jeudi 25 mai 2017

LE ROI ARTHUR: LA LÉGENDE D'EXCALIBUR


Action/Aventure/Fantastique/A la fois visuellement réussi et très divertissant

Réalisé par Guy Ritchie
Avec Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law, Djimon Hounsou, Eric Bana, Aidan Gillen, Katie McGrath, Freddie Fox, Craig McGinlay, Tom Wu...

Long-métrage Américain/Australien/Britannique
Titre original : King Arthur: Legend Of The Sword
Durée: 02h06mn
Année de production: 2017
Distributeur: Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 12 mai 2017
Date de sortie sur nos écrans : 17 mai 2017


Résumé : Jeune homme futé, Arthur tient les faubourgs de Londonium avec sa bande, sans soupçonner le destin qui l'attend – jusqu'au jour où il s'empare de l'épée Excalibur et se saisit, dans le même temps, de son avenir. Mis au défi par le pouvoir du glaive, Arthur est aussitôt contraint de faire des choix difficiles. Rejoignant la Résistance et une mystérieuse jeune femme du nom de Guenièvre, il doit apprendre à maîtriser l'épée, à surmonter ses démons intérieurs et à unir le peuple pour vaincre le tyran Vortigern, qui a dérobé sa couronne et assassiné ses parents – et, enfin, accéder au trône…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : Guy Ritchie est un réalisateur qui a une patte. Il a une façon de raconter ses histoires et de filmer ses scènes de combat qui est spécifique et efficace. Il revisite ici le mythe du roi Arthur.

Guy Ritchie, le réalisateur
J'ai beaucoup aimé le résultat, car il fait appel à l'imagination en nous offrant un spectacle de fantasy - il fait d'ailleurs des clins d’œil à certains films du genre. Visuellement, le résultat est enthousiasmant. Les scènes d'action, les scènes de combat et les décors sont convaincants et participent à nous faire rentrer dans le monde créé par le réalisateur. La narration permet au fur et à mesure de comprendre l'histoire et certains moments de l'introduction. Il faut être attentif afin d'assembler le puzzle.







Guy Ritchie développe un univers riche en personnages et en mythologies. Cela nourrit le scénario et permet de ne pas s'ennuyer. Cependant, c'est aussi la source du reproche que j'ai à l'égard de ce film. Il est un peu regrettable que certains protagonistes ne bénéficient pas plus de développement. Il aurait peut-être été possible de supprimer un peu de combats au profit de la Mage, de la Dame du Lac ou encore du passé de Vortigern. On a aussi parfois du mal à replacer certains personnages secondaires dans le contexte de l'histoire.

Le casting participe à faire de ce long-métrage une expérience très divertissante. Charlie Hunnam interprète le roi Arthur. Sa carrure et sa personnalité correspondent bien à ce jeune homme rebelle et têtu qui va devoir accepter son destin.




Astrid Bergès-Frisbey interprète une femme mage au caractère renfermé, qui paraît petite et fragile, mais qui détient de grands pouvoirs.



Jude Law est super dans le rôle de Vortigern. Il s'impose comme un ennemi cruel et sérieux. Il rend les spectateurs curieux à son sujet.






Si on aime la fantasy, alors LE ROI ARTHUR: LA LÉGENDE D'EXCALIBUR est un très bon divertissement, imaginatif et soigné. Il offre un vrai spectacle plein d'aventures et de magie, ainsi qu'un affrontement entre le bien et le mal qui tient en haleine. On passe un agréable moment quand on découvre ce film sur grand écran.

Copyright: © 2017 WARNER BROS. ENT. INC., VILLAGE ROADSHOW FILMS NORTH AMERICA INC. AND RATPAC-DUNE ENT. LLC - U.S., CANADA, BAHAMAS & BERMUDA © 2017 WARNER BROS. ENT. INC., VILLAGE ROADSHOW FILMS (BVI) LIMITED AND RATPAC-DUNE ENT. LLC - ALL OTHER TERRITORIES

Photos Credit: Courtesy of Warner Bros. Pictures


NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Un roi parti de rien.

Tout le monde connaît la légende mythique du Roi Arthur… ou du moins, pense la connaître. Mais avec Guy Ritchie, cette fable prend un ton résolument grinçant et contemporain, et même Arthur, le roi en devenir, est ici un voyou. Héros malgré lui, il se voit contraint de découvrir son destin alors même qu’il combat le royaume qu’il est censé gouverner. "À mon avis, les meilleures histoires sont celles qui poussent un homme à entreprendre un périple lui permettant de dépasser ses limites et de devenir digne d'un avenir plus ambitieux”, déclare Ritchie, qui a également coécrit et produit le film. 

“Dans notre version de l’histoire, les débuts d’Arthur ne sont pas glorieux : gamin né dans un bordel, il arpente les rues en apprenant à se battre et à contourner les lois avec ses copains. Puis, ce sont les agissements des autres, parfois bien ou mal intentionnés, qui vont l’encourager à envisager sa vie autrement". Charlie Hunnam, qui campe le rôle principal, explique : “Guy s’est emparé de la trajectoire classique du héros, et en a fait une histoire originale, avec un Arthur très accessible pour la nouvelle génération. L'Arthur du film a dû apprendre à se défendre tout seul en grandissant, à se tenir prêt à en découdre, et il s’est construit un petit royaume où il règne en prince des voleurs. Mais il n’en reste pas moins un personnage noble en quête d’une cause à défendre”. 

Néanmoins, c’est plutôt la cause qui viendra à lui : dès qu’Arthur s'emparera d'Excalibur, cet extraordinaire objet d’acier fermement planté dans le granit, sa vie basculera à jamais… que cela lui plaise ou non. “Il ne s'agit pas de la légende du Roi Arthur qu'on a apprise à l’école”, renchérit Akiva Goldsman, producteur du film. “Il ne s’agit plus d’un homme qui a décidé de relever le défi d'arracher cette épée à la roche et qui se demande avec inquiétude ‘Est-ce que je vais y arriver ?’ ‘Est-ce que c’est moi qui vais y arriver ?’ Il s’agit plutôt d’un homme qui se demande ‘Mais bon sang, qu’est-ce que je fais là ? Pitié, pas moi !’ En fait, il n’a aucune idée de ce que cela signifie de surmonter une telle épreuve, mais il se doute que l’issue ne sera pas à son goût. Et il ne se trompe pas”. 

Il était évidemment indispensable de représenter à l'écran la célèbre forteresse de Camelot. Mais c’est le producteur et coscénariste Lionel Wigram qui a suggéré de tourner l'essentiel des scènes d’action à l’extérieur du château, dans un environnement plus urbain, pour lequel les deux hommes se sont beaucoup inspirés de la version antique de la capitale anglaise : le Londres Romain, de son nom latin Londinium. Comme l’explique Wigram, “Il y a eu plusieurs versions très disparates et fragmentées de l’histoire du Roi Arthur, dans lesquelles il apparaît aussi bien en guerrier celte qu'en centurion romain. Le mythe s’est perpétué de siècle en siècle, en adoptant les codes de représentation de chacune de ces époques. Étant donné la richesse de ces réinterprétations, on s'est dit que tant qu'on restait fidèle aux thématiques essentielles du mythe, on était libre d'en proposer notre propre lecture et d'imaginer des détails qui pourront sans doute séduire le spectateur d'aujourd'hui". 

Bien sûr, point de légende arthurienne sans un peu de magie… Mais au lieu des traditionnels dragons, les auteurs ont voulu créer un nouveau monde mythologique, totalement unique en son genre, avec des “éléphants plus larges qu’un stade de foot et des serpents aussi imposants qu'une rame de métro !”, confie le scénariste et producteur Joby Harold. Prenant quelques libertés avec la véracité historique (après tout, cette histoire est fondée sur une légende), Harold a imaginé une méthode bien particulière pour mettre en valeur les éléments réalistes de l'intrigue. 

“Ce n’est pas un film d'heroic fantasy comme les autres. Généralement, l'heroic fantasy est un genre assez lyrique, alors que ce film est davantage ancré dans une réalité tangible et dure : c’est ce qui m'intéressait dans cet environnement pour y situer une histoire d'heroic fantasy. On se demande ce qu'on ressentirait si on grandissait dans un contexte donné, puis qu'on apprenait que notre patrimoine familial nous destinait à une tout autre existence. On donne aux spectateurs le temps de se mettre à la place d’Arthur pour mieux le comprendre, mais on pimente cette dimension réaliste d'éléments fantastiques”. Wigram précise : “Joby n’a pas hésité à frapper fort, en incorporant de la magie, du spectacle, d’immenses créatures et d’autres inventions du même genre, pour offrir au spectateur une expérience visuelle inattendue et exaltante, afin d’accompagner Arthur dans ses aventures”. 

Le choix de ne faire intervenir Merlin, magicien emblématique de l'époque, que brièvement accentue la dimension iconoclaste du film. La productrice Tory Tunnell explique comment ce personnage marque l'intrigue, même s’il n’est presque jamais présent : “Merlin a toujours amené de la féerie dans la légende arthurienne, mais nous voulions donner un rôle plus important à la magie que jamais auparavant. On a imaginé une intrigue de fond, qui touche au monde de Merlin, et à la façon dont les mages entrent en contact avec le monde des mortels, jusqu’à en devenir presque menaçants. Après tout, il s’agit bien du Moyen-Âge vu par Guy Ritchie, si bien qu'on peut s'attendre à des surprises, ce qui est toujours réjouissant”. L’un des amateurs de magie noire de cette histoire n'est autre que Vortigern, oncle d’Arthur et monarque régnant sur le royaume, prêt à tout pour conserver son trône, quel qu’en soit le prix. 

Pour insuffler la dose de gravité nécessaire au méchant de l’histoire, Ritchie a engagé Jude Law, qui avait joué l’affable Dr. Watson dans sa version très personnelle de SHERLOCK HOLMES. “Nous avions eu d'excellents rapports sur le tournage des deux SHERLOCK”, se souvient Law, “et du coup, quand Guy est venu me proposer de jouer Vortigerm, j’étais curieux. Il m’a décrit l’histoire comme une relecture du folklore anglais en opposition à l’Histoire officielle, et le personnage comme un homme qui lutte contre un concours de circonstances, contre son propre ego, et qui possède une part d'ombre. Ça m’a beaucoup intrigué, et j’ai tout de suite eu envie de commencer le tournage et de travailler à nouveau avec Guy”. 

D’après le producteur Steve Clark-Hall, qui a collaboré avec Ritchie sur ses cinq derniers films, l'un des aspects les plus intéressants réside dans le regard que porte Ritchie sur les personnages. “Guy veille systématiquement à ce que les personnages de ses films aient une dimension réaliste, que ce soient des salopards ou des héros positifs. Il était important pour lui que les spectateurs puissent s’identifier à Vortigern autant qu’à Arthur. Car au fond, ce qui sous-tend ces scènes d’action spectaculaires avec des monstres géants, c’est précisément cette dynamique sous-jacente entre les deux personnages, et ce qu’ils sont mutuellement prêts à faire pour vaincre l’autre : c’est ce qui va déterminer leur destin et celui des autres. Voilà ce qui rend l’histoire aussi captivante”. 

Paradoxalement, Vortigern ne mènerait même pas cette bataille si son ego et son insatiable ambition ne l’avait pas amené à se mettre en quête de cet “homme né roi.” S’il l’avait simplement laissé tranquille, son neveu aurait-il jamais connu sa véritable identité ? Comme Arthur le dit lui-même, il n’a jamais eu de pouvoir, ni même eu envie d’en posséder. Quand il dit à son oncle, “Si je suis là désormais, c’est à cause de toi—c'est toi qui m’as créé”, Arthur ne peut donc pas savoir comment le roi réagira. De même, Vortigern ne peut pas non plus compter sur Arthur pour ne rien entreprendre, malgré ses promesses. 

“Cet Arthur-là n’a pas soif d'ambition - le destin se charge de le rendre ambitieux malgré lui”, explique Ritchie, “et il ne cesse jamais de se battre contre ce destin, et contre presque tous ceux qu’il rencontre”. Et en matière de batailles, Arthur est servi, grâce à des séquences d’action viscérales, mêlant démonstrations spectaculaires d’arcs et de flèches, duels tranchants à l’épée, courses-poursuites effrénées à travers les ruelles crasseuses de la ville, et bagarres à la croisée des arts martiaux et du combat à poings nus. Toutes ces scènes ont été tournées dans divers sites d’exception du Royaume-Uni, notamment au Pays de Galles et en Écosse, ou encore sur les plateaux des studios Warner Bros. situés à Leavesden, au rythme d'une bande-originale trépidante. Ce sont tous ces ingrédients qui font l'originalité du ROI ARTHUR: LA LÉGENDE D’EXCALIBUR de Guy Ritchie, où Excalibur surgit, en même temps que se révèle la destinée d’un homme.

Voyez, l’homme qui a tiré l’épée du rocher !

Prenez un voyou rusé et frondeur, arrachez-le à son existence misérable, faites-lui découvrir la magie et de gigantesques créatures, et apprenez-lui qu’il est en vérité un roi qui doit se défendre s'il veut rester en vie : voici Arthur, né Pendragon, destiné à être un héros mais se questionnant encore sur son identité. 

Dans LE ROI ARTHUR : LA LÉGENDE D’EXCALIBUR, on découvre un Arthur qui a grandi dans un bordel, situé dans les quartiers mal famés de la ville. Désormais, il arpente les ruelles sombres et les faubourgs avec sa bande d’amis, sans rien savoir de ses origines véritables. Mais malheureusement pour lui, Arthur est envoyé à Camelot où, comme tout jeune homme majeur, il doit relever un défi : arracher une épée plantée dans la pierre. Une tâche insurmontable pour la plupart des garçons du royaume car seul l'un d'entre eux est à même d'y parvenir. Dénicher ce jeune homme constitue le vrai défi ; le relever signe son arrêt de mort. Et, tandis qu’il s’empresse de tenter sa chance dans l’espoir de retrouver sa vie normale, Arthur doit enfin accepter de découvrir la vérité sur son passé et affronter son destin. Mais il ne veut rien savoir… "

À sa connaissance, Arthur a toujours été pauvre : il s'est débrouillé pour voler tout ce qu’il voulait, et personne ne lui a jamais rien donné”, détaille Hunnam. “Quand il s’empare d’Excalibur, il est dépassé par la situation : il veut s'en débarrasser et ne tient surtout pas à en assumer les conséquences. Il ne prend même pas ce qui lui arrive au sérieux. Il ne veut pas de cette responsabilité”. 

Il n’en va pas de même pour Hunnam, déclare Ritchie. Il précise : “Tout est enthousiasmant chez Charlie. Il a travaillé très dur et ne s’est pas plaint une seule seconde, alors qu’on exigeait de lui des choses très difficiles. C’est un garçon droit, gentil, attentionné et talentueux. Je l’aimais bien au début du tournage, je l’ai apprécié un peu plus chaque jour, et à la fin du tournage, je l’adorais”. Et l’admiration est mutuelle. “C’est à ce jour mon meilleur souvenir de tournage, et c’est grâce à Guy”, confie l’acteur. “Je me suis éclaté, c’était une expérience très enrichissante, et j’ai beaucoup appris pendant ce tournage. Guy est très réactif et prend ses décisions rapidement, et trouve toujours une solution si quelque chose ne marche pas. Le décor semble s’animer à son contact, et il dirige les acteurs en se fiant beaucoup à l'instinct. Si, à un moment donné, j'étais en manque d’inspiration, il avait toujours des dizaines d’idées à me suggérer”. 

Un peu comme Arthur lui-même. Si ses qualités font de lui un meneur – plus qu'il n'imaginait, comme il l’apprendra au cours du film –, il est à la fois charmeur et sournois, protecteur et tyrannique, mais aussi extrêmement vif, en raison de son parcours de chapardeur. “Il fallait que le spectateur s'attache immédiatement à Arthur pour que cette histoire insolite lui parle”, signale Wigram, “et Charlie est un garçon tellement bienveillant, simple, et charismatique qu’il nous a tout de suite convaincus. Il respirait vraiment la fanfaronnerie et la confiance nécessaires pour le rôle, avec une bonne dose de gouaille insolente et de vulnérabilité. Il faisait preuve chaque jour d'une énergie sans faille et d'une insatiable curiosité, ce qui était vraiment super”. 

Tout comme Excalibur joue un rôle crucial dans le destin d'Arthur, Hunnam confie : “L'épée mythique a été déterminante dans mon parcours d'acteur. J’ai vu et revu tous les films qui parlaient de la légende arthurienne quand j’avais six ou sept ans. J’avais une Excalibur en bois que j’avais taillée pour pouvoir jouer Arthur. Du coup, c’était complètement fou de me retrouver sur un plateau, dans un décor de Londinium, en train de camper le Roi Arthur”. 

Après une dizaine d’années passées aux États-Unis, jouer sans prendre l’accent américain et trouver la bonne élocution du personnage s’est révélé être un défi inattendu mais passionnant pour ce natif de Newcastle. “On a beaucoup discuté de l’accent d’Arthur, et on en a conclu qu'une prononciation standard, qu’elle soit contemporaine ou historique, ne conviendrait pas. On a donc essayé de le faire parler comme un vieux cockney, mais heureusement on a aussi abandonné cette idée”, raconte-il en riant. “Étant donné qu'Arthur a du sang royal dans les veines et qu’il a probablement entendu des aristocrates parler autour de lui dans sa petite enfance, mais qu’il a ensuite été livré à lui-même et exposé à l’argot des rues, nous avons opté pour un juste milieu”, affirme Hunnam, “entre le phrasé très snob de Vortigern et l’accent cockney de ses amis”.

Ton pouvoir croissant augmente également celui de tes opposants.

Lorsque Vortigern découvre que le roi légitime a survécu, l’un de ses conseillers le met en garde : “Vous vouliez une prophétie ? La voici !” En d’autres termes, méfiez-vous de vos désirs : en cherchant le véritable héritier du trône, vous risquez de le trouver. Interprété par Jude Law avec dignité et gravité, Vortigern est un prétendant au trône qui a dû marchander son accès au pouvoir pendant des années. Il savoure presque sa victoire puisque Arthur est enfin sous son toit. “Vortigern règne par la peur”, indique Law. “Il a banni tous les mages et les traditions du royaume afin de s’en arroger le contrôle. Mais la façon dont il est devenu roi lui pèse sur la conscience. Il est taciturne et torturé, et au fil des années, il est presque devenu accro à son pouvoir, à son hégémonie. Du coup, c’est un homme qui se bat avec ses démons intérieurs – autrement dit, son propre ego. Peu lui importe qu’Arthur n’ait aucune conscience de son statut : il incarne un danger manifeste envers le pouvoir fragile que détient Vortigern et qu’il désire tant”. 

Ritchie remarque : “Nous ne voulions pas que Vortigern soit un simple salopard, et le choix de Jude peut d'ailleurs surprendre dans un rôle de méchant. J’avais une totale confiance en lui et il a su camper un méchant d'une grande complexité”. Harold ajoute : “La manière dont Jude révèle peu à peu la complexité de Vortigern est fascinante. La tension est omniprésente entre les désirs et les besoins du personnage, et il vit dans une culpabilité permanente, mais il ne peut pas s’empêcher d'agir comme il le fait. Il a sacrifié ce qu’il aimait et le fera à plusieurs reprises parce que ses désirs prennent le pas sur tout le reste”. 

Law renchérit : “Vortigern est persuadé qu’il est le roi légitime, et il pense qu’Arthur, ce blancbec mal dégrossi, n'a rien à apporter au royaume. Dans cette relecture de la légende, les scénaristes étaient vraiment intéressés par le parcours personnel du personnage, et pour un acteur, ce sont des discussions très enrichissantes. Entre ces considérations et la possibilité de me balader en armure avec des centaines de soldats, de chiens et de cavaliers montés sur des chevaux noirs, ce tournage a été une expérience fabuleuse”. 

Law avait déjà travaillé avec Hunnam il y a quelques années, sur RETOUR À COLD MOUNTAIN. Law se souvient : “Dans ce film, Charlie jouait le sale type et moi j’étais le héros ! C’est un très bon acteur, et un formidable partenaire, et il possède une réelle éthique professionnelle”. Pendant le tournage du ROI ARTHUR, Hunnam a été conquis encore davantage par son partenaire. “Je trouve que Jude est vraiment génial, et son interprétation dans le film est probablement l'une de ses meilleures. Il a vraiment fait un boulot sensationnel”. 

Mais il faudra bien plus qu’une prophétie pour qu’Arthur recouvre sa place légitime sur le trône. Tandis que la Résistance s’organise afin de soutenir son ascension au pouvoir, c’est une jeune femme exceptionnelle, Le Mage, qui permettra au roi d'aller de l'avant en le confrontant malgré lui à son passé. Enchanteresse pratiquant une forme de magie ancestrale, elle est l’une des dernières survivantes de son espèce. En effet, la plupart ont été exterminées ou réduites à la clandestinité à cause de Vortigern et de son alliance diabolique avec le maléfique sorcier Mordred. Les mages, qui sont en communion avec la nature, ont des pouvoirs hors du commun qui leur permettent de prendre le contrôle d’êtres vivants, comme des chevaux, des oiseaux de proie ou des serpents.

Astrid Bergès-Frisbey, qui joue Le Mage, explique : “Elle trouve Arthur vraiment immature et égocentrique, mais elle n'en reste pas moins attachée à sa mission : faire de lui le roi qu’il est appelé à devenir. C’est à Arthur d’évoluer, mais il ne peut pas y arriver seul, et elle seule peut lui permettre d'assumer son destin”. 

Astrid Bergès-Frisbey a mené beaucoup de recherches pour le rôle, étudié la légende et été guidée par sa répétitrice Julia Wilson-Dickson. “Le Mage connaissait le gaélique, la langue de base de ses incantations, et Julia m’a permis de mettre au point son élocution si particulière. Je lui dois beaucoup”, affirme-t-elle. “Astrid a insufflé au Mage une dimension surnaturelle qui évoque parfaitement la nature mystique du personnage, tout en lui donnant un certain naturel, qui correspond au rapport particulier qu’elle entretient avec les animaux”, remarque Tory Tunnell. Étant donné que Le Mage voyage principalement à cheval, l’actrice a passé plusieurs heures à pratiquer l’équitation, sous la tutelle du dresseur de chevaux Daniel Naprous, et de sa sœur, Camilla Naprous. “Comme je savais déjà monter à cheval, Camilla m’a laissée monter son cheval pour le film. Cet animal était incroyable, mais il fallait que je m’entraîne davantage. Étant donné que mon personnage entretient une relation vraiment hors du commun avec les animaux, cela m’a plu de monter pour nouer un lien plus fort avec eux.” 

La tâche la plus délicate du Mage est d’amener Arthur à trouver un sens aux images saisissantes qu’il voit dans ses rêves et lorsqu’il tient Excalibur. Il est notamment hanté par la vision d'un jeune garçon dans les bras de son père. Mais sans connaître le contexte, comment peut-il se douter qu'il s'agit de lui et de son père ? Eric Bana a été engagé pour camper le rôle crucial du père d’Arthur, le Roi Uther Pendragon, souverain courageux et juste. “Je connais Guy depuis longtemps, et j’étais vraiment curieux de voir quel allait être son regard sur ce monde mythique et fantastique”, confie l’acteur. “Il est génial dans les scènes d’action, et mon personnage ne manque jamais d’y participer. Quand on le voit pour la première fois, c’est presque comme si on débarquait en plein milieu d’une bagarre, et soudain, il n’a plus de temps à perdre : il faut qu’il se précipite dans l'arène pour se battre et défendre son peuple”. 

Malgré l’imposant trône conçu pour le roi, Bana constate : “Dès mon premier jour de tournage, je l’ai aperçu au fond du décor, alors que nous tournions une longue scène dans la salle du trône, mais je n’ai même pas pu m’y assoir !” Uther manie en revanche l’épée Excalibur. “C’était génial, et heureusement pour moi, j’avais déjà combattu à l’épée dans d’autres films, si bien que grâce à ma maîtrise des gestes élémentaires et à un entraînement supplémentaire, cela m’a donné un sérieux avantage”. L’un des conseillers les plus proches d'Uther, Bedivere, vit clandestinement depuis la mort de son roi, vingt-cinq ans plus tôt. Djimon Hounsou incarne le chef de la Résistance, qui aspire à un retour de la paix. “La complicité, la solidarité, le sens des responsabilités… Ce sont là des thèmes très importants du film”, raconte Hounsou. “Mon personnage, Bedivere, a une vision à long terme. Il a attendu patiemment son heure pour se rebeller, convaincu que l’héritier du trône se présenterait avant qu’il ne soit trop tard”. 

Fidèle conseiller de son père, Bedivere sert aussi de conseiller à Arthur dans le film. Hunnam et Hounsoun se sont beaucoup rapprochés au cours du film. “J’adore Djimon en tant qu’acteur. Il a une vraie présence, et dès qu’on nous a présentés, on s’est tout de suite bien entendus. C’est le mentor d’Arthur dans le film, mais c’est aussi un merveilleux mentor dans la vraie vie”. “J’adore Djimon, c’est vraiment un gars formidable”, s'enthousiasme Ritichie. “Je le connais depuis un moment, mais j’étais vraiment heureux d’avoir enfin la chance de travailler avec lui”. 

Habitué des décors médiévaux, Aidan Gillen, l’un des acteurs récurrents de la série GAME OF THRONES, joue le rôle de “Goose-Fat” Bill, tireur d’élite dont l’arc et la flèche en font un redoutable tueur et un atout supplémentaire pour la Résistance. Comme Bedivere, il a dû se faire oublier en attendant de pouvoir renverser Vortigern. “Bill fait partie de la bande, mais il ne vient pas des bas-fonds. C’est un aristo qui vit comme un fugitif, si bien qu'il est parfaitement capable de se débrouiller seul”, relate Gillen. “Guy arrive bien à dépeindre cette amitié masculine, et le film en donne plusieurs exemples, avec de l’humour, de l’aventure, du mysticisme et de la magie”. 

Ritchie déclare : “J’ai toujours pensé que les hommes se comprenaient entre eux, quelles que soient leurs origines. La culture, la classe sociale, l’appartenance religieuse ou ethnique… Tout ça n’a pas d’importance. Ils comprennent les blagues des uns et des autres et se marrent ensemble. Je crois que c’est ce qu’on a essayé de montrer dans ce film, avec cette bande de types qui ressemblent à des gens qu’on aurait pu côtoyer dans notre enfance : on voulait voir comment ils s’intègrent lorsqu’on les force à rester ensemble. Ils sont obligés de s’entendre parce qu’ils ont un objectif commun”. 

Gillen a donné la réplique à Hunnam sur l’un des tout premiers films de celui-ci. “Il avait tout juste 17 ou 18 ans, et c’était donc super de retravailler avec lui, alors qu’il est devenu adulte. Charlie campe un formidable Arthur parce qu’il possède cette arrogance juvénile mais qu'il a en même temps une imposante présence physique”. Parmi les autres membres de la Résistance, on retrouve Freddie Fox dans le rôle de Rubio, et Craig McGinlay en Perceval. Kingsley Ben-Adir campe Wet Stick et Neil Maskill, Back Lack, tous deux comparses d’Arthur et petits truands de Londinium, accompagnés de Bleu Landau sous les traits du fils de Back Lack, Blue, Tom Wu dans le rôle de George, le maître d’armes d’Arthur, et Michael McElhatton dans le rôle de Jack’s Eye, le sergent de Blackleg avec lequel Arthur a convenu un arrangement “à l’amiable”. 

À Camelot, Annabelle Wallis incarne la servante Maggie, tandis que Peter Ferdinando joue le Comte de Mercie, conseiller de Vortigern. Mikael Persbrandt interprète le chef des Vikings, Greybeard, qui affronte Arthur. Et même David Beckham fait une brève apparition, le visage défiguré et le nez cassé, dans le rôle de l’un des gardes Blacklegs de Vortigern qui surveillent les lieux entourant Excalibur.

Pourquoi l’épée se révèle-t-elle aujourd’hui ?

Comme on le voit dès les premiers plans du film, les hommes et les mages se sont côtoyés paisiblement pendant des siècles, jusqu’à l’arrivée du mage enchanteur Mordred. Se retournant désormais contre les hommes pour assouvir son ambition, il envahit le dernier bastion de la résistance : Camelot. Alors que le château et ses environs sont désormais assiégés, l’héritier du trône, encore tout-petit, dissimulé dans une minuscule embarcation, tel Moïse, navigue tranquillement en direction de la ville, à l’abri de la tyrannie… Du moins pour le moment. 

Pour Guy Ritchie, c’était la destination de cet enfant qui le séduisait le plus en matière de paysages pour LE ROI ARTHUR: LA LÉGENDE D’EXCALIBUR. L’histoire originelle semblait nécessiter un décor inhabituel, loin des fastes de la royauté. “J’ai toujours été fasciné par l’idée d’un Londres romain et l'absence de vestiges qui pourrait attester de son existence”, explique Ritchie. 

“Bien que certains avancent que la ville aurait été la capitale du monde pendant deux millénaires, en dehors peut-être de Constantinople et Rome, Londres a été victime de son succès et a nié sa propre histoire. Très peu de gens savent que Londres s’est un jour appelé Londinium, que c’était une cité romaine prospère, dont les ruines se trouvent désormais au moins à 5 à 10 mètres sous terre, à cause de tous les bâtiments qu’on a construits par-dessus. Du coup, on a créé notre propre version de Londinium”. 

Le chef-opérateur John Mathieson, qui a éclairé AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE UNCLE, a assuré la lumière du film, qui a été monté par James Herbert. C'est ainsi la sixième collaboration entre le réalisateur et le chef-monteur, mais c'est la toute première fois que Ritchie travaille avec la chefdécoratrice Gemma Jackson. Cette dernière a commencé par effectuer d’importantes recherches, avant de dessiner un certain nombre d’esquisses préparatoires. Elle a peu à peu créé un univers s’inspirant à la fois de la période historique, mais également unique en son genre – un monde susceptible de satisfaire aux exigences de l’histoire, où le fantastique se mêle naturellement au quotidien. 

“Vous devez construire une réalité, celle du film, qui a des règles précises auxquelles l’architecture et la conception des décors doivent obéir”, dit-elle. “Il faut que ce soit un monde cohérent, auquel le public puisse croire. Et aussi un monde où l'on croise des éléphants de cent mètres de haut et des serpents géants”. Trois plateaux, dont les décors ont servi à neuf reprises, ont été conçus dans les studios Warner Bros. de Leavesden et ont représenté pour Jackson un défi artistique d’ampleur et une grande satisfaction professionnelle : Londinium, Camelot, et la Grotte des Sirènes. 

“Guy et Lionel voulaient créer une sorte de Londres romain post-apocalyptique”, explique Jackson. “Cela se situe plus ou moins au VIIIe siècle : les Romains ont quitté les lieux et ce sont les Saxons qui y vivent. Toute la ville tombe en ruines”. “Le décor de Londinium est le plus gros plateau que j’aie jamais vu : il comporte un port magnifique en arrière-plan et des intérieurs splendides, très fidèles à l’époque antique”, estime Steven Clark-Hall. 

Ritchie est tout à fait d’accord. “Gemma fait partie de ces gens qui m’impressionnent. Elle a des idées extraordinaires, qu’elle concrétise à la perfection, et dès que je change d’avis à la dernière minute, elle sourit avec beaucoup d’enthousiasme, et trouve toujours la solution adéquate”. Loin des rues délabrées de Londinium, l’imposante majesté de Camelot a constitué l'un des défis majeurs pour Gemma Jackson, en raison du statut mythologique de la forteresse. “Camelot représente tant de fantasmes différents aux yeux de tellement de gens… Comment faire ressortir le mythe ?”, se demande-t-elle. “L’idée était de tailler le palais dans la roche. Nous l’avons construit sur une colline de Leavesden, ce qui nous a tout de suite donné une idée de l’échelle et de la topographie des lieux. Je ne pouvais construire le château que jusqu’à une certaine hauteur, mais en l’état, il était prêt à être utilisé par le département effets visuels. Il y avait beaucoup d’entrées et de sorties du château dans le script, si bien que nous avons conçu un pont de 60 mètres de long, ce qui donnait aux chevaux la possibilité de le parcourir en galopant assez rapidement”. 

Jackson a convenu que la salle du trône de Camelot serait empreinte d’histoire, et pour ce faire, elle s’est inspirée de l'ancien palais de Sigiriya, au Sri Lanka, dont les ruines sont perchées au sommet d’un pic de granit. Une série d’escaliers et de galeries taillés à même la roche émergent d’un énorme lion en briques et en plâtre et permettent d’accéder au site. Une série de fresques somptueuses ornent les murs du palais. Afin d’évoquer cette iconographie, Jackson a conçu un immense espace intérieur en pierre, soutenu par des colonnes vertigineuses. Le plateau a été richement décoré, notamment par deux fresques murales dont les ciels ont été peints à la feuille d’or, et des fenêtres au treillis en pierre délicat et complexe. 

“Les couleurs produisent une lueur éthérée en passant à travers le treillis”, décrit Gemma Jackson. “Il a été créé par ordinateur, découpé au laser, puis renforcé par du polystyrène pour lui donner de la profondeur, et enfin, recouvert de plâtre pour lui donner l’apparence de la pierre. Le trône très élaboré a été disposé sous une coupole bleu roi”. Le plateau dégageait une atmosphère très byzantine, l’une des sources d’inspiration préférées de Jackson. Autre décor important construit à Leavesden : la grotte des Sirènes, monde rocailleux, mystérieux et inquiétant situé sous les fondations du château de Camelot, dans des profondeurs où les forces magiques sont toutes-puissantes. Constituée d’une grande pièce taillée à même la roche, à laquelle on accède par un escalier menant à une piscine naturelle, la grotte était éclairée par un puits de lumière vertigineux, qui était en fait le trou du puits du château. Tapies dans les profondeurs du réseau de rivières souterraines, les Sirènes sont des créatures qui se transforment de trois manières différentes, les deux premières étant magnifiques, et la troisième, effroyable. Ce sont des êtres démoniaques qui promettent à Vortigern de lui accorder un pouvoir immense, mais seulement après un sacrifice. 

“Les Sirènes se nourrissent du sang de l’amour”, explique le réalisateur. “Elles donneront à quelqu’un du pouvoir dans le monde réel, proportionnellement à l’amour que cette personne est prête à leur sacrifier”. La grotte de près de 20 mètres de profondeur construite pour les Sirènes a été ensuite aménagée pour devenir l'antre reculée où vit Bedivere jusqu’à ce que lui et ses camarades ne se lancent au secours d’Arthur et l’accompagnent dans sa bataille pour accéder au pouvoir. “Nous avons mis en place un lac souterrain scintillant”, raconte Gemma Jackson, “et quand nous avons fini le tournage de cette scène, nous avons vidé le réservoir. En se servant des rochers placés au-dessus, on a ensuite transformé l’espace en une grotte très large, située loin dans les falaises, là où se terrent Bedivere et sa bande. C'est là que nous avons conçu une structure en bois complexe à l’aide d’arbres et de branches, pour diviser cet espace où tout le monde cohabitait.” 

Pour les terres aux environs de Camelot, la régisseuse d'extérieurs Amanda Stevens explique : “Gemma et moi étions convaincues que le cadre devait être spectaculaire : on voulait une vue complètement dégagée sur un paysage qui n’a pas changé depuis des siècles, et c’était donc un vrai défi de dénicher un site comme celui-là dans la campagne de nos jours, qui a subi des siècles et des siècles de culture et d’enclosure.” Gemma Stevens a donc passé plusieurs semaines à sillonner le pays, jusqu’à ce qu’elle tombe sur le massif de Snowdonia au Pays de Galles, qui abritait sept espace différents dans un rayon de quinze kilomètres. Le site était désigné comme espace naturel protégé par l’organisme de conservation du patrimoine du Royaume-Uni (le National Trust). Il a donc fallu patienter six mois avant que Stevens et son équipe n’obtiennent l’aval du conseil régional de l’environnement (le National Resources Wales), afin de construire le décor incontournable du cimetière de Gwen Gorf Isaf. 

Située à la frontière du Pays de Galles et de l’Angleterre, la Forêt de Dean offre un contraste saisissant avec Snowdonia, et constitue un décor magnifique pour les scènes se déroulant dans les Darklands. C'est là, par exemple, que le Mage envoie Arthur accomplir une épreuve du feu au cours de laquelle il découvrira la vérité sur son passé. La production y a aussi trouvé un lieu idéal pour l’extérieur de la cachette de Bedivere, au nom prédestiné : la grotte du Roi Arthur. Cette région minérale, où se côtoient des bois verdoyants, des roches, des collines et des arbres, est également traversée par la rivière Wye. Cette dernière a été utilisée pour la fin d’une séquence où Arthur et ses amis sautent du haut d’une montagne dans la Carrière Vivienne (tournée à Snowdonia), avant d’émerger hors de la rivière Wye. D'autres scènes se déroulant dans les Darklands ont été tournées en décors naturels en Écosse et sur l’île voisine de Skye. 

“Le degré de précision, d’amour, d’attention et de talent qui a été apporté à la conception de ces décors était tout simplement incroyable”, déclare Hunnam. “En ce qui me concerne, travailler au milieu de cet environnement m’a énormément responsabilisé : il fallait que je sois encore meilleur, et que je fasse en sorte de travailler du mieux possible, afin d'être à la hauteur”. 

Law remarque : “L’univers qui a été créé à Leavesden, et même ailleurs, était absolument stupéfiant, à la fois familier et complètement nouveau. C’est très rare de se retrouver sur un plateau avec ce genre de constructions : il fallait vraiment savoir en appréhender l'envergure. Et c’était très exaltant d’en faire partie”. 

C'est avec le même dévouement qu'ont été conçus les costumes des acteurs et des figurants. Pour habiller Hunnam, Law et le reste des comédiens, la chef-costumière Annie Symons explique qu’elle a commencé par consulter des ouvrages historiques, des tableaux et des gravures, puis qu’elle a “ajouté une touche plus extravagante, plus sexy. On ne voulait pas de costumes vieillots en toile de jute. Je voulais imaginer des vêtements qui ne soient pas trop étranges pour le jeune public, et qui leur soient familiers. Il faut que les personnages soient crédibles, et leurs tenues vestimentaires y contribuent. Et comme Guy l’a dit, ‘Donnez un air cool aux personnages, donnez-leur de l’allure, et rendez les gentils aussi intéressants que les méchants.’ Et c’étaient de très bons conseils !” C’est dans ce but qu’elle s’est rendue aux deux grands marchés aux puces de Camden et Spitalfieds à Londres, où elle a pris en photos de jeunes gens arborant des tenues caractéristiques de leur âge. “J’ai imprimé les photos en noir et blanc pour ne pas être trop distraite par les couleurs, et j’ai commencé à analyser les coupes. Puis, je me suis à nouveau tournée vers les costumes médiévaux et j’ai tâché d’aboutir à une synthèse des deux”. 

L'iconographie des décors l’a aussi beaucoup inspirée. “Le Londinium du film est multiethnique, multiculturel, et cosmopolite, tout comme le Londres d’aujourd’hui est enseveli sous la grisaille, le noir et le brouillard. Je voulais créer un monde qui ne soit pas totalement médiéval”, explique-t-elle. “Il fallait trouver un langage visuel qui corresponde à cette histoire. Du coup, je me suis aussi intéressée aux vêtements japonais, chinois, turcs, et africains, surtout pour les motifs, et j’ai dessiné un camouflage urbain, géométrique et abstrait.” 

“Je suis même allée dans une salle de sport pour voir comment bougeaient les gens qui s’entraînent”, poursuit-elle. “Il fallait qu’Arthur puisse se mouvoir avec aisance, puisqu’il est tout le temps en pleine action, et je voulais que son apparence garde une certaine simplicité, un peu comme l’équivalent médiéval de l’ensemble jean et tee-shirt. Tout ça s’est finalement bien recoupé. Je l’avais d’abord imaginé en boxeur, et il en reste des vestiges dans ses chaussures, qui sont à mi-chemin entre les chaussures de boxe et les sandales de gladiateur”. 

Annie Symons a également établi un code couleur par personnage. Pour Arthur, elle a opté pour une palette de coloris neutres et des chemises blanches. “Les hommes des classes populaires londoniennes portent toujours des chemises bien propres, bien repassées”, observe-t-elle. Dans ses costumes, on retrouve donc des matières comme le lin naturel, le cuir, mais aussi un manteau en peau de mouton retournée. Pour le gilet d’Arthur (la veste légère qu’il porte tout au long du film), la chef-costumière a fait fabriquer par son tailleur un justaucorps en lin doublé et rembourré, dans lequel elle a ensuite perforé des trous et ajouté des détails brodés main, et pour lequel elle a ensuite confectionné une fermeture cuivrée pour y ajouter une touche d’éclat. À mesure que l’histoire avance, Arthur arbore une veste militaire kaki qu’il portera à travers les Darklands. Les tonalités naturelles d’Arthur tranchent avec l’apparat de cour de son père Uther, à la mode de Camelot, qui fait montre de l’extraordinaire richesse de la Couronne à travers des nuances dorées très riches, des couleurs évocatrices des vitraux, et des pierres précieuses, comme des émeraudes et des rubis. 

Pour le frère d’Uther, Vortigern, qui s’accroche désespérément au trône, Symons s’est dirigée vers des coloris plus froids, des verts, des bleus et des argents, coordonnés avec du cuir noir. “Vortigern porte des tuniques sans col avec des empiècements en cuir noir, des pantalons noirs, et un incroyable manteau de fourrure blanc avec des bottes renforcées lui arrivant au genou. Les éléments métalliques en étain de sa couronne, ainsi que ses boucles, et son armure sont plus complexes et plus sophistiquées que l’artisanat traditionnel de Camelot et Londinium. Il possède également un imposant manteau très long, en velours bleu nuit avec un col Nehru”. Les costumes conçus pour l’armée de Vortigern, les Blacklegs, évoquent les cafards, “ces insectes durs, luisants et indestructibles qui grouillent dans les rues, et leur identité a été dissimulée par de sinistres masques en cuir”, développe Symons. 

La silhouette du Mage est simple et élégante, avec des touches sombres pour refléter sa beauté mystérieuse. Annie Symons a conçu une série de robes dans des tons bleu foncé, verts et bordeaux, aux coupes droites très épurées, aux ourlets effrangés et ornées d’une ceinture tressée en daim, le tout porté sous un manteau à capuche bleu. La garde-robe du Mage pour les scènes d’action s'inspire d'un motif de camouflage évoquant la forêt, rehaussé de broderies de fleurs sauvages et d’insectes. 

Annie Symons et son équipe ont écumé les fournisseurs de tissus et de costumes à travers toute l’Europe, et ont fait venir des étoffes de New York, d’Italie, de France et de Turquie. La laine tissée utilisée pour le film venait tout spécialement d’Écosse et du Yorkshire. Le département des costumes a créé les broderies, les empiècements en cuir, les armures et les bijoux… tout sauf les chaussures, confectionnées par un cordonnier anglais indépendant, et pourvues de semelles absorbantes pour les scènes d’action. 

“Le département costumes et accessoires ressemblait à un ancien village d’artisans, avec des taenneurs, des ferronniers, des modistes, des teinturiers, des imprimeurs, des brodeurs, des forgerons, des couturiers…”, se remémore Annie Symons. “Presque chaque élément était une pièce unique, ce qui est franchement extraordinaire. Sans exagérer, cela nous prenait deux semaines d’assembler le prototype d’une veste, que ce soit le gilet à manches d’Arthur, ou le boléro en croûte de cuir gravé de Maggie la servante”. Façonner les couronnes à la main a pris un temps considérable, de même que les coiffes des troupeaux des Highlands de l’armée des mages, et les toilettes très féminines et vaporeuses des femmes du château. “Des heures et des heures passées à tresser des kilomètres de rubans”, se rappelle Annie Symons avec une tendresse amusée.

C’est un mage – Merlin – qui t’a donné la grande épée.

Comme il l’a fait avec Jackson et Symons, Ritchie a briefé de manière similaire l’armurier en chef Tim Wildgoose en matière d'authenticité historique, en l’encourageant à puiser son inspiration dans l’époque contemporaine et à obtenir un résultat inédit et original. “Les armes de cette époque ont un aspect très spécifique, mais comme il s’agit là de mythologie nous pouvions infléchir un peu la véracité historique", confie-t-il "Nous avons essayé de nous en tenir aux procédés qui existaient à l’époque : par exemple, la forme des boucliers n’est pas véridique sur le plan historique, mais techniquement ils auraient pu être fabriqués en ce temps-là. On a quelque peu joué avec la réalité historique et inventé un style plus intéressant que ce qu'on trouvait communément à l’époque.” “C’est évidemment beaucoup plus facile de fabriquer une épée aujourd’hui qu’à l’époque, parce qu’avant les épées devaient être forgées”, poursuit-il. 

“L’acier devait être chauffé au rouge, puis façonné au marteau. Ça prenait des jours et des jours de fabriquer une seule lame d’épée qu’il fallait plier, marteler, façonner, aiguiser. À l'heure actuelle, on réalise un modèle en 3D, on le met dans une machine à commande numérique par calculateur (CNC) et cela produit une épée en deux heures !” Le style d’Excalibur n’a pas été simple à mettre au point car il fallait qu’elle se distingue de toutes les autres épées. Si le réalisateur voulait qu'elle paraisse délicate et pratique, plutôt qu’élaborée et incrustée de pierres, il désirait aussi qu’elle ait une lame damassée, faite de différentes couches d’acier plus ou moins concentrées en carbone, ce qui la rend à la fois dure, tranchante et aussi maniable. La pièce ultime que Wildgoose a conçue portait l’inscription “Prenez-moi, Jetez-moi” en caractères runiques. Pour Arthur, Excalibur n’est pas simplement une belle pièce d’armurerie. 

Comme l’explique Hunnam : “L’une des belles idées concernant l’épée, c'est qu'elle provoque un circuit quand on la tient des deux mains. L’énergie circule dans le corps d’Arthur, mais le traumatisme émotionnel de son passé bloque cette énergie : Arthur doit donc utiliser l’épée comme une forme de catharsis, pour évacuer ce traumatisme émotionnel hors de lui afin d’atteindre l’équilibre nécessaire à la maîtrise de l’épée. Cela fait d’Excalibur un instrument très intéressant, mais contribue aussi à l’évolution du personnage sur le plan psychologique”. L’équipe d’armuriers a également fabriqué un fourreau avec une face ouverte pour exhiber l’épée à chaque fois qu'Hunnam la portait. 

“La conception d’Excalibur a vraiment été un travail collectif”, analyse Wildgoose. “Huit ou neuf personnes y ont contribué. Un artisan a fabriqué la lame. Un autre a réalisé la gravure. Quelqu’un d’autre a confectionné la garde. Quelqu’un d’autre la poignée. Un autre artisan a fait le fourreau. Un tanneur en a assuré les finitions en cuir. Et un autre encore a mis au point le cristal pour la sertir. La version finale a été achevée environ quatre jours avant que nous commencions à tourner et c’était incroyablement satisfaisant de savoir que tant d'artisans avaient contribué à la confectionner”. 

Quarante exemplaires de l’épée ont été fabriqués, dont dix en métal et une trentaine en caoutchouc pour les scènes de combat. Au total, l’équipe a réalisé plus de 2000 armes, notamment des épées, des boucliers, des lances et des catapultes. Forcément, les catapultes n’étaient pas une mince affaire. “Les catapultes que nous avons construites mesuraient plus de quatre mètres de haut et plus de quatre mètres de large, pesant à peu près une tonne chacune, et on en a construit quatre”, souligne Wildgoose. “Elles ont été fabriquées en bois et en acier, plus ou moins comme elles étaient construites à l’époque. Elles étaient pleinement opérationnelles”. 

Les Blacklegs – les gardes de Vortigern qui protègent le château et patrouillent dans les rues de Londinium – portent des matraques inspirées par celles des polices antiémeutes actuels. “Les Blacklegs portent un bâton ou une matraque pour mater la population civile, parce qu’une épée cause plus de dégâts. En un sens, une matraque est plus dangereuse car ils sont plus susceptibles de l’utiliser”, avertit Wildgoose. Pour bien manier Excalibur et les autres armes utilisées dans les nombreuses et impressionnantes batailles, d’ampleur et de style variés, les acteurs ont été guidés par la chefcascadeuse Eunice Huthart et le coordinateur des combats Mike Lambert. 

Bien entendu, le choix des acteurs est crucial pour le travail de tout chef-cascadeur et Eunice Huthart était ravie des acteurs avec lesquels elle a collaboré sur ce film. “Pour un chef-cascadeur, Charlie Hunnam est probablement le garçon idéal”, dit-elle. “Il peut tout faire, il est toujours partant pour tout et inventif. Idem pour Jude Law. Quand je lis un script, j’aime bien me frotter aux personnages en quelque sorte, parce que quelle que soit l’action que je mets en place, je veux qu’elle serve à la caractérisation des personnages, et Jude incarnait Vortigern exactement comme je l'avais imaginé”. “J’avais fait un peu d’équitation par le passé”, déclare Hunnam, “mais jamais de combat à l’épée. C’est super de passer la journée à acquérir de nouvelles compétences et de nouveaux talents dans le cadre de son métier. Du coup, quand je repense à tout ce que nous avions à faire pour LE ROI ARTHUR, c’était très exaltant”. 

En ce qui concerne le physique d’Arthur, Hunnam, qui a pris près de 10 kg de muscle pour le rôle, poursuit : “Guy et moi avons beaucoup discuté de lui comme d’un enfant des rues sauvage, une sorte de loup affamé, avec l’idée qu’il s'était battu toute sa vie et qu’il avait une forme d'avidité, mais aussi une noblesse nichée au fond de son être. J’étais vraiment déterminé à trouver un moyen physique de le montrer. J’avais pratiqué les arts martiaux et la boxe par le passé, ce qui donne une certaine confiance en soi. Du coup, j’ai passé beaucoup de temps en salle de sport, pas seulement pour être en condition physique mais pour l'impact émotionnel inévitable qui se produit quand on balance un millier de coups de poing par jour”. 

Tandis que les combats de rue sont d'un grand réalisme, on est captivé dès le début par une impressionnante bataille opposant le Roi Uther et ses fidèles aux mages gouvernés par l’infâme Mordred. Cette guerre éclate au terme d'une longue période de paix entre les deux royaumes. “La bataille des Mages est d’une ampleur phénoménale”, remarque Nick Davis, superviseur effets visuels. “Elle mobilise des éléphants de 90 mètres qui n’existent pas attaquant un château qui n’existe pas, si bien qu'il y avait beaucoup d’éléments à gérer. C’était un formidable défi de créer cette dimension fantastique tout en l'intégrant au monde réaliste et brutal où évoluent les personnages". 

S'il fallait mettre au point des éléments qui n’ont jamais existé, l’équipe de Davis a dû rehausser les décors en dur, par exemple en agrandissant la ville de Londinium au-delà des décors conçus par Jackson. Mais Davis a surtout dû mettre au point les effets liés à l'épée centrale du film. “La relation entre Arthur et Excalibur était essentielle”, affirme-t-il. “L’épée devait participer à la narration tout en ayant un impact visuel, et le défi consistait à trouver l'équilibre entre ces deux éléments. Est-ce l’épée qui commande, ou est-ce Arthur ? À mesure qu’il maîtrise son maniement de l’épée, cette relation évolue et les effets doivent donc s'en faire l'écho. Par conséquent, dans chaque séquence, les effets de l’épée évoluent vraiment puisque Arthur est de plus en plus en accord avec Excalibur et avec lui-même”.

Le Roi Légitime viendra. C’est inévitable.

Comme dans tous les films de Guy Ritchie, la musique et la bande-son jouent un rôle déterminant, et le réalisateur a de nouveau sollicité Daniel Pemberton, compositeur d'AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE UNCLE. 

S’il y a une dimension assurément moderne dans LE ROI ARTHUR, la musique devait être résolument originale. “Ce qui nous importe à Guy et moi, c'est d'imaginer une musique qui ne ressemble à rien d’autre ; c’était notre mission. Nous voulions repenser les règles pour un film de cette ampleur. C’était un peu comme arracher une épée d’un rocher, mais c'était quand même un peu plus difficile”, affirme Pemberton en souriant. 

“Pour LE ROI ARTHUR, nous voulions que la musique soit viscérale”, poursuit-il. “Il y a un imaginaire visuel très riche dans l’univers du film : la poussière, la crasse, le cuir, le métal, le bois, les pierres. Je voulais qu'on retrouve tout cela dans la musique autant que possible, et cerner à la fois la lutte d’un orphelin élevé dans les rues et la noblesse d’un chef qui était en mesure de changer l’histoire. Et avec Guy, les règles habituelles ne sont pas en vigueur – en fait, il n’y a aucune règle qui tienne !” 

Pour coller à la période, Pemberton a mené des recherches dans le monde des passionnés de musiques anciennes qui collectionnent, fabriquent et jouent des instruments du passé. “S’ils avaient l’air d’avoir existé il y a 500 ans, on essayait de les utiliser”, explique le compositeur. Parmi les instruments insolites qu’il a découverts, citons la “redoutable Trompette Marine, une immense bête à cordes du XVe siècle”, une “vielle impossible à accorder”, une Nyckelharpa suédoise, un violon Hardanger, une Vielle à roue, et un appareil qui s’est vu affublé du surnom de “sirène des toilettes” durant le tournage, ainsi que des pierres et une paire de baguettes chinoises. Pemberton et ses musiciens, tout aussi enthousiastes, étaient accompagnés par le chanteur Sam Lee ainsi que par un vaste ensemble d’instruments anciens et nouveaux. Et le compositeur a même utilisé son propre corps – claquements de mains, petites tapes sur la joue, cris et respirations déformés – pour tenter de mettre au point une musique ingénieusement unique et différente de tout ce que les spectateurs avaient entendu jusque-là. 

“Pour moi et, je l’espère, pour tous les acteurs et techniciens avec lesquels je travaille, faire des films c’est comme en regarder : ça se résume à vouloir passer un bon moment”, conclut Ritchie. “Il y a certains films de genre qu’on adorait quand on était enfant que nous, cinéastes, pensons pouvoir réaliser pour un public contemporain d’une manière qui n’était pas envisageable à l’époque où nous les regardions. J’espère qu'extraire cette épée de la pierre et s’aventurer dans ce périple héroïque peut offrir aux spectateurs d’aujourd’hui le même plaisir que nous éprouvions dans les salles obscures quand nous étions jeunes, quoique d’une manière inédite et palpitante".

#RoiArthur

Autre post du blog lié au film LE ROI ARTHUR: LA LÉGENDE D'EXCALIBUR

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