Aventure/Action/Malgré des monstres sympas, le film est décevant
Réalisé par Brad Peyton
Avec Dwayne Johnson, Naomie Harris, Malin Åkerman, Jeffrey Dean Morgan, Joe Manganiello, Will Yun Lee, Jake Lacy, P.J. Byrne...
Long-métrage Américain
Titre original : Rampage
Durée : 00h00mn
Année de production : 2018
Distributeur : Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 13 avril 2018
Date de sortie sur nos écrans : 2 mai 2018
Résumé : Primatologue de profession, David Okoye a plus de mal à nouer des liens avec ses semblables qu'avec les singes. Pas étonnant qu'il se soit pris d'affection pour George, adorable gorille d'une intelligence hors du commun, dont il s'occupe depuis sa naissance. Mais suite à une expérience génétique catastrophique, George se métamorphose en monstre incontrôlable. Et il n'est pas le seul puisque d'autres animaux se transforment en prédateurs enragés aux quatre coins du pays, détruisant tout sur leur passage. Okoye décide alors de travailler d'arrache-pied avec une généticienne pour mettre au point un antidote. Pourront-ils à temps empêcher la planète d'être ravagée ?
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : RAMPAGE HORS DE CONTRÔLE s'inspire d'un jeu vidéo d'arcade des années 80 et a dans l'idée de mettre en avant ses monstres. Alors, ok, ils sont plaisants, mais au final, on ne les voit pas beaucoup et, pour le reste, l'histoire n'est pas captivante. En effet, le scénario est aussi épais qu'un fil de pêche qui s'étire en longueur. Il est jalonné d'incohérences, à tel point qu'à la fin, on en rit. Il y a une volonté de faire une pseudo mise en garde sur les dangers des manipulations génétiques, mais elle reste très succincte.
Le réalisateur, Brad Peyton, met en scène de l'action à gogo, mais les effets spéciaux sont parfois très passables et il n'y a rien de vraiment très original dans sa façon de filmer. À part les monstres qui occupent l'espace, sont plutôt impressionnants et assez réussis, les autres tentatives d'approche spectaculaire ne sont pas convaincantes.
Côté acteurs, Dwayne Johnson, qui interprète Davis Okoye, joue de sa sympathie habituelle, qui fonctionne, mais qui ne remplace ni le manque d'intérêt dans la construction narrative, ni l'empilage d'impossibilités qui entourent les personnages.
On notera aussi la présence de Jeffrey Dean Morgan dans le rôle d'Harvey Russell. Il impose un style, mais encore une fois, cela ne suffit pas à outrepasser les manquements de l'ensemble.
RAMPAGE HORS DE CONTRÔLE est un long-métrage qui se laisse regarder si on déconnecte son cerveau et qu'on en attend rien de plus que quelques moments spectaculaires à base de gros monstres. C'est décevant, il y aurait eu matière à faire mieux malgré tout.
Le réalisateur, Brad Peyton, met en scène de l'action à gogo, mais les effets spéciaux sont parfois très passables et il n'y a rien de vraiment très original dans sa façon de filmer. À part les monstres qui occupent l'espace, sont plutôt impressionnants et assez réussis, les autres tentatives d'approche spectaculaire ne sont pas convaincantes.
On notera aussi la présence de Jeffrey Dean Morgan dans le rôle d'Harvey Russell. Il impose un style, mais encore une fois, cela ne suffit pas à outrepasser les manquements de l'ensemble.
RAMPAGE HORS DE CONTRÔLE est un long-métrage qui se laisse regarder si on déconnecte son cerveau et qu'on en attend rien de plus que quelques moments spectaculaires à base de gros monstres. C'est décevant, il y aurait eu matière à faire mieux malgré tout.
Copyright Photos @ 2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
DES CRÉATURES DE PLUS EN PLUS
GIGANTESQUES
“Hier soir, George faisait 2,10 mètres de haut et pesait 225 kg. Ce matin, il approche des 3 mètres et pèse presque 455 kg". - Davis
Tout comme les cinéphiles du monde
entier, Brad Peyton, réalisateur et producteur de RAMPAGE - HORS DE
CONTRÔLE, adore voir Dwayne Johnson affronter des situations
dangereuses de grande envergure qui font appel à tout son talent, à
sa force physique, son humour et son charme. Brad Peyton a déjà
placé la vedette intrépide sous le volcan d’une île sur le point
de sombrer, mais aussi à l’épicentre d’un séisme de magnitude
9. À présent, pour leur troisième collaboration sur grand écran,
qui dépasse les précédentes en matière d'action et d’impact
visuel, Brad Peyton met la barre encore plus haut. Car cette fois,
Dwayne Johnson doit se mesurer à une menace nouvelle : un ennemi
encore plus costaud que lui !
D’ailleurs, il ne s’agit pas d’un
seul ennemi, mais de trois : des créatures titanesques génétiquement
modifiées, totalement hors de contrôle, qui s’apprêtent à
dévaster notre civilisation.
Dwayne Johnson est prêt à relever le
défi : “Brad et moi, on est comme des gosses quand on travaille
ensemble sur ce genre de projets", raconte-t-il. “L’art reflète
toujours son créateur, et je pense donc que les fans peuvent compter
sur beaucoup d’action et de divertissement, sans compter un niveau
inédit de destruction. On essaye toujours d’aller plus loin, de
mettre la barre encore plus haut, et même si possible de la
dépasser".
Il ajoute : “Rien que le fait de
mettre le pied sur le plateau le matin à 7h faisait bondir mon
adrénaline à 15 sur une échelle de 1 à 10. Et c’était comme ça
toute la journée".
“Il y avait tellement de scènes à
couper le souffle, tellement de décors hallucinants", ajoute
Naomie Harris, qui donne la réplique à Dwayne Johnson dans le rôle
du Dr Kate Caldwell. “Je n’étais jamais montée à bord d’un
hélicoptère ou d’un avion qu’on incline à l’aide d’effets
hydrauliques, pour que je finisse accrochée au bout d’un câble.
C’est ce qui est vraiment super avec Brad et Dwayne, et toute
l’équipe de tournage. Avant tout, ils veulent vous donner
l’impression que tout se passe juste sous vos yeux, ici et
maintenant, et que vous vous trouvez plongé au cœur de l’action.
C’est ce que les spectateurs vont pouvoir constater".
Si Brad Peyton et Dwayne Johnson ont
des centres d'intérêt en commun, ils ont notamment une affinité
particulière pour les créatures féroces géantes ainsi que pour le
jeu vidéo d’arcade "Rampage", où trois créatures
titanesques dévastent des villes entières sur leur passage. Tous
deux souhaitaient également offrir à ce cinéma de grand spectacle
une intrigue et des personnages qui sonnent juste.
Si c’est du jeu vidéo qu'est née
l’idée originale, il n’offrait pourtant pas beaucoup plus que le
concept de départ, ce qui convenait parfaitement à Brad Peyton. “Ce
qui m’intéressait, c’étaient les défis et les possibilités
que recelait le jeu", confie-t-il “Le fait que la trame narrative
soit si peu développée nous a permis de nous approprier le concept,
de créer nos propres monstres, d’aborder les sujets qu’on
voulait. On a rendu hommage au jeu avec humour et respect, en mettant
en scène ces créatures et en dissimulant quelques 'Easter eggs'
pour les fans".
Dans le film, cette vague destructrice
est causée par une expérience biogénétique secrète qui dégénère
lorsqu’est déversée une substance provoquant des mutations
génétiques chez les animaux : ceux-ci deviennent non seulement plus
forts et plus agressifs, mais aussi plus imprévisibles et
terrifiants à mesure qu’ils absorbent les données génétiques
d’autres espèces. La première victime est George, un gorille à
dos argenté albinos qui vit dans une réserve naturelle de
Californie. George est très important aux yeux de Davis (Dwayne
Johnson), primatologue qui a sauvé l’animal des braconniers, l’a
élevé, lui a appris la langue des signes, et avec qui il a forgé
une amitié indestructible. Du coup, lorsque George passe en l’espace
d’une nuit d’un animal inoffensif de taille normale à un colosse
destructeur, Davis est bien décidé à faire tout ce qui est en son
pouvoir pour protéger son ami, tout en essayant de comprendre ce qui
lui arrive.
Afin de mener à bien cette mission, il
accepte à contrecœur l’aide de Kate Caldwell, qui en sait plus
sur cette affaire qu’elle ne veut bien l’avouer.
Aux côtés de Dwayne Johnson et Naomie
Harrison, on rencontre Jeffrey Dean Morgan dans le rôle d’un agent
du gouvernement méfiant qui suit à la trace l’évolution de
l’enquête de Davis et de Kate, Joe Manganiello qui incarne le chef
d’une unité d’élite mercenaire confrontée, dans une forêt du
Wyoming, à un ennemi qui lui donne du fil à retordre, et Malin
Akerman et Jake Lacy qui interprètent les frères milliardaires,
responsables de l’expérience illégale, qui ont bien l’intention
d’utiliser l’agent pathogène à leur profit.
Le producteur Beau Flynn, qui a déjà
fait équipe avec Dwayne Johnson à l’occasion de nombreux autres
projets, expose l’une des raisons pour lesquelles il estime que
RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE se différencie des films du genre. “Souvent, ce genre de film met en scène un héros qui tente
d’arrêter les créatures monstrueuses à tout prix, et est prêt à
mettre sa vie en danger pour sauver la planète. J’ai rarement vu
un film où non seulement le héros tente de sauver la planète, mais
où il cherche aussi à aider et à protéger l’un des assaillants.
En d'autres termes, la plupart du temps, le héros cherche à
terrasser la bête, alors qu’ici il essaye de la sauver. Davis sait
bien que George n’est pas responsable de ce qui lui arrive. Non
seulement il veut lui sauver la vie, mais il pourrait bien avoir
d’ailleurs besoin de son aide lors d’un affrontement final
titanesque avec les monstres. C’est pour moi une perspective tout à
fait novatrice et stimulante".
La panique que sème George s’accentue
d’autant plus que deux autres animaux mutants font leur apparition
: d’abord un loup à la taille colossale qui non seulement est
capable de sauter à une hauteur hallucinante, mais sait aussi voler…
et plus tard un crocodile long comme un stade de football qui se
déplace à la vitesse d’un croiseur. Ces derniers, qui ont été
plus exposés à l’agent pathogène que George, sont d’autant
plus gigantesques et agressifs. Les trois créatures continuent non
seulement à grandir mais aussi à muter, et prennent la direction de
Chicago, détruisant tout sur leur passage.
Malgré la gravité de la situation,
les producteurs ont cherché à maintenir un ton à la fois drôle et
léger, offrant ainsi la possibilité de traits d’humour et de gags
en marge des scènes de combat survoltées. C’est Dwayne Johnson
surtout qui livre ces répliques mordantes avec un style inimitable.
Ryan Engle, qui a travaillé sur le
scénario en collaboration avec Adam Sztykiel et les coauteurs de SAN
ANDREAS Carlton Cuse et Ryan J. Condal, estime que : “Le défi
était de raconter cette histoire d’animaux mutants avec un mélange
d’émotion, d’action, de frissons, et de divertissement, et un
scénario innovant. On ne s’est pas concentrés seulement sur la
dimension spectaculaire du film : on a voulu intégrer des scènes
dynamiques et vertigineuses, pour que l’on puisse voir ces monstres
dans des situations inédites".
L’idée d’un complot visant à
utiliser l’ADN comme une arme destructrice, dont les trois
malheureuses bêtes sont les cobayes, permet de mettre en scène des
adversaires humains auteurs de ce chaos et de déployer la menace à
l’échelle de la planète. Adam Sztykiel, qui fait une brève
apparition dans le film sous les traits d’un pilote de C-17,
explique : “Le danger le plus immédiat, c'est que d’autres
animaux en liberté soient infectés : d’autres balises ont-elles
atterri sur la planète, et si oui, où ?"
Comme le suggère le producteur Hiram
Garcia, “Ce qui rend ces créatures si intéressantes, c’est
qu’elles sont hybrides : elles allient leur propre patrimoine
génétique à des caractéristiques inhérentes à d’autres
animaux, ce qui les rend plus résistantes et plus féroces ; il
s’agit par exemple d’un gorille capable de régénérer ses
propres tissus à la vitesse d’une souris épineuse, ou d’un loup
qui développe une membrane lui permettant de planer à la manière
d’un écureuil volant. Une fois ce principe de base établi, on
s’est demandé ce qui se passerait si cette technologie se
retrouvait entre de mauvaises mains".
Si le film se permet une certaine
licence artistique, le système CRISPR d’édition génétique
auquel il est fait référence est bien réel. Élaboré en 1993, son
objectif est de soigner le cancer ainsi que d’autres maladies en
modifiant le code génétique d’un organisme.
Dwayne Johnson, qui est également
producteur exécutif du film, reconnaît que : “Ce procédé
scientifique est fascinant. Mais il fallait maintenir un certain
équilibre entre la cohérence du contenu scientifique et les clins
d’œil aux spectateurs à qui il fallait montrer que l’on était
tous de mèche, qu’on était bien conscients d'être en train de
faire un film sur un crocodile à la mâchoire acérée de 1118 dents
gigantesques, et un gorille de la taille d’une maison qui me fait
des doigts d’honneur".
Les producteurs ont justement fait
appel à Weta Digital, société d'effets visuels de pointe, afin de
créer les personnages non humains du film. Brad Peyton atteste que
leur contribution s’est avérée “absolument essentielle. On
n’aurait jamais pu mener à bien un projet aussi ambitieux sans des
artistes de cette envergure. Il était primordial que l’apparence
physique des créatures soit parfaite, mais il fallait aussi
communiquer leurs émotions et leurs intentions".
Le loup et le crocodile, entièrement
réalisés à l’aide d’effets visuels révolutionnaires, sont
sans conteste le clou du spectacle. Beau Flynn témoigne : “On
tenait à ne pas cacher ces créatures en les faisant apparaître
dans des scènes de nuit, sous la pluie, ou par temps couvert. On
voulait les montrer en pleine lumière, à mesure qu’ils mutent et
dévastent tout sur leur passage, en créant un contraste fort entre
le ciel bleu et les scènes de chaos qu’ils provoquent".
Pour George, ils ont adopté une
approche différente. Le gorille est un mélange de procédés
visuels élaborés par Weta Digital et de performance-capture. En
effet, c’est l’acteur Jason Liles qui insuffle au personnage sa
personnalité et son humanité : il permet ainsi aux spectateurs de
comprendre que George est un être doué de sensibilité, et
d’assurer la crédibilité du lien entre l’animal et Davis, qui
se rend compte que ce dernier souffre tout autant de la situation que
la foule de gens affolés fuyant à son approche. George reste le
point focal de l’histoire, même lorsqu’il grandit et se
métamorphose.
“Dès le début, je savais que la
dimension émotionnelle et la ligne directrice de l’histoire
allaient être leur amitié", raconte Brad Peyton. “Elle prend
une telle importance que tous les autres éléments, comme les crashs
d’avion, les explosions et les combats, gagnent en intensité,
parce que l’on est véritablement attaché au destin des
personnages : on a envie que Davis et George puissent se retrouver.
Je fais toujours mon possible pour que tout soit aussi palpitant que
possible, mais je trouve que si l’on n’est que dans le
divertissement, sans aucune émotion réelle, sans véritable enjeu,
l’impact n’est pas le même. Il faut que l’on ressente quelque
chose pour que l’expérience soit totale".
“Les grands thèmes du film sont la
confiance et l’amitié", résume-t-il, “et ce que l’on serait
prêt à faire pour sauver un ami". À mesure que l’histoire
progresse, il s’avère que l’un comme l’autre sont prêts à
tout.
Le producteur John Rickard, qui prend
un exemple qui parle à tous, remarque : “Davis ne comprend pas
pourquoi George devient de plus en plus agressif, à la fois envers
lui-même et tous les gens autour de lui. Alors que peut-il faire ?
Qu’est-ce qu’on ferait à sa place ? J’ai moi-même un chien et
s’il tombait malade ou s’il venait à disparaître, personne ne
pourrait m’empêcher de le retrouver ou de tout faire pour le
soigner, parce que c’est pour moi un membre de ma famille. C’est
ce que ressent Davis envers George, et c’est le ressort émotionnel
grâce auquel l’histoire sonne juste aux yeux de la plupart des
spectateurs".
Globalement, qu’il s’agisse de
l’intrigue, de l’ampleur colossale des scènes d’action et des
effets visuels, des décors et des créatures gigantesques, tout dans
RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE fait écho à l'ambition démesurée des
auteurs et producteurs du film. Le réalisateur confie que son
intention était de “plonger les spectateurs au cœur des
événements, au lieu de les faire assister à une scène qui se
déroule à distance. De cette façon, je voulais que les gens aient
l’impression que ces gigantesques créatures effrayantes qui se
déplacent à une vitesse folle les encerclent à tout moment. Je
voulais les plonger au cœur de l’action autant que possible".
“C’est l’idée de pouvoir mettre
en œuvre un film proprement titanesque qui m’a donné envie de
m’investir dans RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE", ajoute Dwayne
Johnson. “Ce que je veux dire, c’est qu’il ne s’agit pas
seulement de cet incroyable gorille géant, mais aussi d’un
gigantesque crocodile sorti des marais de Floride et d’un loup à
la stature proprement hallucinante qui vient du nord-ouest du pays.
Sans compter ce type chauve basané, baraqué et couvert de
tatouages, qui leur court après", s’esclaffe-t-il. “Le but du
jeu vidéo était de tout détruire, et je crois qu’on lui rend
hommage dans ce film. On pose les bases de l’histoire, puis tout à
coup, boom, c’est parti pour l’adrénaline, on ne s’arrête
plus !"
ACTEURS ET PERSONNAGES
“Vous préférez la compagnie des animaux à celle des gens ?" — Nelson
“Oui, parce que les animaux me touchent." — Davis
On fait la connaissance du primatologue
très respecté Davis Okoye alors qu’il supervise la section des
grands singes de la réserve naturelle de San Diego. S’il est
investi dans son travail, qu’il s’entend bien avec tout le monde
et qu’il partage avec plaisir ses connaissances avec ses étudiants,
il ne cache pas qu’il préfère la compagnie des animaux à celle
des humains. Il déteste par-dessus tout la tendance qu’ont
beaucoup de gens à mentir pour assurer leurs propres intérêts.
Dwayne Johnson décrit Davis comme “un
personnage fantastique que j’ai pris beaucoup de plaisir à
incarner. Il a par le passé été à la tête d’une unité de
lutte contre le braconnage à l’ONU, et ce après des années
passées à défendre son pays au sein des Forces Spéciales
américaines. Du coup, après tout ce qu'il a dû affronter dans sa
vie, il a perdu foi en l’humanité".
Davis a tissé ces liens si solides
avec George lorsqu’il a découvert le bébé gorille qui se cachait
pour échapper aux braconniers qui venaient de tuer sa mère. George
étant trop fragile pour survivre seul dans la nature, Davis lui a
offert une nouvelle vie dans la réserve naturelle où il est
maintenant arrivé à l’âge adulte ; c’est aujourd’hui un
gorille majestueux tourné vers les autres, empreint de compassion et
de joie de vivre et pourvu d’un sacré sens de l’humour.
“Ils se ressemblent beaucoup", note
Brad Peyton. “Ils sont pleins d’humour, deux mâles dominants
habitués à toujours être les plus costauds de la bande".
Les scénaristes ont été ravis
d’apprendre que Dwayne Johnson jouerait le rôle principal au
moment où ils étaient en train d’imaginer les personnages.
C'était notamment le cas de Carlton Cuse et Ryan Condal qui avaient
déjà écrit pour lui dans SAN ANDREAS. Ryan Condal raconte : “On
avait une idée assez précise de sa façon de s’exprimer. Un vrai
charme se dégage de sa personnei : il peut absolument tout faire. Ça
nous a laissé beaucoup de libertés. Dwayne parvient à communiquer
toute la tendresse des relations qu’il entretient avec George, ce
qui rend l’animal sympathique. C’est hyper important". Quant à
George, il a toujours été traité comme un être humain. Carlton
Cuse explique : “Sachant que le personnage allait être un mélange
d’images de synthèse et de performance-capture, on a pu donner
libre cours à notre imagination : on lui a imaginé une vraie
personnalité et on lui a fait accomplir des actions complexes".
“J’adore travailler avec Dwayne",
confie le réalisateur. “C’est l’un des partenaires les plus
créatifs que j’aie jamais eus : il est toujours rempli
d’enthousiasme et déborde d'idées géniales. Il cherche en
permanence à s’investir davantage, à se lancer de nouveaux défis,
à offrir quelque chose de nouveau à ses fans. Cette fois, il nous a
dit : ‘J’ai envie de me faire encore plus peur, d’aller plus
loin dans la castagne que dans mes films précédents’, ce qui
n’est pas évident quand on connaît sa filmographie".
Lorsque son meilleur ami a des ennuis,
Davis n’entre pas dans la mêlée avec une stratégie en tête, ni
même l’assurance de s’en sortir. Bien au contraire. Il n’a
aucune idée de ce qu’il va devoir affronter, ni de la manière
dont il va s’y prendre. Tout ce qu’il sait, c’est que George a
besoin de lui, et qu’il ne peut pas le laisser tomber. “Davis est
prêt à tout pour sauver George", souligne Hiram Garcia. “Cette
mission pourrait aussi bien le mener vers une forme de rédemption,
et lui permettre de retrouver confiance en ses semblables,
cheminement qu'il entame en rencontrant le Dr Kate Caldwell".
“Kate a aussi vécu des choses
difficiles", poursuit Hiram Garcia. “Cette brillante scientifique
qui a échoué à sauver la vie de son frère à l’aide de
l’édition génétique voit sa recherche utilisée pour créer des
monstres, si bien qu’elle est tout aussi investie émotionnellement
que Davis. Ils essayent tous les deux de faire ce qui est juste, mais
ils ne prennent pas le même chemin pour y arriver".
Pourtant, au départ, Kate est
l’exemple parfait des gens que déteste Davis : ceux qui sont prêts
à tout pour obtenir ce qu’ils veulent. Elle ne lui dit pas toute
la vérité sur son degré d’implication, et sur son véritable
intérêt à retrouver la source de l’agent pathogène. “Pour
lui, le plus important, c’est l’honnêteté et la confiance, et
du coup, quand il découvre qu’elle lui a menti, il ne veut plus
entendre parler d’elle", raconte Naomie Harris. “Mais ensuite,
elle finit par lui raconter les choses terribles qui lui sont
arrivées, et lui explique pourquoi elle est là, et son récit le
touche profondément. C’est la raison pour laquelle il accepte de
l’aider".
Lorsqu’elle était encore une jeune
scientifique idéaliste, Kate a été abordée par une entreprise de
génie génétique du nom d'Energyne. Mais ses employeurs utilisaient
secrètement ses résultats pour mettre au point leur propre
programme afin d’utiliser l’ADN comme une arme. Leurs résultats
sont malheureusement tout à fait probants. Kate est désormais
convaincue qu’il doit y avoir un moyen de maîtriser ces créatures,
une sorte d’"interrupteur" qu’elle pourrait localiser
si elle arrivait à temps à son ancien laboratoire. C’est pour
cette raison qu’elle a besoin de l’aide de Davis.
John Rickard révèle : “Il était
essentiel que nous trouvions la personne idéale pour le rôle de
Kate à différents égards. Il nous fallait une personne qui soit
vraiment à la hauteur, qui puisse donner le change à Davis, qui
puisse apporter compassion et compréhension, et, surtout, qui ait
une densité naturelle pour être crédible lorsqu’elle aborde les
aspects techniques et scientifiques de l’intrigue. Naomie
correspondait à tous nos critères, et même bien plus encore.
Dwayne et elle ont formé un formidable tandem".
“C’est vraiment sa prestation qui
donne de la cohérence à l'ensemble", ajoute Brad Peyton. “Elle
a fait un travail incroyable sur les scènes d’action : elle
affrontait chaque nouvel obstacle avec autant d’appréhension que
de détermination".
Naomie Harris souligne que c’est en
partie l’enthousiasme de Brad Peyton qui l’a convaincue
d’accepter un rôle bien différent de ceux dont elle a l’habitude. “Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais dès notre première
conversation, j’avais l’impression d’être la reine du monde en
raccrochant", raconte-t-elle. “Et c’était comme ça tous les
jours sur le tournage. J’ai adoré le scénario. Je pense que c’est
notamment parce que je suis tombée amoureuse du personnage de
George, et puis j'ai aussi été conquise par la présence de cet
homme complètement renfermé qui pourtant parvient à ouvrir son
cœur à cet animal extraordinaire. Enfin, ce qui m’a plu, c’est
que Kate soit si forte et intelligente, et que ce film d’action ne
se prenne pas trop au sérieux".
Mais même lorsque Davis et Kate
finissent par faire équipe, George a déjà été capturé : on lui
a administré un puissant sédatif avant de le faire monter dans un
avion de transport militaire par ordre de l’agent Russell, qui
travaille sous l’étiquette un peu louche de "OGA" :
Other Government Agency, ou Autre Agence Publique. “Il les invite à
rejoindre cette organisation avec un air avenant qui dissimule
pourtant mal son autorité incontestable".
Jeffrey Dean Morgan, qui campe Russell,
explique : “Il a le bras tellement long, il a tellement de pouvoir,
que personne n’a officiellement entendu parler de lui, et pourtant
c’est l’agent Russell qui tire toutes les ficelles. C’est un
vrai de vrai, la crème de la crème des agent infiltrés".
“J’adore le jeu de Jeffrey, qui
fait qu’on se demande si c’est un adversaire ou un allié. On
n’arrive pas à se faire une idée sur lui", remarque Brad
Peyton. “Il porte un costume parfaitement repassé avec une boucle
de ceinture en argent à la texane et arbore un révolver de calibre
45 en or à la crosse nacrée. Sa voix trainante lui donne l’air
décontracté, ce qui ne l'empêche pas de tout observer d’un œil
aiguisé".
“L’idée de la boucle de ceinture
vient de Brad", reconnaît Jeffrey Dean Morgan, même si l’idée
lui convenait parfaitement et lui semblait bien refléter la
personnalité de l’agent. “Russell est clairement un cow-boy.
Lorsqu’il entre dans une pièce, tous les regards se tournent vers
lui. Il est bien élevé, comme tout bon gentleman du sud, mais il a
aussi un humour particulièrement sarcastique dont il fait usage pour
remettre les gens à leur place ; il a une façon de s’exprimer qui
fait que parfois on se demande ce qu’il veut vraiment dire".
Il fallait absolument que Russell
puisse donner le change à Davis et à son charisme, parce que leurs
deux personnalités s’affrontent à plusieurs reprises et que leurs
rapports sont toujours tendus. “Dwayne est un type fantastique",
estime Jeffrey Dean Morgan, “et je me rappelle m’être dit : ‘La
première fois que nos personnages se rencontrent, il faut que je lui
rentre dedans, que je l'affronte de la même façon qu’on va
titiller une bête sauvage’’".
"Jeffrey a la même façon de
rouler des mécaniques, le même genre de machisme, mais il le fait
avec un sourire et un brin d'humour, et finalement c’est toujours
plus dangereux… et plus amusant", déclare Johnson.
Aussi imperturbable soit-il, Russell va
devoir affronter une surprise de taille lorsque sa cargaison de deux
tonnes se réveille brusquement et décide qu’il est l’heure
d’aller faire un tour. Tout de suite… En réalité, les trois
créatures gargantuesques sont attirées par un appât qui émet de
hautes fréquences et rien ni personne ne peut les freiner dans leur
élan, que ce soit sur terre, en mer ou, dans le cas de George, à
près de 10 000 mètres d’altitude.
Leur cible est Chicago et, plus
précisément, le haut d’une tour du centre-ville. C’est là que
se trouve le laboratoire d’Energyne, dans les bureaux de Wyden
Technologies, les anciens employeurs de Kate, Claire et Brett Wyden
(Malin Akerman et Jake Lacy). Claire rappelle ses combattants à la
maison, persuadée qu’elle a dorénavant les moyens de les
contrôler.
Pour une histoire portant sur les
pouvoirs de la génétique et de l’ADN, il est risible que frère
et sœur soient aussi dissemblables : Claire, la tête pensante, est
un monstre d’égoïsme froid et calculateur tandis que Brett est un
mélange nauséeux d’avidité et de lâcheté empreintes de
jérémiades. C’est le genre de type qui aimerait bien régner sur
le monde mais à condition que cela ne bouleverse pas trop ses
petites habitudes.
"Claire est intelligente et
manipulatrice, c’est un personnage franchement merveilleux à
jouer", déclare Malin Akerman. "Elle ne pense qu’au
profit et elle est un peu dingue, surtout quand les créatures se
mettent à détruire la ville, ce dont elle se moque totalement. Le
projet Rampage est son bébé, elle ne vit que pour sa réussite et
tous ceux qui se mettent en travers de son chemin sont voués à
périr".
"Avec Jake, on se demandait
pourquoi elle ne l’avait pas déjà tué puisqu’il n’a pas
grand-chose à apporter, que ce soit au projet ou à leur société,
mais je suppose qu’elle sait qu’il est sa seule famille",
ajoute-t-elle.
Pour défendre son personnage, Lacy
déclare : "Brett a grandi dans un milieu aisé, ce qui lui a
permis de se comporter comme il le voulait, d’acheter ce qu’il
souhaitait et d’agir à sa guise. Il aime faire la fête et
s'offrir des yachts. Concernant le projet Rampage, ce n’est pas lui
qui en a le contrôle. Même s’il avait des doutes sur ce que
mijotent lui et sa sœur, il ne ferait rien car il a tout simplement
peur d’elle, sauf peut-être s’il se retrouvait menacé de
prison".
"Nos méchants sont froids et
calculateurs, mais franchement tordants", ajoute Peyton, qui a
surnommé le tandem "la reine des glaces et son empoté de
frère. Je me suis beaucoup amusé avec eux. Elle estime que cette
histoire d’ADN va la rendre célèbre, car c’est son projet, et
elle en est très fière. Pendant ce temps, Chicago tombe en ruines
et Brett se contente de lui dire 'Peut-on se procurer un hélicoptère
et se tirer d’ici' ?
Afin de poursuivre leurs activités
illégales sans s'attirer d'ennuis, les Wyden ont mené leurs
recherches secrètes sur une station spatiale privée où ils ont
autorité absolue et où leurs erreurs occasionnelles ne peuvent pas
leur nuire ou revenir les mordre. Au sens littéral du terme. Cette
fois-ci, leur dernière expérimentation tourne au désastre : la
station explose et s’écrase sur Terre, en répandant les fioles
d’un agent pathogène de dernière génération. C’est justement
la preuve dont a besoin Claire pour être sûre que le projet Rampage
est couronné de succès. Tout ce qui reste à faire est de retrouver
les échantillons.
Le premier appel de Claire est pour
Burke, un mercenaire sûr de lui et qui en a vu d’autres à la tête
d’une équipe de gros bras que Brett appelle les "Killers R
Us". C’est Joe Manganiello qui incarne Burke : "Il a été
envoyé pour récupérer un objet et en ce qui le concerne, ça
pourrait tout aussi bien être une mission pour aller chercher un
carton de lait, car ça lui semble indigne de ses talents ou de ceux
de ses hommes. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il recèle un
mutagène expérimental pharmaceutique, qu’il s’est ouvert à
cause du choc et qu’il a déjà attiré l’attention d’un
animal".
S’ensuit une rencontre explosive dans
les bois du Wyoming entre Burke, ses hommes armés jusqu’aux dents
et munis d’équipements militaires dernier-cri, et un loup de la
taille de deux bus à impériales et aussi rapide qu’un boulet de
canon. Pour se préparer à ce qui sera la mission la plus fatale de
la carrière de ces mercenaires, Manganiello et ses partenaires ont
passé des jours à sauter depuis des hélicoptères en train de se
poser brusquement, puis à se réceptionner au sol en courant.
"C’est vraiment intéressant de
travailler à partir de la prévisualisation", révèle
Manganiello. "De nombreuses séquences d’action pure ont été
réalisées en amont grâce à l’iPad de Brad, et c’est un peu
comme un jeu vidéo des années 1990. On regarde les mercenaires
affronter le loup géant, et on peut tout voir, jusqu’aux angles de
prise de vue et au minutage de chaque réaction et de chaque plan.
Notre travail consiste à concrétiser ce que Brad a imaginé".
P.J. Byrne incarne Nelson, un collègue
de Davis à la réserve animalière, qui tente de venir en aide à
George dans les premiers temps de sa transformation déconcertante.
"George est entré dans l’enclos d’un grizzly et l’ours,
animal terrestre le plus dangereux, a été tué, ce qui est déjà
assez effrayant en soi", explique-t-il. "Les murs de
l’enclos font presque 7 mètres de haut, deux fois la hauteur qu’un
gorille est capable de sauter, et cela semble donc impossible…
jusqu’à ce qu’on le voie et qu’on se rende compte qu’il est
dorénavant bien plus gros que quelques heures auparavant".
Pour compléter cette distribution,
Marley Shelton joue le docteur Atkins, un rôle particulièrement
physique puisque il s’agit de la chercheuse travaillant à bord de
la station spatiale maudite des Wyden. Dans une séquence d’ouverture
haletante qui donne le ton au reste du film, elle lutte pour essayer
de rester en vie tandis que ses derniers sujets d’expérimentation,
devenus incontrôlables, sont pris de folie meurtrière. Breanne Hill
et Jack Quaid campent Amy et Connor, deux étudiants primatologues
travaillant au centre. Demetrius Grosse prête ses traits au colonel
Blake, militaire assailli de toutes parts essayant de sauver Chicago
de ces ennemis insaisissables et apparemment invulnérables qui
semblent tout droit issus de ses pires cauchemars. Will Yun Lee est
Park, agent spécial du FBI dont l’enquête le mène jusqu'aux
laboratoires des Wyden. Enfin, Matt Gerald interprète Zammit, l’un
des meilleurs éléments de l’équipe de Burke, à la poursuite
d’un animal aux empreintes suffisamment vastes pour qu’on puisse
tomber dedans.
"Chaque acteur apporte une énergie
et une saveur particulière, que ce soit Dwayne et Naomie, et tous
leurs partenaires. Ils sont tous particulièrement remarquables à
l’écran", commente Peyton.
GEORGE
"J’ai sauvé George quand il avait deux ans. Ce n’est pas seulement un ami, il fait partie de la famille" – Davis
"J’ai déjà eu le plaisir de
partager l’écran avec des acteurs phénoménaux mais jamais avec
un gorille", déclare Johnson.
Pour que la relation la plus importante
du film soit portée à l’écran de manière crédible, il était
essentiel que le public accepte George comme Davis le voit : avec une
vraie personnalité, tour à tour attentionnée, joueuse, aimante et
drôle, ou brusquement en colère et effrayée. Pour Peyton, il
s'agissait donc de recourir à la performance-capture et à
l’interprétation d’un acteur pouvant insuffler le niveau
d’émotion nécessaire afin de mettre en scène un animal plein de
vie.
"Je tourne beaucoup de films où
les effets tiennent une place essentielle", explique le
réalisateur. "Mais je suis toujours partant pour filmer un
maximum de scènes en plateau. Et comme la relation la plus
importante de ce film est celle qui existe entre Davis et George, ne
pas tirer parti du lien entre ces deux personnages aurait été
stupide. Je veux que le public tombe amoureux de George". C’est
Jason Liles, un acteur de performance-capture qui a été engagé
pour ce rôle. "On a réalisé un scan de son visage et on l’a
intégré à celui de George : les yeux de George et ses expressions
sont donc les siens".
L'un des avantages de cette approche se
vérifie dans l’humour et la légèreté que Liles transmet à son
personnage, surtout au début de l’histoire. "George est, à
certains égards, comme un adolescent", raconte le célèbre
superviseur d’effets visuels Colin Strause, qui retrouve ici Peyton
suite à leur précédente collaboration dans SAN ANDREAS. "George
est un farceur, il est très complice avec Davis et c’est une
dimension que Jason restitue de manière tout à fait crédible. En
dépit de la transformation physique extraordinaire qu’il subit, on
ne peut traiter George comme un simple effet visuel".
Strause a utilisé un système de
capture optique nécessitant l’installation de 32 caméras reliées
aux surfaces réfléchissantes de la combinaison de motion-capture,
ainsi que 4 "caméras-témoins", et des objectifs standards
utilisés pour constituer des données de sauvegarde. En regardant la
séquence se dérouler sur un écran, il était possible de savoir
quelle serait la taille de George comparé aux autres éléments du
décor dans telle ou telle scène, pour s’assurer que tous les
mouvements soient synchronisés.
Parfois, lorsque Johnson, Naomie Harris
ou un autre des acteurs devait interagir avec l’une des versions
géantes de George sur fond vert, Peyton hissait Liles sur une
plateforme pour qu’ils puissent le voir en personne plutôt qu’avec
un objet inanimé le représentant.
Liles s’est entraîné avec le
cascadeur et coach en gestuelle Terry Notary, connu pour son travail
sur la saga de LA PLANÈTE DES SINGES, afin d'apprendre à s’asseoir,
à se lever et se comporter comme un gorille. Il s'est agi d'un
processus aussi bien physique que psychologique, comprenant des
moments de parfaite immobilité et une utilisation consciente de
l’énergie du corps. Il a également utilisé des prothèses pour
rendre ses avant-bras plus longs.
Pour compliquer le tout, l’acteur de
2,05 m devait constamment s’ajuster à la taille de plus en plus
imposante de George. "Jouer un gorille de 220, 450 kilos ou de
plus de 8 tonnes nécessite de modifier la façon dont on bouge pour
représenter cette évolution", déclare Peyton. "En outre,
il y a le jeu de l'acteur et sa démarche, comme tout autre acteur.
Ça fait beaucoup de paramètres à garder à l’esprit. Jason s’est
décarcassé pour nous, il a fait un travail extraordinaire, et ça
se voit".
Deux mois avant le début du tournage,
les producteurs ont contacté Tara Stoinski, directrice générale et
scientifique au Dian Fossey Gorilla Fund International, pour
recueillir des informations sur la personnalité et le comportement
des gorilles et pour mieux comprendre le statut de l’espèce à
travers le monde. La fondation Dian Fossey est rattachée au zoo
d’Atlanta, qui abrite la plus grande population de gorilles en
captivité au monde. Les producteurs et Jason Liles y ont également
passé du temps pour observer les animaux et consulter des experts.
Les producteurs ont aussi sollicité
l’aide du spécialiste en langue des signes Paul Kelly pour
inculquer à Liles et Johnson ce qu’ils devaient savoir pour le
film, puisque c’est ainsi que George communique avec ses amis
humains. Kelly a également travaillé en étroite collaboration avec
Notary car le langage des signes des gorilles est souvent simplifié
pour s’accorder avec leurs capacités d’apprentissage. Pour
certains mots n’ayant pas d’équivalent en langue des signes,
comme "braconnier", Kelly a substitué un équivalent
approprié comme "chasseur", puis a coupé le terme à
"chasse", ce qui est suffisant pour que Davis et George se
comprennent.
Pour les scènes de laboratoire, les
producteurs ont aussi sollicité le bio ingénieur et chimiste James
Dalhan, dont la spécialité est la manipulation génétique in-vivo
au Broad Institue de Harvard et du MIT : il a accepté d’être
consultant technique sur ce film pour toutes les questions relatives
aux expérimentations et à la génétique.
DESTINATION : CHICAGO
Le plus grand décor du film accueille
la bataille emblématique qui détruit une dizaine de rues du
centre-ville en partie évacué de Chicago. Il s'agit d'une séquence
totalement inédite : les spectateurs n’en croiront pas leurs yeux
lorsqu’ils découvriront un crocodile mutant géant escalader un
gratte-ciel et un loup volant de 13 tonnes infliger de gros dégâts
avec les piques qui se trouvent le long de sa queue. "L’utilisation
de la technologie CRISPR nous a donné beaucoup de latitude en
matière de créativité. Non seulement on a trois créatures
monstrueuses dans le film, mais elles ne cessent de grandir et
d’acquérir de nouvelles forces et de nouvelles capacités",
précise Rickard.
À leur taille maximale, le loup affamé
mesure plus de 15 mètres de haut et 26 mètres de long, et pèse
13,8 tonnes, tandis que le crocodile atteint lui 18 mètres de haut,
68 mètres de long et un poids hallucinant de 150 tonnes, avec des
mâchoires capables de briser constructions et véhicules comme si
c’était de la guimauve !
Une grande partie du champ de bataille
a été construite à l’échelle en décors réels sur le plateau
de 12 hectares de Third Rail Studios à Atlanta, une ancienne usine
d’assemblage de General Motors qui a servi de QG aux producteurs.
Le reste a été numériquement ajouté et agrandi. Une équipe,
comprenant le célèbre chef-opérateur prises de vue aériennes Fred
North, s’est déplacé à Chicago pour y filmer des plans détaillés
grâce auxquels les équipes ont pu construire les décors.
L’équipe numérique de Weta, menée
par le superviseur effets visuels Erik Winquist, a été
intégralement en charge de la réalisation des créatures, tandis
que Hydraulx VFX, cofondée par Colin Strause, a été chargée du
reste. Le but était que les acteurs puissent interagir avec des
créatures numériques et des pièces de métal, de ciment et de
verre leur tombant dessus de façon aussi réaliste que possible.
Pour y parvenir, il a fallu utiliser des éléments réels au premier
et au deuxième plans, afin qu’ils se fondent avec les extensions
numériques réalisées en arrière-plan, car si Peyton aime projeter
ses spectateurs dans le feu de l’action, il aime tout autant y
projeter ses acteurs.
S'agissant des créatures qui attaquent
la tour dans laquelle sont enfermés Davis et Kate avec Claire et
Brett Wyden, Strause déclare : "On a construit presque 70 % de
ce toit d’immeuble, et il y avait des fonds verts tout autour pour
les extensions numériques mais c’était un décor de plusieurs
étages conçu pour pouvoir être secoué. Tout bougeait". Dans
une scène, George saute et arrache l’antenne au milieu d’un
assaut militaire avec des jets A-10 : "On lançait
d'authentiques gravats sur les acteurs et on aurait vraiment dit que
ça leur tombait dessus", poursuit-il.
"À un moment donné, je me suis
tourné vers Dwayne et je lui ai demandé : 'Tu as déjà fait
quelque chose de cette envergure ‘? et il a répondu : 'Non mon
frère, je n’ai jamais fait un truc pareil, allez, on enlève les
petites roues, on se jette à l’eau et on se lance' ! ", se
souvient Peyton.
"Quand on est plongé dans un
pareil chaos, et qu'il y a des débris de métal tordu et de ciment
qui volent partout, que les machines à fumée sont en action, et
qu'il y a une bonne équipe pour s’assurer que tout fonctionne et
qu'on est tous en sécurité, c’est vraiment l’idéal pour un
artiste. On est vraiment dedans, et tout en étant entièrement
investi dans son jeu, on peut y vivre un maximum de choses",
commente Johnson.
Strause, qui a collaboré étroitement
avec le directeur de la photographie Jaron Presant et le décorateur
Barry Chusid (tous deux à l'affiche de SAN ANDREAS), évoque la
création du "Federal Plaza" : "C’est tout un
quartier, y compris les rues adjacentes, et comme notre plateau
extérieur était assez grand, on l’a conçu à l’échelle. On
s’est servi de la prévisualisation pour savoir où seraient les
humains, mais on ne s’est pas servi des plans des créatures car
elles sont toutes numériques, et puis on a reporté la trajectoire
de l'ensemble des personnages en se plaçant d’un point de vue en
plongée. Le département artistique a ensuite réparti ce dispositif
en différentes 'régions' ou 'îles', qu’on pouvait déplacer, et
on a travaillé avec Barry pour les éloigner afin que Jason puisse
positionner les éclairages autour. Ça avait l’air d’être des
éléments complètement séparés mais ils faisaient tous partie du
même puzzle".
Strause explique comment a été poussé
encore plus loin le mélange entre effets réels et numériques : "On
a utilisé un système appelé N-Cam, un petit dispositif de caméra
virtuelle qui se fixe sur le devant de la caméra habituelle
permettant de visualiser l’extension numérique en temps réel sur
le plateau. Du coup, une fois que c’est paramétré, quel que soit
l’angle de vue, on peut voir dans le viseur le fond vert avec
Dwayne, les structures infographiques ou encore les animaux. C'est
utile parce que quand on filme un espace immense où se trouvent des
créatures gigantesques et des humains tout petits en comparaison en
arrière-plan, on doit faire en sorte de ne pas voir seulement les
genoux des créatures à l'image. Dwayne doit avoir l’air
fantastique mais il doit aussi avoir l’air fantastique avec un loup
de 15 mètres et un gorille de 12 mètres à ses trousses, et si on
ne peut pas voir l’ensemble nettement d’un seul coup, on ne
pourra pas associer son personnage à l’action qui se déroule".
"J’adore travailler avec Brad
parce qu’il est extrêmement précis. On part du script pour
arriver aux maquettes en 3D, puis on en vient à situer où sont ses
plans et ce qui est possible ou non", commente Chusid. "On
fait appel à des story-boards et à la prévisualisation, on
construit le décor et si on a des cascades, on a [le chef-cascadeur]
Allan Poppleton qui règle la chorégraphie. On a travaillé avec
Colin pour positionner les créatures ainsi que tout ce qu’on ne
peut pas voir, et on a recours aux effets pratiques pour les éléments
comme l’avion C-17, car il s’agissait d’un gros porteur et
qu'on devait le construire quelque part, sachant qu'il n’y avait
pas assez de place sur le plateau".
L’avion en question a été construit
sur le plateau du studio, mais il a fallu en réaliser deux versions,
l’une grandeur nature et l’autre sous la forme d’une section
tronquée qui pouvait pivoter sur un cardan à un angle de 60 degrés.
En effet, à un moment donné, il se produit une explosion qui cause
un trou béant sur un flanc de l’avion, forçant l’appareil à
faire un piqué avec Davis, Kate, George et l’agent Russel
inconscient à bord.
Évoquant les flammes et d’autres
effets ajoutés en postproduction, Peyton explique : "Je voulais
filmer autant que possible les scènes en plateau, puis les rehausser
en postproduction. Les acteurs et les cascadeurs étaient suspendus à
des câbles et Dwayne se déplaçait autour de l’avion en sautant
d’une prise précaire à une autre tandis que toutes sortes
d’objets volaient. On avait des ventilateurs gigantesques qui
soufflaient, et ils étaient si bruyants que les acteurs et
techniciens devaient crier pour se faire entendre. C’était très
complexe, surtout avec George qui cherche à s’échapper et tout le
matériel qu’il fallait pour la séquence. Ça a pris des mois de
préparation, mais ça en valait vraiment la peine".
"Brad adore diriger les acteurs,
il est très attentif et les écoute vraiment, et concernant toute la
partie technique, il est vraiment brillant", résume Flynn. "Il
connaît les mouvements d'appareil, l’éclairage, les effets
visuels, et chaque détail, et il prépare tout le plus
méticuleusement possible, en ne laissant rien au hasard. C’est
notre troisième film ensemble et je pense qu’il est l’un des
meilleurs réalisateurs de films d’action actuels".
Pour Peyton et l’ensemble de l'équipe
technique, le but était de réaliser RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE
avec de l’humour, des frissons, de l’action immersive et du grand
spectacle – autrement dit, un hommage vibrant au jeu qui a inspiré
le film, mais à une échelle gigantesque. C'était là leur
intention depuis le tout début. Cependant, ils n’ont jamais perdu
de vue les thèmes de la confiance et de la loyauté qui constituent
le cœur du film et la trame de la musique originale composée par
Andrew Lockington.
"Le film passe par différentes
phases : il est tour à tour drôle, émouvant, effrayant, et il
comporte des scènes d'aventure et des dangers. En tant que
compositeur, explorer une telle variété d’émotions en musique
est un vrai privilège", raconte le compositeur, qui avait déjà
collaboré à trois reprises avec son compatriote canadien Peyton.
Lockington a intégré des éléments
non traditionnels comme un chœur d’enfants africains (The African
Children’s Choir), des tambours japonais Taiko, ainsi que les
vocalisations étonnantes de singes hurleurs enregistrées au Costa
Rica, à propos desquelles il déclare d’ailleurs : "Si on
arrange ça électroniquement, avec des modulateurs en anneau et
qu’on les travaille un peu, le son est fantastique. Il y avait
également dans le jeu vidéo un effet sonore à chaque fois que le
gorille tapait dans un immeuble. Ce type de son n’avait pas lieu
d’être dans un film sous sa forme originale mais on a synthétisé
notre propre son en 8 bits et on l’a incorporé dans les
percussions".
La musique devient moins naturelle et
plus influencée par l'électro au fil de l’histoire, et rend
compte de la façon dont le monde moderne perturbe le règne animal
avec néanmoins une exception, celle de la relation unique entre
Davis et George. "Quand ils sont réunis, la musique reprend un
thème spécifique pour bien nous montrer qu’en dépit du chaos
autour d’eux, ils restent unis et que rien ne peut s'interposer
entre ces deux amis", explique Lockington.
Peyton, qui a commencé à travailler
avec le compositeur dès le début du projet, ajoute : "J’essaie
de visualiser le film entièrement finalisé dans ma tête avant même
d’allumer la caméra, ce qui veut dire que j'en conçois non
seulement les images mais aussi la bande-son. Je réfléchis beaucoup
à la manière dont les effets sonores et la musique peuvent nourrir
la narration. Avec RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE, on a essayé
d’imprimer notre propre marque, de définir notre propre univers,
et une bonne partie du travail a consisté à découvrir comment la
musique allait évoluer. C’est pour ça que pour moi, il n’est
jamais trop tôt pour avoir ce genre de discussions".
"Ce qui compte, c’est le genre
d’expérience et d’émotion qu’on veut transmettre",
conclut-il. "Avec ce film, je pense que les spectateurs en
auront plein les yeux en matière d'action grâce à Dwayne Johnson,
la plus grande vedette de cinéma au monde, mais ils découvriront
aussi sa sensibilité. J’ai grandi dans une petite ville où il n’y
avait pas grand-chose à faire et aller au cinéma était vraiment
une manière de s'évader. Ça permettait de se sentir épanoui,
heureux et de bénéficier de tout ce qu’un film spectaculaire
offre sur grand écran. C’est comme ça que je suis devenu un vrai
passionné de cinéma et c’est ce qui m’a poussé à faire des
films".
#RampageHorsDeControle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.