Festival International de Science-fiction de Nantes
Du 31 octobre au 05 novembre 2018
Le troisième jour du festival UTOPIALES bat encore son plein alors que je vous écris ces lignes. La thématique de cette édition 2018 sur le corps se retrouve dès l'arrivée sur le lieu du festival puisqu'on tombe nez-à-nez avec l'exposition MONDIALE™ de l'artiste Beb-Deum dans laquelle il met en avant la diversité des corps à travers les cultures. Mais je vous en reparlerai par la suite. Dans l'entre-temps, je vous propose de vous parler du science-festin, d'un peu de cinéma et de la table ronde à laquelle j'ai assisté.
SCIENCE-FESTIN : LE DÎNER DE L'IMAGINAIRE
Après la littérature, les sciences, la bande dessinée, le cinéma, le jeu vidéo, le jeu de rôle et les arts plastiques… Les Utopiales invitent la gastronomie à se joindre à la grande fête de la science-fiction !
En compagnie des invités des Utopiales, venez déguster des mets imaginés par les prestigieux chefs nantais qui œuvrent au Radisson Blu, au Café Jul’Mar et pour La Maison Guerlais. Sur les traces du Nautilus du Capitaine Némo chez Jules Verne, ou à l’ombre d’un jardin végétal, laissez-vous surprendre et séduire par les menus du futur !
Avec :
Le Restaurant & Bar « À Partager »
Le Restaurant & Bar « À Partager » est l’endroit idéal pour passer un moment convivial et
gourmand dans le cadre majestueux de la Salle des Pas Perdus de l’Hôtel Radisson Blu Nantes.
Partagez vos plats à souhait à 2, 4, 6… ou 16 et vivez une véritable expérience d’échange autour de la gastronomie locale et du plaisir d’être ensemble. Une cuisine « faite maison » grâce à laquelle l’expérience culinaire est au rendez-vous tout en partageant un moment de convivialité avec une cuisine alliant produits locaux, saveurs originales et sentiment de "comme à la maison".
Café Jul'Mar
L'idée du Café Jul'Mar est un peu le résumé d'une expérience enrichie par les voyages gastronomiques de Julien et Marine Quérard. Un lieu où le plaisir est privilégié grâce à une sélection soignée des produits dénichés directement chez les producteurs.
Les Races à Viandes de Bœuf telles que la Charolaise, la Black Angus, la Blonde de Galice, la Noix d'Entrecôte d'Argentine, l'Aubrac ou encore le Kobe sont maturées jusqu'à 10 semaines par nos soins, en cave de maturation. Les Huitres de Joêl Dupuch arrivent tous droit du Bassin d'Arcachon. Le Canard de Jean-Daniel Castaing est Label Rouge. La Sole Meunière arrive tous les matin de la Criée ! Le tout dans une ambiance décontractée.
Maison Guerlais
C’est à 22 ans que Vincent Guerlais décide, aux côtés de son épouse, de créer sa boutique. Ils poseront leurs valises, déjà remplies de bonnes recettes, au 11 rue Franklin, à Nantes.
L’objectif est clair : proposer des produits de qualité, travaillés avec finesse autour du Goût et de l’Esthétique.
Sa recette : proposer une pâtisserie qui fait de l’œil, un chocolat qui donne envie... un produit qui réveille les sens! Une façon d’aborder sa passion que Vincent Guerlais résume en se désignant, à juste titre, « Agitateur de papilles ».
Le menu est unique, non végétarien et il est également surprise ! Les boissons sont comprises dans la réservation.
Mon retour sur ce Science-Festin : en cette soirée du 31 octobre, attablés à la bonne franquette à de longues tables permettant de festoyer avec des voisins inconnus, nous avons pu découvrir le menu de ce nouvel événement proposé par le festival UTOPIALES. Comme toujours sur ce festival, l'ambiance était conviviale et détendue. Le centre de table était composé d'herbe véritable agrémentée de courges décoratives, de poivrons, d'amandes, de châtaignes et de noisettes dans leurs coques. Un décor végétal pour une soirée qui mettait le mot régal à l'honneur.
Qui dit festin, dit boissons. Le cocktail qui fume a fait sensation et son bon goût de pomme (mais pas que) a permis de mettre les papilles gustatives en éveil.
Pour terminer ce délicieux repas, un soleil vert croustillant s'est invité dans notre assiette. Il se cachait sous un petit Lu, clin d’œil à la ville du festival : Nantes.
Plaisir de la table, plaisir des papilles, ce science-festin nous a révélé ses surprises et nous les avons accueillies avec grand plaisir. Cette bonne idée sera à renouveler dans les prochaines éditions !
Mon retour sur ce Science-Festin : en cette soirée du 31 octobre, attablés à la bonne franquette à de longues tables permettant de festoyer avec des voisins inconnus, nous avons pu découvrir le menu de ce nouvel événement proposé par le festival UTOPIALES. Comme toujours sur ce festival, l'ambiance était conviviale et détendue. Le centre de table était composé d'herbe véritable agrémentée de courges décoratives, de poivrons, d'amandes, de châtaignes et de noisettes dans leurs coques. Un décor végétal pour une soirée qui mettait le mot régal à l'honneur.
L'entrée était tout un poème. Déposés sur un fond de mousse de mâche nappée de mini copeau de chocolat, les petits légumes et les pétales de fleurs se sont amusés à nous surprendre.
Le plat principal avait pour invité d'honneur le cochon breton élevé sur paille (donc dans des conditions sanitaires et alimentaires adéquates et pensées intelligemment afin de limiter les impacts environnementaux). Il était accompagné d'un petit vin de Chinon et évidemment, c'était bon.
LE CINÉMA
Le festival UTOPIALES propose une grande diversité de films, courts-métrages et documentaires tournant autour de la science-fiction. Je vous partage quelques-uns de mes posts Instagram sur des films et documenaires vus lors de cette édition.
Jeudi 1er Novembre -- 10h00 -- Scène Shayol
Le Monstre
La science-fiction a vu proliférer toutes sortes de monstres. Souvent mutant, parfois résultat d'expériences mal conduites, le monstre se glisse sous les couvertures et joue les vedettes sur les affiches.
Du côté de la science, la tératologie est une branche à part entière.
L'intérêt du monstre ne réside-t-il pas plus dans ce qu'il partage avec nous que dans ce qui l'en éloigne ? (source : programme des Utopiales)
Avec : Kij Johnson (autrice), François Moutou (Docteur vétérinaire), Xavier Mauméjan (auteur)
Modération : Olivier Cotte
Cette table ronde a débuté par une question logique d'Olivier Cotte, le modérateur, aux intervenants : quelle est leur définition du monstre ?
Kj Ce qu'on ne connaît pas, l'autre, ce qui n'est pas comme nous.
FM La tératologie (étude des anomalies et des monstruosités des êtres vivants) d'un point de vue biologique.
XM Étymologie ambivalente, montrer ou présage, si on prend les deux sens celui que l'on distingue dans sa différence et celui qu'on attend pour éclairer, montrer le chemin.
Le modérateur a ensuite enchaîné sur le fait que la manière de considérer le monstre a beaucoup évoluer. Au moyen-âge, il faisait partie du quotidien dans une vie mystérieuse.
FM En biologie ils existent alors que dans l'imaginaire on peut les créer sans qu'ils existent.
XM Au 17ème siècle, les anomalies naturelles sont considérées comme non-naturelles. Les frontières sociales sont floues jusqu'au 18ème siècle. À partir du 18ème siècle, le sublime fait son apparition au sens de ce qui arrête l'esprit par le choc, l'extrêmement beau et l'extrêmement laid sont alors renvoyés dos à dos comme sublime.
Ensuite, la différence de regard en terme culturel a été abordée.
XM Différence physique ou morale et cérébrale en Asie. Le monstre pointe sur un autre type de réalité. La différence physique est synonyme d'ailleurs.
Puis, la question suivante a été : à quel moment a-t-on travaillé sur le monstre de manière scientifique ?
FM À la renaissance la science des monstres s'est développée face au dogme qui consistait à dire que les monstres était créé par Dieu.
Il y a des musées qui mettent les monstres en avant. En Italie, il y a un musée de cires sur des pathologies. On a d'abord regardé avec la croyance puis avec la science.
Comment intègre-t-on le monstre dans la fiction ?
KJ Les monstres ont toujours été dans la fiction. La narration des monstres consiste à essayer de comprendre ce qu'on ne comprend pas. L'île du Docteur Moreau est un exemple de création de monstre, il y a Frankenstein aussi bien sûr.
XM Docteur Jekyll et Mister Hyde & Sherlock Holmes évoquent le chaînon manquant. Le monstre est un intermédiaire entre l'inachevé et l'achevé dans la seconde partie du 20ème siècle.
Le monstre dans le placard, le monstre en peluche (avec Monstres & Cie par exemple). Avec le second, la peur s'efface. L'enfant regarde-t-il différemment me monstre par rapport à l'adulte ?
KJ Tous les films d'horreur jouent sur l'attraction et l'effroi que le monstre provoque. Enfant, on nous rassure sur ce qui nous fait peur.
FM Les parents vont parfois inculquer la peur aux enfants alors qu'ils découvrent le monde avec un esprit ouvert. Dire aux enfants qu'il faut craindre une petite bête peu mener l'enfant à avoir peur des gens inconnus, éloignés de lui plus tard.
Puis le modérateur a demandé s'il est possible de classer les monstres.
FM Dans les cabinets de curiosités, il y avait une taxonomie par le nombre de membres... Les monstres ont suivi la démarche de classification.
XM Au début du 20ème siècle, à Coney Island, il y avait Lilliputia, un parc d'attraction où les nains vivaient dans une ville à leur échelle. Les visiteurs les associaient à des poupées qu'ils prenaient dans leurs bras, quittent à les blesser parfois. Mais ils étaient vus comme des monstres attachants. En face, il y avait un Freakshow classique. Il y avait donc un prolétariat monstrueux avec une dimension sociale derrière.
Puis la conversation s'est portée sur les monstres d'après-guerre.
KJ Les monstres d'après-guerre, représentent l'anxiété des gens. Les zombies de Romero représentent les dommages chimiques et environnementaux. Ils sont la peur des gens, le pire scénario possible.
FM Les molécules créées des anomalies, on l'a vue souvent dans l'actualité. Nous sommes exposés à la chimie et à des conséquences inconnues. Qui est le monstre ? Celui qui subit la chimie, celui qui l'utilise, celui qui lance l'alerte ?
En continuant sur Romero, il a été rappelé par le modérateur que cette année, on fête les 50 ans de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS. Puis, il a demandé aux intervenants s'il y a une dimension politique du monstre ?
XM Il y a le monstre excessivement normal avec Body Snatchers par exemple. L'anormal se camoufle dans le normal. Il y a 50 ans, le zombie marchait très lentement, mais il allait vous rattraper quand même. Aujourd'hui, ils vont vite, le zombie est devenu réactionnaire au cours du temps.
KJ Les zombies n'étaient pas attractifs et cherchaient juste à tuer. Ils ont évolué, ils sont devenus intelligents, ils ont même des histoires d'amour maintenant. Le zombie nous permet de donner du sens à l’apocalypse. Avant les zombies, il y avait les vampires. On peut se demander qui sera le nouveau monstre dans 20 ans ?
Pour le modérateur, le zombie est la réponse émotionnelle aux incertitudes du futur. Il est revenu sur l'évolution de la création du monstre en disant qu'on est passé du chimérique à la création de formes moins solides, organiques, tentaculaire, sans squelettes.
KJ Il devient plus difficile de choquer les gens. On créé les monstres sans squelettes pour essayer de comprendre où va le squelette.
FM Scientifiquement on crée des chimères avec des souris qui ont des gènes humains ou un mini cerveau ou un mini foie recréé pour tester des impacts pathogènes. On créé des cultures cellulaires et quand on les tue, on utilise les mêmes termes que pour tuer du vivant. Il y a une question morale qui en découle. Est-ce monstrueux comme démarche ?
XM Plus le monstre disparaît face aux critères humains, plus il est légitime. Les monstres de Lovecraft sont autre chose et du coup, ils ne sont pas considérés comme des anomalies ou des monstres, mais comme une autre catégorie qui existe parmi le vivant.
Oliver Cotte, le modérateur, a ensuite signalé que dans Alien, on ne voit presque pas le monstre. Il a demandé si on a besoin de caractéristiques spécifiques pour les monstres ?
FM a expliqué qu'il a regardé tous les Aliens pour écrire un article et qu'il a trouvé des incohérences, mais que l'important est que les scénaristes intéressent les spectateurs. Pour lui, les Mogwai du film GREMLINS sont particuliers, car ils se transforment en monstres et reviennent à leur forme d'origine.
KJ Des auteurs comme Lovecraft par exemple disent qu'ils ne peuvent pas décrire le monstre, puis le décrivent longuement et finissent par dire qu'en fait c'était encore pire que ça. Il y a un jugement moral sur le fait que c'est si terrible qu'on ne peut pas le décrire. Dans les films les plus effrayants, comme effectivement, dans le premier Alien, on ne voit pas le monstre, ce qui nous fait plus peur que dans les suivants où on le voit beaucoup plus.
Les monstres, synthétisent-ils la sauvagerie ?
XM King Kong par exemple nous renvoie à tous nos excès.
Les dernières franchises cinématographiques de comics américains de type X-Men sont-ils une forme de monstre contemporains ?
KJ Plus on est au courant de tout, plus ils évoluent. Les mutants sont comme nous, mais ils ont des spécificités, comme les zombies qui nous ressemblent aussi, mais agissent de façon différente.
XM Il y a une dissimulation chez les super-héros comme Superman, qui met des lunettes pour se cacher, alors que les lunettes sont utilisées pour voir. Batman a une identité plus trouble, car Bruce Wayne est un pantin social alors que Batman semble être sa vraie personnalité.
Le modérateur a ajouté que Wolverine représente les pulsions de l'homme dans une caractéristique de monstre.
XM Oui et Peter Parker devient Spiderman pendant sa puberté. Il parle donc plus à son public adolescent.
Pour finir cette discussion, le public a ensuite pu poser des questions aux intervenants.
Aux Utopiales, le programme des tables rondes et des rencontres pour entendre parler de sujets variés avec des avis d'expert est impressionnant.
LES TARIFS
Petit rappel, si le cœur vous dit de vous joindre à la fête !
LES PARTENAIRES DE LA CITÉ DES CONGRÈS ET DU FESTIVAL LES UTOPIALES
#utopiales2018
Autre post sur le FESTIVAL UTOPIALES 2018
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