mercredi 23 janvier 2019

LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V - DOSSIER 64



En e-Cinéma le 7 Mars 
exclusivement sur vos services de vidéo à la demande

Découvrez la nouvelle enquête du Département V,
qui pourrait bien être leur dernière...

Après MISÉRICORDE en 2013, PROFANATION en 2014 et DÉLIVRANCE en 2016, nous allons avoir le plaisir de retrouver le Département V et son efficace duo Carl/Assad pour une enquête qui nous fera encore une fois sûrement froid dans le dos !

Un film réalisé par Christoffer Boe
Avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Johanne Louise Schmidt


D'après le best-seller de Jussi Adler-Olsen

Alors que le Département V est sous tension avant le départ annoncé d'Assad, partenaire de l'inspecteur Carl Mørck, ces derniers se lancent dans une nouvelle enquête qui pourrait bien être leur dernière.

Suite à la découverte de trois squelettes cachés derrière la tapisserie d'un vieil appartement, les deux enquêteurs et leur assistante Rose doivent exhumer une macabre affaire datant des années 1950 : sur la petite île de Sprogø, des femmes étaient internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad...

e-CINÉMA

Les Enquêtes du Département V : DOSSIER 64 sera disponible en e-Cinéma le 7 Mars sur la très grande majorité des services de vidéo à la demande.

Ceci permettra au film d’être disponible via l’ensemble des fournisseurs d’accès, ainsi que sur la majorité des terminaux OTT (TV connectées, tablettes, ordinateurs, consoles de jeux…), le rendant ainsi accessible à plus de 80% des foyers français.

Le film sera proposé en première exclusivité pendant 6 semaines, au prix généralement constaté de 6,99€ (HD).

Avec la formidable croissance et la facilité d’accès de la vidéo à la demande, et face à l’encombrement des salles, Wild Bunch souhaite continuer ses efforts pour offrir à de vrais films de cinéma un modèle de distribution alternatif, avec l’objectif d’en faire de véritables évènements et de les amener au plus large public possible.

NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Entretien avec CHRISTOFFER BOE (réalisateur) 

DOSSIER 64 est le dernier film de la saga des ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V produit par Zentropa. Cela a-t-il affecté l’humeur du tournage ? 

Pas vraiment, car sur ce tournage, les techniciens et une partie du cast étaient nouveaux et n’avaient pas de passif avec la franchise DEPARTEMENT V. Je suis arrivé sur la série avec mon propre chef-opérateur, mon propre sound designer… Bien sûr, pour Nikolaj Lie Kaas (interprète de Carl Mørck) et Fares Fares (qui joue Assad, ndlr), c’était différent. Mais celle qui était le plus affectée, c’est finalement Louise Vesth (productrice de la franchise au sein de Zentropa, ndlr). Elle a une longue carrière mais cette franchise lui est particulièrement chère car elle a travaillé de très nombreuses années dessus, enchaînant les productions, les tournages, les postproductions et les ventes internationales. Et c’est énormément de boulot. Cela fait donc cinq ou six ans qu’elle travaille dessus en continu. Quand elle m’a demandé de réaliser ce film, qui est le dernier et est donc important, j’ai été très touché. Elle voulait mettre la barre haute, faire quelque chose d'assez différent, tout en gardant l'esprit de la franchise. J'ai beaucoup de respect pour son attachement à DEPARTEMENT V et je sais qu’il y avait des éléments clés de la franchise à respecter. Ça ne m’empêchait pas de pousser le cahier des charges dans ses retranchements. J’avais envie d’un final grandiose. Alors, l’humeur du tournage n’a pas été affectée mais son esprit, un peu. 

Et diriez-vous que l’humeur du film en lui-même est différente ? 

J’ai eu les coudées franches pour créer l’humeur que je voulais. Je suis quelqu’un qui aime la mélancolie au cinéma. J’aime la tristesse des nuits urbaines par exemple, j’ai donc décidé d’exploiter cela. Je me suis dit que plus encore que dans les précédents films, il fallait qu’on s’inquiète pour notre héros, Carl Mørck. Qu’il soit le centre du récit. Le public a appris à l’aimer – au Danemark, c’est un héros, au même titre que John McClane ou Spider-Man. Il a transcendé son statut pour devenir un héros bigger than life. J’avais donc envie de me concentrer sur lui, ses états d’âme et la relation avec la personne qui compte le plus pour lui : Assad. Le film a été conçu comme le reflet de ses émotions, notamment dans ces lumières urbaines mélancoliques dont je vous parlais.

D’aucun diraient que DEPARTEMENT V, c’est du film policier grand public. Et pourtant DOSSIER 64 brasse des thèmes extrêmement noirs. Comment rester populaire avec des sujets si sombres ? 

Le film policier, le thriller criminel, c’est un genre qui permet de creuser dans les entrailles de la nature humaine. On peut disséquer les êtres humains, regarder dans les yeux les serial killers et observer des gens faire les choses les plus ignobles. Si vous faisiez ça dans le drame, par exemple, vous devriez aborder cela d’une manière plus psychologique, vous devriez essayer de comprendre cela d’un point de vue de la nature humaine. Ce serait intenable, les gens ne voudraient pas voir un truc pareil. Avec le film de genre, le thriller, quelque chose de vraiment pourri survient et les personnages doivent le "réparer". On peut aller loin dans la noirceur sans effrayer les gens car ce sont les conventions du genre. Même si les films de la franchise avaient des tons et des styles différents, ils avaient tous en communs de violer certains codes moraux et de raconter des choses absolument affreuses. Pourtant, le thriller reste quelque chose de "plaisant" à regarder. Quand j’ai dit à Louise – à qui il importait de faire un film mainstream et commercial – que je voulais faire un vrai film noir, elle est restée interdite. Mais quand on connaît l’histoire du film noir, aucun doute que DOSSIER 64en est un. Son traitement moderne lui permet pourtant de lui conférer une dimension grand public, sans pour autant édulcorer le récit. 

L’histoire que vous racontez dans DOSSIER 64 est tristement réelle. Il y a bien des femmes qui ont été stérilisées à leur insu au Danemark par le passé… 

Le sujet a toujours été « là » mais il explose aujourd’hui, notamment parce qu’un quotidien a fait une enquête sur le sujet. Les journalistes ont retrouvé quelques unes de ces femmes afin de savoir 
comment elles l’avaient vécu. Certaines d’entre elles étaient vraiment très jeunes à l’époque où ça leur est arrivé. J’espère que le film participera activement à cette conversation. 

Vouliez-vous faire un film plus féminin, si ce n’est féministe ? 

Quand on bossait sur le scénario, le mouvement #Metoo n'avait pas vraiment commencé et l’affaire Weinstein n’avait pas explosé. En revanche, on parlait déjà de faire des films où les personnages féminins devaient être prépondérants, où les points de vue féminins devaient gagner de l’importance. Le problème, c'est que DEPARTEMENT V fonctionne sur deux héros masculins. C’est le code et on ne pouvait pas rajouter artificiellement une héroïne. En revanche on pouvait donner du pouvoir aux femmes. Si on regarde le film de plus près, les hommes n’y sauvent pas les femmes. Elles se sauvent elles-mêmes, ou se vengent seules. Il n’y a pas de demoiselles en détresse, sauvées par de valeureux cow-boys. Je voulais vraiment être sûr que dans les limites narratives qui étaient les nôtres, avec nos deux héros masculins, les femmes aient leur propre identité, leur propre valeur. Rose, notamment, fait partie intégrante de l’action. D’habitude, les personnages l’appellent, lui demandent de l’aide voire lui donnent des ordres. Là, c’est différent. Alors qu’on écrivait le scénario, alors aussi qu’on tournait, il se passait des choses dans le monde et on devenait de plus en plus pertinents. Comme politiquement, avec les montées de l’extrême droite ou des mouvements identitaires en Europe. Ce sont des sujets actuels. Pas de vieux sujets de cinquante ans. 

C’est vrai que votre film reflète le danger du retour des idéologies nauséabondes… 

On peut toujours pointer du doigt les partis extrêmes, voire le comeback des groupuscules néonazis, mais ce qui est intéressant, c’est que des idéologies nauséabondes peuvent également émaner de gens socio-démocrates lambda. Ce sont des gens qui ont créé l'État-providence et qui affirment que, si on veut un État-providence, « on ne pourra pas payer pour tout le monde ». Ils pointent du doigt une certaine catégorie de la population qui ne serait pas « autonome » et « qu’il faudrait éradiquer ». En les stérilisant, ils finiront bien par disparaître. « On ne peut pas payer pour tout le monde » alors « excluons de la société ces gens qui ne veulent pas s’intégrer et ne comprennent pas nos valeurs ». L'État-providence, malgré son but fondamental et son côté altruiste, a sa propre logique intérieure qui vise à créer un collectif, et à déterminer en même temps qui appartient au collectif ou pas. Et tous ceux qui n'appartiennent pas au collectif peuvent aller se faire voir. Ces discussions sur l'individu, le collectif et le gouvernement, le film les regarde en face. 

Techniquement et artistiquement, y avait-il des challenges particuliers à relever ? 

Sur la franchise DÉPARTEMENT V, il y a des scènes qui doivent être tournées en studio – et je suis assez allergique à tout ce qui ressemble à du studio. C'était très nouveau pour moi et mon chef-opérateur. Les trois précédents films ont tous des qualités formelles indéniables, mais ce n’était pas forcément exactement ce que je voulais faire. On a donc essayé de voir comment travailler avec le studio, ces décors, ces lumières, toutes ces choses qui, en un sens, nous étaient imposées et obtenir quelque chose de différent – mon production designer ne pouvait pas vraiment y toucher non plus. On a beaucoup parlé de s’approprier cela. Et puis, les scènes au commissariat sont incontournables. C’est un code de la franchise. Ce sont des décors qui sont importants et qu’il faut utiliser. Nous avons moins de scènes qui se passent dans les bureaux du Departement V que les autres films – trois, exactement. On a passé un temps fou avec mon chef-opérateur à savoir comment filmer ces décors. Au final, ce sont sûrement mes scènes préférées. J’aime la manière dont on a mis en scène le lieu. Même si ce sont des moments assez fonctionnels dans l’histoire, ils sont précis et ont un certain charme. Ce sont d’ailleurs des scènes qu’on a très peu montées et qui se sont intégrées très naturellement au film. 

Je voulais vraiment faire un de ces films de genre qu’on admire pour le souci du détail. Je ne voulais pas de caméra à l’épaule, mais des mouvements de caméra assez lents, très chorégraphiés. Il y a un rythme, du mouvement, et je trouve que ça prouve qu’on a une idée très claire de là où on veut aller. J’aime les films qui donnent l’impression de savoir exactement l’histoire qu’ils veulent raconter. Qui ne s’éparpillent pas en laissant penser que tout peut être intéressant. Je ne méprise jamais le divertissement, mais j’aime la précision dans l’expression. Avec mon chef opérateur, on sortait du tournage d’une série télé où la caméra était portée, le style était plus intime, plus intense. Nos journées de travail étaient normales : sept heures et demie de boulot plus la pause déjeuner. On tournait six pages de script par jour sans souci. Là, ça n’avait rien à voir. Je voulais des mouvements de dolly, des travellings, une réalisation un peu élaborée. Soudain, vous ne tournez plus que deux pages par jour, sur des journées de 10 heures… Ça a été très dur.

Avez-vous eu la main sur les personnages, ou Nikolaj et Farès sont-ils aujourd’hui seuls responsables de Carl et Assad ? 

Je connaissais très bien Nikolaj : je savais qu’il était très passionné par son travail. Et Farès, je ne le connaissais pas, mais on me l’avait bien vendu ! (Rires.) C'est vrai qu'ils sont responsables de leurs personnages depuis des années maintenant. Mais ils ont travaillé comme si c’était leur première fois. Comme tous les grands acteurs, ils arrivent sur le plateau avec de bonnes idées pour leurs personnages. Nous sommes allés loin dans leur psychologie. C’est leur dernier film ensemble. Ils s’aiment et se respectent en tant que personnages, mais aussi dans la vraie vie. Je leur ai donc donné beaucoup d’options sur la manière dont ils pouvaient "être ensemble" dans une scène. Et puis, Farès Farès a davantage à jouer. Assad n’est pas que "l’assistant". Il a son propre parcours. J’espère que pour eux, ça a été plus amusant à jouer. 

Entretien reproduit avec l’aimable autorisation du magazine CinemaTeaser 

  
#Dossier64


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