Comédie/Un film intéressant, une réflexion sur fond d'humour avec un beau casting
Réalisé par Claude Lelouch
Avec Éric DUPOND-MORETTI, Johnny HALLYDAY, Nadia FARÈS, Jean DUJARDIN, Christophe LAMBERT, Antoine DULÉRY, Thomas LEVET, Marianne DENICOURT, Raphaël MEZRAHI, RUFUS, Chantal LADESOU, Gérard DARMON, Julie FERRIER, Stéphane DE GROODT, Samuel BENCHETRIT, Jean-Marie BIGARD, Angelica SARRE, Déborah FRANÇOIS, Liane FOLY, Isabelle DE HERTOGH, Laurent COUSON, Francis HUSTER, Mathilde SEIGNER, Pauline LEFÈVRE, Ramzy BEDIA, Dimitri NAÏDITCH, Michel LEEB, Vanessa DEMOUY, Philippe LELLOUCHE, David MAROUANI, Béatrice DALLE, Valérie STEFFEN, Lola MAROIS, Elsa ZYLBERSTEIN, Vincent PEREZ, Solenne RODIER, Zinedine SOUALEM, William LEYMERGIE, Isabelle PASCO...
Long-métrage Français
Durée: 01h53mn
Année de production: 2017
Distributeur: Metropolitan FilmExport
Date de sortie sur nos écrans : 15 mars 2017
Résumé : Ils ne se connaissent pas, mais tous ont rendez-vous pour décider du sort d’un de leurs semblables.
Avant d’être juges, avocats ou jurés, ils sont d’abord des femmes et des hommes au tournant de leurs existences, avec leurs rêves et leurs secrets, leurs espoirs et leurs limites, tous sous un même soleil, chacun avec sa part d’ombre.
Dans une jolie ville de province, le temps d’un festival de jazz, la vie va jongler avec les destins…
Bande annonce (VF)
Making-of
Ce que j'en ai pensé : CHACUN SA VIE est un film choral qui met en scène de nombreux personnages dont les destins se croisent et s'entremêlent pour nous emmener vers un but précis.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Claude Lelouch, le réalisateur, nous met immédiatement dans le contexte et au cœur du sujet. Il tisse la toile de son histoire avec efficacité et précision. Au départ, on ne voit pas les liens entre les protagonistes et au fur et à mesure que le film avance, les morceaux du puzzle se mettent en place pour former une unité de lieu et de temps, mais dans laquelle les rôles finalement distribués auraient pu être autres au gré des hasards. Claude Lelouch nous propose donc une comédie sur fond de réflexion sur nous-même et sur la justice.
L'impressionnant casting du film est distribué en scènes qui ont toute leur importance. Claude Lelouch filme souvent ses acteurs de très près, on sent qu'il est à la recherche d'une subtile traduction des émotions ou des défauts des personnages. Les rôles sont plus ou moins étoffés, mais chacun a son moment. Les personnages ne sont pas forcément reluisants moralement, il est clair que Claude Lelouch s'intéresse ici aux travers laids de l'âme humaine. Cependant, il n'oublie pas de montrer aussi quelques aspects qui font notre humanité. Ainsi, certains protagonistes sont touchants dans la profondeur de leur désarroi comme Christophe Lambert qui interprète Antoine de Vidas. D'autres sont sympathiques et drôles par la force de leur situation comme Johnny Hallyday qui interprète ici sont propre rôle, voir plus. En tout cas, tous sont supers quel que soit leur part à jouer.
Claude Lelouch est un réalisateur qui a un vrai style et CHACUN SA VIE en est une belle illustration. Je vous le conseille pour l'enchaînement impressionnant de situations, pour les moments touchants et marrants, pour le plaisir de voir autant d'acteurs talentueux nous emmener vers une réflexion. C'est un film intéressant et intelligent qui mérite notre attention.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Claude Lelouch, le réalisateur, nous met immédiatement dans le contexte et au cœur du sujet. Il tisse la toile de son histoire avec efficacité et précision. Au départ, on ne voit pas les liens entre les protagonistes et au fur et à mesure que le film avance, les morceaux du puzzle se mettent en place pour former une unité de lieu et de temps, mais dans laquelle les rôles finalement distribués auraient pu être autres au gré des hasards. Claude Lelouch nous propose donc une comédie sur fond de réflexion sur nous-même et sur la justice.
L'impressionnant casting du film est distribué en scènes qui ont toute leur importance. Claude Lelouch filme souvent ses acteurs de très près, on sent qu'il est à la recherche d'une subtile traduction des émotions ou des défauts des personnages. Les rôles sont plus ou moins étoffés, mais chacun a son moment. Les personnages ne sont pas forcément reluisants moralement, il est clair que Claude Lelouch s'intéresse ici aux travers laids de l'âme humaine. Cependant, il n'oublie pas de montrer aussi quelques aspects qui font notre humanité. Ainsi, certains protagonistes sont touchants dans la profondeur de leur désarroi comme Christophe Lambert qui interprète Antoine de Vidas. D'autres sont sympathiques et drôles par la force de leur situation comme Johnny Hallyday qui interprète ici sont propre rôle, voir plus. En tout cas, tous sont supers quel que soit leur part à jouer.
Claude Lelouch est un réalisateur qui a un vrai style et CHACUN SA VIE en est une belle illustration. Je vous le conseille pour l'enchaînement impressionnant de situations, pour les moments touchants et marrants, pour le plaisir de voir autant d'acteurs talentueux nous emmener vers une réflexion. C'est un film intéressant et intelligent qui mérite notre attention.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Suite à la projection du film, le 9 mars 2017, nous avons eu la chance d'assister à une masterclass de Claude Lelouch, animée par le journaliste Bruce Toussaint. Retrouvez ce moment de cinéma dans les vidéos ci-dessous :
RENCONTRE AVEC CLAUDE LELOUCH
CEUX QUI JUGENT…
Éric Dupond-Moretti, brillant avocat avec qui je suis ami, m’a un
jour invité à l’une de ses plaidoiries et j’ai eu la chance d’assister à la fin
du procès, au moment où l’avocat parle pendant près d’une heure et demie. J’ai
observé tous les gens présents dans cette salle, de l’accusé à l’avocat général,
en passant par les jurés, le public, le greffier, et je me suis dit : « Au nom
de quoi ces gens jugent-ils un autre homme ? Quelle est leur vie ? N’ont-ils
pas, eux aussi, des choses à se reprocher ? ». Cela m’a donné envie de faire un
film sur la fragilité de nos jugements. J’ai regardé cette salle d’audience, ce
concentré d’humanité, et j’ai pris conscience que tous les gens présents
avaient sans doute une histoire riche, des secrets, des regrets, des envie, des
intérêts. Derrière chacun de ces visages, il y avait une vie entière qui les
avait conduits là, aujourd’hui. J’ai soudainement voulu tout connaître d’eux. À
défaut de pouvoir tout découvrir, j’ai eu envie de l’imaginer et de le
raconter. CHACUN SA VIE est né ainsi. Je me suis dit qu’avant d’arriver dans
une salle d’audience où va se jouer l’existence de quelqu’un, il faudrait que l’on
puisse connaître le parcours de tous ceux qui vont essayer de le juger. J’avais
envie de filmer tous les défauts de la vie, car ce sont ces défauts qui en
inventent les qualités. Tout ce que j’ai réussi dans ma vie, je l’ai d’abord
raté, et je sais de plus en plus à quel point l’échec est le terreau de tout ce
qui sera un jour réussi. La vie est une course d’emmerdements au pays des
merveilles, et ce sont ces emmerdements qui sont photogéniques. Ils le sont
bien plus que le bonheur. Nous, en tant que spectateurs, on peut se régaler du
malheur des autres sans prendre aucun risque. On relativise soudain nos vies
plus ou moins ternes. La tristesse des autres nous rassure sur notre propre
médiocrité. Donc, cette vie que j’aime de plus en plus, j’ai eu envie de la
filmer un peu plus fort que d’habitude, avec une densité inédite. Je me suis
demandé si, avec ma caméra, j’étais capable de mélanger tous ces genres que
mélange harmonieusement la vie. Il paraît qu’il ne faut pas mélanger les genres,
mais qu’est-ce que la vie fait d’autre ? Elle ne fait que ça !
UN FILM
COMME UN LABORATOIRE HUMAIN
Voilà quelque temps, nous avons
créé les Ateliers du Cinéma à Beaune pour étudier ce qui est possible aujourd’hui,
mais surtout ce qui le sera demain étant donné l’évolution des technologies. Le
cinéma est aujourd’hui une synthèse de tous les arts et permet de tout
raconter. À mes yeux, il n’est plus le septième art mais le premier de tous,
car il les rassemble et valorise chacun ! Les Ateliers du Cinéma, c’est un lieu
de transmission. À travers CHACUN SA VIE, j’avais le désir de montrer à mes
apprentis tout ce que l’on peut faire avec une caméra et des acteurs. La caméra
restera le plus grand acteur du cinéma : elle a tourné dans tous les films et
dans tous les plans. C’est un acteur invisible, mais c’est l’acteur le plus
difficile à diriger. Le rapport entre la caméra et les acteurs m’a toujours
fasciné. Ce qui intéresse les spectateurs, ce sont les acteurs, et la meilleure
façon de les voir, c’est de bien les filmer. C’est donc ce rapport entre la
caméra et les acteurs que j’ai souhaité développer un peu plus. J’avais aussi l’envie
d’épater ces jeunes autour de moi ! De leur montrer que les vieux cons ont de l’expérience,
et que l’expérience, c’est une formidable façon de rajeunir. À l’âge que j’ai,
je cours moins vite, je fais moins le fou physiquement, mais j’ai le sentiment
que mon cerveau va de plus en plus librement à l’essentiel. À l’âge qui est le
mien, on n’a plus de temps à gâcher avec l’inutile. Les secondes pèsent des
heures, et même des années. Je n’ai plus le temps de perdre de temps ! Être au milieu
de ces jeunes m’a rajeuni. Ils m’ont fait retrouver mes 20 ans. J’avais envie
de leur faire aimer la vie. Comme ils ont du talent tous les 13, je pense qu’on
va les retrouver dans le cinéma un jour, à la bonne place. J’ai essayé de leur
montrer le pouvoir de l’innocence, l’avantage qu’il y a à prendre des risques.
À force de vouloir tout sécuriser, on fabrique des générations de trouillards.
La sécurité, ce n’est pas la vie ! Parce que je voulais permettre à mes
apprentis d’expérimenter la force du cinéma, j’ai d’abord envisagé ce film
comme une démonstration des possibilités narratives qu’offre ce média
incroyable. Nous avions l’alliance d’une bande de nouveaux venus et d’un
chercheur ayant cinquante ans de métier et désirant voir jusqu’où on peut aller
avec une caméra et des sons, pour toucher les gens au plus profond d’eux-mêmes,
tout en restant simple. Car je voulais absolument que l’on comprenne tout, que le
film réponde à toutes les questions qu’il soulève. S’il n’y avait pas eu les
Ateliers du Cinéma, je n’aurais pas fait ce film en 4 semaines, et il fallait
pourtant le faire dans ce court laps de temps parce qu’on n’aurait jamais pu
tenir toute cette équipe, aussi bien devant que derrière la caméra, concentrée pendant
des mois au milieu d’un tel bouillonnement.
QUAND L’EXPÉRIENCE
RENCONTRE L’ENVIE
Pour choisir les jeunes qui ont
été associés à ce film, je n’ai cherché ni des diplômes ni des parcours, mais
des talents et un engagement. J’ai organisé un concours pour lequel les
candidats devaient réaliser un court métrage sur le premier et le dernier jour
d’un couple, avec leur téléphone pour que les moyens techniques ne soient pas
discriminants. Seules comptaient l’émotion, l’idée, la personnalité du metteur
en scène. Ce sont ainsi des gens de 18 à 41 ans qui ont complètement participé
à la fabrication de CHACUN SA VIE, de l’écriture au montage en passant par tous
les postes, y compris devant la caméra. Le mélange entre les stars et ces débutants
contribue à la magie et à la réalité dynamique du film. Comme toujours, même si
l’histoire est écrite avec précision, je reste ouvert à tout ce qui se passe au
présent, aux alchimies de l’instant. Je commençais chaque journée dans le
brouillard, avec ma feuille de route et beaucoup d’espoirs, mais ce que me
donnaient les artistes dissipait les brumes comme un soleil qui se lève. Avec
un casting de cette importance, j’avais forcément le trac. On changeait d’acteurs
presque tous les jours. On a tourné en 26 jours et j’ai parfois eu l’impression
de faire 26 films ! À chaque fois des personnalités, des sensibilités qui
racontent une vie, et l’ensemble devait s’assembler jusqu’à trouver son point
culminant dans les scènes finales qui réunissent tout le monde.
UN FILM
CHORAL SUR L’INTIME
Je suis un familier des films
choraux comme LA BELLE HISTOIRE ou LES UNS ET LES AUTRES, cela ne me fait pas
peur. Il est certain que je n’aurais jamais pu faire ce film à mes débuts ! Il est
déjà compliqué de se concentrer sur deux ou trois personnages, alors une
trentaine… Je me suis rassuré en me disant qu’avec les 46 films que j’ai faits,
je ne devais pas avoir peur de ma peur. Il ne me fallait que des acteurs
sublimes. C’est un film à sketches qui ne devait surtout pas ressembler à un
film à sketches, car chaque petite histoire nourrit la grande qui se
cristallise dans un tout qui prend son sens à la fin. Je voulais filmer des
parfums de vie, aller au cœur même des situations. Il y a dans CHACUN SA VIE
quelque chose d’un premier film et quelque chose d’un dernier. Je crois à l’incroyable
fertilité du chaos, au bordel qui constitue le cœur même de la vie. J’ai donc
essayé de tirer la quintessence de chaque personnage et surtout que le film
soit une récréation. C’est le premier des commandements quand on est un
artiste. Il faut dire les choses dans la joie, dans la décontraction, avec
humour.
13 VIES
POUR JUGER UN DESTIN
13 destins s’entrecroisent pour
aboutir à une scène en point d’orgue. J’avais ces 13 histoires en réserve. Une
prostituée qui fait son dernier client. Un type prêt à tout pour sauver son
permis de conduire. Un sosie qui vit dans l’ombre de sa star. Des retrouvailles
impossibles, une séparation impossible. Un homme inflexible dont on découvre la
faille. Une femme qui souffre et paie un tueur pour abréger ses souffrances…
Chacun de ces thèmes, tous très forts, était en moi comme une idée de départ
pour un long métrage potentiel, mais à l’âge que j’ai, je n’aurai pas le temps
de les faire tous, alors j’ai condensé. Encore une fois, le hasard m’a donné
les meilleurs conseils. Je n’ai pas fait le film tout seul. J’ai travaillé le
scénario avec ma femme, Valérie Perrin, ainsi qu'avec Grégoire Lacroix et Pierre
Uytterhoeven, qui sont de vieux complices. Pour la musique, je retrouve Francis
Lai. Mais aussi Dimitri Naïditch, un pianiste à la carrière à la fois jazz et
classique. Je suis allé chercher des gens que j’admire et que j’aime.
UNE ÉQUIPE
VENUE DE PARTOUT
J’ai fait appel à tous mes potes,
pour les embarquer dans cette histoire insensée. Je ne les remercierai jamais
assez de m’avoir fait confiance. Johnny Hallyday, Jean Dujardin, Christophe Lambert,
Gérard Darmon, Béatrice Dalle, Julie Ferrier, Elsa Zylberstein, Nadia Farès,
Francis Huster, Antoine Duléry, Ramzy Bedia, Rufus, Philippe Lellouche,
Zinedine Soualem et bien d’autres. J’ai appelé beaucoup de monde et ils ont
répondu présent. Des gens que je retrouve, des gens que je découvre. À mon
sens, les artistes sont comme des sportifs : ils ont chacun leur discipline de
prédilection. Je me suis comporté comme un coach. Je n’aime pas trop les rôles
de composition, il faut jouer avec les natures, avec les apparences, en tenir
compte et les valoriser. Ils sont donc chacun dans leur nature, mais je les
pousse vers des territoires inexplorés, vers une autre densité. Ils savent qu’il
faut que j’y croie, sinon je vais dire « coupez ! ». Ce qu’ils connaissent de
moi, c’est mon rejet de ce qui sonne faux. Ils se disent donc qu’ils vont
défendre la situation mais qu’il faut que j’y croie. Ils sont tous venus, pour deux
ou trois jours de tournage. J’ai fait ce film au nom de l’amitié et de la
confiance.
SPONTANÉITÉ
CHACUN SA VIE est un film sur la
spontanéité, et la spontanéité c’est tout de suite ou jamais. Je crois que
c'est ce qui restera de mon cinéma. Elle a pour moi toutes les vertus. Quand on
est spontané, on peut dire n’importe quoi. Même les plus grosses conneries sont
touchantes, bouleversantes, et elles sont pardonnables. On peut dire la vérité,
on peut mentir, on peut tout faire parce que d’un seul coup, votre instinct est
plus fort que votre intelligence et c’est ce qu’il y a de meilleur qui sort.
Sous le coup de la colère, on dit des choses qu’on regrette ensuite, alors on
vient s’excuser… Mais non ! La colère vous oblige à être spontané. La
spontanéité est au coeur de mon cinéma. Finalement, c’est ce qui m’intéresse, c’est
ce que je demande à mes acteurs. Ce n’est pas leur métier que je veux – ils ont
tous un savoir-faire extraordinaire, surtout ceux que j’ai pris – c’est filmer
la spontanéité. J’ai aussi mélangé débutants et pros. Voir ensemble maître Éric
Dupond-Moretti, qui est un avocat – et donc quelque part un acteur – et Béatrice
Dalle, qui est la fille la plus spontanée du monde, voilà une rencontre de
cinéma comme je les aime ! La spontanéité a lieu une fois, pas deux ! On a
souvent dit que mes films étaient des films d’improvisation. J’ai voulu ne
mettre que des scènes propres à mon cinéma, c’est-à-dire à cette recherche de
spontanéité. Pour la plaidoirie de la fin, c’est la spontanéité de Christophe
Lambert qui est plus intéressante que le réquisitoire, aussi brillant soit-il.
La spontanéité des acteurs l’emporte sur tout le reste.
LA
SENSATION DE VIVRE D’AUTRES VIES
Chaque personnage raconte une
situation qui déclenche des sentiments. Le film est un assemblage de ces
sentiments, de ces moments de vie, de moments de rupture, de moments potentiellement
destructeurs mais qui construisent, auxquels les comédiens apportent leur
humanité. Dans la vie comme au cinéma, il y a ce qu’on a envie de dire et ce
que l’on dit. Le tournage est pour moi le moment sacré, privilégié, la
grand-messe. On peut philosopher sur tout ce qui se passe avant ou après, mais
le tournage c’est du concret, du présent. C’est ce présent qu’il faut que je
protège au maximum pour que les gens croient à ce que je vais leur proposer. J’aime
tous les films à condition d’y croire. J’aime que l’on me raconte des
histoires.
LA
MEILLEURE SÉQUENCE DU FILM
Une bonne histoire, qu’est-ce que
c’est ? Voilà la vraie question que je me suis posée. Une bonne histoire n’est
pas une mécanique avec un début, un milieu et une fin. Une histoire est bonne lorsque
le présent dans lequel elle vous plonge est réussi. Et le présent, c’est une
séquence. Et une séquence réussie + une séquence réussie + une séquence réussie…
ça fait une grande histoire ! Souvent, quand on pense à un film, une scène en
particulier vous revient en mémoire. Sur ce film, j’ai essayé de travailler en
ne pensant qu’à des scènes qui risquaient de rester. C’est un processus compliqué.
Tous les jours, je disais aux acteurs : « Aujourd’hui, on va tourner la scène
la plus importante du film ! ». À tous, je leur ai menti, et en même temps je
leur ai dit la vérité, car à partir du moment où je disais à chacun : « Tu vas
faire la meilleure séquence du film », je leur plaçais la barre très haut. Je
les ai obligés à sauter plus haut que d’habitude ! Qu’est-ce qu’un metteur en
scène ? C’est un type qui n’a aucun talent par lui-même mais qui sait
synchroniser celui des autres. Mon métier est de repérer les gens qui ont du
talent et de les synchroniser pour ne pas qu’ils se mangent entre eux. Il faut
créer l’harmonie. Je me suis donc dit que j’allais essayer de faire un film en
synchronisant le présent et en me foutant de ce qu’il y a avant et après. Le
présent est la seule chose qui n’a pas le temps de vieillir. Je vais avoir 80
ans ! Je sais que la vie est une course, je me rapproche de la ligne d’arrivée.
Or dans une course, ce qu’il faut réussir, c’est le sprint ! C’est ce qui fait
de vous un gagnant ou un perdant. À l’âge que j’ai, il ne faut surtout pas
ralentir. Je suis bien décidé à courir de plus en plus vite, jusqu’à ce que mon
cœur explose en vol. Ce sera une fin formidable !
HASARDS ET
MIRACLES
Quand on met au générique « un
film de Claude Lelouch », c’est un peu une escroquerie. Je ne suis que le
metteur en scène du hasard, c’est lui qui devrait signer tous mes films… Mon
seul vrai talent est de savoir accueillir le hasard et de l’utiliser. Un soir,
par exemple, alors que je me trouvais au festival de Chicago, je suis allé dans
une boîte de jazz où un type jouait du sax. Le film était terminé, on en était au
montage. Je suis allé voir ce musicien… et le morceau est dans le film. Ce n’était
pas prévu. Le hasard était encore là quand certains acteurs devaient jouer dans
le film et m’ont dit non au dernier moment. Ils ont eu peur, mais ça m’a permis
de trouver ceux qui m’ont dit oui. Tous les comédiens sont venus pour deux ou
trois jours, en se disant qu’ils ne portaient pas le film sur leurs épaules.
Ils ont donc été plus décontractés que d’ordinaire . C’est à la fois le film le
plus facile et le plus complexe que j’aie jamais fait. Facile parce que ça s’est
bien passé – ç’aurait été un cauchemar si les miracles n’avaient pas été au
rendez-vous. Compliqué parce que ce film est le fruit de toute mon expérience
et toutes mes réflexions mises au service d’une spontanéité et d’un instinct. J’aime
la vie et elle me le rend bien. Et je suis très attentif à tous les signes de
la vie, c’est pour ça que je suis si superstitieux – il n’y a pas de signe
innocent ! Je n’ai jamais pensé que la vie avait tort. Sur ce film, j’ai prié
pour que tout arrive, chaque jour.
JUSTE
MILIEU
Je me suis posé un milliard de
questions toute ma vie et je m’en pose encore aujourd’hui. Depuis ma naissance,
« le juste milieu » a été la réponse à chacune. En fait, je suis un funambule
de la vie. Je suis sur un fil, il ne faut pas que je tombe. L’équilibre a
répondu à toutes mes questions. Je n’aime pas les extrêmes. Je n’aime pas les
mecs de droite et je n’aime pas les mecs de gauche. Ils n’ont aucune
possibilité de faire une synthèse. Moi, quand je dirige mon équipe, je suis au
milieu de tous. Je m’entends aussi bien avec le mec qui est au smic qu’avec
celui qui gagne un million d’euros par film. Je suis là pour qu’ils s’aiment
tous et qu’ensemble, on puisse créer une complémentarité. Et l’élément qui a
toujours résolu tous mes doutes, c’est le juste milieu, l’équilibre. C’est ce
qui fait que d’un seul coup, on croit à une histoire. C’est pour ça que je
déteste les acteurs qui en font trop : je n’y crois pas ! Et les acteurs qui ne
font rien, on ne les voit pas. Que ce soit en amour, au boulot, à table, dans n’importe
quelle situation, le juste milieu a toujours raison. Il dit qu’il faut goûter à
tout, qu’il ne faut rien s’interdire, mais en petite quantité. C’est donc ce
juste milieu qui est le guide du film. J’ai essayé de mélanger tous les genres.
LA MUSIQUE
D’UNE VILLE
La musique est un des acteurs
principaux de ma vie et de mes films, parce que – je ne le répéterai jamais
assez – c’est ce qui parle le mieux à notre coeur et à notre inconscient. La
musique parle à ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. Si Dieu existe, il
est forcément musicien ! Dans CHACUN SA VIE, la musique tient une place
particulièrement importante puisque tout le film se déroule pendant un festival
de jazz de rue. Ce film est aussi pour moi l’occasion de retravailler avec cet
immense artiste qu’est Francis Lai. L’intrigue se situe à Beaune, capitale des
vins de Bourgogne, une ville du « juste milieu », vivante mais pas démesurée,
ancrée dans la réalité sociale de l’époque mais sans en être écrasée, visuellement
très jolie et géographiquement assez centrale dans le pays. C’est un personnage
du film, le théâtre où vont se croiser tous ces destins qui finiront par se
retrouver.
JOUER
CHEZ LELOUCH
Un film de Claude Lelouch est
toujours un événement, mais CHACUN SA VIE – son 46ème long métrage – l’est
encore un peu plus. Pour la première fois, des dizaines de stars sont réunies.
Pour des rôles hilarants, bouleversants, surprenants, ces immenses
personnalités ont toutes répondu présent afin de servir une histoire de destins
qui s’entrecroisent comme seul le plus emblématique des cinéastes français sait
les orchestrer. Plus que jamais, il est question de ce qui fait la vie dans ce
qu’elle a de plus excitant, de plus dangereux, de plus joyeux et de plus savoureux…
Rencontre sur le vif avec quelques-uns des comédiens du plateau le plus
impressionnant de l’année…
JEAN
DUJARDIN
« Je venais de tourner UN + UNE
avec Claude et il m’a simplement dit : « Je t’ai écrit une scène avec Johnny ».
Comment résister ? Impossible de passer à côté d’une scène avec Johnny imaginée
par Claude ! Il n’y a pas de question à se poser, tu fonces, tu essaies tout et
tu t’amuses. Je suis prêt à repartir avec Claude l’année prochaine et même tous
les ans après si on trouve le film qu’il faut pour le faire ! Claude a le don
de mélanger ce que nous sommes dans la vie avec ce qu’il veut que nous
incarnions. Il se donne la peine de comprendre ses acteurs avant de les emmener
avec lui. Pour ma part, j’essaie de privilégier des personnages enjoués, un peu
déconneurs, un peu « cons » même, ce qui est plutôt rafraîchissant. Il y a des
jolis cons chez Claude et c’est très bien, ça détend ! »
JULIE
FERRIER
« Claude est venu me chercher et
j’ai accepté sans même lire, en me disant que c’était peut-être une des plus
belles opportunités qui puisse se présenter à moi. Et en effet, c’était magique
! L’enthousiasme de Claude Lelouch est communicatif – j’aimerais tellement que
l’on retrouve ces conditions-là plus souvent... Claude a une manière unique de
travailler, on est dans une sorte d’hymne au jeu. Personnellement, ce que je
préfère dans le cinéma, c’est jouer la comédie. C’est aussi pour cela que j’aime
le théâtre. Certains réalisateurs ont une vision de leur film, un point de vue.
Ils se demandent où ils vont placer les caméras, ils découpent. Claude a bien
sûr la maîtrise de tout cela, mais il reste d’abord concentré sur le jeu. Il se
débrouillera toujours pour capter et valoriser l’énergie et l’émotion que l’on
dégage. C’est aussi rare que précieux. J’ai déjà connu cela, mais pas à ce
point-là, ni avec cet enthousiasme-là… Claude est la première personne qui,
selon les scènes, les jours, va vous faire jouer en vous soufflant le texte, ou
au contraire en vous laissant totalement improviser, en vous plaçant dans un
silence absolu ou en vous faisant tourner dans la plus pure tradition
académique avec votre texte tenu au cordeau. Sa façon d’envisager le jeu est d’une
richesse incroyable. Il apprécie les surprises. Il pense qu’un imprévu est toujours
un cadeau et il aime profondément ses acteurs. Jouer dans ces circonstances, au
milieu de cette troupe, avec en plus pour moi un double rôle, était une
expérience passionnante. »
CHRISTOPHE
LAMBERT
« Tourner avec Claude est un
plaisir parce qu’on est dans la liberté et dans l’amour. On ne devient pas
comédien sans raison, ce n’est pas un métier que l’on apprend. C’est une
activité que l’on peut développer en essayant de devenir meilleur, mais je
crois que c’est en nous dès la naissance. On a besoin d’être aimé, et Claude le
sait. Il nous donne tout ce qu’il peut. Quand je vois ce grand monsieur de
presque 80 ans investi dans ce nouveau film comme si c’était le premier, je
suis impressionné et touché. Il a une telle énergie, une telle passion, un amour
si profond du cinéma qu’il donne envie de tout lui donner. Une des grandes
forces de Claude est d’adosser nos personnages à ce que nous sommes. Avec
pudeur et bienveillance, il nous place en situation d’aller puiser dans notre
propre vie. Il y a ainsi des choses dans mon personnage qui trouvent un écho en
moi, comme les périodes où je buvais un peu trop et où j’en éprouvais une
profonde tristesse. J’ai connu ce que traverse mon personnage. On sent que l’on
perd pied et on ne sait pas comment s’en sortir. Ce n’est pas qu’il veut boire,
c’est qu’il doit boire. Il est un peu perdu, émouvant, un peu drôle et un peu
allumé. Avec Claude, on se sent assez en confiance pour arriver à faire naître
ces personnages en ne s’arrêtant pas à ce qu’ils ont de valorisant. Il nous
donne la force de tout incarner. »
FRANCIS
HUSTER
« La distribution de CHACUN SA
VIE, c’est un peu comme LES UNS ET LES AUTRES 2 ! Énormément d’acteurs, dont
beaucoup doivent un peu de ce qu’ils sont à Claude Lelouch, moi le premier. Soit
parce qu’il les a fait tourner, soit parce qu’il les a fait rêver et les a
inspirés. Je les aime ces acteurs, certains ont été mes élèves, je pourrais
presque être leur grand-père. J’ai des affinités extraordinaires aussi bien
avec ceux que je connais et que j’admire qu’avec ceux que j’ai découverts. Claude
Lelouch est un immense directeur d’acteurs, je pense même qu’il est le plus
grand depuis Charlie Chaplin. Même chez un inconnu, il trouve sa rareté ; c’est
ce que j’aime. Je trouve les acteurs rares quand ils tournent avec Claude
Lelouch. Ce qui compte pour Claude, c’est la spontanéité, de ne pas jouer
justement, mais se laisser aller là où soi-même on ne s’attend pas. Quand il m’a
présenté son projet, j’ai compris que ce n’était pas son dernier film, mais son
premier. J’ai l’impression que tous ses autres films sont dedans. Je n’ai
jamais été un juge, comme mon personnage. Je n’ai jamais cherché à accuser les autres.
Par contre, je me reconnais dans son humanité. C’est un honnête homme, qui
commet des erreurs mais qui cherche la vérité. C’est ce que j’ai toujours
cherché dans ma vie. Je me suis trompé aussi mais ce qui m’intéresse, c’est la
recherche de la vérité, je ne suis pas un tricheur. Comme tous les hommes de
justice, mon personnage joue un rôle. J’aime aussi l’idée d’être le 13e sur la liste des
acteurs. C’est pour moi un joli signe du destin. Je ne remercierai jamais assez
Claude. J’ai pour lui beaucoup d’admiration, d’affection et de respect parce qu’il
s’est battu tout seul – pas contre les autres mais contre lui-même. Il avait
toutes les qualités pour devenir le plus grand des reporters, il aurait été
dans toutes les guerres, il n’aurait filmé que des choses aussi fortes que signifiantes.
Il a préféré la guerre que l’être humain mène contre lui-même, des histoires d’amour,
mais surtout il est allé chercher chez nous quelque chose d’extraordinaire : la
tendresse humaine, la dignité. Je lui dis merci. »
ÉRIC
DUPOND-MORETTI
« Je vais frimer un peu : je suis
à l’origine de cette histoire. Claude était venu m’entendre plaider une affaire
assez compliquée – un type à qui on reprochait d’avoir tué deux femmes pour toucher
des contrats d’assurance-vie qu’il avait préalablement souscrits – puis nous
sommes allés dîner. Claude m’a alors expliqué qu’il voulait réunir des gens,
des personnalités différentes, mélanger les fragilités dans une enceinte
judiciaire. Le projet est parti comme ça. Je suis heureux d’avoir été là au début
et d’avoir la chance de me retrouver dedans. Jouer dans un film n’est pas mon
métier, mais c’est une parenthèse fantastique dans ma vie. Le métier d’acteur m’intéresse
aussi par rapport à mon métier d’avocat. Je suis un avocat qui revendique ce
côté acteur. Chez les avocats, on retrouve cette théâtralité, l’importance du
costume, un rite, et il y a même une sonnerie quand on commence une audience.
Il y a cependant des points divergents : lorsque je plaide, je n’ai pas le
droit à une deuxième prise. Si je suis mauvais, je ne peux pas recommencer. L’autre
différence essentielle réside dans le fait que moi, je ne joue pas. On est dans
une réalité très sérieuse. Il y a dans le tribunal un type qui joue sa liberté.
Il reste pourtant un point de similitude entre le comédien et l’avocat : si on
n’est pas sincère, cela se voit tout de suite et sur un plateau, Claude le
perçoit immédiatement ! »
ANTOINE
DULÉRY
« Je joue un flic et son frère
jumeau, qui est maire de la ville. Mais le personnage n’est pas forcément l’essentiel
chez Claude, car à travers le rôle, il parvient toujours à faire apparaître une
partie de vous-même en tant qu’individu. Ce qui lui importe, c’est la
personnalité réelle qui se dessine à travers le jeu. Jouer avec cette grande
troupe est un plaisir. Pour chacun de ses films, Claude réunit une famille. C’est
mon sixième film avec lui et je retrouve des gens que je connais très bien,
comme Jean et Johnny, avec qui j’ai déjà tourné, et même Christophe Lambert
avec qui j’ai été au cours Florent il y a des années. C’est une formidable
réunion. On gagne beaucoup de temps à jouer avec des gens que l’on aime et que
l’on respecte. On n’a pas à jouer l’amitié, elle est déjà là. »
LIANE FOLY
« Pour moi, participer à ce film
est un rêve éveillé. Ma rencontre avec Claude est très importante, humainement
et professionnellement. Il y a dans ce nouveau film une dimension qui me touche
particulièrement, c’est la place faite à la musique. Toute l’histoire se
déroule pendant un festival de jazz et la musique est omniprésente, aussi bien dans
les rues que dans les vies. Forcément, interpréter une chanteuse trouve un écho
particulier en moi. Je me sens assez proche du personnage. Comme elle, je suis
plutôt tournée vers les autres. Elle n’est pas la plus grande des stars du
monde, mais elle est absolument sincère et va au bout de ses convictions et de
ses élans affectifs. Jouer ou chanter n’est pas un métier, c’est une passion. J’aime
l’idée de rendre les gens heureux, un peu comme Claude. C’est d’ailleurs ce que
je chante dans le film, « On peut toujours rendre quelqu’un moins malheureux ».
Comme lui, j’aime transmettre le bonheur et l’espoir. »
GÉRARD
DARMON
« Franchement, je n’ai rien à
voir avec mon personnage, un avocat qui découvre son homosexualité et va se
faire surprendre par sa femme, mais c’est aussi ce qui rend le fait de
travailler avec Claude aussi intéressant et amusant ! Un jour, Claude m’a
appelé pour m’expliquer son projet que j’ai trouvé, comme d’habitude, complètement
fou. Il ne m’en a pas dit beaucoup, mais suffisamment pour me donner envie d’y participer.
Et puis une fois que j’ai donné mon accord, il a plaisanté en disant que
maintenant, je ne pourrais plus lui dire non et que j’aillais être obligé de le
suivre ! Ce rapport complice induit plein de choses, mais c’est ainsi que j’aime
travailler avec lui. Je suis arrivé sur ce plateau en ne sachant absolument pas
ce qu’il allait me faire faire. Je savais vaguement que j’étais avocat mais c’est
tout. Avec Claude, on a envie de dire oui tout simplement. Ce qu’il y a de
remarquable avec lui – et je pense qu’il est l’un des rares metteurs en scène, peut-être
même le seul, à procéder ainsi – c’est qu’il enregistre la musique du film
avant de commencer le tournage. Du coup, on tourne parfois avec la musique du
film. C’est un vrai plus, un amplificateur d’émotion et un accélérateur de jeu
extraordinaire. »
ELSA
ZYLBERSTEIN
« En arrivant sur le tournage, je
ne connaissais pas vraiment mon personnage parce que je n’avais pas pu lire le
scénario, mais je n’étais pas inquiète pour autant. J’avais tourné UN + UNE
avec Claude et Jean dans des conditions inoubliables, quasiment expérimentales
! Pour moi, Claude Lelouch est la grande rencontre de ma vie. J’ai attendu de
tourner avec lui pendant 20 ans. C’est ce dont j’ai rêvé toute ma vie. Alors
quand il m’a proposé de rejoindre ce nouveau projet, je n’ai pas hésité. Mon
personnage est une comtesse mariée qui n’a pas l’air si heureuse que ça dans sa
vie. Le soir où Johnny débarque dans son château, elle s’emballe. Claude aime
faire basculer des destins à travers des rencontres. Dans ses films comme dans
la vie. Finalement, un peu comme mon personnage dans UN + UNE, cette femme
perdue dans sa vie va se révéler à elle-même à travers un autre homme que celui
avec qui elle est supposée être. »
JEAN-MARIE
BIGARD
« Claude et moi sommes liés par
une longue amitié. Je ne sais plus comment ça s’est fait mais un jour, j’ai dit
à Claude : « Je voudrais te faire une lecture de mon prochain spectacle » et il
a adoré l’idée. À plusieurs reprises, je me suis retrouvé devant lui, à m’amuser
à faire ces lectures devant toute la famille. C’est devenu une tradition : dès
que j’avais mis le mot « fin » sur la première mouture du spectacle, je filais
chez Claude et il me filmait. Et ça m’a toujours porté bonheur. J’ai l’impression
d’être un de ses enfants. Alors forcément, quand il m’a proposé ce film… Je me
sens d’autant plus proche de mon personnage, un toubib, que comme lui je suis convaincu
que le rire soigne vraiment. Une bonne crise de rire constitue le meilleur des
médicaments, j’en suis sûr et certain. Quel plus beau cadeau que de jouer un
homme qui, en quelques secondes avec une petite blague, a le pouvoir de
déclencher un vrai rire chez des gens qui souffrent ? »
CHANTAL
LADESOU
« Les personnages de Claude font
toujours réfléchir ceux qui regardent ses films, mais ils questionnent aussi
ceux qui les jouent ! On se reconnaît toujours un peu dans le rôle qu’il
projette sur nous. Mon personnage est un peu désagréable, un peu caractériel,
il va au fond des choses, et je crois que je suis un peu comme ça… Mon mari dit
que j’ai les rôles que je mérite ! Dans ce film, je suis très honnête, assez
sèche, mais je ne suis pas que cela et les apparences peuvent cacher d’autres
réalités. C’est exactement le thème du film de Claude : on est tous doubles, à
la fois noirs et blancs. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce tournage. C’était
amusant, vivant, avec des gens qui venaient de tous les horizons : du barreau,
du one-man-show, du théâtre plus intimiste, du théâtre populaire, de la
chanson, et tenez-vous bien, il y avait même quelques acteurs ! »
Autre post du blog lié à CHACUN SA VIE
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