Max, pour organiser une super soirée à thème autour du polar, avec vrais faux malfrats et agents fédéraux ! Brooks a même prévu de se faire enlever…. sauf qu'il reste introuvable. En tentant de résoudre l'énigme, nos joueurs invétérés commencent à comprendre qu'ils se sont peut-être trompés sur toute la ligne. De fausse piste en rebondissement, ils n'ont plus aucun point de repère et ne savent plus s'il s'agit encore d'un jeu… ou pas. Cette nuit risque bien d'être la plus délirante – et la plus dangereuse – de toute leur carrière de joueurs…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséGAME NIGHT est une comédie acidulée qui joue sur les situations décalées. Elle est réussie, car elle nous fait rire. Les réalisateurs Jonathan Goldstein et John Francis Daley trouvent cet équilibre délicat de l'humour qui fait mouche sans tomber dans le lourd ou le vulgaire. Ils sont aussi à l'aise pour mettre en scène une ambiance banlieusarde tranquille qu'une atmosphère angoissante. Là où ils sont très bons, c'est qu'ils jonglent avec l'une ou l'autre avec dextérité tout en maintenant un ensemble cohérent dans leur ligne narratrice. Ainsi, ils font rimer rire et intensité en harmonie. Leur mise en scène est toujours en accord avec le type d'action qu'ils veulent souligner. 

Le scénario de Mark Perez est assez malin puisqu'il sait ménager des surprises, même pour des spectateurs habitués à ce genre de comédie. De plus, il fait beaucoup de clins d'œil au cinéma, car il y a pas mal de références dans les dialogues. D'ailleurs mieux voir le film en version originale pour bien profiter de la dynamique de ces derniers, puisqu'ils sont pas mal travaillés.

Les acteurs forment un groupe qui fonctionne à merveille dans sa complicité et ses associations de personnalité. 


Le duo Jason Bateman et Rachel McAdams qui interprètent Max et Annie est harmonieux et diablement efficace pour nous entraîner dans cette aventure. 



Kyle Chandler est super dans le rôle de Brooks, le grand frère qui repousse toujours les limites. 



Jesse Plemons est juste excellent dans le rôle de Gary, un policier aussi bizarre que délicieusement inquiétant. 


GAME NIGHT est une comédie qui mélange les styles intelligemment et efficacement. Elle atteint son but : nous amuser et nous divertir. Je vous la conseille absolument pour un moment de détente vraiment sympathique. 

Note : il y a une scène post générique, il faut donc rester jusqu'à la fin du générique quand le film se termine.

Copyright Photos @ 2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

LA MISE EN PLACE
"Ce soir, notre soirée-jeu va monter en puissance. Vous ne saurez pas si vous êtes dans la fiction ou dans la réalité"

Max et sa femme Annie, ainsi que leurs quatre amis, se préparent pour une murder party organisée par Brooks, le frère de Max. Lui qui cherche toujours à faire mieux que son petit frère, Brooks a promis au groupe de joueurs invétérés une soirée dont ils se souviendront, bien loin de leurs traditionnels quiz de culture générale et autres parties de Pictionary et de mime. Du coup, lorsque, quelques minutes plus tard, des hommes armés font irruption dans le salon et le ligotent avant de le kidnapper, ses invités sont drôlement impressionnés par le réalisme de la scène, le regard terrifié de Brooks, et l’air menaçant des assaillants. Ils ont presque du mal à croire qu'il s'agit d’une mise en scène.
Peut-être parce que ça n’en était pas une…

GAME NIGHT est une comédie incisive et imprévisible au rythme effréné et à l’approche novatrice : tourné comme un thriller d’action du premier coup de poing à la révélation finale, le film va faire rire les spectateurs du début à la fin… mais aussi les tenir en haleine. Les films que l’on préfère mélangent différents genres et font passer les spectateurs du rire à la surprise dans une même scène, raconte Jonathan Goldstein, qui a réalisé GAME NIGHT en tandem avec son collaborateur de toujours John Francis Daley.

Pour qu’une comédie fonctionne, il faut aller à l’encontre des attentes des spectateurs, ajoute-t-il. Et c’est pareil pour un bon thriller. On voulait les mener vers une fausse piste, en leur laissant penser qu’ils avaient tout compris, avant de les prendre complètement de court.

Il faut dire que le rire est d'autant plus satisfaisant qu'il est motivé par une certaine angoisse. C’est la raison pour laquelle, d’après John Francis Daley : Il était important de garder la tension à un très haut niveau. Il fallait qu'on ait des moments qui frappent le spectateur de stupeur, ce qui nous permettait d’adopter une approche un peu plus artistique en termes de photo et de décors, de rythme, de casting et même de musique.

C’est un vrai film de divertissement, indique Jason Bateman, qui incarne Max mais est aussi l’un des producteurs du film. Il y a beaucoup d’action et de rebondissem inquiétants, et bien sûr de l’humour du début à la fin, ce qui est vraiment sympa. Il y a même un soupçon d’intrigue amoureuse.

Évoquant ces traditionnelles soirées qui commencent bien et finissent par déraper, Jason Bateman reconnaît : J’ai vécu plus d’une soirée qui part complètement en vrille. Et je pense qu’on a tous l’habitude des fêtes entre amis passées à jouer à des jeux de société. Mais c’est surtout les proportions inattendues que ça prend, quand ils finissent par sortir de la maison et poursuivre le jeu dans la rue, qui fait qu’on atteint une tout autre dimension.

James Garavente, qui a produit plusieurs films aux côtés de Jason Bateman, se souvient de leur réaction lorsqu’on leur a présenté le projet pour la première fois : Le postulat de départ nous a beaucoup plu, il a vraiment attiré notre attention. On savait que le scénario était drôle, mais on s’est dit qu’il fallait aussi une dimension plus grave, et que ça ne soit pas qu’une comédie ; il fallait donc déterminer comment bien équilibrer les deux. Ce que John Francis Daley et Jonathan Goldstein ont fait, c’est qu’ils sont allés un peu plus loin dans le thriller, dans les mouvements de caméra qui accentuent cette impression de vitesse et de danger. Un vrai coup de génie.

Les producteurs John Davis et John Fox se sont avérés tout aussi inspirés. Il y a une vraie ligne directrice et un contenu sous-jacent, sur un sujet intéressant, estime John Davis. Les relations entre les protagonistes sont pleines d’émotion. Mais ce qui m’a le plus convaincu dans le scénario, c’est la place accordée au comique burlesque, et le grand nombre d’éléments avec lesquels il faut jongler en même temps. À mesure qu’on avance dans le film, tout prend des dimensions insensées et on ne sait plus bien par où commencer. John et Jonathan on fait un travail formidable pour faire monter la tension et assurer le dynamisme du film. C’est remarquable.

Alors que chaque énigme résolue en révèle une nouvelle et que les personnages avancent sur des sables mouvants, Max, Annie et leurs amis se retrouvent pris dans les rouages d’une soirée proprement hallucinante : ils connaîtront impasses et duperies, bagarres et fusillades, poursuites et chasses à l’homme – sans jamais savoir si les dangers auxquels ils font face sont réels ou fictifs… ou peut-être même les deux à la fois.

Les acteurs, extrêmement talentueux, parviennent à donner de la fluidité à l’ensemble et assurent l’efficacité des gags. Rachel McAdams donne la réplique à Jason Bateman : elle campe Annie, la femme de Max, excellente partenaire de jeux absolument adorable, sauf quand il s’agit de se défendre. C’est Kyle Chandler qui incarne le mystérieux Brooks. Parmi les autres joueurs, on retrouve Billy Magnussen et Sharon Horgan, dans les rôles de Ryan et de son amie et cible potentielle Sarah. Lamorne Morris et Kylie Bunbury interprètent les rôles de Kevin et Michelle, en couple depuis le collège, et dont le lien fusionnel commence à montrer ses premiers signes de faiblesse. Jesse Plemons campe Gary, l’étrange et solitaire voisin qui ne demande qu’à faire partie du groupe, tandis que Danny Huston et Michael C. Hall jouent les gros bras inquiétants qu’on soupçonne de faire partie de la pègre et qui poursuivent leurs propres objectifs. 

Les réalisateurs ont réussi avec brio à réunir des acteurs aux styles variés mais qui partagent le même sens de l’humour, remarque Jason Bateman. Je crois qu’on a tous bénéficié de ce très bon casting. Tout a fonctionné à merveille. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce projet, c’était l’idée d’une comédie de si grande envergure, parce que c’est toujours très sympa, et il est très facile de s’entendre avec un groupe d’acteurs aussi doués et généreux.

Une fois que l’on a fait la connaissance des trois couples au départ, ils suivent chacun un parcours différent après l’enlèvement mystérieux de Brooks et l’on s'attache alors à leurs trajectoires parallèles qui se croisent parfois. John Francis Daley raconte : On voulait saisir toute l'exaltation que suscite une murder party. Tous les couples sont extrêmement compétitifs, et la meilleure façon de le montrer est de les séparer et de révéler leurs tactiques respectives. C'est ce qui nous permet de nous concentrer sur leur dynamique de couple mais aussi sur leurs histoires personnelles.

Ce dispositif accroît le potentiel comique du genre policier et des difficultés de communication, car certaines pièces du puzzle sont découvertes séparément, mais pas forcément partagées avec les autres. C’est assez logique, note le scénariste Mark Perez. Plus on a de personnalités amusantes qui sillonnent la ville, plus il y a de chances qu’ils aient des ennuis, qu’ils rencontrent des obstacles ou que des malentendus s’installent. Tout le monde aime soutenir une équipe. Plus il y a de joueurs sur le terrain, plus le film va emprunter de directions inattendues et captivantes. Dans ce cas précis, on a un groupe d’amis tellement soudés qu’ils sont prêts à risquer leur vie pour leurs partenaires de jeu.

Pour autant, toute cette pagaille repose sur des bases solides. Car l'essentiel GAME NIGHT repose sur les relations intimes entre les personnages qui évoluent tout au long du film. Ils découvrent tous leurs forces et leurs faiblesses, leurs peurs, et leurs motivations, en version accélérée. 

Il était important à nos yeux que les spectateurs puissent s’intéresser à chacun des couples, et comme dans tout bon thriller aux rebondissements et révélations inattendues, il était essentiel qu’on révèle quelque chose sur chacun des protagonistes à un moment donné, explique John Francis Daley. À chaque fois, il s'agit au fond, pour chacun d'entre eux, de gagner en maturité, et la meilleure façon de le faire, c’est dans une situation extrême où il est question de vie ou de mort.

Il est bien question de vie ou de mort. En effet, si Brooks est réellement en danger, et que Max et ses amis ne parviennent pas à comprendre ce qui se passe à temps pour le sauver, c’est un jeu qu’il ne peut pas se permettre de perdre.

LES JOUEURS
"À un moment donné, quelqu’un dans cette pièce se fera enlever et les autres devront le retrouver. Celui qui retrouve la victime gagne le premier prix de la soirée jeu"

Max est un as des soirées jeu. À vous de choisir le jeu, de démarrer le chrono, et vous le verrez en pleine action. C’est ce qui a immédiatement séduit Annie lors de la soirée où le destin les a fait se rencontrer : les deux joueurs acharnés ont uni leurs forces pour triompher, lors d'un quizz, de nombreux concurrents qui ne connaissaient pas la signification du mot impitoyable. Maintenant qu’ils sont mariés, ils organisent régulièrement ce genre de soirées avec leurs amis amateurs de jeux où ils battent tous les records et s’amusent comme des petits fous.

Au-delà du divertissement, le jeu est surtout le ciment qui les unit.
Évoquant leur relation, Rachel McAdams suggère :"C’était le coup de foudre au premier regard ; Jason Bateman rétorque alors : Plutôt à la première bonne réponse."

C’est vrai, concède l’actrice. Le coup de foudre à la première bonne réponse. C’est la nature compétitive de leur partenaire qui les a séduits. Ça, mais aussi le fait qu’ils finissent les phrases de l’autre et qu’ils s’amusent bien, tout simplement. Il ne leur a pas fallu beaucoup de temps pour se rendre compte qu’il fallait qu’ils fassent équipe.

Les deux acteurs, qui avaient déjà brièvement partagé l'affiche en 2009 dans le thriller JEUX DE POUVOIR, étaient ravis de pouvoir à nouveau collaborer dans le cadre plus détendu d’une comédie. Les fans de Rachel McAdams ne l’ont d’ailleurs pas vue dans un film de ce genre depuis son succès retentissant dans SERIAL NOCEURS.

Jonathan Goldstein révèle qu’ils n’ont eu que deux jours de répétition pour nouer cette relation fusionnelle d’un couple marié depuis dix ans. Mais ils ont vite trouvé cette dynamique joyeuse et authentique. Max et Annie ne pensent qu’à gagner, ce qui pourrait les rendre agaçants, mais les deux acteurs font preuve de tant de charme et de chaleur humaine qu’ils deviennent attachants. L’alchimie entre eux saute aux yeux.

On a eu beaucoup d’occasions d’enrichir mutuellement notre jeu, et ce qui m’a particulièrement plu, c'étaient les gags burlesques, rapporte Rachel McAdams. Il y a des scènes vraiment géniales qui m’ont fait mourir de rire lorsque j’ai lu le scénario pour la première fois, et qui se sont avérées encore plus tordantes en vrai. On ne s’en lasse pas.

Du coup, si Max et Annie forment une si bonne équipe, se correspondent parfaitement, et sont amoureux et sur la même longueur d’ondes, que pourraient-ils vouloir de plus ? Réponse : un bébé. Car ce que suggère le film, c'est que Max et Annie sont à un tournant de leur vie de couple : tout le monde sait qu’ils essayent d’avoir un enfant, mais chacun de son côté se demande s’il est vraiment prêt pour un bouleversement d'une telle ampleur. Au début de l’histoire, on les voit rendre visite à un médecin spécialiste de la fertilité qui donne à Max des conseils le mettant mal à l'aise.

Aussi étrange que cela puisse paraître – surtout aux yeux de Max –, Annie et le médecin soupçonnent que leur difficulté à procréer pourrait être liée non pas à la paresse des spermatozoïdes de Max… mais à son frère.

Comme son frère est plus âgé, plus cool, plus brillant, et encore plus compétitif, Max a toujours considéré Brooks comme son rival numéro un. L’homme à abattre. Celui qui a toujours une longueur d’avance. Et qu’importe si Max, désormais adulte, est marié, a un boulot, une maison et une vie dont il peut être fier : quand les deux frères se retrouvent, c’est comme s'ils n'avaient jamais été adolescents. Comme deux enfants qui jouent à la bataille navale, ils passent leur temps à essayer de couler les bateaux de l’autre.

“Les frères ont toujours un incroyable esprit de compétition”, reconnaît Kyle Chandler, qui a lui-même deux frères. “En plus, Max et Brooks sont vraiment deux personnalités très différentes. Brooks est très sociable, très ouvert, il prend des risques sans vraiment se soucier de ce qui arrivera par la suite. À l'inverse, Max est beaucoup plus rigoureux et conservateur. Il a des idées très arrêtées sur tout, et si les choses ne se passent pas comme il le souhaiterait, il devient très vite irritable”.

En tant qu’entrepreneur, Brooks passe le plus clair de son temps à l’étranger, où il mène grand train. À peine de retour dans sa ville natale, il loue une magnifique propriété dans un quartier très chic de la ville, ce qui, du point de vue de Max, n’est autre qu’une façon de lui faire de l’ombre et de lui voler ses amis, comme son frère sait si bien le faire avec son côté excessif. Pour Annie, le stress qu'éprouve Max lui est nocif, puisqu’il affecte négativement ses chances de devenir père. Elle est convaincue que le seul moyen de régler ce problème est de mettre fin à cette rivalité fraternelle une bonne fois pour toutes, en battant Brooks sur son propre terrain et en gagnant à tous les jeux qu’il propose.

Daley et Goldstein étaient tous les deux fans de Chandler, dans tous ses rôles, et l’ont choisi pour camper Brooks parce que “celui-ci devait non seulement être beau et charismatique, mais également irrésistible. On voulait que les spectateurs se demandent si les complexes de Max vis-à-vis de son grand frère n’étaient pas le fruit de son imagination, et on a pu susciter cette impression grâce au jeu de Kyle. Et comme il a joué dans très peu de comédies, c'est l'occasion pour le public de découvrir qu’il peut aussi être très drôle”, explique Goldstein.

Parmi les habitués de ces soirées jeux, on découvre également Ryan, un vieil ami de Max et Annie, toujours accompagné de sa dernière conquête en date. Il s’agit rarement de la même fille d’une fois sur l’autre, mais ce n’est pas facile pour les habitués de ne pas perdre le fil, parce qu’elles se suivent et se ressemblent toutes : jeunes, sexy, mannequins Instagram, qui n’ont jamais entendu parler du Cluedo… ou de quoi que ce soit d’autre.

Évidemment, “il perd systématiquement chaque partie. À chaque fois. Mais il s’en fiche, du moment qu’il chope après”, déclare Billy Magnussen, qui interprète Ryan.

Mais cette fois-ci, il adopte une autre stratégie. Pour cette fameuse soirée jeu, Brooks a décidé que le vainqueur gagnerait une Chevrolet Corvette Stingray rouge, et cette perspective suffit à motiver Ryan. Pour multiplier ses chances, il choisit une partenaire plutôt atypique : il s'agit de Sarah, cadre dans la même entreprise que lui, et anglaise – ce qui ne gâche rien aux yeux de Ryan, qui a tendance à penser que c'est un signe de QI élevé. Elle est intelligente, agréable, et prête à frotter sa vivacité aux autres.

“Elle est brillante, et Ryan est persuadé qu’il va gagner cette fois parce qu’il a choisi la partenaire idéale”, explique Magnussen.

Ignorant tout de ces stratagèmes, Sarah prend l’invitation de Ryan au pied de la lettre, même si “elle n’est pas vraiment sûre qu’il s’agit d’un rencard”, explique Sharon Horgan, qui interprète Sarah dans le film. “Elle n’est même pas sûre de vouloir un rencard avec lui. En fait, on ne sait pas très bien ce qu’elle pense de lui au début de l’histoire, mais à mesure que l'intrigue avance, elle se rend compte qu’il n’est…”

“Pas mal du tout ?”, suggère Magnussen.

“Pas le plus malin du groupe”, rétorque Sharon Horgan. “Il est courageux et assez tête brûlée, ce qui est plutôt pratique quand la situation commence à devenir risquée, mais il est vraiment très vite distrait. Plus ils passent de temps ensemble, plus ils sont à l’aise l’un avec l’autre, ce qui donne lieu à des moments très drôles, puisqu’il lui tape sur les nerfs et qu’elle n’a aucun mal à lui dire de la fermer”.

“Allez, c’est quand même une très belle histoire de non-amour qui se développe”, insiste Magnussen, démontrant par là même que leurs visions conflictuelles de l’histoire ont fini par devenir un ressort comique essentiel du film.

Un autre ressort comique du film se concentre cette fois sur le conflit qui anime un couple très différent : Kevin et Michelle, interprétés par Lamorne Morris et Kylie Bunbury. “Ils sont ensemble depuis le collège. Ils sont comme deux meilleurs amis, qui se connaissent par cœur et partagent beaucoup de choses, notamment leur sens de l’humour. Leur complicité ne s’obtient qu’après une longue période et avec beaucoup de confiance”, explique Kylie Bunbury.

Autrement dit, ils sont l’illustration vivante de ce couple parfait, en lune de miel perpétuelle, et qui passe leur temps à se tenir la main… ce qui leur garantit bon nombre de regards agacés, y compris de la part de leurs meilleurs amis.

“Kevin et Michelle sont ensemble depuis si longtemps qu’ils pensaient tout connaître l’un de l’autre”, explique Daley. Mais cette histoire d'amour et ce bonheur conjugal deviennent toxiques chez Brooks, lors de la première manche du célèbre jeu à boire “Je n’ai jamais”. La question posée est “je n’ai jamais couché avec une célébrité” : Kevin perçoit une hésitation dans la réponse (négative) de sa femme et le doute se met à germer à toute allure dans son esprit et ce, tout au long de la soirée. Comme Michelle refuse d’aborder le sujet et que Kevin fait preuve d’une incapacité pathologique à lâcher le morceau, la tension grimpe entre eux, peu importe les atroces circonstances dans lesquelles se retrouvent les participants, ce qui ajoute une dose de mystère (et d’humour) aux événements.

Comme le dit Kylie Bunbury, d’une façon ou d’une autre, “beaucoup de secrets seront révélés”.

“Il faut savoir accepter que la vérité n’est pas toujours reluisante”, explique Morris. “Certains couples sont heureux, mais en-deçà des apparences, il peut y avoir des problèmes, que les gens abordent ou pas. Et parfois, il faut savoir se prendre une claque – au sens propre ou figuré – pour ouvrir les yeux sur votre partenaire, et qui il ou elle est réellement, et vous faire apprécier ce que vous avez”.

“On a beaucoup aimé l’idée d’un renversement total du rapport de force entre Ryan et Sarah qui se produit au cours de la nuit, et qu’ils ont très bien su restituer, de même que la tension grandissante entre nos deux amoureux Kevin et Michelle, qui est très crédible”, raconte Daley, qui fait également écho à la stratégie des réalisateurs concernant le casting. “Plutôt que d’attribuer à chaque personnage un style particulier, on a misé sur leurs qualités individuelles. Par exemple, le sarcasme britannique de Sharon Horgan rendait vraiment très bien aux côtés de l’exubérance maladroite de Billy Magnussen. À la fin, on était vraiment ravis de constater que ce groupe d’acteurs donnait l’impression d’être de vrais amis”.

Pour compléter la distribution, on retrouve Chelsea Peretti dans le rôle de Glenda, l’une des premières joueuses de la murder party qui a l’air “morte” lorsque Ryan et Sarah fondent sur elle en pensant marquer un grand coup. Camille Chen interprète Dr. Chin, le médecin de Max ; et Zerrick Deion Williams et Joshua Mikel interprètent respectivement Val et Colin, deux effrayants chasseurs de primes – reste à savoir qui les a recrutés.

LES BRUTES
Ce n’est pas une blague. Des gens sont vraiment en danger.

S’il n’est pas vraiment l’un des durs à cuire du film, il est bien loin d’être un type normal : Gary, le voisin de Max et Annie, possède un vis-à-vis bien pratique sur leur porte d’entrée. Gary est un policier qui aime porter son uniforme pour ramasser le courrier ou traîner chez lui, et qui parle d’un ton très monocorde et formel, un peu comme un tueur en série, et semble toujours épier tout le monde.

Surtout connu pour ses nombreux rôles dans des drames, Jesse Plemons a saisi l’opportunité rare de prendre un tournant comique dans le rôle de Gary, qu’il décrit ainsi : “Gary est dans un monde complètement différent de celui des autres personnages. Avant, on l’invitait aux soirées jeux à cause de son ex-femme, que tout le monde adorait”.

Il y a peu de chance qu’il se retrouve sur une liste d’invités désormais. En effet, le seul vestige de sa relation avec son ex-femme est le mausolée très sophistiqué qu’il a bâti dans son bureau pour lui rendre hommage. “Il est juste bizarre, il raconte beaucoup trop de détails sur sa vie privée, et il arrive systématiquement à mettre tout le monde mal à l’aise”, ajoute Plemons. “Quand on le voit, on se dit, ‘Au secours, comment je peux faire en sorte de partir en courant le plus vite possible ?’”

“Jesse était parfait pour le rôle, parce qu’il a une vraie présence et il est très bon quand il faut être dans la retenue. Il ne cherche pas à se mettre le spectateur dans la poche et ne trahit jamais les intentions de son personnage dans l'espoir de faire rire. Plus son jeu était premier degré, plus c’était drôle ; il en a fait un personnage froid, étrange, et complexe, si bien qu'on finit par s'attacher à lui”, déclare Daley.

En effet, la solitude de Gary pourrait susciter une forme d'empathie… si seulement il n’était pas si bizarre. Bien que rongés par la culpabilité, Max et Annie font tout leur possible pour l’éviter, même s’il est évident qu’il aimerait bien faire à nouveau partie du groupe. Ils auront cependant besoin de ses services avant la fin de la soirée …

Pendant ce temps, officient deux personnages beaucoup plus menaçants : Danny Huston joue le rôle d’un homme très riche et puissant du nom d’Anderton, qui semble avoir des hobbies assez douteux ; et Michael C. Hall interprète un caïd de la mafia internationale très lunatique, connu sous le surnom "Le Bulgare". Deviner leurs motivations et les relations qu’ils entretiennent avec Brooks et chacun des participants fait partie de l'équation…et du jeu !

Huston a envisagé le personnage d’Anderton comme un méchant particulièrement malveillant et a laissé l'humour surgir naturellement. Il reconnaît que “le personnage doit évidemment rester réaliste, mais on peut tellement s’amuser avec les dialogues, qu’il y a un réel plaisir à camper ce sale type”. Sans fournir aucun indice, il décrit son personnage comme “un type très riche, qui a beaucoup de temps à perdre et qui a des goûts éclectiques : par exemple, il possède un œuf de Fabergé qui a une grande valeur pour lui et qui finit par devenir l’un des indices de l'intrigue”.

Quant au Bulgare, Hall l’analyse ainsi : “Une fois que l’on comprend la relation que Brooks entretient avec ce type, on se dit que Brooks a peut-être visé trop haut et qu'il a pris un risque non calculé en s'acoquinant avec le Bulgare”.

LA COURSE-POURSUITE
N’appelle pas la police. J’ai tiré sur Max, mais il va bien”.

Lancés à la poursuite des kidnappeurs de Brooks, et dans l’espoir de trouver des réponses, Max et Annie, Ryan et Sarah, ainsi que Kevin et Michelle vont arpenter les quatre coins de la ville, et se retrouver dans des lieux dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence : un tripot sordide dans un quartier plus que louche, un fight club secret dans un manoir ultra-sécurisé, et même la soute d’un avion Gulfstream G3 stationné sur une piste privée.

Le tournage de GAME NIGHT s’est déroulé en décors naturels pour l'essentiel, à Atlanta et dans ses environs. Pour épouser le ton recherché par les réalisateurs, les sites et les décors ont été éclairés et filmés suivant la palette des films noirs : rues sombres, contrastes marqués… bref, le genre de nuit où la lumière ne fait qu’accentuer les ombres. Dans cette même optique, les auteurs ont engagé le compositeur Cliff Martinez, nommé aux Grammy Awards et fréquent collaborateur de Steven Soderbergh, dont les bandes originales ont souvent une tonalité plutôt dramatique : le musicien a imaginé une sonorité moderne, dominée par le synthé, afin de traduire musicalement ce mélange entre humour et angoisse.

“Dans un bon film noir, le protagoniste est toujours un peu à la traîne, toujours dans une posture très instable”, explique le chef décorateur Michael Corenblith. Le film en offre un exemple très évocateur au début, une fois que le jeu a commencé. Max et Annie, premier couple à se lancer dans la course après l’enlèvement de Brooks, remontent la piste des kidnappeurs jusqu’à un bar miteux situé dans une rue désolée, largement inspiré d’un troquet d’Atlanta, The Northen Tavern, que Corenblith a fait découvrir à Daley et Goldstein. “Ils sont tombés raides dingues de l'allure délabrée du lieu”, se rappelle-t-il, “c’était tout à fait ce qu’ils recherchaient en matière d’atmosphère, mais la circulation entre le bar et le monde extérieur, ou entre le bar et l’arrière-salle ne fonctionnaient pas comme ils se les étaient imaginées. L’un des ressorts de cette histoire, c’est cette dichotomie entre ce qui est montré et ce qui est dissimulé, et ils étaient extrêmement précis quant à ce que les personnages pouvaient voir ou pas. Annie incarne le regard du spectateur dans cette scène, si bien que l'on ne peut voir que ce qu’elle voit”.

Corenblith a résolu le problème en reconstituant l’intérieur du bar en studio.

L’un des décors préférés du chef décorateur a été la maison de Gary, notamment pour la scène où le seul compagnon de ce dernier, son chien Sebastian, un westie d’un blanc immaculé, se retrouve aspergé du sang de Max et réagit comme un chien normal. “J’avais travaillé sur le tout premier épisode de la série DEXTER, si bien que j’en connaissais pas mal sur le sang”, raconte-t-il. “Ce décor était vraiment très marrant à faire, surtout parce qu’il y a d’abord l’autel que Gary a dédié à sa femme qui est vraiment très amusant, et qui se retrouve éclaboussé de gouttes de sang, un peu comme une toile de Jackson Pollock”.

Sebastian est interprété par une chienne Westie du nom de Sophie, ainsi que par quatre doublures canines. Les poils des animaux ont été traités pour empêcher que le colorant rouge non toxique, à base de sirop de maïs, ne déteigne et qu’ils ne deviennent tous roses.

À un moment donné, Max et Annie doivent s’allier aux autres couples alors que les trajectoires des six participants finissent par se croiser à l'endroit où est censé se trouver un œuf de Fabergé volé. En effet, ils pensent que c'est l’élément-clé qui permettra de libérer Brooks. Il s’agit d’un manoir imposant, éclairé pour une grande réception, et le groupe parvient à se glisser parmi les convives tous très bien habillés. Une fois à l’intérieur, ils découvrent que tous ces invités riches et raffinés sont en fait réunis là pour parier sur un combat illégal entre deux gladiateurs torses nus. Ils profitent du déroulement du combat pour aller explorer les lieux à la recherche de l’œuf… jusqu’à ce que le propriétaire du manoir, M. Anderton, ne prenne Ryan la main dans le sac (ou plutôt, dans le coffre-fort) et ne lance ses hommes de main à la poursuite des intrus.

Cet enchaînement aboutit à l’une des scènes les plus marquantes du film, “le lancer d’œuf”. La séquence repose sur la fusion magistrale entre cascades élaborées, architecture et timing comique d’une demi-douzaine d’acteurs. On s'attache à Max, Annie, Ryan, Sarah, Kevin et Michelle dans la demeure d’Anderton alors qu’ils tentent de s’enfuir avec leur butin, tandis qu’Anderton et ses sbires essaient de leur barrer la route. Dès que l’un des malabars s’approche, l’œuf est lancé à l’un des joueurs momentanément à l’abri.

“On voulait avoir un long plan séquence dans le film, et le lancer d’œuf était une occasion en or pour le faire”, explique Goldstein. “On a choisi la fête du manoir parce qu’elle permettait d’utiliser les escaliers, les balcons intérieurs et les étages pour chorégraphier la séquence. Il nous a fallu plusieurs jours pour mettre en place tous les déplacements et une journée et demi de tournage pour une scène d’une minute trente. On a même dû couper un bout d’une balustrade pour faire passer la caméra. À un moment, on avait même deux assistants caméras et notre chef opérateur debout sur une échelle pour qu’ils puissent faire passer la caméra au deuxième étage où se trouvait Rachel”.

Outre la propriété qui a servi de maison d'Anderton, l’équipe de tournage a investi d’autres lieux, comme une piste de décollage à l’aéroport de Cartersville, à une heure de route d’Atlanta, et le Peter’s Bridge dans le quartier de Castleberry Hill, près du centre-ville d’Atlanta, tous deux pour des scènes d'affrontements homériques. Des particuliers ont également mis leurs maisons à la disposition de la production pour celles de Brooks d'une part, et de Max et Annie, d'autre part, afin d’illustrer la rivalité permanente entre les deux frères : bien entendu, la maison de Brooks est plus grande !

Globalement, explique Corenblith, il s’agissait de faire de la maison de Max et Annie un endroit “confortable et conventionnel, chaleureux et accueillant, parce que c’est le frère qui a choisi un mode de vie plutôt plan-plan. À l’inverse, la maison de Brooks est complètement hors-norme, donc totalement différente en termes d’échelle, de textures et de lignes, et du coup assez emblématique de toutes les raisons pour lesquelles Max se sent complexé et inférieur à son frère”.

Dans le même temps, en utilisant des principes de symétrie dans l’architecture intérieure des maisons, au niveau des boiseries, des formes et même de l’électroménager, les maisons sont le miroir l’une de l’autre à de nombreux égards. C'est ainsi que le chefdécorateur a suggéré que les détails superficiels ne sont pas vraiment ce qui compte le plus. Si Max avait fait les mêmes choix que Brooks au cours de sa vie, il aurait tout à fait pu avoir la même maison. Mais est-ce vraiment important ? Il s’agit juste de la manière dont on veut jouer le jeu.

Et peut-être que c’est le moment pour Max de sortir de l’ombre de son frère.

En fin de compte, explique Daley, “la relation entre Max et Brooks permet de mettre en lumière un moment important de la vie de couple de Max et Annie, qui les occupe dès le début du film, à savoir : sont-ils prêts à devenir parents ? Il y a quelque chose de positif et qui fait du bien chez un couple qui s’aime énormément et qui travaille en équipe dès le début”.

Et qui joue pour gagner !

“On est partis dans l’idée de faire un film qui réserverait plein de surprises”, poursuit Daley. “On veut que ce soit une montagne russe pour les spectateurs, du début à la fin, et on souhaite les faire rire, leur faire peur et même leur donner à réfléchir un peu”.

“On espère que les gens vont aimer le film autant qu’on a aimé le faire”, conclut Goldstein. “Bon, sans être privés de sommeil et sans les migraines et le stress qui vont avec !”  

Copyright des textes des notes de production @ Warner Bros France

  
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