Biopic/Comédie dramatique/Un joli film et un très bon trio d'acteurs
Réalisé par Stephen Frears
Avec Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg, Rebecca Ferguson, Nina Arianda, John Kavanagh, Mark Arnold, David Haig...
Long-métrage Britannique/Français
Durée: 01h50mn
Année de production: 2016
Distributeur: Pathé Distribution
Date de sortie sur les écrans britanniques : 6 mai 2016
Date de sortie sur nos écrans : 13 juillet 2016
Résumé : L’histoire vraie de Florence Foster Jenkins, héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, qui n’a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice d’opéra. Si elle était convaincue d’avoir une très belle voix, tout son entourage la trouvait aussi atroce que risible. Son “mari” et imprésario, St Clair Bayfield, comédien anglais aristocratique, tenait coûte que coûte à ce que sa Florence bien-aimée n’apprenne pas la vérité. Mais lorsque Florence décide de se produire en public à Carnegie Hall en 1944, St Clair comprend qu’il s’apprête à relever le plus grand défi de sa vie...
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Stephen Frears, le réalisateur, revient avec un divertissement qu'il a souhaité joyeux et optimiste, autour d'un personnage central féminin excentrique ayant existé. FLORENCE FOSTER JENKINS est un film d'époque puisque l'action se situe en 1944. L'époque est retransmise avec soin que ce soit dans les costumes, les décors, les attitudes ou encore les ambiances.
Florence, l'héroïne, est une femme très riche qui vit dans son monde. J'ai particulièrement aimé le fait qu'au départ je n'ai pas forcément craqué pour ce personnage, mon attachement s'est construit au fur et à mesure du film. Je trouve que c'est la force de ce long-métrage car Stephen Frears nous présente Florence dans son environnement, on sent qu'elle est dans son cocon de privilégiée, déconnectée des réalités. Et au début, j'ai ri d'elle. Mais Stephen Frears nous la dévoile peu à peu comme une personne qui a du cœur, qui est décidée, qui vibre pour sa passion - même c'est une originale qui le fait de manière très égocentrique - et surtout qui a une grande fragilité. C'est grâce au regard bienveillant de ceux qui l'entoure que le regard du spectateur change. Elle devient très attachante.
Il n'y a pas beaucoup d'enjeu à connaître l'histoire de cette femme. L'intérêt est surtout d'améliorer sa culture générale. Mais le film de Stephen Frears nous procure de la joie car il fait rire, sans oublier de mettre en scène quelques moments d'émotions, et il met en avant l'amour et l'attachement, tout en rappelant que les relations humaines sont complexes. L'argent est une des thématiques du film car il met en doute les sentiments des personnes proches de Florence. Sont-il là pour l'argent ou pour elle ? De plus, sans l'argent, cette histoire n'aurait jamais existé dans la réalité.
Meryl Streep incarne Florence Foster Jenkins avec une grande sensibilité et beaucoup de talent.
Hugh Grant est super dans le rôle du gentleman St. Clair Bayfield. Il réussit à nous convaincre des sentiments de son personnage pour Florence.
Simon Helberg est très drôle dans le rôle du pianiste Cosme McMoon. Il représente parfaitement notre regard sur Florence.
Ce trio d'acteur est une belle surprise et participe à rendre ce long-métrage très agréable à regarder.
FLORENCE FOSTER JENKINS est un joli film amusant et sensible avec une réalisation maîtrisée et soignée autour d'acteurs impeccables. Je vous le conseille pour passer un bon moment au cinéma.
Florence, l'héroïne, est une femme très riche qui vit dans son monde. J'ai particulièrement aimé le fait qu'au départ je n'ai pas forcément craqué pour ce personnage, mon attachement s'est construit au fur et à mesure du film. Je trouve que c'est la force de ce long-métrage car Stephen Frears nous présente Florence dans son environnement, on sent qu'elle est dans son cocon de privilégiée, déconnectée des réalités. Et au début, j'ai ri d'elle. Mais Stephen Frears nous la dévoile peu à peu comme une personne qui a du cœur, qui est décidée, qui vibre pour sa passion - même c'est une originale qui le fait de manière très égocentrique - et surtout qui a une grande fragilité. C'est grâce au regard bienveillant de ceux qui l'entoure que le regard du spectateur change. Elle devient très attachante.
Il n'y a pas beaucoup d'enjeu à connaître l'histoire de cette femme. L'intérêt est surtout d'améliorer sa culture générale. Mais le film de Stephen Frears nous procure de la joie car il fait rire, sans oublier de mettre en scène quelques moments d'émotions, et il met en avant l'amour et l'attachement, tout en rappelant que les relations humaines sont complexes. L'argent est une des thématiques du film car il met en doute les sentiments des personnes proches de Florence. Sont-il là pour l'argent ou pour elle ? De plus, sans l'argent, cette histoire n'aurait jamais existé dans la réalité.
Meryl Streep incarne Florence Foster Jenkins avec une grande sensibilité et beaucoup de talent.
Simon Helberg est très drôle dans le rôle du pianiste Cosme McMoon. Il représente parfaitement notre regard sur Florence.
FLORENCE FOSTER JENKINS est un joli film amusant et sensible avec une réalisation maîtrisée et soignée autour d'acteurs impeccables. Je vous le conseille pour passer un bon moment au cinéma.
Après la projection, Stephen Frears, le réalisateur, a eu la gentillesse de nous rejoindre pour une séance de questions/réponses sur son film.
Je partage les vidéos de cet échange ci-dessous :
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
NAISSANCE DU SCÉNARIO
« J’ai entendu une de ses chansons sur YouTube et j’ai été frappé par la sincérité de sa voix, que j’ai trouvée très émouvante, très drôle et très triste. » NICHOLAS MARTIN, SCÉNARISTE
FLORENCE FOSTER JENKINS réunit pour la première fois à
l’écran Meryl Streep et Hugh Grant sous la direction de Stephen Frears, pour
raconter l’histoire vraie de celle qui reste aux yeux de beaucoup « la pire
cantatrice de l’histoire », une femme excentrique, généreuse et touchante, qui
croyait en son rêve envers et contre tout. Le gouffre entre l’assurance de
Florence Foster Jenkins et son flagrant manque de talent musical a immédiatement
séduit le scénariste Nicholas Martin.
Celui-ci déclare : « J’ai entendu une de
ses chansons sur YouTube et j’ai été frappé par la sincérité de sa voix, que
j’ai trouvée très émouvante, très drôle et très triste. Je l’ai écoutée en
boucle et j’ai eu envie d’en apprendre davantage sur sa vie. C’est là que j’ai
réalisé que le parcours qui l’a menée sur la scène du Carnegie Hall ferait un
formidable film musical. » Au cours de ses recherches, le scénariste a été
frappé par l’extraordinaire force de caractère de Florence Foster Jenkins,
qu’il compare au soleil autour duquel gravitaient toutes les planètes, et par
sa relation avec son « mari », St. Clair Bayfield, dont le journal intime
révèle sa profonde affection pour Florence, même s’il vivait avec une autre
femme. Avec le pianiste Cosmé McMoon, l’accompagnateur de la cantatrice, le
trio s’est imposé comme un pilier de la société artistique new-yorkaise,
d’abord avec les excentriques tableaux vivants de Florence – dans lesquels elle
se mettait toujours en scène dans le rôle d’une muse artistique – et plus tard
avec ses célèbres récitals.
Nicholas Martin explique : « Au cours de la Seconde
Guerre Mondiale, Florence était une importante figure de la scène artistique et
musicale new-yorkaise. Elle a fait don d’importantes sommes d’argent au profit
des arts et a notamment mis des instruments à disposition des enfants
défavorisés. Elle a par ailleurs fait découvrir l’univers de la musique à de
très riches personnalités avant de les persuader de mettre la main à la poche
pour différentes œuvres. Elle a aussi offert mille places pour son concert au
Carnegie Hall à des NAISSANCE DU SCÉNARIO vétérans qui ont passé une soirée
mémorable. Ils ont apparemment failli mourir de rire tant le spectacle était
remarquable et bizarre ! Mais Florence avait-elle conscience de sa voix ? C’est
au public d’en décider. »
Le scénario de Nicholas Martin a tout de suite plu au
producteur Michael Kuhn, qui déclare : « Je n’imaginais personne d’autre que
Meryl Streep dans le rôle-titre, mais il fallait faire en sorte que lorsqu’elle
faisait une grossière fausse note cela devienne hilarant. Ce qui m’a intéressé,
c’est qu’en dépit de son manque de sens musical, elle était persuadée d’être
aussi douée que les plus grandes divas, et c’est la raison pour laquelle elle a
poursuivi dans cette voie. »
Pour le producteur Michael Kuhn, le regard
bienveillant que l’actrice pose sur son personnage est la raison pour laquelle
elle a si bien su en saisir l’essence. « Meryl ne voit pas Florence comme une
épouvantable chanteuse mais comme quelqu’un qui est passé à deux doigts de
devenir une grande cantatrice. C’est un point de vue très intéressant et c’est
sans doute vrai, car si elle avait été si mauvaise que cela, personne ne serait
venu l’écouter et elle n’aurait pas connu un tel succès. Le film repose donc
sur le fait qu’il s’en soit fallu de peu pour qu’elle devienne un grand nom de
l’opéra, comme le montre avec brio Meryl. Et je dois dire que c’est bien plus
intéressant que de simplement chanter faux. »
L’actrice a travaillé avec le
professeur de chant Arthur Levy pour apprendre à interpréter ces airs d’opéra
aussi bien que possible. Elle raconte : « Nous avons ensuite intégré les
fausses notes. Je ne me suis pas demandé comment Florence Foster Jenkins aurait
chanté ces arias, je me suis contentée de les aborder comme l’aurait fait ma
Florence. Je me souviens avoir entendu Irving Berlin jouer ses compositions
tout en chantant incroyablement faux, ce qui m’a amenée à penser que cette
dissociation existait peut-être même chez les plus grands musiciens. »
Mais c’est surtout l’intensité du désir de son personnage
qui a trouvé un écho chez Meryl Streep. « Ce qui est à la fois déchirant et
hilarant chez Florence, c’est son inhalation : on l’entend prendre sa
respiration juste un peu trop tard pour atteindre la note juste. Mais ce qui
est extrêmement touchant, c’est qu’à travers ses inspirations, on perçoit
également son désir, sa passion pour la musique et la pointe de talent qui lui
fait défaut. » Le plus étonnant, c’est que la voix de Meryl Streep est très
semblable à celle de Florence Foster Jenkins.
Le scénariste Nicholas Martin se
souvient : « Le premier moment extraordinaire de cette aventure s’est produit
lorsque Meryl a commencé à travailler sa voix pour s’approprier le personnage à
travers la musique. Il était essentiel que l’on entrevoie la vraie Florence
dans la voix de Meryl. Un après-midi, elle nous a envoyé un clip audio de ses
répétitions et je n’en revenais pas du brio avec lequel elle avait saisi le
caractère tragique et hilarant de Florence. C’est à ce moment précis que j’ai
su que tout allait bien se passer et que le film serait une réussite. »
Le
producteur poursuit : « Bien qu’elle ait suivi des cours de chant tout au long
de sa vie, Florence avait une technique déplorable et faisait ce que font tous
les mauvais chanteurs, c’est-à-dire forcer sa voix. Elle souffrait d’un
problème de pression sous-glottique – que nous décrivons comme « défiant la
médecine » dans le film – qui empêchait ses cordes vocales de vibrer librement
et les maintenait. Lors de la préparation du tournage, Meryl Streep a dû
apprendre à chanter faux.
Stephen Frears commente : « Meryl est une chanteuse
confirmée, et pour être capable de chanter faux, il faut d’abord savoir chanter
juste. » Un défi que l’actrice a pris plaisir à relever. Elle explique : « Je
pensais que ce serait un jeu d’enfant étant donné que je ne suis moi-même pas
une grande chanteuse, mais ça s’est révélé bien plus difficile que je l’avais
imaginé ! Florence s’attaque en effet aux arias les plus difficiles du
répertoire de l’opéra : l’air de « La Reine de la nuit » dans La Flûte
enchantée de Mozart et « L’Air des clochettes » dans Lakmé de Léo Delibes. Le
comique de ses prestations repose sur le fait que sa voix est à deux doigts
d’être convenable, si bien que ce n’est que lorsqu’elle fait une grossière
fausse note que cela devient hilarant. Ce qui m’a intéressée, c’est qu’en dépit
de son manque de sens musical, elle était persuadée d’être aussi douée que les
plus grandes divas, et c’est la raison pour laquelle elle a poursuivi dans
cette voie. »
Le producteur poursuit : « Il lui arrivait occasionnellement de
tenir une note, mais d’affreux couacs venaient systématiquement se mêler à ce
qui était somme toute assez agréable. Elle chantait en russe, en allemand, en
français et en italien – sans évidemment maîtriser aucune de ces langues,
qu’elle massacrait allègrement avec une assurance et une sincérité absolues. »
Hugh Grant était quant à lui persuadé que sa partenaire s’en sortirait avec
panache. Il explique : « Ce qui rend Florence si drôle, c’est qu’elle croit
vraiment tout ce qu’elle dit. J’ai entendu Meryl chanter pour la première fois
lors d’une lecture du scénario et c’était du pur génie, elle a tout donné, elle
y croyait et prenait du plaisir tout en étant atrocement fausse. »
Pour Simon
Helberg, qui incarne le pianiste Cosmé McMoon, les scènes musicales se sont
révélées complexes car en plus de jouer la comédie, l’acteur devait jouer du
piano. Il déclare : « Florence n’avait aucun sens du rythme ou de la hauteur,
Meryl partait donc dans toutes les directions et il fallait que je la suive –
un peu comme lorsqu’on fait de l’escalade en tandem et qu’il faut caler ses
gestes sur ceux de son partenaire. La mission de Meryl était incroyablement
difficile parce qu’il fallait qu’elle soit à la limite de la justesse, mais en
même temps suffisamment fausse pour nous faire grimacer. »
La réalisation de ce
délicat numéro d’équilibriste a cependant été facilitée par Stephen Frears,
comme l’explique Meryl Streep : « Stephen laisse une grande liberté à ses
acteurs. Lorsqu’il n’est pas satisfait, il vous demande de refaire la prise
mais sans jamais vous dire comment. Il possède l’assurance des plus grands
réalisateurs : il ne s’inquiète pas d’avoir pris la bonne décision ou pas, car
il reconnaît ce qui fonctionne au premier coup d’œil. Cette assurance nous
permet en tant qu’acteurs de nous livrer sans retenue, y compris sur le plan
émotionnel, car nous avons toute confiance en lui et en son jugement. Ça a
vraiment été un plaisir de travailler avec Stephen. »
La distribution a
également été séduite par l’attitude faussement décontractée du réalisateur.
Hugh Grant commente : « Pour un cinéaste, Stephen a des avis étonnamment peu
tranchés, ce qui est assez rafraîchissant. Il ne tient pas à discuter du passé
ou des motivations des personnages, il vous laisse prendre la direction qui
vous plaît. »
« Le comique de ses prestations repose sur le fait que sa voix est à deux doigts d’être convenable, si bien que ce n’est que lorsqu’elle fait une grossière fausse note que cela devient hilarant. » MERYL STREEP
FLORENCE FOSTER JENKINS
« Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter , mais personne ne pourra jamais dire que je n’ai pas chanté. » FLORENCE FOSTER JENKINS
Florence Foster Jenkins est née en Pennsylvanie en 1868.
Pianiste prodige lorsqu’elle était enfant, ses ambitions musicales d’adulte ont
été contrariées par le refus de son père de financer ses études à l’étranger.
Elle a alors quitté le foyer familial et, après une carrière de professeure de
piano, elle s’est finalement installée à New York en 1900 et a décidé de
devenir cantatrice.
En 1909, le décès de son père, qui lui a laissé un héritage
considérable, et la rencontre de St. Clair Bayfield, descendant illégitime d’un
comte anglais et acteur raté, lui ont permis de réaliser son rêve. Florence a
alors pris des leçons de chant et s’est jetée à corps perdu dans les cercles
musicaux new-yorkais. Elle a fondé son propre club, le Verdi Club, et a rejoint
plusieurs cercles littéraires et historiques de la ville.
En tant que
directrice musicale du Verdi, elle produisait et jouait dans de populaires
tableaux vivants devant un public trié sur le volet. Très vite, elle a commencé
à donner des récitals d’arias de Verdi, Mozart et Johann Strauss ainsi que de
Lieder de Brahms, accompagnée de son pianiste, Cosmé McMoon.
Malgré – ou grâce
à – son manque de talent musical, elle a attiré un public enthousiaste et sa
notoriété a très vite dépassé les cercles de la haute société new-yorkaise. Sa
carrière s’est achevée sur un concert triomphal, dont les places se sont
vendues en moins de deux heures, au Carnegie Hall de New York le 25 octobre
1944. Dans le public figuraient notamment ce soir-là le compositeur et parolier
Cole Porter, le compositeur Gian Carlo Menotti et la soprano Lily Pons.
Florence est décédée quelques mois plus tard, à l’âge de 76 ans. « Les gens
pourront toujours dire que je ne sais pas chanter », a-t-elle déclaré, « mais
personne ne pourra jamais dire que je n’ai pas chanté ».
• Le concert donné par
Florence Foster Jenkins est l’un des programmes les plus demandés des archives
du Carnegie Hall.
• Ses enregistrements pour Melotone représentent les
meilleures ventes du label.
• Parmi les 25 vinyles préférés de David Bowie
figurait « The Glory of the Human Voice » de Florence Foster Jenkins.
• Après
le décès de Florence, Cosmé McMoon s’est tourné vers le bodybuilding et est
devenu juge de concours de bodybuilding, activité qu’il a exercée jusqu’à sa
mort en 1980.
• St. Clair Bayfield a soutenu la scène musicale new-yorkaise et
a vécu modestement jusqu’à sa mort en 1967.
LES DÉCORS
« Florence avait des goûts très excentriques allant de pièces d’antiquités inestimables à du bric-à-brac. » ALAN MACDONALD, CHEF DÉCORATEUR
Le tournage de FLORENCE FOSTER JENKINS s’est déroulé au
Royaume-Uni, où Liverpool a servi de doublure à New York. Les deux principales
scènes de concert ont été filmées à Londres – celle censée avoir lieu au
Carnegie Hall à l’Hammersmith Apollo et celle supposée avoir lieu au
Ritz-Carlton au Park Lane Hotel.
Stephen Frears explique : « Le film n’aurait
pas pu être tourné à New York tant la ville a changé depuis les années 40. » Le
projet a permis au chef décorateur Alan Macdonald de laisser libre cours à sa
créativité. Il déclare : « Quand on est décorateur, recréer le New York des
années 40, c’est un peu comme si Noël et votre anniversaire tombaient en même temps ! »
Le décorateur s’est inspiré des excentriques intérieurs du véritable
appartement new-yorkais de Florence Foster Jenkins.
Il explique : « Florence
avait des goûts très excentriques allant de pièces d’antiquités inestimables à
du bric-à-brac. Elle achetait du mobilier et des tableaux de manière
compulsive, et sa décoration était très chargée. Nous avons choisi la plupart
des accessoires au hasard pour refléter l’excentricité et le caractère absurde
du personnage afin que l’appartement soit amusant et intéressant. Meryl Streep
a visité le décor juste avant le début du tournage et m’a fait plusieurs
remarques, toutes parfaitement sensées. Je suis donc allé encore plus loin en
ajoutant quelques éléments insolites, ainsi que des photos de compositeurs et chanteurs
d’opéra. »
Le chef décorateur a également eu pour mission de recréer le célèbre
intérieur du Carnegie Hall dans la salle de concert Hammersmith Apollo. « Nous
avons dû dissimuler la totalité de la salle car il fallait qu’elle passe pour
une réplique fidèle du Carnegie Hall. » Alan Macdonald a aussi reproduit le
Commodore Hotel où Florence Foster Jenkins se mettait en scène dans des
tableaux vivants. Le chef décorateur raconte : « Le premier que l’on voit dans
le film a pour toile de fond le sud profond des États-Unis et met en scène la
descente de l’Ange de l’inspiration. On y découvre Florence Foster Jenkins
portant des ailes et descendant lentement du plafond. Le mélange de
sophistication et de théâtralité rend le tout totalement absurde. »
Pour le
concert du Ritz-Carlton, le chef décorateur a opté pour la sublime salle de bal
Art déco du Park Lane Hotel de Londres. Il déclare : « Pour l’ouverture du
rideau, nous avons ajouté un effet « boîte à bijoux » d’un goût douteux qui
contraste avec la beauté de la salle. Nous avons investi les lieux juste avant
que ne débute la rénovation de l’hôtel, si bien que nous avons plus ou moins
été libres de faire ce que nous voulions. »
Pour les extérieurs new-yorkais,
l’équipe s’est installée à Liverpool. Alan MacDonald explique : « New York a
tellement changé qu’il est presque impossible de recréer la ville telle qu’elle
était dans les années 40. En revanche, comme tous les paquebots qui ralliaient
New York partaient de Liverpool, il existe des similitudes architecturales
entre les deux villes. »
LES COSTUMES
« C’était une artiste dans l’âme, ses tenues de scènes étaient donc magnifiquement extravagantes et la flamboyance de ses costumes se prolongeait dans sa garde-robe quotidienne. » CONSOLATA BOYLE, CHEF COSTUMIÈRE
La création des costumes du film a été confiée à Consolata
Boyle, qui a avant tout puisé son inspiration chez les personnages. Elle
explique : « J’avais déjà travaillé sur des films se déroulant dans les années
40 auparavant, mais FLORENCE FOSTER JENKINS est très différent.
L’extraordinaire excentricité de Florence et la société dans laquelle elle
évoluait était très particulière, elle appartenait à un univers clos.
Elle
s’habillait comme quand elle était jeune, avant que diverses tragédies et
épreuves ne l’affectent ; elle a conservé un côté enfantin et ses tenues
tenaient parfois davantage du déguisement. Elle était entourée de couleurs
enfantines et vivait dans un monde très protégé. »
La chef costumière poursuit
: « C’était une artiste dans l’âme, ses tenues de scènes étaient donc
magnifiquement extravagantes et la flamboyance de ses costumes se prolongeait dans
sa garde-robe quotidienne. Ses costumes étaient très insolites mais ils
possédaient également une certaine poésie, de sorte que les gens étaient
attirés en dépit de leur caractère outré. Elle n’était jamais embarrassée par
la manière dont elle s’habillait, si bien que personne n’y a jamais trouvé à
redire. » Le travail de Consolata Boyle a porté ses fruits.
Nicholas Martin
déclare : « Florence adorait les costumes excentriques et sa créativité
semblait n’avoir aucune limite. Lorsque j’ai découvert Meryl dans le costume de
Florence, elle portait un nombre incroyable de bijoux, un diadème et une robe
chatoyante. Elle était éblouissante et extraordinaire. Je n’arrivais pas à
croire que tout cela était né d’un scénario que j’avais écrit ! »
LA MUSIQUE
« Je tenais également à ce que la musique du film soit le reflet de l’histoire d’amour de Bayfield et Florence, de la passion de Florence pour la vie et la musique, ainsi que du caractère comique du film. » ALEXANDRE DESPLAT, COMPOSITEUR
FLORENCE FOSTER JENKINS marque la quatrième collaboration du
compositeur Alexandre Desplat et du réalisateur Stephen Frears. Le musicien
déclare : « Pour un compositeur, le thème même du film est passionnant. J’étais
en outre conscient que l’équilibre entre les émotions et le drame serait très
particulier. »
Alexandre Desplat a eu pour mission d’écrire une musique qui
accompagne et complète la musique classique du film, un défi auquel il s’est
attaqué avec enthousiasme. Il commente : « Mon travail a consisté à créer une
musique qui n’interfère pas avec les nombreux airs célèbres que l’on entend
dans le film. J’écris souvent délibérément des musiques dont le style est
différent de celui de l’époque du film, mais ici, la musique joue un rôle
tellement central dans l’histoire que cela m’a obligé à adopter une approche
qui ne vienne pas perturber les enregistrements classiques de Florence Foster
Jenkins. C’est pourquoi j’ai eu l’idée de mêler le jazz des années 40 à une
musique orchestrale, et cela fonctionne à merveille avec les airs existants. Je
tenais également à ce que la musique du film soit le reflet de l’histoire
d’amour de Bayfield et Florence, de la passion de Florence pour la vie et la
musique, ainsi que du caractère comique du film, et cela a pris du temps. »
Le
compositeur a cependant pu compter sur l’aide d’une talentueuse collaboratrice
en la personne de Meryl Streep. « Si nous savons tous que Meryl sait chanter,
personne ne sait qu’elle a la voix d’une cantatrice. C’est une formidable
chanteuse dotée d’un remarquable registre qui comprend et apprécie la musique.
Ce qui est frappant, c’est qu’elle est capable de très bien chanter mais
également de chanter faux, ce qui est très difficile. Pour faire semblant de
chanter faux, il faut être un très bon musicien. Meryl est très précise et elle
a fait un travail remarquable dans ce film. »
Les numéros musicaux du film ont
été enregistrés en live. À propos des défis que cela a représenté, Stephen
Frears déclare : « La musique est totalement inflexible, mais on peut modifier
les dialogues. On ne peut pas changer la musique car elle possède une structure
et un rythme imposés, la difficulté consiste donc à essayer de calculer la
durée des séquences. » Une fois le tournage achevé, l’équipe a pris plaisir à
dévoiler le film au public.
Stephen Frears déclare : « Ça a été un plaisir de
voir le film en public pour la première fois. Les spectateurs ont ri plus
souvent que je ne l’avais imaginé. Je trouve par ailleurs tous les acteurs
formidables, c’est un vrai bonheur d’avoir pu réaliser ce film avec ces
comédiens et cette équipe. » Le producteur Michael Kuhn ajoute : « Pour faire
un bon film, raconter l’histoire d’un personnage excentrique n’est pas
suffisant. Il faut quelque chose d’autre. La célèbre phrase prononcée par
Florence sur son lit de mort – « Les gens pourront toujours dire que je ne sais
pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n’ai pas chanté » – est
très profonde car elle nous enjoint à faire ce que nous aimons, même si nous ne
sommes pas doués pour ça.
FLORENCE FOSTER JENKINS est aussi un film sur la
gentillesse et sur un homme malchanceux qui s’est vu offrir une deuxième chance
par une femme excentrique, qui en retour a trouvé un compagnon pour réaliser
ses rêves. Nous aimons tous ce genre de personnages hauts en couleur car ils
illuminent notre vie. »
UN TRIO EXCENTRIQUE
Meryl Streep connaissait déjà Florence Foster Jenkins, mais
elle était surtout enthousiaste à l’idée de collaborer avec Stephen Frears.
Elle déclare : « J’ai le vague souvenir qu’au cours de ma première année d’art
dramatique, les étudiants se faisaient passer un enregistrement de Florence. Je
me souviens d’une sorte de cri strident qui nous faisait tous hurler de rire.
Lorsque Stephen m’a appelée pour me dire qu’il avait un rôle pour moi, celui de
la pire chanteuse d’opéra du monde, j’étais aux anges. J’ai accepté le rôle
avant même de lire le scénario parce que j’avais toujours rêvé de travailler
avec lui. Il est très apprécié parmi les acteurs, tout le monde a envie de
collaborer avec lui. »
Outre le caractère comique du film, l’actrice a été
touchée par la délicatesse de l’histoire. Elle explique : « Le film raconte la
longue et heureuse relation de deux êtres dont les intérêts personnels étaient
aussi bien servis par leur association que par leur affection sincère l’un pour
l’autre. » Elle poursuit : « La vraie Florence Foster Jenkins était une
authentique femme du monde. À l’époque, les femmes n’avaient pas le droit de
travailler, c’est pourquoi les plus riches d’entre elles prenaient part à de
bonnes œuvres pour s’occuper. Florence était un grand mécène pour les arts à
New York, c’est ainsi qu’elle a gravi les échelons de l’échelle sociale. Elle a
maintenu en vie la scène musicale de la ville, elle finançait des concerts au
Carnegie Hall et distribuait l’argent dont elle avait hérité de son mari et de
son père. »
En plus d’être philanthrope, Florence Foster Jenkins était une
femme déterminée à réaliser son rêve. Meryl Streep raconte : « Florence avait
conservé sa part d’enfance – cette période où on ne sait rien faire
parfaitement mais où on s’imagine pourtant en train de le faire et qu’on y
prend plaisir. C’est la signification même du terme amateur. Elle ne se
produisait que devant ses amis et un public trié sur le volet – à l’exception de
son concert au Carnegie Hall – parce qu’elle ne chantait pas très bien mais
qu’elle y prenait plaisir et adorait la musique, et le film illustre bien cette
joie. »
Après que Meryl Streep a accepté d’incarner Florence, Stephen Frears a
contacté Hugh Grant. Le réalisateur se souvient : « Je lui ai dit que j’avais
un rôle qui devrait lui plaire et trois jours plus tard, il acceptait lui aussi
de prendre part au film. J’ai toujours trouvé que Hugh était un très bon acteur
et un brillant comique, j’apprécie les gens qui sont capables de jouer des
comédies légères. »
Hugh Grant confie : « J’avais vaguement entendu parler de
Florence Foster Jenkins. Il y a plusieurs années, mon cousin m’avait envoyé une
cassette de la plus calamiteuse cantatrice du monde et je me souviens avoir
pensé que c’était une des choses les plus hilarantes que j’avais jamais
entendues. Je m’étais un peu éloigné des plateaux de tournage parce que j’étais
engagé au sein de la campagne « Hacked Off » pour la transparence de la presse.
Stephen Frears faisait partie des soutiens de la campagne et avait participé à
certains évènements que nous avions organisés. Il me disait souvent qu’il
fallait qu’on fasse un film ensemble, mais je lui répondais toujours que le
cinéma, c’était derrière moi. Il m’a néanmoins fait parvenir le scénario de
Nicholas Martin que j’ai trouvé brillant, très drôle, authentique et touchant.
Meryl Streep avait déjà accepté d’interpréter Florence, je ne pouvais donc pas
refuser. »
Hugh Grant incarne le « mari » et manager de Florence Foster
Jenkins. Il raconte : « Bayfield est un impresario doté d’un merveilleux sens
de l’absurde. Florence et lui vivaient dans une bulle, il a toujours tout fait
pour la protéger et pour que leur bulle n’éclate pas. Je dis qu’elle avait
besoin d’être protégée, mais en réalité elle s’est produite au Carnegie Hall et
s’en est parfaitement tirée. »
L’acteur poursuit : « J’ai véritablement été
fasciné par Bayfield. J’ai beaucoup aimé me glisser dans sa peau, ce qui n’a
pas toujours été le cas avec les personnages que j’ai interprétés. Dans la vie
comme dans le film, Bayfield était le petit-fils illégitime d’un comte, et un
homme qui avait raté sa vie. Il a parcouru le monde sans grand succès en tant
qu’acteur avant d’atterrir à New York sans le sou. C’est là qu’il a fait la
connaissance de Florence, une héritière et mécène de la scène musicale
new-yorkaise, et ils se sont plu. »
Il ajoute : « Je pense qu’il a joué plus
qu’il n’aurait dû sur ses origines aristocratiques ainsi que sur l’aspect
bohème de la vie d’acteur, et cela a plu à Florence, mais elle aussi l’a charmé
en retour, et ils ont fini par former un couple. Bien qu’ils ne se soient
jamais mariés, ils sont restés ensemble durant 30 ou 40 ans. »
L’acteur développe : « Bayfield a une fausse estime de
lui-même basée sur la position, la richesse et la réputation de Florence –
c’est un homme de paille en somme, et je trouve cela amusant. Mais il est
évident que ce n’est pas lui qui porte la culotte dans le couple, Florence a
besoin de lui lorsqu’elle se produit sur scène, mais c’est elle qui a l’argent.
Il la soutient et la protège lors de ses concerts – qui sont non seulement
mauvais, mais aussi hilarants. La clé de son succès reposait sur le choix des
spectateurs qui assistaient à ses récitals : seuls ceux qui l’aimaient,
l’approuvaient et appartenaient à ses clubs musicaux étaient invités, pas le
grand public. De cette manière, elle n’a jamais su combien elle était
mauvaise. »
À propos de sa partenaire, Hugh Grant déclare : « Donner la
réplique à Meryl Streep est extrêmement effrayant car il s’agit non seulement
d’une immense star, mais également de l’une des plus grandes actrices qui
soient. Elle possède une aura extraordinaire. Lorsqu’on l’observe, on a
l’impression de regarder Leonard de Vinci dessiner. Absolument rien ne lui est
impossible. Et ce qui m’a le plus frappé, c’est que chaque prise qu’elle
faisait était complètement différente de la précédente. Elle ne se contente pas
de s’améliorer, elle se réinvente littéralement d’une prise à l’autre, et cela
m’a particulièrement impressionné. »
L’acteur poursuit : « Si jouer face à
Meryl est évidemment effrayant, j’étais également anxieux à l’idée de tourner
sous la direction de Stephen car il réalise des films élégants, souvent primés,
bien loin de mon univers. Il a fallu que je travaille dur pour ce film, c’était
très intimidant pour moi. Je me suis préparé pendant près d’un an pour ce rôle
car il a fallu que nous attendions que Meryl soit disponible. Jamais je ne
m’étais autant préparé pour un film ! » Le dernier membre du trio sur lequel
repose le film est Cosmé McMoon, le pianiste de Florence incarné par Simon
Helberg, plus connu pour son rôle dans la série télévisée américaine « The Big
Bang Theory ».
Stephen Frears déclare : « Dès le départ, Alexandre Desplat, qui
a composé la musique du film, m’a conseillé de confier ce rôle à un acteur qui
sache également jouer du piano à très haut niveau. Mon directeur de casting à
New York m’a alors parlé de Simon. Je l’ai rencontré et j’ai découvert un jeune
homme drôle et brillant. Il a rencontré à son tour Meryl qui l’a immédiatement
adoré – on peut d’ailleurs sentir à l’écran la chaleur et l’affection qu’ils se
portent. »
Michael Kuhn ajoute : « La présence de Simon Helberg dans le film
témoigne du génie du directeur de casting new-yorkais, car c’est non seulement
un fantastique acteur comique mais également un talentueux pianiste. Nous avons
vraiment eu de la chance qu’il accepte le rôle, car regarder quelqu’un faire
semblant de jouer du piano, c’est atroce ! » L’acteur a accepté de prendre part
au film sans rien connaître des personnages. Ce sont la qualité du scénario et
la chance de pouvoir travailler avec Meryl Streep, Hugh Grant et Stephen Frears
qui l’ont convaincu.
Il explique : « En lisant le script, je suis passé par
toute la gamme des émotions. J’ai éclaté de rire, j’ai pleuré, et j’ai trouvé
l’histoire incroyablement profonde. C’est un film sur l’amour de la musique et
l’amour de la vie, mais aussi sur la manière dont notre vision de l’existence
triomphe toujours, même quand on est à côté de la plaque. Cela m’a rappelé une
réplique de BIENVENUE MISTER CHANCE : « La vie est un état d’esprit ». Il y a
de la pureté chez Florence, et une absence totale de cynisme. Il n’y a que la
musique qui compte pour elle, c’est une rêveuse, et Meryl est l’une des
personnes les plus charmantes qui soient, cette combinaison est donc tout à
fait irrésistible. »
Meryl Streep n’a également que des éloges à l’égard de son
jeune partenaire. « Je ne connaissais pas Simon quand on s’est rencontrés, mais
nous nous sommes immédiatement trouvé des atomes crochus. Nous avons beaucoup
de chance de l’avoir dans le film car c’est un brillant comique qui sait
également jouer des morceaux très complexes au piano. Stephen avait raison,
nous n’aurions pas pu faire le film avec un acteur qui ne soit pas aussi un
pianiste accompli. Simon tient le rôle le plus difficile de tous car il doit
interpréter des airs très complexes et réagir à ce qui se passe autour de lui.
Il a été brillant. »
Simon Helberg confie avoir été enchanté par l’excentricité
de tous les personnages de l’histoire, et en particulier de Cosmé McMoon.
L’acteur commente : « Ce sont tous de petites fleurs qui s’épanouissent lorsque
Florence entre dans leur vie : elle fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en
eux. McMoon n’est pas dans son élément et n’a aucune idée de ce qui l’attend
car il vient de débarquer à New York. C’est un bon pianiste, mais sans doute
pas au point de se produire sur scène. Il comprend très vite que ce couple
n’est pas comme les autres mais il ne sait pas ce qui se passe. Il partage
l’amour de la musique de Florence et ne la juge jamais, ce sont deux êtres
innocents. C’est amusant de le voir essayer de se dérober pour ne pas
participer au concert… Il transpire beaucoup et ça, c’est quelque chose qui me
vient naturellement ! »
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