vendredi 21 septembre 2018

LA PROPHÉTIE DE L’HORLOGE


Fantastique/Famille/Un film à la réalisation imaginative et soignée qui s'adresse aux enfants

Réalisé par Eli Roth
Avec Jack Black, Cate Blanchett, Owen Vaccaro, Sunny Suljic, Colleen Camp, Renée Elise Goldsberry, Kyle MacLachlan, Lorenza Izzo...

Long-métrage Américain
Titre original : The House With a Clock in its Walls 
Durée : 01h46mn
Année de production : 2018
Distributeur : Universal Pictures International France 

Date de sortie sur les écrans américains : 21 septembre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 26 septembre 2018 


Résumé : Cette aventure magique raconte le récit frissonnant de Lewis, 10 ans, lorsqu’il part vivre chez son oncle dans une vieille demeure dont les murs résonnent d’un mystérieux tic-tac. Mais lorsque Lewis réveille les morts accidentellement dans cette ville, en apparence tranquille, c’est tout un monde secret de mages et de sorcières qui vient la secouer.

Bande annonce (VOSTFR)



Featurette "Eli Roth trouve sa magie" (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséLA PROPHÉTIE DE L'HORLOGE est l’adaptation du premier roman, paru en France sous le titre « La Pendule d'Halloween », d’une série écrite par John Bellairs. 

Le réalisateur, Eli Roth, est un habitué des films d’horreur. Aussi, il est intéressant de le voir s’essayer au genre fantastique pour enfants. Il s’adresse à sa cible sans défaillir et avec beaucoup de soin. Il leur propose une aventure dans laquelle les décors sont aussi importants que les personnages. En effet, le manoir est le personnage principal de cette histoire qui fait peur de la bonne façon. Eli Roth en fait un lieu mystérieux, très grand, dont on peut facilement imaginer que les plans cachent des couloirs planqués et des pièces enfouies. 

La magie opère ici à la fois visuellement grâce aux mille détails qui attirent l’œil et aux effets spéciaux réussis qui viennent donner vie aux objets. Les effets spéciaux sont donc bien maîtrisés et super sympas pour donner une approche du fantastique aux enfants (peut-être pas aux tout-petits tout de même, car certains sont un peu impressionnant). 




L’ambiance des années 50 aux Etats-Unis donne un petit côté ancien agréable et bien travaillée à ce long-métrage. Elle permet au réalisateur de lui procurer une atmosphère qui fleure bon l’enfance et une naïveté rafraîchissante. Le scénario mêle des phénomènes paranormaux et des liens familiaux. Il parle aussi de solitude. Bien qu’il y ait plein de bonnes idées et d’inventivité mises en scène, l’histoire ne réussit pas à sortir des sentiers battus pour prendre un envol qui aurait embarqué à la fois les adultes, les ados et les plus jeunes. Le film ne sera pas désagréable pour les parents, mais il ne s’adresse pas à eux. 

Les acteurs sont tout à fait convaincants dans leur rôle. Jack Black interprète Jonathan Barnavelt. Il est marrant en oncle farfelu. 



Cate Blanchett est une Mrs. Zimmermann décalée, drôle, intelligente avec un côté Mary Poppins non dissimulé. L’actrice, comme à son habitude, sait être touchante et classe en toutes circonstances.



Le petit Owen Vaccaro interprète un Lewis Barnavelt tout mignon. Il a un style qui va très bien avec l’époque du film.




LA PROPHÉTIE DE L'HORLOGE est un film à la réalisation imaginative et soignée. Son scénario n’est pas aussi original qu’on l'aurait souhaité, cependant, ce long-métrage fera une sortie familiale très sympathique pour préparer la fête d’Halloween de cet automne.

Copyright photos @ Universal Pictures International France
NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

TOUT COMMENCE AVEC LES RÊVES D’UN ENFANT DE 10 ANS

Cela faisait un petit bout de temps que Mythology Entertainment voulait travailler avec ERIC KRIPKE le créateur de la série Supernatural, dont la longévité n’a d’égal que le succès. Pour le convaincre, la production a jeté son dévolu sur le livre qui a suscité sa vocation chez ce scénariste à succès : le premier tome de la série mythique de John Bellairs mettant en scène les aventures de Lewis Barnavelt.

Eric Kripke a suivi avec enthousiasme les aventures de ce jeune orphelin, très précoce pour son âge, qui ne semble pas très à l’aise de prime abord dans sa famille adoptive. Toujours bouleversé par la mort soudaine de ses parents, ce garçon timide et introverti se retrouve catapulté dans un monde de magiciens et de sorcières. Le voici désormais apprenti de son oncle pour le moins excentrique dans un monde à l’opposé du cocon familial dont il vient d’être arraché.

Il s’agit du premier des 12 tomes, qui se sont échelonnés sur une période de 40 ans et dont le dernier est sorti il y a 10 ans. C’est un véritable classique de la littérature enfantine : l’histoire d’un orphelin placé dans un univers qui ne lui est pas familier, auquel il se sent totalement étranger. Le jeune garçon se retrouve soudain confronté à des décisions d’adulte et fi nit par trouver une famille là où il s’y attend le moins. Au fur et à mesure des livres, Lewis apprend à connaître ses points forts, à les développer et devenir enfi n lui-même.

Comme beaucoup d’enfants des années 70, Eric Kripke adorait le ton du livre avec ses illustrations gothiques signées Edward Gorey, qui au fi l des pages pouvaient être aussi amusantes que donner la chair de poule. Il avait même écrit une lettre à John Bellairs et ce dernier lui avait répondu !!! Une vocation était née.

John Bellairs avait un talent certain pour créer des lieux uniques que chacun aimerait.

Sa description de l’univers de la nouvelle maison de Lewis, ainsi que de la ville de Zebedee, confère au livre une atmosphère très particulière. BRAD STRICKLAND, l’auteur qui a repris la série de livre depuis "Le fantôme du miroir", nous explique : « John passait souvent devant ce genre de grandes maisons énigmatiques dans la ville où il a grandi. Il s’est servi de ses souvenirs d’enfance pour créer la ville de New Zebedee, cette ville étrange, avec des rues bordées d’arbres et de maisons plus mystérieuses les unes que les autres. »

Les personnages de cette histoire, tout comme la maison, semblent appartenir à un autre temps. L’oncle de Lewis, Jonathan, est ainsi obsédé par la magie qui habite cette maison, devenue le sanctuaire d’une époque qui n’est plus. De fait, son accoutrement, pour le moins anachronique, avec son fez et ses robes de mage, s’inscrit parfaitement dans le cadre étrange de cette demeure américaine des années 50 dont il se plaît à entretenir la bizarrerie.

Florence Zimmerman, sa voisine et meilleure amie, vit elle aussi, dans un temps qui n’est plus : celui de l’époque révolue de son bonheur passé avant qu’une terrible tragédie ne brise son cœur et ses pouvoirs magiques. Pour apaiser sa douleur, elle s’entoure de pourpre, de la couleur de sa maison à celle de ses robes, la seule couleur qu’elle tolère.

Pour recréer cet univers très particulier le studio Amblin a fait appel aux talents d’ELI ROTH qui excelle dans l’art de donner des sueurs froides à ses spectateurs. Ce réalisateur habitué à des productions bien plus violentes a sauté sur l’occasion pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que ce livre et Amblin ont été l’un des deux piliers sur lesquels ses rêves d’enfant s’étaient construits. Il explique : « J’avais tellement envie que les jeunes d’aujourd’hui puissent retrouver l’atmosphère de films qui m’ont fait rêver quand j’étais petit, comme E.T., LES GREMLINS ou RETOUR VERS LE FUTUR ! Je veux vraiment que ce soit un film plein d’humour et d’énergie, mais aussi qui fasse peur !!! Cela faisait longtemps que je voulais faire un film pour les ados, quelque chose de fantastique dans l’esprit d’Halloween. Et puis j’ai un lien très spécial avec ce livre, car il se trouve que je collectionne aussi les dessins d’Edward Gorey ».

Pour la production, une tête brûlée dans le style d’Eli Roth semblait garante du souffle de jeunesse et d’irrespect dont le fi lm pouvait avoir besoin. Mais c’est surtout l’univers du réalisateur ainsi que ses références cinématographiques qui ont fait la différence. Depuis toujours, il est passionné par ce que l’humanité peut receler de pire et de meilleur, et surtout de la manière dont elle se comporte dans l’adversité...

Et le réalisateur d’acquiescer : « Cette histoire raconte des choses terribles et interroge principalement votre capacité à surmonter des tragédies. Et puis je me suis toujours un peu identifié à Lewis… même si je ne suis pas orphelin, je me suis toujours senti exclu, étranger à mon entourage. Et Steven Spielberg m’a donné un conseil en or : "n’en fais pas des caisses avec les décors, laisse la place à l’imaginaire des spectateurs, laisse les faire une partie du travail afin qu’ils se l’approprient." C’est exactement ce que j’ai voulu faire. »

LE CASTING DE L’ÉTRANGE

JACK BLACK - Jonathan Barnavelt

L’oncle de Lewis, notre jeune héros, n’est pas un personnage très rassurant de prime abord. Jack Black possède à la fois le charisme, la drôlerie et surtout la générosité que nécessitait un tel rôle. Le comédien, qui se considère toujours comme un grand enfant, a tout de suite été emballé à l’idée d’interpréter le personnage de ce roman qu’il avait lui même adoré à l’époque. Comme tous les personnages de Bellairs, Jonathan est unique, et c’est son étrangeté qui fait sa spécificité et son attrait. Un moyen de dire à tous les enfants que c’est en étant eux-mêmes qu’ils s’épanouiront le mieux et découvriront la magie qui est la leur. En dépit de la noirceur et des drames qui y sont abordés, le comédien avait conscience que cette aventure regorgeait de bien des leçons à tirer ainsi que de beaucoup de sueurs froides car il renferme un ultimatum : le compte à rebours de l’horloge doit à tout prix être stoppé pour sauver le monde.

CATE BLANCHETT - Florence Zimmerman

La voisine de Jonathan est une des sorcières les plus puissantes qui aient jamais existé… même si elle semble avoir perdu ses pouvoirs quand elle rencontre le jeune Lewis. Il n’empêche que c’est elle qui guide et encourage Lewis et son oncle à s’accepter afin de libérer leur magie, et peut être bien la sienne aussi. Mais elle a besoin de leur confiance pour le faire, et ce n’est qu’ensemble qu’ils parviendront à s’affranchir de leurs peurs respectives. La comédienne deux fois Oscarisée possède l’aura et le magnétisme d’un tel personnage. Ce rôle était une occasion parfaite selon elle, en tant que parent, de prendre les jeunes par la main et de partager un moment fort en émotion.

Le couple que forment ces deux magiciens qui ne cessent de se chamailler à l’écran donne lieu à un formidable duo d’acteur, digne du couple Burton / Taylor dans QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF, la pièce de théâtre d’Edward Albee, adaptée au cinéma en par Mike Nichols en 1966. Au-delà de leurs désaccords et des leurs imperfections il y a une profonde affection et une grande compréhension entre ces deux-là.

OWEN VACCARO - Lewis Barnavelt

Le jeune héros de cette folle aventure est un garçon à la fois intelligent, vulnérable et très attachant. Eli Roth savait qu’il lui faudrait rencontrer beaucoup de jeunes acteurs avant de trouver le parfait Lewis, à l’image de Steven Spielberg pour E.T. qui avait casté Henry Thomas après avoir été ému aux larmes en une seule prise. Owen, malgré son jeune âge, n’est pas un débutant. Il possède une éthique de travail très rigoureuse pour quelqu’un de son âge tout en ayant un bon sens de l’humour et un à-propos déconcertant. Quand il est entré dans la pièce il y a eu comme une évidence, et le réalisateur a su immédiatement qu’il avait trouvé son Lewis.

KYLE MacLACHLAN - Isaac Izard

Cette fi gure sinistre récemment ressuscitée d’entre les morts est aussi terrifiante que délicieusement glaçante. Mais c’est aussi un génie, et surtout l’inventeur de l’horloge du destin. Grâce à son flegme et à son étonnante présence, le comédien fétiche de David Lynch n’a eu aucun mal à se glisser dans la peau de ce personnage. Après la reprise de «Twin Peaks», il nous confie que LA PROPHÉTIE DE L’HORLOGE était le seul script qu’il ait trouvé vraiment passionnant et qu’il n’a pas hésité une seconde à accepter le rôle d'Isaac Izard.

RENEE ELISE GOLDSBERRY - Selena Izard

L’épouse de notre vilain en chef est une sorcière maléfique prête à tout par amour pour son mari, et qui n’a pas l’intention de laisser contrarier ses plans par les Barnavelt et consorts. Sa spécialité est la métamorphose, ce qui lui permet d’apprécier le meilleur des années 50 en Amérique, sans subir la ségrégation de l’époque…Si la comédienne qui a triomphé dans la célèbre comédie musicale «Hamilton» (Lin-Manuel Miranda, 2015) y jouait une force de la nature, elle change ici de registre pour interpréter le mal incarné.

CHAMBRES SECRÈTES ET MURS DE VELOURS : LES DÉCORS DE LA PROPHÉTIE

JOHN HUTMAN, le créateur des décors, avait déjà travaillé avec Eli Roth sur QUIZZ SHOW (Robert Redford, 1994), et les deux hommes se sont entendus à merveille. Au détour d’une rue de Zebedee, la résidence des Barnavelt est le cœur névralgique de cette histoire. Ce sombre manoir renferme un secret qui pourrait être fatal.

Si la luxueuse et mystérieuse maison qui abrite en son sein la fameuse horloge est un personnage à part entière, elle s’inscrit dans l’univers très particulier de sa ville, Zebedee. Située à 30 minutes d’Atlanta en Géorgie, la petite bourgade de Newman offrait l’ambiance idéale pour développer l’univers de John Bellairs, avec ses maisons du début du siècle. Eli Roth voulait que Zebedee soit à mi-chemin entre les villes européennes des années 40 et la ville typique des années 50 de RETOUR VERS LE FUTUR. Avec sa place et son horloge, Newman était idéale pour recréer l’atmosphère à la fois désuète, bon enfant et optimiste tout en technicolor si caractéristique de l’Amérique de l’après-guerre.

John Hutman nous explique : « Le fait qu’Eli soit également acteur, producteur et scénariste lui confère une sensibilité et un instinct particulier quant à la création de l’ambiance générale d’un film, et il ne laisse aucun détail de côté. Pour ma part, la perspective de créer de toutes pièces une maison hantée était plus qu’excitante. Il était aussi important pour nous deux que les décors reflètent la personnalité des protagonistes. Et surtout qu’ils soient crédibles et impressionnants du point de vue d’un enfant de 10 ans. »

Zebedee est une ville où le temps semble s’être arrêté, dans le style des sitcoms des années 50, avec une touche d’étrangeté, comme un air de musique légèrement désaccordé. La maison des Barnavelt est à la fois majestueuse et terrifiante mais aussi presque décrépite avec le besoin pressant d’un grand coup de peinture, ce qui lui donne un côté très humain et attachant. Du papier peint à la cage d’escalier, en passant par les fenêtres ternies, les horloges étranges et les animaux empaillés, tout ce mobilier confère à la maison une atmosphère proche d’un train fantôme, d’un cabinet de curiosités ainsi qu’un air de terrain de jeu hors pair. C’est une ambiance qui peut de prime abord sembler hostile, surtout pour un jeune garçon qui vient d’être arraché si brutalement à la douceur et la normalité de son cocon familial, mais en y regardant à deux fois, le tout forme un havre accueillant, chaleureux et surtout plein d’amour. C’est aussi une maison qui semble avoir une vie à elle, car elle semble toujours en mouvement, révélant sans cesse de nouvelles facettes avec ses chambres secrètes et ses corridors dérobés. Eli Roth développe : « nous voulions qu’elle ressemble à un labyrinthe magique, avec ses lourdes tentures, ses murs recouverts de velours, éclairés par des candélabres. Cela devait être un univers surprenant et impressionnant surtout pour l’imaginaire d’un jeune orphelin. Il fallait vraiment pouvoir rendre palpable sa surprise et son étonnement face à ce changement radical d’atmosphère. Le tout en prenant bien soin de ne pas la rendre trop pesante ni présente pour garder le focus sur les personnages. Trop de décors tue le décor, mais pour qu’il se fasse oublier il fallait qu’il soit parfait et invite les spectateurs à se laisser porter par l’histoire. »

La maison de Florence, juste à côté, est elle aussi assez surprenante. Tout y est dans différentes tonalités de mauve. Et elle-même ne porte que du mauve. Florence est restée coincée dans l’Amérique des années 20, celle d’avant la Seconde Guerre Mondiale. Sa maison est une bulle temporelle où elle garde ses souvenirs intacts à travers des centaines de nuances de mauve. Le solarium de Jonathan est également un décor d’exception. La production s’est servie du manoir Candler à Atlanta, propriété de la légendaire famille Coca-Cola. Construite dans les années 20, elle est restée longtemps fermée, proche de la désuétude. Elle a très sporadiquement servi à quelques rares tournages et son atmosphère collait parfaitement à celle recherchée par l’équipe du fi lm. lourdes tentures, ses murs recouverts de velours, éclairés par des candélabres. Cela devait être un univers surprenant et impressionnant surtout pour l’imaginaire d’un jeune orphelin. Il fallait vraiment pouvoir rendre palpable sa surprise et son étonnement face à ce changement radical d’atmosphère. Le tout en prenant bien soin de ne pas la rendre trop pesante ni présente pour garder le focus sur les personnages. Trop de décors tue le décor, mais pour qu’il se fasse oublier il fallait qu’il soit parfait et invite les spectateurs à se laisser porter par l’histoire. » La maison de Florence, juste à côté, est elle aussi assez surprenante. Tout y est dans différentes tonalités de mauve. Et elle-même ne porte que du mauve. Florence est restée coincée dans l’Amérique des années 20, celle d’avant la Seconde Guerre Mondiale. Sa maison est une bulle temporelle où elle garde ses souvenirs intacts à travers des centaines de nuances de mauve.

Le solarium de Jonathan est également un décor d’exception. La production s’est servie du manoir Candler à Atlanta, propriété de la légendaire famille Coca-Cola. Construite dans les années 20, elle est restée longtemps fermée, proche de la désuétude. Elle a très sporadiquement servi à quelques rares tournages et son atmosphère collait parfaitement à celle recherchée par l’équipe du film.

UN TOURNAGE PLEIN DE MAGIE

Des poupées vomissantes, aux automates, en passant par les facéties du siège inclinable ou les instruments qui n’ont besoin de personne pour jouer des partitions, LA PROPHÉTIE DE L’HORLOGE réserve bien des surprises et quelques sueurs froides à ses spectateurs.

LOUIS MORIN s’est chargé des effets spéciaux, afin de donner vie à tout ce qui d’habitude n’en possède pas, comme dans LA BELLE ET LA BÊTE (Bill Condon, 2017) où on lui doit la fabuleuse animation du mobilier.

Quelques scènes resteront gravées à jamais dans l’esprit de l’équipe de tournage, notamment celle des potirons, qui restera pour tous les gens présents sur le plateau un moment mémorable, entre fou rire et dégoût total.

Pour Cate Blanchett, la scène de l’attaque des automates restera quant à elle la plus terrifiante du tournage. Elle nous explique : « Quelque part au fond de moi, bien enfouie, je garde la terreur des clowns et des poupées, qui a été réveillée par la scène où des pantins normalement adorables s’animent pour vous foncer dessus. »

Cette scène est inspirée d’un des numéros classiques de magie, mais l’équipe l’a détournée afin que tout ce qui semblait rassurant déraille de façon effrayante ! La plupart des automates proviennent de la collection de Steven Spielberg, et certaines d’entre elles sont de vraies antiquités, ce qui les rend d’autant plus abominables.

Mais il n’y a pas que du côté des effets spéciaux ou des automates que la magie opérait sur le tournage. Jack Black a pris des cours avec un des magiciens les plus talentueux de sa génération, DAVID KWONG, afin d’acquérir la dextérité nécessaire aux nombreux tours de passe-passe que requiert cette activité.

LES COSTUMES DE LA PROPHÉTIE

MARTHA STEWWART, la célèbre créatrice de costumes, apporte son talent à ce film.

Des fez de Jonathan à la garde-robe uniquement dans les tons de mauve de Florence, les costumes de cet univers sont à la fois baroques, effrayants et majestueux. Bien que l’intrigue soit située dans les années 50, les costumes ne se cantonnent pas à cette période, puisque l’univers des personnages est totalement hors du temps. Chacun vit avec une appréhension unique de sa propre réalité, c’est ce qu’on appelle le réalisme magique.

La garde-robe de Florence par exemple, déclinée dans tous les tons de mauve, est constituée de textures et de matières très différentes afin de refléter la personnalité d’une femme sophistiquée et érudite, sans pour autant surcharger la note pour ne pas transformer le personnage en une caricature de sorcière savante. Pour ne pas donner dans la surenchère avec les décors, l’autre gageure était qu’une femme habillée de mauve dans une maison drapée de mauve deviendrait invisible, ou pire pourrait jurer sur des nuances qui ne s’accorderaient absolument pas.

Sans indications très précises sur l’origine de Florence à part le fait qu’elle ait vécu à Paris avec des références à l’Europe de l’Est, son univers se devait d’être résolument éclectique tout en rappelant la vieille Europe. Beaucoup de cristal tchécoslovaque a été utilisé et travaillé avec l’aide de BRAD EINHORN, le responsable des accessoires, afin de créer un univers tout à la fois référencé et cohérent.

Si Eli Roth a été ébloui par la transformation de Cate Blanchett, c’est bien sûr en raison du raffinement de ses costumes et de sa perruque grise, mais également grâce à l’extraordinaire capacité de la comédienne à se transformer juste en changeant sa voix et son attitude. Il nous confie : « C’est la plus grande transformiste depuis Peter Sellers. Elle est la seule à pouvoir La garde-robe de Florence par exemple, déclinée dans tous les tons se grimer au point de devenir méconnaissable, à l’image de Sellers. » de mauve, est constituée de textures et de matières très différentes afin de refléter la personnalité d’une femme sophistiquée et érudite, sans pour autant surcharger la note pour ne pas transformer le personnage en une caricature de sorcière savante. Pour ne pas donner dans la surenchère avec les décors, l’autre gageure était qu’une femme habillée de mauve dans une maison drapée de mauve deviendrait invisible, ou pire pourrait Sans indications très précises sur l’origine de Florence à part le fait qu’elle ait vécu à Paris avec des références à l’Europe de l’Est, son univers se devait d’être résolument éclectique tout en rappelant la vieille se grimer au point de devenir méconnaissable, à l’image de Sellers. »

Pour les costumes de Jonathan, il fallait trouver un harmonieux mélange entre la magie et la musique. Inspirés de Modigliani, les pantalons de Jonathan lui permettaient de paraître plus rustre, rond et terrien en comparaison avec Florence, plus raffinée, longue et aérienne.

L’éclectisme de son accoutrement est en fait très moderne, un assemblage de pièces dénichées aux puces qui deviennent accessoires quand elles sont mélangées avec des vêtements de tous les jours. Ainsi la veste de cheminot des années 20 qu’il porte devient un accessoire très original combinée avec des vêtements des années 50. Même si du coup elle lui donne un côté désuet, elle reflète parfaitement sa personnalité.

Pour le petit Lewis, la créatrice des costumes a tout de suite pensé à une veste bien boutonnée et des lunettes, un peu comme un petit Truman Capote ou Bob Newhart. Lewis est très avancé intellectuellement pour son âge, son vocabulaire est recherché et il comprend et absorbe tout avec une rapidité affolante. Intelligent et curieux, il paraît presque plus mature que son excentrique oncle. Lui aussi fait attention à la manière dont il s’habille et ses choix deviennent l’expression de sa fantaisie et au final de ses pouvoirs magiques. Owen Vaccaro adorait son costume, qu’il porte d’ailleurs dans toutes les scènes sauf quand il est en pyjama. Les bottines avec le pantalon rentré, le gilet et la veste sont devenus une extension de son personnage. Il allait même jusqu’à boutonner les poignets de ses manches pour rester dans l’esprit sérieux de Lewis, ce que lui en 2018 n’aurait jamais fait naturellement.

Quant à ceux du sinistre Isaac Izard, ils sont inspirés du célèbre auteur de romans horrifiques du début du XXe siècle, H. P. Lovecraft. Costume sombre croisé très chic et très rigoureux, un col haut fermé d’une cravate noire, le parfait attirail de l’homme le plus sinistre du monde. Dès qu’on le voit on pressent le malheur, la rigueur, la sévérité, et surtout une mystérieuse noirceur… même si au fur et à mesure de l’histoire se révèle à travers son passé avant la grande guerre, une tout autre personnalité qui nous le rend du coup plus humain. Sa femme quant à elle est tout simplement l’antithèse de Florence. Aux nuances de mauves de la bonne sorcière il fallait opposer son antithèse chromatique, c’est-à-dire toutes les nuances de vert pour la vilaine sorcière.

Toute l’équipe du film a développé des trésors d’imagination pour concocter un fi lm d’horreur accessible à tous et en famille, où chacun puisse à la fois rire, sursauter de peur et s’émouvoir.

« Ce film, je l’ai fait avec tout l’amour du monde. C’est tout à la fois LA MAISON DU DIABLE (Robert Wise, 1963), PSYCHOSE (Alfred Hitchcock, 1960), LES GOONIES (Richard Donner, 1885) , et HARMONIUM (Koji Fukada, 2017) à la portée des plus jeunes ».

Source et copyright des textes des notes de production 
@ Universal Pictures International France

  
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