Comédie/Aventure/Une belle histoire, un film qui donne le sourire
Réalisé par Ken Scott
Avec Dhanush, Erin Moriarty, Gérard Jugnot, Bérénice Bejo, Barkhad Abdi, Abel Jafri, Ben Miller, Sarah-Jeanne Labrosse...
Long-métrage Français/Américain
Titre original : The Extraordinary Journey Of The Fakir
Durée : 01h40mn
Année de production : 2018
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Date de sortie sur nos écrans : 30 mai 2018
Résumé : Aja, un jeune arnaqueur de Mumbai entame, à la mort de sa mère, un extraordinaire voyage sur les traces du père qu’il n’a jamais connu. Il rencontre l’amour à Paris dans un magasin de meubles suédois, le danger en compagnie de migrants somaliens en Angleterre, la célébrité sur une piste de danse à Rome, l’aventure dans une montgolfière au-dessus de la Méditerranée, et comprend finalement ce qu’est la vraie richesse et qui il souhaite devenir.
Bande annonce (VOSTFR)
Featurette - Ken Scott, le réalisateur (VOSTFR)
Extrait 1 (VOSTFR)
Extrait 2 (VOSTFR)
Extrait 3 (VOSTFR)
Extrait 4 (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Ce film est
une adaptation du roman de Romain Puértolas, « L’Extraordinaire
voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » (paru en août 2013). Avec L'EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR, Ken Scott, le réalisateur nous entraîne dans un conte dans lequel ce ne sont pas tant les aventures vécues qui comptent, mais l'humanité qui s'en dégage. Sa mise en scène est constante dans sa façon d'aborder des sujets graves tout en leur donnant un aspect lumineux. Il y aurait pourtant manière à tomber dans le drame larmoyant avec certains aspects de cette histoire, mais le scénario préfère pencher vers la positivité tout en déposant ici et là de petites perles philosophiques que les spectateurs sont libres d'apprécier à leur guise. Sinon, on peut simplement profiter de ce beau voyage et de la bonne humeur qui s'en dégage.
En tout cas, il est difficile de ne pas trouver profondément attachant le personnage d'Aja qui est interprété à l'âge adulte par Danush. L'acteur est aussi convaincant dans sa douceur que dans l'intelligence qu'il insuffle aux multiples talents de son protagoniste. Il porte le film sur ces épaules et il assure ce rôle avec brio.
L'EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR est une belle histoire, un film bon pour le cœur et pour le moral. Même si parfois, on a la gorge nouée par la force des sentiments qu'il nous fait ressentir, c'est avec le sourire aux lèvres qu'on sort du cinéma. Alors n'hésitez pas à aller écouter Aja vous raconter son histoire, elle vaut la peine d'être vue et entendue.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Qu’est-ce
qui vous a intéressé au départ dans L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU
FAKIR ?
Alors
que le producteur Luc Bossi était au Festival de Cannes, il m’a
appelé pour savoir si j’étais disponible pour un projet qu’il
développait. Il m’a envoyé le livre et le scénario et j’ai
adoré la tonalité du récit. J’ai aussi été sensible à
l’humour et à l’histoire d’amour, mais surtout au fait qu’il
s’agit avant tout d’un film d’aventure !
Comment
vous êtes-vous approprié le scénario ?
Après
avoir lu le livre et le scénario, et discuté avec Luc, j’ai senti
qu’il fallait que je réécrive certaines scènes pour que le film
corresponde à la vision que j’en avais. Je dois dire que j’ai
beaucoup apprécié de pouvoir m’approprier le projet, même si
j’étais porté par le roman : j’ai essentiellement développé
des aspects qui étaient déjà présents dans le livre.
Il
y a dans cette histoire une formidable dimension picaresque.
Absolument.
Pour moi, il s’agit d’une fable. D’ailleurs, au cours de la
réécriture du script et du tournage, j’ai fait en sorte qu’on
ressente cette dimension. C’est aussi un récit initiatique qui
s’attache à un jeune Indien, originaire de Mumbai, qui n’a
jamais rien connu d’autre que son modeste quartier. Au cours du
film, il voit ses horizons s’élargir. Cette évolution était
passionnante à explorer d’un point de vue cinématographique.
Certes,
il s’agit d’une fable, mais le film aborde aussi la question des
migrants…
Je
ne pense pas que le film soit politiquement engagé. Bien entendu, on
parle de mouvements migratoires mais pas sous un angle politique –
plutôt dans une optique humaniste. Car en voyant ces migrants au
quotidien, le spectateur pourra sans doute se sentir proche d’eux
et se dire qu’ils lui ressemblent. S’il repart de la projection
dans cet état d’esprit, je pense qu’on aura remporté une petite
victoire.
Avez-vous
été inspiré par certains livres ou films ?
J’ai
surtout été inspiré par le livre de Romain Puértolas qui est
d’une grande richesse. Je m’en suis senti très proche, sans
doute parce que THE GRAND SEDUCTION, que j’ai écrit, et STARBUCK,
que j’ai écrit et réalisé, mêlent humour et fantaisie, tout
comme LE VOYAGE DU FAKIR. Les films qui m’ont inspiré sont BEING
THERE (BIENVENUE MISTER CHANCE) de Hal Ashby, AFTER HOURS de
Scorsese, LA VITA E BELLA (LA VIE EST BELLE) de Roberto Benigni.
Avant le tournage, j’ai aussi voulu relire « Candide » de
Voltaire et l’« Odyssée» d’Homère. Comme il s’agit avant
tout d’un film d’aventure, j’ai revu des comédies d’aventure
de Spielberg dont j’aime la tonalité.
Vous
avez tourné aux quatre coins du monde. Le tournage a-t-il été
particulièrement diffcile d’un point de vue logistique ?
C’était
évidemment un tournage assez complexe ! Mais il était essentiel
qu’on se rende dans les différents pays où se déroule l’intrigue
pour en saisir l’atmosphère. Et même si c’était souvent
diffcile, cela en valait la peine, car il fallait faire en sorte que
chacun des lieux traversés par les personnages infl ue sur la
narration et le périple du protagoniste.
De
même, vous avez réuni un casting international.
Au
cours de son voyage, notre protagoniste rencontre de nombreux
personnages qui, dans le film, n’ont que quelques scènes. Mais il
fallait que leur présence soit marquante et on a donc fait appel à
de grands acteurs issus des pays qu’on traverse. C’était l’un
des aspects les plus exaltants de la préparation.
Sachant
que vous avez dirigé des comédiens de cultures et de parcours très
différents, était-ce particulièrement difficile ?
Je
me suis d’abord efforcé de comprendre de quoi ils avaient besoin
pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Bien sûr, c’était un vrai
défi de travailler avec des acteurs venant de pays différents, mais
c’était aussi un vrai bonheur. À commencer par Dhanush qui a
tourné dans d’innombrables films en Inde. C’était passionnant
parce qu’à la fin de chaque journée de tournage, on parlait du
film qu’on était en train de faire, de son personnage et aussi de
la manière dont on fait du cinéma : on confrontait ma vision et mon
approche en tant que réalisateur occidental avec son regard
d’artiste indien, et on comparait la réaction du public en
Occident et du public en Inde. Nos discussions ont enrichi ma vision
du monde et de la manière de faire du cinéma.
Quelles
difficultés liées aux différences culturelles avez-vous
rencontrées ?
La
barrière de la langue était parfois un obstacle, d’autant plus
que je devais me faire comprendre et qu’on était sans cesse en
train de courir après le temps. Je me souviens par exemple d’avoir
pris le temps d’expliquer à des figurants ce qu’ils devaient
faire et de me rendre compte ensuite qu’ils ne parlaient pas un mot
d’anglais mais qu’ils étaient trop polis pour me le dire !
Avez-vous
organisé des répétitions ou des lectures en amont du tournage ?
Pas
vraiment. Comme on tournait dans plusieurs pays, on n’a jamais eu
l’occasion de réunir l’ensemble des comédiens. J’ai malgré
tout répété avec certains d’entre eux, mais encore une fois, le
plus important à mes yeux était de trouver la méthode qui
convenait le mieux à chacun. En discutant avec Dhanush très en
amont, je me suis rendu compte qu’il préférait ne pas trop
répéter pour conserver sa spontanéité. Avec les comédiens qui
n’avaient que quelques jours de tournage, il fallait répéter un
minimum pour s’assurer qu’ils avaient bien cerné le ton du film.
Laissez-vous
une certaine marge de manœuvre à vos comédiens ?
Je
suis assez précis dans ma direction car je sais ce que je veux
obtenir de mes acteurs pour raconter l’histoire à ma façon. Pour
autant, je leur laisse beaucoup de liberté en les encourageant
d’emblée à me donner leur propre interprétation de la scène.
C’est ensuite que je leur fais part de ma vision et que j’affine
les choses.
Quel
style visuel avez-vous souhaité donner au film ?
Tout
d’abord, le style est marqué par le fait qu’il s’agit d’une
fable. Ensuite, comme on passe d’un pays à l’autre au cours du
périple du protagoniste, il était important que chacun des lieux
traversés ait sa propre identité visuelle. J’ai donc filmé
chaque pays différemment, en me laissant influencer par
l’atmosphère, les décors, la culture locale : il était essentiel
que le spectateur ressente qu’on change d’univers tout au long du
film. Que ce soit un numéro de danse dans la pure tradition
Bollywodienne, un numéro musical à la Monty Python en Angleterre ou
une course poursuite en Italie qui pulse au rythme d’une musique à
la Nino Rota.
Comment
avez-vous travaillé avec le compositeur ?
La
musique est essentielle dans ce projet. On a fait appel à Nicolas
Errera, avec qui j’ai déjà travaillé, et on s’est inspiré de
mélodies indiennes, même si ce n’est pas un film de Bollywood :
on a fait en sorte que la culture indienne imprègne la
bandeoriginale.
Qu’est-ce
que vous retiendrez de cette expérience unique ?
Ce
fut une collaboration avec des gens de grands talents provenant
plusieurs pays. C’était un projet particulièrement ambitieux,
pour un budget relativement modeste. On a dû être inventifs et
extrêmement préparés. Et je crois que c’était le cas ! J’ai
vraiment le sentiment que tous les acteurs et les techniciens ont
travaillé dans la même direction, au service du film, en
s’investissant à fond.
Qu’aimeriez-vous
que le spectateur retienne du film ?
J’aimerais
d’abord qu’il passe un très bon moment car c’est avant tout un
divertissement ! Mais c’est aussi un film qui parle d’immigration
et, même s’il n’offre aucune solution toute faite, j’espère
qu’il donnera matière à discussions et à débats.
À
PROPOS DE…
Le
scénario
Il
y avait un formidable message adressé au monde, conjugué à un
humour irrésistible. C’était aussi la promesse d’un périple
que je n’avais pas encore tenté dans ma carrière : on a rarement
la chance de se voir proposer un tel rôle.
Le
personnage d’Aja
C’est
un magicien qui fait ses tours dans la rue. Il est charmant et sait
se sortir de la plupart des impasses. Mais c’est aussi un
personnage à qui la plupart des spectateurs peuvent s’identifi er
car il a une profonde philosophie de vie et qu’il n’hésite pas à
s’embarquer dans une aventure hallucinante !
Ken
Scott
C’est
un réalisateur extrêmement agréable et dans le même temps qui a
une vision très claire de ce qu’il veut. C’est formidable d’être
dirigé par quelqu’un qui sait vous amener exactement là où il le
souhaite et qui vous permet de vous approprier le personnage. Il
encourage un véritable travail d’équipe et, avec lui, on a le
sentiment de construire les scènes ensemble, en s’inspirant à la
fois de son approche et de la mienne. J’ai beaucoup appris à son
contact.
La
méthode de travail
Je
n’ai pas eu le temps de faire de lecture ou de répétition, mais
avec le recul, j’en suis ravi. Car j’ai pu garder une certaine
fraîcheur et une certaine spontanéité que je n’aurais pas eues
nécessairement si on avait répété.
Des
partenaires des quatre coins du monde
C’était
fascinant de travailler avec des acteurs venus de différents pays et
de différentes cultures. J’ai beaucoup apprécié de découvrir
leurs approches du métier d’acteur, d’autant que c’est une
expérience très rare.
Bérénice
Bejo
Bérénice
Béjo est adorable et très bonne camarade dans le jeu : elle est
chaleureuse, encourageante et coopérative. On a passé d’excellents
moments tous les deux, et notamment pour la séquence de danse.
La
danse
C’est
un art qui fait partie intégrante de la culture indienne et j’ai
tourné une trentaine de films en Inde où, pour la plupart, j’avais
des scènes de danse. Comme j’ai l’habitude de danser
régulièrement, je n’ai pas vraiment eu besoin de m’y préparer.
Un
autre univers
Le
plus diffcile pour moi a sans doute été de m’adapter à un
univers radicalement différent de ce à quoi je suis habitué. Il
m’a fallu m’accoutumer à des méthodes de travail différentes
et à un autre style de tournage. Pendant la première semaine,
c’était assez compliqué pour moi, mais par la suite, je me suis
vraiment éclaté !
À
PROPOS DE…
Le
projet
Ce
qui m’a plu dès le départ, c’est qu’il s’agit d’une fable
résolument optimiste qui traverse plusieurs pays et cultures. C’est
aussi un film familial très populaire, dans le bon sens du terme, et
j’ai tourné tellement de drames que j’étais heureuse de
participer à un film solaire. Car le message du FAKIR, c’est que
même si on ne réalise pas son rêve au bout du chemin, c’est déjà
très important d’avoir entrepris le voyage qui nous y mène.
Le
personnage de Nelly
C’est
une star de cinéma très célèbre qui est parvenue à un moment de
sa carrière où elle s’ennuie un peu. Elle a déjà tout vu, elle
a touché à tous les registres de films, et plus rien ne l’amuse.
Quand elle rencontre Aja, il vient d’un monde tellement différent
du sien qu’elle apprécie sa présence. Du coup, ils deviennent
amis : elle prend conscience qu’elle peut sans doute retrouver ce
qu’elle a perdu grâce à lui. Il lui permet de revenir à des
choses simples et de croire de nouveau à des rêves qu’elle a
peut-être oubliés.
La
direction d’acteur de Ken Scott
Il
est d’une grande précision et a un très bon sens du rythme et de
l’humour : il sait à quel moment marquer une pause dans telle ou
telle phrase pour en accentuer la drôlerie. À chaque nouvelle
prise, il nous encourage à changer de registre et à explorer
d’autres pistes. Du coup, notre jeu évolue de prise en prise et se
rapproche de ce que recherche Ken. C’est très gratifi ant de
travailler avec lui car il nous donne une consigne que l’on
comprend et qui nous amène ailleurs.
Un
important défi
D’abord,
je jouais un archétype plus qu’un personnage, si bien qu’il
fallait que je réussisse à me l’approprier pour ne pas être
caricaturale. Ensuite, j’ai dû me livrer à un numéro de danse
Bollywoodienne avec Dhanush : comme je ne suis pas danseuse, j’ai
dû m’entraîner trois heures par jour pendant un mois pour trois
minutes de danse à l’écran ! C’était difficile mais cela en
valait la peine.
Le
travail avec Dhanush
C’était
d’une grande simplicité. J’ai pas mal de scènes avec lui où je
parle sans cesse pendant qu’il m’écoute, si bien que je me
demande ce qu’il en pense ! Il est toujours très préparé, il
connaît son texte, et il est très professionnel. C’est un
comédien d’une grande douceur.
Scène
inoubliable
La
séquence devant la fontaine de Trevi était merveilleuse. On s’y
sent projeté dans le cinéma italien des années 50 et 60. Du coup,
tourner un film à cet endroit était très fort émotionnellement
pour moi.
À
PROPOS DE…
Un
scénario hors normes
Je
n’avais jamais lu un projet pareil. J’ai d’abord été très
sensible au fait qu’il aborde des thèmes très actuels et qu’il
parle de la diffi culté à trouver le grand amour. Par ailleurs, il
y a une fantaisie et une dimension fantastique dans le scénario qui
donnent le sentiment qu’on vous lit une histoire à partir d’un
livre. Ce n’est pas très fréquent dans le cinéma contemporain et
j’adore ça !
Le
personnage de Marie
Quand
on fait la connaissance de Marie, on comprend qu’elle est un peu
paumée. Comme beaucoup de jeunes fi lles d’une vingtaine d’années,
elle traverse une période où elle affi rme son indépendance et
découvre sa véritable identité. Par le passé, ce sont les autres
qui ont pris les décisions à sa place, que ce soit son ex-fi ancé
ou ses parents : à Paris, elle découvre sa voie. C’est alors
qu’elle croise Aja et qu’elle ne peut s’empêcher de tomber
amoureuse de lui. Elle doit trouver l’équilibre entre son désir
de garder son indépendance et ses sentiments amoureux. Je trouve
qu’elle évolue beaucoup tout au long du film.
Un
récit initiatique
C’est
un vrai récit d’apprentissage pour Aja comme pour Marie. Aja vient
d’un monde renfermé sur lui-même et, en arrivant à Paris, il
ouvre ses horizons. Quant à Marie, elle découvre qui elle est sans
être infl uencée par ses parents : lorsqu’on passe le cap des 20
ans, on se rend compte que nos points de vue sur le monde ont été
largement modelés par notre entourage. Du coup, la trajectoire d’Aja
et de Marie, tout au long du film, leur permet d’assumer leur
véritable identité. Sans compter que pour Aja, il s’agit d’un
premier amour qui est souvent un rite de passage pour un jeune
adulte.
Une
production internationale
Je
n’avais jamais vécu un tournage qui réunit des acteurs des quatre
coins du monde. Et même si j’adore Paris, c’est une ville qui me
rappelle New York. En revanche, j’ai eu le sentiment, en me rendant
à Mumbai, de débarquer dans un tout autre univers. C’était très
intéressant de confronter la manière dont Dhanush, Ken et moi
faisons des films. C’était passionnant d’utiliser sa propre
expérience du cinéma pour ce film et de réunir mes deux passions :
jouer et voyager ! Par ailleurs, j’ai eu le sentiment que cette
expérience m’a ouvert d’autres horizons.
La
direction d’acteur de Ken Scott
C’est
un réalisateur très généreux qui n’hésite pas à vous pousser
dans vos retranchements car il a une idée extrêmement précise du
résultat qu’il cherche à obtenir. Il instaure un vrai travail
d’équipe avec ses comédiens et ne laisse rien au hasard. Il est
conscient qu’en tant qu’acteur, on peut nourrir le film de sa
propre interprétation, tout en connaissant les personnages sur le
bout des doigts. C’est un formidable bosseur, même s’il est
constamment détendu. Du coup, il installe une énergie positive et
communicative sur le plateau.
À
PROPOS DE…
Un
projet séduisant
Même
si au départ, je craignais un peu de tourner en anglais, j’avais
trouvé le livre plein de fantaisie et de poésie et le nom de Ken
Scott a retenu toute mon attention. En effet, je suis un grand
admirateur de LA GRANDE SÉDUCTION.
Le
personnage de Gustave
C’est
un archétype de chauffeur de taxi qui, à mon avis, a une activité
un peu illicite ! Je ne suis pas certain que ce ne soit pas un
escroc… Il peste contre Uber mais c’est à cause de types comme
lui que les sociétés de VTC se sont développées ! Mais même s’il
arnaque ses clients, c’est aussi un philosophe et un personnage
pittoresque. Par exemple, il détaille sa philosophie de la vie à
Mary, qu’il prend dans son taxi : c’est sans doute un philosophe
de comptoir, mais avec une vraie sagesse.
Ken
Scott
Ce
qui était assez amusant, c’est qu’on tournait en anglais alors
qu’il est francophone. Il est précis et il sait ce qu’il veut.
Et comme il est aussi scénariste, il n’hésitait pas à réécrire
certaines scènes. Je paniquais un peu car j’avais mis un temps fou
à mémoriser mon texte et je n’avais pas franchement envie qu’il
soit modifié !
Dhanush
Ce
qui m’a rassuré, c’est que je ne comprenais rien à ce qu’il
disait parce qu’il a un accent très prononcé !
Acteur-réalisateur
Comme
j’ai moi-même réalisé 11 films, je reste d’autant plus au
service du metteur en scène : je comprends sans doute davantage
pourquoi le réalisateur prend telle ou telle décision, et pourquoi
on me demande de faire telle ou telle chose. Du coup, j’ai plus de
facilité à accepter de refaire une prise parce que j’en comprends
les motivations.
Après
l’aventure de L’ÉCUME DES JOURS de Michel Gondry, d’après le
roman de Boris Vian, sorti en 2013 dans de nombreux pays, la société
Brio Films s’est lancée dans sa première production en anglais,
L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR, adapté du livre de Romain
Puértolas, dans le but d’en faire un conte universel qui voyage
dans le monde entier.
Dès
le développement du scénario, coécrit par l’auteur du roman,
l’addition d’une partie de l’histoire en Inde pendant l’enfance
du héros a permis d’accentuer le caractère aventureux et
l’ampleur de la narration. Elle a aussi permis de monter une
coproduction offi cielle franco-indienne avec la société Little Red
Car, de caster la star indienne Dhanush, et de tourner pendant deux
semaines à Mumbai, avant de poursuivre les prises de vue à Rome,
Paris, et Bruxelles. Grâce à des comédiens de 15 nationalités,
dont notamment Bérénice Bejo, Erin Moriarty, Barkhad Abdi, Ben
Miller, Stefano Cassetti, Abel Jafri et Gérard Jugnot, grâce au
talent du réalisateur Ken Scott, dont le fi lm STARBUCK avait déjà
eu un succès international, le fi lm sera la première production
majoritaire française à bénéfi cier d’une sortie nationale en
Inde. Le fi lm sortira également en salles dans plus de 40 autres
pays, dont l’Italie, l’Espagne, la Chine, le Japon, la Russie,
les États-Unis, la Suède, Israël, la Turquie, l’Australie et le
Brésil.
La
préparation du fi lm a donné lieu à de longs repérages dans les
pays de tournage, avec Ken Scott, le chef opérateur Vincent Mathias
(César 2018 de la meilleure photo pour AU REVOIR LÀ-HAUT), les
chefs décorateurs Patrick Dechesne et Alain-Pascal Housiaux (LE
FANTÔME DE CANTERVILLE) et la créatrice de costume Valérie
Ranchoux, qui a notamment travaillé avec Benoît Jacquot. Le
tournage en Inde a commencé en avril 2017 à Mumbai, en particulier
dans les ruelles colorées de Worli, en bordure de l’océan, un
quartier de pêcheurs dans lequel se déroule l’enfance du héros.
Le lieu de travail de Siringh, la mère d’Aja, est le Dhobi Ghat,
un fameux lavoir en plein air par lequel passe le linge des hôtels
et où travaillent plus de 2000 personnes. Une équipe indienne
brillante et rompue aux productions locales a guidé l’équipe
européenne dans une chaleur étouffante.
Le
tournage s’est ensuite poursuivi à Paris, à Bruxelles et dans ses
environs, puis à Rome, en début de saison touristique. Le tournage
à la Fontaine de Trevi a donné lieu à un face à face amusant avec
la police italienne qui souhaitait écarter l’équipe de la fameuse
bordure de pierre du chef d’œuvre de Nicola Salvi. Les épisodes
anglais ont été tournés en Wallonie, dont la Cité-jardin du Logis
chère à Jaco Van Dormael. À Paris, Ken Scott a cherché au détour
des rues des angles nouveaux sur des lieux emblématiques, tandis que
des plans de drone agrémentés de SFX ont permis de fi lmer le
parcours d’un petit avion en papier de la Tour Eiffel jusqu’au
cimetière du père Lachaise. Un chorégraphe réputé de Bollywood,
Vishnu Deva, ainsi que plusieurs danseurs indiens sont venus encadrer
les répétitions et le tournage de la séquence de danse, dans un
ancien lieu de culte reconverti en night-club. Dhanush, reconnu
partout en Inde, mais tournant pour la première fois en Europe, a
amené tout au long du tournage sa grâce, son talent, ses pas de
danse improvisées et ses chansons fredonnées, et la délicieuse
cuisine végétarienne du sud de l’Inde.
Le
film de Ken Scott est une adaptation du roman de Romain Puértolas,
« L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans
une armoire Ikea » paru en août 2013. Natif de Montpellier, et
vivant aujourd’hui à Malaga, Romain Puértolas, fan de Jules Verne
ou d’Eduardo Mendoza, a exercé de nombreux métiers, et écrit
plusieurs romans, avant de connaître à 37 ans sa première
publication. «L’Extraordinaire voyage du fakir... », fable
facétieuse et foisonnante née «pendant ses trajets quotidiens dans
le RER», et inspirée par son goût de la magie. Cette histoire feel
good tenant le lecteur en haleine est remarquée par l’éditeur
Dominique Gaultier de Le Dilettante qui prend le risque de publier ce
roman avec «un titre à rallonge écrit par un parfait inconnu».
Son
inspiration est récompensée. Allemagne, Russie, Taïwan, Corée,
Canada, Albanie, Australie, États-Unis... les droits de traduction
sont rapidement acquis dans une trentaine de pays, et ce, avant même
sa sortie en France. À la rentrée 2013, le livre devient rapidement
un best-seller avec plus de 300 000 exemplaires vendus en grand
format. L’ouvrage est également bien accueilli par la critique
littéraire qui souligne l’humour et l’humanisme de ce conte
plein de rebondissements, le panache loufoque de cette ode à la vie.
Aventures, voyages inattendus, amour, escales, rencontres
surprenantes, péripéties... permettent aussi d’évoquer de façon
sensible des questions politico-sociales importantes :
mondialisation, exil, pauvreté, tolérance, immigration
clandestine... Selon Jérôme Garcin, Romain Puértolas «emprunte à
Gérard Oury et aux Monty Python pour l’action, à Michel Audiard
pour les dialogues». Transposer les aventures du fakir Ajatashatru
Lavash Patel au cinéma est donc une suite logique...
#VoyageDuFakir
Autre post du blog lié à L'EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR
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